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SOCIALISTES N°100 juin - juillet 2018 M e n s u e l d u pa r t i s o c i a l i s t e vau d o i s

SOMMAIRE

E D I TO R I A L

EDITO Une nouvelle dynamique pour une nouvelle équipe point VD p. 2 Actualités vaudoises point CH p. 3 Initiative 99% point D’orgue p. 4-6 Nouvelle présidence point commun p. 7 Section de Lutry point d’exclamation p. 8 L’indignation à portée de click

© Dominic Sayers /flickr

Une nouvelle dynamique pour une nouvelle équipe Gaétan Nanchen

JAB 1000 Lausanne 1

Secrétaire général du PSV, Lausanne

Lors de son congrès ordinaire à Lausanne, les membres du Parti socialiste vaudois ont désigné leur nouvelle équipe dirigeante. Cette composition prend clairement le parti du renouveau et de la jeunesse. Le comité directeur a vécu un important bouleversement: 10 membres élu-e-s sur 15 siègent pour la première fois dans l’organe exécutif du parti, avec une moyenne d’âge en baisse.

Ce résultat fait ressortir le dynamisme de notre parti qui mobilise encore et toujours des jeunes dans tout le canton, prêt-e-s à prendre des postes à responsabilité et à s’engager pour une société plus juste, plus solidaire.

Cet élan s’incarne directement dans l’élection de notre nouvelle présidente Jessica Jaccoud, députée et avocate de 34 ans. Son engagement en faveur de la justice sociale, et tout particulièrement de l’égalité, est porté par un caractère déterminé qui saura rassembler nos forces. Pour l’accompagner, un nouveau duo, composé de Monique Ryf, députée et conseillère communale à Oron, et de Pierre Dessemontet, député et municipal d’Yverdon-les-Bains.

Les défis pour cette nouvelle équipe sont importants : les prochaines échéances électorales arrivent à grand pas – les fédérales déjà en 2019 ! – et le parti se devra d’être mobilisé. Parallèlement, il s’agira de continuer le travail de progression du parti dans certaines régions du Canton, notamment là où le PS peine à percer ; il faudra redynamiser certaines sections, renforcer la formation interne pour améliorer les connaissances des membres et former une relève avec des profils diversifiés. Les défis sont nombreux, mais la nouvelle équipe a toutes les cartes en main pour y parvenir. J’en suis convaincu.

Elle sera en outre épaulée par une nouvelle secrétaire générale, Olga Baranova, qui apporte au secrétariat une expérience indéniable dans la gestion de campagnes et de la communication, des valeurs socialistes chevillées au corps et une énergie inépuisable.

Au final, gageons que ce nouveau souffle saura inspirer et porter notre parti dans ses futures réalisations.

POINT VD

2 – Points forts socialistes N°100 – juin - juillet 2018

Ac t ual i t é s vau d o i s e s

Stéphane Montangero

Député et membre de la COFIN (commission des finances du GC) Lausanne

Amélie Cherbuin Députée Coppet

Trouver le(s) juste(s) équilibre(s)

Les professionnel-le-s de l’enfance en parasColère !

L’entrée en vigueur anticipée du paquet RIE3-VD au 1er janvier 2019, notamment pour stabiliser le tissu économique et soulager le portemonnaie des ménages via le renforcement du pouvoir d’achat, a été voulue par le Gouvernement et saluée par le Parlement quasi unanime. Mais elle pose dans les faits quelques questions pratiques, notamment en termes de non-rentrées fiscales, tant pour le canton que les communes. En effet, cette anticipation cantonale sur le volet fédéral ne permet pas l’ensemble des opérations escomptées, notamment les rétrocessions financières de la Confédération.

La mise en œuvre de la nouvelle Loi sur l’accueil de jour des enfants (LAJE) implique une obligation pour toutes les Communes du canton de pouvoir mettre à disposition un accueil parascolaire à ces citoyen-ne-s. C’était une grande victoire pour le PS, après 8 ans de bataille.

Pour le Canton, les comptes 2017 ont permis de provisionner 2 ans d’anticipation, soit 256 millions. Pour les Communes, la situation est plus nuancée, leur santé financière étant fort disparate. En effet, si certaines bouclent dans le rouge, d’autres ont suffisamment de marge financière pour provisionner de futures baisses d’impôts, en 2019 déjà.

