OPENEYE N°3

OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

focus

Sandro Giordano

l’invité

Christian Ramade

rencontre

Francesca Piqueras

photographisme Portfolio : Delphine Cencig

la surprise d’openeye N°3

Septembre/Octobre

2017

Kishin Shinoyama

OPENEYE

partenaires

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

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sommaire

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

OPENEYE

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

N° 3 - SEPTEMBRE / OCTOBRE 2017

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Contact : contact@openeye.fr Site web : www.openeye.fr Directeur de la publication : Pierre Evrard Rédacteur en chef : Philippe Litzler Rédacteur en chef Adjoint : André Jacquart Rédacteur : Jean-Paul Gavart-Perret Graphisme et site web : Marcel Boi Publicité et Communication : Pierre Evrard Correspondantes : Emmanuelle Schillinger

et Oryane Langenbronn Ce magazine est édité par :

OPENEYE

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Association à but non lucratif Déclarée d’intérêt général Ont participé à l’élaboration de ce magazine Alicja Dobrucka, André Jacquart, Anne Immelé, Baosan Li, Bettina Rheims, Christian Ramade , Daniel ­Kermann, Delphine Cencig, Emmanuelle ­Schillinger, Francesca Piqueras, ­Giovanna Paola Vergari, Hervé ­Schiavetti, Jean-Marie Périer, Jean-Paul ­Gavart-Perret, Kishin Shinoyama, Loes Heerink, Marcel Boi, Oryane Langenbronn, Philippe Litzler, Pierre Evrard, Sandro Giordano, Sylvie Aflalo, Thierry Edel Photo de couverture : Delphine Cencig Poulpe fiction - Modèle : Audrey Charles

4 la citation de Joël Meyerowitz 5 l’édito par Philippe Litzler - Rédacteur en Chef 7 l’équipe d’openeye 8 point de vue par Hervé Schiavetti, Maire d’Arles 14 exclusivité Bettina Rheims 26 focus Sandro Giordano : In Extremis 40 l’invité Christian Ramade : Germaine et le Nord-Pinus 56 rencontre Francesca Piqueras 70 portfolio Delphine Cencig 88 nouvelles tendances Alicja Dobrucka 106 le monde de la photo Loes Heerink 118 jeunes talents Li Bao-san 130 interview Giovanna Paola Vergari 138 intimité Sylvie Aflalo 152 la surprise d’openeye Kishin Shinoyama 160 où va la photographie Anne Immelé 170 photo d’artiste Jean-Marie Périer 180 rendez-vous image Paolo Woods 186 la galerie des lecteurs Daniel Kermann 196 calendrier pirelli 202 à voir à Paris, en Province et à l’étranger 240 concours Le French Digital Tour 242 dernière minute Charte pour le mannequinat 244 salon photo Les zooms 2017

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la citation

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Quand je donne un cours ou un atelier, je ne parle ni technique, ni séries, rien de scolaire. Je dis aux participants : « Faites confiance à votre instinct ! Vous êtes ici pour trouver votre identité, pas pour être un meilleur photographe. Il faut que l’on reconnaisse votre signature, la photo doit avoir quelque chose de vous ».

Joël Meyerowitz

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l’édito

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Où va la photographie?

Nous avons posé cette question à Anne Immelé, Docteur en histoire de l’art et Enseignante aux Beaux-Arts de Mulhouse et Strasbourg. Ses réponses éloquentes feront méditer tous les férus de photographie !

Bien sûr, en lisant OPENEYE, vous verrez également où va la photographie… surtout si vous ouvrez l’œil !

Pour ce numéro 3, nous avons cherché à vous surprendre. La Photographie d’aujourd’hui, outre qu’elle est ­multiple… est également très féminine ! Louis Aragon l’avait prédit : « La femme est l’avenir de l’homme »…

Peut-être le sera-t-elle également pour la photographie ? Ce ne sont pas nos auteures qui nous contrediront…

Leurs photos nous font voyager du pays des fantasmes de Delphine Cencig aux tours de Mombay, croquées par Alicja Dobrucka, des migrantes de Hanoi, surplombées par Loes Heering, aux vestiges que nous « oublions » dans les océans et que Fransceca Piqueras rappelle à notre mémoire, du charme intimiste et narcissique de chaque femme, dont bien sûr Sylvie Aflalo se fait l’interprète, à la révolte exaspérée des Femen qui devient le nouveau combat de Bettina Rheims.

Philippe LITZLER Rédacteur en chef

Les photographes hommes ne sont pas en reste dans ce numéro. De l’humour noir d’un Sandro Giordano aux affiches de Li Baosan, en passant par Kishin Shinoyama - la surprise d’OPENEYE -, sans oublier les images narratives de Christian Ramade ou au côté « pile et faste » que nous dévoile Paolo Woods, les images ­s’entremêlent pour former le patchwork de la photographie d’aujourd’hui. En écho, Daniel Kermann nous méduse avec ses Natures mortes pas très catholiques… car la dimension éternelle de la photographie, c’est qu’elle retient dans ses rets de naphtaline le fameux « ça a été » !

Des interviews complètent ce numéro, car vous avez raison d’être curieux. Hervé Schiavetti, Maire d’Arles, où se déroulent les célébrissimes Rencontres, Jean-Marie Périer, qui est bien plus qu’un photographe, ou Giovanna Paola Vergari, spécialiste d’Instagram, vous expliquent ce monde de l’image fixe qui nous rend si mobiles.

L’un des objectifs que nous nous sommes fixés est de vous donner des clés. Cela nous semble essentiel et nous prenons volontiers le contre-pied de la fameuse sentence « La culture, c’est comme la confiture…». septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Comment fonctionne OPENEYE - Le regard d’aujourd’hui sur la Photographie OPENEYE - Le regard d’aujourd’hui sur la Photographie, pour les personnes qui le ­découvrent pour la première fois, est un nouveau magazine ­photo numérique gratuit.

Prévu pour PC, tablettes numériques et smartphones, vous pourrez le consulter partout. Il paraîtra tous les deux mois.

C’est un magazine Interactif : vous y trouverez des liens ou des pavés actifs qui vous ­emmèneront d’un seul clic sur le site des photographes présentés ou sur le nôtre. Vous aurez l’occasion de visionner des vidéos, écouter des interviews et vous pourrez même entrer dans les pages de nos annonceurs si vous le désirez pour connaître plus à fond un produit ou un service. « Tous les mots ou groupes de mots de couleur bleue sont des liens » Pour recevoir par la suite ce magazine gratuitement et sans aucun engagement de votre part (et il en sera toujours ainsi) enregistrez-vous avec votre nom, prénom et adresse mail. C’est la garantie de vivre avec nous une nouvelle aventure…

Qui sommes-nous ? Une équipe de passionnés, venant tous du monde de l’image. Nous voulons simplement partager nos émotions avec vous. Vous pourrez bien sûr nous ­retrouver régulièrement sur Facebook, Instagram et Twitter.

Faites un essai, cliquez sur notre logo pour vous rendre sur le site.

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l’équipe

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Une équipe, des regards d’aujourd’hui sur la Photographie Philippe Litzler Rédacteur en chef

Pierre Evrard

Directeur de la Publication Responsable Publicité Contact avec les marques

André Jacquart

Rédacteur en chef adjoint

Oryanne Langenbronn

Correspondante Étudiante à l’Ecole Supérieure de journalisme de Lille

Jean-Paul Gavard-Perret Rédacteur

Yvon Haze

Spécialiste impression photo « qualité musée et galerie »

Apolline Schmitt

Avocate (activité dominante,droit à l’image et à la propriété intellectuelle)

Emmanuelle Schillinger Correspondante

Clarke Drahce

Photographe Spécialiste du Studio

Marcel Boi

Webmaster et Graphiste Responsable du site web

Mikhail Roshchin

Notre Correspondant à Moscou Responsable pour les pays de l’Est

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point de vue

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

par

Pierre Evrard

Hervé SCHIAVETTI Maire d’Arles OPENEYE : Monsieur le Maire, les 48èmes rencontres d’Arles qui sont à la photographie ce que le festival de Cannes est au cinéma, s’achèvent. Quel premier bilan pouvez-vous en tirer en termes de retombées économiques, touristiques et culturelles pour votre ville et votre région ?

Hervè Schiavetti Maire d’Arles Photo : Hervé Hôte Agence Caméléon

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Hervé Schiavetti : La culture est le moteur du développement d’Arles, comme le ­patrimoine et l’environnement, ou plus largement l’économie de connaissance. Les Rencontres de la photographie jouent un rôle majeur, sur l’emploi par exemple avec l’embauche estivale de 400 personnes, dont 235 contrats aidés d’une durée de six mois. À Arles, les Rencontres bénéficient d’un écosystème très positif, avec des lieux inscrits au patrimoine mondial ­prêtés par la Ville et des espaces d’exposition rénovés aux normes internationales prêtés par la Fondation LUMA au Parc des Ateliers. Arles est portée par une énergie collective et cet été devrait battre des records de fréquentation, même si ce n’est pas un but en soi.

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OPENEYE : Sam Stourdzé le Directeur des rencontres d’Arles a déclaré à propos de l’annonce faite par Madame Françoise Nyssen, Ministre (arlésienne) de la Culture et ­Monsieur Xavier Bertrand, Président de la Région des Hauts de France, de créer dans la banlieue de Lille une institution dédiée à la photographie : «cet axe Nord-Sud qui ­s’affranchit de la capitale, se veut la création d’un modèle décentralisé très réactif». ­Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la manière dont vous concevez cette coopération ?

Hervé Schiavetti : Je me réjouis de cette nouvelle preuve du rayonnement d’Arles et je suis heureux que le Nord crée une nouvelle institution. La photographie a tout à y gagner.

C’est aussi une initiative complémentaire des projets arlésiens en matière d’archives de la photographie. Ces initiatives régionales au nord ou au sud sont positives, même si Paris a vocation à rassembler la France et ses photographes.

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Lectures de portfolios pendant les Rencontres d’Arles 2017 Photo : Marcel Boi

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OPENEYE : La Chine s’ouvre de façon importante à la photographie contemporaine avec des artistes renommés. Pensez-vous développer un partenariat plus actif avec ce pays pour faire d’avantage venir en Arles les touristes Chinois qui ont retrouvé le chemin de la France ?

Hervé Schiavetti : Nous avons accueilli à Arles il y a deux ans le Premier Ministre chinois Li Keqiang en visite officielle. Nous recevons régulièrement des délégations chinoises pour des projets de coopération, notamment dans le domaine de la protection du patrimoine.

OPENEYE : Lucien Clergue, créateur des rencontres d’Arles est disparu en novembre 2014. Il continue d’incarner une forme de passion absolue pour la photographie.

Envisagez-vous d’honorer sa mémoire dans votre Ville ?

Hervé Schiavetti : Lucien Clergue a changé le destin d’Arles. Je souhaite qu’un lieu ­emblématique porte son nom. Ce lieu pourrait être une «Maison des Photographes» ­consacrée à la mémoire de la photographie, mais aussi à l’initiation à l’image à l’intention des jeunes générations. A l’heure du numérique, ce serait une belle illustration de l’œuvre de Lucien Clergue. Nous y travaillons.

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communiqué de presse Xavier BERTRAND Un grand projet pour la photographie dans la Région Hauts-de-France C’est l’événement de l’année dans le monde de la photographie : Xavier Bertrand, président de la ­Région Hauts-de-France, a annoncé ce samedi 8 juillet à Arles en présence Françoise Nyssen, ­Ministre de la Culture, Hubert Védrine, Président des Rencontres d’Arles et Hervé Schiavetti, Maire d’Arles, qu’il confiait à Sam Stourdzé, directeur des Rencontres d’Arles, une mission de préfiguration pour doter la Région Hauts-de-France d’une institution de ­référence en matière de photographie, en lien avec les Rencontres d’Arles, festival de renommée internationale et également les acteurs déjà présents sur le territoire.

Xavier Bertrand Président de la Région Hauts-de-France Photo : DR

L’objectif de ce projet pour la photographie est de devenir rapidement une institution de référence au niveau européen en matière d’expositions, de recherche et de conservation, tout en profitant de la dimension grand public de la photographie avec des expositions fédératrices.

Le positionnement stratégique de la Métropole lilloise sera retenu afin de créer une ­dynamique ­locale et transfrontalière. Les six prochains mois seront consacrés à la ­finalisation de la mission de préfiguration.

La Région vient de recruter Anne Lacoste en tant que Chargée de mission pour ce projet sur la ­photographie en Hauts-de-France. Conservatrice au Musée de l’Élysée à Lausanne, ancienne conservatrice au J. Paul Getty Museum de Los Angeles, Anne Lacoste est l’une des meilleures ­spécialistes françaises de la photographie. Son réseau international et sa connaissance du monde muséal seront un atout déterminant.

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Dès l’année prochaine, les premières initiatives seront lancées avec un premier rendez-vous au ­printemps 2018.

Xavier Bertrand déclare : « le projet d’institut de la photographie dans les Hauts-de-France répond à un besoin. Il nous faut aujourd’hui un lieu grand public pour expliquer notre nouveau rapport aux images. Ce nouveau centre de la photographie sera un lieu dédié à la création, la recherche, la ­médiation et la conservation. Il s’inscrit pleinement dans la volonté de la Région de développer la culture et de l’ouvrir au plus grand nombre, notamment en direction des publics les plus éloignés ».

Pour Sam Stourdzé, « ce projet pour la photographie est le plus ambitieux que la France ait connu depuis bien longtemps. Les Rencontres d’Arles sont particulièrement heureuses et fières de s’y ­associer afin de construire une institution qui réponde à un véritable besoin pour la photographie, tout en trouvant son ancrage dans le paysage culturel de la Métropole lilloise. Nous souhaitons que cette institution s’inscrive dans la dynamique engagée par les quelques acteurs régionaux dédiés à la photographie dont le travail mérite d’être salué. D’ici à la fin de l’année, nous serons en mesure de vous présenter la version finalisée du projet ainsi que sa structuration. »

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exclusivité

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Bettina RHEIMS Naked War à la Galerie Xippas La Galerie Xippas aura le plaisir de présenter le dernier projet photographique de Bettina Rheims « Naked War ».

Exposition du 28 octobre au 25 novembre 2017 Vernissage le samedi 28 octobre à partir de 15h Réalisé en 2017 en collaboration avec l’écrivain et romancier Serge Bramly, il est issu de la rencontre entre la photographe et les activistes Femen.

