les gens de l'oubli n°26

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AGRÉÉE PAR LA FONDATION ABBÉ PIERRE

LES GENS DE L’OUBLI

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Signé :La capitaine en partance.

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94 ARRIVÉE « HEUREUSE » - DÉPART « HEUREUSE » par Régis Toulemonde, président En ce début du mois octobre, Ghislaine Valadou me résume ainsi sa carrière de directrice de la Maison de la Solidarité depuis ses débuts en 1995 : «Arrivée Heureuse - Départ Heureuse ». Et pourtant, ces quatre mots cachent tant de réalisations, tant d’émotions, tant de peines, tant de silences, tant de joies partagées depuis février 1995 !

Une arrivée heureuse pour la Maison de la Solidarité : l’embauche

La présidente Joëlle Abancourt écrit le 23 décembre 1994 : « Nous avons décidé l’embauche d’une personne à mi-temps. Nous avons eu la chance de rencontrer quelqu’un dont les qualités humaines et l’expérience professionnelle sont en harmonie vive et chaleureuse avec les objectifs essentiels du projet. »

Un départ heureux pour la Maison de la Solidarité : l’ouverture

C’est le 1er février 1995 que Ghislaine, alors salariée à temps partiel, reçoit les deux premiers accueillis, un couple : Andréa et Patrick. Ils boivent ensemble leur premier café. Le lendemain, ce sont deux autres personnes qui découvrent les lieux. Et ce nombre progresse très vite. Vingt personnes différentes ont franchi la porte de la Maison en février, trois cent neuf au cours de cette première année. Ghislaine ne compte pas son temps, comme l’explique encore Joëlle Abancourt dans son Bilan d’activités 1995 : « Elle a travaillé seule, comme permanente, jusqu’en septembre. Il faut dire que si, en plus de la grande qualité de son travail, elle n’avait pas donné beaucoup plus de son temps que ses heures payées, nous n’aurions pas tenu. »

Heureuse –ment culturelle

Le projet social, les missions de la Maison de la Solidarité ont été écrits par ses fondateurs en 1994. Mais il faut maintenant tout inventer, tout concevoir, tout débattre sur le fond, tout construire, tout organiser, bref tout faire. C’est aussi le désir de traduire dans les faits la volonté de donner une dimension culturelle à l’action pour que la Maison soit un lieu de ressource, un relais pour les plus démunis, un lieu de solidarité créative et re-créative de lien social, permettant au projet de ne pas sombrer dans l’assistance, la consommation de produits et de services. Ghislaine, plasticienne artistique de formation, anime le premier Atelier d’écriture. Il y en aura cinq en 95, donnant ainsi naissance au journal « Les gens de l’oubli ». Ces Ateliers, sous son impulsion, ont permis d’éditer à ce jour deux livres : « Perdus qui comme Ulysse » et « Ville des Villes », et l’animation de soirées de lecture. Il faut également citer, parmi d’autres réalisations, la sculpture « Spirale», le Café-philo pendant quatre ans, les voyages à Théoule et à Sanary, la fresque exposée sur le mur extérieur, etc.

Un « chantier » mal-heureux

Chaque année, Ghislaine propose un thème pour l’animation des Ateliers culturels. Pour 1999 : « Chacun cherche son toit – Du réel à l’imaginaire  ». Il s’agit de mener une réflexion non sur le logement en tant que tel mais bien plus largement sur la notion d’habiter et des manières différentes d’habiter. Pour l’année 2000 : « Chacun cherche son toit – De l’impossible au possible ». Voici maintenant cinq ans que la Maison a ouvert ses portes. De nombreux problèmes ont évolué et sont maintenant réglés. Les équipes sont en place et les services tournent à fond. Mais le logement reste au cœur des préoccupations. Ghislaine porte d’ailleurs toujours sur son corsage le badge de la Fondation Abbé Pierre : Un Toit C’est Tout.

Alors, les « agités du bocal », comme ils se désignent, veulent imaginer autre chose. Il s’agit des architectes agitateurs menés par Ghislaine qui en veut et qui, à l’image de Zorro, signe : « J’ai le ciment qui commence à prendre, Truellement vôtre. » Tous pensent à un espace d’habitation avec un espace ouvert à la ville, aux rencontres, à la créativité, situé de façon conséquente… Le projet « Habitat – Culture » voit le jour. Ce sera la grande déception pour tous, et particulièrement pour Ghislaine qui s’y est beaucoup investie, quand il faudra admettre, en 2005, que le projet n’a pas reçu les soutiens décisifs nécessaires à son lancement.

Une journée heureuse à la Maison

Ghislaine arrive à l’heure de l’ouverture. Elle a un chapeau noir sur la tête. Pas de problème pour la reconnaître parmi les groupes. Elle porte toujours une grosse fleur de couleur vive à la boutonnière, et fume la cigarette au bout d’un porte-cigarette. Si vous ne voyez pas cette fleur, regardez ses chaussettes. C’est maintenant volontaire. En effet, un matin, Ghislaine a mis par erreur des chaussettes dépareillées. Or, parlant avec une accueillie, Leila, qui ne s’exprimait jamais, cette dernière l’a soudainement interrompue pour s’exclamer : «Tiens, vous avez mis deux chaussettes de couleurs différentes ! » Encore une recette de trouvée. Vous pouvez également regarder sa main gauche. Ghislaine y inscrit les prénoms des nouveaux venus et des numéros de téléphone à rappeler. Ghislaine a une grande capacité d’écoute et un tempérament toujours optimiste. C’est son coté « verre d’eau » toujours à moitié plein ! Pourtant, tous les jours arrive le lot de souffrances et de déceptions du coté des accueillis. Mais Ghislaine sait les surmonter, convaincue qu’une cause n’est jamais définitivement perdue d’avance quelle que soit l’immensité de la tâche ou du problème à résoudre. suite en dernière page


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