Cadre d'intervention sectoriel Sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne 2013-2016

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7 L’AFD pourra soutenir la formulation des politiques et projets pour ces infrastructures, en intégrant l’ensemble des options de partenariat entre les pouvoirs publics, les professionnels et le secteur privé. Elle pourra financer la réalisation de ces équipements dès lors que des modèles économiques et de gouvernance durable auront été retenus entre les parties.

7.5.12. OS 3.6 : Financer les acteurs des filières agricoles, agriculteurs, artisans et entreprises En Afrique, le taux de bancarisation en milieu rural ne dépasse guère les 5 %. Le taux d’accès des exploitations agricoles à des prêts destinés à des achats d’intrants (semences, engrais) ou à des investissements productifs de moyen terme (mécanisation des exploitations) est bien inférieur à ce chiffre. à l’exception notable des filières contractuelles (coton, hévéa, palme) dont c’est un avantage important, les crédits pour les achats d’intrants (crédit de campagne) et les crédits de consommation (santé, scolarisation), sont souvent fournis à des taux usuraires par des acteurs informels, contre une garantie de cession de la récolte, sur la base d’une estimation des prix réalisée au moment où ils sont les plus bas. Les groupements de producteurs et les coopératives peinent ainsi à (pré) financer les campagnes d’achat des produits à leurs membres qui se tournent ainsi souvent vers les commerçants. Les crédits à long terme nécessaires pour les plantations de cultures pérennes ou l’acquisition d’outils industriels de transformation sont rarement offerts par les banques locales. Cette situation n’est pas nouvelle. Activité naturellement risquée, l’agriculture est un secteur où les banques ne s’engagent pas facilement car les garanties y sont difficiles à réunir (peu de biens de valeur à nantir, situation foncière incertaine, état civil déficient, caution solidaire rare, produits d’assurance non disponibles ou coûteux, etc.) et les coûts élevés (dispersion de la clientèle, faiblesse des montants, spécificité et diversité des besoins, etc.). Les banques publiques dédiées au seul financement de l’agriculture ont le plus souvent disparu ou, dans le meilleur des cas, ont évolué comme banques généralistes, élargissant leurs activités à des segments moins risqués et plus profitables. Elles sont ainsi devenues moins accessibles pour les producteurs. Souvent nées en zones rurales, les institutions de microfinance mutualistes ont suivi la même évolution en assurant leur développement dans les zones urbaines.

D’autres institutions de microfinance à but lucratif sont nées en zone urbaine mais sont frileuses à l’idée de s’étendre aux zones rurales. Il est pourtant désormais admis 1 que l’engagement croissant des institutions financières dans les filières agricoles africaines est une condition de leur décollage et 2 que le secteur agricole représente, en Afrique subsaharienne, des opportunités de croissance pour les banques locales. L’AFD, forte de son expérience du développement du secteur financier en Afrique, y compris pour l’agriculture et de sa connaissance des filières agricoles, interviendra à deux niveaux avec toute la diversité de ses instruments financiers : 1 élargir et diversifier l’offre continentale des financements nécessaires et 2 contribuer à réduire les risques et leur perception. Le groupe AFD développera en outre ses engagements directs dans les entreprises agro-alimentaires dont les investissements en Afrique subsaharienne sont porteurs de développement durable.

7.5.13. S/OS 3.6.1 : Accompagner les institutions financières locales L’AFD poursuivra ses engagements dans les différents segments de services financiers suivants : a Institutions de microfinance implantées dans les zones rurales 1 dans leurs activités de court terme (crédit à la consommation, crédit de campagne, crédit de stockage) de façon à réduire le recours à l’usure, 2 dans la montée en gamme de leurs activités de moyen terme (équipement des exploitations, plantations) ; a Banques locales 1 dans leurs activités de court et moyen termes et 2 dans la descente en gamme des activités de moyen-long terme (équipement des exploitations, plantations) ; a Fonds d’investissement dédiés à l’agriculture (AAF) ou aux financements des entreprises africaines (FISEA). Les interventions de l’AFD viseront à : a Développer des politiques régionales et nationales pour le financement rural ; a Renforcer les ressources à moyen-long terme des institutions financières en mettant à leur disposition des lignes de crédits ayant des maturités, des coûts et des taux adaptés aux filières et aux opérateurs ciblés et permettant d’accompagner la fourniture de crédits aux investis-

59 Voir l’étude AVSF PCFE, financée par l’AFD en 2012 : « agriculture sous contrat et commerce équitable » 60 http://www.commercequitable.org/images/pdf/pfce/synthse_finale_cartographie.pdf

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