Ônomad, n.Novembre 2021

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Ônomad GLOBAL RESIDENCE

n. Novembre 2021 Dépot légal : ISSN 2681-0360 Kindle : onomad-global residence www.onomad.club +33 782550702 onomadclub@gmail.com

온새미 노마드 (불어/영어판) Le journal mensuel franco-coréen sept-juin

KIM Sun-young Chorégraphe 'Bottari'

le Fardeau National et l'Indice de Citoyenneté

BOTTARI


PARC D’ACCLIMATATION

Il faut montrer ce dont on est fier.

Le Hanbok s'ouvre au monde -Entretien avec Jennifer MalahelOriginaire de la Guadeloupe et actuellement agent territorial spécialisé en école maternelle à Cergy, je suis très imprégnée par la culture coréenne depuis ma découverte des K-dramas en 2010. J'y ai été initiée grâce au drama 'Boys over flowers' introduit alors par ma soeur. J'ai fréquenté également des restaurants coréens parisiens, premièrement Guibine, rue Sainte Anne, et d'autres aux alentours, découvrant avec délices le Budae Tchigae ou le Gopchang jeongol, plats similaires créoles. Par la suite j'ai pu voyager en Corée, découvrir ce si beau pays et ressentir ses différentes richesses. La passion que je porte depuis bientôt 11 ans au “Pays du matin calme” est liée à la culture et la tradition, surtout à celle du Hanbok, l'habit traditionnel coréen dont j'avais aperçu la beauté à travers les dramas historiques. J'ai de suite admiré la beauté de cet habit.

'Place de Séoul' au parc d'acclimatation à Paris- Festival Coréen le 23 octobre 2021 2 Ônomad

Park Noona (Jennifer Malahel, 36 ans)

designer 'Hanbok' robe traditionnelle coréenne Instagram : moonart971


HANBOK A PARIS

S'émanciper d'une féminité stéréotypée et libérer des songecreux les jeunes filles qui vivent à travers la téléréalité.

La Femme 'Botero' Ônomad : Quel tissu avez-vous utilisé pour confectionner votre hanbok ? Jennifer Malahel : Le tissu madras est né au 17e siècle et a été importé par les indiens. Il est bien plus qu'un matériau, il est associé à une histoire, une culture. Ce tissu était fabriqué à partir de fils de bananiers teints mélangé à du coton. Aux Antilles par la colonisation, le tissu s'est peu à peu démocratisé en touchant d'abord les femmes blanches , puis les femmes noires : il était arboré lors de grandes occasions. Porté dans les Antilles et en Guyane, il fait partie de ces nombreux textiles porteurs d'un héritage culturel et qui traversent les époques et les frontières.

- Par A. Rina -

D'autres images, événementielles et festives, de jeunes filles issues du melting-pot multiculturel peuvent devenir sources d'un imaginaire nouveau et de libertés premières. Ainsi, la Chima, jupe longue de hanbok, qui émancipe la fesse et la libère des étroites jupes à l'occidentale, est un vêtement mieux adapté aux mouvements comme à l'environnement. Alors qu'afficher ses seins semble aujourd'hui la réserve glamour des snobs, dans un univers multisexualisé le partage d'images intimes par la foule de classes moyennes massives célèbre en quelque sorte l'arrière du décor. Travaillant à domicile comme à la plage, de jeunes libératrices d'artéfacts intellectuels, instagrammeuses en vidéoconférence, partagent avec joie des images de Venus d'abondance et autres Bonheurs du Grand Sud aux couleurs naturelles et festives. Naît un nouveau langage universel, connecté, en ligne, zoom, tic toc, instagram… Alors qu'elle était dans sa soixante-quatorzième année, Maria Abramovic, après avoir fait tourner 5 mois durant sa performance ‘7 Deaths of Maria Callas’, hommage à la soprano, a conté la beauté d'une chamane qu'elle avait rencontrée et admirée au Brésil, une femme imposante aux hanches voluptueuses, disant d'elle : « J'ai compris une chose fondamentale : le corps parfait n'existe que par ce qu'il irradie de l'intérieur. » Yseult au corps lyrique et Aya Nakamura, la Pop Queen française sont des armes de séduction massive venant du hip-hop. Ces militantes de la séduction fessière font revivre la mémoire passionnée de la salsa brésilienne des années quatre-vingt-dix. La séduction est fesse assumée Botero coloriée au Global Sud.

Ô : Comment avez-vous songé à ce Hanbok revisité ?

Le Madras a fait son apparition aux Antilles lors de l'abolition de l'esclavage en 1848. 'Mes patchworks aux coloris et motifs issus de Guadeloupe s'inspirent du Dancheong, un travail de laque qui en Corée protège les architectures traditionnelles en bois de la pluie, du vent et des parasites : rouges les piliers extérieurs, verts le plafond et l'intérieur de l'avant-toit, colorées de motifs mélangeant les cinq couleurs bleu, blanc, rouge, noir et jaune, les extrémités et les coins' déclare Jennifer.

JM : Lors de mes voyages en Corée du Sud et lors d'événements à Paris, j'ai eu l'occasion d'essayer de très beaux hanboks, j'étais donc enthousiaste à l'idée d'avoir mon propre hanbok en France. A mon retour de voyage, j'ai contacté une styliste Ayden, présentatrice TV afro antillaise qui a sa marque Glam Ethnik mais qui n'est pas familiarisée avec la Corée du Sud. En suivant mes recommandations, Ayden a su confectionner mon hanbok en le modernisant et en incorporant le tissu madras des Antilles, une touche qui rappelle d'où je viens. C'est ainsi que j'ai revisité le hanbok traditionnel. Ô : Quel est l'apport d'autres cultures dans ce tissu ? JM : Le madras est un tissu importé d'Inde dont l'Asie du Sud. Nous avons des indiens chez nous qui nous ont apporté cette richesse : un tissu et certains plats comme 'le colombo'. Il est temps de faire connaître ce tissu. Ô : Quel a été le moteur de votre démarche ? JM : La visite du palais Gyeongbokgoong de Séoul m'a imposée une image splendide de la Corée et les hanboks qui y circulaient étaient magnifiques. Alors j'aimais l'idée de créer mon hanbok avec mes propres couleurs, mais je ne savais pas si je le ferais confectionner à Séoul.

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PARIS

FESTIVALS 'HALLYU' Perspectives 'Global Soft Power' à Paris et Provinces depuis 2006

Cet été, le public arrivé après 10 heures pour voir la performance K-pop a dû faire une à deux heures de queue, soit tout au long de la journée une file constante de 300 à 400 personnes devant l'entrée du centre culturel coréen à Paris et la rue latérale. En dépit des restrictions liées à la pandémie, cela s'est répété chaque jour. Au 20 octobre, Squid Game a établi un nouveau record avec plus de 111 millions de vues dans le monde, et aussi bien au travail que dans les cours de récré les conversations sur ‘le jeu du calmar’ focalisaient l'attention… Jeux, accessoires, produits dérivés ont déferlé. Les 2 et 3 octobre, Netflix France a ouvert une boutique éphémère 'Squid Game' dans un café du deuxième arrondissement : avec initiation à la culture du jeu coréenne dont font partie les désormais très populaires jeu du calmar et dalgona gwacha. Là aussi, l'afflux des fans qui espéraient une entrée immédiate s'est mué en file d'attente de près de cinq heures et quelqu'un semble y avoir été agressé. La police a dû intervenir pour calmer les esprits et renforcer la sécurité. Le terme 'Hallyu' – au départ, critique négative de la popularité de la culture de masse coréenne chez les jeunes Chinois – a été utilisé pour la première fois en 1999. Ce passage, à l'époque transnational, évolue aujourd'hui en phénomène mondial et est assimilé au soft power exercé par les produits culturels coréens. Jusque là, la Corée était essentiellement vue en corrélation géopolitique avec les puissances du monde, étroitement coincée entre Chine et Japon, et jusqu'au début du siècle ce qu'elle

