Massacre chrétien (1550, Louis de Potter)

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VIAGRA 10 YRITTAT-TA HOITOTTI LOITOU , 09 TELATROOD 2 P non del

Ellessont adressées au roi que la France ne nommequ'avechorreur;àsamère, àquile pays alorslepluscorrompudel'Europe,l'Italie,etlamaisonrégnantelapluslâchementperfide,celle desMédicis,avoientdonnénaissancepour le mal beurdesFrançoiset lahonte del'humanité; auduc d'Anjou, dont la funeste versatilité et le dévot libertinage ont signalé d'une manière si odieuselafin dela race des Valois;au cardinal

gibi

INTRODUCTION HISTORIQUE.

Les lettres que nous offrons au public, sont d'unpontife fameux dans l'histoirepar la fran chise,pour ne pas dire l'impudeur avec la quelleil a manifesté les principes professés parleSaint-Siége, depuis l'époque où ceux qui l'occupentsesont cruspar l'opinion les maîtres du monde, ou ont espéré de le redevenir un jour.

INTRODUCTION

Ce prêtreperfideetsanguinaires'étoit déclaré lu thérien dans une entrevue avec le duc de Wurtem berg à Saverne, afin de nepasaigrir lesprotestans d'Allemagne, et de pouvoir continuer sans obstacleà faire assassiner etmassacrer leVarillas, Histoire de CharlesIX , tom. 1, p. 122 ; Co logne, 1684.

La duchesse de Valentinois, maîtresse d'abord de François Ies, puis de Henri II, son fils, traitoit avec tant de familiarité le vil prince de l'église, « qui, dit » Mézeray , avoitgagné cet esprit par de très ab » jectes soumissions, » qu'elle ne le nommoit que maître Charles.. « Queldresseur, s'écrie Brantôme!... Iln'y avoit guères de dames ou filles résidentes å » la cour ou fraîchement venues, qui ne fussent dé » bauchées ou attrapéespar la largesse duditmon » sieur le cardinal; etpeu ounulles sont-elles sor » ties de cette cour femmes ou filles de bien... Son » roi le vouloit ainsi , ajoute-t-il, ety prenoit plai

»

Prothée deLorraine, comme on l'appeloit deson temps, le valet de la maîtresse de François Ier, etle dresseur des femmes de sa cour', orthodoxe brúleurdes calvinistesdeFrance, etluthérien en Allemagne, dansleseulbutd'éleversafamillesur la ruine de celle des héritierslégitimes du trône; enfin, au sombre tyran Philippe II, de sanglante

ij

Ceslettresontété,avec un grand nombre d'au tres,recueillies àRome, parFrançois Goubau, d'An vers, secrétaire du marquis de Castel Rodrigo, am bassadeurdu roid'Espagne,PhilippeIV,prèsle Saint Siége, il y a environ deux centsans. Il les publia à Anvers,chezles Plantins, l'an 1640 ,en un gros vo lume in - 4 st Elles demeurèrent cependant généralement igno rées en France, et elles y sont encore inconnues, puisque, même endernierlieu, M. Lacretelle qui,dans son Histoire desguerres de religion, auroit pu si utilements'en servir pourle but qu'il s'étoit pro posé, ne les a pas seulement citées.

> 1 » sir; et pour complaire à son roi, l'on est dis >> pensé de tout, et pour faire l'amour ou autre » chose . Mézeray, Histoire de France, Règne de HenriII, tom . 2,p. 674; Paris, 1643. Brantôme, disc. 7 , Qu'il ne faut pas malparler des dames, tom . 3, p. 386; La Haye,1740. O! 24

Ces lettres expriment toutes le même désir: elles n'expriment qu'un seul désir; celui qui en flammoit le pape, de l'extirpationdel'hérésieetde l'extermination des hérétiques . Hors de conti-

HISTORIQUE . y iij mémoire, etau bourreau qu'employoit ce mons tre,au duc d'Albe's Reis

· Nous ne nous permettronsqu'une seule réflexion

iv

Elles n'invoquent que ce fanatisme. C'est toujours le Saint-Siége, la religion , Dieuoffensés, qu'ilfaut secourir , soutenir, venger. Cependant,dans la se conde lettre, lorsqu'ils'agit d'envoyer en Francede l'argent que le ducde Nevers avoit demandé directement au pape, celui-ci répond naïvement ,que la religionn'étoitpassérieusement attaquée(Voyez let tre 2, p. 5). Il est vrai que saint Pie réprimabientôt ce petit mouvement d'égoïsme, et que, ne se ressouvenant plus de l'aveu qu'il lui avoit arraché, il n aida ensuite que trop le roi de France à ravager son royaume et à égorger ses sujets. Il appelle cela , dans ses lettres , une rigueur, non pas seulement salutaire , mais nécessaire.Siamo ?

INTRODUCTION bannalesnuellesetfastidieusesredites,horsquelquesphrasesdecongratulationetlesprécautionsora toires d'usage, saintPie V se borne à dire, et il le répète jusqu'au dégoût; il l'écrittout à la fois au roi , àla reine-mère, au duc d'Anjou,au car dinal de Lorraine, et à plusieurs reprises, en un de détail sur le contenu des lettres de saint Pie V : ce seroit faire injure au lecteur que de chercher à luiinspirerl'indignationetl'horreur,quelessentimensexprimésdansceslettresdoiventnaturellementet nécessairement faire naître chez tout homme non dégradé par le fanatisme. 97

de son de ceux mateurs, ils n'avoient pas encore de chefet pas même d'unité dans leurs vues, lorsque Calvin fixa leshésitations. Devenu,par la trempe caractère ferme et vigoureux, le pape qui ne vouloient plus de papisme, ildonna une forme etun corps à un parti jusqu'alors vague et incertain .

Depuis François [er, la maison régnante avoit constamment travaillé à l'abaissement de la bran che des Bourbons, les plus procheshéritiers du trône, dont elle craignoit la puissance et la po pularité:lesGuises,princesde Lorraine,s'étoient élevésàleurplace, etCatherinede Médicis,mère de François II, s'étoit fortifiée de l'influence de ces étrangers pour dominer son fils et gouverner la France .

vi

INTRODUCTION

Les Guises demandoient l'application rigou reuse des cruels édits contre ce qu'on commen çoit à nommer huguenots; les parlemens et les tribunaux,interprètes del'opinion nationale,s'y opposoient.L'amiralColigni,ennemide lamaison de Lorraine, conseilla aux Bourbons de se servir des religionnaires pour soutenir leurs droits et

Des injustices criantes, d'innombrables abus, d'intolérablesscandalesl'avoientrendueinévitable.

In'yavoitpas un demi siècle qu'AlexandreVI Desavoitmislecombleàl'avilissementduSaint-Siége.moursinfâmes,exposéessanscesseauxyeux deschrétiensqu'il outrageoit dans cequijusqu'a lors, caché derrière le voiledu temple, avoit été l'objet de leurs aveugles adorations, signalèrent un pontificat dont l'inflexible histoire à recueilli les crimes.

HISTORIQUE .

vij combattre les Guises : le prince de Condé, déjà dévouéà la nouvelleréforme,etAntoinedeBour bon, roi de Navarre, époux de Jeanne d'Albret, zélée calviniste, préparèrentla guerre civile qui, pendantquaranteans, ravageala France. '

Léon X,par ses exactions sacrées, avoitexcité desl'indignationgénérale.Leparadismisàl'encanparlevicairedeJésus-Christ,fitregretterleroyaumecieuxpromisparJésuslui-mêmeauxaffligés de la terre, comme une compensation qui leur étoit due dans une vie à venir. Le cri de réforme se fit entendre : une révolution religieuse fut en treprise au nom de l'évangile, etle christianisme,

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INTRDOUCTION dans la moitié de l'Europe, renversa lenouveau culte de Rome, aussi facilement que , dans le vaste empire romain, il avoit renversé l'ancien paganisme.

viij

papes est

1 C'est le second vers d'un distique Bien connu de cette époque sur AlexandriLucrèce:filia,sponsa, nurus.

Al'époque dupontificat de saintPieV, le car dinal de Ferrare étoit légat du Saint-Siége en France. Ce fils de la fameuse Lucrèce Borgia, fille, belle- fille etfemme du pape Alexan dre VI ., rappeloit continuellement au peuple les nouveauxzélateurs lui répétoient sans cesse, concernantlesabominationsdelaBabylone moderne. On ne voulut plus confier le salut de son âme à ceux donton détestoitlesactions; etle schisme fut consommé. Tant il est vrai que ceux qui se vantentd'unemissiondivine,doiventavoir une conduite angélique!La religion des tombée avec le prestigequi avoit i long-temps caché leurs vices et divinisé leurs foiblesses. Dès que la foi eutcédéà l'examen, dèsqu'au respect ce que

HISTORIQUE . ix pontifescédéprofesséjusqu'alorspourd'anciensdogmeseutsucleméprisqu'inspirentdevieuxpréjugés;les,redoutablestantqu'ilsavoientétévéné rés,disparurent,etl'onnevitplusque desprêtres éhontés, abusant eux -mêmes , ou permettant qu'une cour ambitieuse et avare abusât en leur nom ,des sentimens religieuxd'hommes crédules, àqui il ne manquoit que d'ouvrir les yeux pour cesserdecroire,etpourvoueràl'exécrationceux làmêmesque, peu auparavant, ilsadoroient.

* On y tua pendant trois jours, et on ne cessaque parce qu'il n'y avoit plus personne à tuer, dit MichelEyzinger.Le cardinaldeGuiseétoitévêque de

1 ATours,lescatholiquesremplissoientdesbateaux decalvinistes, et les noyoient dans laLoire:tout fut tué,hommes, vieillards, enfans.

Lespassionsunefoisexcitéesneconnurentplus debornes,etlefanatismereligieuxprispourauxi liaireparl'ambition, souilla de nouveaul'histoire par d'affreuses pages.

Lesmassacresdes huguenots à Cahors,àTou louse,àTours', à Amiens; le massacre religieux deSensº; le massacre de Vassi;lesédits royaux,

Quand Montluc faisoit des prisonniers hugue nots , il disoit au bourreau, dont il marchoit tou joursaccompagné: « Frappe,vilain.Ma parole et son » coup étoient aussitôtl'un que l'autre , nous avoue » t-il lui-même,avec une atroce naïveté, dans ses » mémoires. » Un d'eux lui paroissoit trop jeune 2

X

· Le père Maimbourg, Hist. du calvin., p. 275 et suiv. Paris , 1682:- Varillas, Hist. de Charles IX, t. 1, p. 170 et suiv.

» tout le fer et le feu "; » la France livrée aux Allemands et auxAngloisparlescalvinistes; aux Espagnols, auxSavoyards et aux Italiens par les catholiques;lesexécutionsmilitaires deMontluc',

» etdeloups enragés qui désoloient le royaume;

ordonnant à tous les François « de courir sus à » ces impies,au son dutocsin; de lespoursuivre » vivement partout et de les attaquer par toutes » sortes de voies; de les exterminer sans miséri » corde,comme autantdebêtesféroces, dechiens

INTRODUCTION

» de les assaillir dans leurs maisons sans égard » pourl'âge, le sexeoula qualité;deporterpar

Sens. - De leonebelgico ,p. 31 ; Coloniæ ; 1588.Voyez aussi d'Aubigné, Hist.univ.I. 3, chap. 4,t. 1, p. 191 ; Amsterdam , 1626.

1 HISTORIQUE . xj

du duc de Montpensier, dubaron des Adrets ; les sauteries de Mácon '; les horreurs, les atro

pourluifairetrancherla tête;illefitrouer decoups: lemalheureux enmourut dix jours après. Mont luc, Mémoir. 1. 5, tom. 24 de la collect. generale, p. 208; Paris, 1786.

Ibid.,P , p. 256.

· C'étoient desnoyades de huguenots que Saint Poinct, gouverneur de Mâcon , faisoit journelle ment jeter dans la Saône, àl'heure de sa promenade, enprésence desdamesaveclesquelles ilplaisantoitsur cesexécutions. Lescatholiques lesappeloient la farce deSaint-Poinct. Th. deBèze, Hist.ecclés. deségli ses réform. , l. 15 , tom. 3, p. 429 ; Anvers, 1580.

