JOHN FROM_Interview de João Nicolau à l'occasion de la sortie de John From

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Peux-tu nous parler de tes relations humaines et de ton travail avec Joao César Monteiro et Miguel Gomes ? Tu es l’auteur d’un ouvrage sur Monteiro également… Oui, j’ai dirigé le catalogue pour la Cinémathèque et j’ai encadré l’intégrale en DVD. Mais je n’ai pas fait d’école de cinéma, je n’ai jamais rêvé de faire des films, j’allais au cinéma évidemment. J’ai étudié l’anthropologie et j’ai commencé m’intéresser à la collecte d’image dans la recherche anthropologique. Ensuite j’ai fait un petit documentaire, c’était pas un objet de cinéma, plutôt de la recherche anthropologique sur un musicien au Cap-Vert. Après ce documentaire, on a commencé a me proposer de travailler comme monteur de documentaire. Par la suite, Miguel (Gomes) m’a invité pour monter un court métrage, son troisième court métrage : de la science-fiction, mais il voulait un peu basculer ces processus, il cherchait quelqu’un qui avait une vision plus documentaire du cinéma pour monter avec lui. C’est comme ça que j’ai commencé à faire du montage aussi pour de la fiction. Avant de réaliser mon premier court métrage, j’ai beaucoup monté : des courts, des longs, de la fiction, des documentaires. Et un jour, après le tournage de son dernier film, Monteiro a voulu travailler avec une fille, Renata Sancho qui est scripte, notamment. Monteiro lui a demandé de monter le film parce qu’elle avait suivi tout le tournage, qu’elle connaissait très bien le matériel filmique. Elle est venue vers moi parce que j’avais plus d’expérience qu’elle comme monteur, donc on a été crédité tous les deux pour le montage. Mon rapport à Monteiro avant ça ? J’étais fan. Souvenir de La Maison Jaune (1989), c’était un choc. Pour toute une génération au Portugal, surtout à Lisbonne, Monteiro était quelqu’un qu’on admirait beaucoup. C’était un immense privilège de travailler avec lui. Après le montage de Va et Vient (2002), il est mort. Les gens m’ont invité à faire l’édition DVD du film. On avait récupéré des films qui étaient perdus, j’ai donc mis une condition : m’occuper de l’édition de l’intégrale de ses films. Après la sortie de ce coffret, l’ancien président de la cinémathèque m’a proposé de coordonner le catalogue, je n’ai écrit qu’un ou deux articles dans cet ouvrage. Je ne suis pas du tout quelqu’un qui a étudié le cinéma. C’est un immense privilège de travailler sur Monteiro, mais ça m’est arrivé de travailler dessus par hasard. Il était critique avant de s’attaquer à la réalisation, c’est une immense chance d’avoir accès a ses textes, ses scénarii et puis bien sur ses films. Ce genre de travail n’est pas quelque chose que je continue à faire, je n’ai pas vraiment une solide formation cinéphilique. J’ai étudié l’analyse filmique, mais seulement à travers l’anthropologie. Avec Miguel Gomes, bon, il m’a invité pour monter ses courts métrages, j’ai aussi joué dans quelques uns de ses films et il a aussi monté mon premier court métrage (Rapace, 2006), il fait une petite apparition dans le deuxième (Chanson d’amour et de bonne santé , 2009). Mais ce n’est pas facile de collaborer, on est collègue, on est ami. Je lui montre mes films au moment du montage, et lui également m’invite à réfléchir au moment du montage de ses films. On est tous les deux timides, c’est une communication plutôt silencieuse…

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