Le Journal du Palais n°21. Décembre 2022 - février 2023

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AGENDA LES ATELIERS DU PALAIS FÉVRIER 2023 N°21 DÉCEMBRE 2022 P.6 LA RESTAURATION DES LAQUES P.12 L’ENVERS DU DÉCOR P.16 LES VISITES GUIDÉES
Vos meilleures photos du Palais sur les réseaux sociaux ÇA GAZOUILLE @justemline @peterthedoor @studioperrier @goudouzilla PHOTOS : ANNE VOLERY
Vous étiez près de 5 000 à profiter des visites guidées, contées et des ateliers à l'occasion des dernières Journées européennes du patrimoine, les 17 et 18 septembre 2022.
C’EST AU PALAIS QUE ÇA S’EST PASSÉ !

ENTREZ, C’EST OUVERT !

Que vous ayez 7 ou 77 ans (et même un peu moins ou beaucoup plus), le Palais de la Porte Dorée est une porte d’entrée vers la connaissance et le plaisir d’être ensemble ! Et quelle meilleure occasion que les congés d’hiver pour visiter l’Aquarium et l’exposition Algues marines ou partager en famille un atelier créatif ?

Au Musée, l’exposition Paris et nulle part ailleurs nous rappelle ce que la vie artistique de la capitale doit aux artistes venus d’ailleurs. De leur accueil, la culture française s’est trouvée enrichie. À voir et à méditer jusqu’au 22 janvier. Enfin, nous vous attendons les 3, 4 et 5 février pour L’Envers du décor, un week-end exceptionnel pendant lequel les artistes revisitent le Palais.

Au Palais, la porte vous est toujours ouverte !

Présidente du conseil d’administration :

Mercedes Erra Président du conseil d’orientation : François Héran Directrice générale : Constance Rivière Directeur du développement, des publics et de la communication : Benjamin Bechaux

Responsable de la communication :

Thibaud Giraudeau

Rédactrice : Elodie de Vreyer Maquette : Sandy Chamaillard

3 LE JOURNAL DU PALAIS
OURS
SO MM AIRE 4 LES ACTUS DU PALAIS Objets prêtés,
6 DOSSIER Jean Dunand, le
des laques 11 PORTRAIT Gaëlle Bourges, « j’écris parce que je danse » 12 AGENDA 20 LE PALAIS VU PAR... Chassol 22 DU CÔTÉ DES FILMS Portraits de femmes 24 VU
PALAIS Le Palais croqué par Laurence Le Chau LES ACTUS DU PALAIS DOSSIER IMPRIMÉ PAR VINCENT IMPRIMERIES PHOTO EN COUVERTURE : JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE, PALAIS DE LA PORTE DORÉE, 2018. PHOTO : ANNE VOLERY. © PEUPLES D’AFRIQUE, SÉNÉGAL JEAN DUNAND. © ANNE VAOLERY
mémoire célébrée
génie
& ENTENDU AU

AU MUSÉE NOCTURNES AU MUSÉE

Tous les mercredis, le Musée reste ouvert jusqu’à 21h. L’occasion de visiter Paris et nulle part ailleurs avant sa fermeture le 22 janvier.

AU MUSÉE PARIS, CAPITALE DES ARTS !

OBJETS PRÊTÉS, MÉMOIRE CÉLÉBRÉE

Le Musée relance la collecte d’objets et de témoignages. L’occasion d’enrichir l’exposition consacrée aux migrations asiatiques en 2023.

Musiciens, comé diens, peintres…, de 1945 à 1972, de nombreux artistes migrent à Paris. La revue Hommes & Migrations revient sur l’effervescence artistique de cette époque. Plongez dans le Paris d’aprèsguerre !

En vente à la billetterie du Palais et en librairie.

L’uniforme de travail d’une domestique philippine réfugiée en France, des broderies racon tant l’histoire mouvementée de l’ethnie Hmong, des papiers d’identité, une louche... Ce sont quelques uns des objets qui pourraient venir raconter les migrations asiatiques au Musée national de l’histoire de l’im migration. À l’automne 2023 et pour la première fois depuis son ouverture en 2007, le Musée consacre une exposition à cette histoire. Plus spécialement à celle des migrants arrivés d’Asie de l’Est et du Sud-est depuis la seconde moitié du XIXe siècle. Émilie Gandon, conservatrice du patrimoine et responsable de la collection « Histoire » au Mu sée, en est la commissaire. Cette exposition a été pensée, dit-elle, « pour montrer la diversité des parcours migratoires » mais aussi « valoriser des cultures asiatiques souvent invisibilisées et victimes de stéréotypes au jourd’hui encore. » Pour nourrir

l’exposition, le Musée a donc lancé entre mai et novembre dernier une collecte d’objets et de témoignages au sein de la communauté asiatique. Ce travail de collecte est dans l’ADN du Musée. « Quand il a ouvert, il n’avait pas de col lections ! », rappelle Élisabeth Jolys-Shimells. Conservatrice du patrimoine, elle est responsable de la collection « Société ». Pour bâtir cette collection, le Musée avait lancé un recueil d’objets et de témoignages associés. Ceux-ci illustraient surtout des parcours individuels. « Aujourd’hui, nous voulons traiter davantage de faits sociaux et collectifs. Nous relançons des collectes dans cet esprit. » Shadé-Léann Roquais a été re crutée dans le cadre d’un service civique pour préparer notam ment cette collecte « Asie ». « Nous recherchions des objets racontant le parcours migratoire ou la vie en France », explique cette jeune diplômée en sciences politiques. Les objets sont prêtés le temps de l’exposition, voire donnés au Musée pour certains. L’accueil est bon, poursuit-elle. « Les personnes rencontrées nous disent qu’elles se sentent reconnaissantes de l’accueil reçu. Prêter, c’est une façon de dire merci. ». Pour Stéphane Ly-Cuong, qui a confié une louche, ce geste rele

vait de l’évidence. « Ma mère a quitté le Vietnam avec juste une valise. La louche faisait partie d’un kit de bienvenue remis lors de son installation dans un an cien coron de l’Allier, en 1961 ». Le réalisateur, qui explore dans ses films les problématiques de la diaspora vietnamienne, pointe une fracture génération nelle. « La jeune génération revendique ses origines et un be soin de reconnaissance, pas celle de mes parents. C’est important de dire aux anciens que leur histoire compte aussi. Ce prêt, c’est une façon de faire entrer dans la grande histoire des com munautés peu visibles. »

Deux autres projets de collectes sont en cours(1). Le premier porte sur les mobilités étudiantes et notamment sur l’impact du programme européen Erasmus sur la construction d’une iden tité européenne. Le deuxième projet concerne les foyers de travailleurs migrants. Élisabeth Jolys-Shimells espère convaincre les institutions patrimoniales des territoires concernés de rejoindre la démarche et plus encore « d’archiver » tout ce qui aura été collecté.

(1) Si vous souhaitez prêter des objets ou témoigner sur ces sujets, écrivez à : conservation-mnhi@ palais-portedoree.fr

LE JOURNAL DU PALAIS 4
ACTU DU PALAIS
© ANNE VOLERY © ANNE VOLERY

ACTU DU PALAIS ZOOM

LE PALAIS RÉDUIT DE DEUXTIERS SA CONSOMMATION D’ÉNERGIE

Adieu le gaz, vive le chauffage urbain ! En mars dernier, le Palais a abandonné sa chaufferie au gaz pour se connecter au réseau qui alimente depuis 1927 les logements collectifs voisins. « Ainsi nous sommes moins touchés par la crise du gaz », explique Laëtitia Ferreira, chargée de gestion administrative au Palais. « Et nous utilisons un réseau fonctionnant à 51 % avec des énergies renouvelables : l’incinération des déchets ménagers et la géothermie. » Le bâtiment consomme beaucoup de chaleur, notamment pour maintenir à 28° les bacs de l’Aquarium tropical.

