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n°45 - octobre 2013 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - tv - www.nocomment.mg








Actuel 10 Cheveux blancs, idées jeunes

Sondage 12 Ca va vieux ?

CULTURE

Culture

38 Zamba : Plus d’une corde à sa valiha 42 Faniry & Njiva : La route du groove 44 Simon Justin Rakotondrabe : « Foutez-nous la paix ! » 46 Zoe Johnson RAndrianjanaka : Dansez maintenant

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48 Pierre Reydon : Corps à corps

Grand Angle 56 Anjanahary : Le grand cimetière sous la lune

Fomba amam-panao 63 Sauve qui peut, c’est la rentrée !

Traditions 64 Vakana : Les perles du destin 66 Trano kambana : Maisons en bois de la Haute Ville 69 Contes du Sud : Lolo et Hala

MéDIAS 75 Célèbres grâce à la pub 76 Ando Rakotovoahangy : « Parler jeune sans jeunisme »

Add-on 60 Assassin’s Creed III : Mort d’ennui

Portfolio

SOMMAIRE

Phillipe Gaubert « Une humanité dérangeante » ÉCO 80 Allemagne à Mada 84 Labomeca : Le courant passe 86 Philippe Jordant : Il vole sur son Zodiac

MÉTIERS

AngAroA Old school, new school…

88 Zachar : Entre bonnes mains 90 Bakoly : Cool le panier

ASSOS 92 Faralalao Andrianarivony : « Le handicap ne se cache plus »


Tononandro NATURE 94 Lémuriens nains de Lavasoa : La famille s’agrandit 96 The Baobabs Project : Sauver l’arbre qui cache la forêt

Escales 100 Pays Vezo : Vogue la pirogue 104 Pointe à Larrée : L’arrêt en vaut la peine 106 Région Sofia : En v’là de l’authentique !

COUSINS/COUSINES 109 Noroa : Ça va de Soa

GASTRONOMIE 110 IInterview gourmande : Roméo Ramanampisoa du Presto Lounge 115 Le vin du mois : Chablis AOC 2011

Sortir 118 Le Kiwi : Faites vos jeux

LA MODE ! 122 Sous le soleil exactement 142

CAHIERS DE NUIT BY NIGHT

171 Volahanta : Epicière de nuit

174 Balance : Le secret du secret

FICTION 178 Perdues dans la colline

DOWNTOWN 202 En ville avec Teg


Cheveux blancs, idées jeunes Un adulte a tendance à se percevoir avec neuf ans de moins que son âge réel, c’est ce qu’on appelle l’image de soi. Un décalage qui monte à vingt ans après 65 ans. A l’inverse, les jeunes ont tendance à se sentir plus vieux que leur âge de deux ans en moyenne. Mais une chose est sûre, on a toujours l’âge de ses artères...

Tafika

ertains mettront ça sur le compte C du physique ou de

la façon de s’habiller, mais il est clair qu’il existe des jeunes gens, garçons ou filles, qui semblent être nés avec des lunettes à double foyers au bout du nez. C’est un peu la cas de Tafika Razafimahatratra dont le sourire convaincu d’éternel premier de la classe le fait paraître beaucoup plus vieux que son âge. « C’est vrai qu’on me donne souvent plus, mais ça ne me dérange pas », confie-t-il. À 24 ans, étudiant en sciences politiques, il admet être assez indifférent aux plaisirs de son âge, à la gaudriole comme on dit. Ce n’est pas lui qu’on verra le samedi soir faire le beau en discothèque au milieu d’un parterre de jeunes filles. Ses compagnons de jeu sont plutôt les

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livres et les grandes théories politiques qui façonnent le monde. « Mes amis me disent souvent : allez Tafika, lâche-toi, viens faire la fête avec nous ! Mais je suis comme ça, j’aime le calme et la solitude de l’étude. » Se sent-il vieux pour autant ? Non, juste un « jeune homme responsable qui n’a pas envie de se disperser dans des activités futiles », plaide-t-il. « On m’a appris que pour se développer, il faut s’inspirer des aînés et profiter de leur expérience. Ce n’est pas en sirotant des milk-shakes à longueur de journée ou en jouant à des jeux vidéo qu’on peut espérer aller au bout de son potentiel. D’une certaine façon, vieux c’est mieux. » Un discours pas tout à fait dans l’air du temps mais qui a au moins le mérite de le distinguer de la masse...

« Vieux, c’est mieux »


n ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années  », rappelait à la «O fin de sa vie MacArthur (le général). Alice Aimée

Razafindrafarasoa, Meme pour la scène, en est l’exemple vivant. Comédienne bien connue dans le milieu du théâtre radiophonique, partenaire, entre autres, de Vahandanitra et de Solofo José, elle vient de souffler ses 86 bougies, sans se considérer le moins du monde comme « bonne pour être mise la retraite ». La preuve, elle rentre tout juste d’un tournage à Nosy Be. Après tout Molière est mort sur les planches, à un âge beaucoup moins avancé que le sien, certes ! « La plupart de mes amis sont des jeunes de 25 ans de moyenne d’âge, l’âge que j’ai dans la tête, donc tout va bien », s’amuse-t-elle. Et elle le prouve en acceptant de jouer régulièrement les « grands-mères terribles » dans des films destinés aux jeunes, genre American Pie version gasy. Elle y met toute son intelligence et son savoir-faire, avec un don comique et un art de l’autodérision assez incroyables. Digne de la grande Sarah Bernhardt qui à l’âge de 72 ans, amputée d’une jambe, jouait encore L’Aiglon, un jeune prince de 20 ans, avec cette publicité : « Venez voir la femme la plus vieille du monde ! » « Si l’on ne rit pas de soi, il n’y a plus qu’à pleurer », estime bebe Aimée jamais à court de sourires. Il est vrai que la vie est courte et si l’on n’en profite à 86 ans, quand le fera-t-on ?

Actuel

Alice Aimée Razafindrafarasoa

« Faut pas pousser Meme… »

Pages réalisées par Aina Zo Raberanto et Solofo Ranaivo Contact sur www.nocomment.mg

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SoNDAGE

ça va, vieux ? Pour plus de deux personnes sur trois interrogées pour cette enquête on devient une « personne âgée » à 60 ans. Mais quel sexagénaire se reconnaît aujourd’hui dans cette catégorisation ? Les nouveaux âgés découvrent avec bonheur que la vieillesse n’est pas forcément un naufrage... À partir de quel âge peut-on se considérer comme vieux ?

Plus de 40 ans Plus de 50 ans Plus de 60 ans

4 % 25 % 71 %

Qu’est-ce qui est le plus important à vos yeux ?

Santé Richesse Jeunesse

87 % 8 % 5 %

Êtes-vous pour le placement des personnes âgées dans des structures spécialisées (maisons de retraite) ?

Oui Non Sans opinion

12

38 % 49 % 13 %

Pensez-vous que la tradition du « vali-babena » (devoir d’assistance aux parents) est toujours adapté ?

Oui Non Sans opinion

90 % 5 % 5 %

Quelle devrait-être la pension minimum pour qu’une personne âgée vive décemment ?

Plus de 100 000 Ar Plus de 200 000 Ar Plus de 300 000 Ar

14 % 31 % 55 %

Êtes-vous favorable au renforcement de l’aide sociale en faveur des personnes âgées ?

Oui, il faut être solidaire, 93 % plus tard je serai heureux d’en bénéficier Non, je ne vois pas pourquoi 3 % je paierais pour les autres Sans opinion 4 %

Non Sans opinion

Dans quel domaine devrait s’exercer en priorité l’action sociale en faveur des personnes âgées ?

Oui Non Sans opinion

Soins de santé Alimentation Logement Loisirs

Quel personnage incarne le mieux pour vous la vieillesse ?

45 % 43 % 11 % 1 %

La notion de « ray aman-dreny » (sage) vous semble-t-elle compatible avec la vie moderne ?

Oui

87 %

8 % 5 %

En cas de conflit (familial ou de voisinage), faites-vous personnellement appel à un « ray aman-dreny » ?

Henri Ratsimbazafy Nelson Mandela Mère Teresa Einstein Sans opinion

Enquête menée en face à face à domicile sur 326 individus du Grand Tana et représentative des 15 ans et + selon les quotas d’âge et de profession du chef de foyer, après stratification géographique. Marge d’erreur d’environ 5 %.

70 % 19 % 11 %

45 % 40 % 8 % 5 % 2 %



Couv’ by Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’installe dans no comment®. Simon Justin Rakotondrabe, peintre attentif du quotidien malgache et illustrateur de notre couv’, répond du tac au tac.

Si j’étais un objet… Je serais un tableau. Ce qu’il me rapporte me permet d’en faire plein d’autres après. Si j’étais une saison… La saison sèche. Quand il n’y a pas de pluies, je peux travailler plus tranquillement. Si j’étais un animal… Le zébu, rien ne se perd chez lui, tout est bon. Si j’étais un plat… Hena kisoa sy tsaramaso (porc aux flageolets), mon plat préféré. Si j’étais une chanson…

Le portrait chinois de

S imon Justin Rakotondrabe

Tanalahy ny foko de Mahaleo, je lui ai consacré une toile. Si j’étais un personnage de fiction... Superman, parce qu’il peut voler... il peut tout faire ! Si j’étais un film… Un western, j’aime ça depuis l’enfance et j’ai grandi avec. Si j’étais une arme… Une bombe. Comme ça pas de survivants, tout disparaît ! Si j’étais un personnage historique… Andrianampoinimerina, il a su rassembler les Malgaches autour d’un grand projet. Si j’étais un élément… Le vent, il ne fait que passer. Si j’étais un fruit… Une banane, le fruit que j’aime le plus. Si j’étais un véhicule ... Un avion, pour arriver plus vite à destination. Si j’étais un bruit... Le son du saxophone, j’adore cet instrument. Recueillis par Joro Andrianasolo



C’est vous qui le dites

Courrier

Coups de cœur, coups de gueule, envie d’envoyer un message à une personne qui vous est chère ou simplement de vous exprimer… cette rubrique vous est dédiée. Envoyez vos mails à courrier@nocomment.mg, nous les publierons.

Achards, ma chère ! Bravo pour votre article sur Maman’ny Antsary dans votre édition d’août (no comment® n° 43). C’est une figure très connue à Mahajanga, ma ville natale, pour la qualité de ses antsary (achards) notamment ceux préparés au citron, mes préférés. Ma mère les achetait déjà auprès d’elle il y a plus de vingt ans et je reconnais sans peine, avec une bonne dose de parti pris, que ce sont les meilleurs qu’on trouve sur la région ! Pour moi qui vis aujourd’hui à La Réunion, c’est un devoir d’en faire provision à chaque fois que je passe au pays pour accommoder mes caris poisson tout au long de l’année. Le parfum de mon enfance…

Josiane, Saint-Pierre de La Réunion

Mieux vaut tard... Bonjour no comment®. Tout d’abord merci à vous car grâce à votre magazine, j’ai obtenu une très bonne note en le présentant dans mon exposé. Votre article paru en mai 2012 (no comment® n° 28) qui s’intitule « Emplois jeunes : 10 métiers qui recrutent » a fortement retenu mon attention. Il et vrai que ma réaction est un peu tardive mais je pense que le mot tardif n’existe pas quand il est question d’emploi ; il est préférable en

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certains cas d’agir tard que de ne pas agir du tout. En effet, ma formation correspond exactement à l’un des emplois proposés dans l’article, téléprospecteur plus précisément. J’aimerais donc être informé si toutefois la perspective d’une nouvelle offre idem à celle-ci se présentait. Merci d’avance, Eric Manoel

Il ne s’agissait pas d’une offre d’emploi, Eric, juste de quelques points clés à connaître sur ton futur métier. Nous aurons l’occasion de reparler dans une prochaine édition des centres d’appel à Madagascar. Un secteur qui recrute de plus en plus de téléprospecteurs(trices) de haut niveau et expérimentés, notamment pour la télévente ou l’externalisation (outsourcing) d’activités marketing confiées aux centres d’appel par des entreprises. Et très content pour ta bonne note ! Pas par hasard J’ai beaucoup aimé l’approche conceptuelle des artistes d’AléAAA dans votre numéro de septembre (no comment® n° 44). Etant moi-même artiste plasticien débutant, j’aimerais en savoir plus sur ce collectif qui tente de concilier peinture et danse, et surtout comment les contacter. Nary, Anosizato




Le collectif AléAAA est né à la Réunion en 2005, fondé par Kenkle, Dènmont et Riopalme. Ils souhaitaient à la base faire des expositions à trois, mais au fil des rencontres leur activité s’est étendue, depuis 2007 ils collaborent aussi avec des danseuses. Aujourd’hui, AléAAA oeuvre donc dans la peinture, les installations, les performances et la danse. Il leur arrive par

exemple de réaliser des peintures en direct sur scène, accompagnés de danseurs. Leur contact est donné sur notre site, comme celui de tous les artistes qui acceptent de paraître dans notre magazine, sauf refus de leur part bien entendu.


C’est vrai qu’être né dans un pays pauvre, ça craint… iego, ma ville, mon chez moi. Comme c’est agréable d’y revenir après quelque temps D d’absence (...) Je me souviens qu’auparavant on

rigolait, ma sœur, une amie et moi, en disant qu’on était nés sur le mauvais continent… Un continent où les conditions climatiques et pédologiques sont souvent défavorables, entraînant la sous-alimentation, la malnutrition et l’inaccessibilité à l’eau potable. Alors on s’est dit qu’il faudra qu’on fasse tout ce qui est en notre pouvoir pour partir vers d’autres continents plus vivables. Ce qu’on ignorait, c’est que l’idée était loin d’être inédite et que presque tous les Malgaches rêvaient et continuent de rêver d’aller un jour faire la grande traversée de l’océan, et ce par tous les moyens. Beaucoup ont réussi, d’autres continuent d’en rêver, et il y a ceux qui se sont fatigués en chemin et ont perdu tout espoir d’atteindre un jour l’autre rive (...)

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Chaque mois, le courrier qui nous a tapé dans l’œil. En attendant le vôtre…


TRIBUNE

C’est vrai qu’être né dans un pays pauvre, ça craint. Les plus pessimistes disent que c’est perdu d’avance, les réalistes vivent avec, et les optimistes disent que ça va aller en s’améliorant. Mais qu’en est-il en réalité ? Les choses ne changent guère, elles tendent même à empirer. Pourtant Diego, comme toutes les villes de Madagascar, a tellement à donner en terme de ressources naturelles, culturelles, minières ou démographiques. Bien des fois on se demande, comment est-ce possible ? La réponse est en chacun de nous, sous nos yeux. Exprimons nous, notre voix compte plus que nous ne l’imaginons, car demain dépend de nos actes d’aujourd’hui. Disons ensemble tout haut : « Je suis le maître de mon destin et le capitaine de mon âme. » Xoxo


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Clins d’œil 5

1 Tout le mois d’octobre, Zumba Mada organise une fois par semaine des cours de Zumba à la Salle de l’horloge à la gare Soarano. 2 Anja Wilder Ramanantsoa est notre heureux gagnant du lot de trois mugs en étant le 6 500e participant à avoir aimé notre page fan no comment®. 3 Lancement officiel de la marque de bière Guiness au café de la gare Soarano le samedi 31 août 2013. 4 Nouveau show-room de Sanifer à découvrir sur la route du Pape à Alarobia. 5 À l’occasion de ses 20 ans de carrière, La maison Tachou a présenté sa marque Team Collectors by Ta-chou le 19 septembre 2013 à la gare Soarano. 6 Vernissage de l’exposition sur le thème « Quelque chose d’humain » par Isaac Azaly, le 19 septembre au Kudéta Isoraka.

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7 no comment® à Athènes, un grand merci à nos fidèles lecteurs qui pensent à nous aux quatre coins du monde. 8 Nouvelle gérance, nouvel air pour le restaurant La Plantation, à découvrir.

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9 Cops assure la sécurité d’Isoraka, une initiative des restaurateurs et night-clubs du quartier. 10 Exposition du peintre de Sainte-Marie Fabrice Tsiassa à l’Alliance française. de Tamatave.

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11 Présentation de Stéphane Baumier, nouveau directeur général de Canal Plus Madagascar, le 29 août : il succède à Jean Testemale. 12 Ouverture officielle du Studio 101 Ankorondrano le vendredi 20 septembre 2013.

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13 Vernissage de l’exposition d’Erick Fayard à la boussole le jeudi 29 août 2013. 14 Le 5 septembre s’est tenue la présentation de la cinquième édition de Sômanay Intervilles à la salle de l’Horloge du Café de la gare. L’événement s’est tenu toute la journée du samedi 7 septembre au stade des Makis, retransmis sur TVM et Viva.

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TRaces


Gratuit ! ertes, demain on ne rasera pas gratuit, ni jamais. Mais une chose est sûre, votre mensuel de la culture des C sorties et de la nuit ne vous coûtera pas plus cher qu’il ne

vous a coûté jusqu’à aujourd’hui. Pas un kopek, pas une thune, pas le quart de la moitié d’un fifrelin ! Gratuit comme l’air que vous respirez, comme l’air du temps avec lequel il est fait. La passion en prime ! C’est notre immense fierté, à nous qui le fabriquons depuis maintenant trois ans et demi, de vous apporter chaque mois et absolument pour rien cette brassée de culture, fraîche et innovante, ouverte à tous les défis et à toutes les expériences. Je sais, et vous vous en plaignez parfois, il y a la pub, mais c’est elle précisément qui vous dispense de mettre la main à la poche quand l’envie vous prend de feuilleter un no comment®. Que nos fidèles annonceurs et partenaires économiques en soient pour une fois remerciés en votre nom, car sans eux rien ne serait possible ! À l’heure où dans les pays les plus économiquement avancés le débat est lancé sur la gratuité d’accès au patrimoine historique, littéraire, musical, il est rassurant de voir qu’à Madagascar un produit de première nécessité (PPN) comme la culture puisse être réellement diffusé pour rien. Enfin pas strictement pour rien, pour le plaisir aussi ! Et vous êtes nombreux, amis lecteurs, à nous soutenir dans cette aventure. La preuve, no comment® fait état aujourd’hui d’un tirage certifié de 26 000 exemplaires, soit le plus fort tirage de la presse magazine malgache. La gratuité paierait-elle ?

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AGENDA Mercredi 02 octobre 2013 Cemdlac 15h : Contes pour les enfants « Ilay zaza mistery » (Misy farany avokoa ny zavatra rehetra) avec Arikaomisa Randria IFM (ex-CCAC) 15h : animations pour les enfants sur le thème : « L’Origami », espace multimédia jeunesse, entrée libre pour les adhérents AFT 15h : Heure du Conte : lecture de contes traditionnels sur le thème : « Des histoires de la rentrée scolaire » AFT 19h : Dans le cadre du Festival Madajazzcar : « Final Tremplin Madajazzcar » et Fabien Degryse (guitariste belge) Kudeta 20h30 : Concert live Madajazzcar Du jeudi 03 octobre au 19 octobre 2013 Le Louvre : Exposition photo sur papier Antemoro : « Magie et Mystère à Madagascar » de Laurent le Gac. Vernissage le 03 octobre à partir de 18h30. Jeudi 03 octobre 2013 In Square 19h : Soirée « Pub Lounge Bar » Kudeta 20h30 : Concert live Madajazzcar



Vendredi 04 octobre 2013 Cemdlac 15h : « Couleurs Jeunesses », Modes et cultures traditionnelles avec l’Association des jeunes du CEMDLAC Le Louvre 19h : Tarika B en concert au 313 IFM (ex-CCAC) 19h : Concert / jazz / électro / musique du monde : dans le cadre du Festival Madajazzcar 2013 : Kouyaté - Neerman (Mali - France), salle de spectacle, tarifs adhérents : 4000 ar / non adhérents : 6000 ar In Square 20h : Soirée « Cool Tempo » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Farah John’s Samedi 05 octobre 2013 IFM (ex-CCAC) 15h : Slam : scène ouverte - Terrasse de la médiathèque, entrée libre IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma - Jazz : « Ca vibre dans nos têtes », de Kassim Sanogo, Mali, 2008, 52min documentaire musical - salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma - Jazz : « Taxi Driver », de Martin Scorsese, USA, 1976, 1h55min, sur une musique de Bernard Hermann - interdit aux moins de 12 ans - salle de spectacle AFT 19h : Dans le cadre du Festival Madajazzcar, soirée « Jazz à la française » animée par le Jazz Club de l’AFT In Square 19h : Soirée « Sing like star Karaoke »


Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Tsarajoro Du mardi 08 au samedi 26 octobre 2013 IFM (ex-CCAC) : Exposition / art visuel / peinture, installation : « Lumen » de Donn, Hall d’exposition, entrée libre. Vernissage le lundi 07 octobre 2013 à 18h, entrée libre Mardi 08 octobre 2013 Kudeta 20h30 : Concert live Madajazzcar Mercredi 09 octobre 2013 Kudeta 20h30 : Concert live Madajazzcar Jeudi 10 octobre 2013 Fusion Iray Faravohitra : 10ème anniversaire de la galerie d’artisanat AFT 19h : Dans le cadre du Festival Madajazzcar, cabaret concert de Fanaiky et Iz’Avy In Square 19h : Soirée « Karaoke Soft » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Josephine Austral View Kudeta 20h30 : Concert live Madajazzcar Vendredi 11 octobre 2013 Cemdlac 15h : « Dika Vahe », 2ème edition, représentation de la culture Tanala avec l’association Andriambo IFM (ex-CCAC) 19h : Concert / jazz / musique du monde : dans le cadre du Festival Madajazzcar 2013 : JAV (Jozefinn’ Austral View) (Réunion - Afrique du sud - Madagascar), salle de spectacle, tarifs adhérents : 4000 ar / non adhérents : 6000 ar In Square 20h : Soirée « 100 % RnB Latina » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Jerry Marcos


Kudeta 20h30 : Soirée Monster Samedi 12 octobre 2013 IFM (ex-CCAC) 10h30 : Culture scientifique : Rencontre avec un chercheur sur le thème « L’agriculture comme rempart au changement climatique ? », médiathèque, entrée libre IFM (ex-CCAC) 10h : Séance Jeune Public : « Yona », de Rintaro, Japon, 2010, 1h25min - à partir de 5 ans - salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Tout ce qui Brille », de Géraldine Nakache et Hervé Mimran, France, 2010, 1h40min - salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « Belle Epine », de Rebecca Zlotowski, France, 2010, 1h20min - salle de spectacle In Square 20h : Soirée « Intimate Evening Soul Music live » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Pop Sin’Co Kudeta 20h30 : Soirée Monster Mercredi 16 octobre 2013 IFM (ex-CCAC) 10h : Cinéma : « Les Trois inventeurs », 1980, 13 min suivi de « Kirikou et la sorcière », de Lucia Puenzo, 1998, 71min - salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 14h : Cinéma : « La Légende du pauvre bossu », 1983, 8min, « La belle fille et le sorcier », 1992, 3 min et « Bergère qui danse », 1992, 7min suivi de « Princes et Princesses », 2000, 70min - salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 15h : animations pour les enfants sur le thème : « À la découverte des poètes malgaches », Espace multimédia jeunesse, entrée libre pour les adhérents IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « Les Contes de la nuit », 2011, 84 min précédé du court-métrage : « Le Prince ces Joyaux », 1992, 11min Jeudi 17 octobre 2013 In Square 19h : Soirée « Billard Clubbing et Karoke » Jao’s Pub 20h : Groupe découverte Vendredi 18 octobre 2013 Cemdlac 15h : atelier et animation « Le Monde de la Musique » avec l’association des Jeunes Amis du Cemdlac IFM (ex-CCAC) 19h : Tournée internationale / Danse et théâtre : « Le


Cargo » par Faustin Linyekula / Studios Kabako, salle de spectacle, tarifs adhérents : 4000 ar / non adhérents : 6000 ar In Square 20h : Soirée « Funky Spirit avec Bim & Tommy » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Dat’Kotry Samedi 19 octobre 2013 IFM (ex-CCAC) 10h : Spectacle poétique : Centenaire de la naissance de Dox : « Sambo ho aiza ?... / Vers quel ailleurs ? », salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Nous princesses de Cleves », de Régis Sauder, France, 2011, 1h10min - salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « Le Peril Jeune », de Cédric Klapisch, France, 1994, 1h40min - salle de spectacle Le Buffet du Jardin 19h : soirée « Ngoma Nostalgie », spécial Johnny Hallyday, variétés françaises & étrangères avec Serge Ramiandrasoa et Dalita Rabeson, Samy Andriamanoro, Titi Razakamiadana, Rado Rakotoralahy, Eric Rakotoary In Square 19h : Soirée « Sing Like Star Karaoke » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Meme


Mardi 22 octobre 2013 IFM (ex-CCAC) 18h30 : Sciences / Projection - débat : La science en image : « La science solidaire », salle de spectacle, entrée libre Mercredi 23 octobre 2013 IFM (ex-CCAC) 13h : Madagascar Mozarteum présente : Le duo Valérie Raveloson & Alice Rosset, salle de spectacle, entrée libre Du jeudi 24 au samedi 26 octobre 2013 AFT : animation tout public « Croque la Doc » sur le thème : « Accès à l’information-documentation » IFM (ex-CCAC) : Journées de l’information et de la documentation « Croque la Doc », Hall de la Médiathèque, entrée libre pour les adhérents Jeudi 24 octobre 2013 In Square 19h : Soirée « Karaoke soft » Carrefour des Entrepreneurs Européens (Madagascar - Océan Indien) 20h : Dîner à thème économique Jao’s Pub 20h :

Cabaret avec Rolando Vendredi 25 octobre 2013 IFM (ex-CCAC) 19h : Tournée internationale/ Théâtre contemporain : « A la recherche des canards perdus » par la Cie Vertical Détour (France), salle de spectacle, tarifs adhérents : 4000 ar / non adhérents : 6000 ar In Square 20h : Soirée « Funky à l’Ancienne 70’s 80’s 90’s » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Monika Label Samedi 26 octobre 2013 IFM (ex-CCAC) 10h : Cinéma : « Ernest et Celestine », de Benjamin Renner, Stéphane Aubier, Vincent Patar, 2012, 79min - salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 14h : Cinéma : « Le jour des corneilles », de Jean-Christophe Dessaint, 2011, 96min - salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 16h : Cinéma : « Couleur de peau : miel », de Laurent Boileau et Jung Henin, 2012, 75min - salle de spectacle In Square 19h : Soirée « Show Case » Mercredi 30 octobre 2013 IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « XXY », de Lucia Puenzo, Argentine, 2007, 1h30min - salle de spectacle Jeudi 31 octobre 2013 In Square 19h : Soirée « Billard clubbing et karaoké » Tous les dimanches Jao’s Pub : Soirée discothèque

Pour paraître dans l’agenda, merci de nous faire parvenir vos infos avant le 15 Octobre à : agenda@nocomment.mg



En 2008, il fait entrer la valiha dans le XXIe siècle grâce à deux améliorations majeures : l’électrification et l’adoption de la gamme chromatique. C’est la « valiha maroafitsoka », capable de se mesurer à n’importe quel instrument moderne. Jusqu’aux Japonais qui seraient prêts à la produire en série....

