Alphachat

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dessins originaux de Gabriella texte de Paola

Gallerani Les Alphachats sont une race à part : ce sont tout d’abord des chats (de race ou de gouttière) peints « au poil près » par l’illustratrice naturaliste Gabriella Gallerani, et bien rangés dans un ordre « alpha-bêtique ». À chacun sa lettre, qui pour y grimper, se cacher, jouer, s’étirer, bailler ou simplement prendre la pose : A comme Angora, B comme Bengal, C comme Chartreux, ou encore G comme Greffier, M comme Maine Coon, P comme Persan, S comme Siamois… jusqu’à Zzz pour les 18 à 20 heures par jour qu’un chat passe à dormir. Les Alphachats sont aussi les chats qui ont fait l’histoire… la littérature, le cinéma, la BD, la musique et, naturellement, le bonheur des auteurs qui ont vécu en leur compagnie. Qu’ils soient tigrés ou écaille-de-tortue, roux ou noirs, avec ou sans pedigree, ces chats ont quelque chose en commun : chacun a un nom. En voici donc 300 assortis d’autant d’anecdotes glanées par Paola Gallerani : sans Apollinaris, Bébert, Boise, Catarina, Giuseppe, Jellylorum, Murr et Tyke, est-ce que Twain, Céline, Hemingway, Poe, Morante, Eliot, Hoffmann et Kerouac auraient écrit les mêmes œuvres ? Si nous sommes certains que c’est pour Pulcinella que Domenico Scarlatti a composé la fugue Le Chat pour clavecin, sans Elvis (le chat, what else ?) John Lennon auraitil composé les mêmes chansons ? Et s’il n’y avait pas eu Spithead, Newton aurait-il inventé la chatière ? Sans parler du Fripouille de Klee, des Sam de Warhol et de la Polly de Kubrick… Les chats muses, dans le sens le plus traditionnel, mais aussi les chats comme Micetto qui se cachait sous la soutane du pape Léon XII, ou Brilliant, l’angora favori de Louis XV, Lucifer et Perruque, les éminences à fourrure de Richelieu, ou encore Jock, qui assistait avec Churchill aux conseils de guerre, et Socks “First Cat” à la Maison Blanche sous Clinton, tous ont contribué à inspirer bien des décisions. Et si Mitsou et Marcus sont les chats d’acteurs célèbres (Marilyn Monroe et James Dean), Orangey et Pyewacket montent eux-mêmes sur les podiums pour recevoir le PATSY Award (pour Diamants sur canapé et L’Adorable Voisine). Enfin qu’en serait-il d’Alice sans le chat du Cheshire, ou de Titi sans Gros Minet ? C’est pourquoi même les chats « de fiction » ont leur place ici. Et comme les derniers seront les les premiers : CC, le premier chat cloné, Nadjem le plus ancien chat égyptien dont on connaisse le nom et All Ball, le premier chat adopté par une gorille. Voici donc un portrait inédit pour le style et la beauté des illustrations de ces fascinants « tigres de maison », en forme de recueil des faits et dits mémorables de tous les chats qui ont su se rendre dignes de leur nom.

€ 19.00

diffusion Vilo www.officinalibraria.com

Gabriella & Paola

G

allerani

A l p h a





A lpha hat C À tous mes chats, passés, présents et à venir Garga(ntua), Erasmo da Romussi, Bianca, Padam, Mi(naccia)Mi(nuscola), Inutile, Birba et Quazzo P. G.


En couverture A comme American Curl C comme Ceylan

Projet graphique et mise en page Paola Gallerani Secrétariat éditorial Serena Solla Traduction Suzanne Daurat Correction Pierrette Crouzet Photogravure Eurofotolit, Cernusco sul Naviglio, Milan Impression Graphicom, Vicence

En application de la loi du 11 mars 1957 (art. 41) et du Code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992, toute reproduction partielle ou totale à usage collectif de la présente publication est strictement interdite sans autorisation expresse de l’éditeur. Il est rappelé à cet égard que l’usage abusif et collectif de la photocopie met en danger l’équilibre économique des circuits du livre. isbn: 978-88-97737-16-2 © Officina Libraria, Milan, 2013 © Paola Gallerani pour les textes, 2013 © Gabriella Gallerani pour les illustrations, 2013 Officina Libraria via Carlo Romussi, 4 20125 Milan, Italie www.officinalibraria.com Printed in Italy


Gabriella Gallerani dessins originaux Paola Gallerani texte

lpha

hat


Le nom des chats L’art de nommer un chat n’est pas un jeu d’enfant,
 Ce sujet délicat mérite réflexion,
 Peut-être qu’à vos yeux je paraîtrai dément
 Si je vous dis qu’un chat doit posséder TROIS NOMS. Il y a d’abord le nom donné par la famille, Tel que Pierre ou Auguste, Alonzo ou Matthieu, Victor ou Jonathan, Bill Bailey ou Camille, Des noms de tous les jours qui sont avant tout judicieux. On peut trouver des noms plus extraordinaires, Certains sont pour les dames, d’autres pour les messieurs, Tels que Platon, Alceste, Électre, Déméter, Des noms de tous les jours, tout aussi judicieux. Mais un chat a besoin d’un nom original, Un nom plus singulier, empreint de dignité, Sinon comment garder sa queue bien verticale, Déployer ses moustaches, cultiver sa fierté ? Je peux vous en citer de ces noms moins courants Coricopat, Couaxo ou Bomballerina, Jellylorum ou bien Trapamunk, notamment, des noms n’appartenant qu’à un unique chat. Mais aussi et surtout, il y a un nom caché, Celui qui sera toujours inconnu de vous, Un nom qu’aucun humain ne peut lui arracher, SEUL LE CHAT LE CONNAÎT et jamais ne l’avoue. Lorsqu’on surprend un chat en train de méditer, Je le dis, c’est toujours pour la même raison, Il contemple en lui-même, le regard envoûté, La pensée, la pensée, la pensée de son nom : Son ineffable effable Effanineffable, Son profond, impénétrable et singulier Nom. T. S. Eliot, Le Guide des chats du Vieil Opossum (1939), trad. J.-F. Ménard, Gallimard Jeunesse, 2010

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Le nom du chat onner un nom à son chat est chose sérieuse, et on le savait déjà depuis longtemps, mais c’est T. S. Eliot qui en a fait la démonstration la plus convaincante dans un des chefs-d’œuvre de la poésie du xix e siècle. Dans le Livre des morts du « Papyrus de Nebseni » conservé au British Museum et datant de la XVIIIe dynastie égyptienne (celle de Néfertiti et de Toutânkhamon, environ 1 500 ans avant Jésus-Christ), apparaît un dieu-chat, qui n’est autre que Râ. Aujourd’hui nous savons tout le prestige de ce nom « ineffable, effable »… pour les Égyptiens, comme le raconte Frank Henry Brooksbank (Legends of Ancient Egypt, 1923) : « Quand Râ, le plus grand des dieux, fut créé, son père lui donna un nom secret, si terrible qu’aucun être humain n’osait chercher à le connaître, et si puissant que tous les autres dieux désiraient lui dérober. » (Papyrus de Nebseni, British Museum, no 9900, 14, ll. 16) Il n’est donc pas anodin que le Livre des morts s’arrête sur le nom du chat Râ, Mau : « Je suis le chat qui lutta courageusement près de l’acacia à Héliopolis, la nuit durant laquelle nous défîmes nos ennemis du pays du soleil couchant. » Qui est ce chat ? Ce chat mâle est le dieu du soleil Râ en personne qui fut appelé Mau dans un discours que le dieu Sâ lui consacra : « Il est semblable [mau] à celui qui l’a créé, c’est pourquoi son nom Râ est devenu Mau. » Ensuite « mau », plus prosaïquement, a fini par désigner dans la langue de l’Égypte le chat, comme notre minou (d’où on tira le nom de la plus ancienne race féline connue, l’égyptien mau justement…) mais c’est une autre histoire. Il reste que, depuis le temps des pyramides jusqu’à celui des gratte-ciel, la question du nom du chat n’a cessé d’occuper les esprits les plus raffinés, poètes, artistes, écrivains, musiciens, auteurs ou réalisateurs : ce livre rend amplement compte de leurs trouvailles plus ou moins heureuses, non obstant les milliers de Micino, Pallina, Minou, Minouche, Tom et Kitty… En fait, il y a toujours une raison pour appeler un chat un Chat. Sur celles de Pierre Loti, nous possédons une lettre à son ami Paul Mégnin, où il dresse la liste de ses chats, et qui commence ainsi : 5


« Primo : Le Chat. Il n’a pas de nom. C’est le chat par excellence, et on l’appelle “le chat” comme les Romains disaient “Urbs”, à la place de Rome, pour désigner la Cité par antonomase. » Ou celles-ci, que Truman Capote met dans la bouche de Holly Golightly dans Diamants sur canapé : « Pauvre petit, dit-elle, en lui grattant la tête, pauvre petit sagouin sans nom. Ce n’est pas bien commode que tu n’aies pas de nom. Mais je n’ai pas le droit de t’en donner un : tu devras attendre jusqu’à ce que tu appartiennes à quelqu’un. On a eu de la chance de se rencontrer un jour près du fleuve, mais nous ne nous appartenons pas l’un à l’autre ; tu es une créature indépendante, comme moi. » Il y a aussi des paradoxes, comme celui du chat de la chanteuse Norma Tanega, qui s’appelait Dog (Chien), peut-être parce qu’elle le sortait chaque jour dans le quartier (Walkin’ my cat named Dog). Alors que l’intrépide félin qui sauva madame Frances Martin, mettant en fuite à coups de griffes l’agresseur introduit jusque dans sa chambre, portait le nom incongru de Mouse (Souris). Et puis il y en a que cela n’intéresse pas, comme Églantine Price (Angela Lansbury), la sorcière « diplomate » du film L’Apprentie sorcière (1971) à qui on demande comment s’appelle son chat noir : « Je ne crois pas qu’il faille donner des noms ridicules aux chats. Le mien, je l’appelle Cosmic Creepers, parce que c’est le nom qu’il avait en arrivant. » En revanche l’onomastique du chat est un sujet dans lequel le cardinal de Richelieu s’est beaucoup impliqué, comme Ernest Hemingway plus tard, ou le pionnier du télégraphe Sir Oliver Lodge, parmi les plus acharnés des « ailourophiles » (de ailuros, chat en grec). L’Anglais Robert Southey (dont la prose était admirée y compris par son pire ennemi Lord Byron) aurait pu remplir à lui seul tout l’Alphachat avec le « cat-a-logue » qu’il a dressé lui-même dans le mémorial de sa propriété de Greta Hall : Beelzebub of Bath, Senhor Thomas de Lisboa, Lord Nelson, Bona Marietta, William Rufus, Danayr le Roux, Bona Fidelia, Madame Catalani, Madame Bianchi, Pulcheria, Ovid, Virgil, Othello, Zombi, Prester John (puis Pope Joan), Rumpelstilzchen et Hurlyburlybuss. Pour comprendre qu’aucun nom n’est choisi au hasard, il suffit de lire les arguments avancés par Southey à propos de son enième chat noir adoré : « Me pliant à la demande générale des enfants, je me suis mis en devoir de lui donner un nom, parce que ce n’est pas bien qu’un chat en soit privé. Considérant son aspect, et son sexe, ma première idée fut de l’appeler Henrique Diaz… mais il me vint ensuite à l’esprit que le Zombi (titre des chefs des Palmares noirs) serait aussi approprié et encore plus digne. Et c’est comme ça qu’on l’appela le Zombi. » 6


Et que dire des plus de 50 chats d’Hemingway, qui ont presque tous 6 doigts aux pattes (à tel point que les chats polydactyles – présentant donc cette anomalie génétique – sont aussi appelés chats d’Hemingway), parmi lesquels Ambrose (du poète Ambrose Bierce), Bates, Big Boy Peterson, Blindie, Dillinger (puis Boise), Ecstasy, Furhouse, Good Will, Pelusa, Princessa, Shopsky (à l’origine Shakespeare et Barbershop), Spendy, Thuster et Willy ? Certes, les chats (comme les humains) ne font pas toujours bon ménage avec l’onomastique, comme l’écrivit Mark Twain dans une lettre au St. Nicholas Magazine : « Je ne sais si ces chats sont une question de quelque intérêt national ou international. Ils n’ont pas d’histoire. Ils ne sont distingués d’aucune manière. Ils meurent très tôt – à cause des noms dont on les affuble, pense-t-on. Sour Mash, Apollinaris , Zoroaster, Blatherskite, n’ont pas été donnés par méchanceté, mais simplement pour que les enfants fassent des exercices de prononciation. C’était vraiment une bonne idée – pour les enfants s’entend. » Quoi qu’il en soit, les sources d’inspiration ne manquent pas : « Rue Mansard, j’eus un chat, à qui l’on donna le nom d’un personnage de la Walkyrie. Mime était beau comme un amour », raconte Catulle Mendès (1841-1909), le mari de Judith Gautier, qui partageait sa passion pour les chats avec son père Théophile Gautier. Quant au comte de Marcellus, il se souvient : « J’ai connu à Naples le chat de l’archevêque de Tarente, Pantalone, qui avait pris son nom d’un masque de Venise », et difficile de ne pas voir l’allusion à Shakespeare dans les noms des deux autres chats de Monseigneur : Desdemona et Otello. Les raisons ne sont pas toujours aussi nobles : le siamois Poo Jones qui tint compagnie à l’actrice Vivien Leigh jusqu’à sa mort dans les années 1960, devait son nom au jeune admirateur de sa maîtresse, Jones Harris. Jones (Poo, pas Harris) dormait sur son épaule et attendait patiemment la fin des représentations dans sa loge, comme Harris. Il arrive aussi que les chats changent de nom, comme le Gavroche de Victor Hugo qui s’appelait aussi Chanoine, pour sa paresse d’ecclésiastique, et à cause d’une faute d’étymologie, racontée dans une lettre du Rhin ; un vétéran qui faisait le guide dans une église montra les stalles du chœur en affirmant gravement :

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« C’est ici que se tenaient les chamoines. » Et Hugo de demander : « Ne croyez-vous pas que l’on devrait écrire “chats-moines” ? » Souvent le nouveau nom est une manière de promotion. C’est le cas du chat de Bentham, passé de Sir à Révérend-Docteur, et du chaton d’origine cubaine de Théophile Gautier : « à cause de sa blancheur immaculée, il reçut le nom de Pierrot qui, lorsqu’il fut devenu grand, s’allongea en celui de Don-Pierrot-de-Navarre, infiniment plus majestueux, et qui sentait la grandesse. » Et de l’« alphachat » de Doris Lessing, qui « a un nom cérémonieux et grandiloquent qui lui avait été attribué au moment où il avait quitté sa condition de petit chat, et avait dévoilé ses qualités. On l’appela général Pinknose the Third, voulant ainsi rendre hommage [aux défunts Pinknose I et II] et pour ne pas oublier non plus que même le chat le mieux traité finit toujours par nous quitter. […] Comme il arrive avec certaines personnes, ce chat recevait des noms différents à chaque fois qu’avec le temps on découvrait – et encore récemment – les ressorts de sa force morale et sa capacité à commenter une situation dans un silence judicieux, si bien qu’à un certain moment on l’a appelé “évêque Butchkin”. […] c’est un chat splendide… El Magnifico… c’est le nom qui lui va le mieux. » (Doris Lessing, Rufus, 1989).

Mais il arrive aussi que le nouveau nom corresponde à un imprévu, un changement… de sexe : Lucinda devient Lucius, Olly devient Olivia, sauf l’Elvis de la maison Lennon qui garda son nom même après qu’« il » fut mère. Dans tous les cas, même sans origine savante, le nom d’un chat doit lui aller comme un gant, comme le dit la poésie de Thomas Hood, « Le Baptême des chatons » Notre vieille chatte a mis bas Comment nommer ses trois petits chats ? L’une est tigrée, aux grands yeux verts, À la queue, fine et allongée. Elle entre en grande colère Si, par malheur, elle est vexée. La nommera-t-on comme ci ?

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La nommera-t-on comme ça ? Poivrière la nommera-t-on ? Quel joli nom pour un chaton ! En somme, trouver le bon nom requiert une inventivité certaine et Carl Van Vechten, même s’il ne consacre pas toute son érudition encyclopédique en matière de « tigres domestiques » à analyser leurs noms, résume le problème en une seule et lumineuse phrase (The Tiger in the House, 1920) : « Donner un nom à un chat, est hors de portée d’un esprit ordinaire. » Et pour renchérir, il cite l’aveu décourageant de Samuel Butler : « On dit que quelqu’un est [un écrivain] s’il est capable d’écrire un épigramme. Je dis, moi : “sait-il donner un nom à un chaton ?” et là je suis recalé à cet examen, car je ne sais pas. » Il semble en effet que sur les 10 noms qu’il proposa pour intégrer la Cat Fanciers’ Federation, au moins 9 furent refusés car déjà pris… mais, si ça peut le consoler, il était en bonne compagnie : Pierre Loti, qui appela son chat « Le Chat », admet dans Vies de deux Chattes (1900), à propos des deux héroïnes, Moumoutte Blanche, l’aristocrate, et Moumoutte grise, la minette des bas-fonds chinois : « Qu’on me pardonne de les appeler l’une et l’autre “Moumoutte”. D’abord je n’ai jamais eu d’imagination pour donner des noms à mes chattes… » Et Van Vechten de conclure : « le manque d’imagination et de créativité de la plupart des gens pour baptiser les chatons est vraiment incroyable ». Puisse le présent ouvrage leur donner de l’inspiration !

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Abélard, le persan roux tigré

de l’auteur américain de comédies Avery Hopwood (1882-1928), célèbre car il appréciait les courses automobiles… sur le siège du passager.

de gouttière de l’écrivain argentin naturalisé français Julio Cortázar (1914-1984), baptisé ainsi en l’honneur du philosophe allemand.

All Ball

Alphonse, le chat de la pluie,

personnage du récit « La Patte du Chat » dans Les Contes du Chat perché (1934-1946) de Marcel Aymé (1902-1967).

Anubis

, le chat égyptien courageux et intelligent adopté par les égyptologues Amelia Peabody et Radcliffe Emerson dans la saga d’Elizabeth Peters (Le Maître d’Anubis, 2000, septième roman de la série « Amelia Peabody »). Avec Bastet, il donnera vie à la dynastie féline qui accompagnera les Emerson dans leurs aventures, au grand dam du superstitieux Abdullah : « [Bastet] n’est pas un chat ordinaire, comme on le sait ; il ne parle peut-être pas avec le jeune patron [Ramsès] et n’écoute pas ses ordres ? Celui-ci est un serviteur du mal, comme Bastet est au service du bien. Son nom même est un mauvais présage ; Anubis n’est-il pas le dieu des cimetières ? »

Atossa dite Toss, la chatte du

Agathe Arthur

Adorno (Theodor W.), le chat

, le premier chat Manx de la gorille qui « parle » Koko (1971-). Leur émouvante histoire a été racontée par le docteur Francine Patterson dans Koko’s kitten (1985). Il sera suivi par deux autres Manx : Smokey et Lipstick.

Voir aussi Giuseppe

Am, le chat siamois jumeau de Si dans La Belle et le Clochard, dessin animé réalisé par Disney en 1955.

Amber, voir Jake

Apollinaris

, un des chats du romancier et écrivain satirique américain Mark Twain (Samuel Langhorne Clemens, 1835-1910). C’est dans sa silencieuse compagnie, ou celle de ses « collègues » Bambino, Blatherskite et Sour Mash, que Mark Twain se persuade que « Si les animaux pouvaient parler, le chien serait un bavard maladroit, alors que le chat aurait la grâce rare de ne jamais dire un mot de trop. » Voir aussi Zoroaster

Ariel, le persan roux (aux singulières

habitudes aquatiques) de l’écrivain et photographe américain Carl Van Vechten (1880-1964) qui a consacré plusieurs livres aux chats, parmi lesquels The Tiger in the House (1920) « Mon Ariel n’avait aucune aversion pour l’eau, au contraire... elle avait l’habitude de vouloir sauter dans mon bain tiède du matin et ce qui lui plaisait surtout était de s’asseoir dans le lavabo sous le robinet ouvert. »

poète et critique littéraire anglais Matthew Arnold (1822-1888), n’est affectueuse que cinq minutes au réveil le matin. Dans son poème sur son canari mort, Poor Matthias (1882), Arnold décrit ainsi Atossa la Grande : Voir aussi Feathers et Scheherazade « Cruelle, mais inflexible et calme Silencieuse, énigmatique et grave. , le chat du Nobel de Ainsi eût siégé Tibère littérature Sir Vidiadhar Surajprasad Si Tibère eût été chat. » « V. S. » Naipaul (1932-), écrivain britannique.

Augustus

Ayatollah, le chat blanc et noir qui vit avec le héros du film Diva (1981),

de Jean-Jacques Beineix, adaptation du roman de Daniel Odier (publié sous le pseudonyme de Delacorta).

Azraël, le chat roux de Gargamel, le plus

gourmand en Schtroumpfs, créé par le dessinateur belge Peyo (1928-1992) en 1959. Azraël est le nom de l’Ange de la mort dans la tradition islamique.

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et , deux des chats de la romancière italienne Elsa Morante (1912-1985), « prêtés » de temps en temps au cinéaste et metteur en scène de théâtre Luchino Visconti (1906-1976).

Arlène, la fiancée

« rose » de Garfield, dans la BD créée par Jim Davies en 1978. Voir aussi Nermal

Armando, voir New Boy

Asparagus, ou Gus, le chat de théâtre dans Le Guide des chats du Vieil Opossum (1939) de T. S. Eliot: « À l’entrée du théâtre, on peut voir Gus le chat, son nom réel, j’aurais dû commencer par là, est Asparagus, un peu difficile à dire, alors on l’appelle Gus, plus simple à retenir. »

Voir aussi Jellylorum, Victoria et Wiscus


A comme Angora turc

Originaire de Turquie, c’est l’une des races les plus appréciées en Europe à partir du xviiie siècle. Supplanté par le persan, l’angora turc risquait l’extinction, lorsqu’il revint à la mode dans les années 1950. Pelage : mi-long et soyeux, sans sous-poil. Depuis 1970, la variété blanche est reconnue ainsi que d’autres couleurs depuis 1978. Caractère : très affectueux, intelligent et « bavard ».

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Ambar et les autres D

« Ayant rencontré en ce païs une très belle espèce de chats qui sont proprement de la province de Chorazan ; mais d’une autre mine et d’une autre qualité que ceux de Sore, dont nous faisons tant d’estime [...] je suis dans la volonté d’en porter à Rome pour en peupler la race dans l’Italie. leur grandeur et leur forme est comme celle des chats ordinaires. Toute leur beauté consiste dans leur couleur et dans leur poil, qui est gris, sans nulle moucheture et sans nulle tache, d’une même couleur par tout le corps. [...] de plus leur poil est délié, fin, lustré et mollet ou délicat comme la soie [...]. Le plus beau de leur corps est la queue, qui est fort longue et toute couverte de poil, long de cinq ou six doigts, qu’ils étendent et renversent sur leur dos, comme font les écureuils, la pointe en haut, en forme de panaches, qui est un objet agréable à la vue. Ils sont, au reste, si privés, que ma femme ne peut s’empêcher quelquefois d’en mettre quelqu’un dans notre lit entre les draps. J’en ai mis ensemble quatre couples, mâles et femelles [...]. Mon beau-père qui est d’une belle humeur, voyant que je les estime beaucoup, n’a point d’autre pensée, tous les matins, que de leur faire donner à manger en sa présence. Il prend un plaisir particulier de diviser la part à un chacun, et de les faire sauter en haut pour la prendre. Il les caresse ; il les appelle chacun par son nom, Ambar, Caplan, Farfanicchio, Ninfa ; et eux pareillement le connaissent, ils miaulent autour de lui, ils sautent sur lui, qui est un divertissement agréable. Je n’ai peur que d’une chose, qu’il me [les] ruine, pour leur donner trop de chair. » Pietro della Valle, « Lettre IX d’Ispahan », Voyages de Pietro della Valle, gentilhomme romain, dans la Turquie, l’Égypte, la Palestine, la Perse, les Indes orientales, et autres lieux, Rouen, 1745.

D

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Le premier angora turc importé en Europe par le voyageur italien Pietro della Valle (1586-1652).



Baal-Moloch le chat qui vivait avec la

sorcière Gillian Holroyd (Kim Novak) dans le film L’Adorable Voisine (1958) de Richard Quine, avec James Stewart et Jack Lemmon, et qui est interprété par le siamois Pyewacket.

Bastet, la déesse-chatte égyptienne. Beauty

, chatte blanche, héroïne des Peines de cœur d’une chatte anglaise (1840-1842) d’Honoré de Balzac (17991850), aussi belle qu’ingénue, est tour à tour l’épouse délaissée du superbe persan Puff ou la proie facile du séducteur français Brisquet (voir p. 18).

Béhémoth, un énorme chat noir, marchant sur deux pattes et doué de parole, partage la vie de Woland dans Le Maître et Marguerite de Mihail Bulgakov (1891-1940). Diable déguisé, il aime plus que tout les échecs, la vodka et les armes à feu.

Beppo

Bérénice et Boudolha, voir Elsa

Voir aussi Fripouille

Bismarck

Bizet, le chaton noir de

Duchesse, c’est lui qui raffole de piano et de boxe dans Les Aristochats, dessin animé de Disney (1970). Voir aussi Toulouse et Marie

américain et prix Nobel de littérature Ernest Hemingway (1899-1961). Également appelé Brother. Ce chat cubain blanc et noir, compagnon de promenade, dormait dans le lit de son maître, mangeait avec lui et, se prenant pour un humain, dédaignait la compagnie des autres chats. Hemingway lui a consacré plus de trente-cinq pages dans Îles à la dérive.

Voir aussi Izzy the Cat, Uncle Wolfe et Sir Winston Churchill

de l’écrivain français Joris-Karl Huysmans (1848-1907), est aussi l’un des personnages de son roman En ménage (1881). « Il était rouge, barré d’orange. C’était, d’ailleurs, un chat de gouttière, mais de la grande espèce. Il était énorme. »

Beerbohm

, du nom de Herbert Beerbohm Tree (1852-1917), acteur et manager du Théâtre de Sa Majesté, a exercé vingt ans durant, jusqu’en 1995, l’honorable carrière de « mousekiller » au Globe Theatre de Londres.