Ces travaux sont une nouvelle étape dans un vaste chantier d’amélioration des performances énergétiques lancé en 2021. Son ambition ? Réduire de 68 % la consommation énergétique et limiter le recours aux énergies fossiles et installations produisant des gaz à effet de serre (GES).

Financé par l’État (Plan de relance) à hauteur de 7 M €, le chantier a permis aussi de changer les centrales de traitement de l’air. Cela évite de recourir à la climatisation, qui émet des GES.

Autre chantier, toujours en cours : le remplacement des 404 fenêtres de toiture en simple vitrage. De vraies passoires thermiques dans un bâtiment qui est par ailleurs peu sensible aux variations de la température extérieure, grâce aux murs épais.

LE CHIFFRE CLÉ

1 TONNE

C’est la quantité de sel utilisé chaque mois à l’Aquarium tropical. Et ce n’est pas du sel de table ! Conçu pour les aqua riums, il contient les nombreux sels minéraux présents dans la mer. Ce sel est mélangé à de l’eau osmosée (eau du robinet très purifiée) pour fabriquer de l’eau de mer, avec 34 à 35g de sel par litre d’eau. L’Aquarium, c’est 50 000 litres d’eau de mer et 150 000 litres d’eau douce.

Pour la bonne santé des ani maux, l’eau doit être régulière ment et partiellement changée dans les bacs.

MUSÉE

MÉMOIRES

FÉMININES DE LA GUERRE D’ALGÉRIE

L’ÉDUCATION

ARTISTIQUE ET CULTURELLE, UN AXE FORT

« Le département de la pédagogie porte des projets d’éducation artistique et culturelle dans et hors les murs en lien avec les thématiques du Musée et en collaboration avec les artistes présents dans nos collections » explique Marie Bourdeau, cheffe du département de la pédagogie. Le Musée souhaite ainsi contribuer à une approche sensible des notions de mémoire, d’histoire personnelle et collective. »

Le département de la pédagogie a deux autres missions : la formation des enseignants et la production de ressources pédagogiques autour des collections et des expositions temporaires.

STAR

LE CYPRINODON ALVAREZI

INSOLITE !

Il est petit (5 cm) et argenté avec des reflets bleutés. Et il n’existe plus que dans les aquariums. Le Cyprinodon alvarezi vivait dans une source d’El Potosi au nord-ouest de Galeana (Mexique). La surexploitation de son milieu naturel a causé son extinction. L’Aquarium tropical, dont l’une des missions essentielles est la conservation, va accueil lir dans les prochains mois quelques couples de cette espèce rarissime.

Ces carnivores appartiennent à la famille des Cyprinodontidés, des poissons qui vivent dans des failles et grottes au milieu de déserts. Ils peuvent y supporter des températures extrêmes et un faible taux d’oxygène. Mais à l’Aquarium tropical, ils évo lueront dans des bacs entre 22 et 27° selon la saison. L’objectif des aquariologistes ? Assurer les condi tions pour permettre leur reproduction.

En février prochain, l’artiste Maya-Inès Touam investira le collège Nelson Mandela du Blanc-Mesnil. La photographe plasticienne accompagne quatre classes de troisième sur un projet consacré aux mémoires de la guerre d’Algérie. « On a constaté que les femmes, algériennes et françaises, sont les grandes oubliées de ces récits dans les cours et les manuels », explique Annella Knerr, enseignante en histoire-géographie à Nelson Mandela.

Les femmes sont au contraire centrales chez Maya-Inès Touam, dont le travail explore les féminités arabes et la créolisation de la culture. Au Musée, pour l’exposition Juifs et musulmans, sa série photographique Révéler l’étoffe interrogeait des Algériennes sur leurs visions du voile.

Le département de la pédagogie du Musée porte donc une résidence artistique in situ en collaboration avec le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis en permettant à l’artiste de travailler avec les enseignants et les élèves du collège du Blanc-Mesnil.

Durant toute l’année scolaire, les collégiens bénéficient d’un accès privilégié au Musée, à ses collections et à sa programmation culturelle. « Avec une approche historique, artistique et littéraire, nous nous plongerons dans la vie de ces femmes avant de créer des parcours fictifs que les élèves illustreront en photos », poursuit Annella Knerr. La restitution se fera en juin 2023.

LE JOURNAL DU PALAIS
L’artiste Maya-Inès Touam explore ce sujet avec des collégiens du Blanc-Mesnil (93) tout au long de cette année scolaire.
L’ANIMAL

LE GÉNIE DES LAQUES

INFORMATIONS PRATIQUES

Visites guidées du Salon des laques à partir de janvier 2023. À retrouver sur le site internet du Palais.

Il a été l’une des figures majeures de l’Art déco. Infatigable et minutieux touche-à-tout, l’artiste d’origine suisse Jean Dunand a revisité la laque, technique orientale millénaire, pour créer de somptueux décors. Il en a signé dix pour le Palais. Ils sont les vedettes du nouveau Salon des laques, qui rouvre ses portes au public tel que cet espace avait été imaginé en 1931.

« Je pars choisir un paravent chez Dunand ! » Cette réplique d’un personnage du dramaturge Henry Bernstein, à la fin des années 1920, illustre bien la notoriété dont jouissait de son vivant l’artiste Jean Dunand. Sculpteur, peintre, créateur de bijoux, dinandier, artiste de laques et même inventeur d’un casque militaire à visière antiprojections pour les soldats de la Grande Guerre... C’est un artiste incroyablement complet que le Palais de la Porte Dorée invite à découvrir avec la réouverture du Salon des laques dont Dunand fut l’artisan. Fraîchement diplômé de l’École des arts industriels de Genève, ce jeune Suisse s’installe à Paris en 1897, à l’âge de 20 ans. Aux Arts déco de Paris, il se forme auprès du sculpteur Jean Dampt et s’illustre dans la dinanderie, art de modeler un objet dans une feuille de métal. Assiettes octogonales, vases de formes inhabituelles aux motifs géométriques et naturalistes... L’artiste cultive déjà son originalité dans la veine Art nouveau.

LE JOURNAL DU PALAIS 6
DOSSIER
LE JOURNAL DU PALAIS © ANNE VOLERY.
RESTAURATION DES ÉLÉPHANTS DE JEAN DUNAND, PALAIS DE LA PORTE DORÉE, PARIS, 2022.

01

Série de dix panneaux décorant la bibliothèque du musée des Colonies : La Forêt vierge, Tigre à l’affût, Les peuples d’Afrique, le Sénégal, Jean Dunand, 1930. Photo © RMN-Grand Palais (musée du quai Branly - Jacques Chirac) / JeanGilles Berizzi. — 03 Restauration des Éléphants, Palais de la Porte Dorée. 03 02

01 , 02 et 04

Mais c’est la technique de la la que, apprise auprès du maître japonais Seizo Sugawara, qui va asseoir sa réputation(1). Ce vernis végétal appliqué en de multiples couches est imputrescible et très résistant. Quand la guerre éclate, Jean Dunand travaille d’ail leurs pour l’armée française en laquant les hélices en bois des avions. Mais très vite, il s’affran chit de la tradition. « D’un maté riau destiné à protéger les objets, il va faire un décor à part entière et créer des techniques qui vont complètement renouveler cet art millénaire  », résume Christine Piquéras, directrice du bâtiment et de la programmation cultu relle au Palais.

