iSubway N°7

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Mars/Avril 2007 SCENE

LES PARODIES Comme chaque chose a son antithèse, à force de se congratuler et de se dire à quel point on est super il fallait que quelqu’un vienne dire à quel point dans la famille du ciné, de la musique ou de la télé tous ne sont pas si super que cela. Bien que des prix commencent à être distribués dans la musique et à la télé, c’est le cinéma qui a le droit aux remises de ces anti-prix de part son élitisme. La plus connue s’appelle les Razzies Awards ; ils ont été créés à la base pour être le jumeau maléfique des Oscars ; d’ailleurs par tradition, les primés sont révélés la veille de la glorieuse cérémonie. Avec le temps, loin de dénoncer la piètre qualité de certains films, ils se sont enfoncés dans le mépris et la parodie satirique visant leurs têtes de turcs tels que Kevin Costner, Demi Moore ou Sylvester Stallone ; c’est ainsi qu’ils ont perdu de la crédibilité. Le plus mauvais acteur dans un second rôle a été ainsi attribué à George W Bush en 2004 pour son apparition dans le documentaire de Michael Moore Fahrenheit 9/11. C’est le même sentiment de malaise qui m’a pris lors de la remise des Gérards du cinéma et de la musique qui se sont déroulés le 22 février 2007 au Réservoir. Déjà, ils ont oublié le pire film français que j’ai vu en 2007, il s’agit bien de Fair-play, je le conçois peu de gens ont eu l’honneur de le voir. De

plus, ce qui n’était pas forcément drôle c’est l’acharnement sur Gérard Depardieu qui, bien que mauvais dans beaucoup de films a reçu un prix pour un film où il était très bien (Quand j’étais chanteur). Ce qui était tout de même plaisant c’est la dénonciation du clientélisme dans le cinéma français (la pire prestation par un membre de la famille Depardieu, ou la pire actrice bénéficiant des réseaux de son mari) dénoncer le fait que Clovis Cornillac joue dans beaucoup trop de films, qu’il ne se passe pas un mois sans qu’il ne soit à l’affiche en boxeur, en gay-friendly, en Asterix, en psychopathe, en flic du début de 20ème siècle, la seule chose qui empêche le fait qu’il joue aussi les rôles de femme c’est peut être le coût exorbitant en maquillage. Qui a décidé qu’il était une star bankable, pourquoi autant de films avec lui ? Pourquoi les chaînes ne financent-elles pas quand elles ne voient pas des pseudos vedettes ? Ils posent le doigt où ça fait vraiment mal dans le cinéma français, quand un acteur américain joue deux ou trois films par an, nous on tourne avec une dizaine d’acteurs, toujours les mêmes et souvent quand apparaît une nouvelle tête on s’aperçoit que c’est le fils, le neveu, de quelqu’un de déjà établi. Rien que pour cela les Gérards sont une entreprise de salut public !

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