Belaud (2), l’un des chats de

poète et prosateur français Joachim du Bellay (1522-1560), qui lui a dédié une longue et émouvante épitaphe en 1558 : « Belaud, qui fut par aventure Le plus bel œuvre que Nature Fit onc en matière de chats : C’estoit Belaud la mort aux rats, Belaud, dont la beauté fut telle Qu’elle est digne d’estre immortelle. » voir Disraeli

Boise, le meilleur ami de l’écrivain

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Céline (Louis Ferdinand Auguste Destouches, 1894-1961), médecin et écrivain français (qui collabora avec l’Allemagne nazie). Adopté en 1935 par l’acteur Robert Le Vigan, cédé à la danseuse Tinou, Bébert élut domicile chez Céline et son épouse Lucette en 1942. Pendant les dix années suivantes il partagea tout avec eux, y compris leur fuite hors de France dont on peut lire le récit dans les romans autobiographiques de la Trilogie du Nord (1957, 1960, 1961).

Belaud (1), est le tigré gris du

, le chat blanc de Jorge Luis Borges (1899-1986), écrivain, poète et essayiste argentin.

poil du peintre suisse Paul Klee (1879-1940). Le chaton Nuggi était à long poil lui aussi.

Bambino, voir Zoroaster Barre-de-Rouille, le chat

Bébert, le fidèle tigré de Louis-Ferdinand

Voir aussi Anubis

Bimbo, le chat blanc à long

Babou

, l’ocelot (serval américain) de l’artiste surréaliste espagnol Salvador Dalí (1904-1989).

l’écrivain et officier de marine français Pierre Loti (Julien Viaud, 1850-1923), fut ainsi nommé en honneur du chat de Du Bellay : « Belaud. Jeune matou de gouttière. […] Accès de mélancolie, pendant lesquels il vient me conter des choses, d’une petite voix plaintive. »

Voir aussi Le Chat et Ratonne

M. Bigglesworth, le chat glabre

du docteur Denfer dans Austin Powers (1997). « Et quand le Dr Denfer est contrarié, M. Bigglesworth est d’une humeur massacrante. Or quand M. Bigglesworth est d’une humeur massacrante, on MEURT. » Voir aussi Ted NudeGent

Brilliant

, le splendide angora turc blanc du roi de France Louis XV et qui pose avec lui dans de nombreux portraits.

Buchanan

, chat blanc et noir de Sir Edmund William Gosse (1849-1928), écrivain, poète et critique anglais, successeur de Caruso. « Buchanan était un membre important de la maison, et avait adopté Gosse il y a un ou deux ans. Pour un chat de gouttière, il était bien orgueilleux et n’aurait jamais consenti à venir pour le thé à moins d’y avoir été appelé ou porté par son maître en personne. »

Butch

, un des nombreux chats du poète et écrivain américain Charles Bukowski (1920-1994), cité dans son roman autobiographique Women (1978). « Qui sont les amis de Bukowski ? Ses chats », disait sa femme Linda Lee Beighle dans une interview (2000).


B comme Bengal

Reconnu comme une race en 1991, il est né du croisement entre le chat domestique et le chat léopard asiatique effectué dans le cadre de la recherche contre la leucémie féline. Pelage : ras et incroyablement lisse, tacheté ou rayé. Caractère : affectueux, peu agressif, mais adorant sauter et courir.

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Brisquet D

« J’aperçus alors, sans avoir l’air de le regarder, ce charmant Matou français : il était ébouriffé, petit, gaillard, et ne ressemblait en rien à un Chat anglais. Son air cavalier annonçait, autant que sa manière de secouer l’oreille, un drôle sans souci. J’avoue que j’étais fatiguée de la solennité des Chats anglais et de leur propreté purement matérielle. Leur affectation de respectability me semblait surtout ridicule. L’excessif naturel de ce Chat mal peigné me surprit par un violent contraste avec tout ce que je voyais à Londres. D’ailleurs, ma vie était si positivement réglée, je savais si bien ce que je devais faire pendant le reste de mes jours, que je fus sensible à tout ce qu’annonçait d’imprévu la physionomie du Chat français […] Néanmoins […] je n’eus pas l’air d’avoir écouté cette déclaration, et fus d’une apparente insensibilité qui pétrifia Brisquet. Il resta là, d’autant plus surpris qu’il se croyait très-beau. Je sus plus tard qu’il séduisait toutes les Chattes de bonne volonté. »

Honoré de Balzac, « Peines de cœur d’une chatte anglaise », Vie privée et publique des animaux, Paris, P. J. Stahl, 1867, p. 72.

D

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Le séducteur français sans scrupules qui brisera le cœur de Beauty, la Chatte anglaise.



Calvin, le chat de Malte, amoureux

Caruso, le chat noir au pire des

Voir aussi Buchanan

caractères mais adulé par le critique anglais de la bonne littérature, qui se présenta un Sir Edmund William Gosse (1849-1928) : , le chat noir jour à la porte d’Harriet Beecher Stowe « Caruso, sans aucune réserve, le chat le plus magique, personnage de la (1811-1896), auteur de La Case de l’oncle avare de toute la Chrétienté. Il ne fait aucun saga créée par Barbara Tom, et qui, après le départ de celle-ci Sleigh (1906-1982) en 1955 doute que son cœur est allemand et qu’il pour la Floride, emménagea dans le avec le premier volume nous gouverne par le système de la terreur. » studio d’un autre essayiste et romancier Carbonel, the King of Cats. américain, Charles Dudley Warner , le chat de la , la chatte capable de dévoiler (1829-1900), qui fit son éloge dans chanteuse folk américaine la véritable nature des hommes lorsqu’elle Calvin (A Study of Character), 1870. Joan Baez (1941-). endosse des lunettes magiques qui changent « C’est un chat intelligent et les couleurs dans le film tchèque Un jour un il comprend tout, sauf le , la chatte écaille-de-tortue du chat, réalisé par Voljtech Jasny (1963). théorème du binôme. » poète et romancier américian Edgar Allan

Carbonel

Carlangas

Cassandre

Catarina

Poe (1811-1849). L’auteur de l’inquiétant Chat noir adorait en réalité sa chatte, qui se couchait même sur ses épaules et jusqu’à la fin réchauffa sa jeune épouse malade.

Castlerosse, voir The Girl Charmian, c’est ainsi

que se serait appelée la chatte de Cléopâtre, qui a inspiré son maquillage.

Chat, le compagnon de

Holly Golightly (Audrey Hepburn) dans Diamants sur canapé, le film de Blake Edwards, d’après le roman de Truman Capote (1958).

Voir aussi Orangey

Chico, le chat roux des voisins du pape émerite Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 1927-), quand il habitait à Peutling.

Voir Pluton

CC (CopyCat), la première

chatte clonée, tigrée marron et blanc, née le 22 décembre 2001 au Texas.

Charles, un des chats du prix Nobel de

Le Chat botté est le héros rusé et

littérature Doris Lessing (1919-) : « à l’origine il s’appelait Prince Charlie, pas pour l’actuel détenteur du titre, mais pour les princes romantiques d’autrefois, parce que c’est un chat tigré coureur, élégant, et qui sait se tenir. Quant à son caractère, moins on en dit, mieux c’est. »

malicieux de la fable écrite par l’Italien Giovanni Francesco Straparola (1480-1557) d’après la tradition orale. L’histoire devint très célèbre dans les versions reprises par Charles Perrault (1628-1703) et les frères Grimm (Jacob 1785-1863 Voir aussi El Magnifico et Rufus (p. 78) et Wilhelm 1786-1859) jusqu’au dessin animé Le Chat Potté (spin-off de la saga Shrek créée par du les studios Dreamworks) produit en 2011. Dr Seuss apparaît pour la première fois L’acteur Antonio Banderas a prête sa voix au félin en 1957, lorsque Théodor Seuss Geisel hors-la-loi dans la version originale du film. (1904-1991) relève le défi d’un livre illustré pour enfants qui contienne , le chat de l’écrivain et scénariste 225 mots et qui ne soit pas ennuyeux. américain Francis Scott Fitzgerald (1896-1940). C’est ensuite devenu un film en 2003.

Le Chat chapeauté

Chopin

Childebrand et Cléopâtre, deux des neuf chats du poète,

romancier et critique français Théophile Gautier (1811-1872). « Childebrand était un magnifique chat de gouttière […] “les chats sont les tigres des pauvres diables”, avons-nous écrit quelque part. »

Chloé et Crevette,

voir Octavius

Voir aussi Enjolras, Éponine (p. 30), Madame-Théophile (p. 62) et Zizi (1)

Ciccio, le gros chat noir qui

Cigarette, le chat

Cléopâtre, une

Church (Winston Churchill), le chat gris

ressuscité dans le roman d’épouvante Simetierre (1983) de l’écrivain et scénariste américain Stephen King (1947), porté à l’écran sous le même titre (1989). Il fallut bien 7 chats pour jouer son rôle.

autre des magistrales du philosophe et écrivain interprétations français Albert Camus d’Orangey (qui (1913-1960), un des pères , le gros chat tigré de apparaît sous le nom , le chat de Thomas Hardy de l’existentialisme. King, qui donna aussi son nom de Rhubarb au D’après Henri, le chat (1840-1928), poète et romancier générique) dans le film au personnage du film d’horreur anglais. À sa mort le cœur de l’auteur philosophe, c’est à Le croque-mort s’en mêle Les Somnambules (1992), tiré de Cigarette que Camus a de Tess d’Urberville devait prendre l’un de ses romans inédits. (1963), avec Vincent « volé la majeure partie place dans le Coin des poètes de Price, Peter Lorre de ses idées sur l’absurde ». et Boris Karloff. Westminster à côté de Dickens et , la mère de Johnson (pour citer deux autres de la première chatte maîtres ailourophiles). Mais le cœur , la chatte de l’écrivain anglais LaPerm, née dans disparut mystérieusement… en même Thomas Carlyle (1795-1881), qui s’entendait très bien la ferme de Linda et temps que Cobby ! avec Nero, le chien de Madame Carlyle, et ce tout au Richard Koel dans contraire de ce qui se passait entre mari et femme. l’Oregon en 1982. depuis 2012 loge officiellement dans les jardins du Vatican.

Clovis

Cobby

Curly

Columbine

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C comme Chartreux

Originaire de Turquie et d’Iran, la légende dit qu’il doit son nom aux moines chartreux français qui l’auraient reçu des Templiers de retour de terre Sainte, et qui dès le xie siècle utilisèrent ses dons de chasseur de rats pour la défense de leurs provisions et manuscrits. Reconnu comme race en 1939. Pelage : épais et velouté, gris à reflets bleus. Caractère : pacifique, loyal et silencieux.

21


Catzilla D

« Maury, le propriétaire de la société féline : Bonjour messieurs, je m’appelle Maury, en quoi puis-je vous être utile ? Lars : Merci Maury, nous voudrions un chat. Maury : Choisissez celui qui vous plaît et je vous le stériliserai de mes propres mains ! Lars : Hum, ce sont des chatons. Nous voulons un chat plus âgé, qui ait de l’expérience. Maury: Voilà autre chose. La plupart des gens aiment les petits chatons adorables. Expérience dans quel domaine ? Ernie : La chasse aux souris. Maury : Oh mais tous les chats sont de bons souriciers ! Ernie : Oui mais voyez-vous nous avons d’énormes rats, taille Sumo, et en très grand nombre, alors il nous faut vraiment un félin féroce, de préférence un qui ait des antécédents psychiatriques. Je veux dire un méchant gros minou. Lars : Ouais, un vicieux ! pas facile à aimer. Vous n’en avez pas un qui ronge son frein par là ? Maury : C’est marrant que vous me posiez la question. Je désespérais qu’on me le demande jamais. On allait encore le gazer ? Lars, Ernie : “Encore” ? [apparaît l’étiquette avec le nom du chat] Ernie : Catzilla ? Maury : Oh ce sont les hommes de ménage qui l’appellent comme ça, mais vous pouvez l’appeler comme vous voulez… Fuffy ça serait bien non ? » Lee Evans (Lars), Nathan Lane (Ernie) et Ervnie Sabella (Maury) dans le film La Souris de Gore Verbinski, 1997.

D

Le chat psychopathe enrôlé par les frères Smuntz dans une (vaine) tentative pour libérer la grande maison paternelle d’un « locataire » petit mais destructeur, dans le film La Souris.

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Dandelion, le chat d’Orient

cleptomane de madame Sara Peacock : en deux ans il a dérobé au moins 700 articles dans les maisons voisines. « Sa spécialité ce sont les caleçons, affirme la propriétaire anglaise, il en apporte un à la maison puis retourne en prendre un autre… et il ne se limite pas à une paire par jour, mais à 5 ou 6 ! »

Miss DiPesto

, née en 1987 dans le Montana, est la chatte de gouttière qui est l’ancêtre des Selkirk Rex, les chats frisés issus d’une mutation génétique fortuite. Elle doit son nom à la chevelure frisée de la secrétaire dans la série télévisée américaine Moonlightin (Clair de lune, où elle est Mademoiselle Agnès Topisto).

Dick et Dora, les chats de la

romancière anglaise Frances Hodgson Burnett (1849-1924). Dora, blottie dans ses bras, encouragea les débuts littéraires de l’auteur du Petit Lord Fauntleroy qui envoyait ses premiers textes à des revues dans les années 1915. Dick participa au premier concours félin de New York.

Dabado, voir Waif

Dandilo

, le chat dans le film La Mouche (1986) de David Cronenberg.

Desdemona, la chatte de M

Delilah

gr

Capecelatro (1744-1836), archevêque de Tarente et homme d’État italien, a été décrite entre autres par Lady Morgan : « Entre le premier et le second plat, la porte s’ouvrit et plusieurs chats, beaux et de taille énorme, furent introduits, du nom de Pantalone, Desdemona, Otello et autres noms de théâtre. Ils prirent place sur les sièges près de la table et se tinrent silencieux, tranquilles, immobiles et bien élevés comme requis à la meilleure table bon ton de Londres. Lorsque le prélat demanda à l’un des chapelains de donner quelque chose à madame Desdemona, le majordome fit un pas en avant vers Son Excellence et fit observer : “Desdemona préfère attendre le rôti”. »

Didi

, la chatte écaille-detortue de Freddie Mercury (1946-1991), le chanteur du groupe Queen, qui lui a consacré une chanson de l’album Innuendo (1991) : « Tu es imprévisible
/ Tu me rends tellement heureux
/ 
Quand tu te pelotonnes et que tu t’endors à côté de moi
/ Tu me rends légèrement fou/
 Et tu fais pipi partout dans ma suite Chippendale » Voir aussi Jerry

Desdémonette ou Démonette, la chatte noire,

« princesse de Mauritanie » du poète, romancier et critique français Jules Amédée Barbey d’Aurevilly (18081889), objet de nombreux échanges épistolaires avec madame Louise Read, qui garde Démonette en son absence ; à ce propos Barbey d’Aurevilly écrit (1884) : « On dirait que le premier intérêt de votre vie est de me donner des nouvelles du chat !!! »

, une des chattes de la scientifique franco-polonaise et prix Nobel pour la Chimie et la Physique Marie Curie (1867-1934). , le chat qui mène une double vie : le jour il , la chatte d’Alice Liddel (1852-1934), l’inspiratrice tient compagnie à la petite des romans de Lewis Carroll. La chatte deviendra même un Zoé, et la nuit il court personnage littéraire dans la suite des aventures d’Alice De derrière le voleur Nico sur l’autre côté du miroir (1871), mère de Flocon de neige, la les toits de Paris dans le petite chatte blanche et de Kitty la noire. « Voici comment film d’animation Une vie Dinah s’y prenait pour débarbouiller ses enfants : d’abord elle de chat (2010). maintenait la pauvre chose par une oreille avec la patte, ensuite elle lui frottait tout le visage à rebrousse-poil en , c’est ainsi que la commençant par le nez. Et juste à ce moment-là, comme je chanteuse Norma Tanega (1939-) l’ai dit, elle s’occupait de la petite chatte blanche qui se tenait appelle son chat, qu’elle sort pour tranquille et s’efforçait de ronronner (en sentant sans doute se promener, comme elle le que tout cela était fait pour son bien). » chante dans son hit de 1966 Voir aussi le Chat du Cheshire (p. 46) Walkin’ My Cat Named Dog.

Dino

Dinah

Dog

Domino

, le compagnon félin, avec Bubbles, de l’actrice Emma Watson (1990) lorsqu’elle ôte le costume d’Hermione Granger dans la série Harry Potter. Voir aussi Pattenrond

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Don Tarquinio

, le persan distingué du récit de Saki (Hector Hugh Munro, 1870-1916), « Les Réticences de Lady Anne » (dans Reginald en Russie, 1910) : « Son pedigree était aussi impeccablement persan que le tapis […]. Le page de la maison, qui avait des tendances Renaissance, l’avait baptisé Don Tarquinio, nom que n’auraient sûrement pas imaginé de lui donner ses maîtres, qui l’auraient plutôt appelé Fluff si le choix avait dépendu d’eux, mais qui s’étaient accommodés de “Don Tarquinio”. »

Disraeli, un des chats

de Florence Nightingale (1820-1910), l’infirmière britannique pionnière du secours médical moderne, qui baptisa chacun de ses 60 chats avec des noms d’hommes politiques. On connaît aussi un Gladstone et un gros persan du nom de Bismarck.

Dom Gris, voir Grisette

Doyenne

, le chat du philosophe suisse Jean-Jacques Rousseau (1712-1778).

Duchesse, la mère de Marie,

Toulouse et Berlioz dans les Aristochats, dessin animé réalisé par Disney en 1970. Voir aussi Thomas O’Malley


D comme Devon Rex

Le premier spécimen de ce curieux pelage frisé fut découvert dans la région du Devon en Angleterre en 1960. On l’a tout d’abord pris pour un Cornish Rex, puis reconnu comme race à part entière en 1967. Pelage : ras, frisé et légèrement rêche, il n’est pas sujet à mue. Caractère : affectueux et intelligent, particulièrement curieux et sociable.

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Dewey Readmore Books D

« 1. Si tu te sens particulièrement seul, et que tu souhaites plus d’attention de la part des membres du personnel, prends place sur n’importe quel papier, projet ou ordinateur sur lesquels ils sont en train de travailler – mais agis en leur tournant le dos, et avec détachement, de manière à ne pas avoir l’air de demander. Par ailleurs, applique-toi à te frotter contre les jambes des personnes qui portent des habits de couleur foncée, bleue ou noire, c’est très efficace. […] 5. Tes humains doivent se mettre dans la tête que toute boîte qui entre à la bibliothèque est à toi. Qu’elles soient grandes ou petites, vides ou pleines, qu’importe, elles sont toutes à toi ! Et si tu n’arrives pas à t’y loger tout entier, tu peux utiliser n’importe quelle partie du corps, de manière à en prendre possession pour la sieste (j’ai utilisé une ou deux pattes, ma tête, et même seulement ma queue pour établir mon droit à la propriété, et toutes ces parties procurent un sommeil aussi réparateur les unes que les autres). »

Citations extraites des recommandations de Dewey aux chats de bibliothèque, rédigées par Vikky Myron pour le volume de Sandra Choron, Harry Choron et Arden Moore, Planet Cat. A Cat-alog, New York – Boston, Houghton Mifflin, 2007, p. 155-156.

D

Le Maine Coon employé par la Bibliothèque publique de Spencer (Iowa) de 1988 à 2006 : abandonné dans le casier des livres rendus, il fut adopté officiellement par le personnel, avec des attributions institutionnelles que le directeur de la bibliothèque, Vikki Myron, aida à mettre par écrit.

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El Broosha

Ébène, un des trois chats du philosophe et historien

français Hippolyte Adolphe Taine (1828-1893). À Ébène, Mitonne et Puss « leur ami, maître et serviteur » dédia 12 sonnets, publiés de façon posthume dans Le Figaro et sans le consentement de la famille. « Ô mes bienheureux chats! Votre rouet paisible Nous apporte une voix de ce chœur invisible Où se dit le secret du mystique univers » (sonnet XII, L’Absolu, 1883).

Edgar, un des chats, avec

Hermann, de Dita Von Teese (Heater Renée Sweet, 1972-), la reine américaine du néo-burlesque.

El Magnifico (alias Général Pinknose the Third, Évêque Butchkin) est le splendide chat blanc et

, suivant la tradition juive séfarade, est le nom du gigantesque chat noir capable de sucer le sang des nouveau-nés et dont Lilith, la première femme d’Adam, aurait pris la forme, après avoir été chassée du jardin d’Eden.

noir de Doris Lessing (1919-) qui partage sa maison avec le Nobel de littérature ainsi qu’avec son frère Charles et l’ex-chat errant Rufus (voir p. 78). « Chaque soir, le Général, El Magnifico Butchkin, venait s’allonger un moment sur le divan à côté de moi, pour bien montrer qu’il avait le droit d’occuper cette place, avant de retourner à son poste préféré, dans son panier. La place à côté de moi était la meilleure, et c’était comme ça parce que Butchkin en avait décidé ainsi. »

Elsa, avec Thaïs, Paphnuce,

Bérénice et Boudolha, est l’un des cinq chats avec lesquels le jeune écrivain français Ernest Léon La Jeunesse (1874-1917) arriva de Nancy pour conquérir Paris, comme il le raconte dans son roman autobiographique L’Inimitable (1899).

Elvis

, le chat de la mère de John Lennon. La demi-sœur, Julia Baird, raconte : « Maman aimait tellement [Elvis Presley] que lorsqu’on a pris (à ma demande) un chaton, il fut baptisé Elvis. Plus tard “le chat” mit bas une portée de chatons au fond du placard de la cuisine – alors nous comprîmes notre erreur – mais on ne changea pas son nom. »

Enjolras, frère de Gavroche et Éponine Enrique DeLome, voir Valeriano Weyler Étoile, l’angora blanc de

Gustave Courbet (1819-1877), représenté aux pieds de l’artiste français dans L’Atelier du peintre (1855, Paris, Musée d’Orsay).

Eudora, la chatte bibliothécaire de la Cave

Spring Public Library de l’État de Georgie en 2003. On connaît plus de 800 chats bibliothécaires dans le monde ; et actuellement le nombre des résidents (statues, peluches, et chats fantômes compris) s’élève à 302.

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(voir p. 30), les trois chats noirs de Théophile Gautier (1811-1872), poète, romancier et critique français. « Il avait quelque chose de théâtral et d’emphatique, et il semblait poser comme un acteur qu’on admire. Ses mouvements étaient lents, onduleux et pleins de majesté ; on eût dit qu’il marchait sur une console encombrée de cornets de Chine et de verres de Venise, tant il choisissait avec circonspection la place de ses pas. »

Voir aussi Childebrand, Cléopâtre, Madame-Théophile (p. 62) et Zizi (1)

Eureka, connue aussi sous le nom de Pink Kitten,

la chatte trouvée par Dorothy dans Dorothy and the Wizard of Oz (1908, inédit en français) de L. Frank Baum (1856-1919).


E

comme Européen

Arrivés en Europe dans les cales des navires des Phéniciens du Nord de l’Afrique, ce sont les chats les plus courants partout dans le monde. Seule la race scandinave sélectionnée parmi les chats de gouttière peut se parer du titre d’européenne depuis 1982. Pelage : ras, brillant et lisse. Caractère : intelligent et actif, varie beaucoup d’un spécimen à l’autre.

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Éponine D

« La chatte qui portait le nom de l’intéressante Éponine avait des formes plus sveltes et plus délicates que ses frères. Son museau un peu allongé, ses yeux légèrement obliqués à la chinoise et d’un vert pareil à celui des yeux de Pallas-Athénée. […] Jamais bête ne fut plus sensible, plus nerveuse, plus électrique. Quand on lui passait deux ou trois fois la main sur le dos, dans l’obscurité, des étincelles bleues jaillissaient de sa fourrure, en pétillant. [...] Elle accourt au coup de sonnette, accueille les visiteurs, les conduit au salon, les fait asseoir, leur parle – oui, leur parle – avec des ramages, des murmures, de petits cris qui ne ressemblent pas au langage que les chats emploient entre eux, et simulent la parole articulée des hommes. Que dit-elle ? elle dit de la manière la plus intelligible : “Ne vous impatientez pas, regardez les tableaux ou causez avec moi, si je vous amuse ; Monsieur va descendre.” À notre entrée, elle se retire discrètement sur un fauteuil ou sur l’angle du piano et écoute la conversation, sans s’y mêler, comme un animal de bon goût et qui sait son monde. La gentille Éponine a donné tant de preuves d’intelligence, de bon caractère et de sociabilité, qu’elle a été élevée d’un commun accord à la dignité de personne, car une raison supérieure à l’instinct la gouverne évidemment. Cette dignité lui confère le droit de manger à table comme une personne et non dans un coin, à terre, sur une soucoupe, comme une bête. Éponine a donc sa chaise à côté de nous au déjeuner et au dîner; mais, vu sa taille, on lui a concédé de poser sur le bord de la table ses deux pattes de devant. » Théophile Gautier, La Ménagerie intime, Paris, Alphonse Lemerre, 1869.

D

La très éduquée Éponine, qui, plat après plat, dessert compris, partageait les repas de Gautier, avait un seul défaut : elle avait tendance à refuser de manger son entrée quand elle tenait pour certain (après un tour de reconnaissance préliminaire en cuisine) que le plat principal serait à base de poisson. Toutefois la menace de ne pas pouvoir y goûter si elle n’avait pas d’abord mangé l’entrée était suffisante pour lui faire lécher l’assiette.

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Félicette

Fafner Fasolt

Feathers, la chatte pianiste de l’écrivain

et , les chats qui partageaient la table de Catulle Mendès (1841-1909), auteur et poète français.

et photographe américain Carl Van Vechten (1880-1964) : elle aimait surtout travailler les accords vibrants et dissonants, en sautant sur le clavier, vers 2 h du matin.

Félix

Voir aussi Ariel et Sheherazade

Felis

Félimare

, un des 14 chats, parmi Gazette, MimiPiaillon, Mounard le Fougueux, Rubis sur l’Ongle, Serpolet, Soumise, à qui Armand Jean Du Plessis, cardinal et duc de Richelieu (1585-1642), ministre d’État français, légua une énorme pension. Voir aussi Lucifer, Ludovic le Cruel, Ludoviska, Perruque et Racan, Pyrame et Thisbé.

