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SOCIALISTES N°99 mai 2018 M e n s u e l d u pa r t i s o c i a l i s t e vau d o i s

SOMMAIRE

E D I TO R I A L

EDITO Du renouveau et de la vitalité point VD p. 2-3 Actualités du Grand Conseil p. 7-8 Congrès ordinairedu PSV

© Marc-Antoine Seen

point D’orgue p. 4-5 Votations fédérales du 10 juin point commun p. 6 Section de Nyon

Du renouveau et de la vitalité Jessica Jaccoud

JAB 1000 Lausanne 1

Présidente du PSV, Nyon

Ainsi le veut la tradition, et plus particulièrement nos statuts. Tous les deux ans, les instances du parti doivent être renouvelées. Présidence, comité directeur, représentant-e- à l’assemblée des délégués du parti socialiste suisse; autant de personnes qui se sont présentées lors du Congrès du 21 avril 2018 pour témoigner de leur engagement, de leur envie de faire vivre les valeurs socialistes.

Renouveler les instances d’un parti tous les deux ans, c’est bien. Mais encore faut-il en avoir les moyens, en d’autres termes avoir les forces vives pour occuper de nombreux postes qui requièrent un engagement sans faille, souvent de longue haleine, dans le but de faire vivre et progresser nos idées et nos valeurs. Dans ce contexte, je suis fière de toutes et tous les camarades qui se sont porté-e-s candidat-e-s et qui sont la preuve vivante du dynamisme et de la bonne santé de notre organisation.

La vitalité de notre parti s’exprime par la capacité de ses membres, vous camarades, à fournir une énergie et un dynamisme qui nous permettent de déployer nos activités. Le Parti socialiste peut donc compter sur votre énergie et votre dynamisme. Il peut également s’appuyer sur une autre caractéristique qui fait notre force: notre unité. Il y a près de 110 ans, Jaurès a bâti, de façon durable et solide, l’unité de tous les socialistes en une seule et même force démocratique. Il a été l’homme de cette unité, du rassemblement des exploité-e-s, de celles et ceux qui n’ont rien, des laissé-e-s pour compte, comme il disait. L’unité socialiste s’est construite dans l’opposition aux forces bourgeoises. Parce que pour devenir une force politique majeure, il fallait s’organiser et s’unir en une seule et unique entité.

Notre unité et notre vitalité sont le coeur de notre détermination. Nous entamons donc un nouveau cycle électoral avec la conviction que nos forces de terrain et notre unité nous permettront d’emporter les succès électoraux que nos combats méritent.

POINT VD

2 – Points forts socialistes N°99 – mai 2018

Ac t ua l i t é s d u g r an d co ns e i l

Jean Tschopp

Député et vice-président du Groupe au GC Lausanne

TRAVAILLER, C’EST LA SANTE ?

Jamais la facture sociale liée au stress au travail n’avait atteint de telles proportions. Désormais, elle s’élève selon la SUVA à CHF 4.2 mia/an.

C’est un lourd tribut supporté par les travailleuses et travailleurs. Plusieurs d’entre eux émargent ensuite à l’aide sociale. Pour sa rentrée de printemps, le Groupe socialiste a déposé un bouquet d’interventions au Grand Conseil pour protéger la santé des travailleuses et travailleurs.

Stop burn-out

Dépassant un certain seuil, le stress au travail peut avoir des effets dévastateurs : accidents, maladies graves, absentéisme.

Face à cet enjeu de santé publique, le Groupe socialiste propose un véritable plan d’action contre le burn-out, par la voix de la députée de Pully, Pauline Tafelmacher, psychologue de formation. Dans ce postulat, il est demandé un monitorage de la sinistralité par entreprise (maladies professionnelles, maladies de longue durée) notamment pour les cas SUVA et assurance maladie perte de gain moyennant une anonymisation et un traitement confidentiel de ces données.

L’analyse de ces données doit permettre aux acteurs reconnus (inspectorat du travail, professionnels de la santé au travail, psychologues et sociologues du travail et partenaires sociaux) de proposer aux entreprises des mesures destinées à réduire les cas de maladies de longue durée.

