
7 minute read
Comité de sélection
UNE PERPÉTUELLE EXIGENCE DE QUALITÉ, DE COHÉRENCE ET D’OUVERTURE DU REGARD
Comme toute foire d’art contemporain, ST-ART se prépare bien en amont et s’appuie tant sur la direction artistique assurée par Patricia Houg que sur les compétences d’un comité de sélection chargé d’examiner les candidatures des galeries pour confronter leurs points de vue et s’entendre sur le choix final…
Advertisement
Rémy Bucciali
Pour cette édition 2021, ce comité se compose de trois experts en art contemporain : les galeristes Georges-Michel Kahn et Steven Riff ainsi que l’éditeur d’art colmarien Rémy Bucciali.
« Notre très bonne connaissance du milieu, du métier et des artistes est un atout », confie Rémy Bucciali. Ce que confirme Georges-Michel Kahn qui insiste pour sa part sur l’importance de « croiser les opinions ». « Chacun d’entre nous réagit par un “oui”, un “non” ou un “peutêtre” aux dossiers que nous recevons et c’est sur les “peut-être” que porte essentiellement la réunion finale. On sait ce qu’il faut éviter et ce vers quoi on veut aller. »
Constitués des programmes des galeries à l’année et sur la Foire, ces dossiers leur ont été envoyés en deux temps. Le principal critère qui a été pris en compte est bien sûr que ST-ART est une Foire
Rémy Bucciali

Georges-Michel Kahn (ci-contre)
importante qui affiche une volonté de renouvellement qualitatif auquel ils voulaient participer en toute transparence.
UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE COLLECTIONNEURS
De retour de Dijon et Bruxelles, Rémy Bucciali confirme « une grande attente du public, une envie de revoir des œuvres, de retrouver une ambiance, d’échanger avec des artistes ».
Ce public se renouvelle, note Steven Riff en se référant à ST-ART 2019 « où l’on a rencontré une nouvelle génération de collectionneurs âgés entre 35 et 50 ans. Le Street-Art leur a peut-être servi de porte d’entrée, ils ont un rapport plus direct à l’art et ST-ART peut leur correspondre en leur permettant d’aller vers des œuvres plus pointues ».
« Dans notre sélection, nous avons voulu tant une cohérence que la possibilité d’élargir le regard » résume GeorgesMichel Kahn qui note le retour de galeries ayant participé aux éditions précédentes « auxquelles on a pu demander de présenter autre chose que des artistes déjà montrés, ainsi que l’attention portée au positionnement de chaque galerie candidate sur le marché français et international ».
Un axe confirmé par Rémy Bucciali qui relève une volonté de « plutôt privilégier les artistes vivants, quel que soit leur âge ».
Tous trois évoquent « une expérience exigeante, mais enrichissante » qu’ils compléteront, une fois la foire ouverte, par un tour des stands où ils vérifieront que les artistes sélectionnés sont bien là et que les galeries ont respecté leurs engagements.
« Une étape indispensable qui nourrira nos réflexions pour les prochaines éditions », signale Georges-Michel Kahn.

Steven Riff et Marie Munhoven
« Une foire ce n’est pas qu’une succession d’espaces délimités par trois murs auxquels on accroche des œuvres », dit Steven Riff. « C’est le lieu de propositions artistiques qui mettent en avant un artiste ou un groupe d’artistes avec à chaque fois, un vrai sujet. Les galeristes y rencontrent cent fois plus de visiteurs qu’en une année. Il faut voir les stands comme des manifestes, des espaces qui méritent d’être pensés. Pour les collectionneurs, les foires sont des respirations ».
ST-ART PEUT FAIRE BOUGER LES LIGNES
Tous trois croient en l’importance de ST-ART « qui compte parmi les plus anciennes foires de Province » rappelle Rémy Bucciali. « Strasbourg est tellement bien placée au niveau européen que sa foire peut faire bouger les lignes », conclut Steven Riff. « Et ce, d’autant plus, que la place de la France sur le marché de l’art se renforce au niveau international. » Fruit d’une sélection aussi experte qu’exigeante supervisée par la directrice artistique qui détient la décision finale, l’édition 2021 de ST-ART se veut qualitative et aussi large que possible.
Peintures, sculptures, mais aussi photographies et édition d’objets d’artistes n’attendent plus que votre visite. a
Steven Riff
LE PRIX ART DE LA VILLE DE STRASBOURG
Depuis 2016, la Ville de Strasbourg décerne son prix artistique parmi l’ensemble des artistes présentés par les galeristes. Une belle distinction pour les artistes, obtenue après une première étape qui désigne les nominés avant la sélection finale par le jury…
PETIT TOUR D’HORIZON DES PRÉCÉDENTS LAURÉATS
Chaque année, le Prix Art de la Ville de Strasbourg fait émerger entre six et dix artistes nominés parmi tous ceux présentés par les galeristes de ST-ART. Mais seul l’un d’entre eux se verra attribuer le prix artistique final. a
2016
Laurent Impeduglia
Né en 1974 à Liège, Belgique. Culture pop, alchimie, comics, Laurent Impeduglia porte bien son nom : Impeduglia signifie s’emmêler les pinceaux en sicilien ! Rétif à toutes les écuries, le peintre, le dessinateur, le bédéiste de Mycose s’aventure sur un début de carrière internationale. Il expose à Berlin, San Francisco, Paris, New York, Tokyo…