Zamba


hante ma valiha », comme le dit ce Cher Henri dans une de ses chansons. Avec Jean Baptiste Andrianarimanana, dit «C Zamba, c’est à peine une figure de style, car entre ses doigts, la

valiha chante vraiment. Elle touche en tout cas à des sommets d’expressivité jamais atteints jusque-là. Et pour cause, sous ses dehors de père tranquille, l’homme a complètement transformé l’instrument à cordes le plus emblématique de la culture malgache. Une révolution qui ne date que de 2008, mais dont la portée est incalculable. De quoi s’agit-il ? De l’invention de la valiha maroafitsoka ou valiha chromatique. « Je n’aime pas trop qu’on dise que j’en suis l’inventeur, Je n’ai fait qu’améliorer l’instrument », se défend-il. Pour mesurer la portée de cette «  amélioration», il faut savoir que la valiha traditionnelle est construite sur la gamme diatonique à sept tons (do, ré, mi, fa, sol, la, si), ce qui en limite considérablement les possibilités. « Dans les concerts, elle est incapable de jouer la partition des instruments modernes comme la guitare ou le piano. Même en jouant du bâ gasy (musique traditionnelle), elle a du mal à suivre. Dans les grands festivals folk à l’étranger, elle était souvent absente en raison de cette faiblesse. » Avec l’adoption de la gamme chromatique (gamme à 12 tons avec les dièses et les bémols) et l’électrification de l’instrument qui permet d’en amplifier le son, la valiha devient un instrument de concert à part entière, capable s’il le faut d’intégrer un orchestre symphonique ! La mise au point de l’instrument lui aura demandé beaucoup d’investissement en temps et en argent. « Je suis resté en brousse pendant des mois pour repérer les bons bambous et puis les

Culture traiter. Sans parler des échanges d’informations que j’ai eus avec des fabricants d’instruments sur les cinq continents », explique-t-il. La fabrication d’une valiha chromatique lui revient à près d’un million d’ariary, rien que pour les composants électroniques et les cordes qu’il fait venir de l’Allemagne. Aujourd’hui, il en a une demi-douzaine chez lui, mais déplore de n’en avoir pas encore vendue une seule. « Je suis encore dans la phase où il me faut convaincre du potentiel de la valiha chromatique. Mais je ne désespère pas, je suis en pourparler avec une grande marque japonaise pour éventuellement la produire en série. Si cela se fait, il faudra probablement laisser tomber le bambou pour une matière plastique... » Même s’il fait figure de « moderniste », Zamba se reconnaît dans la lignée des grands valihiste du calibre des frères Randafison ou plus près de nous des Justin Vali et des Rajery. « Je ne suis pas un revivaliste. J’estime qu’il faut aller au-delà des traditionnelles Mandihiza rahitsikitsika. Mon ambition est de pouvoir jouer Le Rondo à la turque de Mozart, écrit pour le piano. » Et pourquoi pas en imaginer une version malgache comme Dave Brubeck avec son fameux Blue Rondo a la Turk, version jazz ? En attendant, et même si l’instrument demande encore « pas mal d’améliorations », Zamba n’en finit pas d’en mesurer le potentiel. Par exemple en s’attaquant au prélude de Voodoo Child du grand Jimi Hendrix avec un impressionnant doigté de dentelière. Un instrument d’avenir. Solofo Ranaivo Contact sur www.nocomment.mg

Plus d’une corde à sa valiha

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AngAroA 40

Old school, new


AngAroA est typiquement le groupe de vétérans qui refuse de se répéter. Nourri de rock survolté façon AC/DC, le quintette intègre aujourd’hui des compositions plus expérimentales en vue de l’album de son dixième anniversaire.

bande d’incultes, est cet instrument traditionnel, sorte de corne de brume qu’utilisaient les anciens monarques Lpour’angaroa, alerter le peuple en cas de catastrophe ou d’invasion. De là à prendre les AngAroA (écrit comme ça, on respecte) pour des sirènes d’incendie, il ne faut pas pousser ! Encore que ces fils cachés d’AC/DC aient le sens du larsen et du riff qui tue assez prononcé pour vous envoyer direct en enfer par l’autoroute... Highway to Hell pour ceux qui débuteraient ou auraient raté leur concert hommage au groupe australien, donné au Pub lounge Bar Ambatonakanga en juillet 2012. Bref, du hard comme on l’aime, servi sans façons ni chichis. Formation à cinq justement, comme la bande des frères Young (Malcolm et Angus le collégien), avec Jimi (chant et guitare rythmique), Tomi (guitare soliste), Tsanta (guitare basse), Eric (batterie) et Orad (claviers). Un combo en activité depuis 2004, dans la lignée des grands aînés du rock malgache que sont Kazar, Doc Holiday et Red Metal. Des hardeurs en pleine possession de leurs moyens, mais qui n’hésitent pas à taper dans l’expérimental façon Zappa, quand ça leur chante. « On ne veut pas se cantonner dans un style unique, même si nos racines sont dans le heavy. On crée une musique actuelle et sans étiquette, à partir de ce que l’on voit autour de nous », fait valoir Jimi. Et de rappeler que le groupe est passé par presque tous les stades musicaux : power metal, black metal, death metal, et même punk rock à ses débuts, « sans jamais

Culture avoir perdu son âme ». Les origines d’AngAroA remontent loin, à l’époque où Jimi et Tsanta étaient amis d’enfance dans le quartier de Sabotsy Namehana. Ensemble, ils s’initient à la guitare en 2002, puis décide de former leur groupe, encouragé par le peintre Richard Razafindrako, le propre père de Tsanta. Ils sont rejoints par Eric en 2004, puis par Tomi et Orad, les frère et cousin de Jimi. Leur participation au Voodoo Nine en 2006 avec Good For Nothing et The Mushroo u ms Fever marque leur grande consécration auprès du public rock. Une décennie dans l’underground que viendra saluer leur prochain album programmé pour 2014. « On y parlera de révolution, d’amour, de frustrations, et bien sûr de sex, drugs & rock’n roll », souligne Jimi. « Rien ne dit qu’on ne fera pas une incursion dans le kilalaka ou la techno, tant que l’impulsion y est », ajoute Eric. Un éclectisme de bon aloi, comme on peut déjà s’en rendre compte en écoutant Herin’ny firaisankina, un extrait du futur album, avec ses délicates sonorités folk. Cette ouverture d’esprit est sans doute le résultat de leurs nombreuses expériences en-dehors d’AngAroA : avec Olombelo Ricky pour Tomi, Luk & Mahery pour Orad, Edgard Ravahatra pour Tsanta et Eric. « Old school, new school, on n’en a rien à battre. Avec eux, on a appris qu’aucune musique n’est meilleure qu’une autre, du moment que tu la maîtrises parfaitement... » Joro andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg

school... rien à battre !

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Faniry & Njiva


Un duo fait pour la route, comme l’indique le titre de leur première album, « A Road », enregistré il y a huit mois à Antsirabe. Logiquement, Faniry & Njiva se devaient d’embarquer dans la grande caravane musicale du Carambole Spirit Tour qui les a menés en août dernier de Toliara à Tana.

aniry & Njiva ont été les têtes d’affiche du Carambole Spirit Tour 2013. Une « caravane musicale » partie de FToliara qui leur a permis de se produire à Ranohira,

Ambalavao, Andringitra, Fianarantsoa, Ambositra, Antsirabe et Tana. On les a encore vus début septembre à la cinquième édition du festival Mamahoaka face à la gare d’Antsirabe, leur ville d’origine. Constituée il y a un peu moins d’un an, la formation amenée par Faniry Ramampy et Njiva Rasamoelson privilégie une musique rythmée et jouissive entre funk, soul, jazz et tsapiky. « A Antsirabe, il y a un paquet de musiciens et de chanteurs qui se connaissent tous. On a l’habitude de s’entraider, on partage beaucoup de choses, c’est comme ça qu’on a commencé à se fréquenter, Njiva et moi... » Osmose parfaite entre une voix (Faniry) et une guitare (Njiva), et très vite l’envie de créer de la musique ensemble. Dans la foulée, ils enregistrent A Road, leur premier album, avec ces pépites bourrées de groove que sont I love you so, You make me high ou Rano Be. De là, ils migrent vers la capitale où ils espèrent bien présenter la maquette de A Road et décrocher des cabarets. Coup de chance, le duo à la tête de Carambole, Marko Lancien et Vincent Verra, est justement à la recherche d’artistes pour

Culture animer le Carambole Spirit Tour 2013. Une édition particulière, puisqu’elle coïncide avec les vingt ans d’existence de cette ligne de vêtements bien connue sur la région, doublée d’une maison d’édition spécialisée dans les guides de voyages. Avotra et Bloom, respectivement bassiste et batteur viennent alors compléter la formation, lui donnant une direction encore plus énergique. Un groupe taillé pour la scène. La voix chaude à la Erykah Baduh de Faniry, les riffs subtiles de Njiva à la guitare, la rythmique basse/batterie groovy au possible, tout cela fait mouche immédiatement. « Des rythmes dansants mariés à la mélancolie du jazz, c’est notre marque de fabrique, mais on aime bien aussi les ballades. Nos chansons apportent de quoi danser et de quoi réfléchir... » C’est on ne peut plus manifeste à travers les six titres de A Road qui traitent de sujets « engagés » comme la culture malgache, les droits de l’homme, l’environnement, toujours avec une approche positive. Détail surprenant, tous les morceaux sont en anglais : « C’est plus pour le groove des mots et faciliter une audience internationale, sinon on défend à fond nos racines malgache », explique Njiva. En attendant, le groupe est bien décidé à exporter sa musique avec deux concerts en préparation à la Réunion et en Afrique du Sud. Joro andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg

La route du groove

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Simon Justin Mpivarotra lasopy « Le quotidien dans sa réalité la plus crue observée dans le quartier des 67 Hectares. Beaucoup de friperies, les vendeurs sur le trottoir, les hotely gasy, les marchés qui n’en sont pas vraiment. Chacun occupe son bout de trottoir, ça déborde de pauvreté de partout… »

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Rakotondrabe


Culture

a refait surface le 16 août dernier à l’IKM (Ivon-toeran’ny kolontsaina Malagasy). Sa dernière exposition à 2001 à La Boussole : ce qui s’appelle un artiste rare ! À 57 ans, en pleine possession de son Iart,lremontait il continue à privilégier la représentation réaliste du quotidien malgache, mêlant œuvres figuratives et symboliques. Pour sa dernière exposition, c’est la crise et l’aspiration générale à la paix qu’il a voulu mettre en avant : « La crise s’accentue, on n’en sort pas, on est coincés. Je le sens d’un point de vue matériel, jusqu’à m’empêcher de peindre, faute de moyens suffisants. » Élève de l’Atelier des arts appliqués de 1975 à 1979, puis de l’Académie des Beaux-Arts jusqu’en 1985, il remercie ses maîtres de lui avoir fait comprendre qu’il avait « sans doute du talent, mais que sans le savoir-faire on ne va pas loin ». « J’admire particulièrement ce que faisait Jean Andrianaivo Ravelona. Il sortait toujours quelque chose de différent, mais empreint d’une âme unique… » Tanalahy ny foko « Cet acrylique sur toile, une œuvre assez ancienne réalisée il y a une dizaine d’années, est directement inspiré d’une chanson de Mahaleo. Elle coïncide à un moment important de ma vie. On voit deux caméléons dont les queues forment un cœur. On est tous des caméléons, les cœurs changent, s’adaptent… » La Paix N° 1 « Un regard sur la crise qui n’en finit pas. À droite, les guerres de pouvoir, les conflits, la pauvreté, les gens qui vivent dans les ordures, les vols de zébu. À gauche, les solutions : les richesses minières, le pétrole, la culture, l’élevage, l’école… tout ce qui conduit au progrès. »

Foutez-nous la paix !

Propos recueillis par Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg

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Zoe

Danseuse et chorégraphe de la Compagnie Tahala, Zoé Johnson Randrianjanaka est en pleine préparation de la sixième édition du Festival international de danse Mitsaka qui se déroulera à Toamasina et Foulpointe du 9 au 17 novembre. En tant que directrice artistique du festival, elle veille à mettre en avant la créativité malgache.

Johnson

Randrianjanaka 46

Mitsaka est plus qu’un festival... À la base, c’est un centre de danse que j’ai créé à Foulpointe en 2005, car il n’y avait aucune activité pour les jeunes là-bas. Nous avons réalisé un spectacle la même année et c’est comme ça que l’idée d’un festival m’est venue. Après une pause en 2007, faute de moyens, Mitsaka a repris en 2009 grâce au soutien du directeur de l’Alliance française de Toamasina. Mitsaka signifie traverser.


Je le conçois d’abord comme un lieu où les danseurs débutants ont la possibilité de se former en partageant certaines valeurs qui nous sont communes, comme la patience, la persévérance, l’endurance. Je me rappelle d’une dure période de ma vie où j’ai dû subir des opérations, je pensais que je ne pourrais plus danser. Mais j’ai repris les entraînements et finalement mon corps ne m’a pas lâché. Je me suis rendu compte que c’est un instrument terriblement fragile et exigeant. Le festival est ouvert aux compagnies malgaches aussi bien qu’étrangères... Comme nous voulons que le festival soit reconnu au niveau international, nous collaborons au maximum avec les compagnies extérieures. Pour cette sixième édition, nous recevrons Ahmed et Soldat (Comores), Compagnie Hara Danse (Congo), Saoul City (La Réunion), Compagnie Malka (France). En ce qui concerne la participation malgache, il y aura Aléa des Possibles, Adams (Tana), Master’Jah (Antsirabe), Compagnie Zolobe (Diego), Azukdanse (Mahajanga) et Compagnie Tahala (Toamasina). Un mot sur cette dernière... Tahala (qui signifie espace) est née en 2003. J’avais pleins de projets que je ne pouvais pas réaliser toute seule. Je devais créer une structure en intégrant des danseurs qui avaient la même vision que moi et qui adhèrent à mon style. A part la création, nous faisons là aussi de de la formation et la promotion des artistes à travers le Festival Mitsaka.

Culture Vous écrivez vos pièces chorégraphiques. Quelles sont vos sources d’inspirations ? Elles tournent toujours autour de trois thèmes principaux : la vie sociale malgache, l’environnement et la relation interpersonnelle. Madagascar possède des richesses qui ne sont pas souvent prises en considération, on préfère parler de la pauvreté. Par exemple, j’ai écrit une pièce qui s’intitule Tsingy, cette réserve naturelle inscrite au patrimoine mondiale de l’Unesco et qui me fascine. Elle est en stand-by pour le moment, bien que le projet date de 2008. Dans mes autres pièces comme Sambo Fotsy (Bateau blanc) ou Mpihaza Rivotra (Chasseur d’air), ces thèmes sont également traités. L’improvisation est votre point fort... Cela demande beaucoup d’expérience. J’ai l’habitude des représentations en solo, c’est là où l’on peut se permettre d’improviser, notamment quand les choses ne vont pas. Dans Temple Magique (Grand prix du jury au Festival international I’trôtra, en 2008 à Tana), par exemple, je devais manipuler un petit cube, mais dès le début du spectacle il s’est cassé. J’ai dû trouver une solution pour que le public ne s’en aperçoive pas. Mais maintenant j’ai toujours des cubes en réserve ! (rires) Propos recueillis par Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg

Dansez maintenant

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Pierre Reydon

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Ayant commencé la photo très tôt, à l’âge de 14 ans, Pierre Reydon a développé un sens aigu de la lumière, du cadre, de l’image grâce à un Minolta, son premier appareil photo. «  Mes premiers travaux furent la recherche des contrastes, des valeurs avec le noir et blanc. Je me suis ensuite consacré à photographier la nature, avec son éventail de teintes, suivant ce que les saisons pouvaient me proposer. » Après des études aux Beaux-Arts, il combine le dessin et la photo dans le milieu de la publicité. En parallèle, il apprend la danse et fait des spectacles jusqu’à l’âge de 35 ans. Son exposition Poésie muette qui se tiendra le 3 octobre 2013 à l’espace no comment d’Antsahavola rassemble ses deux passions : la photo et la danse. « J’ai voulu capturer l’essence du talent de chaque danseur et mettre en lumière des moments magiques du Festival Mitsaka. »

Co r p s à co r p s


Culture « Il y a entre la danse et la sculpture antique, une corrélation si étroite que l’on peut affirmer que la sculpture est la fixation de divers moments dansés. » Serge Lifar

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« Avec ses vêtements ondoyants nacrés, même quand elle marche on croirait qu’elle danse. » Charles Baudelaire

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Frida Kahlo – nature vivante 1986 - Mexique – 105 mn – Version originale sous-titrée - Drame de Paul Leduc avec Ofelia Medina (Frida Kahlo), Juan José Gurrola (Diego Rivera), Max Kerlow (Leon Trotsky), Claudio Brook (Guillermo Kahlo)

uréolé de multiples récompenses dont l’Ariel d’or 1985, ce film brosse le portrait de Frida A Kahlo (1907-1954), célèbre peintre mexicaine à

la vie pour le moins compliquée. Poliomyélite, jambe droite déformée, terrible accident d’autobus, fausses couches, autant d’événements qui ont largement déterminé l’existence de Frida Kahlo. Ne pensant qu’à la peinture, elle est parvenue à sublimer sa douleur en peignant. Le réalisateur Paul Leduc, sans tomber dans le biopic classique, pointe des éléments autobiographiques décisifs pour mieux entrer dans l’intimité de l’artiste mexicaine et comprendre son œuvre. En 1929, elle épouse le muraliste Diego Rivera, avec lequel elle entretient une relation tumultueuse. Par ailleurs, elle s’implique politiquement. Proche de Marx, de Zapata et de la révolution mexicaine, loin de la volonté de fer stalinienne, elle accueille chez elle Léon Trotski et sa femme en 1937. Ses peintures reflètent à la fois son extraordinaire énergie vitale et son désespoir. La force de cet opus mutique tient dans la puissance évocatrice des images, entrelaçant avec brio l’œuvre et la vie de cette femme et artiste courageuse. Diffusion sur Parabole les vendredis 11 octobre 23 h 25, dimanche 13 octobre à 9 h 10, mardi 15 octobre à 10 h 05 et vendredi 18 octobre à 15 h 25.

Le Livre du mois Le consensus à l’épreuve

es premiers Malgaches, petits groupes disséminés sur de vastes étendues, Lavaient conscience de la précarité de leur

Culture

Le Film du mois

condition (...) Cette fragilité obligeait les individus à vivre en totale dépendance du groupe ; s’en éloigner, s’en séparer ou en être exclu, équivalait en pratique à une condamnation à mort. En contrepartie, l’adhésion quotidienne et totale à la vie de groupe ne laissait guère de place à l’initiative personnelle : ny sitrapo tsy an’olon’ory (suivre ses goûts n’appartient pas aux pauvres). Chacun était tenu de se conformer à des obligations régulées par la stratification sociale, les coutumes et les interdits (...) Ainsi s’est établi et consolidé ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de consensus : marimaritra iraisana (littéralement, le tiède qui fait l’unité, le juste milieu). Il s’est longtemps identifié à un mode de vie fait de conformisme, qui laissait sa place à chacun, le puissant n’abusant pas de sa force et le faible ne se sentant pas exclu (...) Aujourd’hui, le consensus reste assurément pratiqué, mais au détriment des personnes et des groupes auxquels il dénie tout accès à la parole et à la décision (...) Faut-il, pour autant, refuser l’apport bénéfique qu’un consensus peut apporter à la société ? Le consensus à l’épreuve / Ny marimaritra iraisana misedra olana, par Rakotomalala Olivier, Randrenjatovo Harvel Bienvenue, Razanamahasoa Jeannette et Urfer Sylvain, 80 pages, texte malgache et français, Foi & Justice, 2013. À commander chez l’éditeur.

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Philippe Gaubert Photographe et réalisateur balançant entre La Réunion et Madagascar depuis une vingtaine d’années, Philippe Gaubert voit d’abord l’image comme « un prétexte pour rencontrer l’autre, toucher l’humain ». Les hôpitaux psychiatriques, la prison, les maisons de retraite (thème de son dernier film documentaire La maison bleue, filmé à Toamasina)… autant de lieux clos à explorer (dénoncer ?) Le milieu des travestis malgaches et réunionnais, « hommes le jour et femmes la nuit », est un autre de ces lieux clos, pour ne pas dire ghetto qu’il entreprend aujourd’hui de pénétrer. Un sujet auquel il se consacre depuis 2005 et qui a fait l’objet de l’exposition Sarimbavy du 10 au 28 septembre à l’Institut français de Madagascar (IFM). « À La Réunion, personne ne veut exposer des travestis. On préfère se dire que ça n’existe pas… »

Sarimbavy 1 & 3 «  Ces deux images sont indissociables. La première est une tête de mannequin féminisée, je l’ai prise à Madagascar en 2005. Et huit ans après j’ai trouvé le corps qui y correspond à la Réunion. La tête ressemble à un personnage quelque peu androgyne, on ignore si c’est un homme ou une femme, on lui a rajouté du rouge à lèvre, du maquillage, c’était peut-être un mannequin masculin qu’on a féminisé, travesti… »

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Une humanité dérangeante


PORTFOLIO

Sarimbavy 4 « Elle n’a pas de nom, c’est mais c’est la photo qui illustre l’affiche de l’exposition Sarimbavy. Je l’ai prise à la Réunion en 2012. Ce qui m’intéresse dans cette photo, c’est qu’il y a trois images du personnage : il faut regarder attentivement pour observer trois mouvements différents, d’abord on voit le bras qui est très bas du point de vue du personnage, puis dans le reflet du grand miroir il est plus haut et dans le petit miroir, la main est carrément au niveau de l’œil. C’est ça que j’aime dans cette image : un même instant pour trois mouvements et trois reflets différents de la personnalité. »

Sarimbavy 2 « Cette photo n’a pas de nom non plus, je l’ai prise à Tana en 2005. Là aussi il y a un miroir et un reflet, mais il y a aussi une espèce de double figure : d’un côté celle que le travesti aimerait être (un personnage féminin, sûrement une actrice ou une chanteuse) puis dans le reflet, la moitié de son vrai visage qui mêle à la fois le personnage qu’il aimerait être et ce qu’il est en réalité. L’idée était de montrer que les sarimbavy (travestis) font partie de la société malgache mais personne ne les connaît, on préfère se moquer d’eux. » Propos recueillis par Joro Andrianasolo

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Le grand cimetière sous la lune

À Anjanahary, le plus grand et plus ancien cimetière de Madagascar, la vie ne cesse jamais. De jour comme de nuit, les équipes se relaient : trois gardiens en moyenne pour veiller sur la nécropole de 12 hectares. Feux follets, pilleurs de tombe, cadavres amenés de la morgue en pleine nuit… tout peut arriver.