Combattre l’inertie

Prenant la juste mesure de la tertiarisation du monde du travail et du nombre d’employée-s croissant exerçant dans des bureaux, le

Groupe socialiste est intervenu, par le biais de la députée de Coppet, Amélie Cherbuin, cadre dans le domaine du travail social et vice-présidente du Groupe socialiste, pour combattre l’inertie sur les places de travail, à l’origine de nombreuses pathologies. Les troubles musculo-squelettiques (ou TMS) se définissent comme des affections des tissus mous, touchant les nerfs, ligaments, tendons et muscles des membres, de la nuque et du dos. Ils se traduisent par des symptômes tels que tendinites, syndrome du canal carpien, épaules gelées. Les TMS, provoquées par les contraintes physiques des travailleuses et travailleurs face à leur ordinateur reproduisant des gestes répétitifs représentent 26 % des maladies professionnelles. Dans l’interpellation, il est question d’un renforcement des contrôles des entreprises sur la conformité ergonomique de l’environnement de travail. Elle interroge aussi les résultats de ces contrôles et les mesures vis-à-vis des entreprises ne respectant pas leurs obligations.

Respect du congé allaitement

Mettant le doigt sur les nombreuses discriminations subies par les mères en fin de congé maternité à leur retour au travail, via Carine Carvalho, députée de Lausanne et présidente de la commission égalité du PSV, le Groupe demande la définition et la diffusion de bonnes pratiques pour un cadre professionnel adapté à l’allaitement au travail. Constatant que beaucoup d’employeurs ne fournissent pas de locaux adaptés à disposition de leurs travailleuses pour l’allaitement, l’intervention veut aussi un renforcement des contrôles et une

analyse sur la mise en place de facilitateurs destinés à faire respecter cette obligation des employeurs aussi bien privés que publics.

Droit à la déconnexion

Enfin, le Groupe socialiste au Grand Conseil a déposé, par ma voix, une interpellation sur le droit à la déconnexion des travailleuses et travailleurs. Ce droit se définit comme celui de ne pas lire ou répondre à ses emails professionnels en dehors de ses heures de travail. Face à la multiplication des objets connectés, la frontière entre vie professionnelle et vie privée se rétrécit. En Allemagne, la reconnaissance et l’application de ce droit chez plusieurs entreprises, comme VW, a abouti à configurer les serveurs pour que les mails professionnels ne soient pas déviés sur les smartphone des collaborateurs entre 18h15 et 07h30. Beaucoup de travailleuses et travailleurs transportent leur bureau dans leurs poches avec leur téléphone portable.

Pour combattre l’augmentation des burnout, le temps de loisir et le temps libre doivent impérativement être protégés.

point V D

Points forts socialistes – 3 N°99 – mai 2018

Ac t ua l i t é s d u g r an d c o ns e i l

Valérie Induni

Députée et présidente du Groupe au GC Cossonay

Alexandre Démétriades Député Nyon

LATC : fin des débats

Académie de Savatan: quelle formation pour notre police ?

Après de très longues heures de débat en plenum et plusieurs séances de discussion entre groupes pour établir et rediscuter la feuille de route, la révision de la LATC (partie aménagement) est enfin sous toit. L’heure est au bilan.

Face aux divers incidents plus ou moins graves intervenus récemment dans notre Canton et ayant impliqué des forces de l’ordre - qu’elle furent coupables ou victimes – le groupe socialiste au Grand Conseil a souhaité intervenir par le biais d’une interpellation. Loin d’une critique idéologique ou d’un soutien aveugle et naïf, et sans s’immiscer dans les enquêtes en cours, nous avons voulu interroger les pratiques policières en axant nos questions au Conseil d’État sur différentes dimensions de la formation prodiguée par l’Académie de Savatan.

Vous aviez pu lire dans la dernière édition de Point Fort deux articles des députées Monique Ryf et Valérie Schwaar sur la révision de la LATC, alors que le Grand Conseil était en pleins débats. A l’issue de ceux-ci, le bilan est mitigé avec des points positifs et d’autres négatifs.

Le groupe socialiste salue l’introduction dans la loi de la notion de démarche participative pour les projets ayant des incidences importantes sur l’aménagement du territoire ainsi que l’obligation faite aux communes centres de se doter de plans directeurs communaux ou régionaux. Ces derniers devront être validés, quant à leur partie stratégique, par les législatifs communaux.