Ce calviniste cruel forçoit ses prisonniers à se précipiterdu hautd'une tour, etiljouissoitdeleurs angoisses. Varillas, Hist. de Charles IX , tom . I , p . 211 .

Ce n'étoient pas leshuguenots seuls qu'onnoyoit : « le maréchal deStrozzi, voyant ses compagnies par .» tropembarrasséesde garcesetdep ......desoldats..... » en fit jeter pour un coup, de haut en bas, plus » de huit cents pauvres créatures, qui piteusement

Il se vante deceque les huguenots, oyant parler delui, croyoient avoir le bourreau à la queue , et de ce qu'ils l'appeloient le tyran. Il semble tenir beaucoup àlaréputationqueDieuluiavoitdonnéeen cefaitcomme aux autres.

xij INTRODUCTION

Lors dela prised'Orange ,Serbelloni fitprécipiter leshuguenots surdespieux,des hallebardes,desépées et des piques; il enfit pendre aux cheminées et brû ler,à petit feu. Ses soldats « prirent plaisir à cou » per les parties secrètes ; leur rage ne pardonna » ni aux enfans , ni aux vieillards, ni aux mala >> des .....Les femmes etles filles n'en furentpas quit » tes pour la perte de leur honneur et pour être » ensuite abandonnées aux goujats; car on les mit ho

1

1 Les soldats du pape conduisoient partout avec euxleurs maîtressesqui étoient deschèvres;ils s'em paroient de toutes celles qu'ils trouvoient : la chèvre du général avoit les cornes dorées, étoit couverte de fleurs et attachée avec des rubans de soie . Les pay sans françois appeloient ces Romains les tueurs de femmes et d'enfans et les amoureux de chèvres: ils brûloient toutes les chèvres des endroits par où les Italiensavoientpassé.-Anacreont.etSapphon.carm. cum notisTanaquilli Fabri ; vide inepist. ad Guillelm. de Bautru dedic.; Salmurii, 1660. Varillas , Hist. de Charles IX , t. 1 , p. 225.

» criantàl'aide,furenttoutesnoyées partropgrande ini » cruauté . » Brantôme, cité dans lesObservat. sur le 4° livre des mém. de Montluc, n. 13 , tom . 24, p. 432 .

citésdeSerbelloni, généraldestroupes auxiliaires pontificales ': ce furent là les honteux , les san

xiij glans épisodesde cette infâme guerre de reli gion.

· Cette épithète de roi-bourreau, si propre pour .

HISTORIQUE.

( c » en butte aux arquebusades, et on les pendit aux » fenêtres. Les garçons furent réservés pour servir » aucombledel'abomination....Lesdamesquiavoient » mieux aimémourir qued'assouvirl'impudicité des » vainqueurs, furent exposées nues à la risée pu blique, avecdes cornes enfoncées dans lesparties » que la pudeur défend de nommer. Et il y en » eut de l'un et de l'autresexe, lardés avec des ti » rets de papier coupé des bibles de Genève. » Ce sont les propres expressions de Varillas, historien contemporain et très catholique. Voyezla Vie de Charles IX , tom. 1 , p. 203.

Aprèslesbatailles deJarnacet de Moncontour, saintPiene selassa plusd'exhorter les catholiques vainqueurs à tout égorger, à tout détruire. L'an cientestamentàlamain, etlenomdujalouxDieu des Juifs à labouche,il réprimanda, comme un autreSamuel, le roi de France, pour l'humanité qu'àl'exemplede Saül,ilmontroitenverslescou pables.Dieuclément!....Lapitié duroi-bourreau, de CharlesIX "!...... Bientôt, la fidélité avec la quellecemonstre remplitlesordres dusaintpon

Foto

xiv INTRODUCTION tife, au moment où Pie alloit réclamer devant Dieu la récompense de son zèle féroce,ne permit

Prisjakt désigner Charles IX , nousrappelle une anecdote ré cente qui n'est pas sans intérêt. La voici: Lebrun, le lyrique, s'en étoitservi dans unepiècede vers sur le meurtrierdes huguenots, avant que la révolution n'éclatâtenFrance.Lecomted'Artois(leroideFranceactuel),curieuxdevoirunpoètedontonparloittant,avoitarrangéchezundesescourtisansunpetit dîner, où, Lebrun ayant consenti à respecter l'in cognitoduprince, celui-ci crut ne plustrop déroger ens'asseyantà lamême tableavec lui.Aprèslerepas, lecomted'Artoisparla desvers deLebrun etdela ma nière admirable dont, dit-il , on prétendoit qu'illes déclamoit ; il témoigna le désir de lui entendre ré ciler une de ses odes . Lebrun choisit le morceau de Charles IX. Arrivéauroi-bourreau, ilremarqua chez le prince un mouvement de surprise, plus encore que d'indignation : car comment supposer que ces deux mots pussentjamais êtreaccolésl'unà l'autre... La lecture fut momentanément interrompue; mais le courtisan, maîtrede la maison ,rassurabientôt le comte d Artois, en lui apprenant qui étoit ce Char les IX. « Monseigneur,luidit -il à l'oreille, ce n'étoit » qu unValois.» Acetteconfidence,lefrontduprince se rasséréna ; et , le sourire sur les lèvres, il ordonna à Lebrun de terminer sa pièce. >

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HISTORIQUE . XV plus de lui adresser les mêmes reproches. Saint

L'huile saiute a coulé sur des têtes profanes : De Charles IX encore on déteste les mânes. L'inexorable histoire exhumera ces rois , Vainement échappés à la rigueur des lois. 1.1983 O Charles ! il est temps que ton crime s'expie. De ce tombeau royal sors , sors , cadavre impie ! di - Oubliois - tu ce jour exécrable à jamais , Et ce deuil éternel de l'empire françois ?in Aussonné accens de l'airain par les Furies , Toi-même déchaînas toutes leurs barbaries . 1027 Vois ce Louvreencor teint d'un massacre odieux, si A La Seine regorgeantde meurtres soustes yeus ,Et ce tube enflammé, complice de ta rage, Et ton affreux sourire insultant au carnage . Roi - bourreau ! criminel de lèse -humanité , Qu'oppose à ce forfait ta vaine majesté ? Tes gardes , tes flatteurs, ta couronne est en poudre :wa Rien ne peut e défendre , et rien ne peut t'absoudre . Contre la nation lâche conspirateur ,

FOR HERNous ne pouvons nous refuser au plaisir de citer ici une partie des vers que Lebrun déclama devant le comte d'Artois.

2

Pie V mourut le jer mai 1572 ; le 24 août de la 8 , 1:51

Napoléon connoissoit mieux la famille des rois : ilsavoit qu'ils sonttous d'une race; et,quoique bien moins ousin deCharles IX quenelesont que ne le sont les Bour bons, il ne voulutpassouffrir qu'onvouât à la juste horreur du genre-humain les forfaits d'une tête cou ronnée.

P

xvj INTRODUCTION 1 même année, se fit le massacre de la Saint-Bar thélemy '!.... LORE

Stay

On a vanté ensaintPieV sa piété sincère, son incorruptible équité, ses moeurs pures : on lui a sugréden'avoirpasétéouvertementathée,dene in iDevant l'avenir , mon vers accusateur Traîne sur l'échafaud ta mémoire insolente , Du meurtre de ton peuple encor toute sanglante ; Et sur ton trône affreux je grave de ma main De: ses propres sujets Charles fut l'assassin . toutl'avocat

1 « M. le cardinal , dit Charles IX,peu avantla » tuerie royale des huguenots, au neveu de saint » Pie V et son légat en France, qui vouloit détour » ner ce prince de l'alliance projetée entre sasoeur » et Henri de Navarre; M. le cardinal, ne craignez >> rien : ayez pleine confiance en moi. La Franie » long-temps accablée sousde grandes calamitésin >> testines, relèvera finalement la tête avec fierté: » la prudence et l'autorité reprendront à la foisleur » place; et ceuxquela contagiondel'exempleavoit » 'entraînés dans la démence générale, cesseront de » faire éclater leurs fureurs. J'avoue que la néces » sité m'a forcé d'endurerd'indignes affronts; mais » je jure que je perdrai la couronne et la vie, » plutôt que de ne point vengerles injures faites à » Dieu même. Ce que je prépare pour parvenirà m Cli

<< » ce but,est un secret qui ne peut être révélé. » Le roi termina cet entretien , en disant au car dinal, auquel il glissoit au doigtun grosdiamant : Acceptez, M. le légat, acceptez ce gage irrécusable de ma fidélité envers le Saint-Siège apostolique, » auquel je serai toujours humblement soumis, et » de la scrupuleuse exactitudeavec laquelleje rem » plirai amplement (cumulate) ce que j'ai promis » de faire contre l'impiété des infâmes hérétiques. » Plût à Dieu que je pusse tout vous dire ! vous » connoîtriez bientôt, ainsi que le souverain pon » tife, que rien n'est plus propre que ce mariage » pourconsoliderlareligionenFranceetexterminer » ses ennemis. Je n'ai que ce moyen pour attirer » dans ma capitale, etpour frapper à la fois tous » les rebelles , tous les ennemis de Dieu . Oni » suite le fera clairement voir. Je veux punir ces perfides, ces scélérats : JE LES FERAI TOUS ÉGOR » GER, oujecesserai de régneren France (Oio vo » gliopunir questimalvaggiefellonifacendoglita » gliar tuttiapezzi, o non esser re, perdendo affatto » lacorona). JE NE FERAI EN CELA QU'OBÉIRÀ PIE >> LUI-MÊME , QUI M'EXCITE A CEAQUE INSTANT, A » SOUTENIR DE CETTE MANIÈRE L'HONNEUR DE DIEU » ET CELUI DE MA COURONNE.C'estla seule voiequi la> >>

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HISTORIQUE .

xvij

pasavoirdépouillé les autres pour s'enrichir lui même,den'avoir pas faitégorgerouempoisonner

>> > me reste à tenter ; toutes les autres ont été tentées » inutilement. Jeferai cequ'onattenddemoi. Croyez >> enmaparole : encore unpeude temps,et le Saint » Père lui-même sera forcé de louer mes desseins » mapiété etmon amour pour la religion. »

Le saint pontife ne vécut pas assez pourjouir desece bonheur. Lorsque le cardinal Alexandrin eut ap pris le massacre dela Saint-Barthélemy, ils'écria : « Voilà donc ce que préparoit le roi de France !» Loué soitDieu, il m'a tenu promesse! » Le pape

Est-ilconcevablequ'aprèsdetellespreuves, M. l'ab bé de La Mennais ait ose mettre la Saint - Barthé 1

INTRODUCTION ses ennemis personnels, de n'avoir été ni inces tueux ni adultère,en unmotden'avoir pointété

xviij

· Clément VIII, alors auditeur du cardinal Alexan drin, avoit entendu ces paroles; il savoit quele car dinalavoit, dans le temps, consigné cette anecdote dans sesécrits, etqu'elle devoit être conservéeparmi ses papiers : il la répéta lui-même à tout le sacré collége, et le cardinal d'Ossat qui la tenoit de lui, nous l'a transmise dans ses lettres. Vide Ant. GaS ? but. Vit, B. Pii pap. V, 1. 4, c. 5 ,n. 245 et 246 , inAct.sanct.Bolland. die 5 maji,tom. 1 ,p. 676. GirolamoCatena, Vita del gloriosissimo papa Pio V, p. 196 e seg.; Roma, 1647. Lettres du card. d'Os sat, lettre 194, tom. 3, p. 502-504; Amsterdam, 1714.