JOSÉPHINE BAKER ET LES PAQUEBOTS

TRANSATLANTIQUES

Dans son atelier du 74 rue Hallé, Dunand est assisté par des arti sans asiatiques. Naturalisé fran çais en 1922, il innove sans re lâche. Creusée, gravée, arrachée, rehaussée d’argent, appliquée sur des feuilles de métal, la laque de vient sa signature. Dunand la dé cline sur des meubles. Il décore le

salon de musique du milliardaire américain Guggenheim, fait le portrait de personnalités comme Joséphine Baker et multiplie les paravents prisés des familles aisées. Il expose régulièrement avec d’autres artistes, Goulden, Jouve et Schmied. « Ils ont en commun un goût du faste et du spectacle, un souci constant de se renouveler et une recherche sys

du Palais de la Porte Dorée, sol licite en 1930. Le futur Palais accueillera le musée des colo nies pour l’Exposition coloniale de 1931 et Laprade veut un lieu d’accueil pour les visiteurs. Si tué au dernier étage, construit sur deux demi-niveaux, c’est un bureau de renseignements flan qué en contrebas d’un espace bibliothèque.

le Palais est un rare et véritable manifeste de l’Art déco. »

Albert Laprade revoie les plans de sa bibliothèque. Elle sera moins décorative, pour « mieux mettre en valeur le travail de Dunand », poursuit Christine Piquéras. Le mobilier se com pose d’une vingtaine de pièces aux lignes sobres travaillées dans des bois de grande qualité, noyer d’Afrique et palissandre de Madagascar.

BIBLIOTHÈQUE RETROUVÉE, LAQUES RESTAURÉES

tématique de la perfection d’exé cution », écrivent ses biographes Amélie et Félix Marcilhac(2). Dans les années 1930, Dunand se voit confier la création de décors monumentaux pour des paquebots transatlantiques : L’Île-de-France, L’Atlantique et Le Normandie, vitrine des arts décoratifs français. Pour ce der nier, l’artiste sculpte dans une laque d’or cinq tableaux de 6 m de haut et 5,8 m de large. Ils sont constitués d’un assemblage de 1035 panneaux !

C’est donc un artiste célèbre qu’Albert Laprade, l’architecte

Le nom de Dunand s’est im posé, comme ceux de Printz et Ruhlmann pour le mobilier, de Jean Prouvé, Edgard Brandt et Raymond Subes pour les ferron neries. Les meilleurs créateurs de l’Art déco se retrouvent au Palais. « Le Maréchal Lyautey, commissaire de l’Exposition, avait donné carte blanche à Laprade pour l’architecture et la décoration », explique Christine Piquéras. Une liberté « excep tionnelle », s’agissant d’un bâti ment officiel. « Ceux érigés à la même époque mêlaient souvent différents styles. Au contraire,

Cette pièce doit être rendue aux visiteurs en 2023 et retrouver sa vocation : une salle de repos, d’exposition et de consulta tion d’ouvrages. Poursuivant la mise en valeur du patrimoine architectural, la direction du Palais a souhaité la reconsti tuer à l’identique sur la base des plans d’Albert Laprade. La bibliothèque avait été dispersée en différents lieux du Palais.

« Tout a été retrouvé ! » se féli cite Laëtitia Ferreira, en charge du projet à la direction du bâ timent. La bibliothèque a été restaurée par les Ateliers de la

LE JOURNAL DU PALAIS 8
«
Dix laques qui illustrent la palette graphique et technique de Jean Dunand.»

Chapelle, atelier d’ébénisterie spécialisé. Seuls les fauteuils manquaient et ont été refaits.

Les dix laques, quant à eux, étaient dans les réserves du musée du quai Branly-Jacques Chirac. Quatre ont déjà rejoint le Salon des laques, dont les plus impressionnants pour leur qualité esthétique et leur for mat. La Forêt vierge, un laque noir gravé et rehaussé de cou leurs, fait face aux sobres Éléphants en laque arrachée mo nochrome sur fond d’aluminium. « Avec plus de 3 m de côté, ce sont les plus grandes pièces d’un seul tenant réali sées par Dunand », commente Laëtitia Ferreira.

Dans la pièce des Éléphants, deux laques aux tons bruns sur fond d’aluminium représentent un Tigre à l’affût et des Béliers af frontés. En septembre 2023, deux autres laques y prendront place : Les Sénégalaises. Laëtitia Ferreira fait remarquer « le minimalisme du trait » et les incrustations de laiton et d’or dans les coiffes. « Ces dix panneaux illustrent vraiment toute la palette de Jean Dunand. »

En laque arrachée, les quatre dernières œuvres attendent en core des mécènes pour leur res

À ALICE MOHEN ET CAROLINE THIPHAVONG

3 QUESTIONS

RESTAURATRICES DU PATRIMOINE, ELLES SONT INTERVENUES SUR LA FORÊT VIERGE ET LES ÉLÉPHANTS, LES DEUX PLUS GRANDES PIÈCES DU SALON DES LAQUES.

DUNAND N’A GARDÉ QUE

« DE L’ASIE,

LE MATÉRIAU. IL A RÉINVENTÉ TOUT LE RESTE ! »

En quoi ont consisté vos travaux de restauration ?

Ils ont été légers car ces deux tableaux étaient en assez bon état. Les trois panneaux constituant les Éléphants ont été consolidés par un restaurateur spécialisé. Les deux tableaux ont ensuite été dé crassés en limitant au maximum l’apport d’eau, à laquelle la laque est sensible. Nous avons comblé les quelques lacunes visibles à la base des Élé phants. Le mélange de laque et d’argile s’est altéré avec le temps et la surface est décolorée à certains endroits. Mais ces zones après le décrassage n’ont pas nécessité d’intervention supplémentaire. C’est une marque du temps et l’idée n’est pas de refaire le tableau tel qu’il était à l’origine, tant que l’œuvre n’est pas en péril. En revanche, d’an ciennes coulures indélébiles ont été atténuées par des retouches ponctuelles.

Colorés comme La Forêt vierge ou plus monochromes comme Les Éléphants, lisses ou rugueux, ces dix tableaux ont des aspects très différents. On n’y retrouve pas le côté brillant de la laque. Qu’a fait Jean Dunand ?

La Forêt vierge a été réalisée selon la technique dite de Coromandel. Le support est recouvert

d’une couche de préparation sur laquelle sont posées plusieurs couches de laques. Ensuite, le fond est gravé pour former les motifs qui sont rehaussés de couleurs.

Les Éléphants sont une laque arrachée, une tech nique inventée par Dunand. Le fond du panneau est en contreplaqué couvert de feuilles d’alumi nium. L’artiste y a appliqué un mélange d’argile et de laque qu’il a arraché partiellement, avant séchage. Les motifs ont été façonnés avec des racloirs. Sculpteur de formation, Dunand en lève de la matière au lieu d’en ajouter. On aper çoit d’ailleurs à certains endroits le veinage du contreplaqué. Le côté lisse de la laque est com plètement absent : mêlée à l’argile, elle devient une sorte de crépi. De l’Asie, Dunand n’a gardé que le matériau ! Il a réinventé tout le reste. C’est l’apothéose de son originalité.

La laque a t-elle inspiré d’autres artistes français après Jean Dunand ?

Des artistes français continuent de s’intéresser à cette technique picturale mais la plupart d’entre eux utilisent des laques synthétiques. En effet, la laque végétale peut être un matériau très irri tant, sa mise en œuvre est complexe et son coût onéreux.

tauration. Trois sont consacrées aux peuples d’Afrique : Maroc, Cameroun et Sénégal. La dernière s’intitule Les Peuples d’Asie (Indochine). La réinstallation est espérée courant 2023. En venant admirer les laques de Dunand, les visiteurs découvri ront aussi dans une courte expo

sition le parcours de cet artiste technique et créatif. Après la mort de Jean Dunand en 1942, son fils Bernard reprend l’ate lier. Mais les temps ont changé et l’Art déco n’a plus la cote. Jean Dunand sera redécouvert à la fin des années 1960. Au jourd’hui, sa production proli

fique fait à nouveau le bonheur des marchands d’art.