Le groupe est également satisfait de la reprise d’éléments essentiels de la LATC actuelle pour les nouveaux plans d’affectation, notamment l’obligation de garantir l’accessibilité des installations à forte fréquentation par les transports publics et de raccorder au rail les installations générant un important trafic de marchandises. Il salue aussi l’introduction de l’obligation de concevoir dans les nouveaux quartiers des places de jeux ou de sport.

A l’inverse, le groupe socialiste est très déçu de la taxe incitative censée empêcher la thésaurisation de terrains. Celle-ci n’a en effet d’incitatif que le nom et ne remplace pas un outil aussi simple et efficace que le droit d’emption, cher au PS. Durant tout le débat, la droite de l’hémicycle n’a eu de cesse de diminuer l’impact de cette taxe pour les propriétaires. On peut se demander au terme des débats si elle remplit encore son objectif.

Au final donc, une loi certes imparfaite mais pour laquelle notre groupe et ses alliés ont pu travailler ensemble, avec énergie et détermination, à élaborer une vision de l’aménagement du territoire la plus respectueuse possible pour toutes et tous.

Dans les années 2000, une vision réformiste du métier de policier/ère a gagné en importance dans la structure des cours délivrés aux future-s agent-e-s. Aux côtés des traditionnelles pratiques d’enquêtes, de maintien de l’ordre et de combat, des branches comme la psychologie, l’éthique, les droits de l’homme ou la police de proximité ont ainsi fait leur apparition. Mais malgré ce tournant, il apparaît que ces nouvelles approches disciplinaires ne représentent en termes d’heures de cours qu’un tiers de la formation délivrée et sont de surcroît beaucoup moins valorisées comme des compétences de base nécessaires à l’exercice du métier de policier/ère.

Ainsi, en plus d’aborder la sensibilisation offerte par l’Académie de Savatan à des thématiques ou catégories spécifiques de personnes (discriminations de genre, personnes LGBT victimes de violences, usage et remise en cause du profilage racial, rapport aux minorités visibles/ethniques), notre interpellation questionne, de manière générale, l’importance réelle donnée par Savatan à l’apprentissage de compétences sociales et relationnelles pour nos futurs policiers/ères.

Plusieurs articles de presse parus après le dépôt de ce texte ont fait état d’une formation trop militarisée qui serait peu en phase avec la réalité du terrain. Face à cela, le PS défend une police citoyenne qui soit tout autant respectée par la population qu’au service de cette dernière.

P O I N T d ’ or g u e

4 – Points forts socialistes N°99 – mai 2018

votat i o ns f é d é r a l e s d u 1 0 j u i n

Samuel Bendahan

Conseiller national Lausanne

Monnaie Pleine: le chant des sirènes L’initiative « Monnaie Pleine » est vraiment très compliquée, mais il y a une chose très simple que l’on peut dire à son sujet, et c’est la plus importante : ce n’est pas une proposition de gauche.

Ce que fait l’initiative

Pour résumer le plus simplement possible sans dénaturer le texte, l’initiative fait essentiellement deux choses. Premièrement, elle interdit aux banques de prêter l’argent que les gens y ont déposé. Deuxièmement, elle change la façon avec laquelle la BNS peut émettre de la monnaie.

Ce que font les banques de proximité

Aujourd’hui, lorsque vous allez déposer votre argent à la banque, la banque le met sur un compte. Vous disposez d’un droit à aller vers cette banque quand vous voulez et elle est obligée de vous donner de l’argent, si vous l’avez sur ce compte. Avec l’argent déposé, elle tente de faire des prêts ou des investissements. Cela permet, essentiellement, de faire des prêts hypothécaires ou de prêter aux entreprises locales. Cela dégage aussi des intérêts, avec lesquels la banque tire un revenu qu’elle distribue en partie aux personnes qui ont déposé leur argent. Ces intérêts sont distribués sous deux formes : un taux d’intérêt sur votre compte (mais aujourd’hui ce taux est vraiment très bas), ainsi que des frais de gestion faibles, pour les nombreux services rendus. Votre argent reste bien protégé : il y a une garantie des dépôts jusqu’à 100’000 francs. En plus, les banques ne prêtent pas l’entier de l’argent déposé et ont des exigences renforcées en matière de fonds propres. Cela veut dire que les banques sont limitées dans

le montant total qu’elles peuvent prêter en fonction de combien d’argent leur appartient, ce qui limite les risques.

l’initiative, alors que des banques faisant de la gestion de fortune ou de l’investissement spéculatif ne sont pas concernées, et pourraient gagner plus d’argent !