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Anjanahary


GRand angle

H

uit heures du matin, l’équipe formée par Hary, Rolland et Olivier arrive au cimetière d’Anjanahary. Ils enfilent leur combinaison de travail couleur bleu nuit, prêts à prendre leur service. Le chef de l’équipe qu’ils remplacent - des fonctionnaires comme eux de la commune urbaine d’Antananarivo affectés au gardiennage des lieux - donne à Hary, en sa qualité d’aîné, le registre à signer : « RAS (rien à signaler), sauf un enterrement dans le lot 14 vers 16 heures », lui glisse-t-il en desserrant à peine les mâchoires. La proximité des morts semble jeter comme un halo de gravité dans les paroles et sur les visages.

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La passation faite, ils ne sont plus que trois dans la nécropole. Ils y resteront jusqu’au lendemain matin, même heure. Première tâche avant les premiers visiteurs : balayer les pavés de l’allée principale, ramasser les mégots, les sacs plastiques amenés par le vent et ôter les mauvaises herbes sur le côté. « On travaille toujours à trois, de jour comme de nuit, raison de sécurité », lance Olivier. Âgé de 26 ans, il est gardien depuis trois ans et demi. Un métier qui en fait flipper plus d’un, mais lui se flatte d’avoir les pieds sur terre. « On entend plein de choses sur Anjanahary, moi personnellement je n’ai jamais vu de spectres, ni de sorciers, ni de trucs bizarres comme dans les films d’épouvante. Les morts sont des locataires tranquilles… » La remarque semble amuser Roland qui renifle un grand coup en guise d’assentiment : « Si les fantômes existent, pourquoi s’en prendraient-ils à nous ? On s’occupe de leur dernière demeure, on fait en sorte qu’elle reste propre quand les familles la visitent, on empêche les pilleurs de tombes de s’emparer de leurs os. Ils devraient plutôt nous en être reconnaissants… » Ce qu’ils redoutent le plus, ce ne sont pas les feus follets ni les chats noirs qui vous épient, le pire ce sont les pilleurs de tombe. Ils s’en prennent de préférence aux grilles de protection en fer des caveaux afin de les revendre. Certains n’hésitent pas à fracturer la tombe à la recherche d’objets de valeur que le défunt aurait emportés avec lui : des alliances, des dents en or par exemple. Faute de quoi ils repartiront avec les ossements. Le mystère n’est pas tout à fait levé quant à leur destination : sont-ils envoyés à l’étranger pour être transformés en médicaments ou en poudre pour fabriquer des bibelots en faux ivoire, comme on l’entend parfois dire ? « Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a plus de vols d’ossements depuis ces dernières années, mais il vaut mieux rester prudent et ne jamais se séparer pendant la ronde de nuit », considère Hary. Tomber sur des rôdeurs est la plus grande appréhension des gardiens. « Ils n’hésitent pas à te tuer si tu les surprends en plein travail. Ensuite ils te cachent entre les fasana (caveaux). Le cimetière est tellement grand que c’est longtemps après, quand ton cadavre en décomposition commence à puer qu’on te retrouve. du moins ce que les charognards en ont laissé… » Humour de gardiens ?

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Tu oses venir à une heure pareille et en plus


Créé vers 1880, une dizaine d’années ans avant la colonisation, le cimetière d’Anjanahary est une des plus vieilles et plus grandes nécropoles de Madagascar : 12 hectares de superficie au total, subdivisés en quartiers bien distincts. Il a d’abord été aménagé pour y enterrer les étrangers (Français principalement) morts en service dans la Grande Île, d’où son ancien nom de Fasam-bahiny (cimetière des étrangers). Environ 500 militaires français, morts entre 1905 et 1915, y sont enterrés là-bas, ainsi que des centaines de militaires malgaches ayant combattu pour la France lors des deux guerres mondiales, mais également des médecins et autres fonctionnaires coloniaux. Comme au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, ses allées égrènent les noms de « chers disparus » dont le souvenir remonte des monuments que l’on croise. Ici, Jacques Rabemananjara, le fondateur de Mouvement démocratique de la rénovation malgache durant la colonisation, devenu viceprésident sous Philibert Tsiranana, là l’ancien Premier ministre Jacques Sylla ou encore l’éminent poète Rado (Georges Andriamanantena). Anjanahary est tellement coté auprès des hommes politiques que certains y ont déjà une concession qui les attend. Avec un tel voisinage, on ne peut que respirer l’Histoire. Même mort. L’après-midi, quand le cimetière se transforme en fournaise, les gardiens se contentent de surveiller l’entrée principale, assis sur une pierre tombale à l’ombre d’un arbre. On palabre, on écoute la radio. On attend patiemment que les derniers visiteurs aient quitté les lieux. La nuit tombée, l’équipe part pour la ronde qui va durer au moins deux heures. À 23 heures, ils réintègrent le local qui leur sert de bureau. La nuit sera longue, et tout peut arriver à Anjanahary. La preuve, sur les coups de minuit voilà qu’un camion de la commune klaxonne au portail. « Qu’est-ce que c’est que ce boucan ? », lance Hary qui se porte audevant du véhicule, torche à la main. Deux hommes descendent du véhicule, munis d’une autorisation d’inhumer dûment signée d’un responsable du Bureau municipal d’hygiène (BMH). Ils lui expliquent qu’ils ont un « client » de dernière minute. Dans le fourgon, à l’arrière, un cadavre roulé dans des sacs

tu pues… On va vite te mettre dans le trou !

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dégage une insupportable odeur de putréfaction. Dans le jargon des morgues, on appelle ça un « Rakoto ». Un corps non identifié qui est resté dix jours à la morgue, la durée légale, après quoi il doit être porté au cimetière et être enregistré sous le nom de Rakoto, l’équivalent de Dupont en malgache, pour avoir une trace administrative. C’est la date de son décès et de son enterrement qui permettront de le retrouver si un jour sa famille se manifeste… Les cinq hommes portent le cadavre dans le quartier sudouest, là où sont enterrés les Rakoto. Pour surmonter l’odeur écœurante, ils grillent cigarette sur cigarette. « Tu oses venir à une heure pareille et en plus tu pues. On va vite te mettre dans le trou ! » On trouve quand même le moyen de plaisanter, histoire de détendre


l’atmosphère légèrement plombée en cette nuit de pleine lune un peu froide. Une fosse de 1,5 mètre de profondeur est déjà prête, car il n’est pas rare que des cadavres comme celui-ci arrivent à l’improviste. « Comme ça, il n’y a plus qu’à descendre le corps, à reboucher l’excavation et à oublier tout ça », explique Hery occupé à se laver les mains pour se débarrasser de l’odeur fétide qui semble s’incruster à la peau. Ensuite, il prendra avec les gars une bonne soupe bien chaude au bureau. « Quand tu travailles ici, ce n’est pas bon de prendre les choses trop au sérieux, sinon tu as toutes les chances de finir au PK 18. » Solofo Ranaivo Photos : Rijasolo

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Vive la rentrée ! Il n’y a qu’à voir les rues de Tana. Les cahiers s’alignent en bataillons si serrés que l’on s’étonne qu’il y en ait tant de toutes les couleurs, de toutes les marques, de toutes les sortes et de tous les formats. Plus que les températures ânonnées chaque jour par la météo audiovisuelle, les trottoirs informent le mieux sur le défilement des saisons…

près les pétards et les lampions de juin, fête nationale oblige, viennent A les bonnets, les bas et les gants de laine (synthétique) ou les

anoraks. Avec un pic en juillet-août coïncidant avec les jouets pour la fête des garçonnets qui vont passer à la casserole de la circoncision. Les pleurs seront bien vite asséchés, sauf qu’ils vont bientôt reprendre en octobre. Les tout- petits s’épouvantent de se sentir incroyablement abandonnés dans un univers étranger et hostile ? L’école envahit maintenant les trottoirs. Du crayon aux sacs en bandoulière en passant par toute une quincaillerie dont on s’interroge quelquefois, sur l’utilité pour des bambins hauts comme trois pommes. Les mères s’agglutinent autour des étals, petite liste en main, et une ou d’autres petites mains qui les tirent vers ceci, vers cela, puis vers là-bas. Année après année, les parents savent qu’octobre va venir et que çà va être leur fête. Cela ne

par Mamy Nohatrarivo

Fomba amam-panao

Sauve qui peut, c’est la rentrée !

signifie pas non plus que leur progéniture soit à la fête. Il faut au moins la moitié ou plus du salaire mensuel pour faire face. Loyer et factures sont sacrifiés, attendant la débrouillardise familiale. L’école est l’urgence absolue. Le regard des autres n‘y est pas étranger. Seuls les « moins que rien » n’envoient pas leurs enfants à l’école. Qui diable a inventé l’école ? Les acculturés pensent que c’est le « sacré » Charlemagne. Pour les autres, c’est une nécessité vitale. Pour les intellos, c’est une trace laissée dans la mémoire collective par une référence, le roi Radama Ier, fils d’Andrianampoinimerina. Sans lui, le Malgache aurait peiné sur l’écriture arabe - le « sorabe » du Coran a précédé l’abécédaire. Il a rechigné devant l’anglais parce que « A » est « A » et non « E ». À quoi tient l’histoire ! Les premiers élèves officiels de notre histoire, les bien nommés « Les Quarante », datent de son règne. L’école, c’est la société entre quatre murs. Le regard des autres y compte et les enfants ne s’y trompent pas. Les principes égalitaires de la République sont loin d’être contenus par les blouses officielles. Les mêmes motifs et coloris pour tous ne peuvent cacher l’intrusion de l’empire du bling bling. Portables dernier cri, matériel qualité import (européenne de préférence) ou débarquer de la Mercedes de papa signent votre appartenance à un clan qui ne dit pas son nom. « Malheur au royaume dont le prince est un enfant », disait l’autre. C’est la tragédie de la rentrée scolaire.

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Vakana Le Malgache volontiers superstitieux adore se couvrir d’amulettes. Les plus populaires sont les « vakana », appelées aussi «  perles de chance  » ou «  perles de vie ». Des bijoux porte-bonheur dont l’existence sur l’île remonte à plus d’un millénaire.

estinées aux colliers et aux bracelets - mais pas que les vakana (perles) sont victimes d’un préjugé tenace. D On les range parmi les mille et uns talismans toujours

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utilisés par les ombiasy (guérisseurs) et les mpamosavy (sorciers), ce qui n’est pas tout à fait faux. Leur présence sur la Grande Ile remonte aux marchands arabes du Moyen-Age, puis portugais à partir du XVIe siècle, qui s’en servaient de monnaies d’échange dans leurs différents comptoirs d’Afrique et de l’océan Indien. Les perles de verre jaune servaient par exemple à obtenir de la nourriture, les bleues opaques des bois précieux. Les vakana fabriquées en Europe, à Venise précisément, étaient en pâte de verre; celles amenées par les Arabes en cornaline (calcédoine rouge) importée d’Inde, également en quartz ou en agate. Les plus précieuses toutefois étaient réalisées en corail ou à partir d’or et d’argent et souvent enterrées avec leur propriétaire en signe de prestige. Telles quelles, elles sont vite devenues des objets de parure. Walter Hamond, un voyageur anglais du XVIIe siècle (cité par Grandidier en 1905), explique que les anciens Malgaches, les femmes surtout, les mettaient dans leurs cheveux, à leur cou et à leurs oreilles. A cette époque, précise-t-il, vers 1640, deux gros boeufs se troquaient encore contre six perles d’agate.

L e s p e r l e s d u


Traditions Les mpanandro (astrologues) vont également se les approprier pour en faire des «  pierres du destin  » en rapport avec l’ancien calendrier lunaire. Une perle, selon sa qualité propre, peut ainsi conjurer ou améliorer le sort de son propriétaire. Il y a par exemple la perle miaroarivo (littéralement « qui relève jusqu’à mille ») qui apporte la prospérité ou la perle lambotsimarofy (« sanglier jamais malade ») considérée comme la « pierre de vie ». Il est recommandé de les avoir sur soi en permanence, au poignet par exemple, et gare à celui qui oublierait de les porter ! Jusqu’aux guérisseurs qui les intègrent comme médicaments et les sorciers pour jeter des sorts. De nos jours, les vakana sont fabriquées localement et la matière première depuis longtemps est le plastique. « Je les achète en gros à Tana pour les revendre entre 600 et 1000 ariary la paire », explique Nivo, vendeuse de vakana depuis cinq ans au marché de Sabotsy, à Antsirabe. Parmi les plus demandées : la tsimatahodoza (« qui ne craint pas le danger » ou la malaimisaraka (« qui ne veut pas être séparé »), une double perle collée pour faire durer son couple. Il existe pas moins d’une dizaine de formes de vakana, chacune porteuse d’un symbole particulier : en tube pour la virilité, cylindrique pour la féminité triomphante, etc. Un filon inépuisable. Henintsoa Mampionona

d e s t i n


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Trano kambana


Lorsque la reine Ranavalona II se convertit au christianisme en 1868, c’est toute l’architecture de la Haute Ville qui s’en trouve modifiée. Jusque là, le culte des ancêtres imposait la construction de maisons en bois dans le quartier autour du Rova...

Traditions

partir de 1868, la construction d’édifices en pierres et en briques est autorisée et les maisons en bois disparaissent petit à petit. Aujourd’hui il n’en reste que cinq dans toute la capitale. « Le bois était un symbole de vie alors que la pierre issue du monde À minéral, froid et inerte, représentait la mort

et servait à construire les tombeaux. C’est pourquoi ce fady (tabou) a existé jusqu’en 1868. » Guide touristique, bénéficiant d’une formation d’historien comme son frère Zo, Haran Rasoldier habite l’une des maisons jumelles (trano kambana) situées en contrebas du palais de justice. Zo connaît bien leur histoire : « Elles ont environ 200 ans. Celle qui est rouge se nomme Mahasoa : elle servait à l’origine à stocker des armes. L’autre, Menalefona ou sagaie rouge était un dépôt d’outils de mesure. La sagaie portée par ceux qui rendaient les jugements au palais de justice y était également entreposée. » La maison en bois a joué un rôle important dans l’histoire de Tananarive. Signe de distinction sociale, sa construction nécessitait des moyens importants : les premières forêts se situaient à dix kilomètres au sud de la ville et l’approvisionnement requérait l’utilisation

Maisons en bois de la Haute Ville

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d’esclaves. Les charpentiers, étaient issus de la classe des Andriana (Nobles) et ne travaillaient que pour le roi ou leurs pairs. Ils choisissaient des bois qui ne présentaient pas de dangers. En effet, certaines essences étaient censées porter malheur, comme le bois d’andrezina dont on disait qu’il attirait la foudre sur le foyer. Les maisons jumelles sont construites dans une essence imputrescible, le bois d’ambora. Des personnages illustres ont habité ces deux maisons, comme les jumeaux Rahovy et Ratafika. Demi-frères de Radama Ier (souverain ayant régné de 1810 à 1828), ils avaient été envoyés sur l’Ile Maurice en 1815 pour parfaire leur éducation et avaient introduit à leur retour l’éducation latine sur la Grande Ile. Offertes par la suite à la famille Rasoldier par le pouvoir royal à la fin du XIXe siècle en signe de reconnaissance, les deux bâtisses sont parmi les plus vieilles de la capitale. « Nous devons conserver l’aspect extérieur mais l’intérieur a été modifié depuis la construction. Des murs en brique ont été ajoutés pour renforcer les cloisons », précise Zo. Des madriers verticaux constituent la façade du rez-de-chaussée des deux demeures. Si la majeure partie de l’ouvrage est d’origine, quelques planches ont été remplacées ça et là. A l’étage, les planches sont disposées en oblique, dans le style à chevrons ou sarendry. La toiture, autrefois en papyrus, est à présent en tuiles. Quant au soubassement, il été renforcé avec des pierres. « Le sol autour des maisons était en train de s’affaisser, il a donc fallu cimenter la cour autour des maisons. » Un entretien indispensable pour conserver un patrimoine unique. Texte et photos : Olivier Kalaydjian

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Lolo et Hala ans les temps immémoriaux, une araignée se trouvait à la tête du règne animal. Elle appartenait D au clan des Marotana – Ceux aux mains multiples – et

se prénommait Hala. Elle n’avait pas un joli visage. Par contre, son corps était d’une perfection qui réveillait le désir, avec sa poitrine généreuse, sa taille de guêpe et son bassin rebondi. Elle était extrêmement agile de ses mains qu’elle possédait au nombre de huit. C’était une artiste, et elle était très intelligente. Ses toiles faisaient pâlir d’envie et de jalousie les plus grandes tisseuses de la nature. Elle avait un don pour marier les couleurs et pour confectionner les fils les plus solides. Un lémurien pouvait se suspendre à ses rideaux sans les déchirer. Mais Hala avait aussi un autre don insoupçonné, celui de communiquer avec l’invisible. Les animaux venaient alors de toute part pour obtenir l’interprétation de leurs rêves, pour faire traduire des messages reçus de défunts parents ou analyser les cadeaux offerts par les amoureux et, parfois même, pour soigner les maux les plus étranges. Un matin, Zébu arriva, les cornes mal ajustées tellement il les avait enfilées à la hâte.

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Par Sylvia Mara


Contes du Sud - Zébu volant m’est apparu et m’a annoncé une nouvelle terrifiante : quatre pattes qui roulent, meuglement métallique, pet fumant, qu’est-ce que cela peut bien être ? Hala ferma un instant les yeux, pénétra l’esprit de zébu pour voir par elle-même l’apparition de zébu volant. Elle vit le monstre annoncé : - C’est réellement terrifiant, mais ce n’est pas un animal. Il s’agit d’une création des humains. Cela n’arrivera pas demain, mais il faut préparer les générations futures car ce monstre de fer va causer beaucoup de désagréments. Un autre matin, c’était l’oiseau Railovy qui se posa gracieusement sur la toile de Hala. - J’ai vu mes ancêtres en rêve. Ils ne disaient mot, mais ils avaient l’air si triste. Hala se concentra. - Ils se désolent de ne plus être présents dans la vie de leurs descendants. - Que dois-je faire ? - Montre-leur que tu penses toujours à eux. Porte par exemple le deuil. Un plumage tout noir te rendra encore plus joli et te fera respecter des autres oiseaux. Tu deviendras leur roi, tout en honorant tes ancêtres. Depuis, Railovy ne se dépare plus de son habit

Traditions

noir, et les oiseaux l’ont élu roi. Un autre matin encore, une petite fille arriva et l’observa longuement. - Que puis-je pour toi petite d’homme ? finit par dire Hala que cette longue et muette observation commençait à incommoder. - Je me demande quel lien il y a entre toi et ma mère. Elle interdit à quiconque de porter la main sur un Marotana, et parfois j’en vois qui se promènent sur sa tête, ses bras. Ta mère est notre alliée humaine. Nous lui inspirons en rêve ce qu’elle doit faire dans certaines situations. Comme nous, elle prodigue la vie et elle protège. Avec elle, toi et les tiens êtes en sécurité. Puis, un matin, vint un papillon, attirant avec ses jolies couleurs jaune et orange, séduisant et séducteur avec ses queues effilées, d’une longueur interminable. À sa vue, Hala ferma un instant les yeux. Ses idées se brouillèrent dans sa tête. Je m’appelle Lolo, dit le nouvel arrivant en clignant des ailes. J’ai beaucoup entendu parler de toi. Et comme j’adore voyager, je suis venu te voir. Sois le bienvenu, Lolo. Je m’appelle Hala. Es-tu sûr que c’est de moi qu’il s’agit ?

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Ton environnement ne trompe pas. Tu es vraiment une artiste. Lolo décida alors de s’installer chez Hala qui en était heureuse. Mais elle tombait souvent dans une rêverie qui l’empêchait de vaquer comme il fallait à ses occupations. Et elle perdit peu à peu sa bonne humeur car Lolo partait souvent. À chaque lever du jour, c’était toujours la même chose : le papillon se faisait beau et prenait son envol. Il revenait de temps en temps dans la journée, se ressourcer semblait-il, et s’élançait de nouveau. Taisant sa jalousie, refrénant sa colère, Hala lui réservait chaque fois bon accueil jusqu’au jour où elle s’effondra complètement. Elle décida alors d’entrer en communication avec la Grande Maîtresse qui habitait au fond des eaux, le doux géant aux huit bras. Elle lui narra la rencontre qui l’avait bouleversée et lui demanda conseil. - Si je le veux, je peux le retenir prisonnier dans ma toile. - Oui, mais garde-toi de le faire. Si tu le retiens, il restera à tes côtés certes, mais son âme s’envolera, et tu n’étreindras qu’un corps vide. Le battement de ses ailes contribue à sa beauté et à sa séduction. Tu l’as aimé papillon, aime le papillonnant. Hala soupira à fendre l’âme. - Une dernière chose encore, tes toiles ne sont pas faites pour la mort, en emprisonnant des cœurs, mais pour la vie, en protégeant les amours. Mais que puis-je encore, Grande Maîtresse ? je crois avoir été tout pour lui : je l’ai comblée de caresses, je n’ai pas été avare de tendresse ; pour ses chagrins, la consolation, pour ses joies, la jubilation, pour ses élans, l’abandon ; quand il se ferme, je m’éloigne, quand il s’ouvre, je lui dis que je l’aime ; je lui fais de bons repas, je le masse quand il est las, je le raccompagne quand il s’en va ; j’apaise ses peurs ; je le fais rire aux éclats, je le comble dans nos ébats. Avec lui, je suis à la fois amie, épouse et maîtresse, prude et libertine. Que puis-je encore ? La dernière et la plus grande, ma chère, il te reste une

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chose à faire pour couronner le tout : pardonner ses infidélités ! Hala poussa un nouveau soupir. - Une toute dernière chose. Si cela peut te faire du bien, profite un peu de la chaleur que t’apportent les gens qui te consultent. Tu as besoin d’établir un équilibre entre ton grand besoin d’amour et la frustration permanente que tu connais avec Lolo, l’élu de ton cœur. Hala réintégra le réel la tête en feu, le cœur en miettes. Aimer et pardonner. Elle avait toutes les ressources nécessaires pour le premier, mais aurait-elle assez de souffle pour le second ? Dans quel sens tirerait son cœur ? Aimer et garder pour elle ou aimer et laisser libre ? Et si Lolo s’était cassé une aile dans ses vols, pour n’avoir pas été protégé par elle ? Mais ne valait-il pas mieux pour lui se casser une aile plutôt que de perdre son âme de papillon ? Ressassant mille pensées, Hala se mit à tisser une nouvelle toile. Elle sollicita son cœur pour guider ses mains. Avec tous les sentiments qui l’animaient, son cœur produisit un fil singulier, un fil solide comme une ligne de canne à pêche, et doré comme le soleil. Et Hala confectionna, disposa, arrangea. Une magnifique toile vit le jour et fit concurrence au soleil. De loin, Lolo la vit, et intrigué, vola à tire-d’aile vers elle. - Mais c’est toi, Hala ! Que tu es sublime ! Tu as fait ça ? C’est magnifique ! Je vois maintenant ce que j’ai à faire. Je vais vivre avec toi et nous allons créer ensemble. Toi, tu construis notre intérieur, et moi, je partirai tous les matins à la recherche de ce qui nous permettra de l’orner et de l’embellir. Tu viens de me faire découvrir mon être profond, ce que je cherchais depuis longtemps à chacun de mes envols, or c’est toi qui détenais la clé. Je suis heureux, Hala. L’araignée sourit et se retint de lui dire que lui seul suffisait pour orner leur intérieur. Un conte est un conte, je tisse la toile et vous l’embellissez.



Nathalie Raharinaivo, un des visages les plus connus du public grâce à la pub.

