Evaluation conjointe des opérations d’appui budgétaire au Maroc

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Par contre, les AB (qui ont contribué pour 2,1 % aux ressources budgétaires totales sur 2005-2012) ont été mieux (mais imparfaitement) alignés aux mouvements du solde budgétaire puisque les décaissements ont fortement augmenté après 2008 et jusqu’en 2011, années de déficits croissants. Néanmoins, les apports financiers de l’AB n’ont contribué qu’à hauteur de moins de 10 % au comblement du déficit du budget en 2011 et 2012, années de déficit avant appui important. Ils n’ont donc contribué que modestement à redresser l’équilibre budgétaire et à stabiliser l’économie, mais ont pu constituer une alternative intéressante pour gérer la trésorerie annuelle. La stabilité macroéconomique est une condition essentielle à la mise en œuvre satisfaisante des AB. Les PTF octroyant des AB n’ont cependant pas eu de prise sur les développements dans ce domaine. La fragilisation des indicateurs macroéconomiques depuis 2011 a renforcé l’importance de ce point. Les PTF ont uniquement octroyé des AB sectoriels sur la période considérée et ceux-ci n’ont pas fourni l’opportunité d’un dialogue sur la politique économique générale qui s’est surtout tenu avec le FMI ou dans le cadre de l’AA/SA (CJ 2.2.1). Alors que ce manque n’a pas été très gênant pendant la période de stabilité macroéconomique et de croissance économique soutenue (2005-2011), la situation de crise depuis 2011 (détérioration du solde budgétaire, des équilibres extérieurs et de l’endettement extérieur notamment, CJ 4.1.1) a suscité les inquiétudes de certains PTF, qui ont eu des difficultés à trouver un forum de discussion et d’action sur la politique économique générale. L’importance des AB en tant que source de financement pour l’état a été limitée, mettant ainsi l’accent sur l’importance des autres composantes de l’AB. Leur contribution (0,7 % du PIB en moyenne annuelle sur la période et 2,1 % des ressources totales de l’état ou 2,7 % des ressources non affectées de l’état 9) a été toute relative et les autorités ont souligné l’importance des autres composantes de l’instrument, à savoir le dialogue de politiques et les assistances techniques. 1.1.3. Les AB et le choix des secteurs d’appui

Tel que présenté supra, le contexte général de politiques au Maroc a fortement évolué depuis le début des années 2000 et a été marqué par une volonté de mettre en œuvre des réformes d’envergure dans plusieurs domaines, volonté renforcée avec la nouvelle Constitution de 2011. L’accent a été mis en fin de période sur le besoin de mise en cohérence des nombreuses 9 Les ressources totales de l’état incluent des ressources des CST, des recettes d’exploitation et des recettes d’investissement des SEGMA et des BA. Ces trois sources de recettes sont affectées à ces trois usages (CST, SEGMA et BA).

© AFD / Septembre 2014

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