RE ! un Alexandre VI. Peut-être, on blâmera notre silence à cet égard; peut-être on nommera par tialitélajuste indignation qui nousa faitoublier quelques vertus négatives, si l'on peut hasarder cette expression,et quelques qualités inutiles,au milieud'uneviequin'estqu'unesuited'attentats,d'uneviecomposéedeforfaits.Nousévoquerons alors pour nous défendre, les victimesde l'impi--i toyablepontife : ces victimes qu'il alloit chercher dans toutes les provinces de sa vaste domination spirituelle; qu'il signaloitauxtyransqui y domi noientsouslui;qu'ilsefaisoitlivrerpar eux, pour les égorger avec le couteausacréde sa religion ': >

HISTORIQUE .

lemy sur le compte de l'incrédulité? Saint Pie V l'instigateur, l'auteurde ce massacre,étoit doncun incrédule ! ! Voyez l'Essai sur l'indifférence en ma tière de religion , chap. 11 , tom. 1, p. 471; édit. de Gand,Michel1820.Ghislieri nacquit à Bosco près d Alexan drie (dite de la Paille), en 1504, d'une famille pau vre.Devenuprofesseurde théologie etdephilosophie chez lesdominicains,dont il avoit embrassé larègle, il s'éleva par sa dureté et sa cruauté envers les hé rétiques, aurang de cardinal et de grandinquisiteur.

xix

INTRODUCTION

Le savant Aonius Paléarius fut brûlé à Rome, sous saint Pie V , pour avoir dit que l'inquisition est un poignard qui menace tousles hommes éclai rés. Avant demarcher aubûcher,Paléarius futforcé de reconnoître par écrit, que non -seulement l'é glise romaine a le droit de faire mourir ceux qu'elle nomme hérétiques, mais même que son chef,lepape, a , dans certains cas celui de tuer les coupables de sa propre main, comme ont fait le prophète Sa muel etl'apôtre saint Pierre ( quod ipsemetsummus pontifex , in casu aliquopotest ETIAM PERSE hoe-. reticos occidere, ut legimus de Samueleet Petro).

XX

ces victimes qu'il trouva rassemblées en France, Élu pape, en 1566, sous le nom de Pie V, sa vie ne fut plus que l'histoire deson acharnement con tre les adversaires de l'église romaine, jusqu'à sa mortquiprécéda debien peulemassacredela Saint Barthélemy, si efficacementpréparé par ses lettres aux tyrans et aux prêtres de la France. Ses vrais titres à la canonisation sont ses persécutions contre les hérétiques : voici les plus illustres de ceux qui périrent pendant son pontificat.

C'étoit à Milan qu'on avoït arrêté cet infortuné, comme on arrêtoit alors en touslieux les soi-disans hérétiques sur lesquels le saint pontife vouloit faire preuve de sa sanguinaire orthodoxie. Quelques ca tholiques osèrent se plaindre de cette violation du droit des gens (c'étoit le droit del'humanité qu'il

HISTORIQUE..

Gui Zaneti, de Fano, étoit soutenu par le gouvernement de Venise. Mais le pape rappela à la répu blique qu'il étoit lejugelégitime etsuprême de tous » lesdifférends,entre touslespeuples, entous lieux; » que l'autorité civile n'a rien à démêler dans des » affaires où ses droits se bornent àremplir ledevoir » que lui impose le pouvoir religieux, savoircelui » d'exécuter les sentences dutribunal ecclésiastique, » et d'appliquer les peines infligées par les juges

Ce fut Côme de Médicisqui livra Carnesecchi au pontife, en disant à ceux qui s'étonnoient de sa là che condescendance, que, pour crime d'hérésie, il auroit livré son propre fils. Carnesecchifut brûlé.

xxj et dont, à sa demande, son très cher fils en auroit fallu dire); maisle duc d'Albuquerque, gouverneurdeMilanpour lesEspagnols, « homme chré » tien et fort pieux, est-il dit dans laVie de saint » PieV, répondit que le pape aun pouvoir absolu et légitime surtousles états delaterre, aussisouvent » qu'il veut faire saisir et punir des hérétiques. » Le duc Octave Farnèse qui professoit envers le Saint-Siegelareligiond Albuquerque,accorda aupape l'extradition de François Celaria que saint Pie V fit condamner aux flammes. Celaría dénonça ses com plices, reconnutsa prétenduefaute, se répentit; mais sa pénitence qui pouvoit être sincère,ditle biogra phe desaint Pie, arrivoit cependant un peu tard ...... le malheureux fut consumé..

xxij

Jésus-Christ,Charles IX, lui offrit cinquante mille en hécatombe ' !.

I

INTRODUCTION

Vit. B. Pii V, per Ant. Gabut. l. 3, c. 5, n. 185, inAct.sanct. die 5 maji, tom. 1,p.661 ;ibid. n. 186 et 187, p. 662.

Saint Pie V étoitmort. Grégoire XIII, son suc cesseur, célébra le massacre de la Saint-Barthélemy en faisant tirer le canon du château Saint-Ange , en faisantallumer des feux dejoie dans tout Rome, en faisantrendre publiquementàDieu de solennelles actions de grâces dans l'église de Saint-Louis-des François, en publiant un jubilé pour que tous les peuples de la catholicité prissent part à sajoie.

» d'église.»)

Les trois tableaux sont : 1°Coligni blessé au sortir du Louvre par un assassin auxgages des catholiques; 2° lemassacregénéraldelaSaint-Barthélemy;3 Char les IX se vantant devant le parlement de Paris d'a voir été lui-même le bourreau de ses sujets. C'est le

Il fit aussi représenter un sujet si agréable aux catholiques-romains, dans trois tableaux à fresque que l'onvoit encore aujourd'hui au Vatican, dans la salle appelée des rois;cette salle précède la chapelle Sixtine , et n'est décorée tout entière que des tro phées remportés par l'insolencedes papes sur la foi blesse des peuples et de leurs souverains.

Voyezl'Essaihist.surlapuissancetemp. des papes , tom . 2, part. 2, p. 278; Paris, 1818..

Baille frappéeaRomealamême occasion:Ellesetrouvechez le traducteur lettres de St Pie V.

HATITAVZ 1 24 AVGVSTI 1.5772

1

daille frappéeen France pourcélébrerlemassacre delaS'BarthelemylefaitpartiedelacollectiondeM +leChevalierWauteléepremierpre-supérieure dejusticeà Bruxelles.lent a la cour

STRAGASEVM

Voyez Introduct.hist.plig.XXIIJ.

SOSLEEVNIINO:VIN 2

Aprèstantd'horreurs, d'atrocités, après tantde

HISTORIQUE.

xxiij

second que nous avons fait reproduire et qui sert de frontispiceà cet ouvrage.

Enfin Grégoire XIII, pour perpétuer par tous les moyens en son pouvoir, le souvenir de la plus san glanté des victoires du Saint-Siége, fit frapper une médaille qui, sous l'allégorie de l'ange extermina teur,dit lejésuiteauquel nous en devons la gravure et la description, offre d'un côté la boucherie hor rible (lanienamhorribilem )que soixante mille hom mes (il veut dire assassins ) firentdes hérétiques de la capitale, pendanttroisjours et trois nuits; bou cherie, ajoute-t-il, que Dieu avoit conseillée etpour laquelle il avoit prété sa divine assistance (Non sine Dei ope, divinoque consilio eam stragem perpetra tam esse, in numismate percusso docuit Gregorius

- Le revers de la médaille est le portrait de Gré goireXIII.C'est la secondedecelles quel'on voità la suite des Lettres de saint Pie V, telle qu'elle avoit déjà été conservée dans lemédailler pontifical de Bo nanni, qui loue beaucoup la copieuse émission de inauvais sang que la Saint-Barthélemy avoit pro curée. Il termineson panegyriqueparla circonstance de l'envoienFrancedu cardinal Orsini, légata latere du Saint-Père; Orsini étoit chargépar lui d'exhorter Charles IX à persister dans ses hauts faits, et sur tout à nepas gáterparde la clémence , uneaffaire

que sa sévérité avoit préparée si favorablement et avec tant de bonheur(utcæptis insistat fortiter, ne que curamasperisremediisinchoatam prospere, per dat lenioramiscendo). Nous possédons la médaille décrite et copiée par le P. Bonanni.-- Numismata pontif. roman. a P. Phil. Bonanni,soc.Jesu , tom. 1, p. 323, n. XXVII, et p. 336; Romæ, 1699. La première des médailles qui précèdent le Caté chisme, a été frappée en France, pour qu'on n'y pûtjamais perdre la mémoire du royal carnage de Charles IX. Ce monarque y est représenté « séant en sontrône, paré en majesté, tenant en sa droite l'épée nue passée d'une palme, et en sa gauche » la verge et le bâton de justice; aux pieds de Sa » Majesté se voient quelques corps comme étendus » morts, et plusieurs têtes coupées. » Nous rappor tons les expressions du numismatiste françois,Jac ques Debie. La médaille dont il s'agit montre Char les IXrégnant littéralementsur des cadavres. Ce sont des rebelles, nous dit la légende; et celle du reyers, où brillentl écu et les lys de France sous une cou ronne impériale, le collier de l'ordre du roi et force branches etcouronnes de laurier, nous apprendque c'est la piété de Charles qui a excité sa justice con tre ces rebelles , c'est-à-dire contre des hommes qui ne pensoient pas tout-à -fait comme lui. Si, après

>> >>

xxiv INTRODUCTION sang répandu,aunomdel'ambitionet dufanatis

C'estici qu'il faut rappelerque CharlesIX seplaça lematin du dimanche, 24 août, à lafenêtre ducorps de bâtiment au Louvre, laplus avancée sur le bord de la Seine , et que de là il tira sur les huguenots qui fuyoientlesautres égorgeurs. La Convention na tionale fit mettre l'inscription suivante : C'est de cette fenêtre que l'infáme Charles IX, d'exécrablemémoire , tira sur le peuple avec une carabine. Bo naparte, premier consul, la fit effacer. Il visoit au consulat à vie , à l'empire , à la légitimité héréditaire,au despotisme : Napoléonnepouvoitplussouf frir qu'un roi tel qu'il vouloit être, tel qu'il étoit déjà, un roi, sonprédécesseur, fûtdéclaré infáme, que l'on crût que sa mémoire pouvoit être exécra

HISTORIQUE . XXV

lalassitudedisposa les espritsàécouterlavoix

cela, il pouvoit encore rester le moindre doute sur la significationde la médaille , l'exergue est là pour ledissiper : il porte la date du 24 août 1572. Déjà publiée dans la France métallique (par J. De Bie, part. 2, p. 69, n. 40 et 41, etp.203; Paris, 1634), la médaille même de Charles IX nous a été fort obligeammentcommuniquéepar M.lechev. Waute lée,premier président à la Cour supérieure de jus tice, à Bruxelles : elle n'est pas la pièce la moins curieuse de son intéressante collection. Nous prions cet honorable magistrat d'agréer le témoignage de toute notre reconnoissance .

Le gouvernementMédicis-Valois de cette époque, s'adressantà sesroyalistes, présentoit le massacre de la Saint-Barthélemy comme un légitime accès de colère dupouvoir;parlantpoursesatrabilairesdévots, illa convertissoit en un pieux éclat de la plus sainte des vengeances. Aux yeux despuissances protestan tes étrangères, il devoit chercher à le faire envisa ger comme uncoup d'état contre des rebelles.

Nous avons appris et nous pouvons dire positive ment, que M. Barrère à eu en sa possession deux cents lettres autographes de Catherine de Médicis et de son digne fils, CharlesIX, écrites à M. de La mothe-Fénélon,leur ambassadeurauprès de la reine Elisabeth à Londres . Ces lettres avoient été trouvées dans le château de Lamothe-Fénélon prèsde Xain tes, département de la Charente-Inférieure, où elles avoient été rapportées d'Angleterre par l'ambassa deur, propriétaire de ce château.

Ces autographes renferment beaucoup de détails le

XX vj

INTRODUCTION de l'humanité : un édit de tolérance acheva alors de cal ner les haines , et mit fin à la guerre7 ble, quels que fussent d'ailleurs ses forfaits. Plai gnons-le d'être descendu du rangélevé où la fortune etsongéniel'avoientplacé,pourse ravalerauniveau de ceux qui s'imposent l'iniquité de juger les hom mes, non d'aprèsleurs actions, mais d'après le titre que leur audace leur faitprendre ouque la lâcheté de leurs semblables leur permet de porter.

