maison de la solidarité AGRÉÉE PAR LA FONDATION ABBÉ PIERRE
29 rue Ed 9 2 23 0 G m o n d d a r ∫ ois e n n e v il lie r s T 0 1 47 9 0 49 0 3 F 0 1 47 m s o lg e n 3 3 6 0 9 3 n @ fr e e. fr
N°38 /
ÉDITORIAL
IRE A M M O S o 2015 /
inberg min Ste it d ja E n e B p. 1 a ge à Homm criture liers d'é des jeudis e t A 3 / p. 2 nions L e s ré u é ât re th Atelier e voyage d s Ca r n e t illis d'accue s le o r a P s iement re m e rc , s e ir p a hor e t ro Brèves, ire : 20 ans d p. 4 a s r e Anniv
la vie au ∫out des doigts
par Anne Cosquer, directrice La Maison est en deuil… Elle vient de perdre l’un de ses administrateurs, Benjamin Steinberg, décédé le samedi 15 novembre. Son absence sera, pour la Maison de la Solidarité, une douleur qui mettra du temps à estomper.
Régis « J’ai rencontré Benjamin pour la première fois en juin 2002, lors d’une réunion à la M.S. concernant le projet "Habitat Culture". Rapidement, j’ai découvert qui était Benjamin. Avant tout, un homme de cœur, ayant en permanence le souci de l’autre, des autres. Ses combats : les injustices sociales, les injustices faites aux plus faibles, aux immigrés ; il luttait contre le racisme, il luttait contre les inégalités pour que chacun trouve sa place dans la société, et que le monde soit meilleur pour tous. Il avait le souci de comprendre le pourquoi, et de rechercher les causes dans un but du comment faire évoluer, comment résoudre les problèmes. Ce qui me frappait chez Benjamin, c’est le fait que, lors des débats au C.A, il écoutait d’abord les interventions des uns et des autres. Puis Benjamin reprenait l’historique dans tous ses détails afin de permettre à chacun de bien prendre en considération tous les aspects du problème, et ce, avant d’aller plus loin dans la recherche des solutions. Il faut dire que sa manière de faire m’exaspérait parfois car l’heure tournait, mais je convenais qu’il avait eu bien raison car ses réflexions étaient très constructives et positives. A titre personnel, j’avais plaisir à lui proposer de déjeuner ensemble pour passer un moment sympathique et détendu, en grande confiance. Et là, nous pouvions parler non seulement de la M.S. mais aussi évoquer d’autres sujets, comme ses craintes d’arrestations pendant la guerre et ses courses en montagne. La M.S. perd un grand soutien et défenseur et, pour moi, c’est aussi un ami de confiance qui part.
J’en veux pour preuve ses écrits concernant l’atelier d’écriture auquel il a participé, ou les témoignages des personnes qui ont eu la chance de le rencontrer, de le côtoyer, ou d'appartenir à son cercle d’ami(e)s. Pourtant, pour ceux qui restent, la vie continue. Et Benjamin serait fier et ravi des activités : théâtre et carnets de voyage, présentées ici en pages centrales, auxquelles ont participé les personnes que nous accueillons.
Ghislaine Benjamin Benjamin tu ne viendras plus Tu as franchi la porte qui nous sépare toi et moi Toi et nous Tu marchais à grandes enjambées élégantes Tu enjambais dans ta tête des chevauchées de paysages improbables que nous ne connaissions pas Afflux dans des torrents de ta mémoire Afflux sur des sentiers de pierres rouges Afflux sur les montagnes de ta jeunesse Tu nous a rejoints sur des feuilles quadrillées Afflux l'encre du stylo rouge Afflux l'encre de tes veines bleues Tu n’a pas terrassé les démons noirs qui traversaient ton corps endolori Pourtant la bataille fut longue et douloureuse Tes épaules se sont voûtées comme une grotte matricielle Afflux sur une mélodie que tu siffleras dans une autre nuit Benjamin, allonges toi dans l'herbe verte et jaune du printemps Desserre doucement ta mâchoire crispée Arrête les spasmes de ton corps Laisse la paix tomber comme la pluie légère de juillet La crainte et la peur s'éloignent avec la paix des oiseaux qui rasent le champ de maïs Tu n'auras plus jamais peur, tu n’auras plus jamais mal Tu n'auras plus jamais froid, tu nous laisses sur le bord du chemin avec notre chagrin
Tu peux sourire maintenant le nez dans les étoiles Tu resteras pour toujours notre « Fondamental, élégant » Les larmes que nous verserons se transformeront en gouttes de mots qui brilleront dans ton ciel de fulgurance pour l'éternité.
Saad Benjamin fait partie de cette ''race'' qui a toujours le souci de servir les autres et, en particulier, il n'a jamais marchandé son soutien, en particulier aux associations de quartier. Parce qu'il pense que ce sont les associations de quartier qui supportent les besoins des démunis. …/suite page 2