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exportait était une image d'effort industriel plutôt que de réussite culturelle. Le Hallyu améliore nettement le national branding, et promouvoir l'image culturelle de la Corée devient un objectif pour les 'Chaebols', les conglomérats. Ce Hallyu par BTS ou Parasite, Palme d'Or à Cannes et oscarisé, par le succès de drama Netflix tels que Squid Game, contribue aux exportations des produits des marques coréennes. Pas seulement les grandes. La litanie du lifestyle Hansik (la nourriture coréenne), Hangeul (l'alphabet coréen), Hanok (la mçaison traditionnelle coréenne) appellent à venir en Corée pour le tourisme, l'éducation, le travail, mais aussi pour des séjours médicauxtouristiques et des actions d'investissement espérant un retour dans l'hexagone.

seok et Zo In-sung, “Mogadiscio” est basé sur l'histoire vraie des employés des ambassades de Corée du Nord et du Sud essayant d'échapper à la guerre civile à Mogadiscio, la capitale de la Somalie en 1991. Le livre du poisson est un drame historique centré sur l'érudit Jeong Yak-jeon (1758-1816), interprété par l'acteur Seol Kyung-gu ; pour aider les paysans à reconnaître les poissons et connaître en profondeur la vie marine autour de l'île de Heuksan, Jeong écrit un livre sur la biologie marine intitulé Jasaneobo. Parmi les autres longs métrages coréens présentés, citons Otage : Missing Celebrity, Sinkhole, The Medium et Introduction.

Depuis 2006, les nouveaux festivals coréens se multiplient, aussi bien à Paris qu'en province et en seize ans les restaurants coréens ont triplé (on en compte environ 200 dont 120 établis par des Coréens) : événements et lieux deviennent de véritables ambassades de 'soft power' pour la promotion culturelle et la diplomatie, directement entre concitoyens. Aujourd'hui, la Corée s'est imposée comme une puissance culturelle mondiale ‘soft power’. Le Festival du film coréen organisé par l'association FFCP célébrait sa 16e édition cette année, du 26 octobre au 2 novembre 2021 dans les cinémas Publicis de l'avenue des Champs-Élysées. Escape from Mogadiscio du réalisateur Ryu Seung-wan et The Book of Fish de Lee Joon-ik ont été sélectionnés pour ouvrir et clôturer le festival. Mettant en vedette les acteurs Kim Yoon-

Taekwon-do, Jardin d'Acclimatation le 23 octobre 2021


FESTIVALS ‘HANLLYU’

Le Kimchi Festival, organisé depuis 2017 à la Mairie du 15e arrondissement de Paris par l’Association Mes Amis a lancé cette année la coutume 'Kimjang' bien connue des coréens : en Corée, à chaque fin d’automne, une grande quantité de kimchi est préparée pour la longue saison hivernale. Lors du Kimjang, les voisins du quartier se réunissent tous pour faire ensemble du kimchi, partager différents plats et s’amuser. Festival du Kimchi Coréen : le samedi 16 octobre, sur le parvis de la Mairie, de 11h à 16h. Chaque année s'y croisent près de 10 000 visiteurs venus aussi pour les shows gratuits de musique et danse coréennes. Tout au long du festival K-Food 2021, une version locale inédite est organisé par k-foodfan.com Les restaurants participant à l'événement servent des plats exclusifs, spécialement créés pour l'occasion afin de faire découvrir aux convives la richesse de la cuisine coréenne. Cuisiniers et chefs cuisiniers utiliseront des ingrédients typiques provenant de la péninsule coréenne comme le kimchi, le yuzu, l'huile de sésame, l'omija, le gochujang, ainsi que d'autres condiments assez méconnus en France. Voici les restaurants participants : 750g La Table / Le Riz Burger / Zango / Riz Riz / Le compositeur / Solstice / Les nomades / Escudella / Coretta / Terre / Petit-Boutary / Joji / Boca / Singe bleu / L'Antre amis / L'Atelier Ramey / Coucher de soleil / Riv'K / Le Layon / Voyage savoureux / La Javelle / L'Epopée / Terra bar à vins / Burger Shiso

La Corée en Fête 2021 au Jardin d'Acclimatation : cette manifestation parisienne est organisée par l'association des ressortissants coréens en France le samedi 23 octobre. Elle réunit en général environ 7000 visiteurs : spectacle d'arts traditionnels coréens "Tamu Gilnori", K-POP, jeux folkloriques, concours (K-POP, dessin et chant), démonstration de Taekwondo… Du 25 au 28 Octobre, le 2e Festival international du film de danse S.O.U.M a captivé le public du Centre culturel coréen à Paris. Du 10 au 27 Novembre, la septième édition du Festival Corée d’ici, organisé par Young-Ho NAM, prend pour thème la Corée durable et porte son intérêt sur les questions d’environnement, nature et spiritualité. Après une édition 2020 ayant eu lieu exclusivement en ligne, le Festival retrouve le public et sa programmation in situ partage toutes les saveurs, sonorités, formes et mouvements de la culture coréenne en lien avec la cause environnementale. A Montpellier, depuis octobre, sont proposés des ateliers d'initiation à la culture et à l'art coréens.

Kimchi Festival devant la mairie de Paris 15e le 16 octobre 2021 5


FESTIVAL S.O.U.M

BOTTARI par la chorégraphe-danseuse

Une geste radicale à la recherche de la dynamique interne de ce qui devient “trajectoire” réinterprétation 3D d'un art oriental

par Alain a,

sur la base d'une étude de K. Yung

KIM SUN-YOUNG Bottari, désigne un baluchon traditionnel coréen, une sorte de sac réalisé avec un grand carré de tissu. Et de même que le premier cinéma fut de noir et de blanc tissé, de même qu'il fut d'abord muet, ce que trace la geste d'encre de celle qui se prénomme Sun-Young est une calligraphie sans mots, sans poème ni discours — ou alors discours des actes et poème qui bat : l'exemple canonique d'un premier expressionnisme coréen ? un silence moderne. Mais sur quoi ? Que nous disent de l'art, que nous disent de la vie, ces œuvres qui empruntent à plusieurs arts, qui parlent à plusieurs sens, qui conjuguent le temps long à l'éphémère, et se manifestent premièrement en tant que trajectoires ?

QU'EST-CE QU'UNE ŒUVRE D'ART ? De quoi ressort l'actualisation chorégraphique ultracontemporaine d'un art oriental très ancien ? Dans Bottari, une sensualité retenue et une curiosité philosophique proprement coréennes, traversant tous les cadres, met en mouvement ce qui de toujours fut inscription graphique, belle écriture (l'étymologie exacte du mot calli/graphie) et fixation picturale. À tout le moins un artefact intellectuel intéressant. Par la chorégraphie, la scénographie choisie et le profond sens de l'Histoire de sa créatrice, la danseuse Kim SunYoung, l’art oriental si traditionnel qu'est la calligraphie entre en communication avec des spectateurs du XXIe siècle partout dans le monde, au-delà des frontières géographiques, politiques, et culturelles. Cela commence comme un film en encre & blanc, si imprégné de lenteur et monochromie que c'est par une sorte d'imagination illusoire qu'on croira y discerner çà et là quelque couleur… jusqu'à ce que peu à peu, pas à pas, une certaine couleur justement, mais désaturée, se lève, çà et là à la joue, au front, au visage, de l'héroïne (car elles et ils sont héroïnes et héros celles et ceux qui laissent leur trace, n'est-ce pas ?), pareille à la pulsation d'une émotion à fleur de peau, et du sang dans nos cœurs, et de nos vies sous la neige. Car insensiblement, ce que conte Bottari est ce qui s'inscrit à mesure, et profondément, et discrètement, dans nos chairs. Cette théâtralisation effleurée propose une interprétation de la spiritualité même du pays du matin calme où jamais ce qui nous lie aux origines ne se rompt de couleurs par trop d'élan trop vives.

