Ola-Dele Kuku - selected publications

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OLA-DELE KUKU

preuve,

finalement

que

ceux-­ci

ne

sont

pas

Au-delà des relations d’ordre physique

absolus et encore moins acquis. L’essentiel est

Ola-Dele s’est préoccupé de ce processus

de comprendre que les sens n’agissent pas

non

matériel

lié

à

toute

perception.

«

Nous

seuls, mais s’accordent entre eux. Un aveugle

n’avons pas besoin d’une oreille pour enten-

est très conscient des distances qu’il parcourt,

dre,

nous

ressentons

ce

que

nous

entendons

».

il reconnaît sous ses pieds les différentes sortes

Toute perception provoque des impres-

de sol, il entend ce qui l’entoure,…A partir du

sions. Cependant, il nous arrive de ressentir

moment où il est conscient des détails de son

ces émotions avant même de les entendre.

environnement, pouvons-nous considérer que

Un silence peut être bien plus culpabilisant

cet

homme

ne

«

voit

»

pas

?

A

quoi

se

réfèrent

qu’un long discours, en temps de guerre la

nos sens, quelqu’un qui a besoin de lunettes

peur peut être ressentie avant même d’en-

ne verra jamais exactement la même chose

tendre une explosion. Chaque événement

que son voisin. Malgré que nous pouvons dé-

est

inscrit

dans

une

logique.

Néanmoins,

«

terminer différentes couleurs, sommes-nous

l’émotion

outrepasse

la

logique

».

Nous

crions

sûrs que nous les percevons de la même ma-

lorsque nous voulons interpeller quelqu’un

nière… ne sommes nous pas myope, astig-

de loin. Alors que lorsque nous sommes en

mate,

daltonien,…

«

Un

regard

n’indique

pas

colère nous crions bien que la distance

toujours la même couleur, un son ne se réfère

avec mon interlocuteur ne demande pas

pas

forcément

au

même

air

»

de hausser la voix pour qu’il m’entende.

«

Entendre

et

écouter

;

ces

deux

termes

ont

deux

sens

différents,

un

issu

d’une

définition

physique

et

l’autre

d’un

processus

non

matériel

».

Pour

Ola-­Dele

Kuku,

il

y

a

beaucoup

de

malentendus

par

rapport

aux sens que nous avons tendance à trop facilement généraliser. Effectivement, pouvons-nous réellement ramener nos sens à la manière dont

nous

les

avons

classifiés;

s’arrêtent-­ils

vraiment

à

la

vue,

l’ouïe,

le

toucher et le goût ? Ola-Dele Kuku interprète les sens différemment, pour lui, ils ne sont pas constants, ils changent et même évoluent. En de multiples points de vue notre corps demeure un mystère, c’est pour cela qu’Ola-Dele envisage même l’apparition de nouveaux sens, tels que le sens de l’esprit. Il est vrai qu’actuellement nous avons favorisé la vue au détriment de l’odorat. Alors que dans un passé lointain nos habitudes

de

vie

liées

à

l’intégration

dans

la

nature

ont

amplifié

nos

autres sens, comme c’est encore le cas dans d’autres cultures. Une

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ECOUTER ET ENTENDRE ENTENDRE ET ECOUTER

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OLA-DELE KUKU ‘Collective Representation’ (pilot study 2 - listening and hearing) 2008. Project team: Ola-Dele Kuku avec la collaboration de Julie Cao-Van et Michel Kill. A travers l’aboutissement de ce projet pédagogique, l’artiste ne s’est pas contenté de me présenter ces idées ; il m’a invité à

participer

à

sa

réflexion

et

à

la

réalisation

de

l’oeuvre.

Au

cours

de

cet

échange,

nous

nous

sommes

interrogés

sur

la

possibilité qu’il existe quelque chose qui devrait être écouté par tout individu . Ola-Dele s’est alors penché sur ces récits diffusés dans l’intention de toucher une multitude de gens, comme ceux d’Adam et Eve, les textes du Coran, les légendes grecs et bien d’autres encore. Il s’est demandé quelles sont les histoires importantes aujourd’hui ; quel message devrait être écouté, entendu et connu par tous ? C’est ainsi que la déclaration universelle des droits de l’homme s’est imposée d’elle-même. En effet

ce

texte

de

trente

articles,

créé

le

10

décembre

1948

à

Paris,

a

été

conçu

par

la

collaboration

des

58

Etats

membres

dans

le

but

de

définir

les

droits

humains

fondamentaux.

Cet

accord

conclu

entre

ces

gens

si

différents

aurait

sensibiliser

un

grand nombre de personnes. Pourtant ce texte universel n’est malheureusement pas connu de tous, ou malheureusement connu et non respecté.

braille

est

une

écriture

bien

particulière

qui

engage

le

lecteur

à

sentir

les

mots

avant

de

les

comprendre.

Un

choix

qui

est

Le

donc judicieux dans cette quête de perception. De plus cette écriture est aussi un langage codé. Cette notion de code est

à

la

base

de

la

déclaration

universelle

des

droits

de

l’Homme.

