Pick Karl Marx (6 723 m)

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TOPO PIC KARL MARX PAR GLACIER NORD – ARRETE OUEST

PAR BLACHE JEROME ET NEY NICOLAS

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LE TADJIKISTAN Ascension dans les Pamirs

Pic Karl MARX, Glacier Nord - arête Ouest. Un sommet inédit, à défaut d’être vierge. Une ascension abordable, sous le regard de deux grandes faces nord.

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SOMMAIRE

I. GENERALITES

p. 4 à 10

A/ Présentation pays et population

p. 5 à 7

B/ Itinéraire

p. 9

Avertissement

p.10

II. ASCENSION

p.11 à 17

A/ Bartchid (3400 m) - Camp de base (4000 m)

p.11

B/ Camp de base - Camp 1 (4 700 m)

p.12

C/ Camp 1 – Camp 2 (5 300 m)

p.14

D/ Camp 2 – Sommet (6 723 m)

p.15

E/ Descente

p.16

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I.GENERALITES

1. Carte Asie-Centrale

2. Carte Tadjikistan

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Le Tadjikistan, officiellement « République du Tadjikistan » (Jumhurii Tojikiston), est un état d’Asie centrale membre de la Communauté des États Indépendants (CEI). Le Tadjikistan est délimité au nord par l’Ouzbékistan et le Kirghizstan, à l’est par la Chine, au sud par l’Afghanistan et à l’ouest par l’Ouzbékistan. Superficie : 143 100 km². Capitale : DOUCHANBÉ Population : 6 015 000 habitants Langue : tadjik (farsi) et russe Monnaie : le somoni (au taux officiel 1 somoni = 2,8 $ US en avril 2002)

A/ Présentation pays et population (voir carte 1) Les Tadjiks sont les descendants directs des peuplades iraniennes dont la présence continue en Asie centrale et dans le nord de l’Afghanistan est attestée depuis le milieu du premier millénaire. Les ancêtres des Tadjiks constituaient l’essentiel de l’ancienne population de Kharezm et du royaume de Bactriane, qui faisaient partie de la Transoxiane. Ces populations furent intégrées aux différents grands empires comme l’empire Parthe ou celui d’Alexandre le Grand.

Groupe de jeunes tajiks – Ney N. – 2007

Fille aux yeux de velours – Blache J. – 2007

La Transoxiane faisait partie elle-même de la Sogdiane, cette contrée était située entre les deux fleuves Iaxarte (le Syr-Daria) et Oxus (l’Amou-Daria). Cette région fit également partie intégrante des empires de Gengis Khan et de Tamerlan. Jusqu’à la première moitié du 18ème siècle, les Tadjiks firent partie de l’émirat de Boukhara jusqu’à ce que les Afghans fissent la conquête des terres situées au sud et au sud-ouest de l’Amou-daria et des populations tadjikes qui y vivaient.

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Cela incluait la ville actuelle de Balkh (l’ancienne Bactriane), un ancien centre culturel tadjik. La conquête russe dans les années 1860 et 1870 fit de l’émirat de Boukhara un protectorat russe alors que les populations des vallées de la Zeravchan et de Fergana passaient sous administration impériale. En décembre 1929, le Tadjikistan devient officiellement une république fédérée de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS). La désintégration de l’Union soviétique en 1991 emmena les politiques locaux à déclarer l’indépendance du pays. Le territoire du Tadjikistan est presque entièrement recouvert de montagnes, qui occupent 93% de la superficie totale (voir carte 3). Plus de la moitié du pays se trouve au-dessus de 3 000 mètres d’altitude, dont la majorité est constituée par les hauts plateaux du Pamir au sud-est du pays. Les zones plus basses, autour de 300 m, sont limitées à la vallée de Fergana (vallée du Syr-Daria) à l’extrême nord du pays, et aux rives des affluents de l’Amou-Daria dans le sud-ouest de la république. Le plateau d’altitude du Pamir fait partie du système montagneux Pamir-Alaï, en Asie centrale. La chaîne Transalaï fait également partie du système ainsi que la er

chaîne Pierre-I et la chaîne Akademii Nauk. Le Pamir a une altitude moyenne d'environ 4 000 m. Ses pics les plus élevés sont le pic Ismail Somoni (l’ancien pic du Communisme) (7 495 m) et le pic Lénine (7 134 m). C’est une région désolée et habitée par des nomades qui l'appellent le «Toit du monde». Le Pamir est un trait d'union entre les chaînes du Tien Shan (en Chine), du Kunlun, du Karakorum et de l’Hindu Kush afghan. Ces montagnes de type alpin constituent de véritables barrières au développement humain, le Pamir est très peu peuplé, les grandes agglomérations se retrouvant seulement dans l’ouest où les altitudes sont nettement plus basses.

