Paraplégie - LA REVUE POUR LES BIENFAITEURS. Décembre 2020

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AUTOFOCUS

« Notre principal objectif Ă©tait une prise en charge optimale des patientes et patients. »

sieurs lits n’était plus adaptĂ© Ă  l’époque. De plus, les directives de l’inspection des installations Ă©lectriques auraient nĂ©cessitĂ© une rĂ©novation coĂ»teuse, et les rĂšgles de sĂ©curitĂ© sismique et incendie ont Ă©tĂ© renforcĂ©es. Des travaux cosmĂ©tiques n’auraient eu aucun sens. Nous avons vite compris qu’il fallait faire les choses correctement.

Joseph Hofstetter Directeur de la Fondation suisse pour paraplégiques

Joseph Hofstetter, comment avezvous vĂ©cu la fin des travaux ? Pendant des annĂ©es, les travaux ont fait partie de mon travail quotidien. J’ai pu y participer activement et voir le projet avancer. C’était passionnant. Mais il m’arrivait aussi de me rĂ©veiller la nuit Ă  cause des travaux. Comment l’activitĂ© a-t-elle Ă©tĂ© impactĂ©e globalement ? Pendant cinq ans, on a Ă©tĂ© beaucoup Ă  travailler sur un chantier. Une partie des collabo­ ratrices et collaborateurs a dĂ» dĂ©mĂ©nager dans des bĂątiments provisoires, travailler dans des conditions qui n’étaient pas idĂ©ales, dĂ©mĂ©nager de nouveau, s’accommoder du bruit et des dĂ©viations – on est content quand ça s’arrĂȘte. Heureusement, le personnel a Ă©tĂ© trĂšs comprĂ©hensif et patient. Et nous avons organisĂ© une belle fĂȘte avec les ouvriers pour le bouquet de chantier. Pourquoi les travaux de construction et de transformation Ă©taient-ils nĂ©cessaires ? Le fondateur du CSP, Guido A. ZĂ€ch, avait créé en 1990 une clinique moderne, dĂ©ployant des espaces gĂ©nĂ©reux et une architecture qui reste impressionnante. Nous avons toujours veillĂ© Ă  son entretien. Mais aprĂšs trente ans, il fallait rĂ©nover une unitĂ© de soins et moderniser les locaux de la clinique. Le concept des chambres Ă  plu-

La direction du projet Ă©tait partagĂ©e par le maĂźtre d’ouvrage et l’architecte, ce qui est inhabituel. Cette approche assez rare en Suisse nous a procurĂ© des avantages dĂ©cisifs : pendant les dix annĂ©es qu’a durĂ© le projet, de la planification Ă  l’achĂšvement, il y a eu rĂ©guliĂšrement des changements, et les conditions ont Ă©voluĂ©. L’organisation souple du forum de construction Ă©tait idĂ©ale. Le processus de planification agile a Ă©tĂ© la clĂ© de notre succĂšs : nous avons pu examiner rapidement les nouvelles idĂ©es et les problĂšmes, et rĂ©agir rapidement en cas d’amĂ©lioration possible.Aujourd’hui, d’autres maĂźtres d’ouvrage nous demandent comment nous avons fait. Nous nous sommes progressivement rapprochĂ©s de la meilleure solution. ParallĂšlement Ă  la planification des travaux, de nouveaux processus opĂ©rationnels ont Ă©tĂ© mis en place... Le directeur du CSP, Hans Peter GmĂŒnder, a Ă©laborĂ© les structures qui ont dĂ©terminĂ© l’orientation des travaux. Le parcours du patient, de l’hĂ©liport Ă  l’accompagnement tout au long de la vie en passant par la phase aiguĂ« et la rééducation, a toujours Ă©tĂ© au cƓur du projet. La question primordiale Ă©tait : comment prendre en charge nos patientes et patients de maniĂšre optimale ? La nouvelle infrastructure devait aussi simplifier au mieux le travail des employĂ©-es. Il n’est pas toujours aisĂ© de rĂ©unir ces conditions. ... tout en faisant attention aux coĂ»ts. En effet. Le crĂ©dit de 250 millions de francs ne devait pas ĂȘtre dĂ©passĂ©, question d’hon-

neur. Au prix de nombreuses remises en question, nous avons cherchĂ© des solutions conformes au budget. L’essentiel Ă©tait de savoir comment amĂ©liorer durablement la situation des patient-es ou des collĂšgues. La solution la moins coĂ»teuse Ă©tait parfois la plus pratique. De plus, il n’y a pas eu non plus de recours, comme c’est souvent le cas lors de projets d’envergure. En tant que juriste, j’en suis particuliĂšrement fier : nous avons attribuĂ© beaucoup de mandats importants et avons respectĂ© rigoureusement les rĂšgles de toutes les procĂ©dures d’adjudication, comme en attestent deux rĂ©visions des comptes Ă©tablies par la sociĂ©tĂ© BDO. Tous les prestataires ont pu ainsi comprendre et accepter les dĂ©cisions. À deux exceptions prĂšs, nous avons choisi des entreprises suisses et, dans plus de la moitiĂ© des cas, de la rĂ©gion. En tant que fondation, nous avons aussi une responsabilitĂ© sociale. Les nouvelles chambres n’ont-elles pas créé des surcapacitĂ©s ? Non, le taux de remplissage Ă©levĂ© perdure. L’unitĂ© de soins prĂ©vue en rĂ©serve sera utilisĂ©e dĂšs 2021. Les paralysĂ©-es mĂ©dullaires qui subissaient des interventions « normales » dans un hĂŽpital de soins aigus de leur rĂ©gion et Ă©taient transfĂ©rĂ©s au CSP en cas de complications nous sont dĂ©sormais directement adressĂ©s. Les coĂ»ts sont ainsi sensiblement rĂ©duits, et l’expertise de Nottwil en matiĂšre de lĂ©sion mĂ©dullaire garantit le meilleur traitement. Mais il n’y aura plus de travaux ? Si !... (rires) DĂšs l’annĂ©e prochaine, il y aura une nouvelle crĂšche pour les enfants de notre personnel (voir p. 28). Et des changements en radiologie, que nous avons reportĂ©s en raison des progrĂšs technologiques. Mais le grand chantier est dĂ©finitivement terminĂ©. Le CSP est « à jour » et parĂ© pour l’avenir. (kste / we)

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