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Date : 02 FEV 16 Page de l'article : p.15,22 Journaliste : Nicolas Madelaine

Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 122744

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HIGH-TECH &MED1AS Cinéma : le madein Franceveut surfer sur la force de sa filière effets spéciaux • La délocalisation du cinéma français a atteint des records en 2015. • Mais les productions étrangères sont attirées par le crédit d'impôt. CINÉMA Nicolas Madelaine nmadelaine@lesechos.fr Cela fait huit ans qu'un tel niveau n'avait pas été atteint : le cinéma français a délocalisé 36 % de ses productions (en semaines de tournage) en 2015. On arrive même à 74 % des films de plus de 10 millions d'euros de budget, un taux catastrophique jamais vu jusqu'à présent, selon les calculs dè la Fédération des industries du cinéma, de l'audiovisuel et du multimédia (Ficam) révélés lundi. Pourtant, il y a de l'espoir pour le secteur. La réforme du crédit d'impôt cinéma décidée à l'automne (« Les Echos » du 29 septembre) pousse en effet en faveur d'une relocalisation. « Un retournement sensible s'est déjà opéré depuis le débutde l'année », note laFicam. Surtout, la réforme du crédit d'impôt international (réservé aux productions étrangères), actée quèlques mois plus tôt, va permettre à la filière française d'exploiter dès cette année tout son potentiel. Un potentiel tout particulièrement reconnu à l'étranger dans les effets visuels—les effets spéciaux, l'animation et la SD.

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Selon la Commission du film d'Ile-de-France, les dépenses des productions internationales en France devraient en effet grimper de 20 %, à 360 millions d'euros, cette année (contre une croissance de 7 % en 2015). Un rythme soutenu : à titre de comparaison, les montants investis pour des films d'initiative française ont totalisé 1,07 milliard d'euros l'an dernier (+ 56 % sur un an), selon la Ficam.

La réforme du crédit d'impôt international permettra à la filière française d'exploiter tout son potentiel. Ainsi, Illumination Mac Guff, la locomotive hexagonale du secteur de l'animation (ses « Minions » pour Universal Studios vont engranger bien plus que I milliard de dollars), a-t-il quatre films en fabrication dont « Moi, moche et méchant 3 » et « Comme des bêtes ». Le studio TeamTo prépare quant à lui un programme spécialement destiné à la télé américaine pour Disney. Enfin, Cube Creative, un autre studio français, prépare

deux séries pour les Finlandais de Rovio. En plus de ces réussites tricolores dans l'animation et les effets visuels, la France va, grâce aux aménagements fiscaux, pouvoir mieux bénéficier aussi de l'atout de la « Frenchness » aux yeux des étrangers. Ainsi, le producteur indien Befikre va-t-il tourner 90 % d'une très grosse production de Bollywood à Paris. Un film chinois est également prévu. De même qu'une série à gros budget d'Amazon et de la BBC, « The Collection », ou encore une série américaine à gros budget cet automne.

Valoriser un savoir-faire Le crédit d'impôt cinéma et le crédit d'impôt international viennent d'être relevés à 30 % et les conditions d'application considérablement assouplies. « Ilyavaiturgence, estime Olivier-René Veillon, directeur de la Commission du film d'Ilede-France. Les Britanniques, les Belges et les Allemands exercent une concurrence très forte ». Selon lui, il est remarquable qu'il y ait eu création d'emplois quand même. La filière effets visuels a notamment su attirer les projets ambitieux de studios étrangers, alors que les productions hexagonales allaient vers le low cost étranger. « Avec le coup de

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