La lettre des Grésillons #08

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La lettre des Grésillons #08 mai 2008 Grésdito

Porte-voix

C

hristine, Eric, Esther, Guy, Isabelle, Jean, Laure, Nadia, Patrice, Salif et Sylvie ont réfléchi, débattu et se sont mis d’accord sur les petits et grands sujets au sommaire de ce troisième numéro de La Lettre des Grésillons nouvelle manière.

Résultat : des gens à découvrir, des points de vue à discuter, des infos, pour provoquer des réactions ou même l’envie de participer. Pourquoi pas vous ?* Rejoignez la réunion mensuelle du comité de rédaction, faitesnous savoir ce qui vous enthousiasme ou vous agace, bref, faites-nous partager vos émotions. Bienvenue à tous les habitants du quartier. L’horaire ci-dessous ne vous convient pas ? Appelez Patricia, à l’antenne, qui nous proposera votre idée. Le comité de rédaction

* lunPrdioc19hainmeairéàun18io h 3n :0, ns. à l’Espace des Grésillo Antenne de quartier tél. : 01 40 85 60 40.

les grés en têtes

Saâd Abssi : l’engagement Militant politique algérien, Saâd Abssi a vécu un demi-siècle à Gennevilliers, où il s’est beaucoup engagé.

L

ui-même ignore son âge : Saâd Abssi est né à El Oued, à 650 km au sud d’Alger, en 1926 ou 1928, selon l’état civil. Fils de paysan devenu militant, il a notamment participé à la fondation à Gennevilliers de l’association Solidarité Algérie en Europe, de la Maison de la Solidarité, d’un groupe de réflexion islamo-chrétien. Il soutient l’association Enour dans le projet de mosquée et assure depuis une quinzaine d’années les permanences d’écrivain public du Secours catholique… Des engagements qui résultent d’un parcours riche, des deux côtés de la Méditerranée. À l’école française de Kouinine, il est d’abord marqué par un instituteur amoureux des dunes. « J’ai découvert leur beauté si extraordinaire grâce à lui. Et il racontait des histoires, par exemple d’où vient le pain… » Formé aussi à l’école coranique, il est ensuite envoyé par son père au nord de l’Algérie, en 1939, pour travailler dans une épicerie. Choc de la modernité : « Je venais d’une région

la photo du mois

trè s «  Je venais d’une région tes, dat ait uv tro pauv re, où l’on s. » ent pim ns, fèves, oigno très pauvre, où l’on trouvait dattes, fèves, oignons, piments. Là, les étagères croulaient de denrées variées. D’un côté, abondance pour les Européens. De l’autre, misère des Algériens. » C’est là aussi qu’il entend pour la première fois la TSF, lit La Dépêche de Constantine et un autre journal, tunisien, tout en poésie, dont il récite des pans entiers. Avant les élections de l’assemblée algérienne de 1948, il est frappé par l’exposé de deux orateurs. « Ils dénonçaient le système colonial comme l’exploitation et la négation de l’autre. » Il rejoint donc le MTLD1, ancêtre du FLN2, créé fin 1948, où il milite clandestinement. « Je savais lire et écrire l’arabe, j’étais donc une lumière. On m’a bombardé responsable de cellule sans me demander mon avis, à la 2e réunion. » Arrêté puis interné au camp de El Djorf en 1955, il y parfait son éducation et y enseigne

 la tribune libre

l’arabe écrit. « Ça a été mon université populaire, mon école de la vie. Avec les 1 300 autres détenus, on faisait du sport, on lisait la presse ou on donnait des conférences. Idéal, avant de rejoindre le maquis ! » Libéré en décembre 1956 et expulsé, il est envoyé en France par le parti, dont il est permanent, et arrive à Saint-Jean des Grésillons en 1957. Les prêtres l’accueillent, le soutiennent et seront avec lui, plus tard, à l’origine d’Approches 92, association où les deux confessions travaillent main dans la main.Il quitte le FLN en 1965, lors du coup d’Etat de Boumediene. « Le parti s’orientait alors vers le capitalisme d’Etat, et non l’autogestion socialiste comme je l’aurais souhaité. Les maquisards, en revanche sur leur passé de pauvres, avaient une furieuse envie de consommer. J’ai compris que la corruption, alors, serait inévitable… Aujourd’hui, je vis en accord avec mes convictions. »  ¶ Laure Morandi 1 : Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques. 2 : Front de libération national.

Point noir

C C’est à l’intersection de la rue du Clos et de la rue Poissonnière, non loin de la place Voltaire, que l’on peut admirer cette fresque. Signée d’habitants du quartier, l’œuvre a été réalisée au printemps 2005 avec l’aide d’un peintre chilien spécialiste des interventions de rue, recruté par l’antenne de quartier pour mener le projet. De l’art… « utile » : la fresque contribue à faire respecter le lieu, autrefois transformé en dépotoir sauvage.

hacun peut le constater, notre ville est actuellement en pleine évolution. Grâce à l’effort de nos élus, il devient de plus en plus agréable d’habiter aux Grésillons. De nouveaux et nombreux logements dans des programmes à taille humaine, des espaces verts, des cheminements piétons… Tout cela rend notre quotidien plus agréable. Toutefois, il y a une ombre au ta-

Pa s sa d e s d e p a li La palissade destinée à protéger le passage des piétons le long du square Camille-Ronce, pendant les travaux est régulièrement démontée par certains automobilistes qui trouvent le lieu idéal pour se garer. Sévir ? Impossible : l’arrêté municipal d’interdiction n’a été pris que jusque… février 2008 !

bleau : le stationnement sauvage, devenu insupportable dans nos rues. C’est à chacun d’entre nous de se sentir concerné par ce problème et d’adopter une attitude plus citoyenne et respectueuse des autres, pour que notre ville grandisse encore et qu’il continue longtemps d’y faire bon vivre. L’amicale de la place Indira Gandhi


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