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Kim Sun-young chorégraphe-danseuse DANDANs Artgroup

Ici, la performance théâtrale/corporelle/chorégraphique de 26 minutes et 34 secondes offerte par l’artiste n'entretient a priori aucun rapport ni avec cet art des images accrochées aux parois de cavernes ou aux cimaises de musées et que l'on dit pictural, ni avec la calligraphie – dont on sait qu'elle est dessin mais aussi écriture : rappelons qu'académiquement l'écriture est ce qui distingue la préhistoire de l'histoire –, ni avec le cinématographe, plus tout à fait récent. Mais en ce qu'elle impose aussi bien au sol que de face, horizontalement que verticalement, et que chacune et chacun à son gré le ressente comme pur geste ou bien trace, projection ou mémoire, cette performance semble nous rappeler à nous-même, ainsi qu'au fait que notre vie s'inscrit dans une géographie autant que dans l'histoire, et que nos actes l'écrivent autant qu'ils nous y enserrent (combien peu d'actes pour délier, libérer - mais ici peut-être ?). On suit l'avancée lente d'une femme vers ce baluchon vierge dont elle se saisit et joue et se leste, baluchon qui peu à pas se transforme en oreiller, tampon encré, pinceau, sceau puis fardeau qui pèse, en même temps qu'il farde si on peut dire. Dans un silence scandé par de rares cristallines invitations à la méditation ou métamorphosé en hautes et lentes vagues violoneuses, baroques et cisaillantes.


‘TRAJECTOIRE’ Transgression en 3D perspectives

Ainsi apparaît, se déploie et retransforme le thème du bottari, lourde charge à nos mémoires autant qu'à nos vies, fardeau des pleins et des déliés de nos actes, de nos silences, du temps et, si l'on sait voir, de l'Histoire.

La réalisation immédiate, en public et en musique – un accord unique en ré majeur –, d'empreintes picturales par le pur moyen d'une performance corporelle sensible, l'art contemporain occidental l'a déjà célébrée : c'était le 9 mars 1960 à 22 heures, rue SaintHonoré, à la Galerie internationale d’art contemporain à Paris, la création out of the IKblue des toutes premières anthropométries. Mais de qui et de quoi celles-ci furent-elles la trace ? Les trois jeunes femmes qui de leurs corps nus ont fait offrande de bleu profond aux toiles sont souvent désignées par leurs seuls prénoms et définies comme "de purs pinceaux vivants" par l'artiste qui les mit en œuvre. Lui les dirigeait des gestes et de la voix, et il portait costume devant « bourgeois et femmes du monde » tout aussi bellement habillés. Les Anthropométries d'Yves Klein appartiennent désormais à l'histoire de la peinture, les Bottari de Kim Sun-young n'y entreront sans doute ou peut-être jamais. Cependant l'autonomie c'est elle, l'indépendance c'est elle, la relation à nos vies aussi, et la vraie liberté.

La mise en perspective ainsi proposée par la confrontation entre la trace créée au sol par les pas et les gestes de la danseuse, et celle qui dans le même temps (passée ou future mais présente) se déroule sur le fond de scène, a moins à voir avec la troisième dimension spatiale formalisée en Italie à la Renaissance qu'avec celle recréée (mais qui se veut recherche pure) par l'anglais David Hockney dans ses œuvres de distorsion photographique ou, mieux encore, dans cette merveilleuse avancée vidéo par une allée de sous-bois tandis qu'à l'est et à l'ouest et au sud et au nord de la salle se déploient les mêmes frondaisons, les mêmes ouvertures mais en quatre saisons différentes (The four seasons, Woldgate Woods, Spring 2011, Summer 2010, Autumn 2010, Winter 2010).

Un exemple canonique d'un premier expressionnisme coréen : perspectives 3D à l'encre

La façon dont Kim Sun-young mime sans le copier le geste des grands peintres de la dynastie Joseon se fonde non sur l'objectivation mais sur la communion par l'expression même du corps, comme dirait Merleau-Ponty, et sur la familiarité entre deux réalités. Son mimétisme est donc basé sur une relation immédiate et directe qui s'incorpore la quintessence corporelle et gestuelle de l'art et par là en délivre une compréhension meilleure et profonde. Loin de toute passivité et de tout regard voyeuriste, non présentée comme un objet manipulé, sa performance la fait active autant qu'en méditation, indépendante et chargée de vie, danseuse et diseuse d'elle-même. Artiste, elle exploite ce qui est vu ou perçu – les mouvements dans l'air de sa chorégraphie, les traces qui en demeurent, laissées par l'encre – et transfigure l’art oriental traditionnel, communique des idées, partage des émotions, déroule et délie son histoire pour offrir aux spectateurs la quintessence d'un travail. Il se peut qu'elle ait eu l'intention qu'on réfléchisse plus particulièrement à tel ou tel aspect de l'expérience mais aucun mot ne l'affirmera, car ici c'est par le seul voir et le pur ressentir que lecture nous est donnée. Entre ce qui est montré et ce qui sera vu, ce qui est désigné et ce qu'on éprouvera, par la performance même et les traces mouvantes de l'encre, des aperçus et des gestes et du souffle, par le seul déroulé des choses, le contenu de l'œuvre n'a nul besoin d'explicite. « La danse ? » questionnait Maurice Béjart : « Un minimum d'explication, un minimum d'anecdotes et un maximum de sensations. »

Nous voilà devant les images émouvantes d'une simili-calligraphie en train de naître en 3D spectaculaire en triple perspectives : les mouvements de la danse, le déroulé écran vertical et la vue depuis le ciel. Si l'expression audiovisuelle d'une performance corporelle à laquelle parvient Kim Sun-Young se lie au cours le plus actuel des procédés calligraphiques orientaux, elle est aussi profondément imprégnée de l'art des peintres les plus populaires de la dynastie Choseon, tels que Kim Hong-do ou An Gyeon ou Jang Seong-up.

Réminiscences suspendues… Qu'est-il, ce rouleau de peinture en fond de scène ? La trajectoire encrée qu'un mouvement continu dévoile ? Pas tout de suite. Au tout début le rouleau est vierge, une haute ligne, verticale claire sur fond obscur, la voie du milieu peutêtre, dans l'avancée de laquelle avance comme sur un fil la danseuse : vers le bottari et vers nous. Une fois qu'elle aura tracé son premier chemin au sol, des écritures-sœurs s'élèveront sur le rouleau, lentement, constamment, nous rappelant les ‘Mongumchok’, ces bannières orne­m entales en soie coréenne que l'on sus­ pendait aux yeux des convives et aux pas des danseurs lors des banquets cérémoniels donnés à la cour royale pour célébrer grands et petits événements et relégitimer la dynastie Joseon (1392-1910). Par cette danse sous bannière, c'est le cœur même du roi Sejong qui se voyait transmis. Et en ce XXIe siècle dangereux, Kim Sun-Young le transmet toujours, dans une modernité renouvellée par un lent dévidement qui n'a rien à envier au scrolling continu de nos écrans numériques.

Danse Mongumchok

2D vers 3D : Reverspective, peinture de l’artiste anglais Patrick Hughes. Art à un habile jeu de perspectives, la peinture entre en mouvement sous nos yeux ou plutôt nous entrons en elle tandis que nous nous déplaçons devant elle. Donnant l'impression de s'y mouvoir. =>page 8

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BOTTARI <=page 7 Minamidera, au village de Naoshima, Japon : là, les maisons traditionnelles ont fusionné avec des installations d'art contemporain. Et dans une architecture de Tanae Ando, le regard centré sur le dehors du visiteur se tourne insensiblement vers l'intime sous une très lente montée de lumière orchestrée par l'Américain James

gens plus jeunes, la trentaine en général. Avant le millénaire, alors que les riches touristes chinois se précipitaient à Paris, l'introduction dans le pays de produits français de luxe par des étudiants chinois en France aidait ceuxci à subvenir aux coûts européens de la vie. Ils récupéraient ainsi leurs frais de voyage et d'hébergement et parfois plus encore…

Turrell. De l'extérieur vers l'intérieur.