1

HISTORIQUE .

xxvij

C'étoient les principes professés par le Saint Siége et par toutle clergécatholique, qui avoient fait le mal. Ces principes n'étoient-ils que ceux de l'époque? n'appartenoient-ils qu'au pape ré gnantalors,dontl'âmeféroceenavoitfaitundevoirpourtouslesministresdel'église?Aucunement:ces principesétoient considérés commeéternellement vrais dans lecatholicismeromain,etilslesont en core. Ils sont l'expressionde lavolonté de tousles souverains pontifes, de l'opinion de toutle corps sacerdotal,réuni en concilesprovinciaux et oecu méniques; ils sont consignés dans ledroit canon , le code des lois religieuses encore en vigueur au jourd'hui dans l'église romaine, obligatoire pour tous les fidèles , et dont l'enseignement constitue inconnussur la Saint-Barthélemy : ony voit surtout le désir qu'avoit Catherine de Médicis, que l'ambas sadeur Lamothe-Fénélon fit envisager le massacre des protestans commeune conspirationpunie, et non comme un acte d'intolérance,et de fanatisme reli gieux. Catherine insistoitdans plusieurs lettres pour qu Élisabeth,protectrice naturelledes protestans,ses co-religionnaires,fûttrompéesurlebutetlesmoyens employés si atrocement à Paris contre eux.

INTRODUCTION

Ces principes ont été solennellement sanction nés parl'église, lorsqu'elle a canonisé celui qui les avoit manifestés. pelo ju Cette seule preuve suffiroit pour mettre notre ce

Selon cet absurde droit, le pape est un autocrate dont lepouvoirabsolu n'est borné que par les limi tes de l'univers. Les puissances dela terre sont à sesordres ; et si sa voix infaillible les déclare coupa bles de lèse-majesté pontificale, de lèse-divinité, les peuples cessent de leur obéir, les fidèles leur arra chent leurs états, la couronne, la vie.

1 l'éducation de ceux que l'on impose au peuple comme les interprètes de la Divinité

xxviij

7

· Ce droit canon , dontla bulle In cæna Domini est le résumé, présente une doctrine étrangère à l'évangile,contraireauxdroitspolitiquesetcivilsdes peuples etdes gouvernemens, opposée à lamorale et à la saine raison.

Il est le législateur du monde : les lois qu'il ré prouve, sontnulles; celles qu'il porte, sont irréfor mables.

Il juge , ou plutôt c'est Dieu qui juge par son organe , les sujets et les rois. Les téméraires qui appellent de ses sentences, sont des rebelles, des réfractaires; sontmis aubandel'église, c'est-à-dire au ban de l'humanité.

HISTORIQUE .

Lesmodernes Sociétés catholiques fontbrûlerBE

assertion hors de tout doute; mais nous avons, enoutre,jointauxLettres de saint PieVun Ap pendice, contenantlesloisportéesendiverstemps contre les hérétiques : nous avons extrait ces lois delacollectiondes conciles,dubullaire despapes et du corps du droit.canonique'.

xxix

Des citations scrupuleusement exactes et mi nutieusement indiquées, prises dans ces ouvrages qui ne sont, certes, pas suspects, font de ce tra vailunmonumentirrécusablepourtoutultramon tainmême,s'il est de bonne foi.

1 1

'Lescinqousix centsautoritésquenousproduisons, ESont été classées en environ cent cinquante deman desetréponses, et divisées endouzeleçons : laforme d'un catéchisme nous a paru la plus propre à bien rendre le tranchant des décisions pontificales et sa cerdotales, sur la déchéance des droitspolitiques et civils, la confiscation des biens, la perte de la li berté, la proscription et la mort, prononcéescontre ceux que le code religieux, en les retranchantdela communion des fidèles, prive de tous les droits de l'homme de la nature et de l'homme de la société.

les preuves 2

INTRDOUCTION duleslivresdesphilosophes,quiattaquentlesystèmesacerdotalisme:ellesonttort.Lesphilosophes ne peuvent rien par eux-mêmes; leursclameurs dénuées depreuves n'ébranleroient personne, et leursraisonnemensneconvaincroientqu'unbien petitnombred'espritsprivilégiés.Cesontlesécrits de leursennemis qui font toute leur force : c'est chez eux qu'ils vont prendre les armes les plus meurtrières pour les combattre. Si, depuis trois siècles,desSociétéscatholiquesavoientpubrûler tous les documens de l'histoire ecclésiastique, et détruirelesarchivesdesconcilesetduSaint-Siége, elles auroient rendu un service bien autrement importantàleur cause,etretardépourlong-temps le triomphe des adversaires de la théocratie.

L'édifice de la domination sacerdotale, si fatal à l'indépendancedesgouvernemens età laliberté des peuples, fut sapé dans sa base, dès que l'on eut exhumé de la poussière des dépôts théologi ques , du vaste plan d'usurpations et de despotisme despontifes,de l'ambitionsansbor nes,del'insatiable avarice,del'orgueildémésuré, del'audaceinsolente etde l'opiniâtretéinvincible

XXX

xxxj de ses agens , dans tous les temps, dans tous les lieux,endépitdetouslesobstacles.C'estaujourd'huicommec'étoithier : cela suf fit aux moins clairvoyans pour comprendre que, si l'on n'y met bon ordre, ce sera demain comme c'est aujourd'hui. on

C'est toujours l'intolérance et la persécution; l'injustice qui rend les innocens comptables des fautesqu'iln'ontpointcommises;labarbariequi condamne à la misère, à l'exil, aux tortures, au bûcher, pour des opinions humaines, que quel queshommesontréprouvées,maisdontDieuseul estjuge.

C'esttoujours Pie VIIcitantsaintGrégoireVII, comme saint Pie V avoit cité Samuel : c'est le pro phètecoupantAgagenmorceaux, pourenseigner au prince juif son métier de roi orthodoxe; et Charles IX tirant sur ses sujets,pourprouver au pontife catholiquequ'il savoittenirsespromesses, etqu'ilétoitdocileauxinstructionsduSaint-Siége.

HISTORIQUE .

Si l'on nous disoit que les lois ecclésiastiques contre leshérétiques, que nous avons rapportées, ne sontplus appliquées de nos jours : sans doute, 1

7

Nousdirons plus: lesloiscontreleshérétiques, dansquoiqu'ellesn'aientétéobservéesquetropsouventtouteleuraffreuseiniquité,nel'ontcepen dant jamais été généralement et toujours, dans toute la catholicité. Elles ne pouvoientmême pas

répondrions-nous,sansdoute,ellesnelesontplus, pour l'honneur de l'humanité ; mais ce n'est la faute ni de l'église, ni du pape . Elles existent en core, immobiles comme la puissance dont elles émanent,etquipersiste àavoirdes yeux pour ne point voir, un coeurpourneriensentir:nousdé fions nos adversairesdenous citer une seulebulle qui révoque la législationà formes acerbes, que noussignalons.Aucontraire,leclergéetseschefs, et PieVII lui-même,notrecontemporain,gémis sent durapide progrès des lumières et de la rai son, source unique, disent-ils, dela violation de la discipline religieuse, continuellement sacrifiée à la tiédeur des fidèles et au malheur des temps; ils nous exhortent à h ter de tous nos voeux le retourdesbonssiècles,oùl'onpourradenouveau fairetriompher cessaintes maximes d'unejuste rigueur.

xxxij

INTRODUCTION +

HISTORIQUE . lêtre : à force d'atrocité, elles sont absurdes. Si elles avoient été constamment suivies, en moins d'un siècle, il n'y auroit plus eu uneseuleville, unseulédifice, un seulhomme surlaterre.

Les forfaits dont l'exécution du code pénal ec clésiastique inondoit la terre ont cessé d'être à craindre; nous le savons : mais c'est seulement parcequ'onen a retracé les détails aux hommes, sous touteslesformes,etdans toute leur infamie, qu'onest parvenu à ce premier pas de la civili sation. Ne nous lassons pas d'imiter cet heureux exemple. Si aujourd'hui les flammes du bûcher ne sont plus ce qui nous menace, redoutons dumoinsceux quijadis les allumèrent, etqui ne cachent pas le plaisir qu'ils auroient à les attiser encore. S'ils n'ont plus laforcedenous traînerau supplice, ils prétendent en revanche multiplier lesmoyens qu'ils ont de se glisser dans toutes les circonstances de la vie, et de compenser par le nombre despetites vexationsdont ilsnousabreu vent, le coup fatal qu'ils regrettent de ne plus pouvoirnousporter.

Le christianisme,nous ne disons pas seulement

3

xxxiij

* xxiv

le catholicisme, est évidemment en décadence : il l'estprincipalementpar la faute de ses minis tres. Soit qu'on parvienne à le soutenir, soitque quelqu'autre culte le remplace, que les prêtres sachent que la religion qu'ils veulent conserver doitêtretoujours morale, toujours tolérante, tou jours raisonnable; que s'ils veulent se maintenir eux-mêmes, ils doivent avoirbien soin demettre leurs actions en harmonie avec la religion qu'ils prêchent, ils doivent êtretoujoursmodérés, tou jours indulgens.

Leslettres de saint Pie V et le recueildes dis positions pénales du code ecclésiastique contre ceux qu'il condamne, devroient ne plus être de nos jours qu'un simple monument histori que, qui rappelleroit aux hommes une époque déplorable, et leur feroit mieux apprécier le bonheur de vivre sous la douce influence d'une civilisation plus avancée, plus sociable, plus humaine. Hélas! cet écrit est momentanément redevenu un ouvrage de circonstance. Il est destiné à prémunir le siècle contre les dangers imminens du despotisme théocratique, dont les

INTRODUCTION

Qu'on ne nous dise pas que quelques cris s'é lèvent du sein même du sacerdoce, pour protes ter contre les envahissemens, contre les abus du sacerdotalisme; que les catholiques d'Irlande, par exemple, et le haut clergé de France viennent, tout récemment encore, de repousser comme im pie et sacrilége, la doctrine qui place le pouvoir spirituel au -dessusdel'autorité despeuples etdes rois;fait des uns etdesautreslessujetsdes papes; dépose les princes hérétiques, et rompt tout lien quiattachele fidèle à celui quel'églisea répudié. Ce sont là desvoixisolées, que l'église et son chef se garderont bien, à la vérité, de condamner, avant d'avoir remporté, au moyen de la funeste confiance qu'elles font naître, une victoire com plète et durable; mais qui seront hautement dé savouées,lorsduprochainretourdescirconstances heureuses pour la religion, prédites parPieVII'.

1 L'histoire du monde ne se compose, la plupart

XXX V

HISTORIQUE . efforts désespérés, et les progrès de plus en plus effrayansquiensontlasuite,menacentl'existence des gouvernemens, de la société entière.

Quelle est, dira-t-on alors àces catholiques abâ tardis et cédant àl'impulsion humaine des inté du temps, que dessuccèsremportéspar l'astuce au dacieuse sur la lâche timidité. Cette considération nous empêche, malgré les lumières du siècle, de mettre hors de tout doute que les déclarations miel leuses, sincères ou non, peu importe, de quelques membres de l'intolérante église romaine, ne réus siront plus à l'avenir à séduire des gouvernemens aussi imprévoyans que crédules. Si cet excès d'a veuglement étoit encore possible, et que néanmoins le règne des principes du bon temps, venantde nou veaurefouler les trônes sousles autels, ne le fûtplus, cesgouvernemensdevroientsedire sauvésparlaseule force des choses, en dépit de leurs maladresses et de leur nullité .

Lespremiersjurent,sansréserve,disent-ils, subter fugeniéquivoque,sansrestriction,ni expresse nimen tale, qu'ils détestént commesacrilége et impie,l'idée qu'il est licité de tuer ou détruire toutepersonne ou personnes quelconques, sousprétextequ'ellesseroient hérétiques;ainsiquelesprincipes qu'aucune foine doit

xxxvj

INTRODUCTION

Voici ce que déclarent les catholiques d'Irlande et les prélats de France. Une légère connoissance des maximes présentes et de la conduite passée du Saint Siège,suffitpour prédirequ'ilnesecroira pas lié par leurs sermens.