1. La laque comme matériau s’accorde au féminin. Le nom est masculin quand on parle des objets à base de laque.

2. Jean Dunand, par Félix et Amélie Marcilhac, éditions Norma, 2020.

9 LE JOURNAL DU PALAIS
04

PORTRAIT

« J’ÉCRIS PARCE QUE JE DANSE »

En 2021, dans (La bande à) LAURA, présentée au Pa lais, Gaëlle Bourges recréait l’Olympia de Manet, extirpant de l’oubli les deux modèles, la blanche et la noire, du célèbre tableau. En février prochain, la chorégraphe et danseuse re vient pour explorer à nouveau les silences et les omissions de l’histoire. L’Envers du décor invite chaque année des ar tistes à revisiter les espaces du Palais. Gaëlle Bourges et deux de ses comparses y propose ront une performance inédite dans le Forum. Sur les murs de cette ancienne salle des fêtes, des fresques colorées racontent l’apport de la France aux colo nies. C’est ici que l’artiste pro posera sa lecture dansée, cri tique et documentée des scènes peintes par Pierre Ducos de la Haille.

Gaëlle Bourges a fait de la ré vision de l’histoire de l’art sa marque de fabrique, avec autant de rigueur sur le fond que de fan taisie et d’humour dans la mise en scène. « Je mets en scène des corps qui font naître des images et qui dialoguent avec des textes que j’écris, pour réinscrire ces images dans leur époque et voir ce qu’elles racontent de nous au jourd’hui », résume-t-elle.

Avec (La Bande à) LAURA, elle proposait une réflexion sur la place des modèles dits « noirs » dans l’art occidental, ainsi que sur celle des femmes artistes. Gaëlle Bourges a aussi réhabilité les travailleuses du sexe (Vider Vénus), traité de la virginité féminine en revisitant la tapisserie de La dame à la li corne (À mon seul désir), révélé le vol des frises du Parthénon par un lord anglais (OVTR - ON VA TOUT RENDRE). Comme tous les enfants, elle détestait l’injustice. Des décennies plus

En revisitant des œuvres ou des moments de l’histoire de l’art, la chorégraphe et danseuse Gaëlle Bourges donne corps aux figures oubliées de cette histoire.

Du 3 au 5 février, pour l’Envers du décor, elle invite à une lecture dansée et critique des fresques coloniales du Palais.

prochain spectacle inspiré d’un livre de l’allemand W. G. Se bald, elle a imaginé une « au tobiographie collective ». Avec sept artistes qui travaillent ré gulièrement à ses côtés, l’équipe a interrogé « les figures fa miliales ou tutélaires qui nous ont inspirés et qui parfois nous rapprochent ». Au Palais, pour faire parler les fresques du Fo rum, Gaëlle Bourges et deux comparses de longue date - le musicien et ingénieur du son Stéphane Monteiro et la créa trice lumière Abigail Fowler - ont interrogé leurs parents.

«  Nos trois histoires familiales ont à voir avec la colonisation, explique la chorégraphe. Qui a perçu combien cette histoire aujourd’hui encore «  ne se ra contait pas », même dans des familles qui n’ont pas vécu de « drames ».

Comme à son habitude, Gaëlle Bourges lit beaucoup, pour pré parer ce spectacle. D’ailleurs, le site internet de son associa tion Os, propose pas moins de douze pages de bibliographie autour de ses créations : des ou vrages historiques, des essais, des poèmes et aussi des films.

tard, elle ne s’y résigne toujours pas. Et travaille donc pour «  mettre des mots qui réparent des injustices  », de la domina tion des hommes sur le corps des

femmes à celle des puissances coloniales sur l’histoire de l’art. L’artiste injecte souvent de l’autobiographie dans ses pro ductions. Pour Austerlitz, son

« Une partie de ce que j’expose dans mes spectacles est scienti fique, rigoureux, documenté  », insiste-t-elle. Classe préparatoire littéraire, maîtrise en arts du spectacle, formation en édu cation somatique et bien sûr la danse, pratiquée depuis ses cinq ans : son cursus associe le verbe et le corps. Rarement chorégraphe, car c’est bien ain si qu’elle se définit, aura autant parlé de mots. « La danse est une sorte de lit secret pour les mots. » Produire des textes seuls est pourtant inenvisageable, précise-t-elle. « Je ne me sens légitime à écrire que parce que je danse ! »

11 LE JOURNAL DU PALAIS
GAËLLE BOURGES, OVTR (ON VA TOUT RENDRE) © DANIELLE VOIRIN. GAËLLE BOURGES © MARC BLANCHET.

L’Envers du Décor revient pour sa 6e édition ! Le temps d’un week-end, le Palais vous invite à découvrir des univers surprenants et sensibles. Vitraux éphémères, fresque en chocolat, performances chorégraphiques et musicales... Les artistes s’emparent du monument, jouent avec ses échelles, dialoguent avec son histoire.

En soirées, concerts et dj sets concluent cette expérience visuelle, sonore et olfactive.

INFOS PRATIQUES

Vendredi 3 février de 19h à 1h, samedi 4 février de 10h à minuit, dimanche 5 février de 10h à 19h.

Installations, performances et DJ sets en accès libre.

Concerts payants : 12 €/9 €. Retrouvez toute la programmation sur www.palais-portedoree.fr

L’ENVERS

INSTALLATION/PERFORMANCE

LA SALLE DES FÊTES

INSTALLATION ET PERFORMANCES EN CONTINU FORUM CRÉATION IN SITU

Invités par le Palais de la Porte Dorée, les artistes ont pensé leur proposition d’installation-performance comme une réponse aux fresques monumentales des cinq continents. Les lignées fami liales de Gaëlle Bourges, Abigail Fowler et Stéphane Monteiro ont en commun d’avoir été traversées par la colonisation –Algérie, Guinée, Cap vert et Sénégal. Ici, ils proposent de donner à voir et à entendre, à partir des fresques du Forum, une carte de la colonisation française non pas seulement géographique, mais affective et critique, guidés par les empreintes laissées par celles et ceux qui les ont précédés – mémoires vives ou embuées de leurs grands-parents, parents. Le tout sans perdre de vue la fonction première du Forum : une salle des fêtes.

Comment peuvent cohabiter représentations coloniales et fêtes ? Ils demanderont à l’esprit du lieu de parler.

Conception : Gaëlle Bourges, Abigail Fowler et Stéphane Monteiro. Avec : Gaëlle Bourges (chorégraphie et performance), Abigail Fowler (création lumière et performance) et Stéphane Monteiro a.k.a XtroniK (création sonore et performance).

EN CONTINU ESCALIER NORD DESSIN MURAL, CHOCOLAT FRANÇAIS, CACAO ÉQUATORIEN

En archéologue de l’image, l’artiste franco-équatorienne Estefanía Peñafiel Loaiza choisit de traiter la question de la mémoire à travers une véritable expérience visuelle et olfactive. Elle reproduit en pré sence du public, au chocolat et à même le mur, un dessin extrait de l’ouvrage Nueva cronica y buen gobierno (1615) de l’Inca Guaman Poma de Ayala. Celui-ci y raconte au roi d’Espagne les conditions de vie des populations indigènes au Pérou alors sous domination coloniale. Imprégnant l’espace, les effluves du chocolat ramènent directement le public à des souvenirs d’enfance tandis que l’image questionne l’origine de ce produit et son arrivée en Europe.

Conception et réalisation : Estefanía Peñafiel Loaiza.

WW
GAËLLE BOURGES, ABIGAIL FOWLER ET STÉPHANE MONTEIRO ASSOCIATION OS © ADAGP, PARIS, 2022. © CYRIL ZANNETTACCI
UNE CERTAINE IDÉE DU PARADIS 1. ESTE ORO COMEMOS INSTALLATION/PERFORMANCE
© ESTFANIA PEÑAFIEL LOAIZA

L’ENVERS DU DÉCOR

INSTALLATION/PERFORMANCE

INSTALLATION

Alors que les compositeurs du monde entier font vivre le répertoire de la musique classique, les œuvres composées sur le continent africain restent largement méconnues.