Les portraits des Femen prolongent la recherche sur la construction et la représentation de la féminité que l’artiste mène depuis plus de 35 ans Photo : SIPA

GALERIE XIPPAS PARIS 108 rue Vieille du Temple 75003 Paris www.xippas.com Mardi - Vendredi : 10h-13h et 14h - 19h Samedi : 10h - 19h 14 | OPENEYE | N° 3 | septembre / octobre 2017

Elvire Duvelle-Charles & Neda Topaloski - Mai 2017 Paris Š Bettina Rheims septembre / octobre

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Naked War Paroles de Bettina Rheims et des Femen, recueillies par Sophie Bramly1 Bettina Rheims : Après le travail que j’avais fait sur les femmes en détention, j’avais le sentiment d’être extrêmement utile. Depuis quelques années, je suis devenue beaucoup plus intéressée par la politique, je pense qu’aujourd’hui c’est un moment important, surtout pour les femmes. C’est un moment où tout est politique et où il faut être politique soi-même.

Inna Shevchenko : Pour nous, c’était une piste nouvelle et intéressante pour délivrer notre message, le diffuser à travers le travail de Bettina, et de la façon dont elle l’envisage avec nous.

Bettina Rheims. : Quand j’ai vu le documentaire sur les Femen, par hasard, j’étais c­ omplètement fascinée par leur courage, fascinée par la beauté de ce qu’elles faisaient, par la justesse de leurs actions, chaque fois, tombant justes. Même s’il y en a une ou deux avec lesquelles je ne suis pas d’accord, je trouvais ça formidable.

1 Sophie Bramly, membre du collectif « Nous sommes 52 », (52 étant le pourcentage de femmes dans la ­population française) a réalisé un film de la rencontre de Bettina Rheims et des membres des Femen, les ­paroles ci-dessus sont extraites de ce travail.

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Inna Shevchenko.: Les Femen ont créé, changé l’image du corps des femmes. Ce n’est pas passif, mais actif ; ce n’est pas reposant, c’est tendu, on est « prêtes à partir et se battre ». Evidemment pour nous le point essentiel était de rester des Femen… De ne pas poser ­différemment, de ne pas rire et montrer… Oui, nous allons garder notre attitude.

Sarah Constantin : Quand on fait une action Femen, on s’abandonne à une idée, à une cause, à un moment politique. On utilise nos corps qui sont parfois malmenés. Là ils sont peut-être plus mis en valeur et sublimés.

Fleur d’Aboville, Naked War, Mai 2017 © Bettina Rheims septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Bettina Rheims : Je ne voulais pas savoir, ni à quoi elles ressemblaient, ni si elles étaient belles ou pas belles, cela m’était égal. J’ai été happée par leur intelligence, par leur humour, par leur sensibilité.

J’aime le courage et j’aime les femmes. Il y a le courage physique, l’engagement physique, et leur cause est intelligente et importante. En plus, cette dimension de « super women » partant au ­combat m’a fascinée. Le projet a été réalisé très vite, comme elles le font, dans une espèce d’opération ­commando. C’est l’enthousiasme, la folie du projet qui a fait venir 25 filles du monde entier.

Inna Shevchenko : Il y a cette idée que les femmes seraient faibles, silencieuses, incapables de se battre, incapables de garder le pouvoir. Alors je montre que oui, j’ai le pouvoir de vous tenir tête, je suis en colère et je ne vais pas le cacher. Ce n’est pas un crime d’être en colère, je suis en colère et je veux que vous le sachiez.

Bettina Rheims : Les Femen sont des guerrières, il fallait qu’elles restent ces guerrières dans ces images, il fallait qu’elles restent ces femmes fortes, puissantes, en prise avec leur engagement, mais qu’à travers la photo dans l’espace du studio, transparaisse la féminité, le jeu et l’humour aussi.

Elvire Duvelle-Charles : Je pense que ces photos vont nous rendre iconiques, d’une certaine façon. Ça va créer des icônes et les Femen c’est ça, c’est la création d’icônes, la création d’images et qui mieux que Bettina Rheims pour faire ces images ?

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FInna Shevchenko, My Body My Manifesto, Mai 2017 © Bettina Rheims septembre / octobre

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par Jean-Paul GAVARD-PERRET

Les communautés avouables ou le nouvel actionnisme En collaboration avec l’écrivain Serge Bramly, et suite à ses rencontres avec les Femen, Bettina Rheims ­propose leurs portraits. Ils prolongent la recherche sur la construction et la représentation de la féminité de plus en plus engagée chez elle depuis sa série « Détenues ». La photographe y mêla en 2014 le champ de l’art contemporain et celui de l’enfermement. En ce travail, encouragé par Robert Badinter et le soutien de l’administration pénitentiaire, elle photographia plus d’une soixantaine de femmes en détention.

En 2017, elle trouve d’autres affinités communautaires avec le mouvement international né en Ukraine et dont l’actionnisme crée une nouvelle force du féminisme en le dépassant. Aussi violentes que les Suffragettes du XIXe siècle et les « Salopes » des années 1970, les Femen poussent plus loin la radicalité en se réappropriant les codes performatifs pour agir dans l’espace public. Leur uniforme de guerre est devenu leur torse dénudé où s’inscrivent des slogans.

Le nu féminin « classique » est donc détourné de son propos. Le potentiel fantasmatique est transformé en force communicationnelle. Le corps devient le prétexte capable d’attirer le regard : les médias y répondent sachant qu’à défaut de la mort, le sexe demeure le second outil pour attirer l’attention du gogo individuel ou collectif.

Les pouvoirs offusqués répondent en portant des accusations d’atteinte à la pudeur et vont jusqu’à agresser ces femmes selon l’injonction de Tartuffe « cachez ce sein que je ne saurais voir ». Par sa mise en scène des Femen et les codes propres à ses images, Bettina Rheims donne une autre visibilité à un tel engagement. Les héroïnes intempestives sont saisies sur fond neutre. Leurs corps en combat sont donc extraits de leur environnement public.

Faisant désormais face au spectateur elle l’interroge.

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Klara Martens, Femen, Mai 2017 Paris © Bettina Rheims septembre / octobre

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Le corps n’est plus idéalisé. Il est parfois non conventionnel pour se transformer en médium, affiche vivante et pillow book. La « corporéité » prend donc une autre dimension. À l’érotisme fait place le politique ! Le corps devient l’outil qui perturbe jusqu’aux modes d’expression des mouvements féministes. Mais surtout, par sa présence, il attaque à la morale officielle puisque désormais il est dégagé de sa « couverture » socialisante.

D’objet (de désir) la femme devient sujet opérationnel. Bettina Rheims en offre toute la problématique par ses images fractales. Elle et ses modèles créent une vision impressionnante qui déplace les frontières pour rendre compte du monde hors de ses règles. Si bien que la chaufferie libidinale est remplacée par la chauffe mentale afin que des limites soient franchies.

Le corps devient un signe libérateur du territoire artistique et social que les pouvoirs s’efforcent d’interdire. Femen et Bettina Rheims rejoignent un « point » de coupure de la bienséance et des relais figuratifs tolérables. Elles s’y ­insèrent comme éléments aussi naturels que « parasites ». Elles exhibent « du » nu pour ranimer la vigueur du discours politique et artistique avec l’audace de pionnières sachant les ravages que leur corps peut susciter puisqu’à l’inverse du corps masculin il n’est apparemment jamais neutre…

S’en servir de présentoir devient le moyen de « re-présenter » une autre vision de la société. L’art jouant de l’interdit, faisant de l’intime une image, il crée, paradoxalement, non un rêve de transparence mais découvre l’opacité, non du sujet mais de la société. L’espace induit comme clos et invisible, comme lieu d’inclusion privée ou en tant que chambre intime et nécessairement caché, s’affiche.

L’ombre, l’opaque n’est plus la condition absolue du sujet qui n’existerait par ce qui ne peut ne pas être vu. Il devient la chambre de déposition de l’ « extime » (Lacan) social qu’il est chargé de parler. Il ne s’agit plus de conserver un territoire hors de la puissance toujours totalitaire de l’Autre mais de lui donner l’obligation de porter un regard importun là où il n’est plus question que l’œil baigne dans le désir. « Tu dois regarder, regarde ! » telle est l’injonction que ces nouvelles Madame Edwarda de Bataille proclament. Mais hors du bordel et au sein même de la cité.

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Sarah Constantin, Délivrez-nous du mâle, Mai 2017 Paris © Bettina Rheims septembre / octobre

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L’intime excessif ou excédé ne procède plus de la loi : il la conteste. Existe dès lors un déplacement que Bettina Rheims a compris : le droit au secret contesté par une telle exhibition n’est plus celui des Femen mais de la ­société elle-même. De tels actes créateurs proposent donc une intrusion, un envahissement auquel la société tente de résister et faire barrage. D’où les réactions policières, urbaines ou militaires.

Les Femen provoquent de la sorte une entrée dans des temps paranoïaques. Jadis les techniques de surveillance et de répressions étaient faites pour débusquer le secret des criminels ; désormais il s’agit de surveiller les ­innocentes et recouvrir leurs secrets. La société de contrôle dont parlait Deleuze, est donc devenue une société où on contrôle plus que jamais le libre arbitre et la volonté de ses membres.

Au « Surveiller et punir » de Foucault se substitue l’illusion de « Surveiller et prévenir ». Ne sont plus visés les facteurs environnementaux d’émergence de la criminalité, mais les sujets potentiels « criminalisables » dont les Femen sont devenues le plus parfait « exemple »…

Elles ont compris - et Bettina Rheims tout autant - que la libération de l’image induit une mutation en profondeur.

Demeure toujours quelque chose dans la société qui ne s’arrange pas et dont on pourrait presque prophétiser que ça ne s’arrangera jamais. Quelque chose qui a affaire avec la sexualité. Quelque chose dans la sexualité de l’espèce humaine qui ne s’arrange jamais et que le pouvoir réprime. C’est d’ailleurs pourquoi l’humanité a inventé toutes sortes de savoirs, comme le mariage ou le Kamasutra et les répressions faites aux femmes pour pallier le manque d’un tel savoir.

Mais Bettina Rheims et les Femen sentent qu’il existe un au-delà de l’interdit. L’interdit est une barrière qui appelle à la transgression. L’art reste ainsi un lieu de liberté face à lui. Certes la société des hommes s’arrange pour ­cacher le nu au nom d’une logique résumée par Cocteau dans Les mariés de la tour Eiffel: « Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d’en être l’organisateur... ». Mais lorsque l’organisation échappe, le sabre est de mise.

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Vidéo Bettina Rheims. Naked War. Galerie Xippas Attention vidéo privée : le code est femen2017

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focus par

Philippe Litzler

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Sandro GIORDANO « In Extremis - Bodies with no regret » Sandro GIORDANO est né à Rome le 6 octobre 1972.

C’est dans cette illustre ville qu’il a étudié à l’Institut du Cinéma et de la Télévision ­« ­Roberto Rossellini ». Diplôme en poche, il commence une carrière d’ingénieur du son et de la lumière dans les théâtres romains.

En 1993, il intègre l’une des plus prestigieuses écoles privées de Rome pour apprendre la comédie et l’année suivante il se lance en tant qu’acteur sous la direction de régisseurs aussi prestigieux que Luciano Melchionna et Giancarlo Cobelli sur la scène et de Dario Argento, Davide Marengo, Carlo Verdone ou encore Melchionna dans des films.

Depuis octobre 2013, Sandro s’est consacré exclusivement au projet photographique ­­« ­IN EXTREMIS », dont nous vous présentons ici une petite sélection. Il prépare actuellement une nouvelle série intitulée « IN INTERIORS », dont nous vous reparlerons bientôt.

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Sandro GIORDANO fait rire aux éclats avec sa série de chutes surréalistes !

Mais derrière cet humour – un peu noir – se cache une subtile critique de notre société. Toutes les personnes qui tombent sont ce que l’on pourrait appeler aujourd’hui des fashions victims, ou plus ­exactement des consommateurs effrénés, enchaînés par un excès de possession… à des trésors sans véritable valeur !

Ainsi ces images nous montrent combien nous sommes devenus « addicts » à des objets que nous ­essayons de protéger même dans notre dégringolade. Bien sûr la chute – d’un point de vue ­métaphorique - nous renvoie au mythe de Platon, à la descente de l’âme dans la matière et à l’attrait irrésistible pour tout ce qui est palpable.

Ainsi, Sandro exagère à peine lorsqu’il nous montre tous ces objets de pacotille éparpillés et qui ­encombrent notre vie, devenant le symbole absolu de notre misère spirituelle.

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Cliquez sur l’image pour accéder à la vidéo montrant la préparation de la photo de la page de gauche septembre / octobre

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l’invité

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Christian RAMADE L’image créative en couleur Né à Marseille - où il a fait des études médicales tout en se consacrant à la photographie et plus particulièrement à la couleur. Christian Ramade réside aujourd’hui en Provence.

Il collabore pendant dix ans avec le réseau « 100 sites ­historiques de la Méditerranée » ­(Nations Unies), crée le festival « Aubagne en Vue » et avec un groupe de copains, «­ PHOTOLOGIES », il anime de nombreux stages (en Arles entre autres), dirige une collection « Textes avec vues » et ­collabore régulièrement avec le mensuel ­« Réponses Photo ». Il a exposé en France et à ­l’étranger et publié une douzaine de livres de ­photographies, dont ­« Germaine et le Nord Pinus » aux Éditions Équinoxe.

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GERMAINE et le Nord Pinus Chambres vides, corridors déserts, papiers sur le sol, c’est l’histoire d’un lieu à l’abandon mais autrefois prestigieux et, plus encore, celle d’une femme emmurée dans la solitude et les souvenirs que j’ai voulu raconter.

ARLES, juillet 1986, les Rencontres Internationales de la Photographie sont en ­effervescence.

Alain Desvergnes, alors directeur de l’École Nationale de la ­Photographie, me propose de ­réaliser un reportage sur l’ancien Hôtel Nord Pinus, en échange d’une exposition à la Galerie Aréna. L’hôtel, fermé depuis quatre ans, abrite encore son ancienne propriétaire, Madame ­Bessière, plus connue sous son nom d’artiste : Germaine Gilbert. Elle y vit en recluse avec ses chats et son chien Warum.

En septembre je décide d’investir les lieux. Je m’équipe de deux boîtiers (argentiques à l’époque): un Pentax 6 x 7 et un Leica R avec une batterie de grands angulaires, un solide trépied, quelques boîtes de chocolats de Puyricard pour Germaine et surtout un tournevis, des douilles et un sac plein d’ampoules de toutes sortes afin de retrouver l’ambiance et l’éclairage originels.

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Deux jours intensifs, hors du temps, dans le labyrinthe des corridors et la poussière des chambres, en une marche aléatoire où chaque image sera un haïku. Quelques jours plus tard, je présente les images à Alain Desvergnes qui est emballé mais me réclame « l’indispensable » portrait de Germaine. J’ai beau lui dire que je me refuse à photographier les êtres humains, que je ne suis pas un entomologiste, il reste intraitable. Je retourne à l’hôtel une dernière fois. Une photo de Germaine prise il y a 50 ans vient à mon secours, mettant la vraie Germaine en abîme.