Bottari : surprise, commerce & contrebande Dans les années soixante-dix et 80, le ‘Bottari’ désignait à la fois l'assortiment, le colis et la pratique usitée des étudiants coréens qui ramenaient au pays parfums et autres emblèmes du luxe français afin de les vendre avec profit à leurs compatriotes. Ce commerce perdura jusqu'à la loi libéralisant les voyages dans les années 90. Depuis 2010 le prestige s'inverse. Les cosmétiques coréens sont le nec plus ultra et on appelle ‘Bottari’ les sets cadeaux de produits de beauté made in Seoul et popularisés par les vagues K-pop ou K-drama. Les infinies possibilités d'achat et vente en ligne amplifient le phénomène. La mémoire entrepreneuriale des colis ‘Bottari’ est longue. Au tout début des années soixantedix, on connaissait l'Ajumma des importateurs Namdaemun qui achetaient et vendaient des marchandises provenant des États-Unis. Nombre de femmes d'affaires s'adonnaient à ce commerce et y gagnaient beaucoup. Elles et ils mobilisaient les Coréens américains pour faire passer en contrebande produits alimentaires (jambon…), médi­caments, produits électroniques… Le made in USA était alors au plus haut. Dans la décennie 90 apparurent les marchands de Bottari, ramenant par bateau produits agricoles et halieutiques chinois. Lors de la crise financière, les chômeurs partis à l'étranger remplissaient au retour leurs valises d'objets à l'unité, si minimes soient-ils, tels que des coupe-ongles. Quand les choses s'arrangèrent, et alors que les produits coréens devenaient populaires en Chine avec la vague Hallyu des années 2000, le marché de gros de vêtements de Dongdaemun devint La Mecque des achats chinois. Depuis lors le trafic décroit : de plus en plus de produits dits coréens sont fabriqués directement par des usines chinoises. Dans l'autre sens, les produits de l'agriculture ou de la pêche chinoise ne rapportent plus grand-chose. Le nombre des ressortissants coréens voyageant vers et depuis la Chine n'a cessé de diminuer, et en fait depuis le Covid-19, les Coréens ne sont pas autorisés à entrer dans le pays. La plupart des ‘Bottari’ marchands coréens encore actifs sont des personnes âgées qui font ce qu'elles faisaient depuis des décennies. Ce type de commerce en marge des voyages, cycles d'études ou migrations, a toujours existé et existe toujours dans de nombreux pays. En Chine, on l'appelle Tai Gong, et il est le fait de

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‘Bottari’, chorégraphie de l'artiste Kim Sun-young Avec l'effondrement de la dynastie Joseon, les 208 mesures qui mettent fin à la société confucéenne coréenne traditionnelle, et l'annexion de la Corée par le Japon, le bottari est très tôt, et plus ou moins secrètement, devenu le symbole du lourd fardeau national. Il s'est mis à contenir l'histoire même de la tragédie mais aussi un élan absolu, et un devoir, fut-il désespéré, d'indépendance. Hélas, avec le traité de 1945 le baluchon est comme passé d'une épaule à l'autre, d'une tragédie à l'autre, des envahissements à la déchirure. Fatalement, par la guerre des deux Corées qui pourtant étaient une, le bottari porte une fêlure traversant le pays, et chaque famille, et chaque cœur. Autre et nouveau fardeau que celui du sort à supporter la survie, que celui de la lutte dans la vie féroce, que celui des départs et de pertes sans retour, que celui d'un carré de tissu qui ne cèle presque rien. Ce presque rien qui reste, ce si peu à manger et qui est lourd fardeau, seuls les Coréennes et Coréens le pressentent, les étrangers ne connaissent pas, eux ne voient que le bagage quand pour nous, c'est une évidence porteuse de racines historiques. Tous les Coréens, du pays ou de la diaspora, interprètent d'emblée le bottari comme ‘faim nationale et lourd fardeau’. En cela, la trajectoire performance de Kim Sunyoung offre aux Coréens de la communauté diasporique de France de relier l'histoire de leur propre vie à la vie de tous dans l'Histoire. Et à tous, de découvrir un genre artistique nouveau, moderne, dansé, médité, qui s'affranchit du plan pictural, et dont le noir et blanc est aussi encre et chair.

Bojagi

Bottari et Bojagi Bottari est un mot coréen qui désigne un petit colis enveloppé de tissu. Bo ( 褓 ) est un carré de tissu destiné à envelopper ou couvrir des choses. En se méta­ morphosant en foulard, large et long d'un bras en général, il devient Bojagi. On l'emploie aujourd'hui principalement pour emballer un cadeau, ou de la nourriture, ou un couple de canards de bois sculpté garants du bonheur d'un mariage, ou des objets très personnels à l'occasion d'un déménagement, d'un voyage. C'est un bagage respectueux de l'environnement, car léger et minimal il ne gaspille pas de ressources et est même recyclable. Venu du fond des âges et propice aux temps modernes, utilisé quotidiennement dans toutes les strates de la société, inspirant les stylistes coréens et étrangers - on en a aperçu dans des défilés haute couture, un célèbre designer coréen-américain en a tant vendu en tant que sac à main que sa popularité a crû en flèche –, détourné par des célébrités, récupéré par des entreprises, le bojagi emballe et porte chance. Sous la dynastie Joseon, le mot fortune lui était associé : on était assuré alors envelopper la bonne fortune. En particulier, le SuBo utilisé pour les mariages portait un motif symbolisant des vœux de bonne chance et était vu non comme un simple emballage mais comme l'enveloppe même du cœur. Vieille habitude de l'étiquette coréenne qui traite chacun avec sincérité et chaque chose avec respect, de la plus humble à la plus haute. L’artiste Kim Soo-ja, assise dans un camion sur une pile de Bottari Truck-Migrateurs 2007 alors qu'elle se déplace de la périphérie du sudest de la France vers le centre. Elle a parcouru les sites historiques de Paris dans un vieux camion chargé de sacs de tissus et de vieux vêtements récupérés auprès des immigrés en France. Ces vieux vêtements et colis collectés représentent les différentes ethnies et nationalités rencontrées. Son point de départ, la cathédrale Saint-Bernard, c'est là où des immigrés clandestins se sont enchaînés en 1996, un site porteur de l'histoire de résistance des immigrés. L'appellation « petit commerce de colis Bottari » ne doit pas faire illusion : car vendre des marchandises en franchise de droits à une autre personne constitue une infraction à la Loi sur les douanes. Faire entrer ces marchandises dans le pays par une personne ou une autre est également un crime de contrebande. En distribuant des produits sans avoir payé aucune taxe, on nuit aux entreprises régulières d'importation et d'exportation. Une personne qui profite de ses voyages entre tel autre pays (la Chine ou le Japon, le Vietnam comme la Russie, la France bien sûr…) et la Corée pour revendre des produits achetés dans des boutiques hors taxes, etc. ou pour apporter des produits de ce pays en Corée, est immédiatement en infraction. Les marchands chinois de Bottari ou Tai Gong de nationalité coréenne partent souvent des ports d'Incheon, Pyeongtaek et Dangjin. Il est dit qu'une forte proportion de revendeurs de sacs voyageant à destination et en provenance du Japon est basée à Busan. Juste avant la pandémie, alors que le nombre d'entrepreneurs en commerce de sacs chinois augmentait, le mot Dai Gong, qui les désigne, a reçu une attention particulière de la part des autorités.


LOS ANGELES 1992

Défense 'Korea town' contre les émeutes noires à Los Angeles

L'histoire réelle et tragique derrière « Les Coréens du Toit de Los Angeles» que vous avez peut-être vu. Les «coréens sur les toits» sont majoritairement propriétaires de magasins de se plonger dans l'histoire du soulèvement de 1992 à L.A. en prenant les armes.

