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17/02/11
nouvelle vague
#171 mars 2O11
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Légende (exclamative)
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chroniques
PEARL JAM Live on Ten Legs Pearl Jam a célébré l’année dernière ses 20 ans de carrière à travers une mini-tournée aux ÉtatsUnis puis en Europe. Les meilleurs moments de celle-ci, ainsi que des précédentes depuis 2003, sont compilés dans Live on Ten Legs, une nouvelle captation live qui vient en écho à Live on Two Legs, sorti en 1998. La bande à (Eddie) Vedder demeure droite dans ses bottes au fil des ans, fidèle à ses idéaux et reste surtout bien soudée malgré des projets personnels comme la formidable bande originale d’Into the Wild d’Eddie Vedder il y a trois ans. Alors, même s’ils ont pris 20 ans dans la tronche, les gars de Pearl Jam restent aujourd’hui encore une référence absolue du rock US. Sur Live on Ten Legs, nous retrouvons donc avec plaisir des tubes comme Jeremy, Spin the Black Circle, Alive, World Wide Suicide ou bien encore deux reprises de Joe Strummer et Public Image Ltd. Sans surprise, brut et rock, cet album live va faire le bonheur des fans de base, des nostalgiques et des plus jeunes qui pourront ainsi découvrir quelques excellentes compositions du groupe. Même si la production est un peu lisse, Pearl Jam reste un groupe énervé. Voilà en tout cas un disque qui fait du bien aux oreilles dans le contexte actuel ! David Bénard
Two Guys Three Boxes Hardfloor ? Eux ? Ceux qui faisaient de la techno mid 90’s ? De retour ? Fais voir… Mouais, ça commence pas trop mal, un son bien chimique qui enrobe les oreilles. Oui oui, ça monte doucement, j’entends bien. Oui, c’est bien réactualisé quoi ! Quoi la 2 ? Ah oui ! Pardon ! Ben la 2, c’est pareil non ? Quoi, que j’écoute mieux ? Ah oui c’est vrai, tiens, je bats la mesure. Ouais, bon ok, je hoche la tête en rythme, mais c’est juste que c’est bien fait hein! La 3 ? Mais c’est ENOR… pas mal, ouais pas mal du tout, les mecs, ils assurent ! J’aurais pas cru au retour des papys maintenant que la techno est trustée par Simian Mobile. Comment ? Ah ça continue, attends, on peut juste remettre la 3 une fois, rien qu’une ? Ouais, merci ! Bon allez, on avance. Mouais, je me disais aussi, ça commence à tourner un peu en rond, allez, on zappe. Ah oui, c’est mieux, oui, je danse si je veux ; c’est quoi ton problème ? Ah mince, déjà la moitié de l’album ? Bon, je me tais, je dis plus rien, j’écoute. Attends, remets là, juste il y a 30 secondes, tu sais avant que ça explose, attends, avance un peu… Oui, là LA ! Parfait, non, je ne veux pas que tu lance les enceintes dans le bain, mais pile poil à 4’45 c’est bon non ? Tu l’as entendu celle-là ? Comment qu’est-ce que tu dis ? Que je baisse ? Ah oui pardon ! C’est vrai que j’ai mis le son hyper fort, mais ça s’écoute comme ça la techno transe non ? Hardfloor ? Ouais, franchement, ils sont doués! Laurent Ciabarelli
HARDFLOOR
::::: DVD ::::: BREAKING BAD Saison 1 & 2 (Sony) C'est avec beaucoup d’excitation que j'ai découvert la nouvelle série de Chris Carter, Breaking Bad. Il ne fallait pas s'attendre à autre chose qu'à un petit bijou. Producteur de génie, accumulant les succès et les chefs d'?uvres cinématographiques tels que X-Files, Millennium, The Lone Gunmen, Harsh Realm, Chris Carter à osé mettre la barre encore plus haut pour 2010… et le résultat est explosif ! Un scénario calibré à la perfection, une tension à vous couper le souffle, des acteurs emblématiques tels que Bryan Cranston dit Walter (ancien père du célèbre Malcom issu d'une famille irresponsable, tous plus déjantés les uns que les autres), décide de se glisser à notre grand plaisir, dans la peau d'un tout autre rôle qui lui va comme un gant. Nous voilà désormais plongés dans un univers, où comment dire… le politiquement correct est automatiquement refoulé. A mi-chemin entre le drame et la comédie cynique, Breaking Bad nous tient dans ses filets. Remportant trois Emmy Award pour la série en 2010, ce professeur de biologie à la dérive, fauché comme les blés, ne cesse de nous surprendre et se paie le luxe d'une deuxième saison. Breaking Bad nous offre un spectacle incroyable, est une énergie redoutable. Qu'il s'agisse de la femme de Walter (Anna Gunn, Deadwood) otage de son propre couple, ou de son beau frère totalement terreà-terre, ces acteurs jouent leur personnage à la perfection et nous les suivons pour notre plus grand bonheur à la fois au coeur de sublimes paysages désertiques du Nouveau-Mexique ou d’autres plus urbains. Des émotions au-delà des nos attentes qui nous forcent à nous poser de vraies questions sur la société actuelle… Cédric Ducasse Playing for change live Cinq ans aproir commencé à enregistrer et filmer des musiciens du monde entier le collectif de Playing For Change vous présente leur pack CD/DVD réunissant l'album live et la vidéo de leur premier concert. Ce premier concert fut d'ailleurs le premier instant où tous ces musiciens se sont rencontrés en chair et en os. Une vidéo interviewant la plupart des protagonistes afin de connaître leur point de vue et la façon dont ils ont vécu cet événement malgré leurs cultures et leurs origines issues de pays différents. Ce concert filmé vous permettra de découvrir ces musiciens dont certains sont des personnages atypiques en totale communion musicale, reprendre du Bob Marley ("War: No more trouble"), du Ziggy Marley ("Love is my religion") ou encore "Stand by me" grâce à laquelle le collectif s'est fait connaître en faisant le bus sur internet. Nicolas Tarragoni
::::: livres :::::
La couv’... il y a 10 ans
GUILLAUME BELHOMME Way ahead : Jazz en 100 autres figures (Le Mot et le reste) Après un fort réussi premier ouvrage consacré aux géants du jazz (Giant steps, jazz en 100 figures), le journaliste et musicien Guillaume Belhomme nous revient avec un livre que l'on peut considérer comme sa suite logique. Ceux qui regrettaient l'absence de légendes telles que Don Byas, Kenny Clarke ou encore Sam Rivers, vont être ici comblés, tout comme ceux qui espéraient trouver davantage de représentants d'un jazz inventif, en quête de nouvelles formes musicales (de Bill Dixon à Axel Dorner...). Voilà de quoi satisfaire les mélomanes friands de découvertes et faire replonger les connaisseurs dans leurs discothèques. A noter aussi, du même auteur, dans la même collection, une belle bio du grand musicien américain Eric Dolphy. Raymond Sérini
! Bô ! Bömuf !! Muuumm !!! Aaaahhh !!!!!
