SOCIALISTES N°59 février 2013 M e n s u e l d u pa r t i s o c i a l i s t e vau d o i s
SOMMAIRE
E D I TO R I A L
point VD p. 2 Favoriser la récupération du PET p. 3 Sur de bons rails p. 7 Hommage à Bernard Thalmann point d’orgue p. 4-5 Transparence des partis politiques Point CH p. 6 Pigeons voyageurs point d’exclamation p. 8 A quoi bon la taxe quand on a le skoj
NOS PRIMES PAS À LA TRAPPE Arnaud Bouverat
secrétaire général du PSV, Lausanne
On le sait : la fausse concurrence entre assureurs-maladie produit un système défaillant. Les politiques s’époumonent à en corriger les défauts, tel un emplâtre sur une jambe de bois : aux cantons de financer des subsides pour rendre des primes par tête payables, au Conseil fédéral de daigner corriger le calcul des réserves quand certains cantons crient un peu fort, à l’office fédéral de la santé publique de garder un œil (et un seul…) sur les primes ainsi que sur la comptabilité des assureurs.
JAA 1000 Lausanne 1
Dans tous ces défauts, il en est un qui a provoqué l’indignation des assuré-e-s de 9 cantons qui ont payé davantage de primes que nécessaire, 2 milliards excédentaires qui ont permis d’alimenter des réserves d’assuré-e-s d’autres cantons. Quand on constate par ailleurs que, parmi les cantons qui ont trop payé, figurent ceux qui ont les primes parmi les plus hautes de Suisse, on ne peut que comprendre l’indignation et attendre un correctif, c’est la moindre des corrections. C’était une chose acquise après la décision du Conseil fédéral et l’appui des deux Chambres fédérales à des propositions allant dans ce sens : les assuré-e-s des cantons qui ont trop payé recevraient soit une ristourne de la part des assureurs, soit une rétrocession plus importante de la taxe CO2. Mais c’était sans compter une commission du Conseil des Etats démissionnaire qui a préféré écouter les hordes de missionnaires, tantôt des assureurs, tantôt des cantons bénéficiaires pour ne rien faire. Dans ce dossier, ces élu-e-s ont préféré adopter une posture de résignation opportuniste pour renvoyer dos à dos assuré-e-s et cantons aux intérêts divergents. Une option qui a convaincu autant la droite que les socialistes de la commission, et c’est certainement le plus grave. Car, quel que soit le canton que l’on représente, cautionner une telle injustice bafoue nos principes les plus élémentaires. Sous la contrainte, la commission s’apprête enfin à revoir sa copie. Pour obtenir justice, le PSV a relancé la pétition de l’AVIVO Suisse pour un remboursement des primes payées en trop, avec succès puisqu’elle a réuni 20’000 signatures en deux semaines à peine. Maintenons la pression et misons sur la caisse publique : nous avons assez donné dans le palliatif, il est temps de passer au curatif.