Pour devenir une célébrité de la pub, pas besoin de sortir de l’Actor Studio ou d’avoir un physique de bimbo. N’importe qui ou presque, avec un minimum de naturel devant une caméra, peut retenir l’attention des publicitaires et goûter au fameux quart d’heure de gloire médiatique tant vanté par nos contemporains. Pourquoi pas vous ?

inis ou presque les lourds castings de stars ou de top models. Aujourd’hui, c’est à Monsieur et Madame toutFle-monde que la publicité fait appel. Le fameux quart d’heure

Célèbres

grâce à la pub

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warholien ! Bonne raison à cela : pour vanter les vertus d’une marque ou d’un produit, rien de mieux parfois qu’un inconnu sorti de nulle part. « Ca, c’est ben vrai ça ! », comme disait la Mère Denis, devenue dans les années 80, en quelques spots télé, la mascotte des machines à laver Vedette. C’est un peu l’aventure qui est arrivée à Hajarifidy, jeune styliste de 41 ans dont le visage est à jamais associé aux magasins Leader Price. « J’ai vu une annonce à la télé et je suis allée à l’agence pour me renseigner. Je n’avais jamais fait de casting auparavant, mais je me suis dit que ce pouvait être amusant. » Pendant trois heures, elle va se prêter au jeu, enchaînant sourires et expressions faciales devant la caméra. « C’était fatiguant, mais le résultat a été jugé convaincant et c’est parti comme ça. » Si la pub ne l’a pas enrichie, au moins a-t-elle acquis une petite notoriété, toujours un peu étonnée (et flattée) d’être reconnue dans la rue comme une vraie star de cinéma. Habituée des affiches comme des spots publicitaires, Nathalie Raharinaivo n’est pas une débutante en la matière. « J’ai commencé à l’âge de 18 ans en tant qu’animatrice de vente, hôtesse, modèle et mannequin. Un parcours assez classique à Madagascar, bien qu’on connaisse la mauvaise


MÉdias

réputation des filles qui se lancent dans le mannequinat ou la publicité. » Faute de comédiens professionnels, les agences font appel à des figurants. Pour autant, les candidats ne se pressent pas au portillon. « Il y a beaucoup de belles filles à Mada, mais elles ne sont pas forcément intéressées à faire de la pub », explique Mireille Martin, directrice de l’agence Grand Angle Production et Tamaboo Films, sur la place depuis 1995. « Il y a une dizaine d’années, c’était encore très mal perçu de faire de la pub, il y avait beaucoup de pression de la part des familles. Aujourd’hui, c’est plus décontracté, mais ça reste très difficile pour nous de constituer des banques de données. » Pour une annonce passée dans les médias, son agence reçoit en casting jusqu’à 150 candidats dont « un ou deux seulement auront un vrai potentiel d’acteur ». Les postulants ont généralement entre 17 et 21 ans, ce qui limite encore plus la marge de manœuvre des publicitaires. « La difficulté, c’est de trouver des adultes qui puissent incarner des papas et des mamans, voire des personnes âgées », souligne Mireille Martin. Autre inconvénient, le jeu des figurants est loin d’être au point. « Ils ont tendance à surjouer et leurs traits sont figés quand il faudrait être naturel. Ces défauts peuvent être gommés quand il s’agit de réaliser une affiche, grâce aux logiciels de retouche, mais pour un spot télé, c’est catastrophique et très difficile à corriger. » Pour Nathalie, qui fait un peu figure de star dans le milieu, la pub ne saurait être un métier à part entière. La preuve, elle a repris ses études en architecture, en partie financées grâce à l’argent gagné avec la pub... Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg


Ando

Rakotovoahangy Depuis juillet, un nouveau venu de huit pages fait le forcing dans les cours de récré. Son nom # (prononcer dièse) DTC. Un magazine jeune qui ne veut pas faire dans le « jeunisme », assure son rédacteur en chef. Trop bon !

Que se cache-t-il derrière #DTC ? (Rires) J’entends les interprétations les plus diverses et parfois les plus farfelues, comme « Dans Ton Chat » ou « DT Coq », le vaccin antipolio ! En fait, c’est simplement Dago Teen Column, un magazine qui vise d’abord les ados. Le dièse (#) est une référence aux réseaux sociaux, en particulier à Twitter. L’objectif est de proposer un vrai contenu magazine à un rythme quotidien, plus exactement six jours sur sept. Psycho, culture, musique, hi-tech, people, le tout décliné en huit pages. Nous faisons partie d’Ultima Media, groupe de presse créé en 2004. Nous bénéficions de toute cette expérience. Comment êtes-vous reçu par les jeunes ? C’est encore un peu tôt pour tirer le bilan. Nous ne sommes en vente que depuis le 15 juillet et pour l’instant nous ne sommes distribués qu’à Tana avec un tirage de 10 000 exemplaires. Le prix de vente de 200 ariary se veut attractif pour les budgets ados. Le dimanche, on distribue gratuitement les numéros invendus pour mieux se faire connaître. Au départ, on ciblait essentiellement les

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Parler jeune sans jeunisme


MÉdias teenagers (13-19 ans) mais on s’est aperçu qu’on attirait aussi pas mal les gamins, notamment avec la place accordée aux jeux vidéo. On a donc redéfini notre cible dans le sens d’un magazine éducatif. En gros, on ne veut pas être démagos, même quand on parle de sexe, on reste éducatifs. Pourquoi ce choix d’un contenu bilingue ? C’est conforme à notre lectorat qui s’exprime dans les deux langues malgache et française, voire en vary amin’anana, un mélange des deux. La part consacrée à la photo est importante. Deux fois par semaine, par exemple, nous proposons une page 100 % photo assurée par Johary Ratefy. On est plus dans le cliché pris « sur le vif » que dans la photo posée, du photojournalisme en somme. Nous reproduisons également le Cahier de nuit de no comment®. On trouve beaucoup de signatures… En fait, on fonctionne à quatre journalistes, mais comme on utilise beaucoup les pseudos, cela donne l’impression d’être plus nombreux. Tout le monde écrit tous les jours et il arrive qu’on ait 54 papiers dans la semaine. On ne se voit pas tous les jours, le contact se fait plutôt par messagerie instantanée. On se veut complètement dans cette mouvance nouvelles communications avec évidemment une grande importance accordée aux réseaux sociaux. La page Facbook est indispensable pour le feedback. Pour l’instant, on ne touche pas à la formule. Peut-être qu’on augmentera le nombre de pages, mais on attend d’avoir plus d’annonceurs… Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg



Chaque mois, l’actualité du jeu vidéo vue de Madagascar

A ssassin’s Creed III

ADD-on

Avec l’arrivée prochaine d’Assassin’s Creed IV : Black Flag, un petit retour en arrière sur le dernier épisode sur consoles de salon s’imposait. Innovations faiblardes et sentiment de redite, on frise parfois le flop.

ans Assassin’s Creed, on vit le présent avec Desmond Miles et le passé à travers les souvenirs de ses ancêtres qu’il explore grâce à ce curieux appareil, l’animus. Dans les deux époques, on défend la D confrérie des assassins, organisation secrète veillant au libre arbitre de l’être humain, et opposés aux

templiers, eux plutôt pour la manipulation discrète des masses. Cela étant, Assassin’s Creed III est une déception. Le conflit entre Abstergo et les Assassins dans le monde présent se résumant à une succession de fuites, de récupération de sources d’énergies et de dialogues avec Junon ... Dans le passé, ce n’est pas plus intéressant, le nouveau héros, Connor est fade et d’une naïveté agaçante. Le cadre de l’aventure (l’Amérique coloniale au XVIIIe siècle) était pourtant prometteur. Côté gameplay, on évolue comme avant dans des environnements ouverts, avec quelques nouveautés comme pouvoir grimper aux arbres et des missions sur mer, sympathiques deux minutes mais pas très passionnantes. Auparavant, on ressentait une réelle utilité à développer l’équipement ou à recruter des assassins pour nous assister. Ici, Connor peut tuer n’importe qui avec son tomahawk, la dague à corde et ses poings. L’impression d’immensité des épisodes précédents 2 s’est perdue et toutes les parties annexes - les forts, la chasse, la bataille navale, le domaine Davenport - sont là pour faire joli. D’un point de vue technique, si c’est correct graphiquement, sur console l’animation rame souvent dès qu’il y a du monde à l’écran. Joro Andrianasolo

Ubisoft/Ubisoft Montréal - Aventure/infiltration - disponible sur PC, Xbox 360, Playstation 3, Wii U. Ma note: 5/10

Mort d’ennui 79


Ulrich Hochschild

« Troisième partenaire pour l’environnement » Les relations commerciales germano-malgaches s’exercent plus nettement au profit des premiers que des seconds : « Deutsche Qualität » (qualité allemande) oblige. Au niveau de l’environnement, les Allemands sont pourtant bien décidés à mettre le paquet. Explication du chargé d’affaires de l’Ambassade de la République fédérale d’Allemagne...

Comment qualifier les relations germano-malgaches ? Nos relations bilatérales ont toujours été bonnes. Elles remontent à plus d’un siècle avec le traité d’amitié qui nous lie depuis le 15 mai 1883. Pour s’en tenir à la période récente, 14 ambassadeurs d’Allemagne se sont succédés depuis 1964, puis deux chargés d’affaires d o n t moi-même nommé en février 2013 - dans le sillage des événements de 2009. Comment cela se passe-t-il au plan des échanges ? Les importations en provenance de Madagascar s’élèvent à environ 31,35 millions d’euros, essentiellement des vêtements, produits de l’agriculture comme la vanille et produit alimentaires. D’autre part, les exportations à destination de Madagascar représentent 82,55 millions d’euros, pour la plupart des machines, des pièces et des véhicules automobiles ainsi que des produits chimiques. Signe

A llemagne

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à Mada


ÉCO

de l’intérêt que l’Allemagne porte à la Grande Ile, en 2006 l’ancien président fédéral Horst Köhler est venu en visite officielle accompagné d’une importante délégation économique. En 2007 et 2008, quelques sociétés allemandes ont participé à la FIM (Foire internationale de Madagascar). De son côté, Madagascar participe régulièrement à la Foire internationale du tourisme en Allemagne. Madagascar est également une destination très prisée des touristes allemands qui veulent mieux connaître sa biodiversité exceptionnelle. Que peut proposer l’un des pays les plus riches du monde à l’un des pays plus pauvres ? Je dirais qu’actuellement, c’est le volet culturel qui est le mieux mis en avant dans nos relations, que ce soit par le biais du Cercle germanomalgache (CGM) ou des étudiants malgaches qui bénéficient actuellement d’une bourse en Allemagne. Maintenant, il est clair que Madagascar se heurte aux mêmes difficultés que la plupart des pays en voie de développement. Ce sont des réalités que j’ai bien connu à l’époque où j’étais ambassadeur au Bénin et au Burkina Faso. Nous nous efforçons de contribuer au redressement du pays à travers la Fondation Friedrich Ebert, la Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) pour la coopération technique, la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) pour la la coopération financière, ou l’Office d’échanges universitaires (Deutscher Akademischer Austauschdienst, DAAD), our la plupart représentés ici. On a noté un ralentissement de la coopération allemande ces dernières années... En 2005, l’accord de coopération technique germano-malgache a priorisé la politique environnementale ainsi que la protection et la gestion durable des ressources naturelles. Le nombre de projets a donc été réduit en conséquence. Néanmoins, en 2011 l’Allemagne se classait en troisième position derrière les Etats-Unis et la France au

niveau des investissements pour la protection de l’environnement, soit 13,8 millions de dollars. Dans le cadre du Partenariat public privé (PPP), des projets tels que la lutte commune contre le VIH/sida ont pu se poursuivre de 2010 à 2012. A noter que la Chambre de commerce de Hambourg et la Fédération des Chambres de commerce et d’industrie (CCI) de Madagascar ont coopéré régulièrement, notamment à travers le programme de formation professionnelle Duale qui a débuté en 2003 mais qui a été interrompu avec la crise. Comment peut évoluer la relation dans les prochaines années ? Actuellement, nous vivons une certaine insécurité pour les entreprises étrangères. Les investisseurs veulent avoir une perspective claire et une transparence au niveau des affaires et dans le domaine du droit dans les années qui viennent. Si la situation se stabilise et que l’on peut avoir la certitude que tout ne va pas rebasculer d’un jour à l’autre, beaucoup d’opérateurs économiques allemands seront prêts à venir. Je souhaite en tout cas que la situation s’améliore et j’ai confiance en la sagesse du peuple malgache. Je ne partage pas l’avis de ceux qui craignent les votes achetés, les manipulations par les candidats. Je pense que les Malgaches ont vraiment envie de tourner une page. Propos recueillis par Joro Andrianasolo

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Cercle germanoMalgache

Comme disait Goethe

prechen Sie Deutsch ? Le Cercle germano-malgache (CGM) fait partie des 142 Goethe-Institut (GI) en activité à travers Sle monde. Une des plus importantes institutions culturelles de

la République fédérale d’Allemagne, dédiée à l’apprentissage de la langue allemande. Association à but non lucratif, elle est présente à Madagascar depuis 1976 et a reçu le statut de GoetheZentrum affilié à la région Afrique subsaharienne en 2000. Promouvoir l’allemand, contribuer à la coopération culturelle et informer sur la vie sociale, politique et culturelle de l’Allemagne, telles sont ses grandes missions. Le CGM propose trois types d’activités : les cours d’allemand, les manifestations culturelles et le centre d’information lié à la bibliothèque. « Actuellement, nous comptons 750 étudiants de 20 à 30 ans, de niveaux débutants à avancés. Nous accordons des bourses de quatre semaines pour les meilleurs d’entre eux, à l’issue des examens dont les sujets sont préparés en Allemagne », explique Eckehart Olszowski, directeur du centre. Selon lui, le niveau des Malgaches est excellent avec une réussite entre 80 et 90 %.

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Au niveau des manifestations culturelles, le CGM veut mettre en avant les artistes malgaches, surtout les musiciens traditionnels. Sans négliger d’autres domaines comme la peinture en accueillant des expositions, la danse ou le théâtre. À noter que l’accès aux manifestations est totalement libre. Le centre abrite également quatre clubs plus spécifiquement dédiés à la photo, au jazz, au bà gasy, à la littérature et au slam. « Malheureusement, le CGM n’est pas présent dans les provinces, faute de moyens, mais nous sommes ouverts à toutes formes de collaborations », explique Eckehart Olszowski. A.Z.R.

Oktoberfest

Les petites blondes sont à la fête ! La chanteuse punk Nina Hagen.

epuis bientôt une décennie, l’Oktoberfest (fête d’octobre D en allemand, la plus grande fête

foraine au monde) est devenue le rendez-vous incontournable des Malgaches, notamment les amateurs de bière. À Tana, mais aussi dans certaines villes comme Antsirabe et Mahajanga, de grandes festivités s’organisent avec des concerts mobilisant les grosses pointures de la musique populaire malgache. Afin de préserver le caractère familial de la fête, des lieux de restauration


9 novembre 1989

Le mur tombe

l y a 24 ans, le 9 novembre 1989, le porte-parole du bureau politique du Parti communiste est-allemand annonce à la Itélévision : « les frontières sont ouvertes avec effet immédiat » :

sont installés autour des tentes. Et bien entendu la bière coule à flot, puisqu’Oktoberfest est aussi synonyme de fête de la bière. À Munich, ville d’origine de l’Oktoberfest (depuis 1810), au moins six millions de litres de bière sont consommés durant les deux semaines de festivité (un litre par visiteur en moyenne) et le chiffre d’affaires enregistré peut atteindre les 450 millions d’euros. On y boit dans des Mass, chopes d’une capacité d’un litre. Impossible de commander un verre à bière de plus petite contenance, à moins de consommer de la bière blanche (Weissbier) qui est servie en volumes de 0,5 litre. Et comme on dit là-bas en levant son verre : Prost ! (à votre santé). S.R.

le passage du mur de Berlin - « mur de la honte » pour les Allemands de l’ouest et « mur de protection antifasciste » d’après la propagande est-allemande - devient possible dans les deux sens. Des milliers d’Allemands de l’Est se précipitent pour voir la « vitrine du capitalisme » tandis que des Occidentaux passent à l’est pour découvrir la « patrie Un couple du socialisme ». L’événement d’amoureux devant est considérable ; il marque le mur de Berlin. la fin de la division de l’Allemagne, qui durait depuis 1945 ; il signifie également l’effondrement sans guerre du bloc communiste contraint à l’ouverture de ses frontières. Il ne reste plus grand-chose du Mur aujourd’hui. Entre la fin 1989 et le début de l’année 1990, il est démantelé à raison de cent mètres en moyenne par nuit. Il a disparu du centre-ville en novembre 1990, le reste en novembre 1991, à l’exception de six sections conservées en souvenir.

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Depuis novembre 2012, Labomeca (LBMA) produit les premiers groupes électrogènes de fabrication entièrement malgache. Des équipements destinés au marché régional et soumis aux normes internationales les plus strictes.

ontrairement à ce qu’on entend souvent, le vita gasy (« fabriqué à Madagascar ») ne rime pas forcément avec mauvaise qualité. C C’est en tout cas la philosophie de Labomeca (LBMA), une entreprise

industrielle installée à Talatamaty produisant la première marque de groupes électrogènes de fabrication 100 % malgache, ciblant aussi bien les sociétés, les hôpitaux que les établissements publics. Une véritable révolution ! Sans se démonter face à la concurrence internationale, la société sera au mois de novembre au Salon de l’énergie à Johannesbourg, en Afrique du Sud, pour dévoiler son tout nouveau modèle de groupe. « Puisque nous sommes convaincus de la qualité de nos produits, nous voulons attaquer le marché régional, notamment les pays membres de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) », lance Patrick Labouesse, directeur général et fondateur de la société.

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Choix compréhensible car le marché malgache n’est pas opportun à la vente de ses groupes électrogènes en raison de leur coût relativement élevé pour les budgets d’ici. Bien qu’ils soient « à qualité égale, les moins chers du marché », souligne-t-il. « Nos générateurs sont de qualité européenne, c’est-à-dire soumis aux normes internationales les plus strictes, ce qui n’est pas toujours le cas avec ceux d’origine asiatique qui dominent à 80 % le marché. » Gage de qualité, l’usine sise à Talatamaty travaille avec Fiat et Iveco à Turin, en Italie, des marques au savoir-faire éprouvé dans la fabrication des moteurs industriels. Créée en 2001, Labomeca s’est d’abord spécialisé dans la réparation et la rénovation de centrales hydrauliques, notamment celles de la Jirama. Mais en raison des crises de 2002 et 2009, des contrats ont été annulés et son chiffre d’affaires n’a cessé de diminuer. Patrick Labouesse n’est pas prêt d’oublier ce contrat de trois millions de dollars pour la rénovation de la centrale hydraulique de la Jirama d’Ivolobe, perdu en 2008. Il y a urgence à rebondir, d’où l’idée de se lancer dans la production de groupes électrogènes, dont le premier modèle sort en novembre 2012. « Nous envisageons d’acheter de nouveaux équipements et de construire des nouveaux bâtiments en 2014. Un investissement évalué à 500 000 euros », commente Patrick Labouesse. Il annonce également l’acquisition des certifications ISO 9 001 et ISO 14 000 au mois de décembre. Une façon de dire que le courant passe ! Solofo Ranaivo Contact sur www.nocomment.mg

Le courant passe

ÉCO

L abomeca



Philippe Jordant

Parodions une célèbre comptine : « Maman, les petits bateaux qui vont sur l’eau, ont-ils des… ailes ? Mais oui, mon gros bêta, s’ils n’en avaient pas... Philippe Jordant ne volerait pas ! »

vant d’accrocher une aile delta à un Zodiac, A Philippe Jordant installé

désormais à Nosy Be a eu ce qu’il est convenu de qualifier d’« atypiques » parcours. Une enfance au Zaïre, quelques années d’armée chez les paras qui le conduiront du Rwanda à l’Ecosse, marchand ambulant en Belgique à vendre des produits bio ou serrurier attitré d’huissiers bruxellois. Avec en parallèle des passions : le football, la plongée et l’ULM dont il obtiendra ses brevets à l’île de la Réunion. Plus classique : un ras-le-bol de la vie monotone et grisâtre de l’Europe. À la suite d’un voyage à Madagascar et de l’inoubliable « coup de cœur » pour un pays qui lui remémore les couleurs et les ambiances de sa jeunesse, Philippe rachète un club

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Il vole


Nosy Be

ÉCO

nautique à Ifaty qui deviendra un club de plongée, en commençant à conjuguer le vol en ULM pendulaire hydro. « Les conditions de vol sont bien meilleures à Nosy Be et les survols beaucoup plus spectaculaires au-dessus de petites îles, de vastes plages ou de cratères volcaniques. » Philippe Jordant peut ainsi vous embarquer pour des prises de photos aériennes ou… le survol de baleines, requins baleines ou autres bancs de dauphins avec, en prime, le film de votre vol. Vous pourrez ainsi prouver à vos amis que le petit bateau qui va sur l’eau a bien des ailes… Richard Bohan Contact sur www.nocomment.mg

sur son Zodiac


Z achar

nvie de se faire les ongles vite fait et à moindre coût ? Dans le quartier d’Andohan’Analakely, au niveau de El’abris-bus, Zachar, la trentaine, officie comme manucure

Embellir les ongles de ces dames, voilà une occupation assez peu courante quand on est un homme. C’est pourtant bien le métier qu’exerce Zachar dont le salon de beauté est un bout de trottoir du côté d’Andohan’Analakely.

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de rue. Il est installé là depuis près de six mois. Comme indifférent au brouhaha ambiant, il décore les ongles de délicats motifs tirés de son imagination. Ensuite une petite couche de vernis par dessus, et voilà une cliente heureuse qui ne manquera pas de revenir le voir ! Le plus extarordinaire est que Zachar n’a jamais suivi de formation pour devenir esthéticien ni ouvert le moindre livre sur la manucure. Juste quelques petites astuces apprises de son fournisseur en vernis, un commerçant de Behoririka. « Ce n’est pas une vocation, la manucure. Un moment, je me suis retrouvé sans un rond et il fallait bien que je trouve quelque chose avec mes deux enfants à charge. En fait, j’ai appris le métier en deux jours... » Zachar ne fait que vernir les ongles, mais il le fait très bien de l’avis même des esthéticiennes qui l’ont vu travailler. « Il sait quel vernis appliquer et quel motif dessiner en fonction de la texture et du type d’ongles. On ne fait pas mieux dans les instituts de beauté et pour bien moins cher », considère Hanitra, jeune mère de 23 ans, qui fait appel à ses services

Entre bonnes mains


pour la troisième fois. D’autant qu’avec Zachar, le tarif est unique et sans adivarotra (marchandage) : 3 000 Ar quel que soit le client ou le soin demandé. Les jours fastes, le jeudi et le vendredi, il peut traiter jusqu’à 40 clients dans la journée... un vrai pactole ! « Le samedi est mon jour préféré, c’est le jour des mariages, toutes les invitées à la cérémonie ont envie d’être belles jusqu’au bout des ongles. » Il peut alors traiter jusqu’à 40 clientes dans la journée, soit un chiffre d’affaires de 120 000 Ar, rien que ça ! Sans être un spécialiste du nail art, la manucure considérée comme un des beaux arts, Zachar en maîtrise pas mal de techniques. Comme le « marbré en coin » (le motif imitant le marbre est dessiné en biais au bout de l’ongle), très à la mode et qu’il réalise en trois coups de pinceau. Pour obtenir la texture voulue, il est nécessaire d’utiliser un vernis spécial, de même pour les effets métallisés, irisés ou pailletés.

MÉtiers Bref, un vrai travail d’artiste ! Créer sa boutique et devenir un esthéticien tout ce qu’il y a de plus formel, voilà qui lui traverse parfois l’esprit, ne serait-ce que pour ne plus avoir à jouer au chat et à la souris avec les agents de la commune urbaine. Mais il y a le local à louer pour une rentabilité qui est loin d’être évidente. « Je suis convaincu que travailler dans la rue offre un véritable avantage concurrentiel sur les instituts ayant pignons sur rue. En fait beaucoup de mes clients n’oseraient pas entrer dans un salon de beauté. Tandis que dans la rue, ça se fait tout naturellement, sans chichis et à petits prix. » Des clientes qui le payent rubis sur l’ongle, bien sûr... Solofo Ranaivo


© Photo : Clotilde Rivière

Bakoly Avec sa détermination et une pointe de féminisme, Bakoly, 53 ans, nous offre l’histoire atypique d’une femme qui a su tresser son réseau dans le monde de l’artisanat… et marquer plus d’un panier.

ses emplois d’enseignante et de secrétaire de direction, en 1994, Bakoly se lance à son compte dans l’élevage de porcs avec le soutien d’une association qui aide les femmes dans Après

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leurs projets. Veuve depuis alors un an et mère de cinq enfants, ce projet d’élevage comme source de revenus pour le foyer n’est qu’un début dans l’ascension professionnelle qui attend Bakoly. Les résultats sont prometteurs et l’association réitère son financement pour une nouvelle année. En percevant la somme qui devait acheter la nourriture d’une année pour son porc, Bakoly décide de faire fructifier cet argent. Elle achète alors quelques paniers chez des artisans de sa ville, Moramanga, et les revend à la capitale au grand marché artisanal du Coum. Les paniers de Moramanga sont moins chers car ils sont vendus par série de trois. Ainsi, avec les bénéfices de la vente, Bakoly rachète de nouveaux paniers. Un jour, au Coum, un client lui demande si c’est elle qui confectionne les paniers, car il aimerait passer la voir travailler. Bakoly répond «  oui  » alors que c’était faux. Dès son retour à Moramanga, pour ne pas perdre la

Cool le panier !