Rappelons que notre parti, dans ses prises de position concernant la RIE3VD s’est prononcé pour que les communes, notamment celles qui ont une fonction de ville-centre, voient améliorée leur situation financière, leur permettant de prendre davantage en compte leurs besoins spécifiques.

La péréquation est un des outils qui a été utilisé : les modifications faites pour plus de solidarité sont bonnes, mais ne peuvent suffire, tant que la refonte totale du système n’aura pas lieu, soit d’ici au mieux quelques années. Il faut donc trouver des palliatifs temporaires pour combler le trou financier d’ici l’entrée en vigueur du futur projet fédéral. Dans ce sens, le député vert Maurice Mischler a déposé une motion pour que le canton contribue à hauteur de 50 millions au déficit des communes, sur un différentiel estimé à au moins 130 millions, tant que la réforme fédérale ne serait pas entrée en vigueur.

Les membres PS de la COFIN ont soutenu cette motion et s’engageront au plénum dans le même sens, afin de rétablir un peu d’équilibre entre les deux niveaux institutionnels. Plus largement, il convient de poser rapidement les bases des discussions entre canton et communes, dans un état d’esprit ouvert, respectueux et constructif, laissant les dogmes de côté, pour viser, quel que soit le niveau où l’on se situe, l’intérêt général.

Car au final, il s’agit de répondre aux besoins de la même population.

Cette nouvelle Loi implique cependant la création d’un établissement Intercommunal de droit public autonome pour l’accueil collectif parascolaire primaire (EIAP). Cette structure a la compétence de formuler les normes valables sur l’ensemble du territoire cantonal. Elle est composée de délégué-e-s désigné-e-s par les associations faîtières des communes à raison d’un-e délégué-e par district. Malheureusement, lorsque l’on se penche sur les membres de l’EIAP, il ne fait aucun doute que ces faîtières n’ont pas jugé utile de respecter l’équilibre des forces politiques, et nul besoin de préciser de quel côté penche la balance.

L’Union des Communes vaudoises (UCV) a mis en consultation le résultat des travaux sur le cadre de référence pour l’accueil collectif de jour parascolaire. On ne peut que constater avec dépit, qu’une fois de plus, sous couvert de plus de flexibilité, c’est d’un véritable démantèlement de l’existant qu’il s’agit : augmentation du nombre d’élèves par groupe d’âge entre 25 et 30 %, diminution de l’espace à disposition, suppression de l’espace dévolu au personnel dans les établissements de moins de 48 places, possibilité de n’avoir que du personnel auxiliaire dans des périodes pourtant sensibles comme l’arrivée ou le départ des enfants, et tout cela enrobé de la possibilité de déroger à ces propres règles en cas de besoin. Rien n’a résisté au rouleau compresseur de l’économie à tout prix.

Toutes les associations professionnelles de la branche ont dénoncé avec véhémence ce nouveau cadre de référence, et elles sont soutenues par les syndicats des services publics ainsi que par les écoles de formations.

Bien que l’UCV n’ait pas estimé utile de consulter les partis politiques, le PSV, par l’entremise de sa Commission sociale, a tout de même répondu de manière spontanée à la consultation en concluant que ce projet, tel que présenté, ne répondait pas aux missions prévues dans la LAJE, et en particulier celle de soutenir le développement physique, affectif et social des enfants, dans un cadre favorisant un accueil de qualité.

Espérons que ce lever de bouclier suffira pour faire reculer l’EIAP et qu’une proposition plus raisonnable pourra voir le jour.

point C H

Points forts socialistes – 3 N°100 – juin - juillet 2018

i n i t i at i v e 9 9 %

Samuel de Vargas

Secrétaire de la Jeunesse socialiste vaudoise

L’initiative 99% : 99% de gagnant-e-s !

L’équité et le bon sens se conjuguent en faveur de l’initiative 99 % de la Jeunesse socialiste suisse (JS Suisse). Question de justice dans la répartition des impôts : question de bon sens, puisque l’initiative va chercher l’argent là où il est.

« La pauvreté augmente et touche plus de 615’000 personnes en Suisse », « Entre 7 et 14% de la population suisse est considérée comme pauvre », « En Suisse, 10% de la population ne peut pas partir en vacances », ou encore « Le nombre des plus de 55 ans à l’aide sociale a augmenté de 50% depuis 2010 ». Tels sont les titres qui figuraient dans la presse helvétique ces derniers temps. Un constat ressort de toutes ces affirmations : les pauvres sont bien présent-e-s en Suisse.