Les propriétaires de magasins coréens défendent leur propriété lorsque des coups de feu éclatent à Koreatown à Los Angeles en 1992 lorsque des émeutes et des pillages ont éclaté après l'acquittement de quatre officiers blancs du département de police de Los Angeles après avoir brutalement battu l'automobiliste noir Rodney King. À la suite des manifestations contre le racisme à travers le pays, vous avez peut-être vu des membres de la famille et des amis pro-armes partager des articles et des mèmes sur les «Coréens sur les toits». «Nous devrions tous être prêts à faire notre devoir en tant que citoyens américains et, lorsque le devoir l’appelle, chacun de nous devrait embrasser notre coréen intérieur sur les toits», a déclaré un article sur Town Hall (Par Brittany Wong), quelques jours après que des manifestations pour la plupart pacifiques contre la brutalité policière soient devenues chaotiques et aboutissaient au chaos. pillage dans de nombreuses villes aux États-Unis Etant donné que certains groupes armés du deuxième

amendement se sont présentés pour rencontrer les manifestants de Black Lives Matter, c'est certainement l'un des moments les plus troublants où ils ont été évoqués. Sans aucune influence politique ni pouvoir dans la ville, Koreatown n'a pas été protégée et a été laissée en feu car ce n'était pas une priorité pour les politiciens de la ville et le LAPD. Les troubles qui ont duré près d'une semaine à Los Angeles au printemps 1992 ont fait plus de 60 morts et plus de 1 000 blessés, et ont causé des dommages estimés à 1 milliard de dollars, dont la moitié environ a été causée par des entreprises coréennes. Mais ils ont pris les armes parce que le LAPD avait, d'après les Coréens, «nous laisser brûler». Alors que les émeutes et les pillages se propagent, les rues entre Koreatown et les riches quartiers blancs ont été bloquées par la police, avec des lignes de défense officielles mises en place autour de villes en grande partie blanches. Trois décennies après ces Coréens sur les toits montre la relation compliquée et injuste de l’Amérique avec les deux groupes minoritaires puisqu'ils ne sont pas riches et blancs. Les manifestations contre la mort de Floyd, Breonna Taylor, Ahmaud Arbery et d’innombrables autres se poursuivent, il est réconfortant de voir d’autres images d’Américains asiatiques - y compris de nombreux Coréens - aux côtés des Noirs américains. YOUTUBE : Korean store owners defend their business during the 1992 LA riots. 9


FESTIVAL S.O.U.M

Chi Hyo-won

- Interviews avec -

Paolo Tosini, organisateur et

Chi Hyo-won, coordinateur général 3e Festival International de Danse S.O.U.M. en mai 2022 à Paris au sens du moderniste coréen à Paris suite à 2e festival à Paris du 25 à 28 octobre 2021. A l'avenir, d’après Paolo Tosini, président de l’association S.O.U.M. : «Il est prévu que S.O.U.M devienne un lieu d'échange entre coréens et français, et de plus, danseurs coréens et européens, et nous prévoyons de le développer en un lieu de danse non seulement en France mais aussi en Europe et en Corée».

La route de ‘Coréanisme’ à la globalisation du 21ème siècle. Parasite du réalisateur Bong Joon-ho, qui a remporté le trophée Oscar, suivi par l'actrice Youn Yuh-jung de ‘Minari’ en 2021 et la fièvre K-pop… Le souffle ‘Soum’ (en coréen) de l'ExtrêmeOrient balaie non seulement la France mais aussi le monde. Le Soft power qui illumine la soirée événementielle du Centre Culturel Coréen à Paris. Il proposait un spectacle artistique mêlant danse traditionnelle et moderne. Ce dernier est organisé par l'Association Spectacle Of Unlimited Movements (SOUM), qui sert à promouvoir les artistes coréens en France et en Europe. Paolo Tosini, un Italien qui dirige actuellement The Central Aparthotel à Luxembourg, est arrivé en France il y a 10 ans. Ônomad : quelle était une motivation de créer cette association S.O.U.M ? Paolo Tosini : Arrivé à Paris il y a 10 ans après mes études d’architecte à Venise, depuis 2 ans en tant que manager de appartementhôtel à Luxembourg, je suis tombé très amoureux de l'art et la culture coréen, qui remonte sur sa longue histoire de 5,000 ans. Mon premier colocataire, une artiste

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coréenne, m'a fait découvrir, de manière assez privilégiées, ses coutumes et l’alentour des artistes variés coréens de tradition et de modernité. Par la suite ma copine française m’a introduit d’expérimenter le monde de danse et de langage universel corporel et musique et artistique, un nouveau centre culturel et artéfacts intellectuels de Paris Nord. Je me suis rapidement intéressé aux comportements, attitudes et valeurs spécifiques de ce pays lointain. Suite à l’ouverture de cérémonie du 25 octobre au Centre Culturel Coréen à Pairs, les spectacles sont diffusés sur www.festivalsoum. com du 26 octobre au 25 novembre. Le Festival International de Danse S.O.U.M. est organisé par l’association S.O.U.M. en partenariat avec Korea Dance Abroad afin de présenter au public français et européen chaque année, à travers une résidence artistique et des spectacles, divers chorégraphes coréens et français de talent. En raison de la situation sanitaire, les résidences artistiques 1er et 2e festivals sont reportées à une prochaine édition 3e 2022. Ces résidences bénéfices d’avoir les spectacles d’origine des artistes coréens de La Corée et en plus d’avoir des spectacles créés en cours de résidence en France.


Festival International de la Danse Coréenne

'Soum' est le Soufflet de l'Âme Coréen

"Übermensch"

de la Melancholy Dance Company

Ônomad : autres occasions avec La Corée ? Paolo Tosini : Je séjournais en Corée pendant un mois et demi total en plusieurs reprises et surtout, la ville royale de Gyeongju m’était si impressionnant par les tumulus des rois. Le groupe ‘Oulime’ des musiciens des instruments traditionnels et modernes de La Corée et leurs membres musiciens et divers artistes de multicultures occidentales et orientales m’ont encourageaient d’évoluer et contrétiser mes aspirations de créer une base d’organiser les festivals de danses S.O.U.M. Une source quitessentielle. Discours et interviews des chorégraphes coréens sont suivis d’une représentation en live de danse traditionnelle Unplugged Bodies coréenne par Lee Sun-A, « Improvisation sur Chim-HyangKim Kyoung Shin Mou ».
Projection en avant-première d’extraits tirés de deux des spectacles diffusés en ligne ultérieurement : Il a été tenté d'introduire des danseurs coréens en France et d'introduire des danseurs français en Corée grâce à une collaboration entre les deux pays, mais en raison de la situation du Covid-19 dans les épisodes 1 et 2, il est regrettable que les œuvres des danseurs coréens ne puissent être que projeté en ligne. Cependant, à partir de 2022, les deux pays tenteront de collaborer plus activement, et à travers diverses auditions de danseurs français, les œuvres de chorégraphes français seront également introduites en Melancholy Dance company Cheol-In Jeong Corée. Ônomad : Chargé de communications entre deux pays, le rôle d’intermédaire est essentiel surtout pour organiser les festivals comme initiatives en la Corée et la France, et en Europe. Quelle est vos activtés en France et en Europe ? Chi Hyowon: Résidant en France depuis 15 ans et actuellement je collabore avec plusieurs compagnies dont la Philharmonie Luxembourg. Je suis très satisfait d’avoir les opportunités de contribuer ma carrière musicien à cet événementiel à l’échelle europenne en réalisant que notre culture, les TV dramas et les films, bien-entendu K-POP sont leaders de la mode européenne et surtout aux Z-générations.