Le contraire de ce qu’on veut

L’initiative « Monnaie Pleine » veut complètement interdire cela. Si nous acceptons ce texte, tout l’argent que vous déposez sera conservé tel quel sans ne rien en faire. Il y a deux conséquences importantes.

Premièrement, comme la banque ne gagne rien en acceptant les dépôts, elle devra facturer, cher, tous les services qu’elle fournit.

Cela coûtera donc beaucoup plus à l’ensemble de la population d’avoir un compte bancaire.

Cela pèsera proportionnellement plus sur les plus démunis, évidemment, puisque beaucoup de frais de tenue de compte seront fixes. La deuxième conséquence est que les banques auront massivement moins d’argent à prêter aux entreprises et pour les prêts hypothécaires. Il y aura beaucoup moins de soutien à l’économie, moins d’investissements et donc d’emploi. Comme c’est plus difficile d’emprunter, les taux d’intérêts vont exploser.

Qui va y gagner ? Vous l’avez dans le mille : les personnes qui ont beaucoup d’argent et qui peuvent, elles, le prêter, en récupérant davantage d’intérêt.

L’initiative a l’effet contraire d’une politique financière de gauche. Elle ne touche pas les plus riches qui déposent leur argent en gestion de fortune, et leur garantit des revenus plus élevés par l’intérêt, mais elle empêche les personnes qui ont le moins d’argent et la population en générale de tirer des avantages de leurs avoirs bancaires. Plus une banque fait un travail de proximité en offrant des services à la population, plus elle est pénalisée par

Emission monétaire

La Banque Nationale (BNS) est la seule qui peut créer de la monnaie « à partir de rien ».

Les banques peuvent faire des prêts, mais seulement avec de l’argent qu’elles ont emprunté ou qu’on y a déposé. Aujourd’hui, quand la BNS émet de l’argent, elle achète en contrepartie quelque chose d’autre (investissements ou monnaies étrangères par exemple). Si elle veut récupérer ses francs dans le futur, elle peut revendre ce qu’elle a acheté. « Monnaie Pleine » impose que la banque émette de l’argent sans contrepartie, en le distribuant. Impossible de récupérer cette monnaie si il y en a trop ensuite. Cela affaiblit notre capacité à choisir une politique monétaire, à influencer les taux d’intérêt ou le taux de change.

Notre combat, c’est l’égalité !

Il existe encore des dizaines d’autres arguments contre cette initiative, et nous les verrons surgir dans la campagne. Le principal qui doit nous guider, toutefois, est que l’initiative ne résout rien aux problèmes liés crises financières, aux injustices, aux inégalités, à la spéculation, aux enjeux de l’économie de demain. Par contre, ce texte nuit à peu près à tout le monde dans le pays, sans gain avéré. Même si nous sommes sensibles aux dérives de la finance, nous devons trouver les bons instruments pour arriver à nos fins. Ce n’est pas le cas de l’initiative « monnaie pleine ».

P O I N T D ’ O R GU E

Points forts socialistes – 5 N°99 – mai 2018

votat i o ns f é d é r a l e s d u 1 0 j u i n

Géraldine Savary

Conseillère aux États Vice-présidente du PSS Lausanne

Jeux de demain, jeux de vilains Après l’initiative No Billag, voilà que (presque) les mêmes milieux lancent une offensive contre la réglementation concernant les jeux d’argent.

A priori, ces batailles ne se ressemblent pas.

La première s’opposait à la redevance pour le financement de la SSR, le référendum concernant la loi sur les jeux d’argent rejette le blocage des jeux en ligne étrangers. D’un côté la question du service public, de l’autre celle des loteries et des casinos.

Si le terrain de jeu est différent, la guerre qui sévit est identique : l’Etat doit-il réguler l’offre en ligne ? Les gains amassés sur le online doivent-ils être redistribués ? Le tout-gratuit doit-il devenir la règle ? L’accès illimité aux offres internet représente-t-il un droit fondamental inaliénable ? Voilà les quelques questions qui se poseront à la population le 10 juin prochain.