C’est sans conteste le meilleur portrait que j’ai réalisé puisque c’est le seul.

Le 15 janvier 1987, le plan Orsec est déclenché, Arles est sous trente centimètres de neige. Le vernissage a quand même lieu en présence de Germaine qui lève sa coupe en criant : « j’ai 20 ans »!

Christian Ramade

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© André Jacquart

rencontre par André Jacquart

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Francesca PIQUERAS : Entre mer, ciel, métal et rouille Francesca Piqueras a grandi dans une famille d’artistes. Observatrice solitaire et attentive, elle côtoie - petite fille – les étés à Cadaquès Marcel Duchamp, Man Ray et Salvador Dali dont ses parents sont proches. À partir de treize ans, elle se prend de passion pour la vidéo et la photo avec les appareils qu’elle reçoit en cadeau et qui lui permettent d’aiguiser, à distance, son regard.

Elle étudie l’histoire de l’art, le cinéma, exerce la profession de monteuse, sans jamais abandonner ses appareils.

Il faut attendre 2007 pour qu’elle franchisse le pas et expose pour la première fois ses clichés. Il s’agit alors de séries en noir et blanc centrées sur un univers urbain dont elle n’hésite pas à magnifier les traces d’urine.

Marquée par « Deserto Rosso », de Michelangelo Antonioni, son intérêt se porte sur d’autres traces, celles de la civilisation industrielle.

Elle passe à la couleur et présente en 2011 « L’Architecture de l’Absence », une série prise sur les chantiers de ­démantèlement de bateaux du Bangladesh, puis, en 2012, « L’Architecture du Silence », photos de cargos ­sabordés en dehors de toutes règles de droit, en Mauritanie.

Suivront « L’Architecture intérieure » en 2013, « Fort » en 2014, « Panic Point » en 2015, « Phoenix » en 2016 et en 2016-2017 « Après la fin » présentée ici. « Je photographie ce que l’homme construit pour des raisons économiques ou guerrières. Pour ses besoins l’homme crée des architectures d’une incroyable inventivité. Il les construit dans des situations extrêmes et d’une façon qui peut être contestable. Mais mon propos n’est pas de dénoncer. Au contraire, la folie de l’homme, ses paradoxes et ses contradictions m’intéressent. Le point culminant de l’esthétisme de ces objets est, me semble-t-il, quand la nature reprend ses droits. Le temps, la rouille, le délabrement réinventent ces architectures en sculptures et réécrivent poétiquement l’histoire de l’homme. Notre histoire ».

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Après la fin Iode et rouille. Un chaos de structures métalliques recrachées sur le rivage, caillots brunis expulsés par une ­humanité fébrile, violentés par la mer et le temps, exilés au large des vivants. Entrelacs de fer érodé, amas froissés par les tempêtes, géants déchus vaincus par l’oubli, leurs carcasses maculent de rouille le sable, la roche, grincent dans le silence et le vent.

L’œil tangue, bascule et retrouve son équilibre pour mieux plonger dans la limite incertaine de l’océan et du ­rivage, accroche l’ébauche d’une forme ravagée, spectrale, et s’y ancre jusqu’à la prochaine déferlante. ­Francesca ­Piqueras garde la lame à l’œil, sans vague à l’âme. Témoin inspiré d’une dérive de l’humanité, ses épaves ­s’imposent comme une parabole des forces en mouvement : l’inventivité de l’homme contre la destruction inéluctable.

Du Cap-Vert à l’Argentine, son regard sans concession fouaille les ombres, sonde les coques défoncées, les bastingages branlants, les superstructures anéanties et fait percer la splendeur des monstres livrés au ressac.

Entre deux vagues, entre deux océans, ces sculptures abandonnées à ciel ouvert forgent pour notre mémoire ­collective une scène où se joue rien moins que le destin de l’homme. Immanence de la matière contre persistance de l’esprit, lutte perpétuelle contre le temps, contre le chaos : une trame universelle où chaque photographie sublime ces fantômes décomposés pour mieux nous interroger sur notre devenir.

Francesca Piqueras appartient à une nouvelle émergence d’artistes photographes, liés par l’urgence de donner un sens au chaos, quitte à le magnifier. Chaque structure désarticulée orchestre, derrière l’ombre d’une mort ­promise, l’abandon, le renoncement, l’oubli de notre condition humaine dans une apocalypse pos-tindustrielle, jonchée de squelettes méconnaissables suspendus dans l’imminence de leur anéantissement.

Une vision aiguë d’une société sans ancrage, dont les repères s’égrènent au gré des échouages. Ces paysages déchirés, blessés par un mal-être qui ronge plus que la rouille, plus que le temps lui-même, préfigurent la fin.

Une apothéose sans métaphysique, une transmutation de la matière et de la lumière où s’écrit en une fulgurance douloureuse le destin d’une humanité ignorante de sa propre destruction.

Joël Halioua - Décembre 2016 - Janvier 2017 –

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Interview de Francesca PIQUERAS C’est à la galerie de l’Europe (55 rue de Seine, 75006 Paris) où elle exposait que ­Francesca Piqueras a répondu à nos questions.

Comment est né ce projet artistique « Entre mer, ciel, métal et rouille » où sont magnifiés ces « chaos de structures métalliques » ?... C’est ce que Francesca nous révèle, évoquant aussi sa conception du travail de photographe.

Elle nous parle ensuite des conditions dans lesquelles elle a réalisé la série « « Après la fin » ­présentée ci-après (organisation, joies, difficultés, interrogations…)

Elle nous parle enfin de son travail en cours, de ses projets…

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Alt Autoportrait

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photographisme par

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Philippe Litzler

Delphine CENCIG Les métamorphoses oniriques J’ai grandi avec un crayon entre les mains, en cherchant mon chemin à travers un parcours très éclectique qui m’a permis d’explorer l’Art sous différentes formes, en passant de « l’esthétique au graphique », de la somato-psycho à la communication visuelle, un d­ omaine où j’ai exercé en tant que Directrice Artistique dans différentes sociétés.

Je me suis ensuite découverte une passion pour le fantastique et j’ai décidé de passer du crayon à la digitalisation.

Finalement… je suis Photographiste !

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Spécimen Modèles : Sokhna Niang - Cécile Martin - Caroline Martin Hair : Jonathan Herzog

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Le monde enchanté de Delphine Cencig Attention ami lecteur !

Tu entres ici dans un univers dangereux…

Les êtres qui l’habitent sont en effet plus proches des Elfes que des Humains…

Car tout semble n’y être qu’un long rêve… et pourtant ce songe est plus vrai que la réalité, plus proche de la mort que de la vie. Il est… en suspension… comme l’est notre vie à notre insu.

Quant à Delphine Cencig, elle n’est autre que la fée avec sa baguette magique, bonne ­parfois, maléfique peut-être. C’est elle qui transforme les femmes en poupées ou en criminelles… ­selon son humeur. Elle s’amuse à les changer en satyre ou à les métamorphoser en somptueux ­insectes…. d’autant plus redoutables.

Oui redoutables… car ces créatures étranges semblent échappées tout droit d’un tableau de Jérôme Bosch ou d’un livre d’Edgar Allan Poe. La beauté – telle la toile invisible d’une araignée sournoise - n’est jamais loin… qui emprisonne nos sens et nous perd dans une hallucination étrange qui a pour nom la vie. Car la beauté est fatalement tragique.

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Audace Modèle : Sokhna Niang

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Hunter Modèle : Cécile Martin Hair : Jonathan Herzog septembre / octobre

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Faune Modèle : Romy Bondy

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Réminiscence Modèle : Sokhna Niang Hair : Jonathan Herzog septembre / octobre

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Fragiles Modèles : Anais Junger - Nolwen Le Guennec Hair : Jonathan Herzog

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Instinct sauvage Modèle : Audrey Charles Hair : Jonathan Herzog septembre / octobre

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Prélude Modèle : Caroline Martin Hair : Jonathan Herzog

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Éphémère Modèle : Nolwen Le Guennec Hair : Jonathan Herzog septembre / octobre

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The Doll Modèle : Romy Bondy Hair : Jonathan Herzog

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Breathe Modèle : Lily Do septembre / octobre

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Dens Autoportrait

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Blackbird Modèle : Sokhna Niang Hair : Jonathan Herzog septembre / octobre

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Bang-bang Modèle : Joanna Pham Tous les maquillages : Delphine Cencig

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Backstage de la photo de couverture - Cliquez sur l’image pour accéder à la vidéo.

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Photo tirée d’une vidéo d’ARTE

nouvelles tendances

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Alicja DOBRUCKA « Life is a new high » Née en 1985 en Pologne, Alicja Dobrucka vit et travaille aujourd’hui à Londres et Mumbai.

Intéressée par l’histoire, l’actualité et les questions d’identité culturelle, elle est sensible à tout ce qui touche son environnement immédiat.

Elle voyage beaucoup et chaque lieu visité est l’objet d’un travail photographique. Elle est ­particulièrement intéressée par l’architecture à travers laquelle elle recherche l’identité des lieux.

Elle travaille de façon intuitive et selon une démarche documentaire recherchant ainsi une implication plus profonde avec son sujet.

Elle ne travaille qu’en argentique, principalement avec des boîtiers moyen ou grand format.

Elle ­préfère ceux-ci car elle les trouve plus précis, plus lents, ce qui lui permet de prendre du temps pour la composition, de produire une image plus réfléchie et délibérée que ce qui résulterait d’une « photographie instantanée ».

Depuis 2010 son travail a déjà été exposé à plusieurs reprises en Europe : Royaume Uni (Londres, Brighton, Hereford, Derby, Sheffield, Liverpool), Italie (54e Biennale de Venise),­Portugal (Lisbonne), Autriche (Vienne), Suisse (Bienne), Allemagne (Berlin), ­Pologne (Poznań), France (Bourges).

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Life is on a New High, Mumbai 2013-2015 Vivez dans le giron de la nature. Ressentez la richesse de la vie à chaque étape.

Réveillez-vous et, chaque matin, écoutez le bruissement des feuilles et le gazouillement des oiseaux. Respirez tranquillement. Vivez en cinémascope ! Hissez-vous vers le haut.

C’est ça la vie !

Il ne peut pas y avoir un meilleur moment pour acheter un appartement. Il n’y a pas de meilleur appartement à acheter aujourd’hui. Offre spéciale sur les étages les plus hauts.

Vues spectaculaires sur les trois-quarts d’un bout de terrain d’un vert luxuriant. Le beurre et l’argent du beurre…

Demandez-vous, quel niveau de jalousie vous pouvez supporter ?

Ni la richesse, ni le prestige, ne vous les ramèneront à nouveau. Saisissez cette occasion et soyez comblés !

Réveillez-vous tous les jours sur cette vue magnifique du ciel bleu évoquant le charme romantique de la mer. Venez à la maison pour goûter aux joies de la plage.

Life is on a New High. © The Times (supplément du Times pour l’Inde).

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Ce projet photographique vise à aborder les questions de changement de paysage et de construction non réglementée dans la capitale financière de l’Inde, Mumbai.

La ville est en train de vivre un véritable boom urbain avec plus de 15 supertalls, des centaines de gratte-ciels et des milliers de tours en construction. Le « Conseil sur les édifices hauts et l’habitat urbain » (CTBUH) définit un supertall comme un bâtiment de plus de 300 m de hauteur. Actuellement Bombay compte le plus grand nombre de supertalls et de gratte-ciels en construction dans le monde. Plus de 2500 gratte-ciels sont déjà construits, s’ajoutant aux plus de mille tours.

La plupart des gratte-ciels sont des immeubles résidentiels. Même les personnes les plus riches vivent dans un gratte-ciel. « Antilia » est l’une des plus hautes tours et abrite dans ses 27 étages une famille de quatre personnes et les 200 employés à leur service. On estime que la densité de population est d’environ 20 482 personnes par kilomètre-carré. L’espace vital est de 4,5 mètres carrés par personne.

Le nombre de personnes habitant un taudis est estimé à 9 millions, soit 62% de la population de Bombay Il n’y a aucun plan d’urbanisme concerté et les tours continuent à s’élever dans tout le centre de Mumbai, en particulier sur de très grands terrains laissés par des usines de textile maintenant fermées, mais aussi dans les banlieues. Les entreprises de construction sont soutenues par le gouvernement et exonérées d’impôt.

Presque toutes ces tours, imposantes par leur taille et leur démesure, sont résidentielles. ­L’architecture de ces nouvelles constructions est conformiste et dénuée d’imagination ; elle a l’ambition de ­correspondre à ce que les habitants aisés pensent être la marque universelle de richesse.

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Les photographies des tours prises de l’extérieur sont en dialogue avec des images publicitaires d’intérieurs avec la même ambition de montrer la singularité de leur aménagement. Les intérieurs sont conçus non pas en fonction de goûts personnels mais pour être conformes à des références culturelles ; ils sont tellement chargés qu’il devient même difficile de les regarder, sans parler d’y habiter. Les agences de publicité cherchent à toucher les nouveaux riches ainsi que les classes moyennes et supérieures en utilisant des slogans comme « vous n’inviterez pas seulement plus d’amis, vous ­provoquerez également l’admiration ». Les consommateurs indiens devenus riches sont à la recherche d’un mode de vie où posséder un appartement dans « les nouvelles constructions » autant que des articles de luxe, est un signe clair de richesse et de puissance.

Alicja Dobrucka Comme Alicja le précise dans la présentation de sa série « Life is on a New High », elle associe photos qu’elle a prises des tours et reproductions tirées de magazine, marquant la différence par la taille des images. C’est ce que montre l’installation qu’elle a réalisée pour le Festival de Bienne (Suisse / 2015 / http://www.alicjadobrucka.com/installation-shots-1).

Nous avons bien sûr respecté cette particularité dans la présentation que nous faisons ci-après de son travail.

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le monde de la photo

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Loes HEERINK Les étonnantes migrantes du Viêt-Nam Derrière les magnifiques photos de la série « Vendors from Above » de la Néerlandaise Loes Heerink se cache l’histoire de certaines femmes au VietNam, plus particulièrement dans la capitale Hanoï.

Il s’agit en fait d’émigrées qui gagnent chichement leur vie en vendant des fleurs et des légumes sur les marchés et dans les rues de la capitale. Elles viennent de la périphérie de la ville, parfois de plus loin, avec leur vélo transformé en moyen de transport.

Loes Heerink, qui vit depuis plusieurs années dans ce pays, a pris position sur un pont et a attendu patiemment leur passage. Le spectacle qu’elles offrent vues d’en haut ­s’apparente à celui de tableaux artistiques. La composition rigoureuse, ainsi que les couleurs ­abondantes des marchandises qu’elles transportent, forment une série des plus originales.

Notre jeune photographe souhaite rendre hommage à ces femmes dont l’existence a été menacée un jour et qui vivent encore dans une grande précarité.

Elle prépare un livre photo et a mis en place une Campagne Kickstarter.