HISTORIQUE .

xxxvij rèts sociaux; quelle est votre mission? l'église n'a-t-elle pas de tout temps tenu un tout autre êtregardée avec les hérétiques. Ilsjurent en outre, qu'ils croient qu'aucun acte injuste ou méchant ne sauroit être justifié ou excusé comme ayantété fait pour le bien de l'église, ou en obéissance d'aucune autorité ecclésiastique

Les cardinaux , archevêques et évêques françois se contentent de rejeter la doctrine en vertu de la quelle l'infidélité des souverains à la loi divine an nulle leur titre, la doctrine qui accorde à la supré matie pontificale le droit de priver les princes de leur couronne , et de les livrer à la merci de la multitude. Ils reconnoissent l'indépendance pleine et absolue des gouvernemens, dans l'ordre temporel, de toute puissance ecclésiastique, de toute autorité directe ouindirecte du Saint-Siége. Ils ne trouvent, disent-ils, les principes contraires à ceux qu'ils pro-

Ils réprouvent et abjurent l'opinionque lesprinces excommuniés par le pape et les conciles peuvent êtredéposésetmisàmortparleurs sujets ou partoutesautrespersonnes.Ilscroientque,nilepape de Rome, ni aucune autre prince étranger, prélat, état ou potentat, n'a ou ne doit avoir quelque ju ridictioncivile ou temporelle, quelque pouvoir,dans leroyaumedela Grande-Bretagne, soitdirectement, soit indirectement.

xxxviij

Peuples etrois ! Romevous les montreracesprin cipes, dans le bullaire, dans la collection des conciles etdans le droitcanon : ce sontet ce seront toujourslà sonévangile,ses traditions et larègle immuable de sa politique et de ses actions. Mais elle ne vous les y montrera que lorsque cela lui conviendra àelle, c'est à-dire, lorsqu'ilsera trop tard pourvous......

INTRODUCTION langage? ses décisions ne sont-elles plus irréfor mables? de quel droit venez-vous la contredire sur cequ'elle seule a le droit de déterminer sans appel?....C'estelle,aucontraire,qui,usantdeson infaillible et absolu pouvoir, anathématise votre coupable foiblesse; elle qui ne compose jamais avec les hommes et leurs vains principes d'équité et deraison mondaines; ellequi tientlesceptrede l'univers,parcequ'elle estl'organedelaDivinité, et que c'est à Dieu etnonaux hommes qu'il faut obéir.

Nous le demandons aux gouvernemensquise fessent, ni dans les traditions apostoliques, ni dans les écrits desdocteurs, et les exemples dessaints per sonnages qui ont illustré les plus beaux siècles de l'antiquité chrétienne (Voyezles Constitutionnels (de Paris) du 2 et du 13 avril 1826 , n. 92 et 103).

HISTORIQUE.

xxxix roient assez aveugles pour se soumettre à cette puissance anti-sociale, ou seulement pour l'ad mettre dans l'étatetpour en accepter les consé quences; quels argumens opposeroient-ils à cet audacieux langage? où trouveroient-ils l'énergie nécessaire pour punir ceux qui l'auroient tenu, lorsque,dicté par le fanatisme,ilauroitétéadressé àl'ignoranceprosternée à ses pieds? Seroit-il en coretempsdedire alors, ounefaut-ilpas plutôt répéter à satiété dès à présent, que la religion romaine, par cela même qu'elle est toute-puis sante,pluspuissante queles rois,quelespeuples, par cela même qu'elle est au-dessus dela saine morale, dela vraie piété,doitêtre repousséeavec une juste terreur par toute nation sage et tolé rante, mais tolérante bien entendu pour ceux-là seulementquin'érigentpas l'intolérance en dog me'?Les législateursquimenacentlesinfracteurs

Pour ceux -là , et c'est la même chose en d'autres termes,qui ne font pas du recrutement religieuxpar intrigue, par embauchage, un devoir de conscience. Nous venons de voir tous lesmembrescatholiques

du grand conseil des Grisons refuser dedélibérer sur l'ordonnance provisoire contre le prosélytisme ; ils n'ont pas osé mettreseulement en doutela prétendue loi de Dieu, qui leur ordonne d'opérer ce qu'ils ap pellent des conversions, par toutes sortes de voies , par des promesses d'argent etde viles récompenses, par la séduction si facile envers des enfans, qu'ils veulent pouvoir continuer àpervertir pour les arra cher à leurs familles. 24 Voyez le Constitutionnel des Pays-Bas, n. 5 ; samedi, 10 novembre 1826. Grâces soient rendues à la maladroite confiance du parti -prêtre ! il dévoile sans détour et sans gogne ses invariablesprojets, dans toutes les circons tances et de toutes les manières . Puisse - t - il , la der nière fois peut-être qu'il alloit avoir l'occasion de ressaisir une partiedesonancienne influence, puisse- 5 t-il se trahir entièrement lui-même, etnous sauver ver lain ainsi d'un des plus grands dangers dont la perfecti bilité socialeaitété menacéedans lestempsmodernes. Frane ON us,ne

: - ? +

INTRODUCTION HISTORIQUE.

xl

deslois,etlesjugesquilespunissent,permettront ils l'existence d'une secte tendant sans cesse á ins pirerunzèleperturbateur,quichange,pour ainsi dire, la nature de l'homme civilisé, le rend plus fortqueleslois,queles tribunaux,quelestrônes?

LETTRE PREMIÈRE".res

9 Nous avons traduit mot à mot . Ces lettres étant surtout historiques, nous avons crudevoir préférer un françois pu rement littéralàunstyle élégant,qui auroit moins fidèle ment rendu les idées, et n'auroit servi qu'à peindre bien plus foiblement le caractère de saint Pie V.

: 100

Notretrès cher filsenJésus-Christ, salut et bé nédiction apostolique. Nousnedoutons pas que Votre Majesté ne soit instruite des troubles qui ont été dernièrement ca 39

Cette lettre est la vingt-deuxième du livre premier , dans l'édition publiée par François Goubau. Elle se trouve à la page 50, et est précédée d'un sommaire conçu en ces termes : SaintPie V exhorte le roi d'Espagne à secourir leroideFrancecontreles hérétiques etlesrebelles.

LETTRES

BusinesspleaseDE SAINT PIE V. ! 000000 - osovoooooooooooooooo OOOO OOOOO

A NOTRE TRÈS CHER FILS EN JÉSUS-CHRIST, PHILIPPE, ROI CATHOLIQUE D'ESPAGNE'.

excités en France à cause de la religion, ou plu tôt qu'elle n'ait appris la sédition des rebelles contre son parent, le roi très chrétien des Fran çois. Nousespéronsque,mêmesans quenousl'yexhortions, Votre Majesté secourra ce roi de tout sonpouvoir, soit parce quelepéril est com mun , soit parce qu'ilparce qu'il s'agit de religion, et que vous êtesalliéauprince qu'on attaque. C'est pour cela que , plein de confiance, nous avons an noncé ànos vénérables frères les cardinaux de la sainte église romaine, et à toute autrepersonne, que vous vousseriez conforméànos désirs: nous même, nous avons résolu de porter du secours à laFrance, mêmeau -delà de ceque nos moyens permettent defaire. Nous avons donc cru devoir prier Votre Majesté, et la conjurer de toutes les manières possibles et avec toute l'ardeur dont nous sommes capable, de se prêter généreuse ment, et sans le moindre retard, à ce que nous avonspromis aux autresen son nom, et à ce que

LETTRES

La plupartdes personnages à qui saint PieV a adressé ses lettres, ceux dont il y est fait mention, ainsi que lesfaits qui ysont consignés, sont trop connus pour que nous ayons cru nécessaire d'ajouter des notes historiquesaux passages qui les rappellent. Nous renvoyons pour lesdétails et les datesàl'Histoire des guerres de religion , par M. Lacretelle.

2

DE SAINT PIE V. 5 nous attendons d'elle. Notre cher fils Annibal Rucellaï se rend auprès de Votre Majesté, de notre part et de celle du roi très chrétien, afin qu'ellepuisse traiterlonguementaveclui decette affaire.

con peso !! 3D . 2 cs SER

Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau dupêcheur, le 13 octobre 1567, lasecondean-néedenotre pontificat.

LOUIS

1

A NOTRE CHER FILS , NOBLE HOMME , GONZAGUE , DUC DE NEVERS ?.

4 LETTRES c ... - . Pool 000000000000000000000000000000000-0000-0000-0000-0000 -oovoo000000000 OD

LETTRE II '. ceny

Cher fils, noble homme, salut et bénédiction apostolique.Nousnous réjouissons beaucoup de ce que le roitrès chrétien aitéchappéauxmainsimpies des hérétiques, et nous en rendons grâces à Dieu qui l'a protégé dans un si grand danger. Nous vous louons infiniment de vous être joint à lui pour lui porter du secours, et nous vous exhor tons à mettre en cela toute lacélérité quidépen dra de vous.

C'étoit le prince de Mantoue, gouverneurde la Cham pagne pour les rois de France ; il servit avec zèle Charles IX et Henri III. Blesséen 1567, ilmourut trenteans après, du chagrin quelui causèrent, dit-on, quelques reproches que Henri IV lui avoit adressés en plein conseil.

Édition Goubau, livre premier, lettre 23, p. 51.On y lit le suivant sommaire : Saint Pie Vse réjouit de ce que Charles , roi de France , ait échappé aux mains des hérétiques; il promet de luifournir des secours d'argent ou d'hommes.

DE SAINT PIE V. 5

Quantà cequevous demandez, savoir de l'ai der nous-même en lui fournissant de l'argent dansces circonstances critiques, ilfaut que vous sachiez qu'il est venu vers nous un envoyé du roi, auquel, sur ce qu'il nous exposoit de cette affaire, nous avons promis que le roi nous trouveroittoujours prêt à leservir, pourvu toute fois que la religionfût sérieusement attaquée, et nonpasdelamanièredontellel'aétéjusqu'àcette époque. Mais, comme nous n'avons pas defortes sommes à notre disposition, puisque nous avons épuisétoutcequenousavions, pouraider l'empe reur élu danslarudeguerrequ'il a soutenue con treles Turcs; pour aiderla reined'Écosse, etles chevaliersdeSaint-Jeanquidevoientfortifier l'ile deMalte, etpour un grand nombre d'autres dé penses également nécessaires, nous nous voyons obligé d'imposer, contre notre volonté et nos principes, quelque nouvelle charge aux peuples de nos états, qui sont ceux de la sainte église romaine. Certes, nous n'aurions jamais pu nous décider à lefaire pour nos propres besoins,pour les leursetpourceux de notrefamille; mais nous avonsrésoludelefaire pourSaMajesté. L'argent que nous rassemblerons de cette manière ne pourra pas être expédié, comme il le faudroit, avec une extrême célérité: nous ne négligerons

6

rien cependant pour lefaire rentrer avec laplus grande promptitude; et nous volerons toujours ausecoursduroidanslepériloùilsetrouve,soiten lui procurant de l'argent, soit en lui fournissant dessoldats, selonqu'il paroîtraleplusnécessaire, et cela même au -delà dece que nos moyens sem blent nous permettre de faire.

Vos dernières lettres, qui nous ont été remises parnotrecher fils André Baglioni, nous ont plus quejamais prouvévotre attachementà notre per sonne et au Saint-Siége: nous avons aussi enten du avec plaisir ce qu'il nous a exposé verbale ment envotre nom. Cette démarche devotrepart nous a été, comme elle le devoit, très agréable. Vous vous montrez ouvertement,dans le zèle que vous manifestez pour le Saint-Siége, le digne imitateur de vos ancêtres. Et nous aussi , nous sommes animé pour vous des sentimens que méritent votre vertu, votrepiété, votrenoblesse. Nous avons vuAndré avecd'autantplus de plai sir qu'il venoit de votre part.

Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau du pêcheur, le 16 octobre 1567, la seconde an née de notre pontificat.