Reprenons. L’actuelle loi sur les jeux d’argent date de 1998, celle sur les loteries de presque cent ans. En résumé, le projet prévoit que les casinos disposant de concessions pourront proposer des jeux en ligne et les loteries offrir de nouveaux paris sportifs. Elle introduit aussi une interdiction pour les sites de jeu étrangers d’opérer en Suisse. Pour les collectivités et la population, les jeux d’argent ramènent des millions. Chaque année, c’est près d’un milliard de francs qui atterrit dans les caisses publiques ou soutient des projets particuliers. Ainsi l’AVS et l’AI empochent 276 millions, les cantons avec les casinos 47 millions et quelque 15’000 projets culturels, sociaux ou sportifs se partagent le reste : 630

millions. Les loteries en Suisse ne font pas de bénéfices. Tous les gains sont redistribués soit aux cantons soit directement aux projets sociaux, sportifs et culturels. En outre, les loteries et casinos financent des campagnes et initiatives contre la dépendance aux jeux. Ce système de redistribution des gains explique que collectivités, artistes ou sportifs/ves soient actives et actifs à défendre un avenir des loteries qui est en grande partie lié aux leurs.

Mais la révolution numérique atteint aussi les jeux d’argent. Les jeux sur internet se développent et attirent de plus en plus de clientsconsommateurs dépendants. Aujourd’hui on estime à environ 300 millions les montants qui s’évadent à l’extérieur des frontières. Qui en profitent ? Des sociétés étrangères basées dans des paradis fiscaux comme Malte ou Gibraltar. Des sociétés comme Interwetten, un milliard de chiffre d’affaires en 2017, ou GVC Holdings qui a réalisé près de 800 millions d’euros la même année. Des sociétés parfois encore plus opaques et dont les activités sont criminelles (paris illégaux, blanchiment d’argent). En réalité, la croissance des jeux d’argent en ligne a plus que doublé ces dix dernières années, générant 50 milliards en 2017 au niveau mondial. Pour des raisons autant financières que pour lutter contre le crime organisé, dix-sept pays aujourd’hui pratiquent ce que la nouvelle loi prévoit : bloquer l’accès aux sites en ligne

étrangers. En France par exemple, 90 % des joueurs sont revenus sur le marché légal à la suite de l’interdiction des plates-formes étrangères illégales.

Les référendaires qui regroupent les jeunesses des partis politiques (à l’exception notamment des jeunesses socialistes vaudoises !), economiesuisse et les entreprises étrangères de jeux en lignes considèrent que bloquer l’accès de certains sites est une atteinte aux libertés fondamentales individuelles et de commerce. Que l’accès à internet doit être illimité, tout comme les gains et bénéfices engendrés par la dépendance.

Ce néo-libéralisme 4.0 a des conséquences.

Si les sites sont hors-sol (fiscal), les revenus des jeux eux se chiffrent en milliards sonnants et trébuchants qui échappent à toute redistribution, jouent sur la dépendance physique des joueurs, et privent de facto collectivités et associations des moyens financiers pour des projets qui ont de réels impacts sur la vie des gens. Il faut donc dire oui à la loi sur les jeux d’argent.

P O I N T CO M M U N

6 – Points forts socialistes N°99 – mai 2018

s e c t i o n d e N yo n

Chloé Besse

Présidente de section Nyon

Une section vue à travers une personnalité indélébile Parfois des histoires de section se trouvent magnifiées par une personnalité, un engagement, un parcours. J’aurais pu aller creuser dans nos archives, remuer nos souvenirs et interroger les mémoires pour vous dépeindre une chronologie factuelle de notre section. Mais vous raconter le Parti socialiste de Nyon est pour moi la chance de rendre hommage à Gabrielle Ethenoz-Damond, camarade éteinte en décembre dernier.