Alaotra-Mangoro

MÉtiers

Mangoro. Elle se tourne d’abord vers la mairie de Moramanga pour concrétiser son projet, mais ce sont finalement sa seule détermination et ses efforts qui mèneront Bakoly à la tête d’une coopérative d’artisans, allant jusqu’à 60 paires de mains pour les plus grandes commandes, surtout à la période de Noël. Chaque samedi, elle part à la rencontre des artisans de la région à des points de rendez-vous, car certains habitent dans des zones reculées de l’ Alaotra-Mangoro. Elle récupère leurs paniers et leur vend les matières telles que le raphia et les colorants achetés à Tana ; c’est l’occasion aussi de passer les nouvelles commandes reçues de Tana. Chaque jeudi, départ à l’aube vers Tana en taxi-brousse, pour Bakoly et sa fille Oly, avec leurs paniers et ceux des artisans de la coopérative. À force de rencontres et de travail, Bakoly a acquis des compétences et une expérience qui sont aujourd’hui reconnues par la majorité des clients-revendeurs du Coum, malgaches et étrangers. Véritable femme d’affaires, elle orchestre le va-et-vient des produits, matières premières, commandes et livraisons entre les clients de la capitale et les artisans de sa région. Et pendant ce temps, les porcs engraissent paisiblement… © Photo : Clotilde Rivière

face, elle prend des cours de vannerie. L’homme n’est jamais venu mais cet apprentissage du tressage des paniers lui permet aujourd’hui de mieux parler de son produit devant ses clients. Pour les paniers de Moramanga, l’intérieur est fait en herana et l’extérieur en hisatre, deux matières ramassées dans la région ; pour les paniers faits par Bakoly, le kenjy pour l’intérieur, le cuir pour les anses et la rabane pour l’extérieur sont achetés à Tana. C’est donc en tant qu’« artisan et négociant en vannerie » que Bakoly a l’idée de fédérer plusieurs artisans de la région Alaotra-

Shakila Badouraly

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Faralalao

Andrianarivony

Depuis 40 ans, Les Orchidées blanches engagent des actions pour que les personnes atteintes de handicaps mentaux accèdent à l’éducation et ne soient plus une charge pour la société. Explications de la coordinatrice du centre.

réé en 1972 à l’initiative de parents, d’éducateurs et de professionnels, le centre Les Orchidées Blanches, reconnue organisation non gouvernementale C (ONG) depuis 2008, accueille près de 120 personnes souffrant de handicaps mentaux. « Notre objectif est de les aider à être plus autonomes et à s’intégrer dans la société. C’est un travail de longue haleine, mais il est important que ces personnes retrouvent un peu de dignité », commente Andrianarivony Faralalao, coordinatrice du centre. Psychologues, psychiatres, éducateurs spécialisés, assistantes sociales se relayent pour scolariser, éduquer et former ces personnes handicapées. La prise en charge des enfants et adolescents se fait dans la journée dans les salles d’ateliers ou de psychomotricité. « Le choix de l’accueil de jour est simple. Les enfants ont besoin de leurs parents car ils sont fragiles, ils doivent rentrer le soir et rester chez eux le week-end. Par contre, nous effectuons des accueils de répits pour les observations. » La durée d’apprentissage dépend de chaque cas : trisomie, épilepsie ou enfant caractériel. « La schizophrénie ou l’IMC (Infirmité motrice cérébrale) sont rares chez nous, ce sont des cas trop lourds à gérer. » Après 40 ans au service des personnes souffrant de déficience intellectuelle, Andrianarivony Faralalao


ASsos

affirme que la société malgache commence tout juste à accepter le handicap. « À l’époque, nous étions considérés comme un zoo. Mais nous avons décidé d’organiser une journée porte ouverte pour que le public puisse s’informer et connaître la situation de ces personnes. Notre effort a payé, aujourd’hui les parents ne se cachent plus pour accompagner leurs enfants au centre. » Tous les trimestres, Les Orchidées Blanches se réunissent avec les parents pour discuter de l’évolution de leurs enfants. L’entretien avec les psychologues cliniciennes est une étape non négligeable. Au niveau des financements, le centre collabore en France avec l’Unapei (Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales) et est soutenu également par la Principauté de Monaco et l’Asmae (Association sœur Emmanuelle). «  La Savonnerie tropicale est notre partenaire local qui nous aide depuis le début. Nous comptons sur cette aide mais trouver un poste dans les entreprises. « Ce n’est pas suffisant, mais nous voulons aussi être plus autonomes financièrement. Nous nous sommes déjà fiers de ce résultat », clame Andrianarivony envisageons de construire un appartement de deux étages au sein Faralalao. du centre qui sera en location. L’argent obtenu servira à faire fonctionner l’association. » Sur la quarantaine d’adolescents et Aina Zo Raberanto d’enfants qu’accueille le centre, seule une quinzaine arrivera à Contact sur www.nocomment.mg

Le handicap ne se cache plus

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Lémurien nain

de Lavasoa

La famille des lémuriens nains s’agrandit avec la découverte du chirogale de Lavasoa dans l’extrême sud de l’île. Un spécimen de 50 cm de haut dont l’activité principale est d’hiberner plusieurs mois par an. Ce qui ne l’empêche pas d’être menacé de disparition.

adagascar fait partie des 35 hauts lieux de la biodiversité dans le monde, et elle le prouve encore. Pas plus tard qu’en juillet dernier, M une équipe scientifique composée d’Allemands et de Malgaches a

découvert une nouvelle espèce de lémuriens nains ou chirogales dans la partie sud-ouest de l’île. Baptisée Cheirogaleus lavasoensis, chirogales de Lavasoa, ce petit primate mesure à l’âge adulte entre 50 et 55 centimètres de haut et pèse moins de 300 grammes. Tel quel, il vient s’ajouter à la liste des 105 espèces de lémuriens déjà connues, dont deux (Microcebus tanosi et Microcebus marohita) découverts au mois de mars de cette année ! Confondu dans un premier temps avec Cheirogaleus crossleyi, Cheirogaleus lavasoensis se présente en réalité comme une espèce

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La famille s’agrandit


distincte, ainsi que le démontrent les analyses de génétique moléculaire effectuées à l’Université de Mayence, en Allemagne. L’espèce est strictement circonscrite à trois zones forestières isolées dans l’extrême sud de Madagascar. Le nombre exact de la population reste inconnu, mais les scientifiques estiment qu’il doit en exister moins d’une cinquantaine : là aussi la déforestation

et le braconnage font des dégâts. Les lémuriens nains sont encore mal connus : les premiers n’ont été découverts qu’en 2001 par la même équipe germano-malgache constituée entre autres du Dr Andreas Hapke et d’Ernest Refaly, son assistant sur le terrain. Il faut dire que leur mode de vie les rend extrêmement difficiles à suivre : nocturnes, ils restent souvent dans les parties supérieures de la forêt et hibernent pendant plusieurs mois au cours de l’hiver austral... Ce sont d’ailleurs sont les seuls primates à hiberner sur

Nature une durée de trois à sept mois par an. Les études menées sur le terrain montrent qu’ils adoptent différentes stratégies de sommeil, en fonction de l’endroit où ils vivent sur l’île. Ceux qui sont à l’est s’enterrent dans le sol moelleux de la forêt tropicale afin de maintenir une température ambiante pendant toute la durée de leur hibernation. Ceux vivant à l’ouest de l’île se cachent dans le creux des arbres, faute de pouvoir s’enfouir dans le sol qui à cet endroit est dur et sec. À peine découvert, le lémurien nain de Lavasoa est déjà menacé de disparaître. Comme la plupart de ses cousins primates, d’ailleurs. Pour Conservation International, sur les 105 espèces de lémuriens répertoriées dans la Grande Ile, au moins 15 sont déjà éteintes et 93 menacées. En juillet dernier, l’ONG américaine a présenté un plan de sauvetage sur trois ans estimé à 7,6 millions de dollars pour tenter d’enrayer leur extinction. Un combat de géants pour sauver ces petits mammifères. Solofo Ranaivo Contact sur www.nocomment.mg

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Emeric Creuse, président de Pink Forest, un passionné de biodiversité.

The

Baobabs

Project

Et si le baobab, la « mère de la forêt » comme on l’appelle, était capable de mettre un frein à la déforestation du Sud-Ouest ? C’est tout l’enjeu du Baobab Project, un programme de valorisation économique du fruit du baobab auquel tout un chacun est appelé à contribuer, à hauteur de ses moyens.

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Baobab Project est une initiative de non gouvernementale LPinkel’organisation Forest. Comme son nom le suggère,

il vise à mieux faire connaître les bienfaits du fruit du baobab comme source d’alimentation, mais également comme source d’emplois et de développement dans la région de Menabe. « Sa pulpe naturellement riche en vitamine C peut entrer dans la fabrication de quantité de produits agroalimentaires : yaourts, boissons, barres énergétiques ou de céréales. Tout comme son huile peut servir à la fabrication d’ une huile cosmétique d’excellente qualité », fait observer Emeric Creuse, président de Pink Forest et chef du projet. Pour ce passionné de biodiversité, l’enjeu va bien au-delà de la simple valorisation économique du fruit du baobab. À travers son exploitation, il s’agit d’abord de lutter contre la déforestation qui touche dramatiquement cette zone, sans parler des retombées positives pour les populations locales. À la recherche de partenaires, Pink Forest a lancé une campagne de crowdfunding (financement participatif) via le site américain Indiegogo. Le crowdfunding est

Sauver l’arbre qui


cette technique de financement de projets qui utilise l’internet comme canal de mise en relation, il faut savoir qu’un site comme Indiegogo a déjà permis de financer des projets à hauteur de 11 millions de dollars ! Le but est de trouver assez de partenaires pour démarrer l’activité sans avoir à passer par un prêt bancaire. À ce jour, une dizaine d’entités ont déjà répondu présent : DHL, Cirad, Fanamby, DMT Socolait, Carambole, Phytotrade Africa... « Au total, ce sont 30 000 dollars de participation dont nous avons besoin pour financer le programme pilote », explique Emeric Creuse. Une somme qui servira principalement à l’achat des fruits auprès des cueilleurs et à la fabrication des machines de transformation. « Nous sommes sûrs de notre projet. Nous avons mené des recherches intensives sur la pulpe de baobab et sur l’huile des graines et établi des contacts très prometteurs avec les industries agroalimentaires et cosmétiques. » Ce n’est pas pour rien que le baobab est appelé reniala (mère de la forêt). « Une mère nourricière dont les qualités nutritives sont insuffisamment utilisées contre la malnutrition », déplore Emeric Creuse. La pulpe et l’huile, des ingrédients 100 % bio, seront récoltés « durablement et équitablement », c’est-à-dire

Nature sans préjudice pour l’environnement et les populations locales. « Grâce à cette activité, elles auront un revenu supplémentaire : la cueillette d’une quinzaine d’arbres leur rapportera plus que deux ares de maïs. Cela leur évitera de recourir à la culture sur brûlis, principale cause de la déforestation dans le sud-ouest. D’après nos études, 250 000 hectares de forêt par an disparaissent ; à ce rythme dans dix ans, il n’y aura plus aucune forêt... » Différentes formes de contributions sont proposées. Pour 400 dollars, on peut par exemple parrainer un des 280 arbres de la célèbre allée des Baobabs entre Morondava et Belon’i Tsiribihina. Le parrain reçoit un certificat de parrainage et deux fois par an pendant trois ans, le suivi écologique de l’arbre (croissance, santé, diamètre du tronc ...) ainsi que des photos prises à différentes périodes de l’années. La date limite de contribution est fixée au 15 octobre et Pink Forest espère pouvoir démarrer son projet fin novembre.

cache la forêt

Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg

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Fenosoa

Andriamahenina

Du 14 au 21 septembre 2013, Madagascar a accueilli la troisième assemblée générale du Cafe (Consortium africain des fonds environnementaux). Une réunion qui avait pour objectif de « mieux défendre les intérêts du financement durable en Afrique  », souligne Fenosoa Andriamahenina, président du réseau Cafe et directeur exécutif de la Fondation Tany Meva.

Pourquoi Madagascar a-t-elle été choisie pour accueillir le Cafe ? Comme j’ai été élu président du réseau pour une durée de deux ans, il était dans la logique des choses que Madagascar soit le pays d’accueil. Sans compter que la Grande Île est reconnue mondialement pour sa biodiversité. Nous avons organisé les ateliers à Diego, car c’est une ville qui répond à tous les critères techniques, culturels et environnementaux. On peut rappeler que le Cafe est né en septembre 2012 en Ouganda, initié par 16 fondations africaines représentant 12 pays. En 2008, nous avions déjà créé un Comité des fonds africains dont le but était de réfléchir sur les questions environnementales et nous avions conclu que l’Afrique avait besoin d’un réseau spécifique comme ça se passe dans la zone Caraïbes ou Pacifique Quels sont les objectifs du Cafe ? L’objectif premier est de devenir une alliance mondialement respectée pour les financements durables de l’environnement. Les problématiques environnementales

Solidaires pour


Nature ne peuvent pas être traitées en une année, d’où la création des fondations. Le second objectif est de bâtir une communauté apprenante d’acteurs pour partager les meilleures pratiques, mettre en œuvre des mécanismes de financements novateurs dans la conservation et la gestion de l’environnement en Afrique. Nous sommes deux fondations malgaches initiatrices du réseau, dont Tany Meva et la Fondation pour les aires protégées et la biodiversité de Madagascar. Qu’est-il sorti des ateliers de Diego ? Ces ateliers avaient pour but de réfléchir sur les renforcements des capacités dans l’administration des fondations. Il y a également eu des échanges sur des thèmes d’actualité comme les stratégies de bonne gouvernance des fondations environnementales. Des questions cruciales pour les membres du Cafe et ceux qui voudraient y adhérer plus tard. Les bailleurs de fonds ont aussi présenté leurs programmes, comme la Banque mondiale avec le Climate Investment Funds ou les Nations Unies concernant leurs orientations de 2012 à 2020 sur le système de la biodiversité. Les fondations membres ont enfin pu bénéficier de formations et de l’assistance de ces experts internationaux. Quels sont les projets après cette assemblée générale ? Madagascar sera présente aux différentes réunions du réseau comme celles qui se tiendra au Ghana cette année et portera sur les sites des patrimoines mondiaux. En 2014, il y aura aussi une réunion sur la conservation de la forêt organisée par l’Union Internationale pour la conservation de la nature. Un sujet brûlant pour nous, Malgaches. Propos recueillis par Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg

l’environnement

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PĂŞcheurs Vezo 100

Vogue la pirogue


Sud-Ouest

ESCALES

Conquis par la beauté du pays Vezo, Erwan Gonnet décide un jour de créer sa propre agence de voyage. Au programme, des périples de quatre à dix jours en mer en pirogues à voiles traditionnelles.

écouvrir la côte sud-ouest de Madagascar grâce à la pirogue D à voile traditionnelle, c’est ce que

propose Erwan Gonnet de Lakana Voyages, Un circuit hors-norme pour s’imprégner du quotidien des Vezo, ces « nomades de la mer » dont la vie tourne autour de la pêche dans leurs pirogues à voile de 2 à 8 mètres de long, peintes de couleurs vives. « J’ai fait ce circuit en 2003 en tant que touriste, et c’est ainsi que j’ai eu l’idée de créer ma propre agence en 2005, pour réaliser le même type de circuit en pirogue à voile traditionnelle. » L’aventure débute à Morondava pour rejoindre Ifaty, soit quatre à dix jours de mer en naviguant au gré du vent. Tout au long du voyage, des paysages exceptionnels défilent. On accède à de nouveaux horizons et l’on s’imprègne de la magie des lieux. Les escales dans les petits villages de pêcheurs permettent de vivre le quotidien des habitants. Le bivouac bien installé sur les plages de sable blanc, on passe à la dégustation des poissons et fruits de mer. « Nous

réalisons cette croisière à toutes les saisons, sauf en juillet et août où le vent vient du sud et rend les choses plus difficiles pour descendre. À la saison des pluies également, en début d’année, c’est un peu compliqué. Par contre, le circuit peut se faire dans l’autre sens, d’Ifaty vers Morombe ou Morondava. » Avis aux amateurs de sensations vraies ! Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg

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Longtemps ignorée des opérateurs touristiques, la péninsule de la Pointe à Larrée - 12 000 ha dont 1 700 ha de forêt protégée - est l’un des joyaux à découvrir entre Soanierana Ivongo et Manompana. Arrêt vivement recommandé.

identifiable sur la carte de Madagascar, cette langue de sable au nord-est de Il’île,mmédiatement appelée Pointe à Larrée, semble prise entre la

Pointe 104

à Larrée

renommée touristique du « marteau » Manomapana et de l’« enclume » Sainte Marie (Nosy Boraha). Avec les racines de sa forêt littorale plongeant dans le sable blanc, c’est l’un des sites les plus préservés de la Grande Terre. Ici, pas d’infrastructures hôtelières huppées à trois ou quatre-étoiles, les visiteurs n’ont que la vaste plage de sable fin pour chambre et leur tente pour lit. Avec, luxe suprême, une multitude d’étoiles dansant dans les reflets de la mer murmurante pour accompagner leur sommeil. Un sommeil reposant, car au cours de la journée la visite des lieux s’est avérée riche en curiosités : chaque strate de la forêt littorale de Pointe à Larrée dévoile une caverne d’Ali Baba version nature et offre l’opportunité de découvertes inattendues. Quand Missouri Botanical Garden a décidé de demander en 2008 l’intégration de ce site dans le réseau des aires protégées, ses botanistes y ont effectué les recherches qui ont permis de dénombrer plus de 400 espèces de plantes dont 90 % endémiques, six espèces de lémuriens et plusieurs espèces d’oiseaux dont l’Ibis huppé de Madagascar (Lophotibis cristata). Voici, par exemple, Satranala decussilvae, justement nommé le Trésor de la Forêt : cette espèce de palmier, en guise de bienvenue, vous tend ses bras… pardon,


ses larges feuilles et longs pétioles qui lui donnent cette forme unique et spectaculaire. On ne le trouve que dans trois lambeaux forestiers de Pointe à Larrée : Managisy, Vohibabakoto et Andranovato, et il n’en existe que 40 pieds adultes dans la région ! Ou encore Eulophiella roempleriana, l’une des reines de beauté de la famille des orchidées. Cette espèce ne pousse que sur les pandanus le long des rivières Sahafandrano et Antsohy. Les visiteurs ne manqueront pas de l’admirer pendant la balade en pirogue. Depuis presque deux ans, Pointe à Larrée a connu plusieurs vagues de touristes férus de nature authentique. Sacs au dos, ils accomplissent une belle randonnée dans le sable avant de rejoindre la pittoresque plage d’Andakibe. Organisées par l’agence Ecotours, ces visites constituent une aubaine pour les communautés locales en charge de l’accueil. La visite est soumise à un droit et la recette va directement dans la caisse de la communauté, tout comme l’infime pourcentage des frais de guidage. Tourisme gagnant-gagnant. Tout cela offre aux visiteurs le droit de se balader en toute sérénité dans la forêt, de jour comme de nuit, pour observer la flore et la faune sauvages. La visite de nuit permet de voir toutes sortes de nocturnes, dont l’aye-aye (Daubentonia madagascariensis), le plus étrange des lémuriens.

Analanjorofo

ESCALES

Cerise sur le gâteau… les fruits de mer ! Votre séjour sur la plage d’Andakibe sera aussi l’opportunité de vous régaler à prix raisonnables des produits de la mer fraîchement débarqués par les pêcheurs ; à consommer sans modération sous toutes les formes de cuisson. Comme la forêt se trouve à quelques encablures de l’île Sainte-Marie, il n’y a pas de raison pour que les opérateurs touristiques n’intègrent pas cette destination à leurs circuits. Pour que ce bout de triangle de la carte ne reste pas seulement l’endroit où sont embarqués (en pirogues, s’il vous plaît !) les zébus pour l’abattoir de « La Sainte », autre activité notable de la région. La forêt de Pointe à Larrée veut redorer son blason et elle a les atouts pour y parvenir. De façon remarquable ! Hans Rajaonera Photos : Missouri Botanical Garden Contact sur www.nocomment.mg

L’arrêt vaut la peine

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Enl’authentique ! v’là de À l’heure où les circuits Nord/Nord-ouest commencent à être promus (lire notre édition du mois dernier), la région Sofia va retrouver toute la place qu’elle mérite au menu des offres touristiques de la Grande Ile.

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a Région Sofia accueille quelques-uns des plus beaux établissements hôteliers qu’il s’agisse de l’Anjajavy, Lmembre des enseignes Relais et Châteaux, ou de l’île-hôtel Nosy Saba. Si Antsohihy n’est doté que de quelques hôtels


simples principalement destinés aux voyageurs qui désirent s’offrir une halte le long des 1 170 km qui séparent la capitale de Diego-Suarez, Analalava dispose au moins d’un hôtel de charme avec Le Varatraza. Bruno, son propriétaire, peut se transformer en un remarquable guide pour toute la région, notamment découvrir la rivière Loza qui relie le port fluvial d’Antsohihy au canal du Mozambique. Trois heures sont nécessaires à travers mangroves et forêts sacrées au long des méandres de cette petite rivière, pour rejoindre Analalava. De cet ancien comptoir colonial, qui fut très animé, ne restent que quelques vestiges qui confèrent à cette ville qui semble oubliée un charme suranné. Ici l’on ne vivrait qu’au rythme des souvenirs si un authentique village de pêcheurs et son chantier naval n’apportaient une animation bien réelle. Les jours de marchés, tous les villages de la région offrent un incroyable spectacle : de nulle part surgissent des charrettes à zébus et des cohortes de femmes toutes plus chargées de denrées et victuailles variées les unes que les autres. Analalava se trouve à mi-distance de sites touristiques majeurs qui jalonnent l’exceptionnelle côte Nord-Ouest malgache. Vers le sud, la presqu’île de Narindra, qui renferme des tsingy et leurs palmiers endémiques, abrite deux baies. L’une éponyme et la baie de Moramba parsemée de «  corbeilles  » minérales surmontées

Région Sofia

ESCALES

d’une abondante végétation d’où émergent d’imposants baobabs. La baie de Moramba est incontestablement l’un des sites touristiques parmi les plus étranges et attachants du pays. Au large d’Analalava, les petites îles de Nosy Langna et Nosy Lava sont des lieux idéaux de balades, pique-niques et snorkelling. Cette dernière abritait un bagne qu’il est possible de visiter. Les prisonniers appréciaient-ils à leur juste valeur ses criques et plages, sa végétation luxuriante autour de la « source des français » et ses eaux cristallines ? Vers le Nord, la péninsule de Sahamalaza est une zone de transition qui héberge deux espèces de lémuriens totalement endémiques de ces contrées sauvages dont l’Eulemur flavifrons plus connu sous le nom de maki aux yeux bleus. Cette péninsule est agrémentée d’uniques fonds coralliens et se trouve entourée d’une immense mangrove. Nosy Saba et l’ensemble de l’archipel des Radama composé d’îles paradisiaques se trouvent à quelques encablures au large. Nul doute que cette région préservée qui complète par ses attraits l’arsenal touristique du Boeny et de la Diana va connaître prochainement tout l’essor qu’elle mérite. Texte et photos : Richard Bohan

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La Réunion

COUSINS/COUSINES

Fety Gasy 2013 à Saint-Denis de La Réunion. Devant 15 000 spectateurs, Noroarisoa se lance pour la première fois en solo, guitare à la main, sous le nom de scène de Soa. Un exercice détonnant teinté de « folk word », un style musical bien à elle.

ette année, les spectateurs de l’édition Fety Gasy ont été particulièrement attentifs à la prestation de Noroa, jeune C chanteuse malgache née à La Réunion qui effectuait sa première

grande scène en solo sous le nom de Soa. Il faut dire que sa prestation tranche avec celle des autres artistes de la Grande Ile, généralement accompagnés de nombreux musiciens, danseurs et choristes. Si Noroarisoa est si convaincante sur scène, c’est que son instrument principal, sa voix, s’est développé à l’école du gospel. En 2009, la jeune femme intègre le groupe Gospel, les Voix puis accompagne le groupe réunionnais Kaf Marron comme choriste. En revanche, elle s’est initiée toute seule à la guitare à travers des sites sur la toile destinés aux débutants autodidactes. Vocation d’autant plus étonnante que ses parents originaires d’Analavory et d’Antsirabe ne sont pas dans la musique. Noroa aime le risque, et pas seulement sur scène. Elle semble prête à tout pour vivre de sa passion dévorante, comme l’annonce faite à ses parents il y a quelques mois : arrêter ses études en Faculté d’anglais pour se consacrer entièrement à la musique… Frémissement d’inquiétude dans la famille, mais Noroa est du genre convaincue et convaincante. Quelques semaines plus tard, elle passe avec succès les auditions qui lui permettent d’intégrer la prestigieuse École des musiques actuelles. Son but, décrocher dans quelques mois le Diplôme d’État de « musicien Interprète des musiques actuelles ». L’entrée dans le monde professionnel n’est sans doute pas très loin.

Noroa

Noroa chante, écrit ses textes en français, en anglais, en créole ou en malgache, selon ses humeurs et ce qu’elle veut dire. Elle qualifie son style musical de « folk world ». Si son choix d’être seule sur scène est celui qui lui correspond le mieux pour le moment, elle souhaite enrichir ses compos de piano et d’instruments traditionnels. Au total, elle a déjà à son actif une dizaine de morceaux finalisés (paroles et musiques) et prépare d’ici quelques mois son premier album. Affaire à suivre comme on dit !

Ç a va d e … S o a

Julien Catalan

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gastronomie

Interview gourmande Qu’on choisisse de manger au comptoir, en restauration rapide ou en salle façon menu gastronomique, Le Presto Lounge a de quoi satisfaire les plus exigeants avec son savant mélange de spécialités fast-food et de cuisine méditerranéenne gorgée de soleil. Aux fourneaux, un chef passionné, mais c’est la moindre des choses quand on s’appelle Roméo.

enri Romuald Ramanampisoa, dit Roméo, a fait ses débuts en 1997 H comme commis de cuisine à La Boussole.