Pour contribuer à leur découverte, le public est invité dans le hall Marie Curie à entendre une sélection de pièces rares pour piano, composées notamment par Akin Euba (Nigéria), Ayo Bankole (Nigéria) ou encore Fred Onovwerosuoke (Ghana)…

Les coursives du hall seront exception nellement ouvertes pour cette expérience inédite dans un lieu singulier, emblématique de l’architecture Art déco.

VOL MAËVA LONGVERT COMPAGNIE LE POLYMORPHE

INSTALLATION MAMA WHITA

LES SŒURS CHEVALME SUITE AFRICAINE

EN

EN CONTINU PARVIS ET HALL D’HONNEUR

D’immenses oiseaux, inspirés de ceux représentés sur le bas-relief de la façade du Palais, se déploient du parvis au hall d’honneur. À travers ces collages monu mentaux, la plasticienne Maëva Longvert nous parle de territoire, de déterritoria lisation, de migrations et de passages de frontières. Sa démarche s’inspire du livre Habiter en oiseau dans lequel la philo sophe Vinciane Despret décrypte l’instinct territorial des volatiles qui, à la différence de celui des humains, relève avant tout du vécu et du temps.

EN CONTINU HALL D’HONNEUR

Mama Whita est une série de vitrophanies puissante et colorée qui plonge le hall d’honneur du Palais dans une ambiance propice au recueillement et au questionnement. Au travers de ces œuvres immenses collées à même les vitres, le duo d’artistes plasticiennes interroge l’identité française à la lumière de son passé colonial. Engagées sur des thèmes de société tels que l’immigration et les questions post-coloniales, les Sœurs Chevalme reviennent ici plus particulièrement sur l’origine des liens entre Afrique et Europe. Forme toute en couleurs dont la matière pre mière est la lumière, Mama Whita entre en dialogue et en opposition avec le bas-relief en pierre de taille au caractère massif et monochrome.

et réalisation : Les Sœurs Chevalme.

© MAÉVA LONGVERT MAMA WHITA, FORCE NOIRE © LES SOEURS CHEVALME
Conception EN
© EVA ALLOUCHE

L’ENVERS

CONCERT MAIA BAROUH + GYSTÈRE

VENDREDI 3 FÉVRIER 20H30 AUDITORIUM

Une soirée cosmique, funk et groovy en perspective !

MAÏA BAROUH

Maïa Barouh est une chanteuse, flûtiste, autrice, compositrice et arrangeuse franco-japonaise à l’énergie volcanique et à la musicalité sans frontières.

Son univers unique mêle mélancolie et transe, percussion et musique électro nique, rap et chants traditionnels sur ses textes en français et japonais. La modernité de sa musique vient de sa capacité à associer ses héritages musi caux ancestraux aux sons actuels.

Dans son album Aïda, pluriel et puis sant, Maïa Barouh évoque le racisme anti-asiatique, le féminisme, l’exil et ses questionnements autour de son identité. Sur scène, elle affirme sa grande technique vocale, sa flûte traver sière insolente et son attitude punk.

GYSTÈRE

Avec son esthétique kitsch et ses com positions mêlant funk, rock progressif et rythmes des Caraïbes, Gystère embarque le public dans une odyssée musicale et visuelle afro-futuriste. A little story & Another story (2022) est une version deluxe du premier album de l’artiste afro-brésilien conçu comme un planséquence musical qui contribue à dénon cer le racisme et le sexisme.

Tarifs : 12 €/9 €

JOAKIM

DJ français et fondateur du label Tiger sushi, collectionneur de disques invétéré, Joakim explore les multiples facettes de la production sonore et musicale. Avec un pied dans l’avant-garde, un autre dans la pop, cet artiste expérimental marque de son empreinte la musique électronique actuelle, la modernisant, l’hybridant, puisant autant dans la new-wave que le krautrock, la disco ou la musique africaine, l’ambient que la house.

En accès libre.

GYSTÈRE
© SAMANTHA LAVITAL
VENDREDI 3 FÉVRIER À PARTIR DE 23H AUDITORIUM DJ SET

DU DÉCOR

SAMEDI 4 FÉVRIER 20H30 AUDITORIUM

CONCERT CHASSOL, BIG SUN

Chef d’orchestre, arrangeur et grand compositeur, Chassol est un artiste qu’on ne présente plus. Évoluant dans un univers sonore résolument décloisonné, il nous invite ici à un étrange voyage cinématographique et musical. Parti pour la Martinique, île natale de ses parents, il filme et enregistre des rencontres, des scènes de la vie quotidienne, le carnaval et la nature luxuriante, véritable documentaire impressionniste. Avec Big Sun, il allie des sonorités clas siques et électroniques au sifflement d’un oiseau, la poésie de Joby Bernabé au rap de Sissido et Samak, le carnaval de Fort-de-France aux conques ou encore au son de la mer. Commencée à la Nouvelle-Orléans créole et poursuivie en Inde, Chassol clôt avec Big Sun sa trilogie en ultrascores, méthode d’harmonisation du réel qui lui est propre, associant musique et image.

Tarifs : 12 €/9 €.

DJ SET

VOTRE CHAZAM, GRAND CHOREOKÉ

SAMEDI 4 FÉVRIER À PARTIR DE 22H AUDITORIUM

Activiste musical et DJ français basé à Bruxelles, David Souchaud alias Votre Chazam propose un Grand Choréoké ! Cet électron libre a une connaissance encyclopédique de la musique à danser et joue des platines comme d’autres des ins truments. À la manière d’un karaoké, mixant vinyles et vidéos de danse venues du monde entier, son set est une invitation à bouger sur le dancefloor

En accès libre.

MAÏA BAROUH JOAKIM
D.R. D.R. © CAMILLE HENROT © TIJANA FETERMAN

AGENDA

PARIS ET NULLE PART AILLEURS

INFOS PRATIQUES

Mardi > vendredi de 10h à 17h30 > Samedi et dimanche de 10h à 19h

Dans la première moitié du XXe siècle, Paris est la capitale mondiale des arts, le foyer des avant-gardes vers lequel affluent artistes et intellectuels du monde entier. Après la Seconde guerre mondiale, malgré l’attractivité de plus en plus forte de New York, c’est encore à Paris, et, pour beaucoup, nulle part ailleurs, qu’il faut aller se former, créer, exposer, confronter son travail à celui des autres, écrire l’histoire de l’art. L’exposition plonge dans ces années d’effervescence qui, de 1945 à 1972, virent l’émergence de nouvelles visions que ce soit dans les domaines de l’abstraction, la figuration de l’art cinétique ou encore de l’art corporel.

Tarif plein : 8 € / Tarif réduit : 5 € / Gratuit pour les moins de 26 ans, pour tous, le premier dimanche de chaque mois.