Jubin Company Jubin Kim

Festival International de la danse S.O.U.M. Ônomad : Quels sont les événements qui vous ont inspiré pour développer les spectacles coréens en France et en Europe ? Paolo Tosini : Ma fréquentation au festival « Printemps Coréen » de Nantes était vraies sources d’inspiration pour avoir une motivation concrète et stimuler les développer à l’échelle européenne. Ces événements de Nantes étaient libres d’avoir un accès de rencontrer les artistes de divers domaines et découvrir leurs diversités culturelles et encore une différence décallée de tradition et de modernité. Souvent une dualité et la mixte contemporéneité – occidentale et orientale. C’était de vraies sources d’organiser les artistes de différents terrains. L’art français était une initiative, phare de lumière de l’art du monde depuis le début du 20e siècle et l’art contemporain de La Corée est relativement silencieux ayant une histoire de plus de 5,000 ans qui impose une autre dimension historique et tradionnelle sans compter notre ère de l’art contemporain. C’est une impression de référence historique de façon péculière à l’ironie de garder une valeur d’originalité du pays. Cette authenticité et richesse culturelle m’a encouragé d’organiser les événements de danses internationales coréennes puisque l’espace est libre à tous les acteurs d’exprimer leur langage universel via les danses, spectacles corporels, musiques de divers races et nations aux jeux de l’art occidental et oriental. - propos recuillis par l’équipe ‘Ô’.

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FARDEAU NATIONAL

'OPERATION MIRACLE' EVACUATION DE L'AFGHANISTAN

Comme ce fut l'Evacuation 'Opération Miracle' en Afghanistan en août, la nouvelle du retrait américain a déclenché un grand exode. Au moment où les troupes américaines ont atteint Hungnam, un port de Corée du Nord pendant la guerre de 2 Corées, des foules de personnes étaient déjà arrivées au port, espérant fuir la violence alors que les troupes chinoises, combattant aux côtés des forces du Nord, se rapprochaient. Les Américains décident de secourir le plus de réfugiés possible, larguant armes et autres cargaisons pour faire de la place sur les 190 navires dépêchés pour évacuer les soldats. L'opération est devenue connue sous le nom de « Miracle de Noël » et, selon certaines estimations, il s'agissait de la plus grande évacuation de réfugiés civils en temps de guerre de l'histoire américaine jusqu'en Afghanistan. Les Sud-Coréens plus âgés citent l'évacuation de Hungnam port par l'alliance avec les ÉtatsUnis, forgée pendant la guerre. Lorsque la Corée du Sud a transporté par avion 390 Afghans en août sa décision a été forcée en partie par ce que l'armée américaine a fait à Hungnam.

Sauvetage d'urgence pour secourir les aides afghanes - des personnes qui travaillaient pour les troupes sudcoréennes stationnées en Afghanistan et les membres de leur famille.

'Miracle de Noël' Evacuation de Hungnam, un port nordcoréen, lors d'une opération navale par les États-Unis en décembre 1950.

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Le retrait des troupes américaines d'Afghanistan s'est officiellement achevé le 1er septembre. Par les attentats suicides de l'Etat islamique et attaques à la roquette sur l'aéroport de Kaboul, si l'opération n'avait qu'un jour ou deux de retard, la sécurité n'aurait pas été garantie. 390 personnes, le premier sauvetage à grande échelle d'une zone de conflit de l'histoire coréenne. Le personnel de l'ambassade coréen en Afghanistan et le groupe de travail spécial du ministère de la Défense nationale, qui ont d'abord été déployés à l'aéroport de Kaboul, ont réussi à faire venir 365 assistants à l'aéroport de Kaboul dans l'après-midi du 25 avec l'aide des forces américaines et amies locales. L'unité C-130J 1 avec 190 personnes et l'unité 2 avec 175 personnes sont arrivées à Islamabad le même jour. La deuxième étape consiste à transporter des Afghans au Pakistan en envoyant deux C-130J à Kaboul, en Afghanistan, ce qui peut éviter d'éventuelles attaques des talibans, comme des missiles sol-air. La première étape s'est déroulée avec succès, mais la deuxième étape a rencontré un problème : les collaborateurs ne pouvaient pas entrer dans l'aéroport. Avec l'aide des troupes américaines, il a fallu une journée entière pour secourir six bus, établir deux points de rendezvous près de l'aéroport de Kaboul et faire monter tous les collaborateurs dans le bus via un réseau de contacts d'urgence.

Il ne reste plus qu'à entrer dans l'aéroport. Cependant, les talibans de garde à l'extérieur de l'aéroport sont intervenus. Un collaborateur a été battu alors que les talibans montaient dans le bus et menaçaient. Ce que les talibans ont contesté, c'est que les certificats délivrés aux collaborateurs par notre ministère des Affaires étrangères étaient des «copies».Le temps que les collaborateurs ont été piégés à l'intérieur du bus était de 14 à 15 heures. En fin de compte, le conseiller Kim est sorti en personne avec le certificat « original », et ce n'est qu'alors que les talibans ont lâché le bus. Six bus sont entrés dans l'aéroport après être restés debout toute la nuit. Après de nombreux rebondissements, 364 collaborateurs du bus sont arrivés à l'aéroport, et le matin du 25 août, ils sont montés à bord de deux avions de transport aérien C-130J et se sont rendus à l'aéroport d'Islamabad, au Pakistan. 26 collaborateurs arrivés seuls à l'aéroport de Kaboul étaient déjà arrivés au Pakistan. La plupart des collaborateurs sont des familles, et il y a beaucoup de jeunes enfants, nous avons donc décidé de les mettre sur un seul transporteur autant que possible. Avec 377 collaborateurs et environ 40 membres d'équipage, militaires et personnels du ministère des Affaires étrangères à bord, l'avion de transport était plein sans interruption. Après le premier transport le 26 août, l'opération Miracle s'est terminée avec succès et les 13 collaborateurs restants sont arrivés en Corée le 27 août. Choi Jong-moon, 2e vice-ministre des Affaires étrangères, ancien ambassadeur en France, attire l'attention car on sait qu'il a récemment supervisé le transfert de collaborateurs afghans en Corée. Le vice-ministre Choi a déclaré : « Nous avons décidé d'accepter la politique en Corée en tenant compte de notre responsabilité morale pour la situation grave à laquelle nos collègues sont confrontés, de notre responsabilité en tant que membre de la communauté internationale et de notre statut international en tant que leader avancé des droits de l'homme. ." L'armée américaine a évacué 91 000 personnes de Hungnam, un port nord-coréen, lors d'une opération navale dirigée par les États-Unis en décembre 1950. Selon certaines estimations, il s'agissait de la plus grande évacuation de réfugiés en temps de guerre de l'histoire américaine jusqu'en Afghanistan. Au milieu des scènes chaotiques de l'aéroport afghan, les Sud-coréens pensaient à leurs parents et à la même situation de vie ou de mort qu'ils avaient vécue à Hungnam. La nation avait vécu une expérience de guerre tout aussi traumatisante. Un fardeau national.