Henri Romuald

"Roméo" Ramanampisoa

du restaurant Presto Lounge 110

Il passera second tout en suivant une formation à l’INTH (Institut national de tourisme et d’hôtellerie) pour finalement devenir chef. Il a assuré l’ouverture du Trano Bongo en septembre 2012 avant d’intégrer le Presto Lounge en avril 2013. Comment résumer votre style ? Convivialité, rapidité et qualité. Nous offrons à nos clients trois possibilités de restauration : « sur le coude » au comptoir, en self-service au food court ou en salle dans une ambiance lounge. Nous proposons une cuisine variée allant du fast-food avec burgers, clubs

sandwichs, paninis, à une cuisine méditerranéenne et ensoleillée avec salades composées, pizzas, grillades, tartares de poisson, etc. Mais également des mets plus sophistiqués avec les plats du jour mijotés selon mon humeur : des recettes de grand-mère comme l’osso buco ou la blanquette de veau, ou encore les spécialités du chef avec les raviolis au fromage frais, le calamar poivre sel et la choucroute de la mer. Trois desserts sont très demandés au Presto Lounge : le cheese-cake à la framboise, la tarte au citron et le fondant au chocolat. Quels sont vos produits de prédilection ? Le zébu, le mérou, le magret, les tagliatelles et le thon. Quels sont les ingrédients récurrents de vos plats ? L’huile d’olive, la mozzarella, la tomate, le basilic, la vanille, et tous les produits dont nous connaissons les fournisseurs, si possible bio. Quel genre de cuisine n’appréciez-vous pas ? La cuisine sans passion.


Votre plat favori ? Le tartare de zébu poêlé avec des frites très légères. Votre boisson préférée ? Le jus de carotte à l’orange fait maison. À quelle fréquence modifiez-vous votre carte ? Tous les six mois. Comment vous y prenez-vous pour créer vos plats ? Selon l’inspiration et en prenant en compte des envies de nos clients. Également en s’adaptant aux produits locaux et de saison. Votre recette du moment ? La cassolette de crevettes au spaghetti. Quels chefs sont vos modèles ? Des chefs peu connus mais qui font des miracles dans les petites cuisines de restaurants de quartier en France ou en Italie. J’admire autant les chefs marmitons qui perpétuent les recettes de famille que les chefs qui opèrent sur les bateaux dans des espaces réduits et qui font des prouesses. Citer leurs noms serait inutile, ils travaillent souvent dans l’anonymat. Votre prochain dîner ? Une soirée dansante privée en octobre pour célébrer un anniversaire et ayant pour thème culinaire les fruits de mer. Votre actualité ? Au niveau de nos restaurants, l’adaptation très attendue de la carte de Presto Lounge La City à Presto Pizza Tana Waterfront. Cette première est en effet beaucoup plus complète. Propos recueillis par Joro Andrianasolo

Recette du mois : Choucroute de fruits de mer à la bière

Ingrédients

Préparation

• 150 g de chou blanc • 70 cl de bière Skol • 50 g de filet de poisson • 30 g de filet de calmar • 30 g de crevette • 20 g de poisson fumé • 20 cl de crème fraîche • 10 g d’échalote • 1 pomme de terre

Dans une casserole faire cuire le chou finement émincé dans 1 litre d’eau et 50 cl de bière Skol, puis le poisson fumé parfumé de thym et laurier pendant 30 minutes environ, plus la pomme de terre coupée en quatre. Faire chauffer une poêle et poêler les fruits de mer pendant cinq minutes maximum dans une petite casserole. À part, faire fondre 10 g de beurre puis faire suer 10 g d’échalote et y ajouter 20 cl de la bière avec la crème fraîche. Assaisonner et laisser réduire pour avoir la bonne consistance.

Dressage Dans une assiette mettre le chou au fond puis les fruits de mer dessus avec les pommes de terre, enfin napper avec la sauce à la bière.

Par Henri Romuald «Roméo» Ramanampisoa du Presto Lounge

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gastronomie Tartare de poisson Ă la tahitienne

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Propositions gourmandes par Salade de chèvre chaud et jambon cru


Henri Romuald « Roméo » Ramanampisoa du Presto Lounge

Magret de canard au miel de litchis

Cheese-cake et son coulis de fraise

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Le vin du mois

gastronomie

L’avis de l’œnologue « Ce chablis 2011 est un cru qui est représentatif de la plus septentrionale des aires d’appellation de la profonde région viticole de Bourgogne. Blanc sec issu de monocépage Chardonnay, de bonne potentialité de garde, exprimant son terroir calcaire à travers une belle minéralité en bouche et une touche agréable d’acidité au nez. C’est un vin bien structuré, qui a bien mérité ses médailles récentes d’or et d’argent au concours général agricole de Paris et de celui des vins de Chablis. Mon conseil : appréciez-le avec des poissons d’eau douce ou de mer en préparation fumée. »

Isabelle Rakotozafy

Chablis AOC 2011 Chef Faby Lalaina Randriamananjara de l’Hôtel Grégoire « Le chablis est un vin blanc sec, marqué par son cépage (le chardonnay, appelé « beaunnois » à Chablis), et par son terroir (le calcaire et un climat plus frais que le reste de la Bourgogne). Le chablis vieilles vignes est issu de vignes de plus de 35 ou de 50 ans (variant selon le producteur), qui produisent du raisin plus concentré. C’est un vin plus puissant et complexe que le chablis générique, il est rond et plutôt fruité, avec des arômes de miel et d’épices, long en bouche. Il est un vin de garde (au-delà de dix ans). Le Chablis se marie bien avec un plateau d’huîtres de Fort-Dauphin ou d’un plateau de fruits de mer. En bouche vos papilles s’éclateront et vous allez vous-même découvrir toutes les saveurs de chaque fruit de mer grâce à ce sublime chablis. »

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

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Le cocktail du mois Mais pourquoi toujours des boissons alcoolisées, nous direzvous ? Pensez un peu à nous, les tempérants ! Ce mois-ci, vous êtes à la fête avec ce cocktail original spécialement concocté par le restaurant Les Trois Métis. Garanti à haute teneur en vitamine C grâce à l’orange, il est tout indiqué pour terminer l’hiver en douceur...

Le

Conclave (cocktail sans alcool)

du restaurant Les trois Métis

Ingrédients • 16 cl de jus d’orange • 12 cl de lait froid • 2 cl de sucre de canne • 2 cl de sirop de grenadine Préparation Mettre dans un shaker le jus d’orange, le lait et le sucre de canne avec des glaçons, secouer. Verser le tout dans un verre long drink, allonger d’un trait de sirop de grenadine. Décorer le verre avec un zeste d’orange. Servir frais.



Le Kiwi Jean Mikael Randrianarahina, le propriétaire du Kiwi.

Le Kiwi, mot-valise pour Kinect et Wii, tire son nom de deux plateformes de jeu vidéo très connues. Au menu, une salle de jeu, un salon de thé, un endroit où manger et jouer à toutes sortes de jeux de société. Qui dit mieux ?

uvert depuis avril 2013, le Kiwi à Ankadifotsy est l’endroit idéal pour s’essayer aux jeux vidéo les plus conviviaux et, ce qui ne gâte O rien, les plus récents. Son nom même est l’interpolation de Kinect et

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Wii, deux consoles de jeux bien connus dans le milieu des « vidéophages ». Pour Jean Mikael Randrianarahina, le propriétaire du lieu, « le fun et l’accessibilité doivent être à l’honneur », soit des jeux auxquels tout le monde peut s’adonner : jeux de ballon avec Fifa 13 et NBA 2K13, simulations automobiles avec un volant sans fil à disposition (Forza Motorsport 4) ou jeux de baston divers (Super Street Fighter IV). « Après mes études en tourisme, j’ai voulu faire quelque chose en rapport avec le jeu, mais pas une boutique, il y en a déjà plein. J’ai alors pensé à un endroit sympa où l’on pourrait emmener sa copine pour faire du Just Dance avec elle… » Les jeux sur Kinect (caméra interactive dédiée à la console Xbox 360) et Wii U (la dernière console de Nintendo, utilisant un gamepad (manette de jeu) semblable à une tablette numérique) ne sont évidemment pas en reste. Les plus populaires sont les jeux de danse comme Just Dance ou Dance Central, car faciles à prendre en main. Les jeux Wii U sont également très demandés : « Très conviviaux, on peut y jouer jusqu’à cinq en même temps : les quatre premiers sur le même écran, le cinquième via l’écran de son gamepad », commente Jean

Faites vos jeux


SoRTir Michael Randrianarahiana en fin connaisseur. Si les pros du gamepad sont à la fête, les néophytes ne sont pas oubliés. Tout est fait au Kiwi pour qu’ils s’y sentent à l’aise avec des classiques à la jouabilité immédiate : jeux de tir comme Far Cry 3, Modern Warfare 3, Call of Duty : Black Ops 2, et bien sûr les party games (jeux orientés multijoueurs avec mini-épreuves conviviales) de type Nintendoland. Le Kiwi est ouvert du mardi au samedi, de 10 heures à 18 heures, jusqu’à 19 heures les vendredis et samedis. Il aura fallu cinq mois de travaux pour aménager l’espace constitué de trois salles de jeu servant de pièce « privatives » pour chaque groupe de joueurs. Chaque salle est baptisée d’un nom de capitale : Paris, New York et Londres, avec sa déco spécifique. Le temps de jeu est de 10 000 ariary par heure, pour un maximum de cinq personnes. « Qu’on soit deux, trois ou cinq, c’est toujours 10 000 ariary », précise le responsable. Dans la salle Londres on peut même jouer en 3D équipé de lunettes stéréoscopiques ! L’établissement dispose d’une quatrième salle dédiée à ceux qui aiment fumer la chicah, tandis que les jeux de société (Twister, Jenga : la tour Infernale) se pratiquent dans les canapés à l’entrée. Depuis début octobre, le Kiwi propose aussi aux familles nombreuses de communiquer avec leurs proches à l’étranger, en visioconférence sur de grands écrans via Skype. À venir également, un karaoké « comme on en voit en Thaïlande, chacun sa salle et bien insonorisée ». Bref, une vraie caverne d’Ali Baba plutôt qu’un antre du jeu… Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg


T rail des pirates Les 4 et 7 septembre s’est tenue à Sainte-Marie la cinquième édition du Trail des pirates, avec course à pied et course de pirogues. Organisé par Oscar Réunion et l’Alliance française de Sainte-Marie, c’est devenu l’un des rendez-vous obligés de l’île.

out commence en 2008 lorsque l’association réunionnaise, très impliquée dans le tourisme solidaire, met le pied à Sainte-Marie (Nosy T Boraha). « Nous voulions créer en partenariat avec l’Alliance française d’ici

un grand événement qui symboliserait le rapprochement de cultures et se traduirait par des actions sociales », explique Jacques, le responsable du projet. Les premières éditions ne comprennent que la course à pied d’où le nom de Foulées de Sainte-Marie qui est alors donné alors à l’événement. La course des pirogues qui s’est tenue à Agnivorano, dans le nord de l’île, a été remportée haut la voile par No et Cousse, assez fiers de leur prestation : « C’est notre quatrième victoire et c’est à chaque fois un vrai plaisir, d’autant que les baleines étaient au rendez-vous. » Certaines semblent

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À pied et en pirogue


Sainte-Marie

Loisirs

même avoir eu des velléités de compétition en s’alignant avec les pirogues ! La course a pied a également fait son plein de spectateurs venus soutenir, sous la grosse chaleur, la centaine de participants, des Malgaches et Réunionnais principalement. Parti d’Ambodifotatra, le chef-lieu de l’île, l’itinéraire d’exactement 15 kilomètres alternait routes et pistes, ponctuant les aspects les plus saillants de l’histoire de l’île qui fut un haut lieu de la piraterie au XVIIe siècle. « C’est la première fois que je participe. Pour moi, c’est un moyen de mesurer ma force sur le terrain », explique Fabrice en plein échauffement. Le départ est lancé, la course commence sous les cris d’encouragement du public. Bien qu’ouverte à tous les âges, l’épreuve s’apparente davantage à un cross tellement les pistes de sable et de corail sont incommodes. Moins d’une heure plus tard, Simikintsy déboule à toute allure et franchit la ligne d’arrivée, devançant le deuxième d’une bonne vingtaine de secondes. « C’est ma deuxième victoire et j’en suis très fier », lance-t-il souffle court, lèvres tremblantes. Comme l’année précédente, il remporte un vélo… peut-être une autre vocation sportive ? Aline est la première femme à l’arrivée : elle participe presque tous les ans et se promet un jour de faire mieux que les hommes. Gagnant ou pas, chacun a reçu un lot remis par l’association et les divers sponsors. Deux journées de pur bonheur pour vivre Sainte-Marie autrement. Tsiry Zo AndRia Contact sur www.nocomment.mg


S ous le soleil

exactement

Team Collectors by Ta-chou Robe fleurie Robe jean

Dedicated to S.G.

Jet7 Chaussure Gorgeous 250 000 Ar

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Photos : Rijasolo

Un point précis sous le tropique Du Capricorne ou du Cancer Depuis j’ai oublié lequel Sous le soleil exactement Pas à côté, pas n’importe où Sous le soleil, sous le soleil Exactement juste en dessous.


La mode ! Carambole Robe blanche 45 000 Ar Paréo 27 000 Ar

Carambole Robe rouge 45 000 Ar Sac gris 45 000 Ar

Dans quel pays, dans quel district C’était tout au bord de la mer Depuis j’ai oublié laquelle Sous le soleil exactement Pas à côté, pas n’importe où Sous le soleil, sous le soleil Exactement juste en dessous.

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Tant Pour Elle Écharpe en soie 65 000 Ar Bracelet en cuir 52 000 Ar Collier égyptien 45 000 Ar Pochette fluo jaune 105 000 Ar

Débardeur Sandro 140 000 Ar Pantalon Row’s Flic 195 000 Ar Chaussures en cuir bronze Stoafly 425 000 Ar


Strass Débardeur blanc 15 000 Ar Shamrock Short noir 45 000 Ar

Shamrock

O’Sport Haut noir Desigual 163 000 Ar

Top blanc 80 000 Ar Pantalon jean violet 80 000 Ar

Short fleuri 166 000 Ar Arabesque Pull bleu 125 000 Ar Short jean noir 35 000 Ar Sac en raphia 180 000 Ar Jet7 Sandales San Marina 95 000 Ar

Chaussures Reebok noir 221 000 Ar

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Chez Gaïa Tunique fleurie 95 000 Ar Écharpe rouge et noire 20 000 Ar Sac 28 000 Ar Chaussures Buggy 65 000 Ar


Chez Gaïa Chemise jean 58 000 Ar Pantalon bleu clair 135 000 Ar Sac vert armé Desigual 70 000 Ar Strass Débardeur blanc 15 000 Ar


Tant Pour Elle Tee-shirt Sandro beige 140 000 Ar Sautoir 45 000 Ar Pantalon rose Row’s 195 000 Ar Pochette fluo rose 105 000 Ar Chaussures Texto rouges 210 000 Ar

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Etait-ce le Nouveau-Mexique Vers le Ca p Horn, vers le Cap Vert Etait-ce sur un archipel Sous le soleil exactement Pas à côté, pas n’importe où Sous le soleil, sous le soleil Exactement juste en dessous.



Jet7 Chemise à carreaux bleu Mango 110 000 Ar Short rouge Mango 90 000 Ar Chaussures compensées Aldo 250 000 Ar

C’est sûrement un rêve érotique Que je me fais les yeux ouverts Et pourtant si c’était réel ? Sous le soleil exactement Pas à côté, pas n’importe où Sous le soleil, sous le soleil Exactement juste en dessous.

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Jet7 Robe plissée Mango 185 000 Ar


Strass Foulard 20 000 Ar Débardeur rouge 15 000 Ar Short 25 000 Ar

Strass Débardeur 15 000 Ar Jupe fleurie 25 000 Ar Sac marron 35 000 Ar Foulard 20 000 Ar



Dernier Caprice Ensemble lingerie 30 000 Ar Boucle d’oreilles 25 000 Ar

Dernier Caprice Maillot de bain 38 000 Ar

Collier 3 000 Ar Bracelet 17 000 Ar Foulard 5 000 Ar Arabesque Short jean noir 80 000 Ar

Jet7 Chaussures Mango 235 000 Ar

Jet7 Sac noir Mango 195 000 Ar

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Guinness

L’Irlande excelle depuis des siècles dans le brassage de ses bières. Sa «  black stuff » la plus célèbre reste la Guinness, produite à Dublin depuis 1759. La stout la plus consommée dans le monde (deux millions de litres par jour) et aujourd’hui brassée à Madagascar.

n Irlandais boit en moyenne une Guinness par jour, servie de préférence en pinte (0,568 litre) au comptoir de son U pub. Soit un million de pints consommées chaque jour dans

le pays, clairement la boisson nationale. Sa formule mise au point en 1759 par la brasserie Arthur Guinness de Dublin la rattache à la famille des stouts, ces bières brunes typiquement irlandaises aux forts arômes caramélisés (Beamish, Murphy’s, O’Hara’s). Sa couleur presque noire (en fait rouge profond à la lumière) provient de l’utilisation de malts hautement torréfiés et de grains d’orges grillés, le tout couronné d’une mousse immaculée, onctueuse à souhait. Simple brasserie à l’origine, Guinness est devenue au fil du temps une entreprise de taille mondiale. En 1997, elle fusionne avec la multinationale anglaise Grand Metropolitan

Vintage

(vodka Smirnoff, whisky J&B, liqueur Baileys, mais également les glaces Häagen Dazs, les céréales Géant Vert ou les restaurants Burger King) pour donner naissance à Diageo PLC, la première entreprise mondiale sur le marché des alcools et spiritueux. Digne de figurer dans le Guinness Book of Records ! Pour la petite histoire, ce dernier fut imaginé en 1951 lors d’une partie de chasse bien arrosée où participait le directeur de la brasserie Guinness. Entraîné dans un débat pour savoir qui du pluvier doré ou du tétras vole le plus vite, il se rend compte qu’il est impossible de donner la réponse. Il lui vient alors à l’esprit un livre qui répondrait aux mille et une questions parfois un peu stupides qu’on peut se poser dans les pubs quand la black stuff a beaucoup coulé... Andoniaina Bernard

Noir c’est noir

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Réflexologie

Arrêter de fumer, mincir, évacuer le stress… Les vertus de la réflexologie plantaires sont multiples. Et pour cause : en agissant uniquement sur la voûte plantaire, cette médecine chinoise vieille de 5 00 ans promet tout simplement de nous remettre sur pied…

en Chine depuis plus de cinq millénaires, ainsi Pqueratiquée dans l’Égypte Ancienne, la

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réflexologie gagne du terrain à Madagascar. Avec elle, on peut guérir n’importe quelle maladie rien qu’avec de la caresse et du tendre massage. C’est le pied ! La réflexothérapie, médecine douce, consiste à masser les différentes zones des pieds. Les pieds sont découpés en zones, correspondant à un tissu ou à un organe. Ankazomanga, samedi 7 septembre, 10 heures. Le Dr Falihery Rabetrano reçoit dans son cabinet médical son premier patient de la journée. Un homme dans la quarantaine qui le consulte depuis deux mois, souffrant d’un trouble du sommeil depuis plus


d’une année. En place de médicaments ou de tisanes, le médecin pratique sur lui la réflexologie (réflexothérapie) plantaire, autrement dit le massage des pieds, à raison d’une séance par semaine. « Vous dormez mieux ? », s’enquiert le praticien. « Presque comme une marmotte », répond le patient. « J’ai suivi tout un tas de traitements à base de médicaments pour soigner mes insomnies, mais ça n’a rien donné. J’ai même commencé à perdre mes cheveux avec toutes leurs pilules. Et puis il y a une cousine qui m’a conseillé d’essayer le miotra (massage)… » Si les mpanotra (masseurs traditionnels) sont nombreux à Madagascar et passent pour être des « guérisseurs », la plupart n’ont aucune notion de médecine, utilisant des techniques empiriques qu’on se transmet de génération en génération. À l’inverse du Dr Rabetrano qui a ajouté la réflexologie à sa pratique de médecin généraliste. Dérivant de l’antique médecine chinoise, elle repose sur le postulat que chaque organe ou fonction physiologique correspond à un point sur les mains, les pieds ou les oreilles. Dans le cas de la réflexologie plantaire, les pieds sont ainsi une représentation miniaturisée du corps. Un massage spécifique appliqué sur ces « points réflexes » permet de localiser les dysfonctionnements et de rétablir l’équilibre du corps. Diplômé d’État, le Dr Rabetrano s’est toujours intéressé à l’approche « holistique » de la médecine traditionnelle chinoise, autrement dit le traitement global de la personne et non seulement le soin où « ça fait mal » à base de médicaments, comme c’est souvent le cas avec

BIEN-ÊTRE la médecine occidentale. Après une formation dispensée en 2010 par un spécialiste de la Fédération francophone des praticiens et enseignants en réflexologie, il décide d’intégrer le massage plantaire comme traitement complémentaire. « Sauf le cancer et les maladies dégénératives de type Alzheimer ou Parkinson, le massage plantaire apporte une solution à pas mal de maux. Il soulage réellement et l’avantage de cette méthode est qu’elle est sans douleur, sans médicaments, sans contreindication ni effets indésirables », assure-t-il. Comme technique manuelle, la réflexologie se place dans une approche dite « énergétique » du corps, proche en cela du shiatsu, de l’acupuncture ou de l’ostéopathie. Si son efficacité n’est pas scientifiquement démontrée, personne ne lui dénie des vertus relaxantes et déstressantes, efficaces par exemple dans le cas de troubles du sommeil. Pour autant, elle ne doit pas dispenser d’une consultation médicale normale en cas de stress important, de dépression ou pour tout autre symptôme. Désireux de mieux faire connaître la réflexothérapie à ses concitoyens, y compris aux budgets les plus modestes, le Dr Rabetrano propose la séance jusqu’à deux fois moins chère que dans les instituts de massage. Histoire de mettre tout le monde sur un pied d’égalité ? Solofo Ranaivo Contact sur www.nocomment.mg

La santé à nos pieds

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La revanche Saviez-vous que près de 95 % des femmes obtiennent un orgasme par stimulation du clitoris ? Chaque mois, Christian Berthelot, psychothérapeute et sexothérapeute, aborde sans tabous ni ornières un sujet lié à la sexualité et au bien-être du couple.

C

’est un organe unique en son genre puisqu’il n’est voué qu’à une seule chose : le plaisir ! Seules les femmes en possèdent un, il s’agit bien sûr du clitoris, appelé aussi « bouton d’amour » ou « bouton de rose ». Symbole de l’autonomie sexuelle de la femme, il a de quoi rendre ces Messieurs avec leur « trois en un » qui leur permet tout à la fois d’uriner, de procréer et d’avoir du plaisir (nous y reviendrons dans notre prochaine édition). Selon les âges, cet appendice a fait l’objet de beaucoup de controverses : le chirurgien de Napoléon considérait le clitoris comme une excroissance tumorale bénigne. À partir de 1830 jusqu’en 1960, dans les pays protestants en particulier, inspirés par une prohibition morale, certains médecins pratiquaient l’excision pour lutter contre les pratiques masturbatoires, la lascivité, la nymphomanie ou l’hystérie… Beaucoup d’hommes, malheureusement, en méconnaissent l’existence, le clitoris reste un objet de mystère pour la gente masculine. Pour le plus grand plaisir de leur partenaire, nous allons les


du clitoris

Fananahana par Christian Berthelot

aider à le situer : il se trouve en haut de la vulve, à l’avant des petites lèvres. Il est protégé par un capuchon qui correspond au prépuce du pénis. Il est composé d’un gland, sa partie visible, formé de muqueuse. Le clitoris possède une vascularisation abondante qui le rend érectile. C’est également l’organe le plus sensible qu’on puisse trouver chez l’être humain avec 9 000 terminaisons nerveuses. En comparaison, le coussinet de notre index en possède 3 000 et le gland du pénis n’en possède que 6 000. C’est dire, Messieurs, s’il convient d’y porter une attention toute particulière ! Lorsqu’il est stimulé, il déclenche l’ouverture et la lubrification du vagin. Sa dimension varie entre 1,2 cm pour les plus petits à 2,3 cm pour les plus grands et 1 cm de diamètre. Comme pour le pénis, sa dimension n’a aucune incidence sur la qualité du plaisir ! Il est également composé d’une tige ou racine qui est la partie qui suit le gland et est enfouie et scindée en deux le long des bords latéraux du vagin. Elle peut mesurer jusqu’à 10 cm de long et de 3 à 6 cm de large. Près de 95 % des femmes obtiennent un orgasme par stimulation du clitoris. Mais chaque femme est différente. Pour certaines, le clitoris est si sensible qu’elles ne supporteront pas les approches directes, dès lors, il conviendra de titiller le capuchon afin de prodiguer une caresse ou un cunnilingus. Et surtout, Mesdames, prenez le risque d’oser demander clairement avec des mots et des gestes précis ce que vous souhaitez à votre partenaire. Apprenezlui comment fonctionne votre corps de femme, formez-le ! Il est de votre responsabilité de faire vivre votre sexualité comme vous l’entendez. Le monde est tellement plein de tabous, d’idées préconçues, qui font que jamais les hommes ne devineront vos aspirations si vous ne les leur communiquez pas ! Illustration : Éric Castieau Contact sur www.nocomment.mg

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Cahiers de nuit

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V olahanta

By night

À 42 ans, Mme Volahanta est la seule épicière du quartier d’Ambatomena qui reste encore ouvert à des heures tardives. Une épicerie de proximité qui a su garder sa clientèle malgré l’insécurité ambiante...