Maison pamiri – Ney N. – 2007

Maison pamiri – Ney N. – 2007

Les villes et les villages se sont bâtis le long des vallées car elles demeurent encore aujourd’hui les seuls axes de pénétrations praticables. Ces montagnes sont le -6-


domaine des pâtures alpines, des lacs et des glaciers. Initiés par cette kyrielle de lacs et glaciers, les fleuves principaux du Tadjikistan sont : - le Syr-Daria, qui traverse la vallée de Fergana ; - le Zeravchan, situé au Nord-Ouest, issus de la chaîne du même nom, il alimente Samarkand et Boukhara au Turkménistan avant de se perdre dans la dépression Touranienne ; - l'Amou-Daria qui, avec ses principaux affluents, le Kofarnihon, le Vakhch et le Panj (ou Pandj), s'écoule sur plus des trois quarts de cette république.

Fleuve « Oxus » ou Amou-Daria et ici Pandj, vue du ciel – Ney N. – 2007

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3.Tadjikistan Carte des reliefs

4. Carte itinĂŠraire

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5. Carte itinéraire Khorog - Bartchid

B/ Itinéraire (voir carte 4 et 5) : A partir de Douchanbe, le meilleur moyen pour rejoindre rapidement, Khorogh, la grande ville la plus proche du sommet reste l'avion. A défaut, le voyage peut se faire en véhicule par la Pamir Higway. Le prix dépend du véhicule : cher pour un 4x4 ; abordable pour une marschroutka., il faut rejoindre la capitale de la province du Gorno-Badakhchan, Khorog, par la route. (De Khorogh, il faut ensuite rejoindre Bartchid, le dernier village, pour y commencer l'approche). Dès lors que vous aurez atteint cette ville, vous suivrez la vallée de la Shakhdara du chef lieu du district, de Khostqala. Vous traverserez de nombreux villages, dont Khostqala, Vrang jusqu’au dernier Bartchid. Après ce dernier village vous devrez quitter la route et vous irez directement au contact de la population pour louer les services de bêtes de bât. Ainsi vous serez au contact intime des habitants et vous commencerez à rejoindre l’itinéraire d’ascension.

Village de Bartchid – Ney N. – 2007

Maison pamiri – Ney N. – 2007

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Avertissement : L’itinéraire donné est celui emprunté par le nord du sommet. Un itinéraire est certainement envisageable par le sud du sommet (vallée du Wakhan). Il est même conseillé d’un point de vue technique car de l’arête nous avons pu constater que le glacier était beaucoup plus praticable. D’autre part pour des raisons administratives, on ne peut exclure d’être bloqué par les autorités locales (particulièrement tatillonnes). Nous avons pu passer, moyennant un bakchich, mais un occidental aurait été interdit d’accès au district à l’été 2006 ; administrativement parlant, cette option reste hasardeuse. La meilleure solution si on veut éviter toute incertitude reste de s’adresser à une agence.

Le sommet est très peu parcouru et la solitude dans ces hauts lieux est grande.

Vue des pics Friedrich ENGELS (6 507 m) à gauche et Karl MARX (6 723 m) à droite – Ney N. - 2007

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II. ASCENSION

A/ Bartchid (3400 m) - Camp de base (4000 m) : Depuis le village de Bartchid, remonter la rivière glaciaire venant du Sud et rejoindre une vallée venant de la gauche en restant rive gauche ; le Pic Engels devient alors visible après sept à huit kilomètres. Traverser la rivière là où elle apparaît la plus large car cela peut être délicat plus haut. Ensuite suivre un chemin plus ou moins tracé qui rejoint des zones de pelouses alpines avec de gros blocs pour établir le camp de base. De l’autre côté de la berge, il est possible alors de voir une grossière cabane de berger. Attention après présence de marécages...