Réservation fortement recommandée sur www.palais-portedoree.fr

ALGUES MARINES

Alimentation, produits ménagers, cosmétique, santé… les algues sont présentes dans notre quotidien et ce depuis des millénaires. Pourtant elles restent méconnues. Cette exposition lève le voile sur le monde des algues marines, leurs surprenantes propriétés, leur incroyable diversité et leur rôle primordial pour le maintien de la biodiversité. Conçue comme une plongée ludique qui place le visiteur dans un intérieur domestique, un laboratoire, et jusque dans les mystérieux fonds marins… Algues Marines aborde également les menaces humaines qui pèsent sur ces espèces. Inclus dans le billet d’entrée pour l’Aquarium. Tarif plein : 8 € / Tarif réduit : 5 € - Gratuit pour les moins de 26 ans. Réservation fortement recommandée sur www.palais-portedoree.fr

INFOS PRATIQUES TARIFS VISITES GUIDÉES

Tarif plein : 12 €

Tarif réduit : 9 €

Réservation fortement recommandée sur www.palaisportedoree.fr

PARIS ET NULLE PART AILLEURS

AU MUSÉE LES SAMEDIS 10 ET 24 DÉCEMBRE, 14 ET 21 JANVIER 2023 14H30

TOUS LES MERCREDIS, EN NOCTURNE 19H Paris, capitale des arts au début du XXe siècle, est encore, après la Seconde guerre, au cœur des avant-gardes. L’exposi tion s’attache aux nombreux artistes venus en France dont le travail permet de saisir les enjeux de la migration. La visite guidée évoquera les motivations du départ, l’installation, les sociabilités et le quoti dien parfois difficile dans une ville cosmo polite devenue leur nouveau foyer. Durée : 1h30

LE JOURNAL DU PALAIS 16
AU MUSÉE DU 27 SEPTEMBRE 2022 AU 22 JANVIER 2023 À L’AQUARIUM JUSQU’AU 8 JANVIER 2023
PASCAL LEMAÎTRE
©
© ANNE VOLERY

AGENDA

DANSPLONGEZL’AQUARIUM

16H EN FAMILLE, DÈS 7 ANS

En famille ou entre amis, découvrez les ri chesses de l’Aquarium tropical avec un média teur scientifique : observation, émerveillement et anecdotes sont au rendez-vous. Véritable fenêtre ouverte sur le monde aquatique, cette visite vous sensibilise à la diversité du vivant, à la préservation des espèces et des écosystèmes.

Durée : 1h30

ALGUES MARINES

À L’AQUARIUM LLES DIMANCHES 11 DÉCEMBRE ET 8 JANVIER 16H EN FAMILLE, DÈS 7 ANS

Cette visite vous propose de lever le voile sur un monde méconnu, celui des grandes algues. De leur couleur à leur habitat, vous compren drez combien elles sont à la fois importantes dans l’équilibre de notre environnement et présentes dans notre quotidien (jusque dans nos cuisines et salles de bain !).

Durée : 1h30

LE PALAIS ET SON ARCHITECTURE ART DECO

AU PALAIS LES DIMANCHES 18 DÉCEMBRE, 29 JANVIER ET 26 FÉVRIER 15H

Découvrez ce monument classé, unique en son genre : son style architectural Art déco, sa richesse artistique mais aussi sa singularité. Avec votre guide, vous saurez tout sur les grands noms de l’Art déco (Eugène Printz, Jacques Emile Rulhmann, Raymond Subes, etc.) et leurs techniques qui ont façonné le Palais. Durée :

VISITE HISTORIQUE DU PALAIS

LES DÉCOUVERTEINSTANTS DU

PALAIS

AU PALAIS LES DIMANCHES 4 DÉCEMBRE, 15 JANVIER ET 12 FÉVRIER 15H

Explorez le Palais de la Porte Dorée pour comprendre l’histoire de ce monument unique. Une traversée dans le temps pour resituer le contexte historique de l’Exposition coloniale de 1931, décrypter les représentations et le récit colonial des fresques et du bas-relief et parcourir l’histoire complexe de ce lieu.

Durée : 1h30

AU PALAIS TOUS LES WEEK-ENDS DE 14H À 18H

Micro-visites, quiz, activités de découvertes scientifiques… Que ce soit à l’Aquarium, au Musée ou dans le monument, venez vous émerveiller, vous instruire ou vous laisser surprendre le temps d’une activité proposée par les médiateurs du Palais.

Durée : 20 à 30 minutes Gratuit avec un billet d’entrée, sans inscription.

17 LE JOURNAL DU PALAIS
INAUGURATION DE L’EXPOSITION COLONIALE, 1931. © PHOTO HENRI MANUEL / MNHI, PALAIS DE LA PORTE DORÉE.
1h30
© PATRICK DANINO © ANNE VOLERY

INFOS PRATIQUES

Entrée libre et gratuite.

Réservation fortement recommandée sur www.palaisportedoree.fr

JOURNÉE INTERNATIONALE DES MIGRANTS

DIMANCHE 18 DÉCEMBRE 14H30-19H AUDITORIUM

14h30-16h

- Cinéma

Des hommes venus en France, séparés de leurs enfants restés au pays, coha bitent dans un foyer de travailleurs migrants. Un jeune musicien vient s’y installer et leur propose de chanter des « berceuses ». Des chants entrent en résonnance avec leurs témoignages sur la complexité d’une paternité à distance et dévoilent un peu de leur culture, de leur personnalité, de leur sensibilité. Chacun renoue avec ses émotions et des souvenirs enfouis.

France, documentaire. Séance inscrite dans Le Festival international du film sur la migration en partenariat avec OIM.

Durée : 53 min

16h-17h - Migrations : que peut la littérature ?

Parce qu’elles nourrissent l’actualité de voyages, de trajectoires et de déplace ments, les migrations sont au cœur de la production littéraire contemporaine. Elles placent au centre des récits, des hommes et des femmes en marche, au devenir incertain. Les migrations serait-elle l’un des derniers territoires de l’humanisme en littérature ?

Avec Patrick Chamoiseau, Fawzia Zouari, Céline Curiol, Michel Agier. Une rencontre autour de l’ouvrage Refusons l’inhumain ! Osons l’hospitalité ! Les écrivains aux côtés des migrants, dirigé par Patrick Chamoiseau et Mélani Le Bris (éd. Philippe Rey, 2022).

17h-19h - Artistes et activistes : Mêmes causes, mêmes combats ? Vers un plaidoyer commun ?

Les associations recourent de plus en plus souvent au monde artistique pour relayer et porter leurs revendications dans le champ des migrations. En quoi la sphère artistique peut-elle prolonger et favoriser l’action indispensable des associations ? Comment appréhender la dimension politique de l’artiste ? Cette relation artistes/activistes est-elle désormais un passage obligé pour interpeller un public plus large, plus jeune, plus divers ?

Avec Philippe Rey (éditeur), Mackendie Toupuissant (président du Forum des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrants), Marie Hénocq (déléguée nationale en région Bretagne Pays de Loire de La Cimade), Jacques Ould Aoudia (vice-président de Migrations et développement), Justine Stievenard (cheffe de projet chez Grdr Migration-Citoyenneté-Développement), Kak (président de l’association Cartooning for Peace), Nathalie Porte (responsable des projets et programmes nationaux chez e-graine), Claire Rodier (juriste, directrice du GISTI).

Rencontre animée par Nora Hamadi, journaliste. Avec le soutien de l’Agence Française de Développement.

INFOS PRATIQUES

Entrée libre et gratuite.

Réservation fortement recommandée sur www.palaisportedoree.fr

HAUSSE DES DISCRIMINATIONS ?

LES ENSEIGNEMENTS DE L’ENQUÊTE TRAJECTOIRES ET ORIGINES

MERCREDI 18

JANVIER

19H-20H30 AUDITORIUM

Le deuxième volet de l’enquête Trajectoires et Origines (TeO), réalisé en France en 2019-2020 par l’Insee et l’Ined, questionne la part et le poids des origines dans les conditions de vie et les trajec toires des individus. Dans un pays où un tiers de la population a des liens avec l’immigration sur trois générations, des inégalités demeurent en termes d’accès à l’emploi et de carrières. Alors que les discriminations sont restées très présentes dans l’actualité ces dernières années, quelles évolutions peut on mesurer et quelles consé quences en tirer ?

Avec Claire Hédon, défenseure des droits, Patrick Simon, socio-démographe à l’Ined, Pierre Tanneau et Odile Rouhban (Insee)

Débat modéré par Nora Hamadi, journaliste.

LE JOURNAL DU PALAIS 18
AGENDA
© VADOT

RENCONTRE AVEC MARIE LARREA ET XAVIER LECLERC

SAMEDI 14 JANVIER 16H30-18H CENTRE DE RESSOURCES

Dans son premier roman Les gens de Bilbao naissent où ils veulent (Grasset 2022), Maria Larrea reconstitue le puzzle de sa mémoire familiale et nous emporte dans le récit de sa vie, plus romanesque que la fiction.