Vous êtes un peu l’épicière du quartier... J’ai ouvert ma boutique en 2005. En ce temps-là, il y avait encore du travail dans le secteur, on peut dire que c’était une bonne affaire. Comme je suis propriétaire du bâtiment, j’habite en haut de l’épicerie. Ca me facilite la vie, car je n’ai pas besoin de me déplacer pour aller au travail. J’ouvre le magasin vers 7 heures et je ne ferme que sur les coups d’une heure du matin. Je vends de tout : des allumettes aux savons, en passant par les bougies, les boissons, les cigarettes, les couches pour bébé... même les seringues. Les malades ou visiteurs de l’Hôpital des enfants de Tsaralalàna viennent ici pour se ravitailler lorsqu’il leur manque quelque chose. Une épicerie qui fait aussi dans la restauration... Il faut toujours élargir ses produits pour donner le maximum de choix à la clientèle. On ne peut pas dire que c’est de la haute gastronomie, mais ca dépanne les gens. Les fonctionnaires, les étudiants, les 4’mis quand ils ont un peu de sous, viennent manger chez moi. Surtout à midi. Je fais de tout : vary sy laoka (riz et viande), pâtes, boulettes, pain… Les plats sont abordables puisque ne dépassant pas les

3 000 Ar. Je vends également de l’alcool, et de ce côté, je n’ai pas de souci envers les autorités, tous mes papiers sont en règle. Je peux dire que je gagne bien ma vie, sinon je ne se serais plus là... En huit ans, on créé forcément des liens... Bien sûr ! Mes clients fidèles sont surtout les gardiens de nuit des hôtels des alentours, les policiers et les prostituées. Mais aujourd’hui, l’insécurité est partout. Même si je n’ai jamais été cambriolé, je ne peux plus me risquer à ouvrir jusqu’à trois ou quatre heures du matin. Recueillis par Aina Zo Raberanto

Ép i c i è r e d e n u i t

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JEUX

RÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°43 MOTS CROISÉS — Hommes politiques

La minute naturaliste Une baleine franche australe à Sainte-Marie

SOLUTION DE L’ÉNIGME N°43 La plume.

ENIGME N°45 Divisez 60 par 1/2, puis multipliez le résultat par 1/2 et enfin ajouter 20. Quel est le résultat ?

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Chaque hiver austral, les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) assurent le spectacle dans le canal de Sainte-Marie pour le plus grand plaisir des observateurs : parades amoureuses, chant des mâles et naissance de baleineaux. Depuis le début du mois d’août, un autre géant des mers est sous le feu des projecteurs : une baleine franche australe (Eubalaena australis, Southern right whale) a été aperçue accompagnée de son baleineau. Aucun individu de cette espèce n’avait été observée dans le canal depuis juillet 2011. Bien que ce mysticète soit protégé par des lois internationales depuis 1935, on estime leur population dans l’hémisphère Sud à seulement 3 000 à 4 000 individus. Victimes de surexploitation au début du XXe siècle, les baleines franches sont inscrites dans la liste rouge des espèces en danger selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Ce mammifère marin se caractérise par sa couleur noire et ses callosités blanches autour du rostre. Si sa taille est similaire à celle de la baleine à bosse (de 16 à 18 mètres), elle peut peser jusqu’à 70 tonnes (40 tonnes pour la baleine à bosse) ! Bien que la présence de cet animal dans le canal soit une opportunité intéressante pour l’observation, nous avons peu d’explications sur les raisons de sa venue. Les eaux chaudes et paisibles de l’endroit sont sans doute le lieu idéal pour préparer le jeune baleineau à la prochaine migration vers l’Antarctique. (Source : Cétamada)



Tononandro 174

Dernières nouvelles des étoiles

Le secret du secret Balance (23 septembre – 22 octobre) e secret est dans l’équilibre. François Truffaut, bien que LVerseau, l’avait compris et en

donnait une version personnelle en 1977 dans son film L’homme qui aimait les femmes. « Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie », faisait-il dire à Charles Denner, ou plutôt à Bertrand, le personnage. Plaçons entre parenthèses les jambes des femmes, en admirant au passage la manière dont elles incarnent idéalement des parenthèses, c’està-dire un modèle d’équilibre, ouvert, fermé, ouvert, fermé, etc., brisons là, on n’en sortira pas… Et revenons à nos moutons, sans les compter, de peur de provoquer le sommeil. L’équilibre, disions-nous, arpenter en tous sens, précisait Truffaut. Là est le secret du secret : le signe de

la Balance, à l’opposé de bien des idées reçues, ne tient en équilibre – sa caractéristique principale – que grâce au mouvement. Pas toujours perceptible à un œil distrait, ce mouvement. On le comparera à un cycliste qui fait du sur-place avant de lancer son sprint. Il n’a pas le droit de mettre pied à terre et tous ses muscles sont au travail, créant des mouvements contradictoires qui l’amènent à l’immobilité, ou plus exactement à un semblant d’immobilité. Et c’est ainsi que le natif de la Balance embrasse large alors qu’il semble en arrêt, dans l’harmonie de son être intime relié au globe terrestre par quelque sens mystérieux. Rakotobe Illustration : Olivier Vignaud



Makaty


ny eritreriny !

En gros, tous les mecs sont des baratineurs, mais on va essayer de vous devoiler ce qu’ils pensent vraiment derrière tous ces mots de prince ! Gare à vous les filles. 1- Mafinaritra be ahy ny toetranao ! Mafnàrtch béà ntouétchanaow. T’es supersympa ! You’re really cool! Explication : Si le gars te dit ça, lâche l’affaire puisqu’il trouve vraiment dommage que tu sois supermoche. C’est bête, à court de compliments il n’arrive à te sortir que cette phrase ! 2- Atsoiko enao ! Atssoukénaow. Je t’appelle ! I’ll call you! Explication : L’espoir fait vivre les imbéciles, comme on dit. Hélas, il ne t’appellera pas… Je suis sûre qu’il n’a même pas pris ton numéro... 3- Namako fotsiny io. Nàmàk foutssnn iou. C’est juste une copine. It’s just a friend. Explication : L’excuse foireuse qu’il sort à sa

régulière un tantinet jalouse. Gare à toi, ma belle, si tu es la régulière : s’il commence à dire ça, c’est qu’il a des vues sur la « copine » en question, mais qu’il n’a sans doute pas eu encore l’occasion… 4- Mety hanenenako ny hisaraka aminao fa aleo isika mijanona mpinamana fa tsy mety intsony. Mét anénénàk ni isàrakaminaow fà àleo tssik mjànounn pinàmànn fà tss métt tsoun. Je vais peut être le regretter amèrement, mais il vaut mieux qu’on se sépare et qu’on reste amis. I can regret it bitterly but it’s better than we part and stay friends. Explication : Tu penses qu’il va revenir ? Non, il ne regrette rien du tout, il le pense vraiment ! Mais s’il te garde comme amie, c’est pour son confort, au cas où il aurait besoin de toi un soir en dépannage. À toi de voir ! 5- Mahatsiravina be iry sipa iry ! Màtssràvnn bé rissiprì. Elle est vulgaire, cette fille. That girl is trash. Explication : Le genre de réaction quand il voit passer une belle fille en ta compagnie. Traduire : hum, elle sort vraiment du

/ Ce que pensent les mecs

ABidi

N

y sbya n d y

/ Men’s thoughts! lot celle-là. Autrement dit, il aimerait bien la tester en extra. Tu es prévenue ! 6- Za mila sipa matotra rehefa miaraka amiko. Zàmìla ssìpà màtotchh rééfà miarak amik. Je préfère une fille plus discrète. I prefer a discreet girl. Explication : Il te lâche ça en plein soirée. Comprendre: tu t’es mieux habillée que lui et tu lui voles la vedette ! Les mecs ont ce besoin d’être le centre d’attention, surtout en soirée avec leurs potes. Alors arrête de faire l’intéressante, fais-toi discrète... 7- Te hanana fiarahana matotra amin’izay aho zao. Té ànàna fiàràhàna matotchh amzài aow zaow. Maintenant j’ai envie d’une relation sérieuse. Now, i want a serious relationship. Explication : Si un gars te dit ça, c’est qu’il a fait son plein d’expériences et qu’il ne veut plus du « coup d’un soir ». Bingo, c’est bon, garde-le sous le coude et assure ! Un mal pour un bien tu me diras.

Natacha

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Perdus dans la colline n était quatre, cinq, six. On errait dans la douce incertitude de la fin de soirée, on O suivait parfois la guitare, parfois celui qui tenait la

par Johary Ravaloson

bouteille. Pour l’instant on suivait le joli cul dansant le kilalaky de Mirana. Tahiana la serrait de près comme d’habitude, tout en poussant son scooter. Puis vinrent Liana et sa mère. Et le père, en fonction des trottoirs inégaux mordus pas les voitures en stationnement, conversait parfois avec elles, jouant avec la petite, lui faisant oublier sa fatigue, parfois avec moi ou avec ce que je gardais dans la poche de mon parka militaire, un mangoustan bien entamé. On marchait comme des dahalo dans la ville calfeutrée. Jo, le père de Liana mais également notre œil, nous guidait dans les ruelles tortueuses et obscures. Il nous évitait les rencontres désagréables et ne ralentissait qu’aux rares passages de voitures, lesquelles nous aveuglaient avec leurs phares. À un endroit bien dégagé, nous fîmes une pause. On voyait au loin un carrefour illuminé. Sous le lampadaire, il y avait un taxi. Fara dit : « On pourrait aller lui tenir compagnie un moment ». Jo ajouta : « Liana pourra s’allonger sur sa banquette ». Puis Quand j’arrivais bon dernier sous le lampadaire, Tahiana et quelqu’un d’autre : « Si ça se trouve, il nous emmènera Mirana ressortaient déjà de l’arrière du taxi. faire un tour ! » Et on descendit donc allègrement vers - Ça pue là-dedans ! la lumière. Chacun à son rythme mais ensemble.

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et à des branches improbables et arriva avant qu’on ait pu dire ouf sur le surplomb à mi-parcours, puis sauta en riant au vrai pied de la maison. Fara s’élança également, suivie de Jo. Une fois arrivés au niveau du pylône, ils s’appuyaient dessus pour faire les acrobates hurlants : « …and the guns shot above our heads ; and we kissed as though nothing could fall ! » Quant à Tahiana, voyant que tout le monde avait abandonné le mode silencieux, il fit pétarader son engin, prit son élan et descendit sur une seule roue, celle d’avant en l’air, en zigzags cahotants jusqu’en bas de la falaise. Je criais des « non » d’effroi et des exclamations admiratives serrant très fort la petite main de Liana. - On va prendre un autre chemin, je lui dis. - Oui, dit-elle. Une porte-fenêtre s’est ouverte sur la varangue. Une petite fille réveillée sans doute par tout le grabuge tirait sur les rideaux et demandait ce qu’on faisait. On veut descendre, lui dit Liana, on peut descendre par l’intérieur ? Oui, mais il ne faut pas réveiller mes parents et les autres ! Elle dormait avec sa tante, qui était comme sa grande sœur, nous expliqua-t-elle gravement. Puis à côté dormait son frère. Puis dans la chambre avant l’escalier, ses parents. Et au bout de l’escalier avant la porte, sa grand-mère veuve, laquelle ne distinguait plus la nuit du jour et était sourde comme un pot. « Heureusement ! » précisa-t-elle, « car l’escalier gronde comme un chien de garde ». Liana me tira par la main. La petite fille grave s’effaça pour nous laisser entrer. Sa tante souriait dans ses rêves. Nous marchions sur la pointe des pieds mais le bois grinçait et craquait tout de même sous nos pas. Une lumière bleue brouillée filtrait de la pièce d’à côté. Le frère sans doute regardait la télé. On passa une tête par la porte. Le frère jouait à un

FICTION

- C’est pas un taxi, c’est un corbillard ! - De toute façon, c’est pas assez grand pour nous tous ! Nous continuâmes donc notre balade à pied. Loin du lampadaire, à un quatre-chemin, on prit le cinquième, réservé uniquement aux piétons et aux deux-roues décidés. Pente douce, escalier, lavoir, escalier. Jo caracolait en tête chantonnant « Heroes » de David Bowie, répétant à l’envi le refrain*. Mirana et Fara dansaient sur les marches des montées-descentes tandis que Tahiana peinait avec les petites roues de son scoot. Liana traînait les pieds avec moi. À un tournant difficile, Mirana voulut passer à l’acte (We can be heroes just for one day). - Les héros changent le cours des choses, dit-elle. - Comment change-t-on les choses ? - En les changeant. D’habitude, on tourne ici ; on n’a qu’à aller tout droit pour changer ! Et elle ouvrit le portail d’une propriété privée devant elle, en traversa la cour pour retrouver notre chemin de l’autre côté du mur. Tout le monde s’engouffra dans son sillage, même Tahiana (Yes, we can !) La cour semblait des plus normales. Des pots et des parterres de fleurs endormies sur les côtés ; une allée dallée, avec des touffes d’herbe entre les pavés, menait au perron d’une maison traditionnelle. Mais si on ne s’arrêtait pas là et qu’on contournait cette première façade, on longeait une varangue suspendue à des colonnes fichées au sol 15 mètres plus bas… et on s’apercevait que la cour sans prévenir plongeait en vrai précipice, avec un nez de pierre affleurant à mi-hauteur. On était en fait au troisième étage de la maison, au niveau de l’entrée. Et là-bas, au fond, de l’autre côté du muret de la propriété, se retrouvait le chemin qu’on avait abandonné, illuminé par un lampadaire dont on voyait l’arc supérieur flirter avec le rempart de notre précipice. Mirana n’hésita pas un instant, glissa en s’accrochant à la broussaille

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jeu vidéo avec un casque sur la tête. Il ne nous tournait pas franchement le dos mais était concentré sur l’écran. Le plancher branlait carrément mais le joueur ne leva pas la tête. On arriva à l’escalier. Un bel escalier de bois qui traversait la maison. Sans nous consulter, Liana et moi, nous nous élançâmes sur une rampe, chacun d’un côté, et glissâmes en silence vers la porte. J’avais la main sur la poignée quand j’entendis dans mon dos la voix chevroter : Vous n’allez pas sortir avant de prendre votre goûter ? On aurait pu entendre autre chose. Je n’aurais pas été étonné d’entendre quelque chose de plus menaçant, de plus lugubre. Vous avez entendu, n’est-ce pas, ce à quoi je m’attendais ? Les pires cauchemars ont une fin, vous savez ? Là, c’était plutôt un rêve ; comme on le sait, les rêves sont tirés par les cheveux. Sur le chemin de la liberté, la petite Liana me tenait la main et on entendait une voix chevrotante dire : - Vous n’allez pas sortir avant de prendre votre goûter ? Sur le pas de sa porte, la grand-mère, pimpante, prête pour aller à la messe, sinon qu’elle chaussait des pantoufles, nous invitait avec sévérité à rentrer dans sa chambre. Baissant la tête je suivis Liana. Nous découvrîmes, à côté du lit, une table basse dressée pour le thé : une théière fumante, des tasses, des biscottes, du beurre et de la confiture. Nous nous assîmes et mangeâmes en silence, comme des enfants punis, sous le regard trouble de la grand-mère. « Vous êtes en train de grandir, dit-elle en caressant ma boule laineuse qui grisonnait par endroits, vous devez manger ! » Comme nous pûmes enfin sortir (avec une dernière recommandation : « une petite laine pour la fraîcheur du


soir »), nous sautâmes par-dessus le portail et retrouvâmes le chemin abandonné pour devenir des héros. Il y avait de la lumière et on a pu courir pour rattraper nos compagnons. Lorsqu’on tomba sur les grilles du parc d’Ambohijatovo, on les longea jusqu’à apercevoir les autres au pied d’un arbre. On les rejoignit vite fait. Jo avait sorti sa guitare, ils étaient au dernier couplet « … And the shame was on the other side ; we can beat them forever and ever. Then we could be heroes just for one day ». Fara avait attrapé sa fille et de ses bras tendus la faisait tournoyer au-dessus d’elle. L’héroïsme me donnait le tournis. Je m’étendis par terre et fermai les yeux. Quand je les rouvris, on voyait des lueurs à travers les feuillages au-dessus de nous ; des lueurs mauves, roses, presque rouges, par endroits. On entendait des oiseaux pépier sans interruption. - Qu’est-ce qui se passe ? demandai-je, paniqué. - C’est l’aurore, Tonton ! Liana me tapota l’épaule et, achevant de me rassurer, ajouta : « le jour se lève ! » -------------------* Je me rappelle Debout sur le mur Les fusils tiraient au-dessus de nos têtes On s’embrassait comme si rien ne pouvait tomber ! Et la honte était sur les autres de l’autre côté Oui, nous pouvons les battre toujours et pour toujours Nous serons des héros juste pour une journée.


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Ces établissements acceptent

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034 20 343 47 • MONTPARNASSE (Bar Restaurant) : 020 22 217 16 • (La) MURAILLE DE CHINE : 020 22 230 13 • NIAOULY : 020 n NERONE : 020 22 231 18 22 627 65 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 o O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 • (L’) OASIS (HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • OLD N°7 : 032 72 200 07 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • ORIENT’HALLES : 032 05 105 10 • OUTCOOL : 033 12 12 624 • OZONE : 020 24 749 73 p (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (Le) PALLADIOS : 020 22 539 49 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412 44 • PAPRIKA : 034 80 756 54 • (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PILI PILI DOCK : 020 26 299 42 • PIMENT CAFÉ : 020 24 509 38 • PLANETE : 020 22 353 82 • POURQUOI PAS (Restaurant) : 032 02 548 04 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRESTO LOUNGE : 034 05 610 53 • PRESTO PIZZA (Antsahabe, Tana Water Front, Analamahitsy) : 034 19 610 49 • RAPHIA HOTEL Ambatonakanga : 020 22 253 r RADAMA HOTEL : 020 22 319 27 13 • RAPHIA HOTEL Isoraka : 020 22 339 31 • RATATOUILLE (Artisan Boulanger) : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La) RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA : 020 22 452 97 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25 • RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 • ROTISSERIE-GRILL : 032 11 222 07 • ROVA Hotel : 020 22 292 77 s (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • SAKAMANGA HOTEL : 020 22 358 09 • (Le) SALOON : 033 19 139 10 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SHALIMAR Antsahavola : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SPUMA GLACE : 034 07 179 63 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL Amparibe : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL Ankorondrano : 020 22 368 29 t (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA ARTS CAFE : 034 15 610 56 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60 • TIMGAD : 020 22 327 42 • TOKO TELO : 020 24 657 47 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TRANO BONGO HOTEL : 034 20 365 34 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 u URBAN CAFE : 033 11 258 66 v VAHINY HOTEL : 020 22 217 16 • VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 • VOHITRA PARADISA : 034 01 807 78 z ZEBU ORIGINAL BISTROT : 020 22 299 97 • ZENITH HOTEL : 020 22 290 05 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco

a ADAN : 034 26 381 83 • ALL SPORT Tana Water Front : 020 22 644 09 • ALLURE FASHION :



033 25 780 84 • AMBIANCE ET STYLE : 034 05 101 72 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ARABESQUE : 032 02 303 42 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51 • AT HOME : 020 22 446 38 • AUDACE LINGERIE : 032 70 710 44 • ANTIQUAIRES DE TANA (Tana Water Front et Behoririka) : 032 07 174 50 b BEBE A BORD : 034 07 281 72 • BESPOKE : 034 05 060 64 • BIJOUTERIE AMRATLAL : 020 22 263 03 • BIJOUTERIE MANOU Analakely : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU Antaninarenina : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • BRICO DECO : 020 22 308 35 • BYZANCE : 032 05 233 30 c CAFE COTON : 020 22 302 09 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • CARAMIEL : 033 11 364 09 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • CMH : 020 23 322 26 • COUP DE CŒUR : 032 89 461 45 • COURTS Ankorondrano : 020 22 550 25 • COURTS Tanjombato : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 • CRISTAL CADEAUX : 020 22 365 42 d DECI-DELA Ankorondrano : 032 05 00 274 • DECI-DELA Ivato : 032 11 00 277• DECIDELA Route Circulaire : 032 05 00 272 • DECI DELA Tana Water Front : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 01 083 67 • ELEKTRA : 034 45 520 75 e ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’)EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 • ETINCELLE : 034 08 430 72 • EVASION DECO : 033 18 607 97 f FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89 • FEMININE : 034 60 647 38 • FIFTH AVENUE : 034 05 031 15• FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FOSA SHOP Tana Water Front : 020 26 377 85 • FOSA SHOP Isoraka : 020 26 243 91 • FRAGILE (Ankorondrano et Smart Tanjombato) : 034 02 110 72 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28 g G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 h HAZOMANGA : 032 02 527 43 i IMAGE : 034 08 884 90 • IS’ART GALERIE : 033 25 148 71 • IVAHONA (Boutique) : 032 05 090 02 • IVAHONA (Maison) : 032 05 090 06 j JAVA : 032 59 987 82 • JINA CHAUSSURES SMART : 034 02 395 70 k KAPRICE Tana Water Front : 034 08 031 75 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KIVAH&CO : 032 05 874 35 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO Isoraka : 033 08 443 19 • KRISTEL BOUTIQUE : 032 40 457 15 • KRYS OPTIQUE Gare Soarano : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE Score Digue : 020 24 229 97 • KUDETA BOUTIQUE :

186

034 74 645 52 • KRYS OPTIQUE Zoom Ankorondrano : 020 22 318 38 l L’ADRESSE : 034 03 004 55 • LA CAVERNE : 034 01 109 82 • LA CITADINE : 032 05 509 48 • LA COUR CARREE : 032 05 090 06 LA ROMANCE : 033 15 536 85 • LA TOURISTA : 034 87 003 87 • LE 7EME CIEL : 034 84 642 56 • LE MONDE DE BEBE : 034 07 219 84 • LUMIN’ART : 020 22 431 34 m MADESIGN : 020 22 245 50 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAKATY (Magasin Mac) : 034 04 102 87 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44 • MALGADECOR : 020 23 691 98 • Mama Benz : 032 05 777 74 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • MEGASTORE by CLEMENTY : 020 22 204 26 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MOTOSTORE : 034 07 179 57 • MY SPACE : 020 26 381 83 • MY WORLD FASHION DESIGN : 034 11 605 54 n NEW BALANCE : 034 31 693 10 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 o OCEAN TEXTILE : 020 26 388 26 • OH PAS CHER : 034 93 219 42 • ON ABI : 020 22 558 59 • OUTSIZE : 020 24 532 33 p PAGE 2 : 034 16 751 84 • PAGE 2 SMART : 034 16 751 12 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • PRECIOUS : 034 01 170 39 • PRETTY WOMEN : 032 03 209 03 • PRO PNEU : 020 22 265 16 q QUE DU BONHEUR : 034 84 049 46 • QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 r REGAL SHOES : 020 24 773 52 • RIVES GAUCHE : 033 02 275 81 • ROSES ET BAOBAB : 032 40 615 60 • ROUGE DESIR : 033 25 780 84 s SAMSUNG (Analakely) : 020 22 295 53 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79 • SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • SHOP STYLE : 034 04 915 01 • SOBEK : 020 24 166 41 • SOPHIA BOUTIQUE : 034 12 869 95 • STOP MARKET : 034 36 818 00 • STORES & VOILES : 020 22 292 30 • STRASS : 034 97 464 00 t TANT POUR ELLE : 034 96 723 00 • TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 • TRENDY : 020 22 364 88 • SUCCES FOU : 032 44 054 35 v VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • VIVA DESIGN Ankorondrano : 020 22 364 88 w WHITE PALACE : 020 22 669 98 y YOU SACS & CHAUSSURES : 034 02 016 64 z ZAZAKELY : 034 04 245 82 Sports, Loisirs

a ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 b BLUELINE : 020 23 320 10 • (Le) CARLTON c CANALSAT : 020 22 394 73 FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 D DREAM’IN : 020