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jeunes talents

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

par

Emmanuelle Schillinger

Li BAO-SAN Visages parisiens 2016 OPENEYE - le regard d’aujourd’hui sur la photographie a la volonté de donner une place aux jeunes ­photographes. Dès son premier numéro, elle présentait le travail d’Emmanuelle Schillinger. Inversion des rôles, c’est Emmanuelle qui, aujourd’hui, nous présente le travail de Li Bao-san.

«Hé bien, je me promènerai, me dis-je en m’éveillant, un jour de cet été : comme toi, Mercier, je penserai dans la rue ; et si, comme toi, je n’écris pas sur la borne, j’écrirai dans ma main. » Amaury Duval Li Bao-san, jeune photographe et poète taïwanais, joue avec notre univers visuel. Ses photos de notre ­quotidien réinventé et condensé nous invitent à nous interroger sur la façon dont nous o­ bservons et percevons notre ­environnement. Les panneaux publicitaires sont le reflet fidèle d’une société, d’une époque. Nous pouvons y entrevoir des problématiques artistiques, économiques et politiques.

Sa série Visages parisiens représente des affiches abandonnées et déchirées du métropolitain ­parisien qui ont capté le regard du photographe dès son arrivée à Paris en 2012. Dans ces visages de papier, il y a vu la parfaite représentation d’une ville mouvementée.

Ce travail a été réalisé à l’aide d’un smartphone. En effet, Li Bao-san utilise cet outil comme un vrai carnet visuel (à la manière de certains écrivains dont Victor Hugo) : « il est pratique de collectionner les images dans cette petite boîte … ». C’est à la sortie de l’École Supérieure de Photographie l’EFET en 2015, que Li Bao-san retrouve ses clichés. Il les avait oubliés, noyés dans les galeries de son portable ! Comme avaient été oubliées les affiches du métropolitain parisien. Trois ans après, Li Bao-san a pu reconsidérer ces visages et paysages disparus.

En plus d’interroger l’omniprésence des images, l’artiste questionne également la place des ­smartphones dans le monde de la photographie …

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Les jolies affiches commerciales l’ont d’abord séduit. « Il parait qu’elles changent tout le temps dans cette ville animée … » Mais le reliquat des précédentes l’ont davantage envoûté : « On les retrouve toujours abandonnées … J’aime les contempler. Elles sont fissurées, mixées … comme des collages naturels où le métro parisien serait l’un des plus grands musées. Ce sont de vrais tableaux contemporains … ».

Comme Walker Evans, Li Bao-san est fasciné par les grandes fresques sur les murs des villes, leurs couleurs saturées et vives ainsi que les typographies particulières. Il les photographie frontalement et en gros plan, comme s’il s’agissait d’en garder une reproduction. Pour ces deux artistes, la publicité est une forme de poésie moderne.

Dans son travail, Li Bao-san cherche la portée de la composition, du cadre. « C’est mystérieux, comme la ­musique ou la religion … tu vas écouter une musique et tout à coup … tu vas être amoureux, sans raison. Puis tu vas ­essayer de chercher ces raisons. Alors tu vas tout toucher, tout chercher … jusqu’à la présentation … ». Il ­partage la même pensée que l’artiste photographe et peintre Florence Henri : « Avec la photographie ce que je veux surtout c’est composer l’image comme je le fais avec la peinture. Il faut que les volumes, les lignes, les ombres et la lumière obéissent à ma volonté et disent ce que je veux leur faire dire». Pour Li Bao-san, la ­photographie est un moyen de réaliser ses aspirations artistiques personnelles. Mais si ses images portent ses sentiments, ses humeurs, elles exposent également les préoccupations de notre temps.

Derrière l’aspect poétique de cette série, n’y a-t-il pas une réflexion critique de notre société ? Le monde qui se reflète dans les publicités est plein de lumières avec peu d’ombres. C’est un pseudo-monde qui inspire de faux espoirs aux masses. Les images nous sont familières et forment (ou manipulent ?) chaque jour notre regard.

Ainsi, comme l’affirme Ignacio Ramonet, «l’affiche, malgré sa large consommation et sa rapide , ­constitue une véritable œuvre d’art capable d’exprimer, par son obsolescence même, l’état ponctuel d’une ­sensibilité ­collective à l’égard des crises sociales, des euphories économiques ou des aventures politiques».

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Fondée sur la répétition, cette série Visages parisiens pourrait mener à une enquête de terrain, une vérification quasi-scientifique d’une hypothèse pour finalement prouver une chose : comment la société de consommation ­introduit des messages subliminaux dans notre quotidien. Isolés de tout contexte, ces visages et paysages, ­devenus anonymes, fragmentés et fissurés, peuvent se trouver partout dans la grande ville. Les affiches se sont banalisées et envahissent l’espace sous tous les formats. Elles sont partout et tout s’affiche, du spectacle à la publicité, du cinéma à la politique. À force d’être présentes, elles disparaissent. Les regarde-t-on encore ?

II suffit de voir une seule photographie de Visages Parisiens pour saisir à quel point le constat de Li Bao-san est troublant, mais c’est en répétant l’observation de ce phénomène qu’il parvient à élaborer une véritable théorie de la pollution de notre inconscient par la société de consommation. Le pouvoir de ces photographies réside dans le fait que nous pouvons poser un regard soutenu sur des choses qui d’ordinaire nous passent sous les yeux sans que nous les voyions. Cette série surréaliste est alors subversive.

Li Bao-san, poète, collectionneur et flâneur est un artiste polyvalent et complet. « Cet homme-là est un daguerréotype mobile et passionné qui garde les moindres traces, et en qui se reproduisent, avec leurs reflets changeants, la marche des choses, le mouvement de la cité, la physionomie multiple de l’esprit public, des croyances, des ­antipathies et des admirations de la foule » dirait de lui Victor Fournel « Ce qu’on voit dans les rues de Paris ».

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interview - instagram par

Oryane Langenbronn

Giovanna-Paola VERGARI : avec ou sans filtres ?

Entre instantanéité et esthétique Giovanna Paola Vergari connue sur les réseaux sous le pseudo @gipive est enseignante en Langue et Littérature Italiennes à ­l’université Lille 3. Elle est surtout une grande passionnée de ­photographie.

Gérant le compte I ­ nstagram @igerslille depuis 2011, Giovanna Paola Vergari est membre fondateur de l’association @igersfrance, dont elle est la secrétaire. Elle connait donc très bien la plateforme et les utilisateurs d’Instagram qu’elle a vu évoluer avec le temps.

OPENEYE : Qu’était Instagram à sa sortie ?

Giovanna-Paola Vergari - aka @gipive Crédit photo : @laballenmousse

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Giovanna Paola Vergari : Instagram est une plateforme de partage de photographies. Au départ cette plateforme ne concernait que des photos prises au smartphone. Instagram n’avait pas de ­véritables velléités artistiques. Il s’agissait d’un journal par images. Une façon de partager sa journée, ses émotions, ses rencontres, par un outil autre que les mots. C’est aussi un emblématique lieu ­d’expression de certaines tendances « autocélébratives », comme le selfie, même si Instagram ne les a pas produites selon moi.

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

OPENEYE : Véritable phénomène depuis son lancement en 2010, le réseau social a atteint les 100 millions d’abonnés en moins d’un an. Aujourd’hui ce sont 700 millions d’utilisateurs mensuels et 400 millions quotidiens. Quels sont les impacts sur le monde de la photo ?

Giovanna Paola Vergari : Je pense que le boom majeur est sans doute la démocratisation de la p­ hoto, rendue possible grâce aux smartphones de plus en plus performants dans la prise de photos et par une remise en question du statut même du photographe. Ce dernier point n’a pas manqué de soulever des polémiques.

Instagram a aussi contribué au développement d’un certain usage de la photographie : la photo comme médium de communication, faite et diffusée immédiatement.

Mais cette façon de faire (photographier et poster presque simultanément) n’appartient pas à tous les utilisateurs. Plus on cherche à faire une bonne photo, plus on diffère sa publication (editing exige).

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

OPENEYE : Instagram est aussi reconnu pour ses filtres. Qu’en est-il du rapport à l’esthétique ?

Giovanna Paola Vergari : L’outil utilisé, sa maniabilité, ses ressources ont produit des résultats tout à fait intéressants d’un point de vue du cadrage, de la prise de vue, de l’editing. Sont ­également ­apparues des fonctionnalités comme celle qui vise à mettre en abîme un détail par la répétition ­accentuée (voir ­boomerang) ou bien celle qui souligne l’éphémère de la communication (vidéos p­ rovisoires) … Récit d’une histoire, arrêt sur image, fondu… Il y a là de quoi écrire une nouvelle esthétique.

Les utilisateurs ont donc pris goût à produire des photos de plus en plus de qualité, avec plus de recherche et un peu moins d’improvisé. Aujourd’hui on retrouve aussi bon nombre de photos prises au Reflex sur la plateforme.

Cela ne veut pas dire que ce soit la seule réalité en 2017. Nombre d’utilisateurs privilégient toujours ­l’utilisation initiale d’Instagram, à savoir simplement partager son quotidien sous la forme d’un journal imagé.

OPENEYE : Justement, qui sont les « instagramers », les utilisateurs d’Instagram ?

Giovanna Paola Vergari : L’application est utilisée par une population que l’on ne peut pas ­réduire à une catégorie d’âge, un milieu socioprofessionnel ou un sexe. On retrouve tout public, depuis ­l’adolescence jusqu’aux retraités. On pourrait parler d’une application transgénérationnelle.

Ce qui change est l’utilisation que l’on en fait. J’ai constaté par exemple que parmi les jeunes (l’âge constaté allant de 15 à 22-23 ans), l’application est utilisée surtout pour raconter le quotidien (amis, travail, voyages) sans editing ni recherche. Bien évidemment il y a toujours des exceptions.

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

OPENEYE : Le week-end des 6, 7 et 8 octobre, aura lieu à Paris un Congrès de manglers. Quelle est son importance ?

Giovanna Paola Vergari : Les manIgers sont les Community Managers des comptes Instagram dont les utilisateurs sont appelés IGERS ou bien INSTAGRAMERS. Ces derniers, Instagramers, sont le seul réseau ou communauté de followers au niveau international, organisé sous une même ­philosophie, image et objectif, à savoir de réunir les gens autour de la photographie mobile et d’Instagram.

Je serai évidemment présente en tant que secrétaire de l’Association @igersfrance et manIger ­d’@igerslille.

J’ai organisé le premier congrès à Lille en 2015. J’avais ressenti au sein de notre ­communauté ­nationale le besoin de nous donner une direction, de nous structurer, de mettre au clair nos valeurs et notre philosophie. Pour cela, il était fondamental de nous réunir et d’échanger entre manIgers.

En outre, puisque notre réseau est sollicité souvent par des marques mais aussi des partenaires institutionnels, il était nécessaire de dessiner une ligne de conduite et d’avoir un cadre juridique.

Le prochain congrès qui aura lieu à Paris, comme celui de Nantes* l’année dernière, poursuit cette réflexion et va contribuer à une meilleure organisation de l’association.

*Cliquez sur l’image ci-dessus pour visionner une vidéo sur le congrès de Nantes

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Les 120 manIgers de la communauté française aborderont aussi l’organisation d’événements pour les utilisateurs d’Instagram. Remettre du lien humain, privilégier les rencontres réelles autour de la photo est l’un des premiers objectifs IGERS. Les instawalks en sont le parfait exemple. Nous organisons des rencontres photo de 50 à 70 personnes et qui sont habituellement relayés par les médias et la presse dans tous les pays et même par Instagram. Pendant quelques heures, les Instagramers échangent, comparent et réalisent des photos ensemble. Les barrières du virtuel tombent.

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OPENEYE

intimité par Jean-Paul

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Gavart-Perret

Sylvie AFLALO : 2.0 Mon travail s’inscrit dans notre temps, il revendique son appartenance au 21e siècle. Et justement, notre modernité met à la portée de tous des outils multifonctionnels et hyper-performants qui a­ ccélèrent notre quotidien en révolutionnant la communication et le traitement de l’information. L’extension des réseaux sociaux ouvre l’ère de l’instantané dans le lien social. Aujourd’hui, le smartphone est ­emblématique de ces transformations prodigieuses. C’est un organe qui devient une extension de notre corps individuel vers le corps social. La pratique de la photographie s’en trouve bouleversée, c’est un fait. Elle devient capable de produire immédiatement un langage universel qui, à tout moment et de n’importe où, peut toucher n’importe qui. Chacun devient donc, qu’il le sache ou non, acteur de ce langage. Mais ce langage se vide d’être pure information. Sur Instagram, par exemple, le flux des photos inonde le réseau en attente de Like, avant de disparaître. On y déverse ses selfies et les images de son repas, de son intérieur, de ses amis, de ses enfants, de ses animaux de compagnie, d’un paysage, etc., avant de les oublier. Chacun se met en scène et se donne à voir dans une liste à la Borges. Bref, la contingence des réseaux sociaux s’offre au regard immédiat, avant de sombrer dans l’oubli.

Ma démarche s’enracine là entre autre : prendre l’outil banal qu’est le smartphone pour regarder et photographier ce qui ne se donne pas à voir, en créant mon propre langage pour l’inscrire dans une certaine durée. Le smartphone banalise l’usage de la photographie et ne met particulièrement en relief que ce qui fait la photo, la singularité du regard. Avec le smartphone, j’utilise un objet contemporain paradigmatique comme un ready-made : j’en détourne l’usage habituel. Il s’agit de prendre le temps de faire des photos élaborées et de les basculer sur les réseaux sociaux pour en trouer le vide que le flux usuel des images banales laisse derrière lui. La composition de mes photos vise donc à subvertir le principe même des images 2.0. septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Entre ombre et lumière La lumière glisse dans les canyons du corps, leur valeur sûre, leur fondement torride. La beauté affûte ses pattes hors de l’obscur. Et au moment où la lumière baisse, l’image devient théâtre. Derrière ce voile de douceur et de calme, la nuit galope. Et c’est ainsi que Sylvie Aflalo contemple le monde féminin avec précision, audace et poésie diaphane. Existe un matérialisme abstrait. Pour la créatrice contempler la femme c’est aussi contempler la solitude. Mais celle-ci est un moyen de se parler d’être à être. L’âtre (âme) devient corps mais il est montré aussi pour créer du fantasme par ses formes.

Car âme ou non, l’artiste saisit l’instant où la chair possède la sensation de son existence.

L’œuvre n’est pas une leçon de choses mais plutôt un essai sur les choses. L’artiste joue avec les corps en une approche du langage photographique. Grâce à sa technologie portable du smartphone Sylvie Aflalo affirme la nécessité d’éprouver la sensation dans son immédiateté. En jaillit l’illimité de l’approche, de la démesure de l’approche par la rapidité. L’étreinte avec le corps devient de l’ordre d’une caresse à distance. L’artiste choisit le mystère du corps comme la forme même de la jubilation.