LETTRES

-0000000000000000000ooooo 00 GE soooooooooTecon6/

DE SAINT PIE V. 7

Dès que nouseûmes reconnu l'extrême danger auquel étoient exposésnotre trèscher fils en Jé sus-Christ,Charles,roi trèschrétiendesFrançois, et son illustreroyaume, nousrésolûmes de rem plir lesdevoirsdenotrecharge, en le secourant

LETTRE III '.tu

2

Édition Goubau, livre premier, lettre 24, p.53.Sommaire : Saint Pie v demande des secours pour royaume de France contre les hérétiques song Jérôme Priuli mourut cette même année ie 1567,oùsaint Pie V lui avoit écrit au sujet des troubles deFrance.Au reste, la demande du pape demeura sans résultat, la guerre avec les Turcs ne permettant pas aux Vénitiensd'envoyer destroupesà Charles IX, qui en avoit sollicitélui-même auprès de larépublique.

Cher fils.Cher fils, noble homme, salut et bénédiction2020 , apostolique.

A NOTRE CHER FILS , NOBLE HOMME , TÉRÔME PRIULI , DOGE DE VENISE 2 . CHE Code

Listoldelegits de tous les

au -delà de ce quepermettoient nos moyens, con promptementqu'ilét! tre lesrebelles rats, ennemis de la majesté divine et royale.r. ob obire disate

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LETTRES

Comme aupérildela France estattachéle pé ril de l'Italie(car si,ce queDieu veuille détour ner! les ennemis de Charles étoient vainqueurs, cet incendie auroit bientôt atteint les états ita liens), nous nous sommes cru obligé de prier Votre Noblesse de soutenir puissamment le roi dans une circonstance aussi critique, afin de mettre un terme à ce danger commun. Nous n'ignorons pas combien dans ce moment vous vous trouvez vous-même dans l'inquiétude : mais le mal qui nous menace est si prochain et frappe tellement nos yeux, quetous ceuxqui désirent le maintiende la religion catholiqueet laconservationes moindre retard, contribuer unanimement à re pousser le péril de tous. Non -seulement il sera très agréable à Dieu , mais encore honorable et glorieux pour votre célèbre république, qui fut toujours avide de vraie gloire, d'avoir secouru , dans une telle circonstance, un aussi grand roi et en même temps la religion catholique. Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau dupêcheur, le 18 octobre 1567, l'andeuxième de notre pontificat. a short

OTTOP !

LETTRE IV '. VUZ ?

VotreNoblessesaitassurémentdans quel péril setrouvent letrès cher roi des François, son pa rent,et avec lui la religion catholique, par l'au daceetlascélératessedecertains hommes impies, rebellesà Dieu et à leur roi; elle l'aura appris avec d'autant plus decertitude, qu'elle estplus voisine du foyer de ce terrible incendie.

" Édition Goubau, livre premier, lettre 25, p. 54.Saint Pie v exhorte le duc de Savoie à secourir le roi et le royaumedeFrance contre leshérétiques rebelles.

9 Ce prince ne se distingua que par le grand nombre de ses maîtresses et de ses enfans naturels .

OY 3stei

A NOTRE CHER FILS , NOBLE HOMME , EMMANUEL PHILIBERT, DUC DE SAVOIE .

DE SAINT PIE V. 9 0000000000000000000000000000-000c000000000000000000000000000000000000

Nous sommes persuadé que vous n'avez be soin de l'exhortation de personne, puisque vous ayeztant et de si graves motifs qui vous portentàsecourir puissammentle roi de Francedans un temps si critique, savoirvotre alliance avec lui,

Cher fils, noble homme, salut et bénédiction apostolique.

LETTRES

BOERE

BE 1

le périldela religion catholique, etpuisle dan ger que vous courez vous-même et que cou rent vos intérêts. Cependant nous croyons que ce que vous auriez fait de votre propre mouve ment, vous serez encore plus porté à le faire lorsque nous vous y aurons exhorté, et cela par les sentimens qui vous animent à notre égard, et par votre respect pour le siége apostolique: c'est pourquoi nous prions avec zèleetchaleur, et nous conjurons Votre Noblesse de faire éclater la lumière de sonesprit, de soncourage et de sa piété, au milieu des ténèbres de la France. Vous en recueillerez d'abondantes grâces auprès de Dieu, et de grandeslouangesde la partdes hom mes. Quant ànous , qui avons résolu d'aider le roi, même plus que nos moyens ne le permet tent, votre action nous sera si agréable que vous ne nous obligerez pas moins nous-même que vous n'aurez obligé ce prince. Le cher fils Annibal Rucellaï traitera verbalement et plus au long de cette affaire en notre nom avec vous. Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau dupêcheur, le 18 octobre 1567, l'an deuxième de notre pontificat.

10 :

A NOTRE CHER FILS , NOBLE HOMME , EMMANUEL PHILIBERT , DUC DE SAVOIE .

Cher fils, noble homme, salut et bénédiction apostolique. DeolNous avons écouté avec plaisir ce que votre secrétaire nous a exposé par votre ordre. Nous avons envoyé,comme vous nous en aviez prié,quelque argent au cardinal de Lorraine. Nous envoyons aussi présentement à votre Noblesse dix mille écus d'or, afin que, soutenu par cette somme, vous puissiez facilement à votre tour secourir le roi très chrétien, àune époque aussi difficile pour la religion catholique. Nous avons adressé, il n'y apas long-temps,auducde Lorraine, une lettre et un envoyé, pour lui et pour -

DE 11SAINT PIE V.

Édition Goubau , livre premier, lettre 26, p. 56. Sommaire : Saint Pie V envoie au roi de France dix mille pièces d'or, pour armer contre les hérétiques : il rappelle qu'ilafourni d'autres subsidespour cet objet, et qu'il en afaitfournir par les princes catholiques; ilprometqu'il en procurera encore dans la suite .

LETTRE V '.

Donné à Saint-Pierrede Rome, sous l'anneau du pêcheur,le 16novembre 1567, l'an deuxième de notre pontificat.

LETTRES

12

l'exhorter à empêcher l'entrée en Francede tout secours venant de la part des hérétiques d Alle magne: nous avons résolu d'exhorter et d'exciter les princes d'Italie, par lettres et par envoyés, à faire passerauroitoutce qu'ilspourrontlui four nir de cavalerie auxiliaire. Il ne manquera rien de notre part auroitrèschrétiendans descircons tances si critiques : nous ferions bien davantage encore , si nous avions de plus grandes richesses et des moyens plus étendus; nous leferionsparce que la charité paternelle etle zèle pour lacause de Dieu nous y portent. Nous voyons que vous n'avez nullement besoind'enêtreprié, pour vous prêterà servir Dieu et un roivotre alliéet votre parent. Cependant nousvous exhortons à ymet tretoute la diligence dont vous serezcapable.

Pour ce qui est desbourgs et villages qui vous ontétéendernierlieurendusparlesBernois, vous apprendrez par votre secrétaire, ce que nous l'a vonschargé de communiquer à cet égard à Votre Noblesse.

Cher fils, noble homme, salut et bénédiction apostolique.

LETTRE VI .

Nous avons appris par votre lettre écrite le 25 juillet, et parle cher fils Jean de Zuniga, avec combien de bonheur vous continuiez à combattre leshérétiques,rebellesà l'autorité du sérénissime roi. Béni soit le Seigneur qui, au milieu de tant de soins, de tant de sujets de douleur, a daigné nous consoler par de si joyeuses nouvelles! Nous sommes charmé pour la religion catholique, que Dieu vous ait accordé une si éclatante victoire; nous en sommes charmé pour notre cher fils en Jésus-Christ,leroicatholique.Non-seulementnousvousenfélicitons,vousqui,combattantpourla

· Édition Goubau, livre 2, lettre 15, p. 97. -Som maire : Saint Pie Vfélicite le duc d'Albe de lavictoire remportée sur les hérétiques en Belgique; il l'exhorte à les détruire par la guerre , et à défendre la religion ca tholique.

A NOTRE CHER FILS , NOBLE HOMME , FERDINAND DE TOLÈDE, DUC D'ALBE.

DE 15SAINT PIE V. SO

14

.

es

LETTRES

cause du Seigneur, êtessimanifestementsoutenu par son secours; mais aussinous vousen rendons grâces au nom de toute l'église, parce que, sans vous laisser abattre par tant d'efforts, sans vous laisser effrayerpar tant de périls, vousn'avez pas cessé de bien mériter d'elle . Continuez, cher fils, à accumuler ces belles ac tions comme des degrésqui vous conduiront à la gloire éternelle; et, de même quevous avezcom mencé à le faire, ne négligez rien pour rétablir dans vos provinces la religion catholique en son premierétat : cette gloire surpassera celle de tous les généraux etde tous les empereurs. Que la di vine majesté vous conserve sain et sauf ! Donné à Saint - Pierre de Rome sous l'anneau du pêcheur, le 26 août 1568, l'antroisième de notre pontificat. Die :: Doce

LETTRE VII'.

FERDINAND

291 Édition Goubau , livre lettre 21 , p. 110. Som maire : Saint Pie v loue le duc d ' Albe de ses victoires sur les hérétiquesdansles Pays-Bas : il lexhorte à soutenir vigoureusement les intérêts du christianisme.

A NOTRE CHER FILS , NOBLE HOMME , DUC D'ALBE .

DE SAINT PIE V. 15 od trago 00000000-00000000000000000000000000-000000000000-00000000-00000000000000

Il nous est difficile d'exprimer combien nous nous sommes réjoui dans le Seigneur, en lisant votre lettre du 22 octobre. Le tableau que vous nous tracez de vos services dans différentes guer res,toujours entreprises pour la défense dela vé ritécatholique et du Saint-Siége,nousa, comme de raison , causé la joie la plus vive : ce tableau estànosyeux ,non unsimplerécit, maisunécla tanttémoignagedevotre mérite.Laplupartde ces faits nousétoient connus, parce qu'ils sont votre ouvrage,.Noble Homme, valeureuxgénéral dar mée,et parce qu'ils font partie des expéditions militaires les plus mémorables, dont lebut étoit la juste et saintecause de la religion : ce seroit manquerànotredevoir,sinouslesoubliionsjamais.

Néanmoins, il nous a ététrès agréable de nous entendre rappeler dans votre lettre ce que nous avions, sinon entièrement, du moins en grande partiegravé dans notre mémoire.Car rienne sau roit nous arriverdeplusglorieuxpourl'honneur de l'église , de plus heureux pour les sentimens vraimentpaternels de notre âme envers tous les hommes, que lorsque nous apprenons que des guerriers courageux, d'habiles capitaines, comme nous savons que vous vous êtes toujours mon tré,etcomme nous voyonsquevousvousmontrezde nouveau danscette guerre si pleine de périls,n'ont pas seulement en vue leur propreutilité, leur gloire personnelle, mais qu'ils combattent avant toutpour Dieutout-puissant, qui ne pré pare pas à sessoldats, auxchampions de sonnom etde sonhonneur, une couronnepassagère, mais bien la couronne incorruptible et éternelle.

C'estlà, cherfils, ce qui se voit si rarement, c'est là sanctifier adroitement les choses les plus inondaines.Qu'ya-t-ildeplusmondaineneffetque les actions terrestres et militaires?Eh bien, elles cessentdelêtre,dèsqu'ellesontpour but,nonlesintérêtshumains,mais ceuxdu ciel.C'estpourquoi lesexploitsaussipieuxquevaillans,rappelésdans votre lettre, nous ont toujours fait chérir Votre Noblesse, et font maintenant que nous l'aimons

LETTRES

16

2

! Le droitdepatronageest celuique conserve surunbéné ficeou sur une églisela personne quil'a fondé ou doté, et 'principalementledroitdenommeroude présenter lebénéfi cier.Lorsquelesbénéficesecclésiastiquesétoient encore don nésauxlaïques, ouqueceux-cis'enemparoient de viveforce, ilsseréservoient ordinairement,enyplaçant desprêtres, le droitdepatronagepoureux etpour leurshéritiers.