C’est en 1921, aînée de cinq enfants, que Gabrielle voit le jour à Nyon. Le monde n’était pas ce qu’il est, et les femmes n’obtiendront le droit de vote que cinquante ans plus tard au niveau fédéral. Étant jeune, Gabrielle aime le calcul et la précision. Mais à cette époque « une femme comptable, ça ne se fait pas ! ». Sa minutie, elle l’exerce durant quatorze ans en tant que décoratrice en céramique à la Manufacture des poteries fines de Nyon. Puis son âme de militante la rattrape. Les ouvriers de la fabrique se syndiquent sous la bannière de la Fédération suisse des ouvriers du bois et du bâtiment-FOBB, elle rédige d’abord les procès-verbaux des séances puis devient la secrétaire du syndicat à plein temps et ce jusqu’à sa retraite.

La revanche elle l’aura : son combat paritaire, ses valeurs féministes, elle les défendra en rentrant au Conseil communal de Nyon en 1960 sous les couleurs socialistes. Elle est la première femme à y siéger, puis devient la première Présidente en 1965. Elle y restera jusqu’en 2016, elle a nonante-six ans,

toujours perspicace et grande d’esprit.

Son engagement ? Elle raconte l’avoir hérité de son père, grand progressiste de son époque.

Mais son implication ne se cloisonne pas au niveau communal. Deux ans après son entrée au Conseil, elle devient députée. La lutte continue. La cause femme étant toujours au cœur de son action, elle permet à ce que notre canton soit le premier à leur accorder le droit de vote et d’éligibilité en 1959. « C’est comme ça, je ne sais pas dire Non, et je me fais toujours avoir » répondait-elle à propos de ses multiples engagements : celui des femmes, celui des ouvriers et celui au sein du parti. Pourtant ce Non je l’ai entendu.

Il résonnait quand, de son avis contraire, il fallait fermement s’imposer dans la salle du Conseil. Ce Non des tripes qui lors des séances de groupe reflétait des valeurs et une histoire que nous, jeune génération avions

tant à apprendre de la mémoire de cette grande dame. Ce Non si franc, si sage.

Alors merci, chère Gaby, de n’avoir pas toujours dit « Non » et t’être faite un peu avoir.

Parfois des histoires de section restent marquées par des figures indélébiles. Nyon tire sa révérence à Gabrielle EthenozDamond. Le Parti socialiste nyonnais est fier d’avoir dans son histoire un pareil engagement.

Au nom de toutes les femmes, politiques, citoyennes, engagées ou non, merci Gaby.

point V D

Points forts socialistes – 7 N°99 – mai 2018

co n g r è s o r d i na i r e d u psv

Chiara Storari

Secrétaire générale adjointe Renens

UN congres Radieux Samedi 21 avril 2018 s’est tenu à Lausanne le Congrès ordinaire du PSV. Plus de 250 camarades ont fait le déplacement pour saluer Stéphane Montangero, Ginette Duvoisin et les membres du CD sortant-e-s, ainsi que pour élire la nouvelle équipe.

Samedi a été une journée radieuse et pouvoir admirer une salle pleine dans des telles conditions météorologiques en dit long sur la vitalité du Parti. Camarades de longue date et nouveaux visages ont fait le déplacement pour saluer l’équipe sortante et pour élire la nouvelle, qui nous conduira vers les élections fédérales de 2019. L’organisation et l’accueil par la section de Lausanne ont été excellents et chaleureux, et nous tenons à remercier ici les camarades qui ont travaillé dans l’ombre pour assurer la réussite de la journée.

Après le mot de bienvenue des autorités communales, représentées par notre camarade et syndic Grégoire Junod, Benoît Gaillard a accueilli les présent-e-s au nom de la section de Lausanne et il a remercié toutes et tous les camarades qui ont participé à l’organisation de la journée.

En ouverture, nous avons pu profiter d’un discours de Jacques Dubochet, qui a partagé avec nous les raisons pour lesquelles il est fermement convaincu qu’être de gauche est une évidence et une nécessité. Il nous a notamment rappelé le rôle essentiel du collectif pour la survie de l’espèce humaine, tant dans le domaine humain que dans celui des molécules vivantes plus basiques.

Ces dernières arrivent même à se sacrifier individuellement pour assurer la survie de

l’espèce !

Ensuite, les camarades présent-e-s ont eu l’occasion de remercier chaleureusement Stéphane Montangero, non seulement pour les quatre années passées à la présidence, mais aussi pour les quatre années de viceprésidence, auxquels il faut ajouter les 6 années d’engagement au sein de Comité directeur.

