«Les Morts et les Autres», hanté diluvien next.liberation.fr/cinema/2018/05/17/les-morts-et-les-autres-hante-diluvien_1650852 17 de maio de 2018
Cannes 2018 Par Luc Chessel — 17 mai 2018 à 19:56
Le film de João Salaviza et Renée Nader Messora sur le deuil d’un jeune indigène brésilien part à la recherche du cinéma chez les esprits de la forêt.
Kôtô, la femme de Ihjãc, et leur fils. Photo DR
Que veut le cinéma ? La question se repose à chaque fois, pour chaque film et à chaque séance. Dire qu’il veut tout implique de préciser pourquoi et comment il le veut, comment il l’obtient, s’il l’extorque. Le cinéma veut tout le monde ou le monde entier, et il le veut d’abord pour lui - la question de savoir pour qui il est fait vient ensuite, dans l’après coup du premier élan. Ce n’est pas une affaire d’intentions, bonnes ou mauvaises, tous les pavés de l’enfer moral : chaque film en a, dont il triomphe ou qui le dévorent, ce dont on peut juger si vraiment il le faut. Mais en dessous, comme première, cette étrange «volonté de film» d’un cinéma qui va partout, où il est et où il n’est pas, où il n’a pas encore été. Postulant qu’il y était déjà, qu’on l’attendait et que toutes choses, s’abandonnant, se filment d’elles-mêmes. Et même qu’il y est depuis toujours, la vieille torche mal éteinte de Lascaux 1/3