Toute l’inquiétude et l’émerveillement du monde y oscillent ainsi entre la pudeur et la jouissance en devenant une poésie de la considération sont fixés. La photographie érotique, une poétique de la considération non seulement du plaisir mais de la féminité.

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la surprise d’openeye par Jean-Paul

Gavard-Perret

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Kishin SHINOYAMA Épures et anacoluthes « Mon thème préféré est l’homme et je m’efforce de photographier tous les aspects de son corps et aussi tout ce qu’il ressent, sans oublier de dépeindre l’élément temps de l’action. Cette notion de temps est inséparable de chacun de ses mouvements, de chacun de ses gestes. » Kishin Shinoyama (né en 1940 à Tokyo) a commencé à travailler comme photographe free-lance dès 1968. Son œuvre est renommée pour des portraits de célébrités du monde des arts. Mais dans les séries « Gekisha » et « Shinorama », il capture le temps et le corps avec des modèles plus anonymes. Son objectif, percer le mystère du féminin qui le hante depuis l’enfance.

Dans ce but le Japonais agence ses modèles suivant des formes qui les calligraphient selon des ­« structures » étranges. Elles couvrent l’écran de calcite de leurs grottes rupestres dans la lumière ­d’alcôves en pleine nature.

Les corps se distribuent, s’additionnent, se ressuscitent selon des ­­« élucubrations » plastiques parfois poétiques, parfois provocatrices. Reste la question, que faire avec un tel «ça voir» quand l’image se situe entre enfer et paradis, trouble charnel et éther !

Kishin Shinoyama évoque la poignante simplicité des corps aussi inévitables qu’inaccessibles. ­D’invisibles courants relient entre elles les déesses nues. Parfois, plus véristes, les ­photographies cultivent un érotisme fractal. Quoiqu’il en soit, entre coups de grisou ou chuchotements de ­chorégraphies voluptueuses, les rituels optiques font chavirer le regardeur au sein d’une ­célébration de corps en arabesques. Épures et anacoluthes semblent enfin réconciliées et font ressentir ­l’insondable profondeur d’un innommable.

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où va la photographie?

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

par

Philippe Litzler

Anne IMMELÉ Photographe, Docteur en art, Anne Immelé exerce une activité de commissariat d’exposition, qui prend appui sur les recherches théoriques engagées depuis son Master en Arts Visuels à l’Université Laval de Québec, Canada (1997).

Elle a développé une réflexion sur la mise en espace de la photographie et sur le médium de ­l’exposition en lui-même. Ses recherches curatoriales font suite à une thèse de Doctorat en Arts, soutenue en 2007 à l’Université de Strasbourg, parue sous le titre « Constellations photographiques » chez Médiapop Éditions (2015).

Impliquée dans une réflexion sur les spécificités de la photographie dans le champ de la création contemporaine, elle écrit dans la revue Art Press.

En 2013, elle fonde, avec Jean-Yves Guénier, la Biennale de la Photographie de Mulhouse dont elle assure la direction artistique et le commissariat de certaines expositions.

Crédit photo : © Dorothée Baumann, juin 2013

Depuis 2001, Anne Immelé développe des séries photographiques qui s’inscrivent dans un rapport politique et poétique au monde, questionnant la relation de l’individu à la communauté et la possibilité du partage d’une expérience commune dans les villes contemporaines.

Elle a publié deux livres aux Éditions Filigrane, Paris : En 2003, « WIR » avec le philosophe Jean-Luc ­Nancy, puis en 2009 « Les Antichambres » qui évoque l’intranquillité des paysages urbains de l’espace rhénan.

Elle enseigne à la HEAR -. Haute École des Arts du Rhin.

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

OPENEYE : Où va la photographie ?

Anne Immelé : Cette question est extrêmement large et il serait présomptueux d’affirmer connaitre le devenir de la photographie, un médium en constante recherche de ses limites. Le terme même de photographie ne recouvre pas la même chose selon le point de vue d’où l’on parle. Ainsi je ne répondrai pas directement à la question ­« où va la photographie », mais plutôt à « que se passe-t-il en photographie ces dernières années ? ».

Yasmine Youssi, rédactrice à Télérama, affirmait récemment sur France Culture1 qu’il n’y avait rien de nouveau en photographie depuis le succès institutionnel des photographes issus de l’école de Düsseldorf (Bernd et Hilla Becher et leurs élèves?... Thomas Ruff, Thomas Struth, Candida Höfer, Andreas Gursky) dans les années 1990.

Ceci apparait excessif au regard de la richesse et de la diversité des productions photographiques de ces 25 ­dernières années. L’on peut comprendre l’apogée de la photographie de l’école de Düsseldorf comme marquant un moment d’unité parfaite entre une photographie à charge documentaire et une photographie dite plasticienne, à la fois enregistrement du réel et construction plastique.

En 2008, l’exposition Objectivité au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris revenait sur l’évolution de l’école de Düsseldorf, depuis les premières photographies documentaires très sobres aux images manipulées par ­ordinateur d’Andreas Gursky ou de Thomas Ruff. Il ne faut pas oublier que les avancées technologiques sont en constante interaction avec les propositions photographiques contemporaines, et provoquent des esthétiques spécifiques.

Depuis l’école de Düsseldorf, de nombreux photographes ont construit leur œuvre en opposition ou en i­nteraction avec l’évolution des technologies numériques.

1

« Le petit salon », émission La dispute du 14 juin 2017, écoutable en podcast.

L’augmentation du flux d’échanges d’images, l’accessibilité à des banques de données et à des archives ont provoqué des productions soit pré-digitales, soit ­post-photographiques, en ce sens que ce n’est plus la prise de vue qui prime, mais la collecte d’images, la ­sélection, la post-production et l’interaction d’images déjà existantes.

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Dorothée Baumann, Pleasure, Arousal, Dominance, BPM-Biennale de la Photographie de Mulhouse, Musée des Beaux-Arts, 2013

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

OPENEYE : Pourriez-vous préciser le terme de post-photographie ?

Anne Immelé : L’utilisation du terme post-photographie se réfère au contexte du web 2.0 et à la photographie ­numérique, deux technologies qui ont facilité la réalisation et la transmission des photographies. Ces deux avancées sont concomitantes d’une perte de croyance croissante dans l’authenticité du document photographique à l’ère de la post-vérité. Au regard de ces considérations, Joan Fontcuberta est l’un des photographes majeurs de notre époque2.

Son œuvre, soulève la question de la véracité de l’image. Dans « Le Baiser de Judas », il souligne que « Les images déterminent leur propre espace, un espace neutre, ambigu, aussi illusoire qu’actuel : le vrai-faux, le no man’s land entre l’incertitude et l’invention, peut-être la catégorisation la plus pure de notre époque ».

Dans la programmation de la Biennale de la Photographie de Mulhouse, j’ai voulu questionner ces enjeux, en exposant Anna Meschiari (2016), Joachim Schmid, Christina de Middel, Isabelle Le Minh ou Dorothée Baumann (2013).

2

Joan Fontcuberta, Le Baiser de Judas.

Photographie et vérité Arles, Actes Sud, 2005, p.168.

Portant sur l’impact émotionnel des photographies et sur les formes de croyance dans l’image, l’exposition de ­Dorothée Baumann mettait en confrontation un modèle esthétique proche de la frontalité documentaire de l’école de Düsseldorf avec une archive d’images rassemblant des photographies issues de genres très différents, aussi bien culinaire que pornographique, animalier, reportage de guerre, banque d’image ou artistique…

Cette archive créée dans le contexte d’une recherche universitaire en neurosciences avait été déplacée au Musée, changeant par la même o­ ccasion de statut et témoignant aussi de l’importance de l’agencement dialectique au sein de l’exposition photographique.

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Wolfgang Tillmans, Ostgut Freischwimmer, left, 2004 Fondation Beyeler, Riehen/Basel © Wolfgang Tillmans

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OPENEYE : Pour revenir à l’école de Düsseldorf, pourriez-vous préciser comment se positionne Wolfgang ­Tillmans - actuellement exposé à la Fondation Beyeler (Riehen - CH) - par rapport à ce mouvement ?

Anne Immelé : La photographie est entrée dans les institutions d’art contemporain en tant qu’œuvre plastique, souvent de l’ordre du simulacre à l’instar de l’œuvre de Cindy Sherman, mais c’est par le modèle de ­l’objectivité ­allemande et de ce que Jean-François Chevrier a nommé la forme tableau qu’une photographie à charge ­documentaire plus affirmée s’est imposée. Depuis, cette autorité d’une objectivité rigoureuse, sérielle et typologique comme celle des Becher a été complètement dynamitée par un photographe comme Wolfgang Tillmans, fasciné par des formes de productions plus libres, plus hétérogènes, plus « pauvres » aussi, chargées d’une dimension alternative comme la photocopie. Cette utilisation désacralisée est associée à un principe de multiplicité grâce à des agencements d’images de formats et de supports diversifiés.

Cet usage magistral de la constellation est visible dans l’exposition de Wolfgang Tillmans actuellement à la ­Fondation Beyeler. Cet accrochage en constellations lui permet à la fois d’affronter les grands enjeux de la société dans laquelle il vit, et de créer des œuvres abstraites, d’une beauté apparemment détachée d’enjeux plus politiques.

Tillmans s’intéresse à la prise de vue, au monde qui défile devant son appareil et par rapport auquel il s’engage ; mais il réalise aussi lui-même ses tirages couleurs. C’est parce qu’il possède ses propres outils de production, qu’il peut ­interroger le support photographique, sa matérialité et questionner ses limites, puisque les séries Freischwimmer, ­Silver et Lighter sont réalisées sans appareil photographique. L’exposition à Beyeler rappelle que la photographie est un médium à la fois d’une accessibilité immédiate, mais qui reste indomptable, nous surprenant là où l’on ne l’attend pas.

L’exposition permet aussi de poser la question « faut-il obligatoirement utiliser un appareil photo pour faire de la photographie ? ».

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Rebecca Topakian, Infra-, BPM-Biennale de la Photographie de Mulhouse, CCFF, Freiburg, 2016

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

A l’instar d’une partie de l’œuvre de Wolfgang Tillmans, nous assistons aussi à un intérêt accru pour des formes plus expérimentales de photographies, hybridant des technologies argentiques et numériques, s’appuyant à la fois sur la force indicielle de la photographie (son lien avec le réel) et sur sa force plastique (sa dimension de ­représentation). Le retour à la manipulation du support, à une forme plus primitive de photographie, marquée par son lien intrinsèque à la lumière, est fortement présent aujourd’hui dans un usage qui se dispense d­ ’appareil photographique3. Dans la programmation de la Biennale de la Photographie de Mulhouse, cette dimension ­expérimentale était très présente dans les expositions de Sylvain Coupet-Jacques (2014) et de Rebecca ­Topakian (2016). Ces deux photographes explorent les limites de visibilité tout en questionnant l’identité de la société actuelle. Leurs esthétiques sont très affirmées et mettent le réel à distance. C’est ce qui fait leur force et leur fulgurance OPENEYE : L’enseignement de la photographie au sein des Beaux-Arts subit-il une modification en fonction des tendances qui se bousculent sur le marché de l’art ? Ou plus exactement vers quelle forme de photographie oriente-ton aujourd’hui les étudiants ?

3 Je renvoie ici à l’article qui vient de paraître dans Art Press n°447 (septembre 2017), dans lequel je développe ces questions.

Anne Immelé : Je crois justement qu’il ne faut pas « orienter » les étudiants vers une forme trop précise de ­photographie, mais leur permettre d’expérimenter des techniques très diverses et de comprendre le lien intrinsèque entre technique et esthétique. Pour appréhender la photographie, j’encourage la réalisation de ­photographies avec des techniques pré-digitales, cela permet de comprendre l’importance de la lumière, de questionner la matérialité du médium, de créer des épreuves uniques et de ralentir le temps de production. Mais l’usage d’un photocopieur, d’un smartphone ou la transformation de pixel au sein d’un fichier numérique font également sens. L’école d’art permet un temps réflexif et expérimental

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

L’essai d’Anne Immelé « Constellations Photographiques » fait écho à ses diverses activités de plasticienne, d’enseignante et de commissaire d’exposition.

Elle fait le point sur des pratiques récentes où le photographe installe ses images en autant d’îlots visuels qui pointent des ­fragments de visible qu’il agence en les configurant dans une pensée de la multiplicité et du rapprochement des hétérogènes.

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Sylvain Couzinet-Jacques, Zéro Rankine, BPM-Biennale de la Photographie de Mulhouse et Mulhouse Art Contemporain, Galerie Hors champs, 2014

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OPENEYE

photo d’artiste par

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Pierre Evrard

Jean-Marie PÉRIER

Photographe des jeunes chanteurs des années 60 OPENEYE : Jean-Marie Périer, vous portez plusieurs casquettes. En effet, vous êtes photographe, cinéaste et cinéaste publicitaire, écrivain à succès, conférencier.... Quelle est donc la discipline où vous vous sentez le plus à l’aise ?

Jean-Marie Périer : Écrire tous les jours est un luxe quand on a la chance d’en avoir le temps.

Et commencer à faire de la scène à 77 ans c’est assez emballant. Mais c’est plutôt un one-man show.

Une conférence c’est un type à une table avec un verre d’eau. Là il y a une mise en scène des photos en mesure sur des musiques que l’ingénieur du son m’envoie et je raconte mes années 60 en les jouant.

Et en France j’ai le privilège que les gens aiment que je leur rappelle leur jeunesse.

OPENEYE : Vous avez photographié, pendant votre carrière au magazine Salut Les Copains de Daniel ­Fillipacchi, de nombreux chanteurs yéyés dont certains sont devenus vos amis. Comment se passaient ces séances photo ? Tout était-il programmé d’avance ou bien y avait-t-il une part d’improvisation ?

Jean-Marie Périer : En général tout était prévu à l’avance. La réalité ne m’intéresse pas. Ce que j’ai toujours fait c’est du spectacle. Il ne faut pas oublier que ces images étaient destinées à être ­accrochées sur les murs des chambres des adolescents.

Mon but était donc de mettre en valeur les artistes en faisant rêver leurs admirateurs.

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

OPENEYE : Quelle a été votre relation avec les Rolling Stones que vous avez suivis un moment ? Étaient-ils aussi « rock and roll » dans la vraie vie que sur scène ?

Jean-Marie Périer : Oui, il n’y avait aucune tricherie de leur part. C’est certainement avec eux, lors de la tournée de 69, lorsque j’ai vu le gouverneur du Texas entouré de flics en train de demander un ­autographe à Mick Jagger dans un nuage de fumée, que j’ai réalisé qu’on ne reviendrait pas en arrière.

Pendant douze ans, j’ai vraiment beaucoup aimé ces jeunes gens que j’avais rencontrés dès 1963.