SOFT POWER

Manifestations des Chinois à Paris Lutte pour l’unité chinoise, mais loin de l'intégration des citoyens à Paris. Le 1er juin 2010, une bagarre entre un Chinois et un groupe de jeunes du quartier de Belleville déclenche la première manifestation communautaire. Ce soir-là, suite au vol d’un sac lors d’un mariage, A-Wu, un jeune Chinois, tire au pistolet sur les agresseurs. Il est immédiatement arrêté par la police, arrestation qui provoque l’indignation de la communauté. Pendant la nuit, des milliers d’appels demandent de 'sauver notre héros A-Wu'. L'association Huiji, qui avait été fondée en 2003 suite au mouvement des sans-papiers chinois en grande précarité, et les commerçants de Belleville lancent une pétition. Le 9 juin, dans Nouvelle Europe, journal financé par le gouvernement chinois, un reportage annonce le projet d’une manifestation le 20 juin pour défendre les droits des immigrés chinois. Deux approches se confrontent. Côté communauté, on considère les agressions à Belleville comme un problème dû à la ségrégation urbaine et à l’échec du vivre ensemble : on prépare donc la manifestation avec l’ensemble des associations de Belleville en se liant à des ONG françaises antiracistes, maghrébines et musulmanes. Mais les associations de commerçants chinois, représentées par l’ARCF et soutenues par l’ambassade de Chine, confient à P. C., avocat français et président d’une association bellevilloise, le soin de déposer la demande de manifestation à la préfecture et de s’occuper de la procédure administrative. Pour ce dernier, opposé à la gauche et peu favorable aux sans papiers, la manifestation doit “être apolitique”. Du même coup, il exclut Huiji de l’organisation. Malgré le slogan « Fan baoli, yao anquan ; Zhongguoren, Yao Tuanjie ! (Non à la violence, Oui à la sécurité. Chinois, soyons unis !), des provocations en fin de la manifestation seront inévitables. (Par Ya-Han Chuang en 2013). Quand l'inégalité semble naturelle, la citoyenneté est sans doute le triomphe de la moralité et de la dignité. Les dizaines de milliers d'immigrés chinois ayant un statut légal ou illégal rêveraient – comme d'autres immigrants illégaux sans papier – d'utiliser leur nombre et le slogan <traitement d'inégalité et racisme antiChinois> comme une arme afin d'appeller à des régularisations accélérées… pour les Chinois, à travers des manifestations qui n'ont ni les moyens ni le droit de faire pression sur la Préfecture et l'institution. À Narva, en Estonie, seulement 4% de la population parle estonien. Vu de Moscou, les autres 96 %, en Estonie depuis des générations, ont tourné le dos à la Russie post-soviétique. Cette majorité « russophone », constituée de familles d'ex-soldats de l'armée soviétique qui ne sont pas retournées en Russie après

l'indépendance de l'Estonie, est à la fois interdite d'utiliser la langue russe dans l'espace politique où autant la citoyenneté estonienne ne semble pas garantir. Cet exemple nous enseigne la réalité suivante : aux yeux de l'autorité estonienne, même si les russopnones de 96% de la population ont beau considérer Narva comme leur foyer et chantenet en russe, les citoyens ne vivent pas tous en Estonie ou ils parlent la langue officielle. Le maire de Narva, qui a été élu avec 46 % des voix des citoyens de sa ville, a persisté à pénaliser ceux qui n'utilisent pas ou ne connaissent pas la langue officielle. Pour la même raison, le maire de Riga, capitale de la Lettonie les russophones qui ne parlent pas la langue officielle sur Facebook par des citoyens qui ne connaissent pas la langue officielle. (Par Dimitry Kochenov). Bien que le monde soit supposé d'être façonné depuis toujours la vérité juridique ne recouvre jamais complètement la réalité sociale. Ces deux exemples, quoique de nature et d'ampleur très différente, Narva est clairement un exemple extrême, disent une seule vérité juridique. Seuls les vrais citoyens ont accès à l'égalité, l'éducation, la liberté et la protection sociale.

une image d'assimilation réussie. La préfecture de police et l’institution salueront le message et souligneront la reconnaissance acquise. Alors que le coronavirus bouleverse la vie américaine, les Sino-Américains font face à une double menace. Non seulement ils luttent pour éviter le virus, mais ils se retrouvent aux prises avec un racisme croissant, lequel prend la forme d'attaques verbales et physiques. D'autres Américains dont les familles sont originaires de Corée, du Vietnam, des Philippines, etc. sont eux aussi confrontés à des menaces, qui de plus les indifférencient. Beaucoup à travers le pays ont déclaré avoir peur. En 2020, parlant du « virus chinois », Trump incitait à des attaques tandis qu'en 2001 le président George W. Bush savait appeler à la tolérance envers les musulmans.

Les Outils 'Soft PowerMasks'

La Corée du Sud et le Taiwan dans le contexte de la pandémie de Covid-19

* * * Le 31 mai 2011, une nouvelle agression a lieu à Belleville lors d’un mariage. En combattant les agresseurs, le fils d’un restaurateur est roué de coups et tombe dans le coma. Instantanément tout comme en 2010, les internautes du forum Huarenjie (journal chinois) se mobilisent et appellent à une autre manifestation contre l’insécurité à Belleville. L’Association des Jeunes Chinois de France (AJCF) composée par la deuxième génération d’immigrés chinois et travaillant et l’Association des commerçants bellevillois (ACPC), ainsi que plusieurs associations de commerçants indépendants organise le scénario d'une manifestation programmée pour le 19 juin 2011 et dont le slogan fétiche est : « Liberté, oui ! Égalité, oui ! Fraternité, oui ! Et …Sécurité ! ». Rhétorique qui récupère les valeurs républicaines afin d’assimiler la sécurité à un droit fondamental des… citoyens. Lors de cette manifestation, tandis que les drapeaux chinois sont invisibles, le tricolore (10 000 drapeaux français commandés par l'ACPC) est omniprésent. Cette manifestation qui laisse dans l'ombre le rouge communautaire, arbore

Le Covid Resilience Ranking de Bloomberg a en 2020 fait régulièrement apparaître la Corée du Sud et Taiwan parmi les 15 premières nations pour leur efficacité face à la pandémie. Le gouvernement coréen, ainsi qu'une trentaine laboratoires pharmaceutiques accrédités et de firmes sud-coréennes, ont fourni un énorme effort de production de kits de dépistage et d'équipements sanitaires, exportés avec une grande largesse notamment vers les États-Unis. L'État coréen a par ailleurs fait un geste spectaculaire en expédiant un million de masques aux vétérans des 22 pays qui avaient envoyé des combattants lors de la guerre de Corée (1950-1953). Le 25 juin, lors de la cérémonie de commémoration qui se tenait au monument aux anciens combattants de la guerre près du Pont Marie à Paris, M. Patrick Beaudouin, président de l'association nationale des anciens des forces françaises de l'ONU en Corée, a remercié la Corée du Sud pour les 100 000 masques reçus en 2020 et en 2021 au profit des anciens du Bataillon français en Corée. (Ônomad, septembre 2021) Taiwan, peu touché par la pandémie, deuxième producteur mondial derrière la Chine, a lui aussi pratiqué 'la diplomatie du masque', expédiant plusieurs millions de masques, à titre de don, notamment vers l'Europe. (Par l'équipe Ô)

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L'INDICE DE CITOYENNETE

La Citoyenneté, la mesure dans laquelle votre pays peut vous tirer d'affaire à l'étranger. Par K.Yung

Korea

À quel point est-il utile d'avoir quelque chose en main en cas de problème à l'étranger, où « situation difficile » peut aller de relativement insignifiante (comme la perte de votre passeport à cause d'un vol à la tire dans un train) à potentiellement mortelle (une guerre civile soudaine ou des tremblements de terre) ? Il existe de nombreux facteurs à prendre en compte pour mesurer l'utilité de l'indice pour une citoyenneté particulière. C'est facile à mesurer lorsque vous êtes en difficulté à une échelle autre qu'une catastrophe : c'est seulement nécessaire pour une assistance consulaire générale comme obtenir un passeport de remplacement d'urgence ou valider un acte de naissance sans quitter le pays. Cependant, il est naturel que le nombre d'ambassades et de consulats occupe une large part dans l'indice de citoyenneté.

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J.F.K. a prononcé ses mots célèbres, "ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays." – – un appel pour que le public fasse ce qui est juste pour le bien le plus grand.