Dans son discours, Stéphane a insisté sur les valeurs qui nous unissent, comme la volonté de servir l’ensemble de la société et non pas seulement quelques privilégié-e-s, combattre les injustices et concrétiser dans les faits l’égalité de chances. Il est revenu sur quelques points de sa présidence qui lui tiennent particulièrement à cœur, comme la redynamisation des commissions internes du PSV, l’aboutissement de l’initiative pour le plafonnement des primes d’assurance maladie à 10% du revenu des ménages et les avancées sociales obtenues dans le cadre de la RIE3 vaudoise, entre autres.

Stéphane a également profité de l’occasion pour remercier toutes les personnes qui lui ont fait confiance et avec qui il a eu le plaisir de travailler pendant toutes ces années. Il nous a exhorté-e-s à nous battre sans répit, constamment « (…) pour une société plus égalitaire, plus juste, pour une société à la hauteur de ce que nous sommes toutes et tous : des êtres humains. » Stéphane a terminé son discours en se réjouissant de la nouvelle équipe présidentielle, qui poursuit dans la ligne du travail auprès du terrain et de la volonté de proposer des solutions concrètes aux problèmes de la population.

Ensuite, Nuria Gorrite a remercié le président

sortant pour nous toutes et tous, en rappelant son dynamisme de tous les instants, et le Congrès a pris congé de Stéphane par un standing ovation.

C’est ensuite à Jessica Jaccoud, candidate à la présidence, qu’est revenue la parole. Jessica est associée à l’étude d’avocats Mattenberger et associés. Vice-présidente du PSV depuis 2 ans, députée au Grand conseil vaudois depuis 2014, membre de la Commission thématique des affaires juridiques du Grand conseil et, depuis 2011, elle est également conseillère communale à Nyon, section dont elle fait partie. Au-delà de son engagement pour le Parti, Jessica est membre du comité de la Croix-Rouge vaudoise, co-présidente de l’Asloca La Côte et vice-présidente du Conseil de fondation de la Crèche des Fontaines à Nyon.

Lors de son discours, Jessica a salué le dynamisme et la vitalité du PSV, ainsi que son unité. Unité qui caractérise le mouvement socialiste et dont Jaurès a été le principal fauteur il y a près de 110 ans. Une unité plus que jamais nécessaire pour faire bloc contre les grandes alliances bourgeoises, libérales et conservatrices. Elle a rappelé la majorité aux Chambres fédérales détenue par l’UDC et le PLR, qui veulent notamment surveiller les assuré-e-s sans aucun accord de la part d’un juge (alors que l’évasion fiscale est mieux protégée), augmenter la franchise minimale de la caisse maladie de 300 à 350 francs, augmenter l’âge de la retraite des femmes sans aucune contrepartie et réduire les droits des locataires, tout en refusant d’améliorer la situation des travailleurs de 50 ans et plus ou de créer un congé paternité (suit à p. 8)

point V D

Points forts socialistes – 8 N°99 – mai 2018

co n g r è s o r d i na i r e d u psv

(suite de p. 7) Il est donc fondamental de nous battre pour préserver les acquis sociaux, mais nous devons également être une force de proposition. C’est dans cet esprit que Jessica a exhorté les présent-e-s, et les camarades toutes et tous, à s’engager dans le prochain cycle électoral avec un enthousiasme renouvelé. Jessica a rappelé que nous sommes héritiers d’une longue histoire, dont elle est fière de faire partie. Au final, c’est à l’unanimité et par acclamation que Jessica Jaccoud a été élue à la présidence du PSV. L’équipe de la présidence a été complétée ensuite par l’élection à l’unanimité de Pierre Dessemontet, député au Grand Conseil et municipal à Yverdon-les-Bains, et Monique Ryf, députée et conseillère communale à Oron.