Pire encore, les pauvres sont de plus en plus nombreux et les inégalités se creusent !

En effet, en Suisse, le 1 % le plus riche de la population possède 40 % des richesses, pourcentage qui n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Il faut bien admettre que la Suisse déroule un véritable tapis rouge sous les pieds des plus riches. La progressivité relative de l’impôt n’empêche pas les grandes fortunes de bénéficier de nombreux avantages : sous-enchère fiscale des cantons, déductions multiples, imposition forfaitaire, etc. Dans le même temps, la Suisse défavorise ses pauvres, notamment en diminuant les aides sociales, tout en se cachant la gravité de la situation, puisqu’elle a renoncé à recenser les démuni-e-s. La Suisse cache ses pauvres sous le tapis rouge des riches.

La pauvreté est un sujet tabou, tout comme

la redistribution des richesses pourtant indispensable au bon fonctionnement de la société. Afin de s’attaquer directement à cette problématique, la JS Suisse a lancé l’initiative 99 %. Celle-ci veut renforcer le mécanisme de la redistribution en imposant des revenus qui ne le sont pas (ou peu) actuellement. Certain-e-s nous demanderons comment nous pensons compenser cette perte pour l’État, et nous leur répondons que nous allons simplement chercher les ressources là où elles sont, c’est-à-dire du côté des actionnaires.

Actuellement, les actionnaires bénéficient de conditions fiscales totalement disproportionnées par rapport au commun des mortels. Être actionnaire signifie faire prospérer son capital en le plaçant sous forme d’actions ; il s’agit actuellement de l’un des investissements les plus rémunérateurs qui soient. Cette manière de s’enrichir n’est pas à la portée de la plupart d’entre nous. Les actionnaires n’ont pas d’horaires à respecter.

Les actionnaires n’ont aucune obligation envers qui que ce soi. Les actionnaires ne subissent pas les pressions dont peuvent être victimes les salarié-e-s. Pourtant, ce sont les actionnaires qui sont privilégié-e-s dans notre système. Certain-e-s d’entre elles-eux s’arrangent pour n’être imposé-e-s que sur 60% de leurs dividendes.

Afin de mettre un terme à ces injustices, l’initiative 99% propose d’augmenter l’imposition des revenus du capital. Pour ce faire, la JS Suisse veut multiplier par un facteur de 1,5 la part imposable des revenus de la fortune, au-dessus d’une certaine limite, 100’000 francs par exemple. Concrètement,

l’actionnaire qui touche 200’000 francs de dividendes sera imposé sur 250’000 francs, compte tenu de la franchise de 100’000 francs (fixée de façon à ne concerner que les plus riches, soit celles-ceux qui ont placé plus de 2 ou 3 millions de francs).

L’une des principales objections à l’initiative est la crainte de voir partir les riches de Suisse. Crainte infondée, étant donné que les autres États pratiquent des taux d’impositions bien plus élevés. En outre, la Suisse offre beaucoup d’autres attraits aux personnes aisées : infrastructures, système de santé, écoles, sécurité, etc. Un autre argument consiste à dire que les entreprises seraient moins en mesure de réinvestir leurs bénéfices, mais cet argument tombe du fait que l’initiative ne concerne que les personnes physiques.

Signez l’initiative 99%, c’est une question de justice !

P O I N T d ’ or g u e

4 – Points forts socialistes N°100 – juin - juillet 2018

n o u v e ll e p r é s i d e n c e

Jessica Jaccoud

Présidente du PSV Nyon

Un parcours plein d’heureux rebondissements C’est à Crissier que je suis née en plein été caniculaire de 1983. Je partage donc avec mon collègue vice-président Pierre Dessemontet le fait d’avoir été Crissiroise. J’ai eu la chance d’y vivre mes huit premières années. J’y ai même inauguré le collège de Marcolet. Puis, en 1991, changement de décors. C’est avec mes parents, mon frère et tango, notre fidèle compagnon à 4 pattes, que je m’installe à Nyon afin de me rapprocher du travail de mon papa à Genève. Et que de découvertes!

C’est à Nyon que j’ai fait mes classes comme un long fleuve plus ou moins tranquille. Puis vint le gymnase, encore appelé Cessouest et ses périodes de grandes mouvances adolescentes. Marre de ce trin-trin quotidien, je m’envole pour Oslo où j’y vis quatre mois.