Figaro

, le « bon » chat dans le Pinocchio de Walt Disney (1940). Voir aussi Gédéon

Flocon de Neige,

voir Dinah

Foss

, le chat auquel l’auteur et théologien anglais D. D. John Jortin (1698-1770) dédia une émouvante épitaphe en latin où Felis implore Proserpine de revenir à la maison, juste une nuit, pour pouvoir murmurer à l’oreille de son maître qu’il lui reste fidèle, même par delà le Stix, dans le royaume des morts.

Félix le chat, le premier

chat de dessin animé, apparu sur les écrans de la Paramount dans les années 1920. En fait, c’est en 1919 qu’il a vraiment débuté sous le nom de Maître Tom dans un court-métrage d’Otto Messmer intitulé Feline follies.

le chat de gouttière du peintre suisse Paul Klee (1879-1940). Il est peut-être le modèle de la toile Chat et oiseau (1928), qui se trouve actuellement au MoMA de New York.

Voir aussi Bimbo

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de John F. Runciman (1866-1916), le critique musical anglais de Saturday Review. À l’âge de six mois, il crachait sur les carosses, tandis que plus tard il essayait de jouer de l’alto en traînant l’archet sur le plancher.

Trieste et un des très nombreux compagnons félins de l’astrophysicienne italienne Margherita Hack (1922-2013), à qui elle avait dédicacé son livre I gatti della mia vita (écrit également pour Ciompa, Cirillo, Checca, Cicino, Celestino, Geppetta, Genny…).

Frätzibutzi

, un des chats de Carmen Sylva (élisabeth de Wied, 1843-1916), l’excentrique reine de Roumanie et écrivaine, dont l’article « My Kittens » (Century Magazine, août 1908) garde le souvenir en même temps que celui de Lilliput et Misikatz. Voir aussi Püffchen et Vulpi

Frontin

Fripouille, dit Fritzi,

Felix-Mendelssohn-BartholdyShedlock-Runciman-Felinis, le chat

Fiocchino, le chat de l’Observatoire de

, l’adorable chat à la queue coupée de l’artiste et écrivain anglais Edward Lear (1812-1888), qui donna lieu à de nombreuses illustrations parmi lesquelles les caricatures parues dans The Heraldic Blazon of Foss the Cat. Lear vint s’installer à San Remo, en Italie, et quand il fit construire sa seconde maison, il demanda qu’elle soit copiée à l’identique sur la première car sinon Foss ne l’aurait pas approuvée. Lear mourut deux mois après Foss, qui fut enterré dans son jardin italien.

, l’« Astrochat » française (baptisée ainsi par la presse anglaise) : la première chatte envoyée dans l’espace (le 18 octobre 1963)… puis récupérée. L’événement est aussi commémoré par un timbre mais qui : sur les 10 porte le nom de chats entraînés par le gouvernement français pour le lancement spatial, un chat tigré mâle fut présélectionné (les 8 autres furent congédiés car ils mangeaient trop) mais il réussit à se défiler à temps et fut remplacé par la chatte blanche et noire Félicette.

, le chat de Charles Paul de Kock (1793-1871), romancier et écrivain français : « Frontin n’était pas un chat, c’était un caniche pour la bonté, un chameau pour la sobriété, un singe pour l’intelligence. » De Kock passait pour un passionné de chats : sa maison aux Lilas était entourée d’un mur de manière que les chats puissent courir en sécurité. Et quand les voisins en trouvaient un qui errait, ils ne prenaient pas la peine de tirer la sonnette, ils le lançaient directement dans la propriété.

Fletch

, un des chats de William S. Burroughs (1914-1997), écrivain américain. L’auteur du Festin nu a célébré ses compagnons félins dans le récit autobiographique Entre chats (1986) et leur a dédié l’ultime pensée de son journal avant de disparaître : « La seule chose qui puisse résoudre un conflit, c’est l’amour, comme celui que j’ai éprouvé pour Fletch et Ruski, Spooner et Calico. Amour pur. Celui que j’ai senti pour mes chats présents et passés. L’amour ? Qu’est-ce que c’est ? L’anti-douleur le plus naturel qui soit. L’AMOUR. »

Frimas, voir Neige Fritz, le chat anthropomorphisé aux

mœurs libres de la BD underground de Robert Crumb (1943-), publiée à partir de 1965, puis sous forme de livre en 1969, et de film en 1972. Fritz a été créé sur le , le vrai chat de Crumb. modèle de

Fred

Frou-Frou, un des chats du

peintre anglais William Nicholson (1872-1949) à qui l’on doit une esquisse représentant Tango, le « marmalade cat » de Winston Churchill. Voir aussi The Girl


F comme Fawn (abyssin) Le fawn est une variété d’abyssin qui tire son nom de la couleur de son pelage et représente le chat le plus courant aux ÉtatsUnis. L’abyssin a été importé en Angleterre depuis l’Éthiopie actuelle en 1860 et fut reconnu comme race en 1882. Pelage : ras, de couleur gris tourterelle rosé. Caractère : intelligent, joueur, intrépide et amical.

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Fanchette D

« Fanchette, heureuse fille, a pris gaiement l’internat. Elle a, sans protestation, accepté, pour y déposer ses petites horreurs, un plat de sciure dissimulé dans ma ruelle, et je m’amuse, penchée, à suivre sur sa physionomie de chatte les phases d’une opération importante. Fanchette se lave les pattes de derrière, soigneuse, entre les doigts. Figure sage et qui ne dit rien. Arrêt brusque dans le washing : figure sérieuse et vague souci. Changement soudain de pose; elle s’assied sur son séant. Yeux froids et quasi sévères. Elle se lève, fait trois pas et se rassied. Puis, décision irrévocable, on saute du lit, on court à son plat, on gratte… et rien du tout. L’air indifférent reparaît. Mais pas longtemps. Les sourcils angoissés se rapprochent, elle regratte fièvreusement la sciure, piétine, cherche la bonne place et pendant trois minutes, l’œil fixe et sorti, semble songer âprement. Car elle est volontiers un peu constipée. Enfin, lentement, on se relève et, avec des précautions minutieuses, on recouvre le cadavre, de l’air pénétré qui convient à cette funèbre opération. Petit grattement superfétatoire autour du plat, et sans transition, cabriole déhanchée et diabolique, prélude à une danse de chèvre, le pas de la délivrance. Alors, je ris et je crie: “Mélie, viens changer, vite, le plat de la chatte !” » Willy [Colette], Claudine à Paris, Paris 1901.

D

La petite chatte qui accompagne Claudine à Paris dans son déménagement de Montigny (où était situé le premier roman en forme de journal de la série : « Claudine à l’école », 1900). Fanchette est aussi le nom d’une des chattes de l’écrivain Sidonie Gabrielle Colette (1873-1954) qui signe ses premiers livres sous un pseudonyme : Willy, le nom de plume de son mari (Henry Gauthier-Villars).

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Garfield, le gros chat tigré roux paresseux,

héros de la BD de Jim Davis (1945-) publiée pour la première fois le 19 juin 1978. Ce chat règne désormais sur un empire de livres, d’objets dérivés et de films. Il a emprunté son nom au grand-père de l’auteur. Parmi ses maximes on trouve : « Les meilleurs choses dans la vie sont celles qui se mangent. » Voir Arlène et Nermal

Gavroche (2), voir Enjolras Gazette, voir Félimare Gédéon

, le chat et compagnon du renard dans le film d’animation Pinocchio de Disney (1940), inspiré du célèbre roman pour enfants Les Aventures de Pinocchio : histoire d’un pantin de Carlo Collodi (1881)

Gaspard, un des chats de Joseph

Boulmier (1821– après 1879), poète français, redécouvreur de la forme poétique appelée villanelle, qu’il utilisa aussi pour célébrer Gaspard et la belle Coquette : « Viens sur mes genoux, Gaspard ; Que veux-tu, ma pauvre bête ! Coquette aime rentrer tard. Va, ce n’est pas au hasard Qu’on la baptisa Coquette… Viens sur mes genoux, Gaspard. »

Général Sterling Price,

l’énorme chat roux de Rooster Cogbrun (John Wayne) dans le célèbre western 100 dollars pour un shérif (1969), réalisé par Henry Hathaway.

Voir aussi Figaro

Giorgio, le majestueux chat blanc et

noir ancien directeur de la collection d’estampes Achille Bertarelli du château des Sforza à Milan. À la vie des chats qui colonisent les fossés, il préfère la tiédeur des bureaux, supervisant le travail avec la même mine que le précédent directeur Giorgio Lise, se retirant ensuite dans ses appartements privés auprès de la conservatrice des collections d’arts appliqués Francesca Tasso.

The Girl

, la minette noire du peintre britannique William Nicholson (1872-1949), sœur jumelle de Castelrosse, « dont les ronronnements de bienvenue avaient la capacité de traverser les murs de pierre ».

Grumpy Cat

Gomonénou, le gros chat tigré

breton du peintre français Maurice Denis (1870-1943) qui doit son nom à la tourelle latérale bâbord du port de Perros-Guirec où la famille du peintre passait ses vacances.

Chanoine

Ginger

, le minet roux qui tient le magasin du village avec le terrier Pickles dans The Tale of Ginger and Pickles de Beatrix Potter, 1909.

l’écrivaine italienne Elsa Morante (1912-1985). « La chose la plus grande que j’ai recherchée pour moi dans la vie, je crois que c’est l’amitié. Et je n’en ai vraiment trouvé qu’une seule : celle de mon chat Giuseppe. »

Voir aussi Agata et Arturo

Gris Gris

, le chat noir disparu dans Chacun cherche son chat, le film de Cédric Klapisch (1996) qui se déroule entièrement dans le quartier parisien de la Bastille. Happy end : on retrouve le chat !

, la minette à l’expression la plus grincheuse du monde (qui tranche avec son bon caractère) : grâce à son air constamment contrarié elle est devenue une star du web seulement quelques mois après sa naissance en 2012. « Je me suis amusée une fois. C’était affreux. »

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le magnifique angora du poète, dramaturge et écrivain français Victor Hugo (1802-1885). Aussi , appelé à cause de sa paresse d’ecclésiastique, il avait instauré une « paix armée » avec les trois cannes blanches de la nièce de Hugo, Jeanne, mais il ne se privait pas de les suivre dès qu’elle avait le dos tourné.

Giuseppe, un des chats de

Voir aussi Frou-Frou

Grimalkin est le nom

écossais traditionnellement donné aux vieilles chattes qui sont associées d’une manière ou d’une autre à la magie. Ce n’est pas par hasard si c’est aussi le nom du chat de Nostradamus, de son vrai nom Michel de Nostredame (1503-1566), médecin, apothicaire, astrologue et surtout prophète français.

Gavroche (1),

Grisette, la chatte de madame Antoinette

Deshoulières (1638-1694), poétesse française, auteur de nombreuses lettres d’amour en vers entre Grisette et d’autres minets français comme la Tata du marquis de Montglas, ou le Dom Gris de la duchesse de Béthune.

La Guigne,

l’himalayen adoré de Jack Byrnes (Robert De Niro) dans Mon beau père et moi, le film réalisé par Jay Roach en 2000, avec Ben Stiller. Interprété par Mishka.

Gypsy

, un des 4 chats de la collectionneuse d’art américaine Peggy Guggenheim (1898-1946).


G comme Greffier (chat en argot) Le Felis silvestris est l’ancêtre sauvage du chat domestique. C’est le chat le plus répandu au monde. Sa capacité d’adaptation à tous les types d’environnement, de la savane à la montagne, se traduit par toutes les variantes de sa morphologie. La variété que l’on trouve en Europe ressemble au chat tigré de gouttière, mais plus râblé. Pelage : mi-long et épais, avec des rayures foncées. Caractère : sauvage...

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Gip D

« C’est une drôle de coïncidence qu’à l’auberge du village où j’écris une partie de ce livre, y compris ce chapitre, il y ait trois chats, chacun ayant une apparence et des habitudes différentes de l’autre, comme s’ils étaient trois animaux de trois espèces différentes et tout à fait éloignées... Le dernier s’appelle Gip, c’est une créature magnifique, un tiers plus gros que les chats de taille moyenne – aussi fort et puissant qu’un chat sauvage britannique, il est tigré et ses yeux sont de la couleur de l’opaline mais deviennent vert pâle sous une certaine lumière. Lorsque j’ai vu cet animal pour la première fois, ses yeux singuliers m’ont presque fait sursauter par leur regard sauvage, féroce ; et les apparences n’étaient pas trompeuses, comme j’ai vite pu le constater. Jamais je n’ai pu le regarder sans trouver ses yeux de panthère, de lynx, me fixant avec une intensité troublante, et dès que je tournais la tête vers lui, il s’aplatissait, baissait les oreilles et continuait d’observer chacun de mes gestes comme s’il s’attendait à une attaque meurtrière soudaine. Ce n’est qu’après plusieurs jours qu’il me laissa m’approcher de lui sans bondir et disparaître, et cela prit deux ou trois semaines avant qu’il souffrît que je le touche. »

W. H. Hudson, A Shepherd’s Life: Impressions of the South Wiltshire Downs, Londres 1910.

D

Le chat décrit par le naturaliste et ornithologue William Henry Hudson (1841-1922) dans son œuvre sur la campagne anglaise A Shepherd’s Life. Arrivé avec des gitans puis adopté par la maîtresse de l’auberge, c’était un formidable exterminateur de rats ; il en attrapait un à trois par jour…

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Hamlet

, le premier hôte félin du luxueux Hôtel Algonquin de New York : un chat errant adopté par , le chat du prix Nobel français de littérature le propriétaire Frank Case à la fin des années 1930, Anatole France (Jacques Anatole Thibault, 1844-1924), dont il est devenu très rapidement « l’hôte le plus et aussi le chat d’un des personnages de son premier roman, célèbre ». Mais c’est actuellement Matilda qui Le crime de Sylvestre Bonnard (1881). Tandis que Bonnard occupe cette place. le bibliophile déclame, avec un enthousiasme croissant, , la les vertus d’Hamilcar : « Tu réunis en ta personne l’aspect , un des chats petite chatte blanche formidable d’un guerrier tartare à la grâce appesantie d’une de l’homme de lettres et avec un petit nœud femme d’Orient », Hamilcar, de son côté, considère que politicien anglais Horace rouge, créée par Yuko « cet homme aux bouquins parle pour ne rien dire, tandis que Walpole (1717-1797). Shimizu (1946-), lancée notre gouvernante ne prononce jamais que des paroles pleines Le père du roman gothique par la compagnie de sens, pleines de choses, contenant soit l’annonce d’un (Le Château d’Otrante, japonaise Sanrio en 1974 repas, soit la promesse d’une fessée. On sait ce qu’elle dit. 1764) mentionne aussi et qui règne désormais Mais ce vieillard assemble des sons qui ne signifient rien. » Zara dans sa sur un empire d’objets correspondance. à son effigie, allant des , , le chat américain blanc et noir à Voir aussi Selima sous-vêtements aux voir Edgar l’âme tourmentée (surtout par l’Imbécile barrettes à cheveux. blanc) d’un existentialiste français, star malgré , la seule chatte d’Andy Warhol lui de la web série de Will Braden. « On me (1928-1987) qui ne s’appellle pas Sam. , le chat demande si je rêve en anglais ou en français. Il semble que le père du Pop Art et sa qui a bien 13 chansons dans Ni l’un ni l’autre. Je rêve en faux espoirs. » mère, Julia Warhola, aient toujours eu une le poème héroï-comique maison pleine de chats qu’ils « plaçaient » Le Trompette de Seckingen régulièrement chez leurs amis. (1884), de Joseph Victor , c’est ainsi que von Scheffel (1826-1886). s’appelle Le chat botté, , le chat du critique, lexicographe dans la comédie (1797) , la petite chatte néo-zélandaise et écrivain anglais docteur Samuel Johnson de Ludwig Tiek (1773qui confirme une fois de plus la passion (1709-1784). Nourri aux huîtres que Johnson 1853) d’après le conte des féminine pour les chaussures : le fruit de achetait personnellement pour lui (et pour ne frères Grimm. « Si nous ces expéditions nocturnes était exposé dans pas donner cette peine aux domestiques), c’est n’avions pas, lors de nos de grosses boîtes au fond de son habitation peut-être le seul chat moderne immortalisé par interactions avec les à Manurewa, et on y a retrouvé pas moins un statue de bronze, au 17, Gough Square à humains, développé tant de 7 paires de chaussures ! Londres, où ils habitaient tous les deux. de mépris pour la parole, Voir aussi Lily nous serions tous capables , le chat « illégal » , la chatte de parler. » de Nick dans le roman pour thaïlandaise noir et blanc , la maman chatte enfants Nick et le Glimmung qui, ayant une formidable retrouvée vivante dans les , source (1966) de l’auteur de scienceréputation de chasseuse de ruines du 11 septembre 2001 en d’inspiration principale (bien fiction américain Philip rongeurs, adopte une petite train de protéger ses 3 chatons : que noir) du petit chat blanc K. Dick (1928-1982). souris trouvée dans un Freedom, Amber et Flag. perpétuellement affamé de la Voir aussi Magnificat débarras, la baptise Jerry, BD Le Chat de Simon, puis elles deviennent c’est-à-dire le chat de Simon , le chat immortalisé avec une Madonna (1958) toute inséparables, comme Tofield (1973). D’autres chats jeune dans un reportage photographique de Martin H. M. le montre la vidéo Do errants recueillis, Teddy, Schreiber (1946) à New York, en 1979, publié partiellement Cats Really Love Mice ? Jess et Maisy, dans Playboy en 1985. contribueront aussi à inspirer cette quintessence de chat. , un des nombreux chats de Robert Southey (1774-1843), poète, écrivain, homme de lettres et « philofelist » anglais. Dans une lettre à sa fille, , le dératiseur officiel du 10, Downing Street de 1989 à 1997 : entré en service alors qu’il était encore un petit chat, et retraité Southey rédige un « cat-a-logue » des multiples hôtes de la ferme de Greta Hall, s’attardant un peu sur la féroce avec le titre de dératiseur en chef du Cabinet, il avait servi sous inimitié qui oppose Hurlyburlybuss, maître au jardin, Margaret Thatcher, John Major et Tony Blair. En 2006, le service à Rumpelstilzchen, patron à la maison, tous deux de presse de Downing Street a annoncé à la nation son départ. portant des noms à la Grimm. Voir aussi Wilberforce

Hamilcar

Hello Kitty

Harold

Hermann

Henri

Hester

Hiddigeigei

Hinze

Hodge

Hugh

Hope

Holly

Horace

Huan

Hugo

Hurlyburlybuss

Humphrey

Voir aussi Ovid (p. 70) et le Zombi

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H comme Himalayen

Une variété de persan sélectionnée en 1920 par un généticien suédois et mise au point définitivement en 1935 en Amérique en la croisant avec un siamois. Caractérisé par la pointe de sa queue et son museau, plus foncés, dus justement au gène récessif himalayen. Pelage : long, très épais et soyeux. Caractère : comique et très bavard.

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Hinse de Hinsefield D

« Parmi les autres membres importants de la famille, qui figuraient au dîner, était un gros chat gris, auquel on envoyait de temps en temps un morceau des viandes servies sur la table. Ce sage Gripeminaud était également chéri du maître et de la maîtresse et il couchait dans leurs chambres. Scott m’avoua même, en riant, que l’un des moins raisonnables arrangements de sa maison était que la fenêtre de sa chambre à coucher restait ouverte la nuit afin de donner à Minet la facilité d’entrer et de sortir. Le chat prenait un certain ascendant sur les autres quadrupèdes ; il se prélassait dans le fauteuil de Scott, ou bien il se tenait sur une chaise contre la porte, comme pour passer en revue ses sujets à mesure qu’ils passaient, donnant à chaque chien un petit coup de patte sur l’oreille. Cette attaque était toujours prise en bonne part ; et ce n’était en effet qu’un acte de souveraineté exercé par sa majesté fourrée pour rappeler simplement aux autres animaux leur vasselage que ceux-ci reconnaissaient sans la moindre opposition. Une harmonie parfaite régnait entre le souverain et son peuple, et souvent tous dormaient paisiblement ensemble au soleil. »

Washington Irving, Walter Scott et lord Byron, ou Voyages à Abbotsford et à Newstead, traduit par A. Sobry, Paris, 1835, p. 36.

D

Le fier chat tigré du romancier et poète anglais Sir Walter Scott (1771-1832), peint par John Watson Gordon à la table de travail de l’écrivain tandis qu’à ses pieds, à une distance de sécurité, se tient son limier, capable d’affronter un loup mais pas le petit chat de la maison. L’harmonie entre chiens et chat décrite par Irving n’était pas toujours de mise. « J’ai entendu mon ami émettre des hurlements des plus pitoyables, et je t’assure que ce bruit n’avait rien de drôle, et tout ça à cause de sa peur de passer près du minet qui s’était installé sur l’escalier… » (Walter Scott, lettre à Joanna Baille, 12 avril 1816.)

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Icarus, le chat de la légende afro-américaine Iblis, un des chats de l’auteure française, traductrice

de chinois, Judith Gautier (1845-1917), fille de Théophile Gautier avec qui elle partage, entre autres, une grande passion pour les chats. Avec Bébé, Crevette et Lilith, Iblis était d’une grande aide lors de la préparation traditionnelle du sapin de Noël. Voir aussi Satan

L’Infâme

Charles Scherer

, c’est-à-dire , un des chats de Georges Courteline (Georges-VictorMarcel Moineaux 1858-1929), dramaturge et écrivain satirique français : « Il est un peu le père de toutes les bêtes qui vagabondent sur la butte de Montmartre », selon une description de son ami Paul Mégnin (auteur de Notre ami le chat, 1899), qui continue ainsi : « Les chats de Courteline sont gens sages, et ils se sont laissés portraiturer ; mais leur maître est rebelle à toute interview ; tout ce que j’ai pu obtenir de lui, ce sont les noms de ses compagnons félins, et quels noms ! Ils ne peuvent certes pas nier leur origine montmartroise : le Purotin de la rue Ruisseau ;

Charles Scherer, dit l’Infâme, dit la Terreur de Clignancourt ; la Mère dissipée ; le Petit Turbulent ; et le Rouquin de Montmartre. »

Isidore

, le chat roux personnage de la bande dessinée créée par George Gately en 1973 (Isidore et les Entrechats) et devenue dessin animé en 1980. Ami du chat Rif-Raf il est amoureux de la minette blanche Daphné.

de la boxe, Mohamed Ali (Cassius Marcellus Clay Jr., 1942), médaille d’or aux Jeux olympiques de Rome en 1960 et trois fois champion du monde poids lourds.

Imothep Sfar

, le chat de Joann Sfar (1971), dessinateur, scénariste et réalisateur français. Le chat d’Orient gris aux belles courbes et aux yeux verts est la muse inspiratrice de la série de bande dessinée Le Chat du rabbin, dont on a tiré un film d’animation en 2011 (et dont il ne faut pas manquer le making-of ).

Inga, la mascotte de l’observatoire

météorologique du mont Washington.

Inigo

et Jones, les deux frères chats de gouttière accueillis par le révérend Simon Grigg dans l’église St. Paul à Covent Garden, Londres, construite en 1631-1633 par l’architecte Inigo Jones. Leur rôle principal est de chasser les souris, mais ils ne manquent pas à leurs devoirs religieux : ils sont particulièrement doués pour interrompre les mariages en escaladant la traîne de la mariée. Ils assistent aussi régulièrement au service du matin : et le fait qu’on leur sert leur repas juste après n’a rien à voir avec leur dévotion.

Isis

, la mystérieuse chatte noir compagne de Gary Seven (l’acteur Robert Lansing) dans l’épisode Mission : Terre de la deuxième saison de la série Star Trek (1968). Isis peut prendre forme humaine et communiquer par télépathie avec Gary, en plus du fait qu’elle comprend ce qu’il dit. En réalité, il fut interprété par trois chats différents, parmi lesquels Sambo, car, comme explique Lansing : « à cette époque, la doctrine était qu’on ne pouvait pas dresser un chat. Les chats avaient certaines tendances naturelles : l’un aimait telle personne, allait vouloir la suivre partout ; donc le jour venu, on libérait le chat qui allait le plus probablement faire ce dont on avait besoin. »

Isoline, la chatte de Stephen Artault

de Vevey, médecin français, auteur des Actes raisonnés chez le chat (1903). Il est difficile de savoir dans quelle mesure l’inclination d’Isoline pour l’eau était raisonnable : elle aimait prendre des bains en sautant directement dans le lavabo. Mais ce qui est sûr c’est qu’elle n’avait aucune difficulté à se faire comprendre par les voisins de Vevey qui habitait au cinquième étage et à qui elle aimait rendre visite : quand les miaulements ne suffisaient pas, pour se faire ouvrir la porte, elle la grattait, et en dernier recours elle tirait la corde de la sonnette !

Itchy

(et Scratchy), le chat de la parodie gore de Tom et Jerry dans la série animée Les Simpson.

Izzy the Cat, un des très nombreux chats

(plus de 50) de l’écrivain américain et prix Nobel Ernest Hemingway (1899-1961). Une chatte de gouttière énergique dont le nom complet était , en réalité en référence à la reine d’Espagne, épouse de Ferdinand II et mécène de Colomb, et en hommage au caractère aventureux et audacieux de la minette, tout le contraire de son frère Cristòbal. Les deux habitaient dans la proprieté de Finca, à Cuba.

Isabelle la Catholique

Voir aussi Boise, Uncle Wolfe et Sir Winston Churchill

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comme Ikati (chat en zulu) ou comme Ikos (chat en bikol central) et Iring (chat en cebuano) Le chat de gouttière ou métis a un pelage tigré ou tabby (qui peut aussi être celui de chats de race) ; tabby vient du latin médiéval attabi, qui désigne la région d’Attabiyah, dans l’actuel Irak, renommée pour ses soies rayées dont les motifs rappellent le pelage de ces chats. Pelage : ras, peut prendre les teintes les plus variées (du gris à l’orange tigré, l’écaille-detortue tricolore et le blanc étant réservés aux femelles), avec des rayures en forme de M sur le front. Caractère : indépendant, aimant passer de l’appartement à la vie au grand air.