De plus, le Congrès a renouvelé les membres élu-e-s du Comité directeur et des délégué-e-s du PSV dans les organes du

PSS. Le CD est ainsi composé de: Arnaud Bouverat (Lausanne), Chloé Besse (Nyon), Eliane Desarzens (Bex), Romain Pilloud (Montreux), Donato Stasi (Régionale Broye), Ludivine Guex (Morges), Yassin Nour (Pully), Dorothée Kaltenrieder (Nyon), Bastien Monney (Morges), Siméon Goy (Lausanne), Sylvie Progin (Yverdon-lesBains), Lyonel Kaufmann (La Tour-dePeilz), Isabel Jerbia (Vevey), Mireille Aubert (Bussigny), Yann Rod (Yvonand). Ils/elles seront accompagnés des élu-e-s de droit que sont notamment nos conseillers d’Etat, les représentants du groupe socialiste au Grand Conseil, de la commission égalité, de l’ordre judiciaire et de la jeunesse socialiste. Les nouveaux représentant-e-s aux Assemblées des délégué-e-s du PS Suisse sont JeanFrançois Cand, Marie-Laure de Beausacq, Alexandre Démétriadès, Sylviane Herranz, Alain Imhof, Dominique Karlen, Yusuf Kulmiye, Christine Leu Métille, Magdalena Padalski, David Raccaud, Camille Robert, Laurée Salamin et Eric Züger.

Le Congrès a en outre accordé une dérogation à Roger Nordmann pour qu’il puisse se représenter pour les fédérales 2019. Le congrès a estimé que sa présence sur la liste était importante. Comme il a été rappelé par la nouvelle présidente, en 2019, le canton de Vaud aura un siège supplémentaire et la visibilité de Roger Nordmann par son action de chef de groupe et sa crédibilité auprès de la population vaudoise sera un atout important pour le PSV pour faire revenir ce siège aux forces progressistes du Canton.

Pour terminer, le Congrès a adopté deux résolutions : la première qui demande la fin de l’occupation d’Afrin, la seconde en soutien au référendum contre la surveillance des assuré-e-s (vous trouvez les feuilles de signatures sur le site www.ps-vd.ch).

En marche camarades, pour les élections de 2019 et au-delà, parce que, en reprenant les mots conclusifs de notre nouvelle présidente, « Les grandes idées ne meurent jamais. » !

point com’ mission Aménagement du Territoire, Transports et Institutions

Commision enseignement. Prés: Yassin Nour

Pully

(CATTI) . Prés: Pierre Yves Delcourt Grandvaux Maintenir les commerces de proximité : garantir et élargir le service au public

La fermeture des bureaux de poste, des petites épiceries et des autres commerces de première nécessité n’est pas une fatalité. Quelles sont les tendances ? Quelles sont les solutions ? La Commission Aménagement du Territoire, Transports et Institutions (CATTI) a mis en place un observatoire afin de répondre à ces questions. Le développement de la grande distribution et la progression d’internet contribuent à la vacance commerciale et à la disparition du service public. Elargissement des horaires d’ouverture, création de marchés spécialisés, organisation d’animations commerciales, service centralisé de récupération d’achats, livraison à domicile, contrôle des loyers commerciaux, politique de stationnement incitative, piétonisation et requalification des espaces publics, telles sont les exemples développés… souvent sans stratégie d’ensemble, au coup par coup. La CATTI entend dresser des recommandations et un catalogue des bonnes pratiques afin d’inspirer des actions concrètes.

Contact: py.delcourt@sunrise.ch

Impressum

La formation face aux défis du numérique

Le Conseil d’État a présenté le numérique comme l’un de ses principaux chantiers pour cette législature. L’éducation au numérique va jouer un rôle crucial dans la mise en œuvre de ce chantier. Le DFJC et la Commission enseignement, formation et éducation vont axer une part de leur travail afin de préparer au mieux cette éducation au numérique.

La formation professionnelle est l’une des principales conséquences de cette révolution numérique ; c’est aussi un des éléments sur lesquels la commission travaille, avec l’enjeu de réfléchir aux meilleurs moyens pour permettre à chacun de suivre la formation et le métier qui lui sont le mieux adaptés. Ces éléments sont enfin directement liés à la mise en place de la LEO et des adaptations qui suivront cette réforme, aux réflexions que nous avons dans le but de permettre aux élèves de trouver leur place dans une société en pleine évolution.

Contact: yassinng@gmail.com

Responsable : Chiara Storari Adresse : Chauderon 5, 1003 Lausanne Contact : 021 3129757 chiara.storari@ps-vd.ch Maquette : Atelier Gétaz Impression: Imprimerie du Journal de Sainte-Croix et environs Abonnement : 25 francs