L'Orléanais 19 septembre, 2019

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Une exposition met en valeur la vie française à Ottawa Jean-Marc Pacelli L’Orléanais Depuis le mois de mai 2018, francophones et francophiles peuvent visiter le www.viefrancaisecapitale.ca, une exposition virtuelle qui constitue le fruit de près de 10 ans de travaux menés sous l’égide du Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF). L’exposition avait été précédée en 2017 d’un ouvrage publié aux Presses de l’Université d’Ottawa intitulé Ottawa, lieu de vie français. Sachant que les publications universitaires avaient une portée plus limitée auprès du public général, l’idée a donc été avancée de créer une exposition virtuelle : « Il y a un gage de durabilité beaucoup plus grand qu’une exposition physique. Que ce soit des chercheurs, des amateurs, des étudiants universitaires ou des professeurs qui préparent leurs cours, ils ont tous l’habitude de consulter en ligne », explique Anne Gilbert, qui était directrice du CRCCF à l’époque de la mise sur pied de l’exposition. En adoptant une approche virtuelle, le projet a pu bénéficier du Programme d’investissement du Musée virtuel du Canada, qui a couvert la majeure partie des dépenses encourues par le projet. « L’expertise de l’équipe du musée nous a été particulièrement utile, tant en ce qui concerne le ton et l’approche que la forme prise par l’exposition », ajoute la chercheuse. Le site, qui permet aux internautes de naviguer de l’arrivée des premiers Canadiens français à Ottawa au début du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui, regorge de perles rares. Parmi celles-ci, notons le tout premier enregistrement de la chanson Notre place composée par Paul Demers et François Dubé, devenue en 2017 l’hymne officiel des Franco-Ontariens. Au-delà des moments marquants, comme SOS Montfort, l’exposition met en valeur la vie quotidienne des francophones : « Il n’y avait pas eu de présentation des différents quartiers francophones depuis 30 ou 40 ans. On a donc voulu mettre à jour cette documentation »,

Crédit : Université d’Ottawa, CRCCF, Fonds Le Droit (C71, Ph92-D76-766-07081995-ORL-15) relate Mme Gilbert. À cet effet, l’exposition compte des entrevues avec des acteurs importants de la francophonie régionale : « Sur la page d’Orléans, dans la section Espace, on a un entretien avec Rolande Faucher qui parle de la transformation qu’elle a pu observer du village depuis son arrivée dans les années 60 », donne en exemple Mme Gilbert. Bien que le site soit centré sur Ottawa, l’historien Michel Bock, qui a contribué au projet, assure que l’intérêt dépasse les frontières de la capitale : « Ceux qui s’intéressent à la problématique des minorités linguistiques, qu’elles soient francophones ou non, pourront

comprendre quelles sont les stratégies que ces communautés minoritaires utilisent pour assurer leur pérennité, pour s’institutionnaliser et pour essayer de fabriquer un sens commun au-delà de ses frontières. » D’ailleurs, M. Bock rappelle le rôle qu’a longtemps été l’une des trois principales capitales intellectuelles et culturelles du Canada français avec Québec et Montréal. Malgré l’émergence de Sudbury et de Toronto, Ottawa demeure le principal centre de la francophonie canadienne : « Les grands organismes représentatifs et de revendication de la francophonie minoritaire y ont tous leur siège. »

Le RVFFA : un vecteur de développement pour la francophonie Nicole Fortier Collaboration spéciale

inclusive, le réseau se veut un projet transformateur qui utilise le tourisme culturel pour amplifier le développement communautaire au bénéfice d’une francophonie locale qui contribue à son milieu ». Le Plan mentionne aussi que des stages de perfectionnement permettant à des jeunes âgés entre 18 et 35 ans d’acquérir diverses expériences de travail au sein du RVFFA, ont lieu à chaque année. Effectivement, la SFOPHO a reçu en 2018 une stagiaire provenant de la Martinique. Grâce à ce stage, un plan en tourisme culturel pour Orléans et les environs a été développé permettant d’effectuer, un jour, un projet pilote. La SFOPHO est présentement à la recherche de financement pour mettre en œuvre ce projet. Depuis un certain temps, la SFOPHO et la Ville d’Ottawa se penchent sur la possibilité d’accueillir d’ici quelques années, l’un des rassemblements du RVFFA, et cela, en vue de contribuer au développement communautaire, touristique, culturel et économique de notre francophonie locale – objectif visé par le RVFFA. Pour en savoir davantage sur la SFOPHO : sfopho@gmail.com. Pour consulter le Plan stratégique 2019-2022 du RVFFA : http:// www.francophoniedesameriques.com/reseau-villes/wpcontent/uploads/sites/39/2019/08/CFA_Plan-strategique_ RVFFA_FR_FINAL.pdf.

19 septembre, 2018 • Volume 3, Numéro 10 • A9

La Société franco-ontarienne du patrimoine et de l’histoire d’Orléans (SFOPHO), un organisme sans but lucratif, est membre du Réseau des villes francophones et francophiles d’Amérique (RVFFA) depuis la fondation de ce dernier en 2015. Le RVFFA organise annuellement un rassemblement bilingue dans différentes villes telles que Québec (2015, 2017), Lafayette en Louisiane (2016) et Grande Prairie en Alberta (2018). Cette année, le rassemblement a eu lieu du 15 au 17 août, à Moncton au Nouveau-Brunswick sous le thème « La francophonie et la francophilie au cœur de nos collectivités », à l’occasion du Congrès mondial acadien 2019. Nicole Fortier, la présidente de la SFOPHO, et son époux et membre de la SFOPHO, Mike Nakashoji, ont participé à plusieurs conférences et ateliers fort utiles pour la communauté d’Orléans. De leur côté, le conseiller Jean Cloutier et la gestionnaire des services en français, Michèle Rochette, représentaient la ville d’Ottawa. Plusieurs autres villes du Canada, des ÉtatsUnis et d’ailleurs étaient également présentes, de plus en plus de personnes voulant faire la promotion des liens avec les racines francophones de leur ville ou de leurs propres

familles – même si plusieurs de ces personnes ne parlent plus français. Le RVFFA a été initié originalement par le maire Régis Labeaume de la ville de Québec. Deux autres villes se sont jointes à Québec, soit Moncton et Lafayette, pour fonder officiellement ce regroupement en octobre 2015 à Québec. Le RVFFA, financé par le gouvernement du Québec et la Ville de Québec, est géré par le Centre de la francophonie des Amériques. Selon le RVFFA, au 31 mars 2019, le réseau comptait 152 villes membres réparties au Canada (9 provinces), aux États-Unis (17 états), à Haïti, à la Martinique et en Guadeloupe. Au Canada, il bénéficie de l’appui de plus de 200 organismes parmi lesquels la SFOPHO. Le RVFFA réunit sur une même plateforme les attraits touristiques, géographiques et historiques de villes phares de la francophonie des Amériques. À terme, cette alliance permettra de créer des circuits touristiques destinés aux voyageurs du monde entier. Selon le site de RDÉE (Réseau de développement économique et d’employabilité) Canada, les marchés touristiques francophones, domestiques et internationaux représenteraient plus de 274 millions de touristes potentiels pour le Canada. Dans le Plan stratégique 2019-2022 du RVFFA, on peut lire que « grâce à une démarche participative et


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