I


Invisible… comme le chat du Cheshire D [Alice] était en train de faire ces réflexions, lorsqu’elle tressaillit en voyant tout à coup le Chat assis à quelques pas de là sur la branche d’un arbre. Le Chat grimaça en apercevant Alice. Elle trouva qu’il avait l’air bon enfant, et cependant il avait de très-longues griffes et une grande rangée de dents ; aussi compritelle qu’il fallait le traiter avec respect. « Grimaçon ! » commença-t-elle un peu timidement, ne sachant pas du tout si cette familiarité lui serait agréable ; toutefois il ne fit qu’allonger sa grimace. « Allons, il est content jusqu’à présent, pensa Alice, et elle continua : Dites-moi, je vous prie, de quel côté faut-il me diriger ? » « Cela dépend beaucoup de l’endroit où vous voulez aller », dit le Chat. « Cela m’est assez indifférent », dit Alice. « Alors peu importe de quel côté vous irez », dit le Chat. « Pourvu que j’arrive quelque part », ajouta Alice en explication. « Cela ne peut manquer, pourvu que vous marchiez assez longtemps. » Alice comprit que cela était incontestable ; elle essaya donc une autre question : « Quels sont les gens qui demeurent par ici ? » « De ce côté-ci, dit le Chat, décrivant un cercle avec sa patte droite, demeure un chapelier ; de ce côté-là, faisant de même avec sa patte gauche, demeure un lièvre. Allez voir celui que vous voudrez, tous deux sont fous. » « Mais je ne veux pas fréquenter des fous », fit observer Alice. « Vous ne pouvez pas vous en défendre, tout le monde est fou ici. Je suis fou, vous êtes folle. » « Comment savez-vous que je suis folle ? » dit Alice. « Vous devez l’être, dit le Chat, sans cela vous ne seriez pas venue ici. » Alice pensa que cela ne prouvait rien. Toutefois elle continua : « Et comment savez-vous que vous êtes fou ? » « D’abord, dit le Chat, un chien n’est pas fou ; vous convenez de cela. » « Je le suppose », dit Alice. « Eh bien ! continua le Chat, un chien grogne quand il se fâche, et remue la queue lorsqu’il est content. Or, moi, je grogne quand je suis content, et je remue la queue quand je me fâche. Donc je suis fou. » « J’appelle cela faire le rouet, et non pas grogner », dit Alice. « Appelez cela comme vous voudrez, dit le Chat. Jouez-vous au croquet avec la Reine aujourd’hui ? » « Cela me ferait grand plaisir, dit Alice, mais je n’ai pas été invitée. » « Vous m’y verrez », dit le Chat ; et il disparut. Alice ne fut pas très-étonnée, tant elle commençait à s’habituer aux événements extraordinaires. Tandis qu’elle regardait encore l’endroit que le Chat venait de quitter, il reparut tout à coup. « À propos, qu’est devenu le bébé ? J’allais oublier de le demander. » « Il a été changé en porc », dit tranquillement Alice, comme si le Chat était revenu d’une manière naturelle. « Je m’en doutais », dit le Chat ; et il disparut de nouveau. Alice attendit quelques instants, espérant presque le revoir, mais il ne reparut pas ; [...] elle leva les yeux, et voilà que le Chat était encore là assis sur une branche d’arbre. « M’avez-vous dit porc, ou porte ? » demanda le Chat. « J’ai dit porc, répéta Alice. Ne vous amusez donc pas à paraître et à disparaître si subitement, vous faites tourner la tête aux gens. » « C’est bon », dit le Chat, et cette fois il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue, et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu. « Certes, pensa Alice, j’ai souvent vu un chat sans grimace, mais une grimace sans chat, je n’ai jamais de ma vie rien vu de si drôle. » Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles, trad. par Henri Bué, Londres, Macmillan, 1869. D

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Le chat au sourire inoubliable et qui habite au Pays des merveilles d’Alice



James, un des chats d’Oswald Barron F. S. A (1868-1939), écrivain et Jake (alias Zunar-J-5/9 Doric-4-7), l’abyssin martien héros

du Chat qui vient de l’espace, un film de Disney de 1978, interprété par Amber et Rumple. Le chat extraterrestre parle grâce à un collier spécial et a la voix originale de Ronnie Schell. « Dr Wilson : Jake ? C’est toi ? Jake : Ben oui, c’est pas la souris. »

Jeannie et Ptolemy,

les chats de Sir Patrick Moore (1923-2012), l’astronome amateur anglais, présentateur TV très populaire, auteur de Miaow! Cats really are nicer than people (2012).

Jeepers Creepers, le siamois de l’actrice anglo-américaine Elizabeth Taylor (1932-2011).

Voir aussi Marcus

Jeoffrey

, le chat de Christopher Smart (1722-1771), poète anglais qui fut affecté de manie religieuse et interné à l’asile de Bedlam pendant sept annés, il composa une ode, Jubilate Agno, qui comprend quelques vers dédiés au chat qui fut son compagnon et qui commence ainsi : « Car je considérerai mon chat Jeoffrey, Car il est le serviteur du Dieu vivant, le servant dûment et quotidiennement. »

Jenkins, le siamois qui

a pour fétiche des pantoufles. Sa propriétaire anglaise, Barbara Davies, l’a pris en flagrant délit alors qu’il rapportait à la maison une pantoufle fourrée plus grosse que lui ; quelques jours plus tard, il réitéra la performance avec l’autre pied.

Jeppe

, le chat tigré gris que le peintre suédois Bruno Liljefors (1860-1939) rencontra à Quarnbo, près d’Uppsala, où il passait ses vacances et qu’il ramena avec lui dans sa maison après avoir fait son portrait.

Jerry, à lui «  et aussi à Tom,

Oscar et Tiffany, et à tous ceux qui aiment les chats à travers tout l’univers, et merde aux autres » c’est ainsi que Freddie Mercury (1946-1991) a dédicacé son album solo Mr. Bad Guy (1985).

Jiji, le minet noir Jezebel, le chat

blanc et noir d’un des locataires de l’inquiétant palais dans le film d’horreur La Sentinelle des maudits (1977).

Jones (1), le chat roux, unique

survivant avec Ripley (Sigourney Weaver), dans Alien (1979) de Ridley Scott.

Juliet

, la siamoise de l’acteur américain Joe Mantegna (1947).

Julius, Jay, Jethro et Jerome, les frères de Varjak

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Paw.

antiquaire anglais. « James était de la sorte des chats qui partent à l’aventure [...]. C’était ravissant de voir la resplendissante Pippa l’accueillir au retour de ses batailles, miaulant comme pour lui demander comment il s’était fait toutes ces égratignures. James n’avait rien à raconter. Il s’était battu, il ne s’était pas laissé faire [...]. James ne prenait pas grand-soin de sa personne d’après ce que je voyais. Pippa, qui se lavait des oreilles jusqu’au bout de la queue après avoir mangé une queue de sardine, n’a jamais pu comprendre l’attitude négligée du mâle. Je l’ai vue, au dépourvu devant cette négligence, se tourner vers lui et le nettoyer au point de lustrer sa fourrure. James la supportait avec humour ; dans ces moments-là ses yeux étaient ceux d’un homme qui se fait ajuster sa cravate blanche par les bons soins d’une femelle. »

doué de parole de l’apprentie sorcière Kiki dans le film d’animation Kiki de Hayao Myazaki (1989).

Jones (2),

voir Inigo

Josephine, chatte blanche

colourpoint au poil mi-long, est l’ancêtre de la race ragdoll (poupée de chiffon), enregistrée sous ce nom par sa propriétaire Ann Baker : comme elle, ses petits (issus d’un chat de Birmanie) ont la particularité de s’abandonner complètement dès qu’on les prend dans les bras.

Jellylorum, le chat du poète,

dramaturge et prix Nobel anglais T. S. Eliot (1888-1965), qui lui inspira Le Guide des chats du Vieil Opossum (1939). Dans la comédie musicale Cats, de Andrew Lloyd Webber, tiré du poème d’Eliot, il y a un personnage féminin qui porte le même nom. Eliot le décrit ainsi dans une lettre datant de 1931 adressée à Tom Faber et publié dans Cats : « Je suis bien heureux que vous ayez un chat, mais je ne pense pas qu’il soit aussi remarquable que Mon chat... Jamais il n’y eut de pareil Petit chat. Son nom est Jellylorum et il n’a qu’une idée en tête, se rendre utile. Par exemple remettre droit les cadres, faire les grilles, vérifier s’il ne manque rien dans le buffet, ou ce qu’il y a en trop dans la poubelle. Et avec ça, il est si petit et si mince, qu’il tient assis sur mon oreille ! » (Andrew Lloyd Webber et John Napier, Cats: The Book of the Musical, Based on “Old Possum’s Book of Practical Cats” by T. S. Eliot, New York, Harcourt Brace & Company, 1883)

Voir aussi Asparagus, Victoria et Wiscus

Jock, un des nombreux chats, et l’un

des préférés, de Sir Winston Churchill (1874-1965), homme politique et Premier Ministre anglais durant la Seconde Guerre mondiale. Jock lui fut offert par Sir John Colville (le chat portait son diminutif) pour l’anniversaire de ses 88 ans : c’était un chat roux avec une tâche blanche sur la poitrine. À la mort de Churchill, deux ans plus tard, la famille demanda que le chat puisse demeurer dans la résidence de Chartwell, proprieté du National Trust, comme hôte permanent.

Voir Nelson et Tango


comme Javanais Né en Grande-Bretagne d’une hybridation avec l’angora turc authentique, il a été appelé ainsi en 1989 à cause de ses caractéristiques orientales très prononcées, comme la tête cunéiforme. Pelage : souple et soyeux, plus long sur la queue, sous-poil blanchâtre faisant un contraste avec le manteau semi-long chocolat. Caractère : affectueux.

J

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Black Jack D

« Du temps où cet homme célèbre et cultivé, Sir Richard Garnett, dirigeait le département des Imprimés du British Museum, un chat, connu parmi les employés sous le nom de Black Jack, lui rendait souvent visite. C’était une magnifique créature noire, avec un col et des pattes blancs, et de très longues moustaches. Il aimait s’asseoir sur les tables dans la salle de lecture, et n’hésitait jamais à demander à un lecteur de lui tenir les deux portes ouvertes lorsqu’il voulait sortir dans le couloir. Un dimanche qu’il était enfermé dans la salle des périodiques, et qu’il s’ennuyait, il décida pour se divertir de faire ses griffes sur les reliures des volumes de journaux, et, il faut bien l’avouer, fit ainsi des dégâts considérables. Cela lui attira la colère des employés et il fut chassé de la bibliothèque ; on demanda au conducteur de travaux de se débarrasser de lui, ce dernier essaya mais en vain car Black Jack avait mystérieusement disparu. En vérité, deux membres du personnel s’étaient arrangés pour le mettre en sécurité quelque part, et pour lui apporter du lait et de la nourriture. Un rapport officiel fut rédigé sur le fait que Black Jack avait disparu, et qu’il était “présumé décédé” ; on répara les reliures des volumes de journaux et le responsable fut à nouveau tranquille. Quelques semaines plus tard, Black Jack réapparut, tout le monde fut ravi de le revoir ; et les responsables ne posèrent aucune question ! Au début du printemps 1908, le gardien des momies égyptiennes de chats du British Museum descendait les escaliers vers son logement de fonction lorsqu’il aperçut Black Jack montant les marches vers lui et portant dans sa gueule quelque chose d’assez gros : le chat s’approcha et déposa son fardeau au pied du gardien, puis se retourna et s’éloigna solennellement. Le fardeau en question, qu’il avait posé sur les marches, était un chaton, et ce chaton fut connu plus tard sous le nom de Mike. » Sir E. A. Wallis Budge, “Mike,” the Cat Who Assisted in Keeping the Main Gate of the British Museum from February 1909 to January 1929, Londres 1929.

D

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Le premier bibliothécaire à poil de la salle de lecture du British Museum à Londres.



Kai, le chat roux de la chanteuse,

poétesse et artiste américaine Patti Smith (Patricia Lee Smith, 1946). Dans le documentaire Patti Smith Dream of life de Steven Sebring (2008), Patti entonne une strophe (en partie traduite en anglais) de Amore che vieni, Amore che vai (1968) de Fabrizio De André à Kai, qui lui répond à grand renfort de ronronnements.

Kare Kedi

, le chat de l’écrivain français Claude Farrère (Frédéric Charles Bargogne, 1876-1957). Une nuit, il réveilla l’écrivain en miaulant et en fixant le mur de la chambre, sans raison apparente. Le matin suivant, on découvrit que le voisin avait été assassiné dans la chambre voisine.

Katy

, la siamoise russe aux mensurations de matriochka : 22,5 kg et un tour de taille de 66 cm en 2003.

Katze, la chatte blanche

et noire de Gustav Klimt (1862-1918), artiste viennois et père de la Sécession.

Kallikrates, le chat

persan roux du roman Blind Alley (1919) de Walter Lionel George (1882-1926).

Kapok, Kiki-laDoucette et Kro,

quelques-uns des chats de Colette (1873-1954), écrivaine française et connaisseuse passionnée de félins, auteure entre autres des Dialogues de bêtes (dans lesquels Kiki est un personnage, voir p. 54) et de La Chatte (Saha).

Il s’agit d’un chat de 60 cm, sculpté dans le style Art déco par Basil Ionides, et dont la fonction était d’être le treizième à table en cas de besoin. Sa présence discrète et silencieuse était particulièrement appréciée par Winston Churchill.

KinKin,

le premier Bengal.

s’embarquer sur le navire polonais Burza en direction de la Grande-Bretagne. Lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclate, le navire passe sous commandement anglais et Kicia, installée dans le quartier des officiers, ayant donné le jour à 6 petits, décide à l’improviste de déménager à l’autre bout du navire lors d’une nuit de tempête : quelques jours après, le navire Burza affronta une bataille dont il sortit vainqueur, mais au prix de la destruction totale du quartier des officiers...

Kinkwaneko

(Fleur d’Or en japonais), le nom légendaire des chats roux qui, dans la culture japonaise, ont tous les pouvoirs supranaturels que la culture occidentale attribue aux chats noirs, avec en plus le pouvoir de se transformer en femmes magnifiques.

, le chat et le personnage de la bande dessinée la plus connue pendant la Première Guerre mondiale, créée par le dessinateur américain George Herriman (1880-1944). Parmi ses fans, pour le style des illustrations et l’utilisation de l’argot, on trouve James Joyce et E. E. Cummings.

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Kicia, la minette hollandaise qui décide de

voyage, avec Zeris, de l’explorateur et écrivain britannique Arnold Henry Savage Landor (1865-1924) dans Across coveted lands (1902).

, le minet de la chanteuse américaine Janis Joplins (1943-1970).

Krazy Kat

auquel Jean Cocteau (1889-1963), poète, écrivain, dessinateur et réalisateur français dédie Drôle de ménage (1948). C’est aussi à son image que fut élaboré le maquillage de la bête dans le film La Belle et la Bête de Cocteau en 1946.

Kaspar, « l’invité en bois » de l’Hotel Savoy de Londres en 1927.

en dirigeable, à bord de l’America en 1910. Suite à de sévères remontrances, le petit félin fut l’objet de la première transmission radio envoyée depuis un aérostat, celle que l’ingénieur en chef Melvin Vainman adressa à son propriétaire, Walter Wellman : « Roy, venez reprendre ce maudit chat. » Il semble que les 71 autres heures de vol passèrent comme une lettre à la poste. Après cette expérience, Kiddo fut exhibé quelque temps sur des coussins de peluche dans le grand magasin Gimbel, avant de se retirer complètement de l’aviation pour vivre chez la fille de Wellman.

voir Dinah

Qwilleran à résoudre une série de 29 énigmes racontées par Lilian Jackson Braun (1913-2011), initiée avec Le Chat qui lisait à l’envers en 1966.

Karoun, le « roi des chats »

Kerman, le chat et compagnon de

Kitty Cat

le siamois surdoué qui, avec sa compagne

Yom-Yom, aide le détective Jim

Voir aussi Fanchette (p. 34)

Kiddo, le premier chat qui traversa l’Atlantique

Kitty,

Kao K’o Kung, alias Ko-Ko,

Miss Kitty,

la chatte de Selina Kyle/ Catwoman (Michelle Pfeiffer) dans Batman, le défi (Tim Burton, 1992).

Kirlee

, le Devon Rex par excellence : les caractéristiques de cette race sont en fait établies à partir de cette chatte, poil frisé, oreilles de chauvesouris et museau de lutin.


K comme Korat

Né en Thaïlande à la fin du xviie siècle (province de Korat, au nord-est) il a été reconnu aux États-Unis en 1966 et en GrandeBretagne en 1975. Un poème thaïlandais décrit ses « yeux qui brillent comme des gouttes de rosée sur des feuilles de lotus ». Pelage : ras, bleu-gris clair avec des pointes argentées. Caractère : sensible et réservé, comique, n’aime pas rester dans les bras.

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Kiki-la-Doucette D

[Toby-Chien se plaint d’une indigestion] Kiki-la-Doucette : Tu m’as réveillée. Toby-Chien : J’étais mal à l’aise, je quêtais une aide, une parole encourageante… Kiki-la-Doucette : Je ne connais point de verbes digestifs. Quand je pense que, de nous deux, c’est moi qui passe pour un sale caractère ! Mais rentre un peu en toi-même, compare ! La chaleur t’excède, la faim t’affole, le froid te fige… Toby-Chien, vexé : Je suis un sensitif. Kiki-la-Doucette : Dis : un énergumène. Toby-Chien : Non, je ne le dirai pas. Toi, tu es une monstrueuse égoïste. Kiki-la-Doucette : Peut-être. Les Deux-Pattes – ni toi – n’entendent rien à l’égoïsme, à celui des Chats… Ils baptisent ainsi, pêle-mêle, l’instinct de préservation, la pudique réserve, la dignité, le renoncement fatigué qui nous vient de l’impossibilité d’être compris par eux. Chien peu distingué, mais dénué de parti-pris, me comprendras-tu mieux ? Le Chat est un hôte et non un jouet. En vérité, je ne sais dans quel temps nous vivons ! Les Deux-Pattes, Lui et Elle, ont-ils seuls le droit de s’attrister, de se réjouir, de lapper les assiettes, de gronder, de promener par la maison une humeur capricieuse ? J’ai, moi aussi, MES caprices, MA tristesse, mon appétit inégal, mes heures de retraite rêveuse où je me sépare du monde… Toby-Chien, attentif et consciencieux : Je t’écoute, et je te suis avec peine, car tu parles compliqué et un peu au-dessus de ma tête. Tu m’étonnes. Ont-Ils coutume de contrarier ta changeante humeur ? Tu miaules : on t’ouvre la porte. Tu te couches sur le papier, le papier sacré qu’Il gratte : Il s’écarte, ô merveille, et te livre sa page déjà salie. Tu déambules, le nez froncé, la queue en balancier agitée de secs mouvements, visiblement en quête de méfaits : Elle t’observe, rit, et Il annonce : « la Promenade de Dévastation. » Alors ? D’où vient que tu récrimines ? Kiki-la-Doucette, de mauvaise foi : Je ne récrimine pas. D’ailleurs, les subtilités psychologiques te demeureront à jamais étrangères. Toby-Chien : Ne parle pas si vite. Il me faut le temps de comprendre… Il me semble… Kiki-la-Doucette, narquoise : Ne te presse pas : ta digestion en pourrait pâtir. Toby-Chien, fermé à l’ironie : Tu as raison. J’ai de la peine à m’exprimer aujourd’hui. Voici : il me semble que, de nous deux, c’est toi qu’on choie ; et, cependant, c’est toi qui te plains. Kiki-la-Doucette : Logique de chien !... Plus on me donne, plus je demande. Toby-Chien : C’est mal ! C’est de l’indiscrétion. Kiki-la-Doucette : Non, j’ai droit à tout. Toby-Chien : À tout ? Et moi ? Kiki-la-Doucette : Tu ne manques de rien, j’imagine ? Toby-Chien : De rien ? Je ne sais. Aux moments où je suis le plus heureux, une envie de pleurer me serre les côtes, mes yeux se troublent… Mon cœur m’étouffe. Je voudrais, à ces minutes d’angoisse, être sûr que tout ce qui vit m’aime, qu’il n’y a nulle part dans le monde un chien triste derrière une porte, et qu’il ne viendra jamais rien de mauvais… Colette, Sept dialogues de bêtes (1905), illustrés de quatre-vingt-dix dessins de Jacques Nam, Paris, Mercure de France, 1912.

D

La sublime chartreuse qui est l’héroïne (aux côtés du bull tigré Toby-Chien) des Sept dialogues de bêtes « transcrits » par Colette (1873-1954).

54



Count (ou Tommie) Lestrange, voir Waif Laurel Queen, la British shorthair de Charles Henry Lane, auteur des deux premiers manuels sur les races de chats, et d’autres animaux : Rabbits, Cats and Cavies. Descriptive Sketches Of All Recognised Exhibition Varieties With Many Original Anecdotes (1903). Gagnante de presque tous les concours anglais de beauté féline de l’année 1910, Laurel Queen est la mère et fondatrice d’une dynastie de . Laurel, à laquelle appartient aussi « Laurel Tiddles, la chatte noire, avait pour habitude d’essayer de faire peur aux gens, mais, heureusement, c’est presque toujours moi qu’elle choisissait pour ses exercices. Si elle m’apercevait en train de marcher quelque part, elle se précipitait puis sautait sur mon épaule, en attaquant par derrière, et, fière de son exploit, faisait ensuite valser mon chapeau en se frottant joyeusement contre moi. »

(Julien Viaud, 1850-1923), écrivain et officier de la marine française.Un siamois de 4 ans : « intelligence supérieure et mémoire extraordinaire. Fantasque, un peu déséquilibré. Très grand seigneur. Affectueux et câlin à l’excès, me tient de longs discours ». Voir aussi Belaud 2 et Ratonne

Laurel Tiddles

Lilith

, la chatte noire préférée du poète français « maudit » Stéphane Mallarmé (1842-1898). Le peintre James Abbot McNeill Whistler essaya de faire son portrait, mais il ne réussit qu’une esquisse rapide avant qu’elle aille se cacher sous le lit. « Il y a des instants où Lilith devient une personne, des minutes où sa tête de chatte noire devient positivement une tête de femme noire ; des minutes où, tout à coup, au gré de mon regard halluciné, cette tête de chatte se mue en face d’idole…»

Lil Bub, une des stars du web, malgré, ou plutôt

Logos

, le chat du philosophe français Jacques Derrida (1930-2004).

Lulu

, la chatte de gouttière peinte avec son maître, le marchand d’art français Ambroise Vollard (1866-1939), par Pierre Bonnard.

Lucifer

, le méchant chat des demi-sœurs de Cendrillon dans le film d’animation de Disney de 1950.

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Midnight Louie,

Voir aussi Neige

Lilliput, voir Frätzibutzi Limbo

est le nom du chat de l’écrivain britannique, père de la contre-utopie, Aldous Leonard Huxley (1894-1963), et c’est aussi le titre de son premier recueil de contes (1920). « Si vous voulez devenir romancier psychologue et écrire sur l’être humain, le mieux à faire est d’adopter un couple de chats. »

le gros chat noir, détective privé dur à cuir, qui enquête sur les mystères de Las Vegas, aidant sa partenaire humaine Temple Bar à les résoudre et racontant sa version des faits dans les romans de Carole Nelson Douglas. De son début en 1992 avec Catnap jusqu’à aujourd’hui, la série aura compté 25 titres, inédits en français, dont les mots du titre suivent l’ordre alphabétique. « Lorsque je dis que je suis un “alphachat’’, certains pensent que je ne fais rien d’autre que d’affirmer ma domination naturelle de mâle félin, mais non. Je fais en réalité simplement référence au fait que depuis que j’ai débuté avec Catnap et Pussyfoot, j’ai commencé à prendre des titres aussi jolis et simples que de B à Z. »

Voir aussi Yvette

Lucius Lyndon

Lipstick,

voir All Ball

Voir aussi Victor et Yellow Boy

grâce à ses nombreuses anomalies génétiques, qui lui confèrent un aspect singulier : naine, polydactyle, édentée et la langue toujours pendante (mais sans conséquence sur son grand appétit). La première du documentaire Lil Bub & Friendz a eu lieu au festival du film de TriBeCa 2013, où Lil Bub a rencontré Robert De Niro. Une grande partie des recettes générées par les objets dérivés et ses apparitions publiques sont reversées à des refuges pour animaux.

Le Chat, le chat par excellence de Pierre Loti

Lucinda Virginia

(ex ), le chat névrosé, premier de la « collection » de chats errants recueillis par Diane Lovejoy , , , , Alvar et , T. J., (suivirent Perkins, Miss Tommie) et décrits dans Cat Lady Chronicles (Milan, Officina Libraria, 2012) : « mes petites habitudes ont été totalement bouleversées lorsque, il y a de cela 20 ans, j’ai trouvé un chat tout maigre dans ma cour. Je suis tombée amoureuse de ce chat que nous avons finalement appelé Lucius et j’ai découvert que je n’allais pas me contenter de me soumettre au pouvoir d’un seul chat. Plus de chats arrivèrent. En encore plus. Et beaucoup d’autres restèrent. »

Lydia Leo Linus L. B.

Lillie

Lily, la minette

blanche bien éduquée du docteur Samuel Johnson (1709-1784), critique, lexicographe et écrivain anglais. Voir aussi Hodge

Loulou

, la petite angora portugaise de François Édouard Joachim Coppée (1842-1908), qui partage les faveurs du poète et dramaturge français (juré lors de la première exposition féline de Paris) avec le vieux Zézé et l’insatiable Mistigris.

Lucifer

(noir comme le charbon, évidement), (sauvage exterminateur de (d’origine rats) et polonaise), trois des chats d’Armand Jean Du Plessis, cardinal et duc de Richelieu (1585-1642). L’homme d’État français était en permanence entouré de ses chats, pour lesquels il fit faire toute une chambre et qui étaient nourris au pâté matin et soir.

Ludovic le

Cruel Ludoviska

Voir aussi Félimare, Pyrame et Tisbé, Perruque et Racan

Lux

, un des chats d’Agnes Repplier (1855-1950), l’essayiste américaine, auteure de The Fireside Sphinx (1901), entièrement dédié aux chats.


