AUTOFOCUS
«âNotre principal objectif Ă©tait une prise en charge optimale des patientes et patients.â»
sieurs lits nâĂ©tait plus adaptĂ© Ă lâĂ©poque. De plus, les directives de lâinspection des installations Ă©lectriques auraient nĂ©cessitĂ© une rĂ©novation coĂ»teuse, et les rĂšgles de sĂ©curitĂ© sismique et incendie ont Ă©tĂ© renforcĂ©es. Des travaux cosmĂ©tiques nâauraient eu aucun sens. Nous avons vite compris quâil fallait faire les choses correctement.
Joseph Hofstetter Directeur de la Fondation suisse pour paraplégiques
Joseph Hofstetter, comment avezvous vĂ©cu la fin des travauxâ? Pendant des annĂ©es, les travaux ont fait partie de mon travail quotidien. Jâai pu y participer activement et voir le projet avancer. CâĂ©tait passionnant. Mais il mâarrivait aussi de me rĂ©veiller la nuit Ă cause des travaux. Comment lâactivitĂ© a-t-elle Ă©tĂ© impactĂ©e globalementâ? Pendant cinq ans, on a Ă©tĂ© beaucoup Ă travailler sur un chantier. Une partie des collabo ratrices et collaborateurs a dĂ» dĂ©mĂ©nager dans des bĂątiments provisoires, travailler dans des conditions qui nâĂ©taient pas idĂ©ales, dĂ©mĂ©nager de nouveau, sâaccommoder du bruit et des dĂ©viations â on est content quand ça sâarrĂȘte. Heureusement, le personnel a Ă©tĂ© trĂšs comprĂ©hensif et patient. Et nous avons organisĂ© une belle fĂȘte avec les ouvriers pour le bouquet de chantier. Pourquoi les travaux de construction et de transformation Ă©taient-ils nĂ©cessairesâ? Le fondateur du CSP, Guido A. ZĂ€ch, avait créé en 1990 une clinique moderne, dĂ©ployant des espaces gĂ©nĂ©reux et une architecture qui reste impressionnante. Nous avons toujours veillĂ© Ă son entretien. Mais aprĂšs trente ans, il fallait rĂ©nover une unitĂ© de soins et moderniser les locaux de la clinique. Le concept des chambres Ă plu-
La direction du projet Ă©tait partagĂ©e par le maĂźtre dâouvrage et lâarchitecte, ce qui est inhabituel. Cette approche assez rare en Suisse nous a procurĂ© des avantages dĂ©cisifsâ: pendant les dix annĂ©es quâa durĂ© le projet, de la planification Ă lâachĂšvement, il y a eu rĂ©guliĂšrement des changements, et les conditions ont Ă©voluĂ©. Lâorganisation souple du forum de construction Ă©tait idĂ©ale. Le processus de planification agile a Ă©tĂ© la clĂ© de notre succĂšsâ: nous avons pu examiner rapidement les nouvelles idĂ©es et les problĂšmes, et rĂ©agir rapidement en cas dâamĂ©lioration possible.Aujourdâhui, dâautres maĂźtres dâouvrage nous demandent comment nous avons fait. Nous nous sommes progressivement rapprochĂ©s de la meilleure solution. ParallĂšlement Ă la planification des travaux, de nouveaux processus opĂ©rationnels ont Ă©tĂ© mis en place... Le directeur du CSP, Hans Peter GmĂŒnder, a Ă©laborĂ© les structures qui ont dĂ©terminĂ© lâorientation des travaux. Le parcours du patient, de lâhĂ©liport Ă lâaccompagnement tout au long de la vie en passant par la phase aiguĂ« et la rééducation, a toujours Ă©tĂ© au cĆur du projet. La question primordiale Ă©taitâ: comment prendre en charge nos patientes et patients de maniĂšre optimaleâ? La nouvelle infrastructure devait aussi simplifier au mieux le travail des employĂ©-es. Il nâest pas toujours aisĂ© de rĂ©unir ces conditions. ... tout en faisant attention aux coĂ»ts. En effet. Le crĂ©dit de 250 millions de francs ne devait pas ĂȘtre dĂ©passĂ©, question dâhon-
neur. Au prix de nombreuses remises en question, nous avons cherchĂ© des solutions conformes au budget. Lâessentiel Ă©tait de savoir comment amĂ©liorer durablement la situation des patient-es ou des collĂšgues. La solution la moins coĂ»teuse Ă©tait parfois la plus pratique. De plus, il nây a pas eu non plus de recours, comme câest souvent le cas lors de projets dâenvergure. En tant que juriste, jâen suis particuliĂšrement fierâ: nous avons attribuĂ© beaucoup de mandats importants et avons respectĂ© rigoureusement les rĂšgles de toutes les procĂ©dures dâadjudication, comme en attestent deux rĂ©visions des comptes Ă©tablies par la sociĂ©tĂ© BDO. Tous les prestataires ont pu ainsi comprendre et accepter les dĂ©cisions. Ă deux exceptions prĂšs, nous avons choisi des entreprises suisses et, dans plus de la moitiĂ© des cas, de la rĂ©gion. En tant que fondation, nous avons aussi une responsabilitĂ© sociale. Les nouvelles chambres nâont-elles pas créé des surcapacitĂ©sâ? Non, le taux de remplissage Ă©levĂ© perdure. LâunitĂ© de soins prĂ©vue en rĂ©serve sera utilisĂ©e dĂšs 2021. Les paralysĂ©-es mĂ©dullaires qui subissaient des interventions «ânormalesâ» dans un hĂŽpital de soins aigus de leur rĂ©gion et Ă©taient transfĂ©rĂ©s au CSP en cas de complications nous sont dĂ©sormais directement adressĂ©s. Les coĂ»ts sont ainsi sensiblement rĂ©duits, et lâexpertise de Nottwil en matiĂšre de lĂ©sion mĂ©dullaire garantit le meilleur traitement. Mais il nây aura plus de travauxâ? Siâ!... (rires) DĂšs lâannĂ©e prochaine, il y aura une nouvelle crĂšche pour les enfants de notre personnel (voir p. 28). Et des changements en radiologie, que nous avons reportĂ©s en raison des progrĂšs technologiques. Mais le grand chantier est dĂ©finitivement terminĂ©. Le CSP est «âĂ jourâ» et parĂ© pour lâavenir. (ksteâ/âwe)
PARAPLĂGIE | DĂCEMBRE 2 0 2 0 â 13