OPENEYE : Quel a été pour vous le plus grand moment, ou le souvenir le plus fort de cette époque ?

Jean-Marie Périer : Impossible de répondre à cette question. Chaque photo est un souvenir. Johnny, Sylvie, Françoise, les Beatles, les Stones ou Dutronc, comment voulez-vous que sorte un seul souvenir ? Même en 1h45 de spectacle je n’y arrive pas. Si je racontais tout, il faudrait fournir des sacs de couchage aux spectateurs.

OPENEYE : Vous vous êtes engagés depuis contre la drogue dans une série de trois clips « La drogue c’est de la merde ». Quel constat dressez-vous de l’évolution de ce fléau chez les jeunes ?

Jean-Marie Périer : Mon but était de provoquer la conversation entre les enfants et les parents. À l’époque le mot « drogue » ni le mot « Merde » n’étaient jamais apparus écrits sur un écran de télévision. Malgré mes détracteurs, ça a fonctionné. Mais j’ai bientôt compris que cette guerre-là était perdue. En voulant lutter contre la drogue, je craignais d’en faire la publicité. Alors j’ai arrêté.

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Jean-Marie Périer en compagnie de Bob Dylan septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

OPENEYE : Vous avez également écrit un livre, « Casse-toi » , qui est la description d’une dure ­réalité que l’on essaie d’occulter en France, celle des mineurs chassés de chez eux par leurs parents pour l’unique raison qu’ils sont homosexuels. Que pouvez-vous nous en dire ?

Jean-Marie Périer : Quand on a le culot de mettre un enfant au monde, la moindre des choses est de l’aider à vivre sa vie. Si ma fille me présentait sa « fiancée », ce serait une bonne nouvelle de savoir qu’elle aime quelqu’un. Je crois que ce livre a aidé l’association « Le refuge » et c’est tant mieux.

OPENEYE : Si vous étiez Président de la République, quelle mesure prendriez-vous d’urgence en matière culturelle ?

Jean-Marie Périer : Je demanderais aux officiels chargés de la culture et aux ayatollahs parisiens du bon goût de donner leur chance à plus de jeunes inconnus et de moins mépriser la province et ce qu’ils considèrent comme étant « populaire ».

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Françoise Hardy et Mike Jagger

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Johnny Hallyday

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Sylvie Vartan septembre / octobre

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Jacques Dutronc

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Les Beatles septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

rendez-vous image Paolo WOODS Se battre contre les paradis fiscaux Photographe et réalisateur né aux Pays-Bas en 1970 de mère hollandaise et de père canadien, Paolo Woods a grandi en Italie puis a vécu en Haïti et à Paris. Il se dédie à des projets au long cours où la photographie est un instrument d’investigation du monde contemporain. Après s’être lancé dans une enquête approfondie sur le monde du pétrole et avoir effectué un long reportage sur les guerres américaines en Afghanistan et en Irak, il a documenté pendant deux ans la spectaculaire conquête chinoise de l’Afrique.

Avec le photographe Gabriele Galimberti il a enquêté trois années sur les paradis fiscaux, sujet ­exposé au Rencontres d’Arles en 2015 et qui a donné lieu à un très beau livre : « Les paradis », édité par Delpire.

«Un geyser d’argent pour les riches, un maigre ruisseau pour les pauvres : c’est le résultat d’un quart de siècle de cadeaux fiscaux.»

«Se battre contre les paradis fiscaux c’est un peu comme former un barrage avec une passoire.»

PAOLO WOODS dIRECTEUR ARTISTIQUE

Le directeur artistique de Rendez-vous • Image choisit les auteurs / les travaux qui seront exposés.

Cette carte blanche à une seule personne donne une couleur prononcée à l’exposition. Paolo Woods a une grande pratique personnelle de la photographie, son parcours, son engagement et ses travaux lui donnent une place incontestée dans le monde de l’image. Son expérience et son professionnalisme en font un directeur artistique d’exception qui saura porter un regard critique mais bienveillant sur les dossiers présentés.

Voir l’interview de Paolo Woods réalisé par France 24 Crédit photo : © Paolo WOODS et Gabriele GALIMBERTI – Les Paradis

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Rendez-vous • Image est une manifestation annuelle qui vise à promouvoir la­photographie par la rencontre entre les auteurs, leurs travaux, le public et les partenaires.

RDV•I réunit au Palais des Congrès de Strasbourg, photographes et (auto-)éditeurs de tous pays durant trois jours d’exposition.

Cette rencontre de haut n ­ iveau reflète les tendances actuelles du monde de l’image.

Chaque année un directeur artistique professionnel prête son œil critique et bienveillant afin de sélectionner les œuvres qui surprendront et émerveilleront les nombreux visiteurs.

Lors des dernières éditions, ­environ 220 candidats ont proposé leurs travaux et 100 ont été retenus dont 60 séries photo et 40 livres.

Vous aussi, donnez à vos images la chance d’être vues !

septembre / octobre

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OPENEYE

la galerie des lecteurs

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

par

Philippe litzler

Daniel KERMANN Nature morte?

Je suis le travail de Daniel Kermann depuis de nombreuses années déjà. Ancien P ­ résident du Club Photo d’Antony, ce graphiste de formation m’a toujours étonné par ses ­compositions insolites.

Construites avec rigueur, les photographies de Daniel Kermann semblent vouloir nous plonger dans un univers glauque et mystérieux… On y retrouve des oiseaux et des rats morts, des légumes et des fruits en décomposition, des sardines invasives… Ici nous avons droit à une série sur les poulpes. En fait, il s’agit d’images que l’on a du mal à classer dans la catégorie Nature morte, tant ces octopodes semblent encore capables de se mouvoir avec malice.

Le travail de Daniel Kermann nous entraine dans une réflexion profonde sur nous-mêmes...

En effet nous vivons dans un monde où l’on cache par tous les moyens la fin du jeu, la fin de la partie, la fin… de notre vie. Nous vivons comme si nous étions immortels. Et pourtant, nous sommes les plus grands prédateurs de la planète. La mort… des autres, ça nous connait !

Le poulpe, dans toute son étrangeté, par cette vision à la Jules-Verne, nous montre tout simplement – comme dans un miroir – le jeu tragique de la vie et de la mort.

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Amour de poulpe septembre / octobre

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Poulpe, dorade et bol rouge

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Poulpe et bol rouge septembre / octobre

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Vase et poulpe 1

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Vase et poulpe 2 septembre / octobre

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Vase et poulpe 3

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Vase et poulpe 4 septembre / octobre

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Fleur de poulpe

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Poulpe septembre / octobre

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OPENEYE

on en parle

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Calendrier Pirelli 2018 Un évènement très fashion La sortie du nouveau Calendrier Pirelli est toujours un évènement majeur dans le petit univers des privilégiés qui le reçoit.

Ce calendrier qui, à sa sortie, plagiait les photos de pin-up des camionneurs américains, a bien ­changé ces dernières années. Il est devenu plus sage. Déjà l’édition 2013 avait été confiée au célèbre ­photographe Steve McCurry, plus connu pour ses personnages afghans que pour son évocation des charmes de surfeuses californiennes. La tendance de ces dernières années ne fait donc que se confirmer.

Pour 2018, Pirelli a misé sur l’exotisme en faisant un remake « d’Alice au Pays des Merveilles » avec un casting plutôt africain, sous la direction du metteur en scène Edward Enninful (Directeur de mode et style de W Magazine, après un passage à American Vogue),du photographe Tim Walker (ancien assistant de Richard Avedon, cinéaste et photographe pour Vogue, W Magazine et LoveMagazine) ainsi que de la conceptrice d’art Shona Heath (dont le travail prolifique dans l’imagerie de mode a, depuis 15 ans, englobé des disciplines telles que la photographie, le cinéma et les beaux-arts).

Réunir des talents aussi prestigieux est-il un gage de réussite ? Il faudra attendre la sortie du fameux calendrier pour s’en convaincre.

En attendant, voici quelques images de backstage.

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RUPAUL-DAY05-03065

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DUCKIE THOT-DAY04-06791 septembre / octobre

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RUPAUL-DAY05-03065

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JAHA DUKUREH, DUCKIE THOT -DAY04-07304 septembre / octobre

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OPENEYE

à voir à Paris

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Sophie LE ROUX Le jazz au bout des doigts « Sophie Le Roux, on ne la voit pas. Discrète, elle n’est pas de ces encombrants ludions qui s’imposent au spectacle et en imposent aux spectateurs du premier rang.

Elle se tient à carreau, dans l’ombre, avant de prendre ses clichés toujours sans flash, bien quand il faut, pas avant ni après, avec une rigueur et une parcimonie du déclic que les prises de vue numériques frénétiques et staccato nous avaient presque faites oublier.

Dans ces moments de capture, tout entière à son regard, Sophie ignore le monde. Elle travaille. Pendant la prise de vue, Sophie est réduite à son geste, oubliant tout, même la musique pendant l’instant fugace où son propre regard fixe celui du musicien, son geste, sa joie, ses angoisses. Dans les années 80, Sophie découvre la vérité des images et la rigueur créative. Elle commence à buriner son œuvre dans les clubs de jazz parisiens.

C’est au Petit Journal et au New Morning, deux lieux de spectacle dont elle est aujourd’hui la mémoire vivante, que, montrant ses images à Claude Nougaro, Michel Petrucciani, Henri Salvador ou Stéphane Grappelli, elle découvre comment partager son amour de l’image avec les artistes qu’elle photographie...

Depuis quelques années, Sophie Le Roux focalise son regard singulier sur les mains des musiciens, mettant à nu ces travailleuses, dévoilant leur anatomie fissurée, leurs attitudes et les ornements dont elles se parent. »

Jean Delmas

16 Rue de Beaune 75007 Paris

Exposition du 8 septembre au 14 octobre 2017 202 | OPENEYE | N° 3 | septembre / octobre 2017

« J’ai découvert Sophie Le Roux à Arles en juillet 2016 et j’ai été subjuguée par la puissance de ses photos, leur poésie et les émotions qu’elles révèlent. Sophie Le Roux est la partenaire privilégiée des musiciens et de leurs producteurs sur les plus grandes scènes européennes, Illustrant tour à tour articles de presse, livres, affiches ou pochettes de disques. Son travail a été présenté lors d’expositions organisées par le Théâtre de Chaillot, le New Morning, les Instituts Français, la Bourse Internationale de la Photographie et la Maison de la photographie et de l’Image. À l’étranger, elle a présenté son travail à Madagascar, à l’Ambassade de France en Andorre, à l’institut Français de Barcelone et au Festival Do’ Art de Doha au Qatar. Ses photographies sont exposées pour la première fois à la galerie HEGOA. »

Nathalie Atlan Landaburu

septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

« Pure laine d’Écosse » de Patrick BLIN

Galerie Blin+Blin

46 rue de l’Université 75007 PARIS

« L’Écosse, que je découvrais pour la première fois en 2015, est un magnifique terrain de jeu pour un photographe. Ses montagnes, ses lochs, ses étendues sauvages, ses landes de bruyères et ses forêts sont autant de sources d’inspirations pour un chasseur de ­lumières.

Comme avant chacun de mes voyages je ne savais pas quel serait mon fil conducteur et quel serait l’élément déclencheur qui allait nourrir mes envies de partage. C’est au cœur des Highlands et de l’île de Skye que l’inspiration m’est venue. Tels de grands prédateurs régnant sur leurs territoires, ils étaient là fièrement juchés sur leurs promontoires rocheux.

Comme une évidence, je tenais là mon nouveau sujet qui me guidera sans aucun doute vers d’autres horizons ».

Passionné d’ornithologie dès son plus jeune âge, c’est tout naturellement que Patrick Blin photographiait « ses » premiers oiseaux à l’âge de 16 ans.

Sa première réalisation est un succès. Il accompagne, comme photographe de plateau, Nicolas Vanier en Yakoutie (Sibérie orientale) sur le tournage du film « Loup » et réalise un travail personnel sur les loups, les rennes et les Évènes. Ses photographies font l’objet de parutions dans de nombreux magazines français et internationaux. À voir du jeudi 14 septembre au samedi 28 octobre 2017

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Photo Patrick BLIN

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Justine DARMON Ambivalences « Ambivalence : tendance à éprouver ou à manifester simultanément deux sentiments opposés à l’égard du même objet ».

3 rue Péree (face au Carreau du Temple) 75003 Paris

La définition froide d’un mot cache toujours les nuances et les aspérités que l’existence, l’histoire (la petite et la grande) et le temps lui impriment. En sondant le rapport masculin-féminin, mais également celui que nous avons tous avec nos propres intimité et esprit, Justine Darmon propose une lecture à la fois sensuelle et rugueuse de nos émotions, de nos peurs comme de nos espoirs.

A travers les corps qui incarnent dix chapitres de la mythologie grecque, la photographe nous invite à plonger dans notre intériorité et notre corporéité, dans leurs incessants ­affrontements, mais également dans les mouvements contradictoires ou complémentaires qui guident nos vies, nos relations, nos trahisons.

Exposition du 10 au 28 octobre 2017

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Photo : Justine Darmon - Hermaphrodite et Salmacis septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

« Confine … ou l’horizon imaginaire » de Vittoria Gerardi

Galerie Thierry Bigaignon 9 rue Charlot 75003 Paris

Avec sa toute première série « Confine » (qui signifie « Horizon » en italien), ­Vittoria ­Gerardi nous propose une expérience visuelle et mentale du paysage. La jeune ­photographe ­italienne, nous présente en effet sa propre perception du paysage américain et plus ­particulièrement celui de la Vallée de la Mort, un lieu désertique, aride et chaud.

La photographe utilise des parties du négatif, comme des fragments de paysages, pour construire des frontières symboliques entre matière et temps, entre espace et lumière, comme pour mieux marquer le paysage d’une cicatrice, celle d’un horizon imaginaire.

En utilisant des procédés argentiques alternatifs, l’artiste met l’accent sur les éléments violents et extrêmes du paysage. La synergie entre produits chimiques et sensibilité du papier argentique d’une part, et le délicat équilibre entre le facteur chance et la prise de contrôle en chambre noire d’autre part, donnent naissance à des tirages uniques et non reproductibles et aux tonalités particulières.

Exposition du 16 septembre au 4 novembre 2017

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Photo Vittoria Gerardi

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

à voir à Paris Prix de photographie Marc Ladreit de Lacharrière Exposition du lauréat 2016, Bruno FERT « refuge »

Académie des Beaux-Arts 23, quai de Conti 75006 Paris

Bruno Fert expose le travail réalisé dans le cadre du Prix tout au long de cette année.

Refuge raconte ce que sont l’exil et la migration. Bruno Fert associe les photographies des habitations des migrants arrivant en Europe à leur témoignage et dans certains cas également à leur portrait.