Retour en Suisse, et quelques mois plus tard, naissance de ma fille. J’ai 18 ans, toutes mes dents, et une folle envie de changer le monde qui s’offre à elle.

Matu en poche, non sans quelques galères, je change de canton pour rejoindre la République du bout du lac afin d’y faire mes classes… universitaires cette fois! Uni Mail et faculté de droit pendant trois ans. Le temps d’empocher mon Bachelor et reprendre mon sac à dos pour de nouvelles aventures.

Retour à Nyon où tout me lie afin de rejoindre la grande maison du football européen : l’UEFA. Chic, un bureau avec vue sur le lac ! Des collègues supers, des aventures formidables. A travers l’Europe, je découvre des pays que je n’aurais sans doute

jamais visité sans l’excuse professionnelle.

Mais voilà, au bout de quatre ans, les orteils démangent et je quitte ma prison dorée pour rejoindre les berges d’un autre lac: Neuchâtel!

C’est dans cette belle ville que j’étudie afin d’obtenir mon master en droit du sport. Je garde de beaux souvenirs d’une université de proximité ou élèves et professeurs prennent le café ensemble à la cafétéria.

Le lac Léman me manque trop. Impossible donc de résister à la possibilité qui m’est ensuite offerte d’effectuer mon stage d’avocate dans une Etude de Vevey. Deux années très intenses qui se soldent par un brevet d’avocate en poche et une entrée au Grand Conseil comme viennent-ensuite en 2014. Formidable opportunité d’intégrer le Parlement vaudois au moment où j’ai (enfin) bouclé ma formation.

le métier d’avocate représente pour moi la possibilité d’accompagner celles et ceux qui traversent un moment difficile J’ai toujours pensé le droit comme étant une formidable boîte à outils, garante des droits fondamentaux et des libertés individuelles.

Exercer ce beau métier d’avocate, c’est pour moi la possibilité de mettre mes compétences à disposition de celles et ceux qui traversent un moment difficile et de les accompagner dans la résolution de leurs conflits ou de leurs litiges. En somme, ce métier, en tous cas la manière dont je l’exerce, n’est pas très éloigné de mon engagement politique et du cœur que j’y mets.

La suite, vous la connaissez sans doute déjà.

En parallèle de mes mandats de conseillère communale à Nyon et de députée au Grand conseil, j’ai été élue à la vice-présidence du parti en 2016. Quasiment en même temps, j’ai franchi le grand saut en m’installant en tant qu’avocate indépendante avec une équipe de choc dans une nouvelle Etude à Vevey.

Et grâce à vous toutes et tous, depuis le 21 avril de cette année, j’ai le privilège de présider ce magnifique parti aux côtés de Monique et Pierre.

Je suis également engagée dans plusieurs associations qui mènent des activités que me tiennent à cœur. Mais cela n’a rien de particulier tant je sais que les camarades de notre canton s’investissent afin de faire vivre le tissu associatif de leur région ou de leur canton.

Pour mener de front toutes ces belles activités, je peux compter sur ma famille. Précieux pilier dans ma vie, source de soutiens et amours inconditionnels. J’aimerais tout de même rendre hommage à celui qui me rappelle parfois qu’il est bon de prendre le temps de faire une petite sieste: Capitaine, le chat « un peu » gros qui squatte mon canapé.

Et surtout, un grand merci à tous les camarades qui m’ont accueillie dans ce parti et qui partagent aujourd’hui plus qu’un engagement: une passion!

P O I N T D ’ O R GU E

Points forts socialistes – 5 N°100 – juin - juillet 2018

n o u v e ll e p r é s i d e n c e

Pierre Dessemontet

Vice-président du PSV Yverdon-les-Bains

Vingt ans de militantisme Tout nouveau vice-président du parti certes, mais pas poussin de l’année pour autant – j’ai roulé ma bosse au sein du parti le plus clair des vingt dernières années.

Je suis né à Payerne en 1969, au sein d’une famille résolument engagée en politique… et résolument radicale. En 1978 ma famille déménagea à Crissier, et c’est de là que j’ai fait mes écoles, au Collège de la Planta, au Gymnase du Bugnon et enfin à l’Université de Lausanne, dont je suis ressorti géographe en 1995.

La géographie, c’est une passion. Je suis tombé dedans comme Obélix (avec qui je partage d’autres caractéristiques) dans la potion magique : enfant, et pour toujours.