L comme LaPerm

La souche principale de cette nouvelle race au pelage frisé semblable à une permanente (d’où son nom) est née dans l’Oregon en 1982, et résulte d’une mutation génétique spontanée. Pelage : ras et mi-long, bouclé et frisé, doux comme du mohair. Caractère : très affectueux, clownesque, avec une tendance à vous grimper sur les épaules et à vous suivre comme un petit chien.

57


Sir John Langbourne D

« Bentham aimait beaucoup les animaux, et surtout les “minous”, comme il les appellait, lorsqu’ils avaient des vertus domestiques, mais il n’aimait pas beaucoup les chats de races ordinaires. Il en avait un, malgré cela, et il se vantait d’avoir “fait de lui un homme”, et qu’il avait coutume d’inviter à manger des macaronis à sa table. Ce minet fut fait chevalier, et eut le privilège de s’appeler Sir John Langbourne. Dans sa jeunesse il se montra joueur, irréfléchi et fut, à vrai dire, un gentleman plutôt débauché. D’après son maître, il avait l’habitude des jeunes femmes légères et sottes de sa race, dans le jardin de Queen’s Square Place : mais finalement lassé, comme Salomon, des plaisirs et des vanités, il devint sérieux et raisonnable. Il se prit de passion pour l’Église, abandonna son titre de chevalier et fut installé comme révérend John Langbourne. Petit à petit, il obtint une grande réputation en matière de sainteté et d’apprentissage, ainsi qu’un diplôme de docteur. Lorsque je l’ai connu, à la fin de sa vie, il ne portait d’autre nom que le révérend docteur John Langbourne : et il était aussi remarquable pour son sérieux que pour sa philosophie. Un immense respect était toujours montré envers mon révérend, et l’on suppose qu’il n’était pas loin d’obtenir la mitre lorsque le grand âge interrompit espoirs et honneurs. Il nous quitta au grand regret de ses nombreux amis, et alla rejoindre ses pères, pour un repos éternel, dans un cimetière du jardin de Milton. » Sir John Bowring, in Christabel Aberconway (Baroness), A Dictionary of Cat Lovers: XV Century b.c.–XX Century a.d., Londres, Michael Joseph, 1968 (1949), p. 56.

D

Le chat de l’excentrique philosophe et juriste anglais Jeremy Bentham (1748-1832), décrit par le docteur Bowring.

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Magnificat

, le chat blanc et noir de Philip K. Dick (19281982). L’auteur qui inspira Blade Runner eut plus d’épouses que de chats (5 contre 2).

Macek, le chat du scientifique serbe

naturalisé américain, Nikola Tesla (18561943). C’est à son poil électrostatique que nous devons certaines des principales découvertes sur l’électromagnétisme.

Marie (en l’honneur de Marie-

Antoinette), la minette blanche comme sa maman Duchesse dans Les Aristochats de Disney (1970).

Marcus, le siamois offert par Liz Taylor (1932-2011) à

James Dean (1931-1955) pendant le tournage de Géant (1956), avec la recette de sa pâtée : une cuillérée de sirop Karo, une canette de lait concentré, un jaune d’œuf et autant d’eau bouillie ou distillée ; mélanger et laisser refroidir.

Marshmoff, le chat Marramaquiz et de Fank Zappa (1940Micifuf, voir Zapaquilde noir 1993), perché sur les épaules

(p. 114)

Matterhorn,

Matilda, l’actuelle concierge de l’Hôtel

c’est le nom du chat qui, âgé de 4 mois, le 6 septembre 1950, escalada la montagne du même nom (massif du Cervin, 4 478 m) dans les Alpes suisses, accompagnant un groupe de montagnards jusqu’au sommet… puis à la descente.

Algonquin de New York, qui répond aux e-mails via l’adresse cat@alongquinhotel.com. Il paraît que pour son 7e anniversaire, en 2002, elle a surpris les 150 invités en sautant sur le gâteau au lieu de se limiter à souffler ses bougies... Voir aussi Hamlet

Mike, « le chat du musée » qui

pendant 20 ans (1909-1929) a travaillé avec les gardiens du guichet principal du British Museum de Londres, « qui lui faisaient ses repas et le traitaient comme un homme ou un frère ». Il fut introduit au service par le « chat bibliothécaire » Black Jack (voir p. 50).

du guitariste américain sur la couverture de l’album LSO (vol. 2, 1987).

Menegheto

, le chat blanc, avec des taches tigrées sur la tête et au cou, qui apparaît dans de nombreuses toiles du peintre italien Jacopo Bassano (1510-1592).

Mimi, voir Rosa Luxembourg Mimsey, né en 1968, commença sa carrière

Master’s Cat

, voir Williamina (p. 102)

Micetto, le chat

gris et roux, tigré noir, né au Vatican dans les Stances de Raphaël, nourri par le pape Léon XII (Annibale della Genga, 17601829), qui le gardait caché sur ses genoux durant les audiences, et le laissa en héritage à François René de Chateaubriand (1768-1848), écrivain, homme politique et ambassadeur de France à Rome, qui le ramena à Paris, où il ne lui fit pas regretter la chapelle Sixtine.

cinématographique avec un bâillement : ce dernier fut utilisé par la compagnie de production MTM Enterprises pour parodier le lion rugissant de la , la chatte de Gottfried Mind Metro-Goldwin-Mayer. (1768-1814), artiste suisse surnommé le (1), la chatte de « Raphaël des chats ». George Sand (Amantine (2), le , le chat de Maude Lucille Aurore Dupin, siamois du jeune Pablo Gonne, muse du poète irlandais William Butler (1), 1804-1876), qui prenait son Picasso (1881-1973). Yeats (1865-1939), immortalisé dans le poème la minette blanche petit déjeuner dans la tasse L’amité entre le chat « The Cat and the Moon » (1918). préférée d’Émile Zola de l’écrivaine française. et le génie espagnol (1840-1902), appelée aussi (2) et , de la peinture naquit  » «  les minets du peintre français , le persan blanc de d’une saucisse volée. (comme le roman de 1884). Henri Matisse (1869-1954). Marilyn Monroe (Norma Jean Mortensen 1926-1962) : l’actrice , le minet , ex , le premier des chats tigrés roux doués américaine confessa avoir beaucoup noir qui chuinte et qui de parole, rendus célèbres par la publicité pour les aliments de peine à trouver un vétérinaire, aime les chaussettes pour chats 9 Lives. Il fut découvert dans un refuge de Chicago car lorsqu’elle téléphonait pour dire roses, inséparable en 1967 et fut surnommé le « Clark Gable des chats ». « Marilyn Monroe à l’appareil. compagnon du Ma chatte est sur le point d’avoir , la chatte caniche Earl depuis , la petite chatte des chatons », les gens pensaient du prophète Mohamed 1994 dans les strips noire qu’Anne Frank (1929que c’était une blague et ils lui (570-632), fondateur de Earl & Mooch de 1945) doit laisser s’enfuir en raccrochaient au nez... l’islam. Selon la tradition, Patrick McDonnell. , le chat de 1942, et le Prophète préféra découper Peter Van Pels qui vivait caché , le chat philosophe de l’écrivain allemand dans le grenier secret avec Anna son habit plutôt que de déranger la chatte qui s’y Ernst Theodor Wilhelm Hoffmann (1776-1822) coauteur et sa famille. Dans la maison était endormie dessus. du Chat Murr (1820-1822). d’Amsterdam circulait aussi (nom de le gros et , les chats du romancier français Alexandre Dumas (1802-1870). biscuits en forme de cochons, Le premier avait une « vocation de chien », et le deuxième dévora 500 francs d’oiseaux utilisé aussi de façon péjorative exotiques rares. Il se tira du procès intenté par l’auteur des Trois Mousquetaires grâce à pour désigner les Allemands). l’ardent plaidoyer de Nogent Saint-Laurent, avec une condamnation pour complicité avec les singes et bénéficia des circonstances atténuantes, vu son jeune âge facilement influençable. 60

Minette

Minouche

Minou

Minnaloushe

la Joie de Vivre

Minouche

Coussi

Mitsou

Mooch

Morris Luky

Moortje

Muezza

Mouchi

Murr

Moffie

Minou

Mysouff I II


M comme Maine Coon

C’est la première race à poil long apparue naturellement aux États-Unis, dans la région du Maine, en 1770. Son pelage tigré et la longue queue à panache l’ont à tort identifié à un croisement entre chat et petit chien (racoon en anglais). Pelage : mi-long et épais, avec une collerette plus foncée, et des poils entre les griffes des pattes. On a identifié plus de 60 variétés de couleurs et de dessins. Caractère : équilibré et réactif, il aime se percher haut pour contrôler son territoire et adore jouer avec l’eau. Il ne miaule pas, il « trille ».

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Madame-Théophile D

« Un jour, un de nos amis, partant pour quelques jours, nous confia son perroquet pour en avoir soin tant que durerait son absence. L’oiseau se sentant dépaysé était monté, à l’aide de son bec, jusqu’au haut de son perchoir et roulait autour de lui, d’un air passablement effaré, ses yeux semblables à des clous de fauteuil, en fronçant les membranes blanches qui lui servaient de paupières. Madame-Théophile n’avait jamais vu de perroquet ; et cet animal, nouveau pour elle, lui causait une surprise évidente. Aussi immobile qu’un chat embaumé d’Égypte dans son lacis de bandelettes, elle regardait l’oiseau avec un air de méditation profonde, rassemblant toutes les notions d’histoire naturelle qu’elle avait pu recueillir sur les toits, dans la cour et le jardin. L’ombre de ses pensées passait par ses prunelles changeantes et nous pûmes y lire ce résumé de son examen : “Décidément c’est un poulet vert.” Ce résultat acquis, la chatte sauta à bas de la table où elle avait établi son observatoire et alla se raser dans un coin de la chambre, le ventre à terre, les coudes sortis, la tête basse, le ressort de l’échine tendu, comme la panthère noire du tableau de Gérôme, guettant les gazelles qui vont se désaltérer au lac. Le perroquet suivait les mouvements de la chatte avec une inquiétude fébrile ; il hérissait ses plumes, faisait bruire sa chaîne, levait une de ses pattes en agitant les doigts, et repassait son bec sur le bord de sa mangeoire. Son instinct lui révélait un ennemi méditant quelque mauvais coup. Quant aux yeux de la chatte, fixés sur l’oiseau avec une intensité fascinatrice, ils disaient dans un langage que le perroquet entendait fort bien et qui n’avait rien d’ambigu : “Quoique vert, ce poulet doit être bon à manger.” Nous suivions cette scène avec intérêt, prêts à intervenir quand besoin serait. Madame-Théophile s’était insensiblement rapprochée : son nez rose frémissait, elle fermait à demi les yeux, sortait et rentrait ses griffes contractiles. De petits frissons lui couraient sur l’échine, comme à un gourmet qui va se mettre à table devant une poularde truffée ; elle se délectait à l’idée du repas succulent et rare qu’elle allait faire. Ce mets exotique chatouillait sa sensualité. Tout à coup son dos s’arrondit comme un arc qu’on tend, et un bond d’une vigueur élastique la fit tomber juste sur le perchoir. Le perroquet voyant le péril, d’une voix de basse, grave et profonde comme celle de M. Joseph Prudhomme, cria soudain : “As-tu déjeuné, Jacquot ?” Cette phrase causa une indicible épouvante à la chatte, qui fit un saut en arrière. Une fanfare de trompette, une pile de vaisselle se brisant à terre, un coup de pistolet tiré à ses oreilles, n’eussent pas causé à l’animal félin une plus vertigineuse terreur. Toutes ses idées ornithologiques étaient renversées. “Et de quoi ? – De rôti du roi”, continua le perroquet. La physionomie de la chatte exprima clairement : “Ce n’est pas un oiseau, c’est un monsieur, il parle !” “Quand j’ai bu du vin clairet, tout tourne, tout tourne au cabaret”, chanta l’oiseau avec des éclats de voix assourdissants, car il avait compris que l’effroi causé par sa parole était son meilleur moyen de défense. La chatte nous jeta un coup d’œil plein d’interrogation, et, notre réponse ne la satisfaisant pas, elle alla se blottir sous le lit, d’où il fut impossible de la faire sortir de la journée. » Théophile Gautier, La Ménagerie intime, Paris, Alphonse Lemerre, 1869.

D

« L’épouse » féline de Théophile Gautier, « ainsi nommée parce qu’elle vivait avec nous dans une intimité tout à fait conjugale, dormant sur le pied de notre lit, rêvant sur le bras de notre fauteuil, pendant que nous écrivions, descendant au jardin pour nous suivre dans nos promenades […]. »

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Napoléon, le chat météorologue de Baltimore : avant la pluie,

il avait l’habitude de s’allonger par terre, sur le ventre, avec la tête entre les pattes tendues. En 1930, pendant une longue période de sécheresse, il se mit dans cette position. Sa maîtresse appela le journal pour prévenir, mais on ne la crut pas. La pluie se mit pourtant à tomber à verse et pendant les 6 années qui suivirent on publia les prévisions du chat.

Nadjem (« chéri » ou « étoile »), le chat

de Puimre, fonctionnaire durant le règne des pharaons Itatshepsut (1508-1438 avant J.-C.) et Thoutmosis III (1481-1425 avant J.-C.). On sait que les Égyptiens vénéraient le chat, grâce aux centaines de statuettes qui les représentent et à toutes les momies trouvées dans les tombes, mais Nadjem est peut-être le plus ancien chat égyptien appelé par son nom, inscrit sur les murs de la tombe de Puimre à Thèbes.

Nelly, la chatte du poète anglais Hartley Coleridge (1796-1849).

Nestor, le chat français

condamné pour trahison pendant la Première Guerre mondiale pour avoir fraternisé avec les Allemands (qui l’ont rebaptisé Felix). Son histoire est racontée dans le film sur la trêve de Noël de 1914 dans les tranchées entre soldats allemands, français et écossais, Joyeux Noël de Christian Carion (2005).

Nega et Posi, les deux minets blancs Neige, l’angora blanche magiques qui veillent sur l’utilisation du médaillon enchanté qu’a reçu Yu, la fillette capable de se transformer en chanteuse dans la série animée TV Creamy, l’adorable Creamy (1983-1984).

Nelson, le gros chat gris de Sir Winston Churchill

(1874-1965), homme politique et Premier Ministre anglais pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il fut baptisé ainsi en l’honneur de l’amiral britannique Horatio Nelson, après avoir mis vaillamment en fuite un gros chien, au nez de l’Amirauté. Churchill l’amena avec lui au 10, Downing Street, d’où Nelson chassa Munich Mouser qui chassait les souris sous la précédente administration. En 1943, Churchill, alité pour convalescence après une forte grippe, montra, à l’un de ses ministres, Nelson en train de s’étirer sur ses pieds : « Il fait plus d’efforts de guerre qu’il n’en a l’air. En faisant la bouillotte, il réalise des économies de pétrole et d’énergie. »

du poète français Stéphane Mallarmé (1842-1898). Elle est la maman de Frimas.

Voir aussi Lilith

Nepia

, un des 13 chats qui logeaient à Normanton dans la maison de Sir Oliver Lodge (1851-1940), physicien anglais, pionnier du télégraphe sans fil. Décrit avec acuité par la secrétaire, Miss Alney, Nepia était un chat « mathématicien » aux yeux calculateurs. Les 12 autres sont Barney, Grief, Parker, Patsy, Pondicherry, Puddy, Sarah, Stella, Tiger, Tissy, Oliver Twist et Zulu.

Nermal, « le chat le plus mignon de

Voir aussi Jock et Tango

New Boy, le siamois offert en 1946 par l’écrivain britannique Laurence

la planète », comme il aime à se définir, « ami » de Garfield depuis 1979.

Olivier (1907-1989) à sa femme, Vivien Leigh (1913-1967), l’inoubliable Scarlett O’Hara d’Autant en emporte le vent. New Boy, qui doit son nom au New Theatre , le chat ragdoll de Dusty de Londres où Olivier avait souvent joué, voyageait la plupart du temps avec Springfield (Mary O’Brien, 1939-1999), le couple et et lui portait bonheur au théâtre. Vivien, qui avait eu tout d’abord la chanteuse de You don’t have to say you un chat de gouttière blanc et noir du nom de Tissy, affirmait : « Après un love me (1966), qui laissa dans son siamois, vous ne voudrez plus d’aucun autre chat. Ce sont des chatons adorables testament des instructions pour et si intelligents qu’ils vous suivent partout comme des petits chiens. » Et en effet l’entretien de Nicholas. à New Boy succéda Armando qui lui était en tout point semblable jusqu’au petit collier acheté à Paris qu’il avait autour du cou. , l’angora le plus célèbre de Venise. Le café qui fait face à l’église des Frari fut rebaptisé , c’est ainsi que s’appelait le chat, a priori noir, Nini en son honneur par les propriétaires, la famille que l’écrivain américain Howard P. Lovecraft avait dans son Borgato. Le livre d’or conserve les « griffes » de enfance. C’est aussi le nom du chat dans sa nouvelle Les rats dans les toutes les illustres personnalités venues l’admirer, murs. Lovecraft est clairement un connaisseur passionné de félins : du pape Léon XIII au tsar de Russie, et Verdi lui « Les chiens sont des représentations hiéroglyphiques des sentiments a dédicacé le troisième acte de la Traviata. aveugles, de l’infériorité, de l’attachement servile et grégaire ; tous attributs que possèdent également les hommes du commun, que leur , la grosse intelligence et leur imagination sous-développées laissent en proie , la petite chatte chatte grise pianiste, au à des passions stupides. Les chats sont la représentation runique de gris-bleu avec des taches tempérament de petit la beauté, de l’invincibilité, du merveilleux, de la fierté, de la liberté, chef mais à l’indéniable crème de la County Public du détachement, de la suffisance et de l’individualisme ; toutes Library de Chesterfield talent musical (elle a qualités que partagent les hommes des classes dominantes qui se (Virginie) : aveugle de été baptisée ainsi par distinguent par leur sensibilité, leur clairvoyance, leur esprit naissance, elle doit son Leonora Carrington), développé, leur refus des errements religieux, leur cynisme, leur nom à la déesse grecque adoptée dans le amour de la poésie et de la philosophie, leur sang-froid, leur réserve, New Jersey par Betsy de la nuit. Très affectueuse, leur indépendance, leur nietzschéisme, leur fier caractère et leur elle est parfaitement à son Alexander, qui est éducation. Le chien est un paysan et le chat, un gentilhomme… aise entre les étagères maintenant une star […] Alors que le chien donne, le chat est. » (Cats and Dogs, 1926) de livres et les lecteurs. du web.

Nicholas

Nini

Nigger man

Nora

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Nyx


N comme Norvégien des forêts

Courant en effet dans les forêts de Norvège, et considéré comme animal sacré par les Vikings sur leurs navires, on a commencé à l’élever dans les années 1930 et il a été sélectionné en Grande-Bretagne en 1973. Pelage : semi-long et épais, à deux couches, imperméable, adapté aux climats rudes. Caractère : indépendant mais sociable, il a besoin d’espaces où rôder et grimper à loisir.

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Norton D

« Quand nous arrivâmes au restaurant le Bistro d’Albert, un endroit charmant et parfait qu’on ne pourrait trouver qu’en France, Norton fut accueilli comme j’imagine qu’Ike le fut quand il arriva sur les Champs-Elysées juste après le Débarquement. On lui donna comme toujours sa propre chaise, dans laquelle il s’installa confortablement. La propriétaire, une blonde typiquement française, dans la quarantaine, pour qui on aurait volontiers donné sa vie si seulement elle avait daigné vous donner ne fût-ce qu’un sourire, sourit jusqu’aux oreilles. Mais pas à moi, sûrement pas, mais à mon compagnon à fourrure qui, avec son air innocent, et pour m’énerver j’en suis sûr, se mit à ronronner comme un moteur, roula sur le dos suppliant la propriétaire et toutes les magnifiques serveuses de venir lui gratter le ventre, ce qu’évidemment elles firent. Pendant ce temps-là, j’essayais tant bien que mal de commander un kir, mais je n’arrivais à attirer l’attention de personne. »

Peter Gethers, A Cat Abroad. The further adventures of Norton, the cat who went to Paris, and his human, Fawcett Book, 1993.

D

L’irrésistible Scottish Fold globetrotter de l’écrivain américain Peter Gethers (1955), personnage important du roman autobiographique Le chat qui dînait chez Maxim’s (trad. de l’anglais par Philippe Loubat-Delranc et Yves Sarda, Paris : A. Michel, 1992), réédité en 2009 sous le titre A Cat Called Norton. Il est devenu une telle star littéraire qu’il a mérité deux suites A Cat Abroad et The Cat Who’ ll Live Forever.

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The Old Lady

Octavius, le huitième (« 8  ») chat o

de Gertrude Jekyll (1843-1932), paysagiste et auteure anglaise, une vraie « femme à chats », qui en avait au minimum 5 à 6 et jusqu’à plus du double (voir p. 106), dont Chloe, Crevette, Maggie, Mittens, Patty, Pinkieboy, Tabby, Tavy, Tittlebat, Tommy, Toozle.

, la chatte bleue de Harisson Weir, premier président de l’English National Cat Club et initiateur de la première exposition féline de Grande-Bretagne, qui s’est tenue le 13 juillet 1871 au Crystal Palace de Londres.

Oliver Hoyt Goldberg, un des

Olly, le chat roux de

Oliver Twist, le chat noir aux yeux jaunes

du physicien anglais Sir Oliver Lodge (1851-1940). Petit, il aimait faire irruption pendant les discussions savantes du professeur sur la relativité, en dérangeant Zulu qui essayait d’apprendre.

Voir aussi Nepia

Orangey, le chat de gouttière roux qui joua dans

une douzaine de films entre les années 1950 et 1960, dont Diamants sur canapé (1961), dans le rôle de Chat qui lui valut son deuxième PATSY Award (Picture Animal Top Star of the Year), l’Oscar des animaux. Malgré les apparences, il mérita d’être qualifié de « chat le plus méchant du monde » par un producteur et, alors qu’il interprétait ses rôles avec un grand professionnalisme, il s’enfuyait du plateau à peine sa scène terminée, paralysant toute la production tant qu’il n’était pas revenu, au point que son dresseur, Frank Inn, installa des chiens de garde à la sortie des studios.

Voir aussi Rhubarb

l’aéroport de Manchester, qui s’est révélé être . plutôt une Remarquée dès 2007 à l’intérieur de l’Olympic House, le siège principal des bureaux, elle fut adoptée par le personnel, et devint rapidement la chouchoute de tout le monde. Un avion a même été baptisé de son nom.

Olivia

chats de l’actrice américaine Whoopi Goldberg (Caryn Johnson, 1935). Elle a écrit à Barack Obama au lendemain de son élection en 2009 pour lui suggérer de prendre comme animal de compagnie officiel un petit chat « autonome, ordonné et propre ».

Orangello

, le chat peintre le plus connu au monde. Un tirage limité de son œuvre Beam Me Up est exposé à la galerie Philip Wood de Berkeley (Californie), galerie internationale spécialisée depuis 1994 dans les œuvres d’art produites par des chats.

Orion, le chat roux

et blanc qui porte une galaxie attachée à son collier dans Men in Black (1997) de Barry Sonnenfeld.

Orlando

, le « Marmalade Cat », le chat tigré roux, personnage des 18 livres pour enfants créés par l’illustratrice anglaise Kathleen Hale (1898-2000) à partir de 1938.

Oscar (1), le chat des naufrages, rebaptisé Unsinkable Sam (l’Insubmersible) ; sauvé par l’équipage du navire de guerre anglais HMS Cossack lorsque le navire allemand Bismarck coula le 27 mai 1941, Oscar fut à nouveau secouru par un équipage anglais, celui de la HMS Ark Royal quand le Cossack fut à son tour naufragé le 24 octobre par un sous-marin allemand. Après que le porte-avions coula à son tour le 13 novembre, à quelques milles de Gibraltar, Oscar fut renvoyé à Gibraltar d’où il ne bougea plus jusqu’à ce que le courageux équipage d’un bateau en partance pour Belfast décide de prendre le risque de l’embarquer… Oscar arriva à bon port et vécut jusqu’en 1955 chez un marin. Bien que son portrait soit conservé au Musée national de la Marine à Greenwich, certains ont des doutes sur cette histoire, peut-être parce que le portrait montre un chat blanc et noir alors que sur une photo Oscar est un chat de gouttière tigré ?!

O Toyo, est le nom de la belle jeune fille dont le chat

vampire du prince Nabéshima prend l’apparence, après l’avoir tuée, dans l’un des récits de l’ancien Japon recueillis par Lord Redesdale (Algernon Bertram Freeman-Mitford, 1837-1916, Tales of Old Japan, 1871).

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Oscar (2), le chat de la Britannique

Yvonne Skargon (1931-2010) qui pratiquait la gravure sur bois, et qui fit le portrait d’Oscar avec Lily et Hodge dans plusieurs xylographies.

Otello, voir Desdemona Otto

, le chat turc de Van d’Andrew Lloyd Webber (1948), le compositeur anglais de la comédie musicale Cats qui depuis la première, le 11 mai 1981 au New London Theatre, est un des plus grands succès mondiaux.


O comme Ocicat

C’est en 1964 dans le Michigan qu’est né, au hasard d’un accouplement entre un siamois et un abyssin/siamois, un chaton d’aspect particulièrement sauvage, ancêtre de la race dont le nom est forgé sur ocelot (serval américain, à qui il ressemble) et cat (chat), et qui a été reconnue en 1987. Pelage : ras et brillant, avec un dessin tacheté caractéristique. Caractère : il a besoin d’établir une relation privilégiée avec une personne et souffre de la solitude ; habile et vivant.

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Ovid D

« Pendant encore longtemps après, nous jouèrent de malchance dans toutes nos tentatives pour rouvrir une pension pour chats. Ovid disparut et Virgil mourut d’une terrible maladie. C’est ton cousin [Hartley Coleridge] et toi qui êtes responsables de leurs noms : c’est ainsi que je me les explique, pour ce qui est du premier, une explication satisfaisante étant qu’Ovide est censé être maître dans l’art de l’amour ; et pour ce qui est du deuxième, il est probable que quelque chose comme Ma-ro figure dans ce qu’on appelle les notes de Virgile sur la vie de cour. »

Robert Southey, Memoir of the Cats of Greta Hall, lettre à sa fille Edith May, Keswick, 18 juin 1824, in Robert Southey et John Wood Warter (éd.) The Doctor, VII, Londres, Longman, Brown, Green, and Longmans, 1847, p. 582–596.