En

effet,

ce

texte

est

«

un

code

de

conduite

»

qui

propose

différentes règles incontestables que chaque personne devrait suivre pour « vivre mieux ». Le braille, dansant sur un fond noir, évoque le ciel astral et donne ainsi une dimension cosmique, et donc universelle aux articles de la déclaration « universelle » des droits de l’Homme. Ola-Dele Kuku a astucieusement utilisé la technique de l’animation qu’il considère comme un procédé

puissant

et

efficace,

de

manière

à

mettre

en

évidence

l’idée

que

d’autres

médiums

sont

peut-­être

plus

favorables

à

la

diffusion

de

ces

notions

universelles.

«

L’animation

rend

les

choses

possibles,

acceptables

».

Le

public

sera

donc

plus

réceptif

à

la

contemplation

de

cette

œuvre

qu’à

la

lecture

brute

des

trente

articles

de

la

déclaration

universelle

des

droits

de

l’Homme. En conversation et collaboration avec J. C.-V.

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ECOUTER ET ENTENDRE ENTENDRE ET ECOUTER

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Ola-Dele Kuku

Agenda setting III (the running mean) 2013

(39) www. conflict and design .be

In het werk van Ola-Dele Kuku vormt conflict een van de terugkerende thema’s. De architect-kunstenaar ziet conflict namelijk als een van de drijvende mechanismen van onze wereld, en als een tool om verandering teweeg te brengen. Al sinds het begin van ons bestaan, denk maar aan de verhalen rond de big bang en het paradijs van Adam en Eva, speelt conflict een cruciale rol. Volgens Ola-Dele Kuku bevindt onze wereld zich op een keerpunt. De bestaande hiërarchie bevindt zich op een hoogtepunt, en staat dus op het punt te vallen. Ons geloof in god is weg, we zijn niet bang meer van hem. Ook moraliteit, termen als goed en kwaad en ons volledig maatschappelijk denkbeeld moeten herdacht worden. Want moraliteit verschilt naargelang de kant waaraan je staat. En hoewel sociale media ervoor zorgen dat onze wereld soms een dorp lijkt, hebben we toch meer en meer enkel oog voor wat er voor onze deur gebeurt. Hoe onze wereld zal evolueren is nog onduidelijk, maar dat conflict verandering stimuleert, staat buiten kijf. Het zet de bestaande orde op zijn kop en inspireert nieuwigheden. Daarom moeten we conflict volgens Kuku als tool leren gebruiken, en het leren managen zodat er een nieuwe orde kan komen in de natuur en in de politiek. Met Agenda Setting III (the running mean) presenteert Kuku een installatie die bestaat uit opengeslagen boeken in verschillende talen. De woorden die erin staan, verwijzen naar contradicties in onze kennis, manieren van interpretatie en geloof, naar oorzaken van conflict. De woorden en teksten vormen als het ware een soort pixels van het grotere plaatje. Door geen afbeeldingen te presenteren, wil Kuku de toeschouwer de vrijheid geven om eigen visuele connotaties te verbinden met de woorden, en draait hij het gangbare proces van de interpretatie van een beeld om. En zo biedt Agenda Setting III (the running mean) de toeschouwer een alternatief venster op de wereld. Mede ondersteund door de Stad Genk en de Vlaamse overheid. — Elien Haentjens Conflict is one of the recurrent themes in the work of Ola-Dele Kuku. The architect-artist sees conflict as one of the driving mechanisms in our world, and as a tool for setting change in motion. Conflict has played a crucial role since the dawn of creation: just think of the stories of the Big Bang and the paradise of Adam and Eve. According to Ola-Dele Kuku, our world has reached a turning point. The existing hierarchy is at its zenith and is therefore about to fall. We have lost our faith in God, we no longer fear

www.ola-delekuku.com

Him. Even morality, terms like good and evil and our complete image of society must be revised. Because morality changes depending on whose side you are on. And although social media sometimes give the impression that our world is just a village, we are still increasingly concerned with what is happening beyond our own front door. How our world will evolve is still unclear, but there is no doubt that conflict stimulates change. It stands the existing order on its head

and inspires innovation. Therefore, according to Kuku, we must learn to use conflict as a tool and learn how to manage it so that a new order in nature and in politics can be established. With Agenda setting III (the running mean), Kuku presents an installation that consists of open books in different languages. The words written in them refer to contradictions in our knowledge, methods of interpretation and belief, and to causes of conflict. The words

and texts form, as it were, a sort of series of pixels of the bigger picture. By not presenting any images, Kuku wishes to allow the viewer the freedom to connect his or her own visual connotations with the words, and reverses the usual process of image interpretation. Agenda setting III (the running mean) thus provides the viewer with an alternative window on the world. With the support of the City of Genk and the Flemish government. – Elien Haentjens


Conflict & Conflict 154

155

Š Chris Weiner

Conflict & Conflict

Agenda setting II (deviant amplification), Museum van Elsene, 2008








































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