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Sir John Langbourne D

« Bentham aimait beaucoup les animaux, et surtout les “minous”, comme il les appellait, lorsqu’ils avaient des vertus domestiques, mais il n’aimait pas beaucoup les chats de races ordinaires. Il en avait un, malgré cela, et il se vantait d’avoir “fait de lui un homme”, et qu’il avait coutume d’inviter à manger des macaronis à sa table. Ce minet fut fait chevalier, et eut le privilège de s’appeler Sir John Langbourne. Dans sa jeunesse il se montra joueur, irréfléchi et fut, à vrai dire, un gentleman plutôt débauché. D’après son maître, il avait l’habitude des jeunes femmes légères et sottes de sa race, dans le jardin de Queen’s Square Place : mais finalement lassé, comme Salomon, des plaisirs et des vanités, il devint sérieux et raisonnable. Il se prit de passion pour l’Église, abandonna son titre de chevalier et fut installé comme révérend John Langbourne. Petit à petit, il obtint une grande réputation en matière de sainteté et d’apprentissage, ainsi qu’un diplôme de docteur. Lorsque je l’ai connu, à la fin de sa vie, il ne portait d’autre nom que le révérend docteur John Langbourne : et il était aussi remarquable pour son sérieux que pour sa philosophie. Un immense respect était toujours montré envers mon révérend, et l’on suppose qu’il n’était pas loin d’obtenir la mitre lorsque le grand âge interrompit espoirs et honneurs. Il nous quitta au grand regret de ses nombreux amis, et alla rejoindre ses pères, pour un repos éternel, dans un cimetière du jardin de Milton. » Sir John Bowring, in Christabel Aberconway (Baroness), A Dictionary of Cat Lovers: XV Century b.c.–XX Century a.d., Londres, Michael Joseph, 1968 (1949), p. 56.

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Le chat de l’excentrique philosophe et juriste anglais Jeremy Bentham (1748-1832), décrit par le docteur Bowring.

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