LES CARNET D’ALBION Peter Doherty (Florent Massot) Sous-titré, "le journal intime de Peter Doherty", ce recueil est en fait l'assemblage d'une vingtaine de carnets datant de 1999 à 2007 dans lesquels, l'ex leader de The Libertines amalgame les notes, les poèmes, bouts de chansons, les impressions de vie, les anecdotes, les traits d'humeur, les cris de douleurs ou de joie. "Ma mémoire est un bocal, mes yeux sont aveugles, ma main ne sent presque rien. Le bocal est énorme, mais étroite est l'ouverture: il est rare que je puisse y passer tout mon bras pour y fouiller". L'éditeur a eu la bonne idée de reproduire, un facsimilé (en anglais donc) des originaux de l'écriture même de Doherty avec ses collages, sa mise en page. La traduction, tantôt à droite, tantôt à gauche, ou bien, dessus, dessous, reprend le texte en incluant même les ratures, les pentimento(s). Le tout est augmenté de deux cahiers de photos, montages, bricolages. On revisite la carrière du chanteur, de ses débuts comme jeune poète à ses succès dans la pop. Un long voyage au fond de la dope. Du "Sex, drug & Rock'n'roll" mais aussi, musique, poésie, amour et détresse. Beaucoup d'allusion au cinéma et aux grands qui l'ont influencé, Lou Reed, D.H. Lawrence, Cohen, Shakespeare, les Beatles. La belle et sulfureuse Kate Moss, amante, égérie et compagne de piquouze, traverse, telle une ombre noire, la dernière partie. Une belle découverte de la vie de cet artiste, au-delà des tabloïds; il ne manque que la bande son mais rien n'empêche d'écouter un bon vieux Libertines ou le sublime "Grace/Wastelands" qui est un peu, mais en musique, un addendum à ces carnets.. Jacques Lerognon
::::: bd ::::: BLAISE ET ROBIN GUININ En attendant que le vent tourne (Casterman) Un groupe de 3 enfants de dix ans décide de se construire une superbe cabane dans la foret attenant à leur village. Malheureusement sur un coup de colère l’un d’entre eux la détruira. N’osant pas se dénoncer à ses camarades l’équipe accusera à tord deux jumeaux voisins dont la mauvaise réputation est justifiée. Le désir de vengeance sera alors un engrenage sans fin, menant petit à petit les protagonistes de notre histoire à une issue tragique. Sous ses airs enfantins « En attendant que le vent tourne » propose une réflexion étonnante sur les comportements humains, sans cesse tiraillés entre les plus nobles et les plus destructeurs des sentiments. Ce sont les frères Guinin qui sont à la barre de cet album et l’on peut dire sans peur de se tromper qu’une belle carrière s’ouvre à eux, particulièrement à Blaise le dessinateur, en effet il arrive à nous proposer des dessins qui ne dénoteraient pas dans n’importe quel livre s’adressant au plus jeune public et en même temps ces dessins arrondis et ensoleillés collent à merveille à ce récit qui tourne mal. Simon Pégurier SOPHIE AWAAD Le Mec Du Milieu (Delcourt) L’inscription sur la jaquette d’un album de BD « découvert par Lewis Trondheim » suffit pour moi à son achat. Le mec du milieu est un récit autobiographique qui raconte la vie de Sophie, qui ne se remettra jamais d’un râteau à l’age de 7ans. Pour elle la vie sera ensuite qu’une suite de gamelles amoureuses, à tel point qu’elle deviendra totalement transparente pour les hommes. Tout cela est conté avec beaucoup d’ironie et de tendresse mais surtout beaucoup d’humour. Cela nous renvoie inévitablement nous aussi à toutes nos déceptions amoureuses, quand inévitablement on s’est dit un jour ou l’autre que l’amour ce n’était pas pour nous mais pour les autres. Quand on se dit que le bonheur nous est interdit. Quand c’est votre meilleur ami qui part au bras de la fille que vous aimez en vous volant votre propre vie, et vous laissant perdu dans le caniveau. Quand on s’est cru interdit au bonheur. Ce livre met donc du baume au coeur car on se sent moins seul. Et surtout le propos est tellement drôle qu’il apaise nos propres mésaventures. Simon Pégurier + de chroniques sur