J’en ai fait mon métier en cofondant dès 1996 une société active en analyse spatiale et territoriale, auprès de laquelle je travaille toujours ; une thèse suivit bien plus tard, en 2011. Dans le même temps j’ai été nommé chargé de cours à l’EPFL et aux universités de Lausanne et Genève, tout en acquérant une notoriété médiatique sur mes sujets de prédilection : développement territorial, statistiques, démographie, prospective.

J’ai fait mes premières armes en politique à l’université, comme membre du comité puis président de la Fédération des Associations d’Etudiants. J’y ai croisé quelques figures du parti, et c’est naturellement que la transition vers les JS s’est opérée en 1995, où j’ai fait connaissance d’une seconde fournée de luminaires du PSV. En 1997, j’intégrai le PS lausannois, et fus élu dans la foulée au Conseil communal de la ville (c’était une

autre époque !). Cette première expérience institutionnelle ne dura qu’un an et demi : en 1999, j’épousai Laure, et la suivit aux Etats-Unis, où elle avait décroché un travail.

De retour en 2003, je réintégrai le PSL, et participai aux campagnes communale et cantonale de 2006 et 2007 ainsi qu’à deux commissions thématiques du PSV. Fin 2007, nous déménageâmes à Yverdonles-Bains, la ville de Laure, où naquit un an plus tard Garance. J’y intégrai la section locale, qui me nomma de suite responsable des stands et me présenta au Comité Directeur – le congrès m’y élut à quatre reprises, entre 2008 et 2014. En parallèle, j’entrai au conseil communal en 2009, et je repris la présidence du groupe socialiste un an plus tard. Juste à temps pour préparer les communales de 2011, que la gauche remporta, et les cantonales de 2012. Cette même année, j’accédai à la présidence du conseil communal, devenant ainsi yverdonnois aux yeux des gens – et dans la foulée, à peine sorti de charge, à celle du PS local.

Fin 2014, le syndic d’Yverdon-les-Bains démissionna. S’ensuivit une lourde défaite électorale, et la perte de la majorité : ce fut le temps de la reconstruction, celui aussi de la prise de responsabilités – la déroute, paradoxalement, avait ouvert le champ. À partir de là, les choses s’enchaînèrent rapidement : en 2015, candidat au Conseil national, je travaillai ma notoriété locale et régionale, une préparation qui me permit d’accéder, six mois plus tard, à la municipalité d’Yverdon-les-Bains, même si la gauche échoua à y reprendre la majorité.

Dans la foulée, en 2017, je fus élu député au

Grand Conseil.

À mes thèmes de prédilection aménagement, mobilité, infrastructures et questions financières j’ai ajouté la politique énergétique Municipal yverdonnois depuis deux ans, j’y suis en charge du dicastère des énergies.

C’est donc assez logiquement que dans ma pratique encore balbutiante de député, j’ajoute la politique énergétique à mes domaines de prédilection – aménagement, mobilité, infrastructures, et questions financières. C’est ce bagage que je souhaite désormais amener à la vice-présidence du parti : une vision de scientifique, couplée à une pratique professionnelle engagée, et complétée désormais d’une expérience municipale.

Et lorsque j’en ai le temps, j’ouvre mes chakras en chantant comme ténor au sein d’un chœur d’oratorio yverdonnois, et me reconnecte à la terre et au cosmos en observant le ciel nocturne à l’aide d’une petite batterie de jouets, depuis le Gros-deVaud, le Balcon du Jura… ou le Kalahari.

6 – Points forts socialistes N°100 – juin - juillet 2018

P O I N T d ’ or g u e

n o u v e ll e p r é s i d e n c e

Monique Ryf

Vice-présidente du PSV Oron-la-Ville

Un profil complémentaire 60 ans, des cheveux déjà très sel et poivre et pourtant : élue le 21 avril dernier en compagnie de Pierre Dessemontet à la vice-présidence du PSV, je me frotte encore aux arcanes du parti pour en découvrir toutes les subtilités. Mon parcours de vie me permet toutefois de transposer plusieurs expériences.

la fédération romande des consommateurs (trices encore à l’époque) comme secrétaire générale. Le virage associatif avait été pris et je ne l’ai presque plus quitté jusqu’à mon poste actuel de responsable pour la Suisse romande de la Fondation Pro Juventute.