Pour ce qui est de la confirmation de votre droit de patronage, confirmation que vous nous demandez dans votre lettre, vous saurez que les pontifesromains n'accordent pasfacilementcette grâce, àcause qu'elle estinsolite;néanmoinscher fils, nousavons volontiers cédé à vos prières età votre requête, etdans l'éloge que nous avonsfait devotre personne, nous vous avons rendu plei nement justice, tant pour votrepiété singulière

DE SAINT PIE V.

17 encore davantage, et que nous la comblons des plus justeslouanges. Nous rendons grâces àDieu tout-puissant qui a réservé votre courage, votre sagacité, votre vigilance, vos forces, à des tempsoùilsétoient aussinécessairesqu'ilslesontaujour d'hui. Nous savons quevous êtes par vous-même assezdisposé à faire tout ce qui peut être utile à la causedelatrèssaintereligion; cependant, pour obéir à ce que nous prescrit la dignité dont nous sommesrevêtu,etpour satisfairelebesoindenotre âme,nouscroyons devoir encore vousyexhorter.

Nous avons éprouvé en cela une double sa tisfaction, celle d'abord de faire pourvous ce que vous nous demandiez , etque vous disiez atten dre denous avecimpatience,ensuitecellede vous accorder une dignité dont nous avons eu le cons tant désir de vous voir décoré. Il n'est rien de toutce qu'on peut attendre d'un père affectionné et bienveillant, tel que vous nous trouverez tou jours àvotre égard,que nous ne croyions êtred , avec la grâce de Dieu, à votre piété envers lui, à votre amour pour la religion, à vos travaux pour la défensede lavéritéet delafoi catholique. Nous manifesterons ces sentimens de notre bonne volontéenversvous, dans touslescasoùvotrehon neur ou votre avantage le requerront, et aussi que l'occasions'enprésentera.

Donné à Saint- Pierre de Rome, sous l'an neau du pêcheur , le 12 décembre 1568 , la troisième année de notre pontificat. souvent

. 7 VI TOILET

LETTRES enyers Dieu, que pour votre religieux dévoue ment au Saint-Siége : nous espérons quece té moignage dû à votre zèle ardentpourl'églisede Dieu, excitera vos descendans àimiter votre ach tive dévotion en de pareilles circonstances.

1

18

A NOTRE CHER FILS GEORGE, PRÊTRE-CARDINAL DU TITRE DE SAINT -NICOLAS - DES -PRISONS- TULLIEN NES, APPELÉ D'ARMAGNAC, HABITANT POUR NOUS ET POUR LE SAINT- SIÉGE NOTRE VILLE D'AVIGNON .

Notre cher fils, salut et bénédiction aposto lique.Nous avons appris dans la plus grande joie de notre âme, que vous avez ordonné de faire etque vous avez réellement fait le partage des biens des hérétiques de nos états d'Avignon et ducomtat Vénaissin : cette joiene sera pas moins vive, lorsque nous saurons que la distribution de ces biens a été faite dans un but d'utilité. Il faut que cela soit ainsi, et nous avons lout lieu d'espérer quevous vous êtes conforméà nos dé sirs. Nous voulons, avant tout, que Votre Sa

LETTRE VIII '.

DE SAINT PIE V. 19 0000000000 000000000-0000-0000-0000ccc0-000

· ÉditionGoubau,livre3 , lettre 3,p. 133. Sommai re : SaintPie Vordonned'employer les biens des hérétiques proscrits à réédifier les temples et les autres édifices pu blics; il défend de rendre même la plus petite partie de ces biens auxdits hérétiques ou à leurs proches, quoique honnêtes gens et catholiques.

Pour ce qui est des fiefs appartenant aux hé

LETTRES

Outre cela, il est de votre devoir d'empêcher diligemment que les biens confisqués des héré tiques ne soient dissipés ou employés sans profit,tandis qu'ils pourroient être conservés pour faire face, dans tous les cas, aux besoins de nos états deFrance.Vousvoyez parvous-même que, par les temps actuels et dans les lieux dont nous parlons, de telles circonstances peuvent arriver, et vous savez qu'il ne faut pas toujours nous obliger à envoyer de l'argent pour couvrir les dépenses urgentes.

· Deinde, nebonahæcpropinquis ipsorum aut affinibus, quantumvis bonis et catholicis, donentur, aut alia quavis ratione perveniant.

gesse fasse en sorte que ces biens servent à réé. difier les temples et les édifices publics que les mêmes hérétiques ont brûlés ou renversés; en suite nous défendons que ces biens soient don nés aux parens ou aux proches des premierspossesseurs, ou qu'ils leur parviennentde quel que manière que ce soit, quand même ils se roient honnêtesgens etbons catholiques !. Nous jugeons cette sévérité nécessaire pour détourner les autres à l'avenir, par un pareil exemple, de la méchanceté de l'hérésie.

20

DE SAINT PIE V. 21 rétiques, nous voulons qu'ils soient adjugés à la légation elle-même, et qu'ils y,soient incorporés de la manière qui est prescrite dans nos lettressous sceau de plomb, concernant la défense d'a liéner les propriétés féodales : nous vous en en voyons copie, et vous enjoignons d'observer nos ordres comme il convient, exactement et invio lablement.

Donné à Saint-Pierre de Rome , sous l'anneau du pêcheur, le 17 janvier 1569, l'an quatrième de notre pontificat. >

22 LETTRES 0000-00000000000000000-0000-0000000000-00000000000

A NOTRE CHER FILS CHARLES, PRÊTRE -CARDINAL DU TITRE DE SAINT-CHRYSOGONE , DIT DE BOUR BON , LÉGAT A LATEREA AVIGNON.

Notre cher fils, salut et bénédiction aposto lique.Votre

prudence dans les occasions importan tes, déjà généralement reconnue, et la grande autorité dont vous jouissez si justement auprès de notre fils en Jésus-Christ, le roi très chré tien , dans les affaires qui concernent le gou vernement du royaume, font que les yeux de touslesprinces catholiques, et surtout nos yeux paternels,sontprincipalement tournés versvous, dans l'espoir que vous terminerez cette guerre abominable, que les habiles chefs des impies hé rétiques ont déclarée à Dieu tout-puissant, à la foi catholique et au roi très chrétien.

· Édition Goubau,livre3, lettre4 ,p. 135.-Sommaire : Saint Pie V exhorte le cardinal Charles de Bourbon à faireensortequeles hérétiques soientauplus tôtdétruits.

LETTRE IX .

C'est pourquoi , notre sollicitude pastorale et

DE SAINT PIE V. 23

nos soins paternels pour la France nous enga gent fortementàne riennégliger,dans untemps si critique, de ce que notre devoir envers vous nous prescrit de faire, concernant tout ce qui pourra vous porter à soutenir la cause de la re ligion, si chancelante dans vos provinces. Si les circonstances l'exigeoient , nous serions prêt à affronter la mort pour elle.

Cela nous donne le droit de vous exhorter ardemment par nos lettres, et de vous exciter à faire tous vos efforts, à employer toute votre influence, pour qu'on embrasse sérieusement et définitivement le parti le plus propre à opérer enfin la destruction des ennemis implacables de Dieu et du roi, parti sans lequel il sera tou jours impossible de poursuivre avec chaleur les opérations de la guerre, et de la conduire à un heureux résultat. Montrez ouvertement à vous qu'il ne vous a manqué ni la volonté ni le pouvoir de venir au secours de la foi catholi si vivementattaquée en France,et d'empê cher la ruine de l'état. Car si, dans les com mencemens, on perd l'occasion de pousse vi goureusement l'entreprise ; si on laisse aux ennemis le temps de rassembler plus de forces qu'ils n'en avoient auparavant , il est à crain dre qu'ayant laissé échapper des mains une vic que,

24

Nous vous exhortons, en conséquence vous excitons, et nous vous prions instamment d'exhorter et d'exciter le roi très chrétien , la reine, et tous ceux à l'égard desquels vous lecroirez nécessaire , et dont la coopération auxentreprisesde la guerre a été jugée efficace, à ne point perdre de vue ces considérations. La louange que vous mériterez de la part de tous les hommes, par vosbonnesintentions etvos ac tions en cette occurrence, ne sera pas moindre que lagloiredu succès parlequel vousaurez réta et

toire qu'il n'eût peut-être pas été difficile d'ob tenir sans peine et sans péril, les choses n'en viennent à un point où le roi lui-même(ce que Dieuveuille ne pas permettre!) courre le dan ger de perdre à la fois la couronne et la vie. C'est à cela que l'on s'expose en différant de jour en jour des préparatifs indispensables, et ennefaisant que toujourstroptard, ce qui peut le plus accélérer la réussite Outre cela,le trésorroyal s'épuise journelle mentde plus en plus,etbientôtilnepourraplus suffire aux frais de la guerre; les forces de l'en nemi, au contraire , augmentent continuellement : les opérations que la céléritéauroitrendu faciles àexécuter, deviennent incertaines et pé rilleuses par le retard.

LETTRES

Lagrandeurdes intérêts dont noustraitons, et les dangers du royaume réduit à la dernière ex trémité, exigeroient peut-être de plus longs dé veloppemens; mais votre amour reconnu pour la religion catholique, et le zèle dont nous n'i gnorons pas que vous êtes animé pour l'hon neurdivin, n'exigent pas que nousnousarrêtions davantage sur ces choses avec vous. Nous sa vions déjà quevous étiezdoué d'une assez grande piété envers Dieu,pour vousoffrirde vous-même àaider l'état dans un péril si imminent; cepen dant nous avons cru que nos exhortations pa ternelles n'auroient pas peucontribuéau but que nous nous proposions.

Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau du pêcheur, le 17 janvier 1569, la quatrième année de notre pontificat.

DE SAINT PIE V. 25 blila tranquillitéet lasécurité dansleroyaume; par lequel vous y aurezconsolidé et propagé lareligion catholique. Rien ne sauroit arriver de plus agréable etde plus désiré pour nous , rien de plus convenable et de plus glorieux pour Vous .

26 LETTRES 00000-000cocoooooo0000000000000 000000

Notre cher fils, salut et bénédiction aposto lique.

LETTRE X'.

Dans la guerre abominable que leshérétiques, ennemis de Dieutout-puissant, de la paixetde latranquillité dece royaume, font avec le plus grandacharnement àla foi catholique et au roitrès chrétien , vous ne pouvez pas douter que les yeux de tous lesprinces catholiques, et sur tout nos yeux paternels, ne soient fixés sur vous et sur toutes vos actions. C'est là la suite né cessaire de votre prudence reconnue dans la né gociation des choses du plus haut intérêt, etde lagrande autorité dont vous jouissez à si juste titre auprès du roi, dans le gouvernement desaffaires du royaume.

** Édition Goubau, livre3, lettre 5 , p. 138.-Sommaire:

A NOTRE CHER FILS CHARLES, PRÊTRE-CARDINAL DU TITRE DE SAINTE - APOLLINAIRE , DIT DE LOR RAINE, NOTRE LÉGAT ET CELUI DÚ SAINT-SIÉGE.

Saint Pie V exhorte le cardinal Charles de Lorraine à ter miner la guerre contre les hérétiques, etàfaire en sortequeleurs biens soientconfisqués sans exception.

DE SAINT PIE V. 25

Pourcemotif,nous, que notre sollicitude pas toraleet nos soins paternels pour la France font attendre dans la plus cruelle anxiété et per plexité d'esprit, comme il est naturel, l'événe ment décisifet la fin de toutes ces choses, nous ayons cru que, dans ces circonstances, nous ne devions négliger auprès de vous aucune tenta tive pour rendre quelquesservices à la cause de lareligioncatholique, enfaveur delaquelle nous verserions tout notre sang. Et, puisque nous sentons (ce que dans votre sagesse vous sentez aussi vous-même) que la chose principale pour obtenir la victoire dans cette guerre périlleuse, consiste à se procurer et à préparer avec la plus grande activité tout ce qui est nécessaire pour combattre les ennemis , à ne pas perdre l'occa siond'atteindre le but proposé, et à ne pas lais ser aux ennemis le temps de rassembler plus de forces qu'ils n'ont maintenant, nous exhortons ardemment et nous excitons Votre Prudence , par cette lettre , à apprêter avec la plus ex trêmediligencetoutes les choses nécessaires pour l'attaque etla défaite des ennemis, afin de mon treràtous que vous n'avezmanqué ni debonne volonté ni de pouvoir, pour porter du secours àla religion catholique, exposée en France aux plus grands périls, et pour empêcher la ruine

1 Nefariusillevocatus Aurangiæ princeps.

Nous ne demandons pas seulement que vous mettiez le plus grand zèle vous-même à faire ce

Illudetiam quod in edictoregis jamdudum factum esse oportebat,utscilicet hæreticorumbonapublicarentur,quod quevalde utile fuissetad dubios in fide retinendos, cæteros queomnes ab hujusmodinefariacumhæreticissocietate con junctionequedeterrendos, non sine dolore miramur factum adhuc non fuisse .

