Les chemins de sainte Anne n°88

Page 1

ê

tre en marche est à la mode et la saison s’y prête. Les formes peuvent être diverses : “jogging’’, ‘‘marche nordique’’… pour rester jeune ; entre le lieu de formation, de travail, d’habitation, de détente ou familial… par nécessité. La France, elle-même, ne s’est-elle pas retrouvée en marche depuis peu ! A une époque où Dieu se trouve occulté, il est surprenant de voir que le monde actuel se caractérise par ce qui est le spécifique de la vie chrétienne : être en marche. En effet, le chrétien est un pèlerin. Cependant, pour aller de l’avant, il faut une motivation, une direction, un but qui semble avoir été oublié aujourd’hui et qu’il nous faut redécouvrir.

Un but, des témoins, des bornes C’est ce que possède la vie “pérégrinante” du chrétien : un but, le ciel, qui n’est pas qu’un lieu, mais aussi “une vie nouvelle dans la gloire de Dieu” (Lumen Gentium), l’aboutissement de toute une vie qui a un sens. Le cheminement du chrétien lui donne à la fois de ne pas s’attacher à la terre et d’être transformé par Celui qui chemine avec lui : Dieu lui-même. Le chrétien fait l’expérience de sa présence, présence qui vient suppléer tout ce que sa nature pécheresse l’empêche de réaliser, lui donnant l’assurance d’atteindre le but. Pour ne pas perdre de vue ce but, Dieu a voulu placer dans le monde des hommes qui, à l’image de son Fils, aident ceux qui cheminent, afin que, grâce à eux, Dieu se rende présent et leur transmette ses grâces. Ces hommes, ce sont d’abord les prêtres, mais aussi les religieux et religieuses qui rappellent combien le Christ est le bien le plus précieux, comme la perle précieuse ou le trésor trouvé dans le champ, dont parlent les paraboles (Mt 13, 44-46), trésor qui conduit à tout quitter pour le garder. Ces hommes sont sur le chemin, comme les églises, les chapelles et les calvaires qui, eux aussi, nous rappellent la direction et sont des bornes nécessaires, des phares plus puissants, à l’image du clocher de Malétable. Ils nous aident à percer la brume ambiante du halot de la pollution qui rend Dieu invisible, afin de ne pas nous perdre, de ne pas nous décourager.

Trimestriel Septembre 2017

Des pèlerinages, une vocation Si les pèlerinages redeviennent à la mode, c’est qu’ils sont justement le cadre qui permet de retrouver un sens à notre vie. Combien de pèlerins sont partis sans recherche religieuse et sont revenus marqués par une Rencontre : celle de Dieu. Ainsi ont-ils découvert leur vraie vocation. Cette rencontre est bien souvent facilitée par la beauté des lieux et préparée par toutes les rencontres qui ont précédé. Répondre à toute vocation, c’est ne pas perdre ce but, c’est répondre à cette démarche intérieure qui nous conduit d’autant plus vers Dieu que nous voulons Le faire connaître, que ce qui nous conduit, c’est notre foi. Répondre à une vocation, c’est comme un fleuve qui, pour ne pas déborder, doit pouvoir s’écouler ; c’est accepter de recevoir d’autant plus l’Esprit Saint qu’on a le désir de Le transmettre. L’essentiel est de faire le premier pas : lent cheminement vécu dans la confiance et qui transforme tout notre être et transforme aussi les autres. C’est seulement en marchant pour Dieu et pour les autres que l’on commence à vraiment marcher pour soi-même. Ainsi grandit alors en nous, non pas celui que nous croyons être, mais celui que Dieu nous appelle à devenir : fils de Dieu.

Hésiter, accepter, découvrir On peut hésiter, et pourtant Dieu s’est choisi pour premiers apôtres non pas ceux qui avaient les meilleurs diplômes mais des hommes de terrain qui, ayant reconnu leurs faiblesses et bien que l’ayant trahi, ont accepté d’être pardonnés par Lui. Dieu a pu alors transformer leur vie. Acceptons ce pari : c’est l’itinéraire de tout disciple. Répondre à sa vocation, c’est accepter avec humilité de grandir avec Dieu, par Dieu, par l’Eglise, par les autres et pour les autres. C’est découvrir combien les difficultés rencontrées sur le chemin, surmontées grâce à Dieu, donnent de conforter notre vocation. Nous sommes aidés en cela par les saints qui nous devancent et sont pour nous des modèles. Ils nous accompagnent et nous aident. « Sur les chemins de Sainte Anne », imitons Sainte Anne : elle a appris à Marie et à Jésus à lire et comment prier grâce à la Bible. Comme à Saint Joseph, que la Parole de Dieu nous donne de découvrir la volonté de Dieu afin de pouvoir l’accomplir. Plus près de nous, parents et grands-parents ont cette même fonction. Que Saint Joseph nous donne enfin de découvrir que les joies ne sont données qu’à ceux qui marchent avec confiance sous le regard de Dieu.

n° 88

Édito

Journal d’information de la paroisse Sainte-Anne-du-Perche Diocèse de Séez


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.