L'été dernier, de retour à Paris après avoir effectué un voyage en Grèce avec un Pakistanais, résident aux Émirats arabes unis, j'ai reçu un appel tardif. Mon compagnon me disait : « Grâce au passeport d'Antigua & Barbuda acquéré par l'investissement, j'ai pu entrer et sortir librement de Grèce, et obtenu le droit de voyager sans visa vers les pays européens. Cependant, sur le chemin de l'aéroport d'Athènes j'ai perdu la pochette renfermant mes deux passeports. Heureusement, j'avais une carte de crédit sur moi. Le problème est ce que j'ai découvert le lendemain : le seul endroit en Europe susceptible de délivrer de façon urgente un passeport Antigua & Barbuda sans visa est Londres, impossible de le réémettre par téléphone ou identification en ligne. Après m'être rendu à l'ambassade du Pakistan à Athènes, y avoir demandé et m'être vu délivrer un passeport d'urgence, il m'a fallu un mois entier pour récupérer un visa des Émirats arabes unis, portant la mention "Visiteur" alors que j'avais justifié de tous documents de résidence et familiaux. » Un mois pour un visa sur un nouveau passeport d'urgence afin de pouvoir rentrer dans son pays de résidence. Un mois à payer l'hôtel dans le centre d'Athènes. Considérez l'étendue des services consulaires mondiaux d'un pays. Elle est entièrement quantifiable, comme décrit ci-dessus. Mais à l'extrémité la plus conséquente du spectre, les mesures objectives deviennent insaisissables. Dans certains pays, tous les efforts seront déployés pour s'assurer qu'une seule personne sera sauvée. D'autres pays n'agissent au contraire que lorsqu'un nombre important de citoyens sont coincés au même endroit. De plus, même le même pays peut agir différemment à différents moments dans la même situation. Il n'existe pas de règles strictes pour prédire comment un pays particulier se comportera lorsqu'une puce tombe en panne. Les décisions concernant les opérations d'évacuation ou de sauvetage, par exemple, sont généralement prises au cas par cas. En se basant sur des cas plus anciens, souvent au regard de considérations politiques et de relations publiques. Dans beaucoup de situations concrètes, nous n'avons pas d'autre choix que de nous appuyer sur des anecdotes pour évaluer l'Indice d'une citoyenneté donnée.


L'INDICE DE CITOYENNETE Quantification

Selon le groupe de réflexion australien, l'indice de diplomatie mondiale de la Chine en 2019 place le pays au premier rang – relégant les États-Unis pour la première fois à la deuxième place. Le principe Pareto semble s'appliquer au champ diplomatique du monde. Dans le Global Diplomacy Index, qui suit les missions diplomatiques de 61 pays, les dix premiers ont plus de consulats et d'ambassades que le reste des pays réunis. Bien sûr, l'index ne comprend que 61 pays sur 194, mais il y a une raison pour laquelle tous n'y figurent pas : ce sont généralement de petits pays avec une couverture consulaire très limitée. En revanche, pour les trois premiers pays du classement – la Chine, les États-Unis et la France – on peut trouver une mission pratiquement n'importe où dans le monde. Les onze premiers pays ont plus de missions que les chiffres nationaux. La couverture mondiale des services consulaires d'un pays donné est fonction de la taille de sa population et de sa richesse. Vous êtes plus susceptible de bénéficier de services consulaires si vous venez d'un pays à très haute population (par exemple la Chine), d'un pays très riche (Suisse) ou d'un pays qui jouit des deux à la fois (richesse et nombre, les États-Unis).

J'en ai ras le bol... ma nationalité, je suis bloquée à l'étranger!

Les avant-postes diplomatiques de la France dans le monde

Cependant, pour les urgences de nature plus catastrophique, le service consulaire n'est pas un indicateur très utile de la probabilité que votre pays d'origine vous sauve.

La propension d'un pays à soutenir ce type d'aide d'urgence demeure fonction de sa taille et de sa richesse, mais aussi de facteurs qualitatifs tels que ses valeurs culturelles, les précédents historiques et l'engagement envers des partenaires stratégiques. Étant donné que ce ne sont pas là des facteurs quantifiables, on ne saurait vous donner un classement significatif situant vos chances de vous sauver d'une catastrophe dans une région éloignée selon que vous êtes ressortissant(e) de tel ou tel pays. Cependant, quelques anecdotes illustrent la réputation de certains à sauver leurs citoyens (ou d'autres) du pétrin dans certaines situations. Se démarquent récemment l'opération Miracle réussie par la Corée du Sud – une opération de sauvetage d'Afghans qui avaient coopéré avec l'ambassade et le militaire coréens – et le retrait brutal des forces américaines d'Afghanistan… Un événement mondial commun tout récent a fourni des indices sur les pays qui agissent rapidement et de manière globale. La pandémie. Au cours des premiers mois de COVID-19, seule une poignée d'entre eux n'ont

pas ménagé leurs efforts pour secourir leurs citoyens où qu'ils se trouvent sur la planète, soit en raison du danger de la maladie elle-même, soit parce que bloqués par la fermeture des frontières ou l'interruption des services aériens. Les opérations de sauvetage de citoyens nationaux initialement isolés à Wuhan, berceau de coronavirus, sont exposées au risque d'infection dans un état où elles ne sont pas du tout préparées. Cela a également ouvert les critères d'évaluation. Oui, une poignée de pays ont vraiment brillé pendant la pandémie. L'Inde se démarque, du moins par le nombre de citoyens évacués. En mars de cette année, près de 4,6 millions de personnes du monde entier y avaient été rapatriées par le biais de la mission Vande Bharat. Bien sûr, l'Inde est le deuxième pays le plus peuplé du monde et la diaspora indienne est également la deuxième en taille. Elle doit avoir plus de personnes à ramener de l'étranger que n'importe quelle autre contrée. Néanmoins, le moment venu personne ne pourra dire que l'Inde n'a pas tenu son rang. Les Philippines ont également fait d'énormes efforts. En 2020, plus de 1,3 million de citoyens installés à l'étranger y ont été rapatriés. Comparez cela aux… 85 000 américains récupérés par les États-Unis au cours de la même période ! alors que la population étasunienne pèse le triple de la population philippine et que le PIB par habitant des USA vaut 20 fois le PIB philippin. En termes de liberté de voyage et d'établissement, les passeports indiens et philippins valent peanuts par rapport au passeport américain. Mais visiblement, en cas de crise mondiale (et de mandature Trump ?), la balance penche dans l'autre sens. Lors du bombardement massif de Beyrouth en 2006, le Canada a dépensé 94 millions de dollars canadiens (l'équivalent du coût de leurs billets de retour en première classe) pour rapatrier par avion plus de 14 000 citoyens canadiens depuis le Liban. Cela a contribué à consolider la réputation du Canada en tant que pays qui se soucie de ses « enfants ». Il convient de noter qu'il y avait entre 40 000 et 50 000 citoyens canadiens au Liban à l'époque, dont beaucoup n'étaient pas que des citoyens. Si les États-Unis n'ont pas rapatrié des millions de concitoyens pendant la pandémie (la diaspora étasunienne est petite pour un pays de cette taille, les Américains, toutes choses égales par ailleurs, étant plus susceptibles que les Indiens et les Philippins de partir et rentrer chez eux en situation de crise), l'Oncle Sam a montré à plusieurs reprises par le passé qu'il ne s'épargnait aucun coût pour le sauvetage de particuliers. Ainsi il y a un an, dans une opération qui a dû coûter des millions de dollars, l'administration Trump a envoyé le Navy Seal au Nigeria pour sauver Philip Walton, 27 ans, qui avait été kidnappé par des hommes armés au Niger voisin. L'Elysée et le ministère des Affaires étrangères de France ont sauvé des otages détenus au Mali et au Niger, d'anciennes colonies. L'administration Trump a secouru au moins 55 otages américains dans 24 pays au cours de son mandat, selon la Maison Blanche. D'autres pays utilisent parfois des tactiques similaires, mais aucune ne peut égaler l'influence de l'armée américaine. Cela signifie-t-il que la citoyenneté américaine est de la plus haute importance lorsqu'on est pris en otage à l'étranger ? peut être. En même temps, en raison de cette même supériorité militaire, les citoyens américains sont plus susceptibles d'être pris en otage en premier lieu. Personne ne menacera de détourner un avion géorgien (la Géorgie compte 4 millions d"habitants) et d'en tuer tous les passagers.

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70 Years after the Korean War 1953

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