Les photographies des paysages traversés par ces hommes et femmes rythment ce travail réalisé en France, Italie, Grèce et Allemagne sur douze sites – camps, campements ou logements pour migrants.

Viennent ensuite les portraits de leurs occupants. Réalisées sur fond gris, ces images ­dévoileront de façon très sobre les visages de ces hommes et de ces femmes.

L’exposition présente une quarantaine de tirages, alternance de diptyques et triptyques ponctués de paysages en couleur de 60 cm x 80 cm. Témoignages et portraits sont des tirages en noir et blanc de plus petit format.

Exposition du 20 octobre au 19 novembre 2017

210 | OPENEYE | N° 3 | septembre / octobre 2017

Photos Bruno Fert

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

à voir à Paris Clément COGITORE Braguino ou la communauté impossible

LE BAL

6, Impasse de la Défense 75018 Paris

Clément Cogitore s’est rendu en 2016 à Braguino, du nom de la famille vivant dans quelques cabanes de bois perdues au fond de la Taïga sibérienne, à 700 km de toute présence humaine. Par ce geste, il souhaitait percer le mystère de la volonté d’un homme, Sacha Barguigne, issu d’une ­communauté de Vieux Croyants, qui décida d’installer là sa famille il y a plus de trente ans, avec ­l’espoir de vivre en paix, dans l’autarcie la plus complète, et de construire un modèle de vie auto suffisant.

Très rapidement pourtant, ce paradis devient la scène d’un conflit ouvert entre deux familles ne ­parvenant pas à cohabiter, c’est-à-dire à s’accorder sur un récit commun d’existence. L’échec d’une communauté possible composera l’axe central du travail filmique, photographique et sonore de ­Clément Cogitore. Plongée dans l’obscurité, l’installation au BAL immerge le visiteur, au cœur d’un récit en actes, où chaque fragment filmique se révèle une pièce de l’intrigue, avec unité de temps, de lieu et d’action : l’arrivée à Braguino en hélicoptère, le rêve de Sacha, une chasse à l’ours, l’île ­mystérieuse où se réfugient des enfants livrés à eux-mêmes; enfin, la montée en intensité d’une ­menace de conflit armé. Tout cela nous projette dans un monde de plus en plus crépusculaire, comme en témoignent les grandes photographies lumineuses aux tonalités sourdes qui jalonnent cette traversée.

Avec pour aiguillons les éléments d’une dramaturgie très archaïque évoquant la construction ­conflictuelle des grands mythes, Braguino relate l’expérience d’une double impossibilité : celle de fuir et celle de rester, c’est-à dire de composer avec l’Autre, la part maudite de soi. Au-delà d’une simple étude ethnographique, Clément Cogitore livre ici un conte cruel « révélateur d’un instant de bascule de notre civilisation ». Si ce monde est voué à disparaître, de quoi cette disparition est-elle le signal ?

Diane Dufour et Léa Bismuth Exposition du 15 septembre au 23 décembre 2017

212 | OPENEYE | N° 3 | septembre / octobre 2017

Photos Clément Cogitore

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2017 | N° 3 | OPENEYE |213

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« Un Français à New-York » de Jean-Pierre Laffont Jeune photographe débutant à Paris, Jean-Pierre Laffont s’installa à New York en 1965.

Il devint vite le correspondant aux Etats-Unis de l’agence Gamma, puis créa avec son épouse, Eliane Gamma US et l’agence Sygma Photo News.

Galerie de l’Instant 46, rue de Poitou 75003 Paris

Sa présence aux États-Unis fit de lui le témoin privilégié de moments historiques à l’époque où le pays subissait de profonds changements : les manifestations de la jeunesse contre la guerre du Vietnam, les mouvements des droits civiques pour les noirs, menés par Martin Luther King, les manifestations pour défendre les droits des femmes et des homosexuels, mais aussi la violence des quartiers populaires de New York, les changements de cette ville en constante ébullition, ou encore ses rencontres avec de nombreuses personnalités telles que Andy Warhol, Mick Jagger, Alfred Hitchcock, mais aussi tous les français de passage à New York, trop heureux de se faire photographier par un de leurs concitoyens, que ce soit Brigitte Bardot, Françoise Hardy ou encore Charles Aznavour...

Son regard personnel et bienveillant révèle le meilleur de ses sujets, et fait découvrir ce pays étonnant, d’une énergie unique et d’une grande violence sous-jacente, qui ne cesse de fasciner le monde entier, et de nous inspirer.

Exposition du 15 septembre au 29 novembre 2017

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Juste avant le match revanche, où Ali a vaincu Frazier, 23 Janvier 1973, New York City, NY, Madison Square GardenW Photos Jean-Pierre Laffont septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

L’Europe autrement !

Atelier Néerlandais : Nico Bick et Otto Snoek L’exposition « »­ dresse un portrait de l’Europe basé sur trois approches photographiques : ­reportage empreint d’humanisme avec Henri Cartier-Bresson (Les E ­ uropéens), d­ escription typologique pour Nico Bick (Parlements de l’Union européenne) et o­ bservations acérées chez Otto Snoek (Nation).

Ambassade des Pays-Bas 121 rue de Lille 75007 Paris

Les Néerlandais Nico Bick et Otto Snoek, qui exposent pour la première fois en France, mettent en image divers aspects de l’Europe d’aujourd’hui. Le premier collectionne ­systématiquement les prises de vue quelque peu distanciées des salles solennelles et ­désertes des ­parlements de l’Union européenne. Le second se mêle aux foules agitées de ­rassemblements ­nationalistes.

Le troisième est le photographe français Henri ­Cartier-Bresson, dont la célèbre série « Les Européens », publiée en 1955, complète l’exposition.

La confrontation de ces regards très différents permet d’approfondir et de nuancer la vision habituelle de l’Europe.

Exposition du 21 septembre au 17 décembre 2017

216 | OPENEYE | N° 3 | septembre / octobre 2017

Photo : Nico Bick

Photo : Otto Snoek

septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

La galerie Eric Mouchet est d’heureuse de fêter ses trois ans le 14 octobre 2017 avec l’exposition-anniversaire Céleste de l’artiste Matthieu Gafsou. Son exposition La-Chauxde-Fonds avait marqué l’inauguration de la galerie trois ans plus tôt.

Galerie Eric Mouchet 45 Rue Jacob 75006 Paris

L’exposition Céleste propose un dialogue entre deux séries photographiques « Éther et ­Sacré ». Si la production de ces deux corpus a été indépendante, chacune d’entre-elles défiait d’emblée la photographie sur le terrain de la transcendance. Éther n’est rien moins qu’une tentative d’unir le ciel et l’image, Sacré propose d’objectiver des actes de foi et des objets de dévotion, c’est-à-dire représenter ce qui est proprement invisible ou, en tous les cas, impossible de réduire à son apparence. Tenant compte du fait que les artistes ­n’appartiennent pas à un ordre contemplatif, Matthieu Gafsou pose, par la rencontre de ces deux corpus, la question de notre rapport à l’image.

Cette exposition s’inscrit dans le parcours de Photo Saint-Germain.

Un catalogue agrémenté d’un texte de Michel Poivert accompagnera l’exposition.

Exposition du 14 octobre au 25 novembre 2017

218 | OPENEYE | N° 3 | septembre / octobre 2017

Photo : Matthieu Gafsou septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

PARIS 2017

6 édition de la foire de photographie contemporaine e

CARROUSEL DU LOUVRE 99 Rue de Rivoli 75001 Paris

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fotofever donne rendez-vous aux collectionneurs pour sa 6e édition, du 10 au 12 novembre au Carrousel du Louvre, avec 80 galeries françaises et internationales et 150 artistes émergents.

Succès public, marchand et critique, l’édition 2016 a confirmé la place de fotofever en tant que première foire d’art dédiée à la collection de photographie contemporaine à Paris.

Comme chaque année, fotofever souhaite faire découvrir la diversité de la photographie contemporaine et en encourager la collection, autant auprès des jeunes collectionneurs que des collectionneurs confirmés.

La scénographie inédite en zigzag, inaugurée en 2016 est reconduite en 2017.

Très appréciée par les nombreux visiteurs, elle est fluide et valorisante pour les exposants et les œuvres présentées.

70% d’exposants fidèles et 30% de nouvelles galeries seront présents à fotofever Paris 2017. 60% sont des ­galeries étrangères avec de nouveaux pays représentés notamment l’Australie avec THIS IS NO FANTASY Dianne Tanzer Gallery, la Turquie avec la Gama Gallery et la Slovénie avec Photon Gallery.

L’engagement auprès des nouveaux acteurs de la photographie contemporaine continue également de se ­développer, notamment à travers : - Young, une sélection de huit jeunes galeries au programme audacieux dont EXPOSED, galerie française qui ouvrira à l’automne 2017 et qui présentera l’artiste Christophe Beauregard.

- Focus, une section consacrée, cette année, à l’Asie de l’Est avec notamment, AN INC., Galerie Sud-Coréenne qui expose à fotofever depuis plusieurs années et qui revient avec l’artiste Suntag Noh. Cécile Schall, fondatrice de fotofever conforte son engagement envers la photographie de collection : « fotofever Paris 2017 marque le renforcement de notre soutien à la création photographique contemporaine et à la promotion de la collection, avec des initiatives et des projets innovants. » Cette année, fotofever s’associe au Salon de la Photo, qui a lieu au même moment (du 9 au 13 novembre 2017) et propose à ses 70 000 visiteurs de découvrir la collection grâce à une exposition d’œuvres à moins de 1 000 euros, toutes sélectionnées parmi les propositions des galeries exposant à fotofever Paris.

Enfin, fotofever collabore pour cette 6e édition avec la célèbre enseigne de design Roche Bobois pour recréer l’appartement du collectionneur : une mise en situation d’œuvres dans un espace aménagé de 200m2 au cœur de la foire, dont la scénographie a été confiée à Elizabeth Leriche.

PARIS 2017

Crédit photo : © Thomas d’Aram

10-12 NOVEMBRE 2017 CARROUSEL DU LOUVRE 6e édition de la foire de photographie contemporaine

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Crédit photo : © Thomas d’Aram

Affiche de fotofever - Photo : © Christophe Beauregard septembre / octobre

2017 | N° 3 | OPENEYE |221

OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Deuxième Biennale des photographes du monde arabe contemporain L’Institut du Monde Arabe (IMA) et la Maison Européenne de la Photographie (MEP) présentent la deuxième édition de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain qui ouvrira le 13 septembre 2017. Fortes du succès public et professionnel rencontré par la première édition en 2015, les deux institutions poursuivent l’exploration de la création photographique contemporaine dans cette région du monde.

La Biennale des photographes du monde arabe contemporain se déroulera simultanément dans huit lieux parisiens : l’IMA, la MEP, la Cité internationale des arts, la Mairie du 4e, la Galerie Thierry Marlat, la Galerie Photo12, la Galerie Clémentine de la Féronnière et la Galerie Binome, dessinant un parcours pluriel à travers les différents regards des photographes contemporains sur le monde arabe.

Chacun des lieux d’exposition présentera à la fois les travaux de créateurs issus du monde arabe, ­résidant dans leur propre pays ou « parlant » depuis un autre rivage et les œuvres d’artistes ­étrangers, européens pour la plupart, témoignant eux aussi de la réalité des pays arabes. Le mélange des cultures et le dialogue des sensibilités étant l’un des principes de la Biennale. Plus resserrée que la première édition, la Biennale 2017 choisit tout particulièrement de mettre à l’honneur deux pays du Maghreb : la Tunisie et l’Algérie. Un hommage sera également rendu à Leila Alaoui, tragiquement disparue alors qu’étaient exposés ses portraits de Marocains dans le cadre de la première Biennale, en 2015. À l’Institut du Monde Arabe, une exposition collective orchestrée par Olfa Feki, commissaire d’expositions ­indépendante basée en Tunisie. Son œil averti s’est posé sur l’œuvre de plusieurs photographes tunisiens mais aussi sur des talents méconnus originaires des pays arabes. Une exposition qui croisera démarches conceptuelles, plastiques, poétiques et travaux documentaires. À la Maison Européenne de la Photographie, les travaux aux thématiques et écritures diverses de Hicham ­Benohoud, Farida Hamak et Xenia Nikolskaya réalisés respectivement en Algérie, en Égypte et au Maroc.

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Photos : Leïla Alaoui septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Raymond DEPARDON « Traverser » Du 13 septembre au 17 décembre 2017, La Fondation Henri Cartier-Bresson présente l’exposition « Traverser1 » de Raymond Depardon. Écrivain, photographe et réalisateur, l’homme semble sans limites. Cette exposition ­s’articule autour de quatre axes : La terre natale en dialogue avec Le voyage puis l­a ­douleur en dialogue avec L’enfermement. Avec l’écriture comme fil d’Ariane, cette exposition invite à une traversée de l’œuvre de l’artiste depuis ses premiers pas à la ferme du Garet jusqu’à aujourd’hui.

Chez Depardon, l’écriture et le cinéma offrent deux temporalités très différentes : l’écriture, c’est d’abord l’écoute de soi, oser imposer son propre rythme face à ce qui se présente, les fameuses « absences » du photographe. Le cinéma, c’est d’abord l’écoute de l’autre, le 1-L’ouvrage, co-publié avec les Éditions Xavier silence du cadreur. Éviter la rhétorique de la compassion qui ne l’a jamais séduit, faire des Barral, propose une sélection plus vaste d’images, images un peu banales, calmes, sans éloquence particulière, mais chargées de sentiment, ainsi qu’un long entretien inédit de l’auteur avec voilà un programme clair qui le conduira alternativement dans l’errance volontaire et/ou dans la production déterminée d’une archive à transmettre.

Agnès Sire, commissaire de l’exposition.

224 | OPENEYE | N° 3 | septembre / octobre 2017

Métro Avenue du Président-Kennedy, Paris 16e arrondissement, 1997 © Raymond Depardon Magnum Photos septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

à voir en province Foire-exposition « l’œil Ouvert » 22,23 et 24 septembre à Granville Expositions, projection, animations rythmeront le week-end.

Jacques Faujour, qui a exposé récemment au Musée d’Art Moderne de Granville, ­participera à l’édition 2017.

Le film d’Agnès Varda et JR « Visages, Villages » sera également projeté en ouverture.

Salle de Hérel Boulevard des Amiraux-Granvillais

OPENEYE participera aussi à cette manifestation.

50400 Granville

Jeanine devant sa maison - VISAGES-VILLAGES

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Instants de vie capturés par Jacques Faujour

septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Hommage à Pierre BROCHET Invité d’honneur : Serge SIMON, avec un reportage sur la Birmanie d’aujourd’hui Un hommage sera rendu à Pierre BROCHET (1922-2016) au travers d’une rétrospective de son travail sur les procédés anciens.

