BIGBOOK FALL 2014

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Cédric Dumont

L’HOMME QUI VOLAIT DE SES

PROPRES AILES

N

é sportif, celui-ci a quasiment tout pratiqué, du ski au surf, en passant par la chute libre et le skateboard. Insatiable, il est constamment à la recherche de nouveaux défis, tous plus fous les uns que les autres, mais idéalement en contact direct avec la nature. La révélation survient durant une édition de La nuit de la glisse, au Passage 44, au milieu des années 80. Skieurs, snowboarders, surfeurs et skateboarders s’y retrouvent afin de découvrir les dernières évolutions touchant ces sports de l’extrême. C’est là que, pour la première fois, le jeune Cédric rencontre les précurseurs du base jump: « Là je me suis dit, un jour je ferai ça aussi! » Et effectivement, de fil en aiguille, après la chute libre classique, il a la possibilité de tenter l’expérience du base jump, puis du wingsuit fly. Nous sommes alors en 1995, ce qui fait de Cédric Dumont l’un des premiers à avoir pu goûter aux joies de ces disciplines hors du commun. Aujourd’hui, sa maîtrise est telle qu’il est parrainé par les plus grands, comme Red Bull. Il est aussi consultant pour des fabricants de wingsuits, la combinaison ailée utilisée par les base jumpers. Une discipline qui ne s’improvise pas Si le base jump fait aujourd’hui le buzz sur la toile, en particulier grâce à YouTube et aux réseaux sociaux, cette discipline n’est pourtant pas nouvelle. Apparue dans les années 70, elle connaît aujourd’hui un engouement extraordinaire, poussant de nombreux amateurs à franchir le pas, sans véritable préparation. Du coup, les base jumpers sont considérés comme des casse-cous, des inconscients voire des suicidaires… C’est que le décès de plusieurs sauteurs durant cet été a marqué

les esprits. L’occasion pour Cédric Dumont de remettre les pendules à l’heure: « Il faut y aller progressivement. On débute par des sauts en parachute depuis un avion. Ce qui per met, durant quelques minutes, d’appréhender l’air et, petit à petit, de travailler sa technique pour apprendre à se déplacer et à utiliser sa combinaison. Le vol en soufflerie est également une excellente école. Mais une bonne maîtrise demande des centaines de sauts, au moins 400 à 500. Sans cette préparation, c’est du suicide, surtout en montagne où les obstacles sont nombreux! » Au fond, le base jump, c’est quoi ? Le base jump est une discipline liée au parachutisme. Originellement, elle consiste à sauter depuis des points fixes, et non depuis des avions, et ce même si ces derniers concourent à mieux préparer le base jumper. La hauteur des objets depuis lesquels on saute varie de 50 à plus de 1.500 mètres. Dernier exemple en date à Bruxelles, en août dernier: un saut signé Cédric Dumont, depuis la nouvelle tour UpSite et ses 140 m de haut. Techniquement, le parachutiste profite d’une longue chute libre au cours de laquelle sa vitesse augmente graduellement. Lorsque celle-ci est stabilisée, généralement aux alentours de 200 km/h et grâce aux frottements de l’air, il ouvre alors son parachute. Dans le monde, la discipline regrouperait entre 8.000 et 10.000 pratiquants réguliers. Ils seraient environ 200 en France et une petite poignée en Belgique. Des chiffres délibérément vagues, et pour cause, puisqu’aucune fédération n’existe. Et ce, histoire de conserver une liberté qui caractérise ce sport hors du commun. www.cedricdumont.com


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