Master of the dunjeon, 2016, huile sur toile, 140x200 cm Galerie Kaiser
2017
Jean-Marc Lacaze
Gilet Première Classe, 2017, Technique mixte Galerie Aedaen Né en 1977 à Perpignan, il vit et travaille à La Réunion. Artiste « protéiforme », il ne donne pas de limites stylistiques et formelles à ses expériences et rencontres. Il utilise différents médias en fonction de son désir de langage et de sensation plastique. D’un esprit expressionniste, ironique et coloré, il prend soin d’enrichir son regard critique et enjoué sur ce qui l’entoure, quotidiennement, au jour le jour. Dans un doute récurrent et nécessaire, il œuvre pour trouver une simplicité vitale. L’humour via la dérision confrontée à la gravité est un des moteurs bigarrés de son travail…

2018 Joris Tissot
Les épaules de ma mère, 2018 Galerie Christophe Tailleur Né en 1991 dans le Jura, il se forme en histoire de l’art et d’archéologie à l’Université de Strasbourg. Initié dès le plus jeune âge au dessin, Joris a toujours eu un attrait pour l’histoire de la Renaissance et un fort intérêt pour les techniques utilisées durant cette époque. Fasciné par le trait, il a beaucoup travaillé la gravure, mais la technique qui s’est révélé être son médium premier est le dessin au stylo bille. C’est dans une réappropriation de l’art classique que l’artiste livre une vision simple, basique, de ce que le dessin est à l’art. Dessin comme miroir à idées, l’artiste se livre sur ses pensées, ses visions, sans filtres, avec humilité, naturel et authenticité : dénoncer l’hypocrisie et les tabous autour de certaines actualités, l’intimité, notamment à travers la sexualité des jeunes, la maltraitance, la religion, etc. C’est avec une grande liberté et audace qu’il nous interpelle sur le fond, au travers de ses dessins sur les thèmes majeurs de notre société contemporaine. Le paradoxe est que sur la forme il nous les représente d’une manière très sobre, douce, calme et classique, avec une maîtrise du dessin exceptionnelle, qui nous interpelle, et provoque une émotion immédiate…

2019
Bonoure & Genevaux

Cut Folding, Spline, 2019. Galerie Decorde
Guillaume Bounoure est né à Lyon en 1978 et Chloé Genevaux à Strasbourg en 1984. Ils se rencontrent en 2005 sur le site d’architecture expérimentale de Cantercel. Ils commencent à plier la matière en 2006, réalisant des sculptures et petites constructions, pratique qu’ils continuent jusqu’à ce jour et qui a transformé radicalement leur perception du monde. Ils ont étudié l’architecture à Montpellier et Lünd pour Guillaume, Strasbourg et Innsbruck pour Chloé, qui a terminé par un doctorat sur le thème de la géométrie du pli à Paris-Malaquais. Après leurs études, le pli leur fournit les moyens de combiner leur travail d’architecte avec des voyages et expositions en Europe (notamment sous le nom du collectif Archiwaste). Dans leur travail, on note clairement le contraste entre la technique, le contrôle et la discipline propre à l’architecture et l’immédiateté, l’expérience, l’intuition induite par le pli. Explorateurs infatigables, Guillaume Bounoure et Chloé Genevaux ont fondé l’atelier BOU-GE en 2015, spécialisé dans le pli. Ils ont travaillé trois années dans le monde de la R&D et du Design, collaborant notamment avec Airbus et écrit des livres parus aux éditions Gallimard Alternatives, dont Un nouvel Art du pli. En 2018, après leur première exposition solo à Perpignan, ils ont décidé de se consacrer exclusivement à leur carrière d’artistes : sculptures, et installations sont le fruit d’un travail systématique sur le pli.