Penser ensemble l'avenir d'un territoire

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Les régions de Ségou et du Vakinankaratra : tendances d’évolution passées

3.  C roissance inclusive et ancrage territorial du développement. C’est encore une fois un appel à la décentralisation, mais aussi à une juste répartition territoriale de l’action de l’Etat. Sans que les moyens en soient réellement précisés, cette relocalisation de la recherche de la croissance est un changement notable dans la façon d’envisager le développement et ses instruments de politiques publiques. De même, derrière le terme « inclusif » pour qualifier la croissance, le secteur informel est explicitement pointé comme un réservoir d’emplois décents… mais doit être combattu. Toujours sur l’emploi, le recours aux entreprises franches est encouragé, en diversifiant les lieux d’implantation. 4.  C apital humain adéquat au processus de développement. Classiquement, les priorités doivent être centrées sur l’éducation et la santé et, comme au Mali, sur le rattrapage, par des plans d’investissement et d’évaluation, des standards fixés par les Nations unies. Une place particulière est accordée, traditionnellement, au secteur privé dans l’effort de formation et de santé (via les ONG). Le PND a néanmoins ajouté la question de la protection sociale pour les couches les plus vulnérables, en visant l’amélioration de leur « résilience ». Dans cet axe, le secteur informel est également stigmatisé comme un frein à la recherche d’une éducation plus importante, parce qu’il entretient les emplois à faible qualification. 5.  V alorisation du capital naturel et renforcement de la résilience aux risques de catastrophes. Le double objectif de protéger et de valoriser est affiché, mais la notion de croissance verte n’est explicitement mentionnée qu’une seule fois, pour parler du développement urbain. Les politiques de développement rural font l’objet de nombreux plans et programmes qui traduisent l’attention et l’intérêt que les décideurs lui portent en tant que secteur prioritaire pour le développement économique et social du pays. Cependant, cet intérêt ne se concrétise pas dans les choix budgétaires, et les crises politiques sont autant de freins à la mise en œuvre des plans et des programmes. Ainsi, le développement rural est essentiellement financé par l’aide internationale. Tout récemment, la modernisation de l’agriculture à travers une approche filières et le développement de partenariats public-privé (PPP), insérés dans le vaste cadre du programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA), a été mise en cohérence avec le plan nation de développement malgache sous le nom de programme sectoriel agriculture, élevage et pêche (PSAEP). Le PSAEP relaie le souhait « d’une production agricole compétitive et durable, intégrant des exploitations familiales et des unités industrielles modernisées pour assurer la sécurité alimentaire et conquérir les marchés d’exportation » (ministère de l’Agriculture, 2013). Il vient d’être prolongé par le programme national d’investissement agricole, élevage et pêche (PNIAEP), qui « fixe les principaux indicateurs, quantifie les axes prioritaires à mener et évalue les budgets requis à chacune de ces interventions » pour la période 2016-2020 (ministère de l’Agriculture, 2015). Mais ces plans ne font que très peu référence aux défis démographiques à relever, et encore moins aux défis spécifiques de l’augmentation à venir de la population agricole et rurale. Les actions préconisées sont quantifiées, mais les indicateurs sont rarement mis en relation avec les besoins en termes de création d’emplois du fait de la pression démographique ; l’évaluation 51


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