D

Un des innombrables chats du poète et écrivain anglais Robert Southey (1774-1843), élevés dans le domaine de Greta Hall et particulièrement bien décrits dans ses lettres. Ovid fait partie, avec Othello, Virgil et Zombi, de la dynastie noire.

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Pai-hsueh Ku (Demoiselle Neige Blanche)

le plus ancien « chat perdu » de Chine : on a retrouvé un document d’archive signalant sa disparition de la maison de Yu Ta-Po, habitant de Pien-ling (aujourd’hui KaiFeng), dans l’ancienne province du Honan (Henan), au x e siècle après J.-C.

Pantalone

, un des trois chats de Mgr Giuseppe Capecelatro (1744-1836), archevêque de Tarente et homme d’État italien. Xavier de Maistre composa cette épitaphe pour consoler Mgr Capecelatro de la disparition de son chat : « Ci-gît l’aimable Pantalon, / Qui vécut sans ambition / aussi longtemps qu’un chat peut vivre; / Laissant un bel exemple à suivre… » Voir aussi Desdemona

Perruque et Racan,

Pangur Bán, le chat, probablement

Palémon, le gros chat

blanc (bán en gaélique), qui tient compagnie au copiste irlandais anonyme employé à la transcription des Épîtres de Paul par le monastère de la Carinthie au ix e siècle. C’est dans cet antique manuscrit que fut trouvé le poème, parmi les plus anciens en gaélique, qui célèbre leur travail nocturne : « Moi et mon chat Pangur Bán, Travaillons semblablement Ce sont les souris qu’il poursuit Et moi les mots toute la nuit. » (trad. Michèle Sacquin)

tigré aux yeux verts qui partageait un studio avec le critique et écrivain français Charles Augustin SainteBeuve (1804-1869) et qui avait une prédilection pour son ami Théophile Gautier, et ses caresses dont il ne se lassait jamais.

Pattenrond

, le mi-chat mi-fléreur (croisement entre une créature magique et un chat) d’Hermione Granger dans la saga Harry Potter de J. K. Rowlings. Dans le film Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, il est interprété par Crackerjack et Pumpkin, deux chats persans orangés.

Pepper

, la star du cinéma muet américain des années 1920. Elle est montée sur les planches avec Charlie Chaplin, les Keystone Cops et « Fatty » Arbuckle dans 18 films.

Philip Argent St. Philip Neri

et Voir aussi Domino deux des chats d’Armand , deux des chats d’Evelyn Jean Du Plessis, cardinal et Underhill (1875-1941), romancière et , le chat d’Emily et Louis Wain, duc de Richelieu (1585-1642). poétesse britannique, auteur d’ouvrages modèle pour la centaine de dessins de chats Ils doivent leurs noms au fait sur le mysticisme. anthropomorphes dont le premier parut dans qu’ils sont nés dans la perruque , voir James A Kittens’ Christmas Party (1886). Selon H. G. de l’académicien Honorat de Wells : « Les chats anglais dont l’apparence et Bueil, Seigneur de Racan. , un des chats du le comportement ne ressemblent pas aux chats et Thisbé quant théologien, philosophe, de Louis Wain n’ont pas de quoi être fiers. » à eux furent baptisés ainsi à musicologue et médecin allemand cause de leur habitude de Albert Schweitzer (1875-1965) : s’il , le chat noir, dormir enlacés, comme , le chat du venait à s’endormir sur les papiers héros malgré lui de la les amants du mythe. peintre fauve français du savant que quelqu’un voulait nouvelle Le Chat noir Voir aussi Félimare, Lucifer, André Derain (1910-1954). d’Edgar Allan Poe (1843). consulter, ce quelqu’un devait Ludovic le Cruel et Ludoviska attendre que Piccolo se réveille. Voir aussi Catarina , le chat , un des nombreux chats que adoré du peintre français , une des chattes de l’écrivain tchèque Karel le réalisateur, scénariste et producteur Dominique Ingres ˇ C apek (1890-1938). Elle fut mère d’au moins 26 chatons. américain Stanley Kubrick (1928(1780-1867). Dans son livre Mel jsem psa a Kocku (« J’avais un chien et 1999) adorait. Polly avait des pouvoirs un chat », 1940) Cˇapek est décrit ainsi par son chat : « Cette surnaturels : sachant exactement , le chat chose, c’est mon Homme… Il est costaud parce qu’il mange quand son maître allait vouloir du compositeur italien beaucoup, c’est même un Omnivore. (“Qu’est-ce que tu es peigner et couper les nœuds de Domenico Scarlatti (1658en train de manger ? Donne-moi ça !”) Il n’est pas beau, ses longs poils, elle se réfugiait 1757), qui aimait se promener car il n’a pas de fourrure. Il n’a même pas assez de bave, inexorablement sous le lit. sur les touches du clavecin, alors il est obligé de se laver à l’eau. » s’arrêtant parfois pour un des chats , la chatte de David Bowie (1947), écouter l’écho d’une note de Carmen Sylva (Elisabeth le roi de la pop anglaise qui n’a pas écrit la spéciale, inspirant à son de Wied 1843-1916), reine de chanson Cat People (1982) par hasard. maître la Fuga del Gatto. Roumanie, qui le gardait

Peter

Pippa

Piccolo

Pyrame

Pitou

Polly

Pluton

Procope

Pudlenka

Pulcinella

Püffchen

contre son sein, enfilé dans un sac en fourrure, quand elle jouait du pianoforte, dans l’espoir de lui enseigner à apprécier la musique. Püffchen lui faisait à chaque fois des démonstrations de gratitude en prenant la fuite.

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Voir aussi Frätzibutzi et Vulpi

Purrie

Purdoe, c’est le nom de

baptême donné par Eliza Mary Anne Savage (†1885) au chat que lui avait offert l’écrivain Samuel Butler (1835-1902), qui entretenait avec elle une intense correspondance « félino-centrée ».

Pushkin

, le chat hyper chouchouté par le philosophe et écrivain anglais John McTaggart Ellis (1866-1925). « Je crois bien que s’il n’y avait qu’une seule chaise confortable dans toute la pièce, vous la donneriez à Pushkin, et que vous vous mettriez par terre », lui dit Miss Stawell. « Mais oui, c’est évident ! » répondit McTaggart.

Pyewacket, voir Ba-al Moloch


P comme Persan

Descendant des chats de Perse à long poil, et peut-être déjà représenté par les Égyptiens, il fut très apprécié lors de la première exposition féline au Crystal Palace de Londres en 1871. Depuis, avec son museau dodu, ses yeux ronds et son naturel paisible, il est devenu la race la plus répandue aux États-Unis. Pelage : long et épais, qui nécessite des soins quotidiens et dont on a identifié plus de 180 types de couleurs. Caractère : posé, gentil, adore la tranquillité et la routine, c’est le chat d’appartement.

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Praline D

« Le petit minet se blottissait entre ses bras compatissants avec un air de confiance et de béatitude qui attendrissait Adèle […] – Oh! Maman, regardez le pauvre petit chat ! Je lui ai sauvé la vie, maman ; je l’ai acheté à de méchants garçons qui le torturaient et qui voulaient l’écorcher tout vif ; oui, maman, ils l’ont dit. J’ai bien fait, n’est-ce pas, maman, de l’acheter ? Vous n’êtes pas fâchée, maman, que je vous amène ce pauvre petit pensionnaire ? Je ne pouvais pas le laisser à ses bourreaux, n’est-il pas vrai, maman ? La mère d’Adèle regarda en souriant la misérable bestiole. – Il n’est pas beau, ton protégé, dit-elle, et j’ai bien peur, ma chère enfant, qu’il ne soit très mal élevé et que Jeannette n’ait à s’en plaindre. – Mais je ferai son éducation, maman ! s’écria Adèle; je suis sûre qu’il est très intelligent. Regardez s’il n’a pas une physionomie expressive. On croirait qu’il comprend tout ce que nous disons. – Eh bien, madame, dit Jeannette en mettant les poings sur les hanches et en branlant la tête, pourriez-vous croire que mam’zelle Adèle a donné ses vingt sous pour avoir cette petite horreur ? Je vous demande un peu si un quart de ces bonnes pralines roses qu’elle aime tant ne lui aurait donné plus d’agrément. – Bah ! dit Adèle, en soupirant un peu au souvenir de ces douceurs sacrifiées, les pralines auraient été mangées demain, tandis que j’aurais toujours mon chat… Et si je l’appelais Praline ? Dites, maman, est-ce que ce n’est pas un joli nom ? – Très joli, mignonne ! – Eh bien ! c’est décidé, s’écria Adèle, il s’appellera Praline ; tu entends, Minet ! Praline est ton nom ; fais bien attention de répondre toutes les fois que je t’appellerai ainsi. – Mi-a-ou ! dit le chat. » Henriette Pravaz, Histoire de Praline, illustrations de Jules Girardet, Paris, Librairie Ch. Delagrave, 1890, p. 11-12.

D

La délicieuse petite chatte blanche, avec un œil vert et l’autre bleu, secourue par Adèle, et fidèle compagne de ses aventures avec le petit chien Froufrou et la poule Coqueriquette.

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Quaker, la chatte chef de gare de

Kirkby Stephen East (Cumbrie, GB). Son nom lui vient du sobriquet de l’équipe de foot de Darlington qui porte les mêmes couleurs qu’elle : noir et blanc.

Tom Quartz (1), le chat de Dick Baker, expert en mines d’or

(le chat plus que le maître). Dans À la dure ! le récit autobiographique de sa traversée de l’Amérique en diligence (1861-1867), Mark Twain (Samuel Langhorne Clemens, 1835-1910) raconte sa mésaventure avec l’explosion d’une mine de quartz (qui finit bien). « Messieurs, dit-il, j’avais un chat ici qui s’appelait Tom Quartz, et qui aurait éveillé votre intérêt, j’crois, comme celui de n’importe qui. Je l’ai eu huit ans. C’était l’chat l’plus remarquable que j’ayons jamais vu. C’était un gros chat gris, du type chat d’gouttière et il avait plus de bon sens naturel que les types qui bossaient dans ce camp. Il avait aussi une dignité incroyab’. Il aurait pas toléré les familiarités du gouv’neur de Californie. Il a jamais chopé l’moindre rat. C’était au-d’ssous de lui. Il s’fichait d’tout, sauf de la mine. Y s’y connaissait mieux, ce chat, que n’importe quel gars de ma connaissance. »

Tom Quartz (2), l’agaçant chaton de Theodore Roosevelt

(1858-1919). Le président des États-Unis, chasseur, explorateur, écrivain et orateur, a raconté une des espiègleries de son chat dans une lettre à son fils Kermit (6 janvier 1903) : « Un autre soir, le porte-parole adjoint du Parlement, Monsieur Cannon, un gentilhomme âgé extrêmement solennel et qui portait des favoris, et qui n’était manifestement pas de nature joueuse, vint me trouver ; c’est un grand ami et nous restâmes assis à discuter de la meilleure politique à adopter pour notre prochaine réunion, jusqu’à onze heures. Au moment de s’en aller, je l’accompagnai jusqu’en haut des escaliers et il en avait descendu la moitié, quand Tom Quartz le dépassa, la queue dressée en panache. Épiant Cannon, il en était arrivé à la conclusion qu’il était en train de laisser filer un copain. Alors il lui courut après, s’accrocha brusquement à sa jambe comme quand il jouait à se cacher avec Archie et Quentin, relâcha prise, puis détala en doublant Cannon qui le fixait avec un sang-froid extraordinaire, sans sourciller… »

Voir aussi Slippers (p. 86)

Queenie, la petite chatte errante qui

décida de passer les vacances de Noël 1988 avec la famille royale britannique à Sandringham.

QuiQui

, le chat du peintre français Narcisse Berchère (1819-1891), métamorphosé en panthère dans un dessin de son ami et collègue Gustave Moreau (1826-1898).

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Queen Cat

, le chat de Nina Simone (Eunice Kathleen Waymon, 1933-2003), la reine américaine du jazz. En 1987, 19 ans après son premier enregistrement, My Baby just cares for me arriva en tête du top 10 mondial, grâce aussi au film d’animation de Peter Lord dans lequel une Nina Simone en chatte noire chante dans un club, sous le regard persistant d’un incorrigible admirateur, un chat blanc.


Q comme Quitt (chat en arabe)

Ou aussi Qattus (chat en langue maltaise) « L’expression “le chat domestique” est un oxymore » : cette phrase de George F. Will se prête particulièrement au bengal, croisement entre le chat domestique et le chat léopard d’Asie. Mais le plus tranquille des matous d’appartement doit aussi à son intelligence sauvage de s’être adapté (et d’avoir ainsi survécu). Bien que son cerveau soit de petite taille, il semble qu’en faisant mentir l’éternel débat qui attribue aux chiens une intelligence supérieure, le chat ait deux fois plus de neurones et une mémoire formidable.

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Q comme QI

« Rufus s’allongeait dans son pouf, et ronronnait à chaque fois qu’il y pensait, et il nous regardait, et il regardait les deux autres chats qui le regardaient. Puis, il faisait un nouveau mouvement. Nous savions à présent qu’il ne faisait rien sans avoir une très bonne raison de le faire, qu’il pensait toujours avant d’agir. […] Rufus me faisait penser aux différentes intelligences des chats. Avant, j’avais déjà remarqué que les chats avaient des tempéraments différents. Lui, il a l’intelligence du survivant. Charles a plutôt une intelligence scientifique, il est curieux de tout, des affaires des humains, des personnes qui viennent à la maison et en particulier de nos gadgets. […] Lorsqu’il était encore un chaton, et avant d’abandonner, il avait l’habitude de maintenir un disque avec sa patte... le lâcher... le stopper à nouveau... nous regarder, miauler d’un air inquisiteur. Il allait derrière le poste de radio pour essayer de voir ce qu’il avait entendu, derrière la télévision, retournait un magnétophone avec sa patte, le reniflait, miaulait : “c’est quoi ça ?” C’est un chat du type bavard. Il veut descendre l’escalier, puis vous demande de le laisser sortir, puis il vous rappelle pour le laisser rentrer et remonter les escaliers, il a toujours quelque chose à dire sur ce qui se passe. Lorsqu’il rentre du jardin on peut l’entendre même au dernier étage de la maison. “Ça y est, je suis enfin rentré, crie-t-il, Charles l’Adorable ! et je vous ai manqué n’est-ce pas ? Vous ne croirez jamais tout ce qui m’est arrivé...” Dans la pièce où vous êtes assis, il s’approche et se poste au niveau de la porte, la tête légèrement penchée, et là, il attend que vous l’admiriez. “Ne suis-je pas le plus joli chat de cette maison ?” demande-t-il tout frissonnant. Charmant, c’est le mot pour Charles. Le Général a une intelligence intuitive, il sait ce que vous pensez et ce que vous allez faire. La science ne l’intéresse pas, ni comment les choses fonctionnent ; il n’a que faire de vous impressionner. Il ne parle que s’il a quelque chose à dire, et seulement s’il est seul avec vous. “Ah ! dit-il, voyant que les autres chats sont ailleurs, nous sommes enfin seuls”, et il consent à un petit duo d’admiration réciproque. » Doris Lessing, « Rufus », in Particularly Cats… and Rufus, New York, Knopf, 1991, p. 152-153.

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Rabbi Ben Ezra Rab), voir Waif

(ou

Raminagrobis

Racan, voir Perruque

, c’est le nom du « prince des chats » dans la tradition. Dans la fable de Jean de La Fontaine (1621-1695) Le chat, la belette et le petit lapin, c’est un chat dévot, ermite déloyal.

Raton, le chat qui « tire les marrons du feu » pour le singe Bertrand dans la fable Le chat et le singe de Jean de La Fontaine (1621-1695). C’est aussi celui que célèbre dans ses vers le poète français Jacques Delille (1738-1813).

Raminou, le tigré roux peint plusieurs fois

par Suzanne Valadon (1865-1938) qui fut la muse française de Degas, Renoir et Toulouse-Lautrec avant d’être peintre elle-même. Raminou aimait circuler avec Suzanne dans Montmartre et s’inviter dans les toiles d’Auguste Renoir (1841-1919) et de Théophile Steinlen (1859-1923).

Ratonne, la vieille chatte

errante blanche et noire que Pierre Loti (Julien Viaud, 1850-1923), écrivain et officier de la marine française, accueille et soigne, et qui n’accepte d’être cajolée que par lui seul. Voir aussi Belaud 2 et Le Chat

Rif-Raf, voir Isidore

tard, le chartreux du général Charles De Gaulle (1890-1970).

Rome, un des

chats de l’historien de l’art français et ancien directeur du Louvre Pierre Rosenberg (1936-) auteur, avec Elisabeth Foucart-Walter, du Chat et la Palette (1987).

Ripley (pouvait-on donner un autre nom ?), Spider et Spark, trois des siamois de Patricia Highsmith (Mary Patricia Plangman, 1921-1995), auteure américaine du Talentueux M. Ripley et d’autres histoires de chats.

Red, à la différence de Rhubarb,

Rhubarb, le héros poilu du

Chat millionnaire, film d’Arthur Lubin de 1951, interprété par Orangey qui obtint ainsi son premier PATSY Award.

Rudimace, le

chat de gouttière du poète anglais Wystan Hugh Auden (19071973) : « Les chats peuvent être très amusants et nous faire comprendre de plein de manières différentes qu’ils sont heureux de nous voir. Rudimace faisait toujours pipi dans nos chaussures. »

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est vraiment un chat héritier : son maître, David Harper, lui légua des biens de plus d’un million de dollars, gérés par l’Église unie du Canada, qui devait aussi veiller à ses soins et à son bien-être.

Ruffy et Rocky, voir Snowball Rufus

, le chat roux, errant et plein d’arthrose, qui s’est introduit dans la maison et dans le cœur du prix Nobel de littérature Doris Lessing (1919-), qui a écrit la biographie de ses Particularly cats… and Rufus (1991). Voir aussi Charles, El Magnifico et p. 78.

Ringo de Balmalon, renommé Gris-Gris plus

Rodilardus

, qui « faisait de rats telle déconfiture » dans la fable Le conseil tenu par les rats de Jean de La Fontaine (1621-1695).

Rosa Luxembourg, la chatte

du révolutionnaire russe Lénine (Vladimir Ilitch Oulianov, 1870-1924), c’est du moins ce que des sources apocryphes prétendent ; ce qui est certain c’est que la chatte de Rosa Luxembourg (1871-1919) Mimi « impressionna fortement Lénine, qui déclara qu’il n’avait vu de créature aussi magnifique qu’en Sibérie, qu’elle était... majestueuse. Elle flirtait aussi avec lui, se roulait sur le dos et le séduisait, mais lorsqu’il essayait de s’approcher d’elle, elle lui donnait un coup de patte et rugissait comme un tigre ».

Rumpelstilzchen,

voir Hurlyburlybuss

Rupi

, le chat de Ian Anderson (1947-), le fondateur du groupe Jethro Tull. C’est lui qui a inspiré le morceau qui donne aussi son titre à l’album solo d’Anderson : Rupi’s dance, 2003.


R comme Ragdoll

Doit son nom (poupée de chiffon) à l’attitude d’abandon complet qu’il adopte quand on le prend dans les bras, et c’est justement le trait de caractère pour lequel il fut reconnu en 1960 en Californie. C’est un des chats de race de plus grande taille. Pelage : semi-long, de plus en plus épais de la collerette à la queue plumeuse. Caractère : extrêmement docile, c’est le plus gentil, le mieux éduqué et le plus affectueux de tous les chats. Il adore l’eau et les baignoires. Il est tellement confiant qu’il vaut mieux ne pas le laisser sortir.

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RybolovD

« Plusieurs chats qui avaient élu domicile dans l’appartement se promenaient sur la table, fourrant leur museau dans les assiettes, ou sautaient sans se gêner sur le dos des gens. Ces chats bénéficiaient de la protection d’Ekaterina Sergueievna, et on racontait leurs détails biographiques. L’un des chats s’appelait Rybolov (le Pêcheur) car il savait pêcher avec sa patte des petits poissons dans les trous de glace en hiver, un autre chat s’appelait Dlinnenki (le Petit long) : celui-ci avait l’art de rapporter par la peau du cou des chatons errants qu’il dénichait Dieu sait où, que les Borodine adoptaient et s’arrangeaient ensuite pour placer. »

Nicolaï Rimski-Korsakov, Chronique de ma vie musicale (1909), trad. par André Lischke, Paris, Fayard, 2008.

D

Un des chats de l’éminent chimiste et néanmoins compositeur Alexandre Porfirievitch Borodine (1833-1887).

82



Saha, « la » chatte dont Alain est éperdument amoureux et sa

femme, Camille, follement jalouse : il n’est pas difficile de deviner qui des deux l’emportera dans le roman La Chatte de Colette (1933). « Au fond du trou laissé par l’if, Saha flairait une taupe dont l’image, sinon l’odeur, lui monta au cerveau. Pendant une minute, elle s’oublia jusqu’à la frénésie, gratta comme un fox-terrier, se roula comme un lézard, sauta des quatre pattes comme un crapaud, couva une pelote de terre entre ses cuisses comme fait le rat des champs de l’œuf qu’il a volé, s’échappa du trou par une série de prodiges et se trouva assise sur le gazon, froide et prude et domptant son souffle. »

Salem Saberhagen

, le chat noir de Sabrina doué de parole, dans la série TV américaine Sabrina, l’apprentie sorcière (1996-2003).

Sam

, le nom de la plupart des chats « en poil et en os » de l’artiste le couple de chats blanc américain Andy Warhol (1928et noir du Beatle John 1987), et sûrement l’un des 16 chats Lennon (1940-1980) multicolores des lithographies et de Yoko Ono (1933). 25 Cats Name [sic] Sam and One Blue Pussy (1954).

Salt et Pepper,

Scheherazade, la « chatte boule » de Carl Van Sappho, une des chattes souvent Satan, le chat noir (aux Vechten (1880-1964), écrivain et photographe américain : représentées par le peintre japonais Tsuguharu Foujita (1886-1968).

Selima, la

malheureuse chatte écaille-de-tortue d’Horace Walpole (1717-1797), qui inspira à Thomas Gray l’Ode à la mort d’un chat favori, noyé dans un bocal de poissons rouges (1748). Voir aussi Harold

Snowbell

Shirley,

un des 11 chats de la chanteuse britannique Amy Winehouse (1983-2011).

yeux incandescents) de « Elle adorait dormir dans un grand saladier jaune, roulée Judith Gautier (1850en boule avec la queue qui dépassait ». 1917), auteure française, traductrice de chinois, , le nom du fille de Théophile Gautier. (Sourcils de premier siamois à Avant de s’installer, glace), la chatte bleue aux sourcils toucher le sol américain, les invités du dimanche blancs, favorite du XIe empereur baptisé ainsi par le devaient présenter leurs de Chine de la dynastie des Ming, président des États-Unis hommages à Satan Jiajing, né Zhu Houcong Rutherford B. Hayes et se soumettre à son (1507-1567). (1822-1893) qui l’avait inspection critique. , voir Am reçu en cadeau en 1877.

Shuang-mei

Si

Voir aussi Iblis

Sylvestre (dit Grosminet), le chat blanc et noir

Sneaky Pie Brown

qui a un cheveu sur la langue, créé en 1945 par Fritz . En 1947, le canari Freleng, et d’abord appelé Titi fait sa première apparition dans le film qui porte son nom et qui fait entrer la célèbre réplique « Z’ai cru voir un ro minet » dans la culture américaine. En 1948, Thomas devient Sylvestre dans le film Scaredy Cat, réalisé par Chuck Jones, avec sa réplique emblématique : « Sapristi saucisse » qu’il prononce « Faprifti faufiffe ».

Thomas

, le persan blanc de la maison Little dans le livre d’E. B. White, Stuart Little (1945), qui donna lieu à un film en 1999. Dans Stuart Little 2 Snowbell est interpreté par 4 félins : Ruffy et Tuffy en « chats-cascadeurs », Rocky pour les poursuites et Lucky Prince pour les gros plans.

Siam

, le chat tigré roux « coauteur » avec Rita Mae Brown (1944-) des série noire de Wish you were here (à vos souhaits) (1990) jusqu’à The Big Cat Nap (2012). L’héroïne, la postière Mary Minor Haristeen, est accompagnée de ses deux chats Mrs Murphy (« the Tiger cat ») et Pewter (un chaton gris bien gras) et du Corgi Tee Tucker.

Solomon

, l’angora blanc qui , le chat interprète le chat placide caressé pattes blanches locataire de par l’ennemi juré de James Bond, d’Isaac Newton (16421727), scientifique la Maison Blanche durant le Ernst Starvo Blofeld, chef du anglais : c’est grâce mandat de Bill Clinton (1946), SPECTRE dans Bons baisers de connu aussi comme « First Russie (1963), Opération tonnerre à lui que le père de la loi de la gravitation Cat ». Il a une voix, et pas (1965), On ne vit que deux fois universelle a inventé des moindres, sur Wikipédia. (1967), et Les diamants sont la chattière, afin de ne éternels (1971). Il apparaît aussi , le chat de l’androïde Data (Brent Spiner) dans la série plus être dérangé par dans Orange mécanique de télévisée Star Trek : La Nouvelle Génération. D’abord interprété ses allers et venues Stanley Kubrick (1971). par le somali Monster, il sera remplacé dans les épisodes suivants dans son laboratoire. par un chat tigré roux. , la chatte de la ballerine américaine et , le chat tigré roux dans Le Chat de Miss diva du cinéma muet Louise Brooks (1906-1985). , le chat Paisley, un épisode de la série télévisée Alfred tigré gris, amical et Hitchcock présente (1957), tirée d’une nouvelle de Roy , l’intrépide siamois qui intelligent, de Bill Vickers. C’est ainsi qu’Hitchcock présente l’épisode : PV (Petit Voyou) interprète l’agent Watterson (1958), « Ah bonsoir. Le personnage principal de ce soir est dans L’espion aux pattes de velours (1965), qui a inspiré le un chat de gouttière. Il faut le nourrir avant chaque sans avoir besoin de doublure. Sa célébrité personnage du tigre performance, pour qu’il ne mange pas les acteurs. fulgurante, reconnue par le PATSY Hobbes dans la BD Ce soir, on lui sert du steak de souris finement Award, ne l’empêcha pas de garder Calvin et Hobbes. haché. Bien sûr, nous avons exclusivement utilisé les pattes sur terre, contrairement des souris contentes. Pendant deux semaines, à ses collègues (voir Orangey). on les a nourries de tranquilisants, rien d’autre. » 84

Socks, le chat noir aux

Spot

Sprite

Stanley

Suzy

Syn Cat

Spithead


S comme Siamois

D’origine noble : seule la famille royale de Siam pouvait en posséder des spécimens et en faire cadeau. Mais à la fin du xix e siècle, il commence à se faire connaître dans le monde et obtient son premier certificat en 1934. Pelage : ras, sa couleur dépend de la température du lieu où il grandit. Les petits naissent blancs et plus le climat est froid, plus leurs extrémités sont sombres. Caractère : dans le règne félin, c’est l’animal le plus doué d’intelligence et de parole. Il sait se faire entendre et obtenir ce qu’il veut.