Sauf pour une parenthèse journalistique de 3 ans pour suivre… l’actualité vaudoise et en particulier les travaux des député-e-s d’alors.

Députée du district Lavaux-Oron, conseillère communale à Oron, je ne peux pas prétendre à des racines très profondes en terre vaudoise.

Née en 1957, j’ai grandi à Auvernier, sur les bords du lac de Neuchâtel, dernière d’une fratrie de 6 enfants. Un père venu de Suisse allemande pour son travail à Neuchâtel, libéral – au sens neuchâtelois du terme – une mère plutôt socialiste et des frères et sœurs pour animer les discussions, le cadre était posé. Maturité scientifique à Neuchâtel, avant de prendre le chemin de l’uni de Lausanne – dans la Cité encore – pour une licence en lettres.

Entre travail et vie privée, mes étapes vaudoises m’ont conduite successivement à Nyon, Villars-Ste-Croix, Bussigny, avant la construction d’une première maison aux Cullayes, un passage par Cheseaux, la construction d’une seconde maison à Savigny avant d’arriver à Oron. L’intérêt politique était là, avec une participation active au Conseil général des Cullayes jusqu’à la présidence. J’ai rejoint les rangs du PSV et de la section Oron-Savigny il y a quelques années, mais ce n’est qu’en arrivant à Oron que je me suis lancée activement en politique. Conseil communal en 2016 et campagne pour les cantonales en 2017, avec une élection à la clé ! Et dans la foulée, la vice-présidence du PS Vaud au printemps 2018.

Le goût de l’actualité, de l’histoire et de la politique était très présent et c’est avec curiosité et bonheur que je suis partie effectuer ma formation et travailler comme journaliste à Berne et au Palais fédéral. De retour en terres romandes, dans le Canton de Vaud, je me suis essayée sur les ondes de la radio romande. L’engagement politique ?

Incompatible avec la profession.

Mais engagement il y a eu quand même encore et toujours, selon un précepte qui me tient à cœur et qui est celui-ci « s’engager, c’est passer du solitaire au solidaire ». Et c’est dans cette idée d’engagement que j’ai rejoint

Femme et socialiste, ce qui dans une grande ville, peut apparaître comme une évidence, ne l’est pas forcément dans les hauts du district de Lavaux-Oron. Vous l’aurez compris : je suis une socialiste des champs. Pourquoi ces éléments ? Pour montrer qu’il est aussi possible de s’engager quand on vient d’une petite section un peu plus éloignée.

Mes objectifs sont clairs : je souhaite travailler – au sein de cette présidence et avec

vous toutes et tous – pour faire avancer ces valeurs qui me motivent profondément : la solidarité, au moment où les individualismes se cristallisent. J’aime, dans ce contexte, faire référence à un petit ouvrage de Jean-Pierre Fragnière qui porte ce très beau titre « Oser la solidarité ». L’auteur rappelle notamment que le socialisme, ce sont des mouvements politiques qui s’attachent à construire une organisation sociale et économique orientée vers une plus grande justice, celle-ci signifiant une réduction significative des inégalités.

Mes objectifs sont clairs: travailler ensemble pour faire avancer la solidarité Ceci a toute sa signification au moment où des lézardes apparaissent dans le compromis dynamique qui a poussé ce canton ces dernières années. L’heure est au durcissement et nous allons devoir rassembler les forces en vue des prochains défis qui se profilent déjà à l’horizon. Par mon travail justement ces trente dernières années en lien avec des sections et des groupes locaux,- dans le canton mais aussi à travers toute la Suisse romande - je connais l’importance de ces échanges. C’est aussi pour cela que je suis prête à m’engager, parce que nous sommes toujours plus forts ensemble.

point comm u n

Points forts socialistes – 7 N°100 – juin - juillet 2018

s e c t i o n d e lu t ry

Claude Weber

Vice-président de la section Lutry

Une nonagénaire qui se porte bien !

Le dimanche 12 février 1922, dans la salle du Café de l’Union, a lieu l’assemblée constitutive du Parti socialiste ouvrier de Lutry.

Nous sommes moins de quatre ans après la fin de la première guerre mondiale, période très dure pour les milieux populaires. Une grave crise économique frappe le pays et, en 1922, le total des chômeurs dépasse en Suisse le cap des cent mille. C’est sur cette toile de fond qu’à Lutry, bourg de 2700 habitants, une quarantaine de citoyens se réunissent dans le but de s’organiser. Ce jour-là, vingt-sept personnes remplissent un bulletin d’adhésion.