24 265 71 f FITNESS CLUB : 034 05 360 51• FORM + : 020 26 394 98 g GASY QUAD : 032 12 600 00 i INGA : 032 02 260 42 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 l LE CHAT’O : 034 23 033 33 • LE C.O.T. : 032 05 085 40 • LECTURES ET LOISIRS : 020 22 325 83 o OXYGEN FITNESS & SPA : 034 14 240 22 p PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61 s SALLE DE SPORT (Immeuble Aro Ampefiloha) : 020 26 296 27 • STUDIO 101 : 032 57 984 04 t TANA PAINT BALL : 032 28 798 24 • T-TOON : 034 40 612 50 Communications, agences

a AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 11 001 00 • AK…TV : 020 22 385 41 m MACADAM : 020 22 640 68 r RLI Radio : 020 22 290 16 S SERASERA MADAGASCAR : 034 29 223 00 t TEKNET GROUP : 020 22 313 59 Agences de voyage, Tourisme • AIR MADAGASCAR : 020 a AIR FRANCE : 020 23 230 23 22 222 22 • AIR MAURITIUS : 020 22 359 90 c CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 • CORSAIR : 020 22 633 36 d DILANN TOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 m MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 n NOOR VOYAGES : 034 05 020 90 o OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 s STA Aviation : 032 73 369 81 Salons de beauté, Parfumeries

a APHRODITE : 020 22 540 48 • AMAZONE CITY : 032 05 252 36 • AMAZONE SMART : 020 22 462 12 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTÉ : 020 22 642 69 • ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ATELIER DE HAUTE COIFFURE : 032 04 259 82 b BELLISSIMA (Esthétique & Coiffure) : 034 17 404 41 c CANELLE : 034 11 134 33 • CENTRE VANIALA : 020 22 538 82 • COCOONING : 034 36 327 27 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 e ESTETIKA : 020 22 201 27 f FELINE Ankadivato : 020 22 288 20 • FELINE BEAUTÉ Zoom : 020 22 364 94 • FLEURS de BEAUTÉ (Salon de beauté) : 020 24 354 97 • FLORIBIS : 032 05 819 33 g GRAINS de BEAUTÉ : 020 22 445 26 H HARMONY BEAUTY : 032 47 361 03 i INTERLUDE :



033 18 529 31 m MAJOREL : 020 22 253 29 p PASSION BEAUTÉ : 020 22 252 39 • PELE MECHE COIFFURE : 034 17 268 59 • PROGDIS : 020 23 256 10 r RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 s SILHOUETTE : 020 22 544 14 • SOFITRANS : 020 22 223 30 t TARA’S COIFFURE : 032 05 438 51 Y YVES ROCHER : 020 22 475 20 Santé

a ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 c CTB : 032 78 488 42 • CTB AMBOHIMANARINA : 020 22 450 61 o OPHAM : 034 74 644 23 p PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50 • PHARMACIE METROPOLE : 020 22 200 25 • VETCARE : 020 26 409 55 • VET CLINIC : 020 22 415 45 Entreprises, Institutions

a ABC CONSTRUCTION : 020 22 423 49 • ALLIANZ : 020 22 579 00 • ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 • ASSOCIATION ITALIENNE A M/CAR : 020 26 228 00 • ATW : 020 22 610 42 • AURLAC : 033 37 043 36 b BHL MADAGASCAR : 020 22 208 07 • BRASSERIE STAR : 020 22 277 11 • BRUGASSUR : 020 22 228 62 C CANDY EVENT : 034 05 355 51 d DHL : 020 22 428 39 • DIRICKX : 020 22 446 60 e EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 f FILATEX : 020 22 222 31 g GROUPE SMTP : 020 22 442 20 h HENRI FRAISE FILS & CIE : 020 22 227 21 • HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 i ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • IFM (ex-CCAC) : 020 22 213 75 • ISCAM : 020 22 224 88 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 j JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 L LFL FOOD MADAGASCAR : 020 24 265 75 m MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MICROMANIA : 020 22 558 60 s SARL REGENCY (Passeport Vip) : 034 64 937 00 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SOREDIM : 020 22 239 27 t TAG IP : 020 22 524 54 • TECHNIBAT : 032 07 223 76 u UCODIS : 020 22 210 13 • UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 v VIMA : 020 22 330 93 X X CHANGE : 020 30 889 99 Concessionnaires

c CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42

• CT MOTORS : 020 23



320 52 i INFINITY : 034 14 000 19 m MADAUTO : 020 23 254 54 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MOTOSTORE : 020 22 600 00 O OCEAN TRADE : 020 23 303 03 s SICAM : 020 22 229 61 • SODIREX : 020 22 274 29 t TRACES (Motos) : 032 05 340 49 Photos

d DMT PHOTO Score Digue : 032 02 046 32 • DMT PHOTO Antaninarenina : 020 22 622 19 • DMT PHOTO Analakely : 020 22 611 00 • DMT PHOTO Ankorondrano : 032 62 796 36 • KODAK : 032 62 796 36 Immobiliers

a ASSIST IMMOBILIER : 020 22 422 90 f FIRST IMMO : 020 22 368 68 g GUY HOQUET : 032 07 173 17 i IMMO Conseil : 020 22 622 22 P PROMO-TANA : 020 22 617 50 r ROKA IMMO : 032 07 848 02 Service rapide

m MALAKY : 032 45 383 32 Paysagiste

p PARADISE GARDENS / PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45 Matériels informatiques

A APPLE STORE : 034 14 311 91 p POLYGONE : 020 22 306 20 • PREMIUM INFORMATIQUE : 032 05 115 00 S SHARP STORE : 020 22 422 94 t TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12 ANTSIRABE Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

a AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 • AUBERGE JENNY : 020 44 990 22 b BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 • BOULANGERIE MIRANA : 020 481 20 c CHEZ DOM : 033 11 954 29 • CHEZ SEN : 034 64 603 39 • COULEUR CAFE : 032 02 200 65 • COYOTE CAFE : 020 44 484 54 • CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 F FLOWER PALACE HOTEL : 034 14 870 01 h HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL DES THERMES :



020 44 487 61 • HOTEL HASINA : 020 44 485 56 • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RESTAURANT DIAMANT : 020 44 488 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 L L’ARCHE : 032 02 479 25 • LA VILLA HR : 033 13 801 47 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 • LE CENT DIX : 034 98 906 00 • LE RETRO PUB : 034 07 937 77 • LE ROYALE PALACE : 020 44 490 40 • LE VENISE : 020 44 938 70 r RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 s SARABANDA RISTORANTE : 034 11 900 27

c CLEMENTY : 020 62 243 04 Sports, Loisirs

c CANALSAT : 032 02 417 47

D DREAM’IN : 034 11 086 02

Agences de voyage, Tourisme :

l LA RUCHE DES AVENTURIERS : 020 62 247 79 • SKY SERVICES MADAGASCAR : 032 05 217 40 Entreprises, Institutions

Sports, Loisirs

c CANALSAT : 032 05 276 46 D DREAM’IN : 034 11 086 00 g GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87 Entreprises, Institutions

m MICROCRED : 032 05 367 01 MAHAJANGA (MAJUNGA) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

a AMBIANCE TROPIK ET GOURMANDE : 033 11 735 73 • ANTSANITIA RESORT : 020 62 911 00 b BADAMIER : 020 62 240 65 • BAR BACCHUS BARBAKUS : 020 62 237 85 • BLUES’ ROCK CAFE : 032 04 680 89 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 c CAPRICE : 020 62 244 48 • COCO LODGE : 020 62 230 23 E ECO LODGE ANKARAFANTSIKA : 034 07 560 59 e (L’) EXOTIC : 032 85 392 97 • EXPRESSO : 032 21 131 22 f FISHING HOTEL : 032 04 682 20 • FISHING RESTAURANT : 032 21 131 22 h HOTEL RESTAURANT DE LA PLAGE : 020 62 226 94 k KARIBU LODGE : 033 11 497 51 l LA CORNICHE RESTAURANT : 034 38 162 54 • LA PASSERELLE : 032 40 053 70 • LA ROTONDE : 032 45 305 95 • LAKANA MANGA : 034 93 634 13 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE GUEST : 032 76 193 79 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 • LOOCK NESS : 032 71 391 58 m MARCO PIZZA : 032 11 110 32 p PAPY RALEUR : 032 07 939 15 • PICCOLA CORTE : 020 62 021 94 • (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 q QUAI OUEST : 020 62 233 00 s SAN ANTONIO : 032 05 244 03 • SHAKIRA : 033 71 365 39 • (LE) SUD : 032 40 656 26 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 t TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 v VIEUX BAOBAB : 020 62 220 35 Z ZAHAMOTEL : 020 62 919 28

194

Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco

a ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52 O ORTB : 020 62 931 88 Photos

d DMT PHOTO : 020 62 245 39 TOAMASINA (TAMATAVE) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

a ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 61 • BLUE MOON : 032 b (Le) BATEAU IVRE : 020 53 302 94 52 199 74 • (Le) BORAHA VILLAGE (Sainte Marie) : 020 57 912 18 c CHEZ LUIGI : 020 53 345 80 • CHEZ RASOA : 032 85 177 20 • COM CHEZ SOIS : 020 53 345 80 d DARAFIFY : 034 60 468 82 h HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 • HOTEL FLEURI : 032 25 498 72 • HOTEL H1 : 033 28 358 33 j JAVA HOTEL : 020 53 316 26 l L’AFFICHE : 020 53 315 45 • LA PIROGUE : 033 05 917 17 • LE DOMAINE DES BOUGAINVILLIERS (Mahambo) : 032 04 011 96 • LE METIS : 032 86 379 55 • LE TII’WAI : 034 02 123 10 • LONGO HOTEL : 020 53 339 54 • M&K HOTEL : M MIRAY HOTEL : 034 10 500 60 034 17 156 80 n (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 o (L’) OCEAN 501 : 032 64 147 43 P PALAIS DES ILES : 020 53 314 33 • PANDORA : 032 46 087 36 • (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 q QUEEN’S : 032 61 486 20 r (La) RECREA : 032 04 610 71 s SNACK-COULEUR CAFÉ : 032 56 298 36 • SOUTH EAST : 032 50 261 86 • SUNNY HOTEL : 020 53 336 11 t (La) TERRASSE : 034 45 016 03 v (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 • (Le) VIP : 034 85 794 04 x XL BAR : 034 07 043 09



Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco

a ANTIDOTE : 032 11 692 27 c CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 46 • CLEMENTY : 020 53 309 90 E ENZO SHOP : 033 09 409 84 m MADA DUTY FREE : 034 07 188 97 • MY EPICERIE : 034 79 282 54 n NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 t TNT : 034 39 025 54 Sports, Loisirs

c CANALSAT : 032 05 276 02 E EAST ACADEMY : 034 02 335 86

D DREAM’IN : 034 11 086 01

Salons de beauté, Parfumeries

e ESPACE BEAUTÉ : 033 05 252 33 l LA PARFUMERIE : 032 05 252 33 s SWEETIE’S BEAUTY : 032 04 900 42 v VITA BEAUTÉ : 034 87 439 59 Librairies

l LIBRAIRIE FAKRA : 020 53 321 30 TOLIARY (TULEAR)

PLAGE (Ambolimalaika) : 032 04 362 76 • HOTEL LA MANGROVE (Ankilibe) : 020 94 936 26 • HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 • HOTEL MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • HOTEL RESTAURANT LA MIRA (Madio Rano) : 032 02 621 44 • HOTEL SAFARI VEZO (Anakao) : 020 94 919 30 • HOTEL SOLIDAIRE : 034 02 666 60 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21 i IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 j JARDIN DU ROY / RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 k KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 l • LA BERNIQUE : 020 94 449 87 • LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 • LA MAISON : 032 07 727 47 • LE JARDIN DE BERAVY : 032 40 397 19 m MANGILY HOTEL : 032 02 554 28 n (LE) NAUTILUS : 020 94 418 74 p (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 02 r (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 s SAÏFEE HOTEL : 032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL : 020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 t TAM TAM CAFE : 032 02 524 48 • (LA) TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 v VICTORY HOTEL :020 94 440 64 • (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36

Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco

a ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 • ATLANTIS : 020 94 700 42 b (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • BELLE VUE

Sports, Loisirs

HOTEL (Ambolimalaika) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BŒUF : 032 82 614 68 c CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • (Le) CORTO MALTESE : 032 02 643 23 d DUNES IFATY : 020 94 914 80 e (L’) ESCAPADE : 020 94 411 82 • (L’) ETOILE DE MER : 020 94 428 07 h HOTEL DE LA

c CLEMENTY : 020 94 411 91 t TOP GSM : 034 23 118 29 c CANALSAT : 032 07 220 46 Agences de voyage, Tourisme

m MAD SUD VOYAGE : 020 94 423 20



Concessionnaires

ANTSIRANANA (DIEGO SUAREZ)

s SICAM : 032 07 421 21

Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

a ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 c COCO PIZZA : 032 45 678 21 d DIEGO SUN CITY : 032 62 492 71 • (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 • DOUX DELICES : 032 60 631 55 g (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 h HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 244 22 • HOTEL KARTIFFA : 032 55 978 44 • HOTEL KIKOO : 032 37 954 89 • HOTEL MANGUIER : 032 55 978 44 • PLAZA : 032 04 052 40 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 i IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 l LA BELLE AVENTURE HOTEL : 032 44 153 83 • LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA CASE EN FALAFY : 032 02 674 33 • LA GOURMANDISE : 032 41 644 42 • LA NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • La terrasse du voyageur : 020 82 240 63 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE 5 TROP PRES : 032 49 162 64 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LE SUAREZ : 032 07 416 17 • LE TSARA BE VAOVAO : 032 04 940 97 • LIBERTALIA : 032 04 619 87 • LIBERTALIA : 032 04 619 87 m MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MEXI COCO : 020 82 218 51 r RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 002 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 t TONGA SOA : 032 02 288 20 v VOKY BE : 032 04 012 01 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco

Sports, Loisirs

c CANALSAT : 032 04 122 96 Salons de beauté, Parfumeries

d DIEGO ESTHETIQUE : 032 40 485 42 Entreprises, Institutions

198

d DMT PHOTO : 020 82 232 08 FARADOFAY (FORT-DAUPHIN) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

a AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 c CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 g GINA VILLAGE : 033 21 326 21 k KALETA HOTEL : 020 92 212 87 l LE FILAO : 032 43 288 58 • LE PORT HOTEL : 034 11 00 188 m MAXI PIZZA : 032 55 671 49 r RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 s SAFARI LAKA : 033 24 453 26 46 t TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35 Sports, Loisirs

c CANALSAT : 032 07 220 24 Agences de voyage, Tourisme

a AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80

b BLACK WEAR : 032 04 607 90 • BOUTIQUE BLEUE NUIT : 033 09 552 63 • BOUTIQUE INO VAOVAO : 032 02 228 38 c CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 25 341 92 • CHEZ BADROUDINE : 020 82 223 00 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 l LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85 m MADA DUTY FREE: 034 07 189 55 • MAKI BOUTIQUE : 032 82 917 76

m MICROCRED : 032 05 366 92 82 889 99

Photos

X X-CHANGE : 020

Concessionnaires

s SICAM : 032 05 221 59 FIANARANTSOA Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

e ECOLODGE CAMP CATTA : 020 75 923 58 • ESPACE RELAX (Restaurant) : 034 17 135 64 h HOTEL COTSOYANNIS : 020 75 514 72 • HOTEL SORATEL : 020 75 516 66 l L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LAC HOTEL : 020 75 959 06 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LES BOUGAINVILLIERS (HOTEL D’AMBALAVAO) : 034 18 469 21 • LE TROPIK HOTEL (HOTEL D’AMBALAVAO) : 033 02 012 91 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LE ZOMATEL : 020 75 507 97 r RESTAURANT CHEZ DOM : 034 01 975 78 t TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06



MENTIONS LÉGALES Directeur de la publication : Michaël Landriu / mic@nocomment.mg - Directrice adjointe : Natacha Rakotoarivelo - Rédacteur en chef : Alain Eid / redaction@ nocomment.mg - Assistante de direction : Ny Holy Nandrianina - Journalistes permanents : Aina Zo Raberanto, Joro Andrianasolo, Solofo Ranaivo Ont participé à ce numéro : Mamy Nohatrarivo, Richard Bohan, Julien Catalan, Christian Berthelot, Pierre Maury, Henintsoa Mampionona, Shakila Badouraly, Jean-Louis Floch, Rijasolo, Eric Castieau, Hans Rajaonera Directeur d’édition : Alexis Villain / edition@nocomment.mg Directrice commerciale : Valencia Raharinaivo - Marketing : Manou Andry - Régie publicitaire : 034 05 242 42 / 034 07 141 41 / pub3@nocomment.mg - Photos cahiers de nuit : Anja Andriantiana, Léonce Rakotoarisoa, Driq Rafalia- Photos jour : Andriamparany Ranaivozanany, Andry Randrianary - Coordination rubrique mode : Ainah Matisse Conception graphique : Stève Ramiaramanantsoa - Créa pub : Vizecho Media Responsable diffusion : Ranaivoarison Tsiferana, Rosa Ravoniarivelo (Mahajanga), Rose (Toliara), Meddy Men (Fianarantsoa), Enzo MacKenzi (Toamasina), Zigzag (Nosy Be), Talinjoo Hôtel (Fort-Dauphin), Jacky Gabilleau (Diego), Rakoto (Antsirabe), Pierre Wennert (Morondava), Makboul (Sainte Marie) - Back office : Mbola Tantely - Responsable régions : Valencia Raharinaivo - Diffusion : Traces (Jean Claude, Arthur, Sitraka). Imprimé par MYE. Retrouvez-nous sur facebook Prochain numéro : Novembre 2013 - DLI n° 2013/04/003 - ISSN en cours Tirage : 26 000 exemplaires distribué gratuitement par l’éditeur. no comment® est un concept et une marque déposés auprès de l’OMAPI depuis le 9 août 2010 sous le n° 111 32. no comment® est recyclé par Papmad. no comment® éditions n’est pas responsable des erreurs qui peuvent se glisser dans la diffusion des informations des différents calendriers. Nous vous invitons cependant à vérifier les informations transmises et à nous faire part de toute erreur ou omission éventuelle afin qu’un correctif puisse rapidement être apporté. Il est à noter que no comment® éditions se réserve le droit de ne pas publier l’information transmise si elle ne convient pas à son mandat ou si l’espace est insuffisant - La reproduction partielle ou intégrale des textes, illustrations, photographies, montages et publicités est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur. Les photos ne sont pas contractuelles. Les manuscrits, documents, photos, dessins reçus par la rédaction ne sont pas retournés. L’éditeur n’est pas responsable des offres et promotions publicitaires qui n’engagent que les annonceurs. Les articles sont publiés sous la seule responsabilité de leurs auteurs.

Sports, Loisirs

c CANALSAT : 032 07 220 21 HELL-VILLE (NOSY BE) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

b BAOBAB CAFÉ : 032 49 163 01 • BELLE VUE : 020 86 613 84 c CAFE DEL MAR : 034 46 753 22 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ TATIE CHRIS : 032 04 212 36 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 d DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 E EDEN LODGE : 032 55 044 68 H HEURE BLEUE : 032 02 203 61 • Hotel Arc en ciel : 032 02 265 30 I INDIA PALACE : 034 21 354 60 l L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • le golf : 032 28 754 39 • LE MANAVA : 032 43 405 60 • LIBERTALIA : 032 69 783 91 n NANDIPO : 032 04 482 32 • NATURE SAUVAGE : 032 04 802 80 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 o OASIS : 032 07 199 95 r RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 s SAFARI BAR RESTAU : 032 80 354 49 • SARIMANOK : 032 05 909 09 • SAWADEE BAR : 032 24 645 21 t TATIE CHRIS : 032 40 527 45 • TAXI BE : 032 59 187 86 v VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco

g GALERIE COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 l LE TAMARIN : 032 04 944 20 m Mada duty free : 034 07 189 55 • MAKI : 032 04 014 76 Sports, Loisirs

c CANALSAT : 032 07 220 33 032 04 802 80

• ULYSSE EXPLORER :

Agences de voyage, Tourisme

o ORTNB : 032 04 163 78 MANANJARY Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

Boutiques, entreprises, artisans, artistes… Toutes les coordonnées sur

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h HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22


Sports, Loisirs

c CANALSAT : 032 05 276 14 MORONDAVA Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

b BAOBAB CAFÉ : 020 95 520 12 c CHEZ MAGGIE : 020 95 523 47 • COULEUR CAFÉ : 032 43 666 54 h HOTEL TRECICOGNE : 020 95 924 25 l LA CAPANINA : 032 04 670 90 • LE PALISSANDRE COTE OUEST : 020 95 520 22 • LE RENALA SABLE D’OR : 032 04 976 88 m MADA BAR : 032 04 703 99 Agences de voyage, Tourisme

o OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 032 40 766 82 Entreprises, Institutions

a ALLIANCE FRANCAISE : 032 05 119 72 SAINTE MARIE Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

a ANALATSARA : 034 29 969 99 B BABOO VILLAGE : 020 57 905 63 • (Le) BORAHA VILLAGE : 020 57 912 18 C CHOCO PAIN : 020 57 909 09 H HOTEL LA CRIQUE : 034 03 117 25 • HOTEL LE RAVORAHA : 032 40 513 90 I IDYLLE BEACH : 032 48 684 81 J JARDINS D’EDEN : 034 09 265 76

L LAKANA HOTEL : 032 07 090 22 • LIBERTALIA : 034 18 997 27 • L’air bleu : 032 71 386 55 M MANINGORY : 032 07 090 05 • MASOANDRO LODGE : 020 57 910 43 • MIRANA PLAGE : 032 51 896 66 P PARADISE : 032 82 223 58 • PRINCESSE BORA : 032 07 090 48 S SOANAMBO HOTEL : 032 43 150 58 V VANIVOLA HOTEL : 020 57 357 67 • VOHILAVA et LA VARANGUE : 020 57 900 16 Entreprises, Institutions

a ADEMA : 034 05 401 44 • ALLIANCE FRANCAISE : 032 05 119 66 M MAK ENGINES : 020 57 913 71 ALLIANCE FRANÇAISE Antananarivo : 020 22 211 07 • Antsirabe 020 44 482 49 • Antsiranana : 020 82 210 31 • Ambanja : 032 77 464 30 • Ambilobe : 032 50 438 75 • Ambovombe : 032 73 441 13 • Andapa : 032 02 729 03 • Antsalova : 020 65 620 11 • Antsohihy : 032 04 872 10 • Ambositra : 020 47 713 52 • Ambatondrazaka : 020 54 814 83 • Antalaha : 032 76 547 84 • Fandriana : 032 45 911 58 • Farafangana : 032 40 984 12 • Fianarantsoa : 020 75 515 71 • Manakara : 020 72 216 62 • Moramanga : 020 56 908 65 • Maintirano : 034 12 218 68 • Mananjary : 034 38 257 85 • Morombe : 032 40 151 98 • Nosy-Be : 020 86 613 45 • Sambava : 032 05 119 16 • Sainte-Marie : 032 05 119 66 • Tsiroanomandidy : 03314 702 89 • Tolagnaro : 020 92 902 99 • Toamasina : 020 53 334 94 • Tuléar : 020 94 413 92


Animateur de la matinale « Morning D » et de « Pause Ciné » sur Dream’in, il est aussi concepteur d’événements et d’émissions, comme « Lol » qui reprend le principe de la caméra cachée. Entre deux tournages, Teg (Yves Randriarimalala à l’état civil) nous parle de ses bons plans à Tana et ailleurs.

En

ville   avec

Teg

202

Ta table préférée ? Le Presto Lounge à La City et le Tandem à Ampasanimalo, le proprio est un ami. Comme je suis assez discret sur ma vie privée, j’évite les lieux surpeuplés et ces deux endroits-là sont justement des coins tranquilles comme je les aime… Pour vider un verre ? Le Kudéta Urban Club à Anosy et le Chill Out Café à Ambondrona. Je connais les DJ du Kudéta et au Chill Out, Toky et toute la bande sont des amis de longue date. Un coin pour t’évader ? Quand j’ai vraiment besoin de prendre de la distance, de réfléchir, il faut absolument que je sorte de Tana. Je suis né et j’ai grandi à Mahajanga, donc quand j’en éprouve le besoin, je fais un petit retour aux sources. C’est comme revenir à zéro, revisiter mon enfance, penser à ma vie passée, oublier tout ce qui ne va pas ici. Ton loisir le plus constant ? Les sports de glisse : roller, skate... Je n’ai plus trop le temps aujourd’hui, mais avant j’en

Downtown faisais partout où on pouvait faire du ride, à Analakely, Mahamasina. Je suis aussi un passionné de photo depuis 2005, j’ai même un petit studio aménagé à la maison. Je fais aussi un peu de vidéo. L’événement artistique qui t’a le plus marqué ces derniers mois ? Le premier anniversaire de Dream’in, on l’a fêté le 14 juillet au Palais des sports de Mahamasina. Je suis de ceux qui ont bossé dessus, qui ont contribué à l’ouverture de la chaîne, et l’événement a fait guichets fermés. Ca m’a beaucoup touché de voir que les gens apprécient ce que l’on fait. Ton actualité ? Parallèlement à Dream’in, je suis le cogérant de Stigmate Photography avec Tony Andrianjafitsara. Nous sommes en train de tout mettre en place pour présenter quelque chose de réfléchi, pas juste grossir les rangs des photographes malgaches. Je travaille aussi sur une nouvelle marque de vêtements : G (pour génial) dont je serai l’un des ambassadeurs, la marque appartenant à un ami. Sinon on continue à tourner dans toutes les villes qui reçoivent Dream’in et à mettre en place les fans clubs Dream’in Teen. Recueillis par Joro Andrianasolo




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