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Slippers D

« Il ne fait aucun doute qu’aucun chat n’a jamais reçu ni ne recevra les hommages respectueux de tant de représentants de grandes et de petites puissances du monde. Mais telle fut l’expérience de Slippers en l’an de grâce 1906. Slippers était le nom du chat de la Maison Blanche. De couleur grise, il avait 6 orteils, et c’est à cette bizarrerie qu’il valut son nom. Slippers avait l’habitude de s’absenter de son poste pendant des jours, voire des semaines. Peut-être parce qu’il y avait beaucoup trop de chiens autour de lui, peut-être à cause d’un sens inné d’américanisme qui le poussait à affirmer son indépendance en tant que chat démocrate, même à la Maison Blanche et sous une administration républicaine, et parce qu’il aspirait à escalader les barrières : ou peut-être tout simplement parce que c’était un chat. Mais quelle que soit la durée de ses absences, il ne manquait jamais de revenir juste à temps pour un grand dîner diplomatique. Comment le savait-il ? Je n’en sais rien. Personne ne sait. Mais il est certain qu’il était au courant. N’importe quelle personne qui suivait ce qui se passait à la Maison Blanche n’avait pas besoin de lire les journaux pour savoir quand un dîner officiel allait avoir lieu. Il suffisait de voir Slippers se prélasser au soleil sur les marches. Les jeux étaient faits. Ainsi survint l’occasion historique à laquelle je faisais allusion. Le dîner était terminé, et le président, avec à son bras la femme d’un ambassadeur important, conduisait le cortège depuis la salle à manger d’État le long du large couloir en direction de l’East Room à l’autre bout du bâtiment : les ambassadeurs, les ambassadeurs plénipotentiaires et les ministres le suivaient, dans l’ordre qui correspondait à leur rang officiel, tous bavardaient gaiement avec leurs dames, ne voyant aucun nuage à l’horizon diplomatique ; quand soudain le brillant cortège s’arrêta. Là, sur le tapis, en plein milieu du couloir, Slippers était allongé de tout son long, clignant paresseusement des yeux devant ce charmant spectacle, certain qu’ils s’étaient tous levés spécialement en son honneur. Le président le vit juste à temps pour éviter de lui marcher dessus et s’arrêta. Sa première impulsion fut de prendre Slippers dans ses bras, mais un léger frisson de sa partenaire ainsi qu’une exclamation à demi étouffée alors qu’il se penchait vers le chat l’alertèrent sur le fait qu’elle n’aimait pas les chats, ou qu’elle en avait peur, et il demeura perplexe un moment. Slippers, sentant l’attention se focaliser sur lui, roula voluptueusement sur le tapis, ronronnant de plaisir. L’idée de se pousser pour les laisser passer ne lui traversa pas l’esprit. Il ne restait qu’une seule chose à faire, et l’homme qui avait trouvé le moyen de faire la paix entre la Russie et le Japon trouva rapidement une solution. Avec une révérence amusée, comme s’il s’excusait auprès de l’ambassadrice, il l’escorta en faisant le tour de Slippers, et continua en direction de l’East Room. Ce sur quoi les représentants du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et de tous les empires et petits royaumes en firent autant, rendant à Slippers un hommage aussi appuyé que si un bâtiment de la marine nationale l’avait salué d’un coup de canon. » Jacob A. Riis, « Slippers, The White House Cat », St. Nicholas Magazine, janvier 1908.

D

Le chat de la Maison Blanche, qui, en provoquant presque un incident diplomatique, devint, en plus d’être le chat du président Theodore Roosevelt lui-même, le chat le plus honoré au monde. Craignant qu’après l’épisode relaté ci-dessus le personnel de la Maison Blanche ne « s’occupe » de Slippers, le président s’excusa et alla le récupérer pour le porter immédiatement à la First Lady pour qu’elle le cajole et admire son exploit.

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Tabby (1), le chat d’Abraham Lincoln (1805-1865), seizième président des États-Unis d’Amérique.

Tango

avec Luath le Labrador et Bodger le Bull Terrier, de L’Incroyable Voyage à travers le Canada, roman écrit par Sheila Burnford (1918-1984) en 1961.

Thisbé, voir Pyram

Veoir aussi Jock et Nelson

Ted NudeGent, l’inconsolable

sphynx interprète de M. Bigglesworth, le chat du Dr Denfer dans le film Austin Powers (1997).

Tinker Toy, le chat

le plus petit du monde, un himalayen de poche haut de 7 cm et long de 19 cm.

blanc mégalomane dans le film Comme chiens et chats (réalisé par Lawrence Guterman en 2001) : son plan est de rendre tous les humains allergiques aux chiens de manière à pouvoir ensuite les dominer.

Tom (1), le premier

voir Octavius

Tao, la chatte siamoise héroïne

, le chat roux castré de l’homme politique et premier ministre anglais Sir Winston Churchill (1874-1965), dont Sir William Nicholson a fait le portrait.

Mr Tinkles, le persan

Tabby (2), Tavy, Tittlebat, Tommy, Toozle,

Tibert, le chat qui

rivalise d’astuce avec le goupil espiègle du Roman de Renard, le recueil de contes du xiie et du xiiie siècle adapté par Maurice Genevoix en 1934.

Thomas O’Malley, le chat

Tom (2), le chat

qui jouait à ses pieds pendant qu’elle écrivait Les Hauts de Hurlevent, probablement en compagnie des autres chats mentionnés dans les lettres d’Emily et (3), dans le journal de sa petite sœur Anne : Martha Brown, Flossey et Keeper.

Tabby

Tobermory, le « Surchat »,

qui se prend pour une déesse égyptienne, dans le roman de Paul Gallico (Thomasina: The Cat Who Thought She Was God, 1957), dont Disney tira un film en 1964 : Les trois vies de Thomasina.

errant qui joue avec l’élégante Duchesse, dont il est amoureux, dans Les Aristochats, dessin animé réalisé par Disney en 1970.

Voir aussi Berlioz, Marie, Toulouse

Tiger, le chat d’Emily Brontë (1818-1848)

Thomasina, la chatte

Tom Kitten, le chat de la

fille du président des États-Unis John F. Kennedy (1917-1963), Caroline Kennedy (1957), second locataire félin de la Maison Blanche, après Slippers.

d’une intelligence « hors du commun » à qui monsieur Cornelius Appin apprend à parler. Il sème la panique parmi les invités de Lady Blemely, en dévoilant avec un grand aplomb et une indiscrétion totale les dessous de l’affaire dans la nouvelle de Saki (Hector Hugh Munro, 1870-1916) « Tobermory ».

Tonto

, le chat roux compagnon du voyage est-ouest de Harry (Art Carney) dans le film Harry et Tonto (1974).

qui depuis les années 1940 chat qui rendit ce nom poursuit la souris célèbre est apparu dans Jerry dans les dessins le roman de 1760 The Life , le chat blanc et noir animés créés par et and Adventures of a cat. qui joue son propre rôle dans le Joseph Barbera et , les « deux En anglais, le nom film, inspiré des derniers jours de William Hanna. Tomcat désigne par la vie du poète John Keats, Bright magnifiques frères, stupidement baptisés » par l’écrivain anglican antonomase un félin Star de Jane Champion (2009). savant et dévot Canon Henry don juan. Topper crève l’écran à chacune , Parry Liddon (1829-1890). de ses apparitions. le chat de René , le chat qui Barjavel (1911, le chat de l’écrivain américain Jack Kerouac (1922-1969). en 1944 sauva une 1985), journaliste L’auteur de Sur la route se souvient de son chat dans Big Sur (1962) famille de l’éruption et écrivain français « J’aimais Tyke de tout mon cœur, c’était mon bébé qui, quand il était du Vésuve. de science-fiction. petit, dormait dans la paume de ma main, avec sa petite tête qui pendait, ou bien il ronronnait pendant des heures, aussi longtemps que je le tenais ainsi en marchant ou en restant assis – c’était comme , le petit chat roux un manchon de fourrure tout mou ; je l’enroulais autour de mon doué pour la peinture, frère poignet, je le serrais bien, et il ronronnait, ronronnait. Même quand de Berlioz et de Marie dans il est devenu grand, j’ai continué de le tenir ainsi ; je pouvais aussi Les Aristochats de Disney (1970). l’envelopper de mes deux mains, les bras tendus au-dessus de ma tête, et il pouvait ronronner, sa confiance en moi était totale. »

Topper

Toufou

Toto

Toulouse

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Taki

, la « secrétaire » (un magnifique persan noir) de Raymond Chandler (1888-1959), créateur du détective Philip Marlow. Son aide consistait à s’installer sur les épreuves que Chandler s’efforçait de corriger. On connaît aussi une lettre qu’elle a écrite à un autre chat : « Viens me voir un jour où ton museau sera propre et on parlera des choses du monde, de la stupidité des humains, de la prédominance de la viande de cheval – même si nous préférons le filet de Chateaubriant –, de notre difficulté commune à avoir les portes ouvertes au bon moment et à se faire servir des repas à intervalles plus rapprochés. J’ai obtenu de mon personnel qu’il me nourrisse jusqu’à cinq fois par jour, mais on pourrait encore faire des progrès. »

Tyke

Tweedledee Tweedledum


comme Tonkinois Issu d’un croisement entre burmese et siamois réalisé dans les années 1960 au Canada, il a été reconnu en 1979. Ses yeux émeraude sont très appréciés. Pelage : ras, trois variétés répertoriées : sépia (burmese) pointed (siamois) et vison (propre au tonkinois). Caractère : extraverti et sociable, il a besoin de beaucoup d’attention et de compagnie.

T

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Tittum D

« J’étais certain que [le chien, Gustave-Adolphe] était dans la cour, mais au bout de dix minutes, en regardant dans le couloir, je l’ai vu assis en haut des escaliers. Au moment où je lui ai réitéré l’ordre de descendre, il s’est mis à sauter en aboyant pour me forcer à aller voir ce qui se passait. C’était Tittum ! Elle était assise sur l’avant-dernière marche et l’empêchait de passer. Tittum c’est notre chatte. Elle est à peu près de la taille d’un petit pain, mais elle faisait le gros dos et jurait comme un carabin. Elle jure d’ailleurs à faire peur. Moi aussi ça m’arrive quelquefois, mais je ne suis qu’un amateur à côté d’elle. […] Jurer soulage. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de l’expliquer à ma tante, mais, avec elle, ça ne marche pas. Elle prétend que je ne dois pas avoir grand-chose à faire pour broder ainsi sur un tel sujet. Je l’ai expliqué également à Tittum en lui disant qu’elle devrait avoir honte, surtout élevée comme elle l’est dans une famille chrétienne. Ça ne me ferait rien d’entendre un vieux matou jurer ainsi mais je ne peux supporter de voir cette petite chatte en prendre le chemin. C’est trop laid à son âge ! J’ai donc mis Tittum dans ma poche et je suis revenu à mon bureau. J’avais oublié l’incident depuis un bon moment quand j’ai remarqué qu’elle s’était glissée hors de ma poche et qu’elle se pavanait sur ma table en essayant de mordre mon stylo. Puis elle a trempé sa patte dans l’encrier et s’est mise à la lécher, ce qui l’a fait jurer encore, mais contre moi cette fois. » Jerome K. Jerome, « Des chiens et des chats », in Pensées paresseuses d’un paresseux, trad. Emmanuel Pierrat et Claude Pinganaud, Arlea, 1996.

D

L’irascible et espiègle minette de l’auteur satirique anglais Jerome K. Jerome (1859-1927), qui non contente de terroriser l’énorme Gustave-Adolphe, griffera aussi le museau de l’imprudent Tim, jeune fox-terrier qui se prend pour un berger écossais.

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U-Boat, le chat mascotte de la corvette britannique HMS

Snowflake. Officiellement enrôlé dans l’équipage (il avait son petit hamac et son gilet de sauvetage), U-Boat posait le pied à terre à chaque escale et savait exactement quand remonter à bord. Une fois seulement, il ne s’est pas présenté à temps, si bien qu’une partie de l’équipage s’est révoltée considérant que son absence était de mauvais augure. La corvette avait déjà largué les amarres lorsqu’on aperçut une ombre grise qui filait sur la jetée puis bondit, atterrissant saine et sauve sur le pont comme si de rien.

Uli

, un des 6 chats (avec Angel, Annibale, Marchesini, Micia, Nerone) du styliste italien Giorgio Armani (1934), qui ne peut rester insensible à l’élégance des félins.

Ulric

, le norvégien du Dorset en surpoids (il fait bien 12,65 kg), connu pour ses casse-croûte nocturnes. Le plus gras des chats finalistes du Pet Fit Club, le concours d’amaigrissement de la PDSA (People’s Dispensary for Sick Animals).

Ulla, la sœur d’Ulric à qui le gros chat

dérobe sa nourriture : c’est peut-être pour ça qu’elle est restée maigre.

Uncle Wolfe

Unsinkable Sam, voir Oscar (1)

, un des très nombreux chats (plus de 50) de l’écrivain américain et prix Nobel Ernest Hemingway (1899-1961). Fils de Boise, il n’avait pas son caractère aventureux, étant plutôt timide et conservateur (et n’appréciait pas du tout la nouveauté). On l’appelait aussi à cause de son long poil gris, hérité de sa mère, la persane Princessa. Uncle Wolfe aussi est cité dans Îles à la dérive.

Snow Leopard

Voir aussi Izzy the Cat et Sir Winston Churchill

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U comme Usual (Abyssin sauvage) L’usual est le type de couleur originale de l’abyssin, dite aussi « lièvre » car elle est presque semblable à celle du pelage des lapins sauvages. Parmi les races les plus anciennes du monde, on vante leurs ancêtres représentés par les Égyptiens et qui après des siècles ont encore les traits sauvages du Felis lybica. L’élevage de l’abyssin sauvage a été introduit en Amérique en 1980, à partir de spécimens de Singapour. Pelage : ras, épais, avec un ticking bien visible (chaque poil a une couleur de base interrompue par des bandes de couleur plus sombre et se termine par une pointe foncée). Caractère : indomptable (avec des chatons, il vaut mieux garder ses bibelots sous clef) et affectueux.

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U comme Unique

« Il n’y a pas de chats ordinaires » Colette, Chats de Colette, Paris, Albin Michel, 1949.

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Varjak Paw, le héros

Vaino

, le chat finlandais qui, égaré pendant des vacances en camping-car avec ses maîtres Ari et Katarina Salo, a réussi à retrouver le chemin de la maison en parcourant 800 km en 100 jours.

Valeriano Weyler,

avec Enrique DeLome, les deux angoras du président des États-Unis William McKinley (1843-1901).

Vaske, le chat tigré et blanc du peintre russe Vassily Kandinsky (1866-1944), père de la peinture abstraite.

Venus, la chatte du

poète anglais William Henry Davies (1871-1940).

Verdi et Vivaldi, deux des sept

himalayens de la présentatrice américaine Martha Stewart (1941).

Victor, dont le nom officiel était Champion Laurel King,

du roman éponyme pour enfants de F. S. Said. Varjak Paw est un Bleu de Mésopotamie (race fictive) qui n’est jamais sorti de la maison où il vit sur la colline avec sa famille, mais l’arrivée d’un mystérieux Gentleman et les récits de son grand-père sur la « Voie », l’art martial pour chats, secret, pratiqué par l’ancêtre Jalal, le poussent à s’aventurer en ville.

Vesper, la chatte noir dévote qui, en

1996, entra dans l’église de Sainte-Mariedes-Anges à Hollywood. Elle assista à toutes les messes jusqu’à ce qu’elle prenne le voile et passe de « novice » à « mère supérieure ».

fils de la Laurel Queen de Charles Henry Lane (xix e siècle), éleveur et auteur de l’un des premiers manuels sur les races félines. Victor gagnait souvent dans les concours où il savait se comporter en « gentilchat », mais se transformait en furie dès qu’il flairait un envahisseur sur ses territoires.

Victoria

, la petite chatte blanche qui ouvre le bal des Jellicles dans la comédie musicale Cats de Andrew Lloyd Webber, tirée du poème d’Eliot, Le Guide des chats du Vieil Opossum (1939), et qui, après la première au New London Theatre en 1981, fut représentée dans plus de 250 villes dans le monde.

Voir aussi Yellow Boy

Voir aussi Asparagus, Jellylorum et Wiscus

Vincente et Wart, les

deux chats de la star américaine Robert Goulet (1933-2007) qui accompagnèrent l’acteur pendant la tournée de la comédie musicale Camelot.

Virgil, voir Ovid p. 70 Miss Vixen, la minette

Petit Voyou

PV

alias est le chat créé par Gordon et Mildred Gordon qui, dans le roman L’espion aux pattes de velours de 1963, dénoue un cas de casse bancaire. Il inspira ensuite à Disney le film du même nom (1965) où il est interprété par le siamois Syn Cat, puis un remake avec Christina Ricci (1997).

Vulpi, le persan doré de la reine de Roumanie Carmen Sylva (Elisabeth de Wied, 1843-1916).

Voir aussi Frätzibutzi et Püffchen

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noire qui de « chat de yacht » se retrouva « chat de guerre » lorsque la marine de guerre américaine acquit le yacht Orion pour le convertir à un usage militaire dans la mer des Caraïbes, de 1941 à 1946, avec le nom de USS Vixen.


comme Turc de Van Race autochtone, originaire du lac de Van, en Turquie : en 1955, deux spécimens furent capturés et apportés en Angleterre. La race fut reconnue en 1971. Il a gardé l’habitude de chasser en plongeant dans l’eau si nécessaire. Pelage : mi-long, blanc, avec les oreilles et la queue rouge doré. Caractère : forte personnalité, courageux, comique, miaulement mélodieux.

V

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Vashka D

« Quand on parle d’un plat de prince… ceci est la recette du repas servi au chat du tsar : 1 Faire mariner légèrement deux verres de caviar belge et deux verres de caviar d’or dans un champagne de première qualité. 2. Ajouter de la viande finement hachée de rongeur comestible d’importation française. 3. Faire rissoler dans du beurre doux un jaune d’œuf de faisan et une cuillerée de sang de lièvre. 4. Cuire le tout à l’étouffée dans de la crème. 5. Une fois refroidi, assaisonner de cerfeuil ciselé et de fromage de Sukhumi Lorsqu’il faisait chaud, toujours sur instructions du tsar, le plat devait être mouillé de champagne sec. »

D

Le bleu de Russie (et d’où viendrait-il sinon ?), favori du tsar Nicolas Ier de Russie (1796-1855), qui fut enlevé au moins à deux reprises par les adversaires du tsar (mais chaque fois récupéré).

98



Waif, un des nombreux chats de Walter Herries

Wabbit, le chat gris de l’actrice britannique Kate

Pollock (1850-1926), avocat et écrivain anglais. Dans Animals that have owned us (1904), il dit : « Le chat croit que le monde a été fait pour lui », et comment ne pas lui donner raison... Parmi ses chats, il y eut aussi Catkin, Count (ou Tommie) Lestrange, Dabado, Pucky, Rabbi Ben Ezra (ou Rab), Toots et Tottie.

Bechinsale (1973). Il avait la manie de la fugue : en 2006, l’héroïne de Underworld 2 : Evolution dut le récupérer sur le toit de la maison d’à côté, à Santa Monica en Californie. En 2012, elle engagea un couple se disant détectives animaliers, obtenant comme unique résultat de boucher la baignoire de la maison et d’avoir à faire analyser un sac d’excréments de coyotte au cas où Wabbit aurait été dedans.

Mr. Peter Wells, le chat de

Wart, voir Vincent Wallad, le chat du soldat

Wellington

néozélandais George McAllister. D’origine syrienne, aussi magnifique que paresseux, Wallad est célèbre pour avoir chassé sa première (et à ce qu’on sait dernière) souris le 12 octobre 1942, grâce aux encouragements de tout le bataillon : mais à peine eut-elle capturée sa proie, qu’elle courut piquer un roupillon…

, l’inquiétant chat noir de la petite orpheline Lucy dans le deuxième épisode du film d’horreur The Uncanny (1977).

Willy, le chat qui avait

Willie, le chat de George

Burns (Nathan Birnbaum, 1986-1996), acteur comique américain, le chat s’appelle ainsi « car lorsqu’on dit au chat de faire quelque chose, on se demande toujours : “va-t-il le faire (will he ?) ou pas” ? »

une passion pour les gants de jardinage : à la belle saison, à Pelham, New York, madame Jeannine Goche plantait un écriteau devant sa maison : « Notre chat est un voleur de gants, je vous en prie, prenez-les s’ils sont à vous. »

Sir Winston Churchill

, un des très nombreux chats (plus de 50) de l’écrivain américain Ernest Hemingway (1899-1961). Boudeur et solitaire, il dédaignait le lait et la crème mais appréciait beaucoup la viande et le poisson préalablement marinés dans un alcool. Voir aussi Boise, Izzy the Cat et Uncle Wolfe

Wong Wong, le chat artiste (Havana Brown) qui, avec sa collaboratrice Lu Lu (Seal Lynx) a réalisé une douzaine de tableaux. Leur œuvre la plus connue, Wonglu, fut vendue aux enchères en 1993 pour 19 000 dollars.

Herbert George Wells (1866-1946), journaliste anglais, auteur de la Guerre des mondes (1898). Peter ne supportait pas les invités nombreux et bruyants, et il le montrait en quittant la pièce de façon ostentatoire.

White Heather

, l’angora joufflu adoré de la reine Victoria (1819-1901), qui survécut à la souveraine britannique, et échut en héritage à Edouard VII.

Wilberforce travailla au 10 Downing Street

de 1973 à 1987, en charge de la dératisation. Selon l’attaché de presse de Margaret Thatcher, la Dame de fer lui a un jour acheté « une boîte de sardines dans un supermarché moscovite ».

Voir aussi Humphrey

Windy, le chat volant, copilote

du commandant de la Royal Air Force Guy Gibson (1918-1944). Il accompagna toutes ses missions durant la Seconde Guerre mondiale.

Wiscus, un des chats du poète,

dramaturge et prix Nobel anglais, T. S. Eliot (1888-1965), qui inspira probablement, avec Noilly Prat, Pattipaws, Pushdragon et Tantomile, les chats immortels du Guide des chats du Vieil Opossum (1939), transformé en comédie musicale (Cats) par Andrew Lloyd Webber. Voir aussi Asparagus, Jellylorum et Victoria

Wunpound, retraité en 1974 après avoir parcouru plus

de 250 000 milles en 8 ans de bons et loyaux services à bord du vaisseau de guerre britannique HMS Hecate.

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comme Black & White Que ce soit le blanc pur ou le noir absolu de son pelage, ces couleurs sont dues à des combinaisons génétiques : le blanc est un gène dominant qui masque toutes les autres couleurs et qui parfois est associé à une surdité ; le noir résulte d’une mutation génétique spontanée, la même qui transforme le léopard en panthère. La race noire par antonomase, sélectionnée en 1958 justement pour obtenir une panthère miniature est le Bombay, alors que l’angora turc aux yeux vairons est le chat blanc le plus ancien. On peut aussi trouver une combinaison des deux couleurs chez des chats de race ou communs, dits tuxedo en américain ; et les plus connus d’entre eux sont Sylvestre et Socks, le chat de Clinton.

W

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Williamina D

« Comme nous avions des oiseaux, les chats n’étaient pas autorisés dans la maison ; mais, d’un ami de Londres, je reçus en cadeau un chaton blanc, Williamina, et elle et toute sa progéniture trouvèrent un heureux domicile à Gad’s Hill. Tous dans la maison l’appréciaient et elle montra une dévotion particulière pour mon père. Je me souviens d’une fois où, après nous avoir présenté une famille de chatons, elle choisit de les installer dans un coin du bureau de père. Elle les apporta un par un et les déposa dans le lieu choisi. Mon père me demanda de les déplacer, expliquant qu’il ne pouvait autoriser les chatons à rester dans sa pièce. J’exécutai ses ordres, mais Williamina les ramena aussitôt, un par un. À nouveau, ils furent déplacés. La troisième fois, au lieu de les mettre dans le coin, elle les posa tous, puis elle à côté, au pied de mon père, et l’implora du regard à tel point qu’il ne put plus résister et les autorisa à rester. Au fur et à mesure que les chatons grandissaient, ils devinrent de plus en plus joueurs, s’agrippant aux rideaux, jouant sur les écritoires, et galopant derrière les bibliothèques. Mais personne ne s’en plaignait et ils vécurent heureux dans le bureau jusqu’au moment où il fallut leur trouver de nouveaux maîtres. On garda un de ces chatons, et comme il était assez sourd, on ne lui donna pas de nom et il fut connu par les domestiques comme “le chat de Monsieur”, à cause de son attachement pour mon père. Il le suivait partout, même dans le jardin, comme un chien, et il s’asseyait près de lui lorsqu’il écrivait. Un soir, nous allions tous, sauf père, à un bal et en partant nous avions laissé “ Monsieur” et son chat dans la salle de dessin. “Monsieur” lisait à une petite table, sur laquelle était placée une petite bougie. Tout à coup, la bougie s’éteignit. Mon père, très intéressé par sa lecture, la ralluma, caressa le chat, et remarqua que ce dernier le regardait d’un air pitoyable, puis père se remit à lire. Quelques minutes plus tard, alors que la lumière faiblissait, il leva les yeux juste à temps pour voir le chat mettre sa patte sur la bougie puis l’implorer du regard. Cette seconde et indiscutable tentative ne fut point ignorée, et le chat reçut les caresses dont il avait tant besoin. Père était comblé par cette anecdote qu’il nous raconta le lendemain, lorsque nous fûmes réunis pour prendre le petit déjeuner. » Mamie Dickens, My Father as I Recall Him, Londres, Roxburghe Press, 1896.