Qui sont ces premiers socialistes ? Quelques fonctionnaires fédéraux (CFF et douanes), un cantonnier, un juriste, de nombreux ouvriers du bâtiment dont certains sont chômeurs, des petits artisans. Afin que le contact ne soit pas rompu entre les militants, les assemblées ont lieu tous les mois et, dès 1924, une proposition est faite d’inviter aux séances les femmes des membres (il faut rappeler que, dès 1918, le PSS avait demandé le droit de vote féminin).

Dès leur début, les socialistes souhaitent participer à la vie politique communale.

Le Conseil communal est alors composé essentiellement de notables locaux et de vignerons, et le système électoral en vigueur (majoritaire) ne laisse aucune place aux salariés des milieux populaires. Pourtant, si l’on se base sur les résultats de l’élection au Conseil national, la force des socialistes à Lutry oscille autour de 20% de l’électorat. En 1929, trois socialistes sont élus sur une liste

d’entente et cette situation se répétera jusqu’en 1953, année où le parti socialiste réussit à instaurer la représentation proportionnelle (16 socialistes seront élus cette année-là dans un conseil de 65 membres !). Mais, en 1957, une initiative des partis bourgeois réintroduit la majoritaire et les socialistes perdent 13 sièges. Il faut attendre 1969 pour que la proportionnelle soit définitivement acceptée à Lutry.

Un premier socialiste entre à la Municipalité en 1973 lors d’une élection partielle (Teddy Baer, qui y siègera 8 ans). Puis Eric Muller lui succède pour 4 ans de 1990 à 1993. Il faut ensuite attendre 18 ans pour que saute le « verrou radical-libéral » et que Claire Glauser soit élue en 2011. Réélue en 2016, elle est actuellement la seule femme de l’exécutif. Elle occupe le dicastère Affaires sociales, culture, jeunesse et paroisse.

D’autre part, la section de Lutry a présenté à de nombreuses reprises des candidat-e-s pour le Grand Conseil. Monique Weber a été notre députée de 1994 à 2015, membre de la Commission des finances.

Et aujourd’hui ? Lutry vient de franchir le cap des 10’000 habitants, dont beaucoup ne sont pas enclins à partager nos idées !

Notre section, qui compte une trentaine de membres, se doit donc d’être active et visible d’une manière militante (stands aux marchés du samedi, récolte de signatures, conférences publiques, lettre aux nouvelles et nouveaux habitant-e-s). Ce travail est indispensable pour faire connaître et progresser des idées de solidarité et d’ouverture sur le monde. Quels sont les défis auxquels sont confrontés les 14 conseillères et conseillers du groupe socialiste

et indépendants de gauche ? D’abord le problème lancinant du logement afin de préserver la mixité sociale. Les socialistes avaient été les premiers à proposer des logements subventionnés dans les années 70, sans succès hélas. Ils participent aujourd’hui, avec d’autres citoyens ouverts de tous les milieux, aux travaux de la Coopérative du logement de Lutry. Il s’agit d’éviter que certain-e-s habitant-e-s (des jeunes, surtout) ne soient obligés de déménager, compte tenu des loyers exorbitants pratiqués dans notre région. La situation s’améliore, mais il y a encore à faire ! Un prochain défi sera la mise en place de transports collectifs d’agglomération performants. Parallèlement, notre municipale travaille au sein de l’exécutif au développement de l’accueil de jour des écolières et écoliers, elle a proposé l’ouverture dominicale des salles de gym pour les jeunes de 6 à 10 ans. Et son projet de « Quartiers solidaires » mis sur pied tout récemment rencontre auprès de la population un succès certain.

En près de 100 ans, notre commune et les problèmes à résoudre ont changé. Le Parti socialiste de Lutry aussi bien sûr, mais il restera toujours attentif à un développement qui profite au plus grand nombre.

point d ’ e xclamation

Points forts socialistes – 8 N°100 – juin - juillet 2018

Stéphanie Apothéloz Lausanne

L’indignation à portée de clic Si vous en doutiez encore, ces dernières semaines nous le confirment, le Café du commerce est aujourd’hui digital. Ces derniers mois, il aura suffi qu’un graphiste s’offusque, qu’une vidéo cachée dénonce, qu’un cinéaste accuse pour que le sujet soit à la une. Des centaines de commentaires et de partages conduisent à une reprise médiatique et une mise à l’agenda politique. Vive la démocratie ! Ou pas.

