les gens de l'oubli #35

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maison de la solidarité AGRÉÉE PAR LA FONDATION ABBÉ PIERRE

29 rue Ed 9 2 23 0 G m o n d d a r ∫ ois e n n e v il lie r s T 0 1 47 9 0 49 0 3 F 0 1 47 m s o lg e n 3 3 6 0 9 3 n @ fr e e. fr

N°35 /

ÉDITORIAL

IRE A M M O S o 2013 /

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entre rêve et réalité

La Maison de la Solidarité de Gennevilliers est une structure d’accueil de jour ouverte aux personnes en situation de grande précarité, voire d’exclusion.

Incluse dans le réseau des  "  boutiques solidarité "  de la Fondation Abbé Pierre, c’est-à-dire les structures d’accueil de jour bénéficiant de l’agrément de celle-ci, elle défend des valeurs humanistes dans la relation à l’Autre afin de redonner à chaque personne accueillie dignité, confiance en elle et  "  envie de "  : envie de faire, envie de partager des actions collectives, envie de se projeter dans l’avenir.

Créée sous l’impulsion d’un collectif d’associations en 1995, aujourd’hui, en 2013, soit 18 ans plus tard, elle garde toute sa pertinence et son utilité mais ses missions ont lentement évolué au cours de ces années. En effet, sa fonction d’accueil au sens strict s’est doublée d’une fonction d’accompagnement, de suivi social, des personnes accueillies en même temps que son équipe salariée se professionnalisait.

Les services de première nécessité (douche, lessive, petit-déjeuner,, consigne administrative, téléphone, fax) représentent un premier outil dans cette démarche. Mais, depuis sa création, la Maison de la Solidarité a misé sur tout ce qui se rattache aux activités socioculturelles pour aider les personnes accueillies dans ce processus de reconstruction identitaire, qui peut demander, pour certaines, des années.

par Anne Cosquer, directrice

LA PAROLE EST AU PRÉSIDENT… par Jean-François Burgos

Voici donc le premier éditorial d'un  " vieux "  nouveau président issu d'un non moins nouveau Conseil d'Administration. Ainsi va la vie associative de la Maison de la Solidarité dont ma mémoire est nourrie des premières tentatives de projets et ce, dès la première Assemblée Générale Constitutive (en 1994). Je fus en cela initié par Pierre Andrieux qui me fit connaître un regroupement de personnalités particulièrement disparates, combatives, munies d'une furieuse volonté en acier trempé. Mais de ces confrontations advint ce que nous connaissons encore aujourd'hui et dont ceux, que nous nommions déjà à l'époque '' les accueillis '', qui étaient notre préoccupation d'hier, font toujours l'objet de notre attention et de nos accompagnements.

Laissons là ce qui pourrait paraître comme de la nostalgie car curieusement, un constat s'impose. Il apparaît une sorte de similitude de temps entre l'hier fondateur de la Maison et l'aujourd'hui qui se veut aussi un temps re-fondateur d'un autre projet. Hier, la Maison naissante entrait dans une société européenne nouvelle, — marquée par la chute du mur de Berlin — signant le point d'arrêt de la pensée marxiste, laissant une place sans détours pour le libre échange. Un avènement du marché de la consommation pulsé par la dominante technologique nous déportait de la production physique vers la production immatérielle de l'information. Bref un règne du tertiaire dans la société française, peu soucieuse du devenir de ceux laissés sur le bord du chemin. La croissance de la Maison de la Solidarité, tout au long de ces années, en est la preuve.

L’utilisation de supports d’ordre culturel fait partie du processus de (re)construction identitaire et de socialisation des personnes en souffrance, que celle-ci soit liée à une situation d’exclusion sociale ou à des troubles psychiques. En effet, toutes les activités culturelles — sorties, ateliers, visites d’expositions, théâtre, écriture, groupe de paroles,… et sportives — comme les séjours, favorisent les capacités d’action des personnes qui y participent ; parallèlement, elles sont autant de lieux d’expression sans injonction de résultat, ni impératif d’élaboration de projet ; elles créent, également, des temps collectifs où pourront s’exercer l’entraide, la solidarité, l’échange. L’ensemble fournit autant d’outils facilitant le processus de (ré)insertion donc d’inscription dans la société civile, de ces personnes fragilisées par leur situation sociale dégradée.

Dans notre aujourd'hui, il nous faut remettre sur le métier la réflexion dans un contexte fort différent. La doctrine marxiste pourrait devenir néo et le néo-libéralisme montre bien des signes de faiblesse, le détachement de la finance de l'activité pour des entreprises planétaires est à la source de crises spéculatives transcontinentales avec des enjeux virtuels proprement colossaux. L'Europe est de moins en moins nouvelle et ne trouve pas la recette de nouveaux développements pour ces chers écosystèmes. Toutefois, ceux qui sont au bord du chemin le sont encore, c'est là un point commun reliant les époques, assez peu flatteur pour notre pays, paré de valeurs se voulant universalisantes. Alors, au cours des réflexions que nous aurons à produire, il nous faudra revenir sur les notions de solidarité, de dignité, d'identité, d'émancipation, d'appropriation, de territoire, de culture, de production,…, pour un projet de la Maison de la Solidarité s'inscrivant dans l'histoire de notre association tout en faisant la place aux idées nouvelles pour le compte de tous les '' autrui '' que nous appelons toujours les accueillis.


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