6. Carte itinéraire Bartchid – Camp base

Pick Friedrich ENGELS (6 507 m) – Ney N. – 2007

Vue panoramique du Camp de base (4000m) – Ney N. – 2007

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B/ Camp de base - Camp 1 (4 700 m) : Suivre la rive droite jusqu’aux moraines du glacier. Prendre pied sur le glacier et le suivre en obliquant après 500 mètres vers la droite, en direction de la grande pente de glace située à l’extrémité de la face nord du Marx. S’installer à bonne distance des premières pentes (chutes de pierres et de séracs).

(1) Camp de base (4000m) – Ney N. – 2007

(2) Départ pour le glacier – Ney N. – 2007

(3) Sur les moraines du glacier – Blache J. – 2007

(4) Sur le glacier – Blache J. – 2007

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Topo de type photographique 1 : Camp Base Camp 1 – Ney N. – 2007

Topo de type photographique 2 : Camp 1 Sommet – Ney N. – 2007

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C/ Camp 1 – Camp 2 (5 300 m) : Du camp 1 remonter les éboulis en direction de la langue de glace évidente audessus. Partir franchement sur la droite. Première longueur en glace à 60° (III). Replat sur le dessus permettant d’installer un relais confortable à plat. Deux autres longueurs en glace (50° à 60° selon les passages). Arrivée ensuite dans une partie peu raide mais crevassée rejoindre un plateau et installer le camp 2 dans des éboulis visibles sur le dessus.

(5) Camp1 (4700m) – Ney N. – 2007

(6) Langue de glace – Ney N. – 2007

Vue Engels depuis langue de glace

(7) Camp 2 (5300m) – Ney N. – 2007

-- Ney N. – 2007

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D/ Camp 2 – Sommet (6 723 m) : Du camp 2 rejoindre une pente de glace comportant de nombreuses crevasses et séracs, exposée plein nord, face au camp 2. De cette pente rejoindre facilement un grand plateau (6000 m) situé au pied de l’arête ouest du Marx. Gagner l’arête par un couloir bien visible (50°). Suivre ensuite l’arête en direction du sommet (40° max). Arrivé sous la cime, contourner par le nord le promontoire rocheux du sommet.

Repos au camp 2 – Ney N. – 2007

(8) Pente de glace – Ney N. – 2007

(9) Vue panoramique sur l’Hindu-Kush depuis antécime du Marx – Ney N. – 2007

(10) Sommet du Pick Karl Marx (6 723 m) – Blache J. – 2007

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E/ Descente : Suivre l’itinéraire pris à la montée – Trois rappels sur abalakovs nécessaires dans la partie glaciaire raide entre le camp 1 et le camp 2 ; le reste se désescalade.

Abalakov – Ney N. – 2007

Rappel sur abalakov – Blache J. – 2007

Avalanche au dessus camp 1 – Ney N. – 2007

Table de glace – Blache J. – 2007

Vue des pics Friedrich ENGELS (6 507 m) à gauche et Karl MARX (6 723 m) à droite – Ney N. – 2007

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L’équipe des Marxbrother’s avec Blache Jérôme, Charlandie Olivier et Ney Nicolas – 2007

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« Pic Karl MARX 7 000 m » Un nom perdu dans la carte d’un récit de voyage de la fin des années quarante en Haute-Asie ; l’envie de vivre les charmes d’une expédition légère ; l’appel de l’Orient . « Notre arrivée matinale ce lundi 5 août à l’aéroport de Douchanbe (mot qui

signifie « lundi » en persan) la capitale du Tadjikistan fût à l’image du pays : dépaysante. Les douaniers nous embêtèrent beaucoup moins que je ne le craignais ; c’est à peine s’ils nous firent ouvrir un sac parce qu’ils avaient pris un de nos appareils photos pour un émetteur radio. C’est donc vrai, le pays est en train de s’ouvrir… Le Tadjikistan fait partie de ce que l’on a longtemps appelé le Turkestan russe, qui comprenait également les autres républiques soviétiques d’Asie centrale : Kirghizistan, Ouzbékistan, Kazakhstan et Turkménistan. C’est un pays à part parmi eux déjà parce que les Tadjiks utilisent une langue proche du persan alors que les autres peuplades de cette partie de l’Asie anciennement comprise dans l’URSS parlent des langues de type turc. Oui, un pays vraiment à part... Mais pour moi il n’y avait pas de méprise : le contact fut magique ; le charme opéra tout de suite. Des gens, des paysages et des couleurs nouvelles, une atmosphère dont j’avais longtemps rêvé. J’étais en Orient … » Blache J.

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