D

La chatte blanche (initialement appelée William, mais après l’épisode raconté ci-dessus il n’y eut plus aucun doute quant à son sexe) qui choisit le romancier anglais Charles Dickens (1812-1870) comme « parrain » pour ses petits.

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Xena Hope, la chatte qui, chaque matin, attend l’ouverture de la bibliothèque St Heliers à Auckland, en Nouvelle-Zélande, et qui « aide les enfants à lire ». Son « bureau » (une niche colorée) a été dérobée, provoquant un scandale au sein de la communauté.

Xerxes

est le minet crédité dans les génériques de fin et qui interprète les chats noirs du film d’horreur/science-fiction de série B Monstrosity ou The Atomic Brain (1964) : une vieille dame riche recrute un scientifique afin qu’il implante son cerveau dans le corps d’une jeune femme. Après les premières expériences avec des cervelles de chats implantées dans des cadavres humains, puis sur de pauvres jeunes femmes, l’opération est prête, mais le docteur préfère sauver la jeune femme choisie et transfère le cerveau de la vieille dame, Mrs March, dans le corps d’un chat noir... et le chat noir Mrs March va se venger...

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X comme manX

Originaire de l’île de Man en mer d’Irlande, il a comme caractère spécifique de ne pas avoir de queue, ce qui est dû à une anomalie génétique, absence qui a généré les légendes les plus fantasques. Pelage : ras à double couche, doux comme celui du lapin (dont il a aussi la curieuse façon de sauter). Caractère : suit son maître comme un petit chien, creuse des trous et se montre affectueux, formidable chasseur de souris.

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X comme le nombre in(dé)fini

« Ils avaient commencé par en avoir quatre ou cinq, puis, très rapidement, passèrent à un nombre à deux chiffres ; l’écrivain se souvient d’une période où lorsqu’un visiteur entrait au salon, il avait l’impession de perdre au jeu des chaises musicales : lorsqu’il voulait s’asseoir, n’importe où, il se voyait devancé par une forme imposante qui s’arrondissait à vue d’œil, et ne laissait aucun doute sur l’imminence d’un accroissement familial. » C’est ainsi que le neveau de Gertrude Jekyll, Frances, décrit sa ménagerie féline dans la maison du Surrey. Frances Jekyll, Gertrude Jekyll. A Memoir, 1934.

« Un chat mène juste à un autre chat… C’est si grand qu’on n’a pas l’impression qu’il y ait beaucoup de chats, jusqu’à ce qu’on les voie arriver comme une horde de migrateurs à l’heure du repas. » C’est ainsi qu’en 1943 Ernest Hemingway écrivait à sa première femme (Hadley Mowrer), de Cuba, où il vivait avec sa troisième femme (Martha Gellhorn) et 11 chats. Ils étaient même 23 à l’époque de la quatrième (et dernière) épouse, Mary Welsh, dans la propriété de Finca à Cuba. Ils se multiplièrent jusqu’à plus de 50 dans la résidence de Key West en Floride, où leurs descendants résident encore dans la maison-musée de l’écrivain. Hilary Hemingway, in Carlene Fredericka Brennen, Hemingway’s Cats. An Illustrated biography, Sarasota, Pineapple Press, 2006, p. xii

« C’est bon d’avoir une colonie de chats dans les parages. Si vous vous sentez mal, vous regardez un chat et vous vous sentirez mieux, parce qu’ils savent que les choses sont comme elles sont, et c’est tout. Il n’y a aucune raison de s’exciter. Ils savent. Ce sont des sauveurs. Plus vous avez de chats, plus longtemps vous vivrez. Si vous avez cent chats, vous vivrez dix fois plus longtemps que si vous en avez dix. Un jour, on comprendra cela et les gens auront des milliers de chats et vivront pour toujours. C’est vraiment comique. » C’est ainsi que Charles Bukowski répondait à Sean Penn « à propos de chats » dans l’entretien « Tough Guys Write Poetry », Interview magazine, septembre 1987.

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Yellow Boy (surnom de Marmaduke), le chat roux à poil long,

bagarreur, de Charles Henry Lane (xix e siècle), éleveur et auteur d’un des premiers manuels sur les races de chats, entre autres (Rabbits, Cats and Cavies. Descriptive Sketches Of All Recognised Exhibition Varieties With Many Original Anecdotes, 1903). Aimable avec les êtres humains, mais pas tant que cela avec ses confrères : « Je fus plutôt amusé le jour où je rencontrai mon voisin qui possédait un gros mâle tigré short-hair blanc à la réputation de “boxeur” et qui me dit : “Vot’ chat jaune, l’a du cran, ça fait pas un pli.” “Dans quel sens ?” demandai-je. “Parce que, répondit-il, il est venu hier dans notre jardin et que, je le jure sur la tête de Dieu, il a attaqué notre chat, et il l’a rossé ! et sur son terrain encore ! De ma vie je n’ai jamais vu une chose pareille.” Je cherchais à m’excuser de quelque manière de tous les méfaits de mon “chat jaune”, mais je crois surtout que mon chat avait franchement gagné en considération auprès de mon voisin car il avait entrepris avec succès d’aller attaquer le camp ennemi, tandis que son propre chat, un animal plus gros et plus lourd, avait baissé dans son estime pour n’avoir pas été en mesure de résister à l’audacieux envahisseur à l’intérieur de ses propres clôtures. »

Voir aussi Laurel Queen et Victor

Misty Malarky Ying Yang, Yom-Yom la siamoise qui est

l’inséparable compagne de Ko-Ko dans les série noire de Lilian Jackson Braun (1913-2011) : « C’était un couple de siamois élégants, aux extrémités marron foncé qui faisaient un saisissant contraste avec le beige pâle de leur corps. Le mâle, Kao K’o Kung, répondait au nom de Ko-Ko ; il était long, agile et musclé et ses yeux bleus impénétrables débordaient d’intelligence. Sa compagne Yom-Yom était petite et délicate et ses yeux bleu violet pouvaient devenir immenses et pouvaient vous faire fondre si elle désirait s’asseoir sur vos genoux. Pourtant la même créature si délicate émettait parfois un cri strident quand le repas était en retard. »

Yvette

, la Divine Yvette, la chatte persane argentée, qui apparaît dans les spots publicitaires de Midnight Louie dans les série noire de Carole Nelson Douglas.

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un des siamois d’Amy Carter, la fille du président des États-Unis Jimmy Carter (1977-1981).

Le chat de Yul, le gigantesque félin au regard

torve et aux moustaches bien taillées qui, selon une tradition nordique, à la veille de Noël, dévore les enfants qui ne portent pas au moins un nouveau bonnet de laine. La légende servait à apprendre aux enfants l’importance de la laine dans les pays où en automne on distribuait de nouveaux vêtements : ceux qui n’avaient pas participé à sa production ou fabrication ou qui, pour d’autres raisons, n’avaient pas mérité des vêtements neufs encouraient la vengeance du terrible chat.


Y comme York chocolate

Sélectionné dès 1983 dans l’État de New York à partir d’une chatte à pelage long d’une belle teinte chocolat. Pelage : semi-long et soyeux, sans sous-poil, couleur chocolat ou lilas, ou bicolore avec du blanc. Caractère : surnommé « chat-satellite » pour sa manie de se mettre en orbite autour de son maître, réservé avec les étrangers ; aime s’assoupir au sein.

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Le chat YD

« Quand j’étais petit, j’étais toujours fasciné de voir mon père rentrer au crépuscule, épuisé après avoir donné ses cours. Et après le dîner il s’allongeait sur le tapis devant la cheminée et s’endormait une heure ou deux, ronflant vigoureusement. À côté de lui, notre chatte tigrée se mettait debout, en équilibre sur ses pattes arrière, s’agrippant à la grille du foyer, et chauffant ainsi son ventre poilu. Cette attitude était tout à fait particulière (je n’ai d’ailleurs jamais vu d’autres félins en faire autant), et imitait la forme du Y ; “le chat qui fait le Y”, c’est ainsi que mon père décrivait ce spectacle. »

William Michael Rossetti, Dante Gabriel Rossetti. His Family Letters with a Memoir (vol. I), Londres, Ellis & Elvey, 1895.

D

Le chat de gouttière, par ailleurs anonyme, du poète italien émigré en Angleterre et professeur de lettres à King’s College, Gabriel Rossetti (1783-1854).

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Ziggy, l’aventureux chaton blanc qui, embarqué

clandestinement le 31 octobre 2006 dans le port de Haïfa en Israël, bondit d’un container le 17 novembre à Whitworth en Grande-Bretagne, plus mort que vif, mais sauf, adopté et ainsi baptisé à cause de ses yeux, l’un vert et l’autre bleu, comme David Bowie alias Ziggy Stardust.

Zeris, voir Kerman Zézé, diminutif de Bourget, le chat

noir de François Coppée (1842-1908), poète et dramaturge français. Bourget vécut plus de vingt ans et fut un grand batailleur, comme en témoignent ses oreilles déchiquetées.

Voir aussi Loulou

Zizi (1), la chatte mélomane, et Zuleika, Zulema et Zobeide, autres chats de

Théophile Gautier (1811-1872), poète, romancier et critique français. Voir aussi Childebrand et Cléopâtre, Enjolras, Éponine (p. 30), MadameThéophile (p. 62)

Zip-Zip

, le siamois de l’actrice américaine Elizabeth Montgomery (1933-1995), la Samantha de la série TV américaine Ma sorcière bien aimée.

Zizi (2), le chat

immortalisé par les dessins du peintre français Édouard Manet (1832-1883).

Le Zombi, le chat « invisible » de Robert Southey

(1774-1843), poète, écrivain et homme de lettres « philoféliste » anglais. Ce nom, qui fait référence à Zumbi, le chef du Quilombo dos Palmares, une communauté d’anciens esclaves au Brésil, lui fut donné en vertu de son air majestueux et de sa couleur noire. Mais à peine avait-il posé une patte dans la maison que le félin se comporta plutôt comme un zombie : il disparaissait, et ne se manifestait seulement une fois qu’il avait émis un hurlement terrifiant. Et Southey, dans une lettre à Charles Grosvenor, comte de Bedford, le 3 avril 1821, formula d’ailleurs plusieurs hypothèses pour expliquer son comportement surnaturel : « 1. Avait-il vu le diable ? 2. Se faisait-il la cour à lui-même ? 3. Était-il engagé dans une lutte contre lui-même ? 4. Essayait-il d’invoquer le diable ? 5. M’avait-il entendu chanter, et essayait-il de m’imiter (vainement) ?

Zoë, la chatte

blanche et noire du poète italien, professeur à King’s College, Gabriel Rossetti (1783-1854), fille de la chatte anonyme Y (voir p. 110).

Zoroaster

, un des chats de l’écrivain américain Mark Twain (Samuel Langhorne Clemens, 1835-1910). L’auteur des aventures de Huckleberry Finn partageait avec son ami scientifique Nikola Tesla l’amour des chats, auxquels il donnait des noms bizarres comme Blatherskite et Sour Mash. Sauf pour Bambino, le petit chat noir qu’il reçut de sa fille (car c’est elle qui lui avait trouvé un nom) et auquel Twain tenait énormément. Un soir, Bambino s’enfuit par la fenêtre pour courir après d’autres chats et Twain annonça dans tous les journaux qu’il offrait une récompense à qui le retrouverait. Il fut submergé par toutes sortes de chats, même quand, trois jours plus tard, Bambino fut retrouvé dans la cour du voisin d’en face. Voir aussi Apollinaris

Zula

, la première chatte abyssine rapportée en GrandeBretagne en 1868 par un soldat de la reine Victoria.

Zunar-J-5/9 Doric-4-7, voir Jake

Voir aussi Hurlyburlybuss, Ovid (p. 70) et Rumpelstilzchen

Zulu, un des chats de Sir Oliver Lodge (1851-1940), physicien

anglais, pionnier du télégraphe sans fil. Il est décrit ainsi par la secrétaire, miss Alney : « lorsque le professeur [Sir Oliver Lodge] avait terminé son travail de la journée, et lorsqu’à la fin du repas avec ses invités il discutait des grands problèmes de l’humanité, ou de la relativité, ou encore des idées scientifiques modernes, Zulu était l’un de ses auditeurs les plus attentifs. Si l’un des invités venait à l’interrompre ou à tousser, c’est Zulu qui lui lançait un regard de reproche, comme s’il lui disait : “Eh bien, s’il prend la peine de vous expliquer quelque chose, la moindre des choses serait de l’écouter. Je ne devrais pas perdre mon temps à vous dire ce que je pense de la relativité”. »

Voir aussi Oliver Twist et Nepia

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Zoe

, la petite chatte aveugle de Neil Gaiman (1960), écrivain et journaliste anglais, auteur, entre autres, de la saga Sandman et du roman pour enfants Coraline. « Zoe ne miaule pas. Elle fait une sorte de “moulp ?”, comme si elle se parlait à elle-même à propos de choses qui la laisse perplexe ou dont elle essaye de se souvenir. Elle n’est pas très bruyante. »

Zut

, l’héroïne de la nouvelle éponyme de l’écrivain humoristique américain Guy Wetmore Carryl (1873-1904), Zut and Others Parisians (1903), une chatte angora blanche aux dimensions imposantes, appartenant à l’épicière Alexandrine Caille : « Alexandrine l’a prise lorsqu’elle était encore un chaton, et grâce à beaucoup de nourriture et à une intrinsèque aversion pour l’exercice, elle avait atteint ses proportions actuelles ainsi que son air magnifique d’indifférence. C’est d’ailleurs de là que lui vient son nom, qui, en argot parisien, signifie à la fois tout et rien, mais principalement un détachement complet et magnifique de toutes choses mondaines et matérielles : et en la matière, Zut était passée maître. »


Z comme Zzzzzz

Le temps que passe un chat à dormir est impressionnant : une moyenne de 18 heures par jour. Ce qui signifie qu’un chat de 12 ans en a passé 9 à dormir. Comme les êtres humains, les chats ont une phase de sommeil paradoxal, facilement identifiable dans les légers mouvements des moustaches, des pattes, des oreilles et parfois les « vocalises ». À quoi rêvent-ils ? C’est un mystère, même si ce n’est pas très difficile à imaginer. On ne connaît pas de chats insomniaques.

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Zapaquilde D

« Or, par une belle matinée de printemps, Assise au faîte d’un toit, et respirant la fraîcheur de l’air, la belle Zapaquilde, plus poupine et réservée qu’une chatte de couvent, léchait avec une fine indolence sa fine robe et sa queue. À défaut de miroir, elle se contemplait dans sa pensée, et s’y voyait charmante. […] Zapaquilde effrayée s’était enfuie par le grenier, la queue retroussée avec une énergie singulière ; car la queue flexible des chattes leur sert à exprimer tous leurs sentiments, et elles la courbent ou la redressent ad libitum. » Lope de Vega, La Gatomachie, 1634, trad. par Damas Hinard, La Revue indépendante, tome VI, 1845.

D

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La belle chatte dont le fougueux et vaillant « chat romain » Marramaquiz et Micifuf (« le Narcisse et le Mars des chats ») se disputent les grâces dans La Gatomachie.



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Résidents permanents ou occasionnels

Padam (le Greffier) est l’Alphachat

d’Officina, un majestueux chat de gouttière (aux yeux émeraude) en légère surcharge pondérale. Il doit son nom à la chanson d’Edith Piaf : « Padam… Padam… Padam…/ Il arrive en courant derrière moi. » Voilà… Depuis qu’il est tout petit, il vient chaque jour chez Officina pour faire office… de presse-papier. Il a son bureau à lui, mais ne dédaigne ni les cartons, ni le fauteuil de président. Une autre de ses fonctions consiste à faire faire de l’exercice aux éditeurs, les contraignant à se lever dix fois par jour (sous peine de dommages aux biens et aux personnes) pour remplir son bol. Il adore recevoir les auteurs, surtout s’ils ont des sacs à main ou des sacs à dos, et il a une passion pour les bibiothèques, ça va sans dire, surtout pour y grimper.

Inutile (Inutillo)

, un chaton de gouttière, noir avec une tache blanche au cou et à la pointe de la queue. Recueilli un jour d’octobre au milieu de la chaussée où il s’était étendu dans l’espoir de se faire renverser… étant adulte il pesait 2,7 kg et avait plus de puces que de poils. Soigné et nourri, il a passé la dernière année de sa vie aimé et cajolé, ne lésinant jamais sur les ronronnements.

Birba

, la petite chatte écaille-de-tortue qui s’est amourachée de Padam (à la manière un peu brutale de certains enfants taquins qui veulent se faire remarquer), commença à lui rendre visite de plus en plus souvent jusqu’à ce qu’elle se décide à abandonner sa maison pour « adopter » celle de Padam. Elle passe une partie de la journée à courir le quartier, profitant des allers et venues des voisins (qui tous la connaissent) pour se faire ouvrir notre porte, habituellement pour un second petit déjeuner, parfois pour le déjeuner et régulièrement pour le goûter, et ce jusqu’à ce qu’il soit l’heure de rentrer à la maison avec Padam.

Quazzo, le minet bagarreur que j’ai adopté pendant la rédaction de ce livre. Il doit son nom à

Marco Jellinek. Moi : « Marco, pour ce livre nous n’avons pas de chat dont le nom commence par la lettre Q ». Marco : « Quazzo... » Deux jours plus tard, voilà ce qu’il s’est passé : « Voilà. À peine trois mois de solitude et de liberté (ceci voulant dire cela) et il est arrivé... Je m’étais juré que je ne me ferais pas avoir encore une fois, ou au moins pas si vite, et de toute façon j’aspirais à quelqu’un de différent, peut-être avec les yeux bleus, ou, pourquoi pas, noirs, mais surtout quelqu’un qui vous cherche et qui vous fait sentir qu’il tient vraiment à vous. Je ne m’attendais pas, et je ne cherchais pas non plus, à rencontrer un mâle ordinaire : bien sûr, jeune et sportif, mais de ceux qui vivent au jour le jour, suivant l’humeur du moment, probablement ni très fiable, ni très moral... Puis il a suffi d’un regard, quand il a plongé ses yeux clairs et dorés dans les miens un peu trop longtemps, et qu’il m’a frôlée... Quand un chat vous choisit, vous ne pouvez pas vous défiler. Quazzo ! » (Paola Gallerani, « Giornale balsamico », 3 juillet 2013)

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d’Officina

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Associés

Sasso, alias « Ji, le chat le plus beau du monde », le gros chat blanc qui cohabite avec Marco Jellinek. La blancheur de son manteau est à l’origine – conséquence d’une mutation génétique – de sa surdité, qui déclenche à son tour une quantité inimaginable de miaulements au cœur de la nuit pour se faire ouvrir la fenêtre pour sortir… puis idem pour rentrer (même si la fenêtre est ouverte). On ne sait pas au juste d’où vient la terreur profonde qui l’assaille à la vue des invités, mais cela a comme conséquence inéluctable qu’elle disparaît en un éclair.

Indy Minny Indiana Jones

et , les chats de Serena Solla. Indy doit son , car depuis qu’il est tout petit nom à il saute et court dans toute la maison en permanence, même la nuit, y compris sur les corps endormis des membres de la famille. Maintenant qu’il est plus que centenaire, il s’est calmé, et ses mouvements se limitent à quelques lentes promenades quotidiennes jusqu’aux bols et à la litière, ou, les jours de grande forme, jusqu’à la chaise longue sur le balcon. , alias Minny, recueillie dans la campagne romagnole alors qu’elle n’avait que quelques jours, a tous les traits de caractère de sa terre d’origine : elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, euh ! les pattes, mais sait être vraiment gentille et affectueuse… quand elle veut qu’on la cajole. Bien qu’elle ait beaucoup grandi (en largeur surtout), elle se croit encore petite et réussit tout de même à se faufiler dans tous les trous de la maison, obligeant la famille à de rocambolesques « chasses au trésor » pour la retrouver.

Minerva

« Tische », la Minouchette de Suzanne Daurat,

traductrice. Née dans l’Eden corse d’une famille de chats gentils de père en fils, Tische a plusieurs petits  » pour le noms selon la situation : «   » si elle exagère un tout petit courant, «   » quand elle est résolument peu, «  adorable, et « Mi-ne-mi-ne-mine » en appuyant longtemps sur le dernier I, quand elle a disparu depuis trois jours et trois nuits dans le maquis. Sur ses papiers officiels chez le véterinaire, elle s’appelle « Tische » (non pas « Tables » en allemand, mais plutôt « Chut ! » en russe). Elle fait la poupée de chiffon comme personne et satisfait ses instincts de chasse en se livrant chaque matin à une passionnante « course à l’échalote » dans sa résidence principale à Paris.

Minette Minouche Minouchette

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comme Padam le Greffier


Gabriella Gallerani

vit et travaille à Milan, avec Pedro, l’Amazone à front jaune percussionniste et York (Pocio), l’inséparable Yorkshire qui a tout du Yorkshire sauf la taille et le caractère… Mais Gabriella ne compte plus les animaux qui, tout au long de sa carrière d’illustratrice, des Guide alla natura d’Italia, chez Mondadori (1969-1980) aux revues comme Gardenia et Giardini jusqu’aux récents sacs en soie et bois peints en trompe-l’œil, ont été peints par elle plus vrais que vrais, poil par poil, plume par plume, écaille par écaille. www.gabriellagallerani.it

Paola Gallerani

vit et travaille entre Milan et Paris [je rêvais de pouvoir écrire ça un jour], avec son chat Quazzo. Dans l’une de ses 9 vies antérieures, elle a été historienne de l’art. Aujourd’hui elle est éditeur, directeur artistique, et parfois auteur pour Officina Libraria. Le bureau occupé par Padam ou Birba à tour de rôle est le sien. www.lo-ed.com/amelie-paola-gallerani

Sur les chats chez le même éditeur : Michèle Sacquin, Des chats passant parmi les livres, Officina Libraria/BNF, Milan, Paris 2010 Diane Lovejoy, Cat Lady Chronicles, avec 10 dessins de chats illustrés par Gabriella Gallerani, Officina Libraria, Milan 2012

Pas sur les chats mais du même auteur : Sous le nom de Paola Gallerani Questo quaderno appartiene a Giovanni Testori, Inediti dall’Archivio, Officina Libraria, Milan 2007 La ménagerie de Louis XIV peinte par Pieter Boel, Officina Libraria, Milan 2012 Sous le nom d’Amélie Galé avec des illustrations de Jack Tow Il Castello Sforzesco, Officina Libraria, Milan, 2007 Ululò, le petit loup qui ne veut pas faire dodo, LO Editions, Milan, 2012 Qui a peur d’Ululò ? LO Editions, Milan, 2013

Cet ouvrage, entièrement composé en Adobe Garamond, a été imprimé sur du Gardapat Kiara 150 g de chez Garda. Achevé d’imprimer au mois d’octobre 2013 sur les presses de Graphicom, Vicence, Italie ex Officina Libraria Jellinek et Gallerani





dessins originaux de Gabriella texte de Paola

Gallerani Les Alphachats sont une race à part : ce sont tout d’abord des chats (de race ou de gouttière) peints « au poil près » par l’illustratrice naturaliste Gabriella Gallerani, et bien rangés dans un ordre « alpha-bêtique ». À chacun sa lettre, qui pour y grimper, se cacher, jouer, s’étirer, bailler ou simplement prendre la pose : A comme Angora, B comme Bengal, C comme Chartreux, ou encore G comme Greffier, M comme Maine Coon, P comme Persan, S comme Siamois… jusqu’à Zzz pour les 18 à 20 heures par jour qu’un chat passe à dormir. Les Alphachats sont aussi les chats qui ont fait l’histoire… la littérature, le cinéma, la BD, la musique et, naturellement, le bonheur des auteurs qui ont vécu en leur compagnie. Qu’ils soient tigrés ou écaille-de-tortue, roux ou noirs, avec ou sans pedigree, ces chats ont quelque chose en commun : chacun a un nom. En voici donc 300 assortis d’autant d’anecdotes glanées par Paola Gallerani : sans Apollinaris, Bébert, Boise, Catarina, Giuseppe, Jellylorum, Murr et Tyke, est-ce que Twain, Céline, Hemingway, Poe, Morante, Eliot, Hoffmann et Kerouac auraient écrit les mêmes œuvres ? Si nous sommes certains que c’est pour Pulcinella que Domenico Scarlatti a composé la fugue Le Chat pour clavecin, sans Elvis (le chat, what else ?) John Lennon auraitil composé les mêmes chansons ? Et s’il n’y avait pas eu Spithead, Newton aurait-il inventé la chatière ? Sans parler du Fripouille de Klee, des Sam de Warhol et de la Polly de Kubrick… Les chats muses, dans le sens le plus traditionnel, mais aussi les chats comme Micetto qui se cachait sous la soutane du pape Léon XII, ou Brilliant, l’angora favori de Louis XV, Lucifer et Perruque, les éminences à fourrure de Richelieu, ou encore Jock, qui assistait avec Churchill aux conseils de guerre, et Socks “First Cat” à la Maison Blanche sous Clinton, tous ont contribué à inspirer bien des décisions. Et si Mitsou et Marcus sont les chats d’acteurs célèbres (Marilyn Monroe et James Dean), Orangey et Pyewacket montent eux-mêmes sur les podiums pour recevoir le PATSY Award (pour Diamants sur canapé et L’Adorable Voisine). Enfin qu’en serait-il d’Alice sans le chat du Cheshire, ou de Titi sans Gros Minet ? C’est pourquoi même les chats « de fiction » ont leur place ici. Et comme les derniers seront les les premiers : CC, le premier chat cloné, Nadjem le plus ancien chat égyptien dont on connaisse le nom et All Ball, le premier chat adopté par une gorille. Voici donc un portrait inédit pour le style et la beauté des illustrations de ces fascinants « tigres de maison », en forme de recueil des faits et dits mémorables de tous les chats qui ont su se rendre dignes de leur nom.

€ 19.00

diffusion Vilo www.officinalibraria.com

Gabriella & Paola

G

allerani

A l p h a


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