En lisant Misère de la Kabylie, re portage publié par Camus en 1939, Xavier Le Clerc découvre dans quelles conditions de dénuement son père a grandi. Dans Un homme sans titre (Gallimard, 2022), l’auteur retrace le parcours de cet homme courageux, si longtemps absent et mutique, arrivé d’Algérie en 1962.

PARIS POUR PASSAGE : DES ARTISTES ÉTRANGERS EN FRANCE, DES ANNEES 1930 À LA SORTIE DE GUERRE

Immigrés, exilés, femmes et hommes en quête d’un espace de liberté, les artistes et écrivains sont nombreux à rallier Paris pendant la courte décennie précédant la Deuxième guerre mondiale. La ville devient un lieu de passage, de refuge, parfois d’ancrage, en tout cas un bouillon de cultures dont l’étude dessine une nouvelle géographie des transferts artistiques. Tous et toutes font de Paris un centre éclaté et polyphonique, lui-même relié à d’autres centres. Plusieurs réalités s’y superposent : entre les oppressions et les crispations identitaires définissant le champ à géométrie en réalité variable du « national » comme de « l’étranger », les artistes travaillent, créent des ponts par-delà les frontières, voire de véritables internationales, notamment dans le domaine de l’art abstrait (ou concret). Le temps des colonies est aussi celui du Black Paris, l’époque de la fabrique des arts nationaux et des replis identitaires est aussi celui de la conquête des espaces individuels et de la définition de soi-même. Après la guerre et ses désastres, la dynamique de la décolonisation, la fractura tion de l’Europe entre l’est et l’ouest créent de nouveaux chemins et en ferment d’autres. Le colloque international qui se tient à l’Institut national d’histoire de l’art et au Musée national de l’histoire de l’immigration restitue les enjeux et la cartographie de ces années de lutte, de combat, d’entraide et de solidarité aussi.

Programme à venir sur www.palais-portedoree.fr

INFOS PRATIQUES

Entrée libre et gratuite.

Réservation fortement recommandée sur www.palaisportedoree.fr

INFOS PRATIQUES

Entrée libre et gratuite.

Réservation fortement recommandée sur www.palaisportedoree.fr

RENCONTRE AVEC POLINA PANASSENKO ET SEYNABOU SONKO

SAMEDI 11 FÉVRIER 16H30-18H

CENTRE DE RESSOURCES

Le premier roman de Polina Pa nassenko, Tenir sa langue (L’Olivier, 2022) est construit autour d’une vie entre deux langues et deux pays. D’un côté, la Russie de l’enfance, celle de la datcha, de l’appartement communautaire où les générations se mélangent. De l’autre, la France, celle de la materneltchik, des mots qu’il faut conquérir et des Minikeums.

Dans une langue hybride et teintée d’oralité, Djinns, le premier roman de Seynabou Sonko à paraître aux éditions Grasset en 2023, est tissé d’élans de tendresse, de colères tues, et met au centre le pouvoir de l’imaginaire.

Rencontre animée par Sonia Déchamps, journaliste.

En partenariat avec le festival Effractions (BPI).

19 LE JOURNAL DU PALAIS
AGENDA © ANNE VOLERY
VENDREDI 20 JANVIER À L’INTITUT NATIONAL D’HISTOIRE DE L’ART SAMEDI 21 JANVIER AU MUSÉE NATIONAL DE L’HISTOIRE DE L’IMMIGRATION Rencontre animée par Sonia Déchamps, journaliste.

INFOS PRATIQUES

Entrée libre et gratuite.

Réservation fortement recommandée sur www.palaisportedoree.fr

LE CHANT DES VIVANTS RENCONTRE AVEC HIAM ABBASS

MERCREDI 11 JANVIER 18H30

AUDITORIUM

Survivants de la longue route, Bailo, Egbal, Chérif et les autres arrivent dans le village de Conques, en Aveyron. Là, une association, Limbo, permet au groupe de se poser un temps. Tous ont enseveli la mémoire de leur exil. Grâce à un travail musical, ils vont tenter de faire ressurgir cette parole murée sous la forme d’une simple chanson.

Un film de Cécile Allegra, France, 2022, documentaire.

Avant-première suivie d’une rencontre avec l’équipe du film.

Durée : 1h22

MERCREDI 8 FÉVRIER 18H30-20H45

AUDITORIUM

Actrice et réalisatrice palestinienne de renommée internationale, Hiam Abbass apparait pour la première fois dans Noce en Galilée de Michel Khleifi (1987). Révélée par Satin Rouge de Raja Amiri (2002), consacrée par Les Citronniers d’Eran Riklis (2008), elle s’illustre dans de nombreux films parmi lesquels : Vivre au paradis (Bourlem Guerdjou, 1997), Paradise Now (Hany AbuAssad, 2005), Une famille syrienne (Philippe Van Leuuw, 2016) ou encore Gaza mon amour (Arab et Tarzan Nasser, 2020) .

Récemment à l’affiche de la minisérie Oussekine, Hiam Abbass est aussi l’interprète des séries américaines Succession et Ramy.

Rencontre suivie d’une projection d’un film avec Hiam Abbas.

Des ateliers créatifs en famille pour apprendre tout en s’amusant !

INFOS PRATIQUES TARIFS

ATELIERS : Tarif plein : 10 € Tarif réduit : 6 €

Ateliers 3/5 ans (1 adulte accompagnateur obligatoire)

Réservation en ligne forte ment recom mandée sur www.palaisportedoree.fr

MUSÉE

DIMANCHES 4, 18, JEUDIS 22 ET 29 DÉCEMBRE, DIMANCHES 8 ET 22 JANVIER 10H30

6-10 ANS

Après avoir déambulé dans l’expo sition Paris et nulle part ailleurs et observé les tableaux-pièges de Daniel Spoerri, les enfants se glis seront dans la peau de cet artiste et assembleront leur propre scène créative en volume !

Durée : 1h30

LE JOURNAL DU PALAIS 20
AGENDA
MON
TABLEAU-PIÈGE
© PHILIPPE QUESSE © D.R.

AGENDA

AQUARIUM

DES RAYURES DANS L’OCEAN

MERCREDI 28 ET VENDREDI 30 DÉCEMBRE, SAMEDIS 7, 14, 21 JANVIER,

1ER, VENDREDI 3 ET DIMANCHE 5 MARS 10H30 3/5 ANS

Rayés, zébrés, bariolés, les poissons qui peuplent nos océans sont plus colorés les uns que les autres ! Mais d’où viennent ces rayures ? Que nous disent-elles sur les poissons ? Poissonsclowns, poissons-chirurgiens ou autres espèces sont à découvrir dans les collections de l’Aquarium, avant d’imaginer, de tisser et de combiner une petite création rayée à l’aide de carton, laine et feutres.

SAMEDIS 3,

AQUARIUM ÉTOILE EN FETE

AQUARIUM MASQUE DES MERS

AQUARIUM POISSON JURASSIQUE

DÉCEMBRE 10H30 3/5 ANS

Pas besoin de lever les yeux vers le ciel pour regarder les étoiles ! Cet atelier créatif invite les enfants à découvrir de curieuses étoiles de mer en explo rant la zone Pacifique de l’Aquarium tropical. Et à l’approche des fêtes de fin d’année, pourquoi ne pas décorer son sapin en s’inspirant de cette espèce ? Au programme de cet atelier : explorer, découper, assembler et orner de mille couleurs une étoile des profondeurs pour illuminer les fêtes.

Durée : 1h

SAMEDIS

10H30 3/5 ANS

Cet atelier haut en couleurs invite petits et grands pour un plongeon dans la riche faune du récif corallien pour faire le plein de trouvailles surprenantes et puiser leur inspiration pour ensuite customiser un masque couleur carnaval !