La démocratie garantit la liberté de parole sous réserve de respecter certaines règles.

Présomption d’innocence, droit de réponse, droit à l’image, interdiction de proférer des menaces, de diffuser de fausses allégations ou d’inciter à la haine… autant de fondamentaux

qui, sur les réseaux, sont balayés d’un revers de souris. Émotions, rumeurs, informations choquantes, explications partielles ont la faveur des clics… et des algorithmes. La situation est là, visible à l’écran. Les citoyennes et citoyens internautes veulent des réponses claires et immédiates. Des conditions qui ne favorisent ni le journalisme d’investigation, ni les réponses politiques travaillées. Et cela est terriblement préjudiciable. Car si le nombre de partages et de commentaires ne sont pas un gage de crédibilité, ils sont une indication flagrante du caractère sensible et important de la situation exposée.

ne saurait être notre boussole, elle est un indicateur important des sujets qui touchent, qui fâchent. D’autant que les réseaux sont aujourd’hui un outil non négligeable de mobilisation sociale. Mais notre motivation ne saurait être portée par le pathos ou le populisme. Les sujets sensibles méritent d’être soigneusement renseignés. Occuper les réseaux pour informer, documenter, contextualiser c’est alimenter débat démocratique. Ainsi, si l’indignation à portée de clic ne se substituera jamais à une mobilisation de terrain, elle doit être ajoutée à notre palette d’activités militantes.

Ainsi, si la rumeur des réseaux sociaux

point com’ mission Economie, Finances et Fiscalité (COEFF). Prés:

Commision santé. Prés: Camille-Angelo Aglione

Charlotte Gabriel Gland (charlotte_gabriel@hotmail.fr)

Lausanne (camille@adosjob.ch)

Parce que – malheureusement – l’argent régit encore le monde

Santé : la saison des soldes est ouverte

« Economie : Ensemble des activités d’une collectivité humaine relatives à la production, à la distribution et à la consommation des richesses. » Avec son vocabulaire parfois barbare, des ramifications dans tous les domaines de la vie et des problématiques sans cesse renouvelées, l’économie (sans oublier ses sœurs : finance et fiscalité) offre un vaste terrain de jeu à notre commission. Nous nous penchons sur les régulations bancaires ou l’« ubérisation » au gré des consultations fédérales ou cantonales et organisons de temps à autres des évènements thématiques, ce que nous souhaiterions encore développer à l’avenir.

Parce que l’économie ne doit pas être le bastion de quelques experts, parce qu’elle nous concerne toutes et tous – que le dernier ouvrage de Piketty soit sur votre table de chevet ou que vous connaissiez le monde des PME… ou pas: rejoignez la COEFF !

We want you (histoire de terminer avec quelques mots dans la langue de l’économie) !

Impressum

Si l’informatique a survécu au passage de l’an 2000, le système de santé, lui, connaît des bugs en série. Un groupe d’experts suisses et étrangers s’est penché fin 2017 sur le mécanisme à complication qu’est notre système de santé. Diagnostic, 38 remèdes et deux principes transversaux : le plafonnement des coûts (il fallait y penser) et la possibilité de déroger aux principes fédéraux pour mener des pilotes. En avril 2018, l’assureur maladie CSS proposait son remède : la franchise à CHF 10’000.-. La responsabilité du client…euh pardon du patient, était présentée comme le remède miracle.

Si le système de santé est malade, le marché de la santé, lui, se porte très bien. Marchands de médicaments, d’appareils médicaux, assureurs et autres : tout ce petit monde se frotte les mains et dispose de moyens d’influence puissants pour s’assurer qu’à Berne comme dans l’opinion publique jamais leurs intérêts ne soient remis en cause. Il est de notre responsabilité de dénoncer ce jeu de poker menteur et réfléchir à des solutions durables et solidaires. La commission santé du PSV s’y engage au niveau cantonal. Si la thématique t’intéresse, nous nous réjouissons de pouvoir compter sur ton aide.

Responsable : Chiara Storari Adresse : Chauderon 5, 1003 Lausanne Contact : 021 3129757 chiara.storari@ps-vd.ch Maquette : Atelier Gétaz Impression: Imprimerie du Journal de Sainte-Croix et environs Abonnement : 25 francs