Pierre BROCHET, ancien membre du club photo de Pithiviers, avait un regard très averti et il vécut sa passion pour la photographie et les procédés alternatifs avec une ardeur communicative.

Exposition du 28 et 29 Octobre 2017 Salle des Fêtes de Pithiviers de 10h à 18h

228 | OPENEYE | N° 3 | septembre / octobre 2017

En 1980, il découvrit - lors d’une exposition à Bagatelle - des gommes bichromatées de Demachy et Puyo. Il créa par la suite l’APA (1985) dont le siège était au CAC à Pithiviers (Association pour la Photographie Ancienne et ses techniques).

Il organisa de nombreux stages sur les procédés anciens tels que le charbon, la gomme bichromatée, le palladium, l’héliographie et la fabrication des produits nécessaires à cette chimie. Cela lui permit de rencontrer de grands photographes, tel que Sebastião Salgado, qu’il photographia à de nombreuses reprises et dont les tirages seront présentés lors de l’exposition.

septembre / octobre

2017 | N° 3 | OPENEYE |229

OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Festival Phot’Aix 2017 à Aix-en-Provence Regards Croisés Chine-Provence Pour sa 18e édition, PHOT’AIX, le Festival de Photographie organisé à Aix-en-Provence par la Fontaine Obscure s’attache à relever un double défi : - Promouvoir la photographie contemporaine en favorisant les échanges entre artistes français et étrangers dans le cadre de l’exposition internationale Regards Croisés.

- Faire descendre la photographie dans la rue et favoriser l’émergence de nouveaux talents, en organisant Les Parcours photographiques thématiques à Aix en Provence.

Du 5 octobre au 30 décembre 2017, Regards Croisés accueille la Chine : cinq ­photographes chinois exposeront en regard de cinq photographes français, dans ­l’ancien collège des ­Prêcheurs, au centre ville d’Aix-en-Provence.

Télécharger le dossier de presse

230 | OPENEYE | N° 3 | septembre / octobre 2017

Photo de l’affiche par Li Wei septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Les Photaumnales, Couleurs Pays Du 14 octobre au 31 décembre 2017 à Beauvais

Les PHOTAUMNALES 2017 Le Quadrilatère 60000 BEAUVAIS

Pour cette 14e édition du festival des Photaumnales, « Couleurs pays » nous transporte au cœur de la Caraïbe et met en avant la création photographique dans les territoires ­d’outre-mer de Guadeloupe et de Martinique.

Les expositions confrontent la vision historique des archives et des collections privées à celle des photographes contemporains, questionnent la notion de l’identité de ces ­territoires. Mixité des époques et variété des regards forment une mosaïque d’une grande richesse où s’entrecroisent les activités humaines, les traditions économiques, sociétales et environnementales.

Ce panorama de la création historique et contemporaine propose des pistes de réflexion sur la construction de l’identité de ces deux îles, sur leur relation à la métropole.

Il questionne également la représentation du paysage et révèle les diverses influences. La photographie a construit et véhiculé une image des Antilles françaises que l’inconscient collectif n’a cessé de perpétuer.

Doit-on rester à proximité du rivage ou pénétrer dans la végétation luxuriante des mornes intérieurs ? Les expositions présentées sont une invitation à ce nouveau voyage haut en couleurs.

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Photo : Jean-Baptiste Barret septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

FABULA de Charles Fréger Le Centre d’Art Contemporain de la Matmut à Saint-Pierre-de-Varengeville (Seine-Maritime) accueillera du 6 octobre 2017 au 7 janvier 2018 l’exposition FABULA du photographe Charles Fréger.

Centre d’Art Contemporain de la Matmut 425 rue du Château 76480 Saint-Pierre-de-Varengeville

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Jockeys, légionnaires, joueurs de water-polo, majorettes, ouvriers, gardes royaux... Depuis ses années d’études à l’école des beaux-arts de Rouen, Charles Fréger entreprend de photographier des groupes de personnes et les vêtements qui les identifient. On pourrait parler d’inventaire, ou de projet encyclopédique, comme le titre générique de ce projet le suggère : « Portraits photographiques et uniformes ». La neutralité apparente des prises de vue, le systématisme du protocole, accentuent cette première impression.

Photo : Charles Fréger septembre / octobre

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à voir à l’étranger

11e Rencontres de Bamako (Mali) Les journées professionnelles auront lieu du 2 au 5 décembre 2017 L’exposition panafricaine au Musée national du Mali représentera le cœur de l’événement, autour de laquelle se tiendra le village de la Biennale. Les Rencontres se dérouleront également à différents endroits de la ville de Bamako, comme le Musée du District et l’Institut français.

Pour l’exposition panafricaine, environ 40 photographes et vidéastes africains basés dans tout le continent ou dans leurs diasporas ont été choisis parmi plus de 300 candidats.

Les Rencontres de cette année, intitulées « Afrotopia », visent à explorer l’évolution de la dynamique et, avec eux, le défi unique de l’Afrique de s’établir au centre de sa vision du monde.

Plusieurs projets d’exposition ont déjà été confirmés, comme la rétrospective de l’œuvre de James Barnor, pionnier de la photographie ghanéenne, célèbre pour son travail réalisé pendant la période où le Ghana a gagné son indépendance dans les années 1950.

En résonance avec les expositions, une série de masterclasses organisées au sein du Forum offrira l’occasion d’examiner les enjeux et les défis de la Biennale de Bamako.

Organisés par le Ministère Malien de la Culture et l’Institut français, les Rencontres de Bamako sont l’événement principal consacré à la photographie contemporaine et aux nouvelles formes d’images en Afrique.

Après Bamako, les 11e Rencontres seront présentée en avril 2018 aux Pays-Bas en partenariat avec le Museum of World Culture.

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Crédit photo : Musa N. Nxumalo, Bongani Msiza - Alternative Kidz Séries, 2009 septembre / octobre

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InCadaqués, Cadaqués Pour sa première édition, InCadaqués propose une immersion dans le monde des images et de ceux qui les créent. Pendant quatre jours, le village devient l’espace d’expression de photographes issus du monde entier. Les murs de la ville sont l’écrin de leurs œuvres. Les lieux emblématiques du village deviennent les décors naturels d’une scénographie in situ. Les ­galeries d’art, les cafés et restaurants, les sites culturels se fédèrent pour accueillir l’événement. À la fois pédagogique et artistique, inCadaqués invite jour après jour le spectateur à vivre l’expérience photographique, tant pour les profanes que pour les initiés. Un rendez-vous intime et festif, où la proximité avec les artistes invités est à la base du dispositif. Les maîtres mots : découvrir, rencontrer, échanger, partager.

CADAQUÉS Province de Gérone - Catalogne Espagne

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InCadaqués propose un nouveau format d‘événement où la dynamique de la création se conjugue à l‘acquisition. La collection devient une création. Dans cet esprit, plusieurs lieux de rendez-vous permettront la rencontre entre photographes et collectionneurs autour de portfolios, tirages, livres et objets originaux. Des œuvres en édition limitée seront créées exclusivement pour InCadaqués 2017.

Photo : Chema Madoz septembre / octobre

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OPENEYE

concours

Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Le French Digital Tour 2017 c’est …

1 circuit, 4 salons, 4 sections, 4 jugements indépendants, 6 patronages – Libre Couleur (PSA PID color)

– Libre Monochrome (PSA PID monochrome)

– Nature (PSA ND)

– Thème : Scène de rue (PSA PID couleur) Plus de 400 récompenses ….

Dont un prix de 300 € pour le meilleur auteur du circuit

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Déroulement - Date limite de réception : 23 octobre 2017 - Jugement Legé (44) : du 03 au 05 novembre 2017 - Jugement Saint-Aignan-de-Crasmenil (14) : du 10 au 12 novembre 2017 - Jugement Saint-Martin-de-Crau (13) : du 17 au 19 novembre 2017 - Jugement Bagnols-Marcoule (30) : du 24 au 26 novembre 2017 - Notification des résultats : 07 décembre 2017 - Envoi du catalogue : 06 février 2018

septembre / octobre

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

dernière minute

Charte pour le mannequinat Une charte historique signée entre LVMH et Kering sur la taille mannequin Suite à de nombreuses réclamations dans l’utilisation de mannequins très jeunes et très fragiles, et à la veille de la Fashion Week de New York, les deux grands du luxe français s’allient pour éliminer l’extrême maigreur chez les mannequins. En cause, les très mauvaises conditions de casting. ­Kering et LVMH ont donc signé ensemble, mercredi 6 septembre 2017, une charte sur les modalités de ­travail ainsi que sur le bien-être des mannequins. Cette dernière est applicable partout dans le monde et énumère une série d’engagements majeurs et inédits concernant les séances photos des campagnes publicitaires ainsi que les défilés de mode. Il s’agit des conditions suivantes, ­en ­application dès septembre : Certificat médical : « Les Maisons des deux groupes s’engagent à ne travailler qu’avec des ­mannequins en possession d’un certificat médical valide attestant de leur bonne santé et de leur capacité à travailler, obtenu dans les six mois précédant la séance photo ou le défilé. » Bannissement de la taille 32 : « L’ensemble des Maisons de mode de LVMH et de Kering ­s’engagent à supprimer de leurs demandes de casting la taille 32 chez les femmes et la taille 42 chez les hommes (tailles françaises). Les agences de casting devront proposer des mannequins dont la morphologie correspond à la taille 34 chez les femmes et 44 chez les hommes. Pour apporter un soutien aux mannequins qui en exprimeraient le besoin, les Maisons seront tenues de mettre à leur disposition un psychologue/psychothérapeute dédié lorsqu’ils/elles travaillent pour celles-ci. »

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OPENEYE Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

Limite d’âge : « Aucun mannequin de moins de 16 ans ne sera recruté pour ­participer à des défilés ou à des séances photos représentant des adultes. » Encadrement des mannequins mineurs : « Des règles spécifiques s’appliquent aux mannequins âgés de 16 à 18 ans (ceci concerne principalement la nudité). Ils ne pourront plus travailler entre 22h et 6h du matin. La présence d’un accompagnateur (qui peut être l’un des parents du mannequin) désigné par leur agence est obligatoire et il/elle doit être logé(e) au même endroit que son accompagnateur. La charte exige des Maisons qu’elles demandent aux agences de s’assurer que les mannequins respectent leurs obligations scolaires. » Droits des mannequins : « Les mannequins doivent avoir la possibilité de ­formuler directement une réclamation en cas de litige avec une agence de mannequins, un ­directeur de casting ou une marque (par exemple via une personne référente ­désignée ou la mise en place d’une hotline téléphonique). »

Photo Gérard Chesneau Modèle Anaëlle - Maquilleuse/Coiffeuse : Tiffany Lionnett

L’objectif de ces dispositions est bien sûr d’être suivi par les autres principaux ­acteurs du secteur de l’habillement et de provoquer ainsi un changement véritable dans les conditions de travail des mannequins : « Nous avons la responsabilité ­d’établir de nouveaux standards dans la mode, et nous espérons être suivis en cela par d’autres acteurs de notre secteur », a déclaré Antoine Arnault, membre du Conseil ­d’Administration de ­LVMH, Directeur général de Berluti, et Président de Loro Piana.

Enfin une sage décision qui protégera les mannequins les plus fragiles. septembre / octobre

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Découvrez la 8e édition des Zooms du Salon de la Photo !

Présidé par le photographe Vincent PEREZ, le jury a choisi ses talents :

Afin d’encourager et de mettre en valeur la profession de photographe, le Salon de la Photo a initié en 2010 « LES ZOOMS », deux prix qui sont décernés, l’un par le public, l’autre par la presse spécialisée photo. Les résultats seront proclamés le 26 septembre 2017.

Charlotte ABRAMOW, présentée par Eric Karsenty, rédacteur en chef du magazine Fisheye Amandine BESACIER, présentée par Gérald Vidamment, rédacteur en chef du magazine ­Compétence Photo Ivana BORIS, présentée par Stéphane Brasca, directeur de la rédaction du magazine de l’air Rudy BOYER, présenté par Yann Garret, rédacteur en chef du magazine Réponses Photo Céline JENTZSCH, présentée par Vincent Trujillo, directeur de la rédaction du magazine Le Monde de la Photo Guillaume LASSUS-DESSUS, présenté par Agnès Grégoire, rédactrice en chef du magazine Photo Reiko NONAKA, présentée par Didier de Faÿs, rédacteur en chef de Photographie.com Cyrille ROBIN, présenté par Renaud Labracherie, rédacteur en chef de Focus Numérique Jeanne TARIS, présentée par Dimitri Beck, directeur de la photo du magazine Polka

Neuf rédacteurs en chef ou directeurs de rédaction de la presse photo ont désigné chacun un photographe professionnel « émergent » (français ou installé en France), un vrai coup de cœur pour un talent encore peu connu ou pas assez reconnu. Une exposition de 10 photos des 2 ­lauréats sera organisée au Salon de la Photo 2017. Ils auront, par ailleurs, l’opportunité de montrer leurs travaux en février 2018 au salon CP+ de Yokohama, partenaire du Salon de la Photo depuis plusieurs années. De même, les 2 gagnants japonais des « Zooms CP+ Editors’ Award et Public Award » de 2017 seront eux aussi exposés au Salon de la Photo à Paris.

Et, nouveauté cette année, les amoureux français et japonais de la photographie pourront ­désormais voter pour désigner les vainqueurs des concours de chacun des deux pays.

Ainsi, la plateforme de vote pour les candidats japonais ouvrira du 1er septembre 2017 jusqu’à mi-octobre.

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Prenez un peu de temps, et beaucoup de plaisir, découvrez, regardez, appréciez le travail de chacun(e) des 9 photographes, puis, pour donner une chance à votre photographe préféré(e) d’avoir son exposition au Salon de la Photo aux côtés des deux lauréats des Zooms Japon CP+/Editors’ Award 2017.

Le rendez-vous en France de tout ce qui fait la photographie pour tous ceux qui en font !

est partenaire du SALON de la PHOTO 2017

A cette occasion, toute l’équipe est heureuse de faire bénéficier d’une entrée demi-tarif à tous les lecteurs qui en feront la demande.

Il vous suffit de cliquer sur l’affiche à gauche et vous serez Automatiquement dirigé vers le site de pré-enregistrement.

Lors de votre inscription, il vous sera demandé le code suivant :

PNNY17 2017 | N° 3 | OPENEYE |245

septembre / octobre

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Le regard d’aujourd’hui sur la photographie

vous remercie et vous donne rendez-vous pour le numéro 4 Le magazine NOVEMBRE/DÉCEMBRE paraîtra aux alentours du 10 Novembre 2017 Vous y ferez d’autres découvertes.

Si vous n’êtes pas encore abonné, n’hésitez pas c’est gratuit!

Pour nous joindre, c’est simple cliquez sur le lien ci-après : https://www.openeye.fr/contact/

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Le regard d’aujourd’hui sur la photographie Est également présent sur :

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