Durée : 1h

DIMANCHES 19, JEUDI 23 ET SAMEDI 25 FÉVRIER 10H30 6/10 ANS

Il y a dans l’aquarium un poisson préhistorique… Le dipneuste et ses cousins existent depuis plusieurs millions d’années et possèdent des capacités hors du commun pour pouvoir respirer et survivre ! Après un temps d’observation dans l’Aqua rium, les enfants utilisent peinture et matériaux de récupération en salle d’atelier pour reproduire cet animal épatant !

Durée : 1h30

21 LE JOURNAL DU PALAIS
MERCREDI
Durée
1h
:
10, 17, MERCREDIS 21 ET VENDREDI 23 28 JANVIER, 11 ET 18 FÉVRIER, MERCREDI 22, VENDREDI 24 ET DIMANCHE 26 FÉVRIER
© PIXABAY.

Elle est l’une des six aquariologistes de l’Aquarium tropical. Tiphaine Dartois est arrivée au Palais en 2020. Parmi ses missions : le soin des plantes.

LE PALAIS VU PAR CHASSOL

Pianiste, compositeur, vidéaste et arrangeur musical

« Je suis plutôt Art nouveau qu’Art déco, mais j’adore l’esthétique du Palais ! C’est étrange d’ailleurs d’aimer un lieu qui a une histoire aussi tordue. On voit que la programmation actuelle prend le contre champ de cette histoire coloniale, c’est chouette. Je me réjouis de me produire bientôt dans un lieu aussi beau. Pour le festival L’Envers du décor, en février 2023, j’y jouerai Big Sun Cet album qui m’a conduit en tournée mondiale est un hommage à la Martinique, terre d’origine de mes parents. J’ai voulu, dans un style minimaliste, montrer cette culture très riche souvent vue avec condes cendance. J’ai enregistré des bruits de la nature, des phrases de créole et des séquences du carnaval que j’ai harmonisées. Sur scène, je serai au clavier, accompagné d’un batteur, devant l’écran où seront diffusées les images tournées en Martinique. »

SON ACTU

24H CHRONO

9 h 15 La journée de Tiphaine commence par une inspection des bacs et un arrosage des plantes. Elles sont arrosées automatiquement, jusqu’à une fois par heure dans le bac de la tortue Matamata ! Mais l’arrosage manuel permet de mieux hydrater les feuilles et de contrôler la santé des végétaux. Les attaques de cochenille sont régulières, surtout près de la fosse aux alligators. Elles sont combattues de façon biologique : savon noir et dépôt de coccinelles prédatrices.

10 h 30 Tiphaine étoffe un mur végétal, un géotextile sur lequel les plantes poussent sans terre. Avec ses feuilles nervurées de rose ou de blanc le Fittonia, une rampante d’Amérique du Sud, est une valeur sûre. Les végétaux retenus doivent venir de la même zone géographique. D’origine tropicale, elles ont besoin de beaucoup d’eau et n’exigent pas beaucoup de lumière.

14 h Irriguer des végétaux qui poussent dans l’eau, il faut le faire ! Dans le bac central, pour résister

aux poissons qui mangent leurs racines, des plantes développent des racines aériennes. Pour que celles-ci restent humides, Tiphaine installe un système d’irrigation. En puisant des nitrates néfastes aux poissons, les plantes contribuent à la purification de l’eau.

16 h 30 Sur son ordinateur, l’aqua riologiste recherche les végétaux qui pourraient décorer le bassin des tortues. Des papyrus et des iris y seront prochainement plantés, les pieds dans l’eau.

LE JOURNAL DU PALAIS 22
Christophe Chassol harmonise les bruits et sons de la rue pour développer les « ultrascores », des œuvres à la croisée de l’image et du son. Il collabore avec de nombreux musiciens et artistes contemporains. chassol.fr
CHRISTOPHE CHASSOL © FLAVIEN PRIOREAU
VU PAR
Un membre de l’équipe nous emmène dans les coulisses du Palais. Aujourd’hui : une aquariologiste.

DU CÔTÉ DES FILMS

PORTRAITS DE FEMMES

LA NOIRE DE...

LA BLESSURE

FATIMA

La Noire de...

Ousmane Sembène (1966)

C’est l’histoire de Diouana, jeune femme pauvre employée comme garde d’enfants dans une famille française de Dakar, peu après l’indépendance du Sénégal. Plusieurs fois primé et lauréat notamment du prestigieux prix Jean Vigo, La Noire de... a révélé le cinéaste Ousmane Sembène (1923-2007). Le long-métrage raconte le quotidien et les désillusions de Diouana, venue rejoindre la famille sur la Côte d’Azur pour les vacances d’été. La jeune femme, si fière d’avoir trouvé un emploi « chez les Blancs » a rêvé de la France. Elle se retrouve bonne à tout faire, humiliée par ses patrons, cloîtrée dans l’appartement.

« Mais où sont les enfants ? », s’interroge-t-elle. Portrait tragique d’une femme à la fois douce et rebelle, La Noire de... est une charge virulente contre le néocolonialisme. D’abord écrivain, Sembène a commencé à tourner des films pour donner plus d’écho à ses messages. Il démarre avec ce film, formellement inspiré par le néoréalisme italien et la Nouvelle vague, le combat d’une vie.

La Blessure

Nicolas Klotz (2003)

La blessure, c’est d’abord celle, physique, faite à la jambe de Blandine sur le tarmac de Roissy. Cette jeune Congolaise sans visa est l’héroïne de ce film de Nicolas Klotz écrit par Élisabeth Perceval, qui sont tous deux

très engagés sur la question migratoire. La blessure, c’est aussi la violence administrative et physique infligée aux demandeurs d’asile bloqués dans la zone d’attente de l’aéroport, avant des papiers provisoires ou une expulsion. La violence des fouilles à nu, des documents qu’il faut signer sans les comprendre et des reconduites musclées dans les avions. Voix off et plans fixes racontent ces vies en attente dans le squat où Blandine rejoint son mari et d’autres sans-papiers. Le film raconte le combat de la jeune femme pour redonner du sens à sa vie.

Fatima

Philippe Faucon (2015)

Fatima a deux filles qu’elle élève seule et qui font sa fierté, une étudiante en médecine et

une ado rebelle. Pour assurer leur avenir, elle multiplie les heures de ménage. Un arrêt de travail la pousse à écrire en arabe tout ce qu’elle ne peut pas dire en français à ses filles. Philippe Faucon, qui a fait de l’intégration un sujet central de son oeuvre, a remporté trois César avec ce film.

Fatima révèle l’importance de la barrière linguistique qui isole la quadragénaire jusque dans sa famille. Il dresse le portrait d’une mère Courage lumineuse.

La Noire de... est accessible gratuitement sur Youtube. Les deux autres films peuvent être loués sur des sites comme Universcine.

23 LE JOURNAL DU PALAIS
De Ousmane Sembène De Nicolas Klotz
sont souvent les oubliées de l’histoire migratoire. (Re)découvrez
sont les héroines.
De Philippe Faucon
Elles
trois films forts dont les femmes

AU PALAIS

! Nous vous accueillons du mardi au vendredi de 10h à 17h30 et du samedi au dimanche de 10h à 19h. Dernier accès 1 heure avant la fermeture (pour pouvoir vraiment en profiter !). Pour venir jusqu’à nous, les transports en commun ou le vélo, c’est bien ! Métro 8 – Tramway 3a – Bus 46 et 201 – Vélib – station Porte Dorée. Pour toute information : 01.53.59.58.60 ~ 293, avenue Daumesnil – Paris 12e . Pour les personnes à mobilité réduite : accès par une rampe puis élévateur accessible à l’entrée administrative. Nos actus, les bons plans, vos avis ! palais-portedoree.fr palaisdelaportedoree @PPDoree company/etablissement-public-du-palais-de-la-porte-doree

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