28 LETTRES

Nousremarquons aussi avecdouleur qu'onn'a pas encore mis à exécution ce qui devoit déjà avoir été fait d'après l'édit du roi, savoir la con fiscation des biens des hérétiques : cela eût été très utile pour retenirdans la foi ceux quichanceloient, etpour éloigner avec effroi tous lesau tres,de la société abominable deshérétiques, et de toute amitié avec eux .

1

de ce royaume. Ce qui nous cause cependant, à nous et à tout le monde, le plus grand éton nement, c'est qu'un infâme, appeléprince d'O range ', demeure dans le royaume avec sestrou pes, tout comme s'il n'étoit pas ennemi, de ma nière que, sans que personne y mette obstacle,il nourrit une armée composée de la lie de tous les hérétiques, au moyen des rapines et des pillages qu'il exerce dans les champs, et de la ruine de toutes les propriétés.

DE SAINT PIE V. 29 que nous désirons, mais nous vous prions aussi d'enflammer l'esprit du roi, de la reine, et de tous ceux qu'ils emploient dans cette guerre ; et de les exciter, tant à exécuter avec activité ce qui a été négligé jusqu'à ce moment, qu'à pré parer diligemment et sans retard tout ce qui peut contribuer, en faisant vaincre et dompter les ennemis, à mettre fin à cette guerre désas treuse. C'est maintenant qu'en y employant la promptitude et l'ardeurnécessairesà une pareille entreprise, les ennemis pourront facilement être mis en fuite; mais si on néglige plus longtemps dese procurer les choses indispensables au suc cès,outrequeparune guerreprolongéeonépuise le trésor royal, à tel point que dans la suite il ne pourra plus suffire aux frais de l'entreprise, il estencore à craindre que le courage et lesforces des ennemis croissant de jour en jour par ces délais, le roi (puisse Dieu ne pas le permettre!) ne se trouve finalement en danger de perdre et le trône et la vie.

Il faut que vous vous efforciez, vous et tous les catholiques, à communiquer votre ardeur à tous les esprits, et à faire cesser ces délais aussi dangereux qu'inutiles, depeurque, si on laisse aux ennemis le temps de réunir des forces plusconsidérables, ilsne fassent encoredeplusgrands

Nons avons pleine confiance envous; nous sa vons que spontanément vous rendrez et les ser vicesque nous vous demandons, et tous ceux en un mot qu'exigent de vous la défense de la re ligioncatholiqueetlesdangers de laFrance , ré duite à deux doigts de sa perte. Néanmoins, no tre devoir et le haut intérêt de la chose nous ont

30

LETTRES , progrès, etquele sort des combats n'en devienne de plus en plus incertain. Si vous réussissez(et nous ne doutons pas que votre piété envers Dieu et votre dévouement pour la religion catholique ne vous fassent faire pourcelatout ce quidépen dra de vous ), vous recueillerez les louanges gé nérales pour avoirrendu la tranquillité etlasû reté au royaume, pour y avoir rétablila religion catholique. La victoire que nous pourrons alors espérer avec l'aide de Dieu, le secours des fidèles soutenantvigoureusement la cause de lareligion, quiestaussila leur; cette victoire,disons-nous, résultat de vosconseilset devosfavorables dispo sitions, ne sera pas plus glorieuse que ne le sera pour vous-même ce que vous aurez fait pour la faire obtenir. Rien ne pourroit arriver qui nous fût plus agréable et que nous eussions plus ardemment désiré, rien qui vous apportât plus d'honneur et degloire.

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DE SAINT PIE V. 31 fait croire qu'une exhortationpaternelle de notre partne devoit point être négligée.Donné à Saint-Pierre de Rome , sous l'anneau du pêcheur, le 17 janvier 1569, la quatrièmeannée de notre pontificat.

LETTRE XI'. che

32 LETTRES

ANOTRE TRÈS CHERFILS EN JÉSUS-CHRIST,CHARLES, ROI TRÈSCHRÉTIENDESFRANÇOIS.

Notre sollicitude pour vous et pour votre royaume, quisetrouve dans un état si critique, nous portant àremplir vos voeux, nous envoyons àVotre Majesté, au nom de Dieu tout-puissant, des troupes auxiliaires, tant d'infanterie que de cavalerie, comme elle nous l'a demandé. Nous les envoyons dans l'espoir qu'elles serviront à vous sauver vous-même et à sauver votre royau me , dans la guerre que les hérétiques , ces en nemis de Dieu et de l'église catholique, animés desintentionsles plushostiles,necessent devous faire, ainsi qu'à vos états.

1 9,p. 148.Édition Goubau livre 3 , lettre Sommaire : Saint PieV envoie des troupes auxiliaires en France contre les hérétiques, sous le commandement de Sforza, comtede Santafiore, et ilsupplie leSeigneur d'accorderla victoire aux catholiques.

Notre très cherfils en Jésus-Christ, salutet bénédiction apostolique.

3

C'est pourquoi nousavonsenjoint ànotre cher fils, noble homme, Sforza, général en chef de ces troupes, d'obéir à vos commandemens, et dese tenir prêt à exécuter tous les ordres qu'il receyroit de vous, et à s'y conformer sans délai. Ce guerrier, excité par nos paroles et enflammé spontanémentpar l'éminent courage militaire qui le porteaux grandes actions, se rend auprès de vous avec ses soldats, dans le seul dessein d'ex poser , dans cette guerre, sa personne et son ar méeà tous les périls età la mort, pour l'hon neurdeDieu etpour le salut duroyaume. Nous lerecommandons avec ses troupes à Votre Ma jesté, surtout afin qu'il ne leur manque jamais les moyens de se procurer en France, à leurs frais,les provisionsetles autres choses indispen sables à la vie et au service, sans lesquelles ce capitaine nepourroitnipourvoirà sa subsistance, ni faire pour vous ce que nous désirons qu'il fasse. Nous voulons que Votre Majesté l emploie, quant au reste, sansrestriction aucune, pour tout cequi luiparoîtra nécessaire ou avantageux dans lecourant dela guerre. Denotre côté, nous au ronssoin dene lelaisser jamaismanquerde solde, pour lui-même ni pour ses soldats, tout le temps qu'ils pourront vous être utiles. Nous avons agi en tout ceci et nous agirons ni

DE SAINT PIE V. 33

34 LETTRES DO

Tuæpartes erunthæreticoseorumque duces,utpoteDei hostes , omni severitatis animadversioneadhibita , punire,in

toujours avec toutlezèleet toutel'activité qu'exi gent de nous les intérêts de la religion catholi que , le danger auquel vous et votre royaume êtes exposés, et notre attachement paternelpour votre personne. Nous prions Dieu tout-puissant, qui est le seigneur des armées, le roi des rois et qui dirige et gouverne tout par sa sagesse, d'accorder miséricordieusement à votre Majesté la victoire sur nos ennemis communs , et de don ner enfin à ce royaume la paix et la tranquillité, que nous désirons d'obtenir dans le Seigneur, et que nous ne cessons de demander par nossup plications lesplusassidues.LorsqueDieu, comme nous l'espérons, nous aura, dans sa bénignité, fait remporter la victoire, il appartiendra à vous alors de punir avec la plus extrême rigueur les hérétiques et leurs chefs, parce que ce sont lesennemis de Dieu, et de venger légitimement sur eux, non-seulementvos propres injures, mais encore celles de Dieu tout-puissant, afin qu'ils portentla peine due à leur scélératesse, et que ce soit celle-là même que vous, l'exécuteur del'équitable jugement de Dieu , leur aurez infli gée :

>

DE SAINT PIE V. 35 -

Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau du pêcheur, le 6 mars 1569, quatrième annéede notre pontificat. eosque,utæquumest,nonsolumtuas,sedomnipotentisDeiinjuriasjusteulcisci;ut,quasprosceleribuspoenasmeriti sunt ,eas,tejustumDeicontraeosjudiciumexequente,per solvant.

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STEGGS PRESSE

BEARS bo Khi SO i TE od 24h Deputus juos - 34 Better to see

Le princedeCondé, chefdecette canaille, dit lerévé rend pèretraducteurdela Viedu trèssaintPie V, écrite en italien parun autrerévérendpère, leP. Caraccia de Rivalta, auchapitre 21,page131 ;Valenciennes, 1627.

Notre très cher fils en Jésus-Christ , salut et bénédiction apostolique.

ANOTRETRÈSCHERFILSENJÉSUS-CHRIST,CHARLES, ROI TRÈS CHRÉTIEN DES FRANÇOIS,

36 IV LETTRES 6000oopoco 0000-0000-0000-00-00 Emos 5 0001 256 2004 otoniLETTRE XII'.

1 Édition Goubau, livre3, lettre10,p.151.- Sommaire : L'armée des hérétiques ayant été battue à Jarnac, et le prince de Condéy ayant été tué, saint Pie Vcomplimente le roi sur cette victoire , etl'exciteà poursuivre les autres hérétiques jusqu'à leur entière extermination.

Dès que nous avons reçu la nouvelle si dési rée du succès que notre cher fils, le noble duc d'Anjou, frèredeVotreMajesté, aremporté,Dieu aidant, sur les rebelles, ennemis de Dieu et de l'église, et que nous avons su qu'il avoit tué celui qui étoit la cause de tous les troubles et de toutes les séditions, en un mot, le chef de l'armée des hérétiques°; levant les mains vers

DE SAINT PIE V.

Mais, plusleSeigneurnous atraités vousetmoi avecbonté, plus vous devez profiter avec soin et diligence del'occasion quevous offrecette victoi re, pour poursuivre et détruire tout cequireste encore d'ennemis, pourarracherentièrement tou tes les racines et jusqu'aux inoindres fibres des racines d'un mal si terrible et si fortement éta bli '. Car, à moins de les avoir radicalement ex tirpées,on les verra repousser de nouveau, et de même qu'ilestarrivé déjà plusieurs fois, lemalreparoîtra lorsque Votre Majesté s'y attendra le moins .

57 les cieux, nous nous sommes empressé de ren dre, dans l'humilité de notre cour, des actions de grâces à Dieu tout-puissant qui, en vous ac cordant cette victoire, a répandu bénignement sur nous tant de trésors de sa miséricorde. Votre Majesté doit reconnoître cet insigne don de la divine clémence, en le recevantavec une pieuse gratitude, et enlerapportant entièrement à Dieu qui, aussitôt qu'ill'a voulu, a frappé de sa main puissante et a renversé ses ennemis et les vôtres.

Sed quanto benignius tecum nobiscumque egit Deus , tantoenixiusacdiligentius hujus occasione victoriæ eniten dumesttibi , uteorumqui restant hostium reliquias persequarisatqueconficias; omnes tanti tamque corroborati mali radices ,atqueetiamradicum fibras, funditus evellas.

38

LETTRES

A cet effet, ce qu'il y a de plus utile à faire, c'est d'occuper les places les plus fortesde laNa varre, et de les garnir de troupes catholiques, commandéespardes chefs qui voussontdévoués: de cette manière , vous empêcherez qu'aucune craintedemouvement séditieuxoud'une nouvelle guerrene naisse de ce côté- là.

Nous vous exhortons par la sincère sollicitude paternelle que nous avons pour vous et pour votre royaume à prendre ce parti, et à ne plus laisser aux ennemis communs la moindre possi bilité de se soulever contre les catholiques; nous vous y exhortons avec touteavec toute la force, toute l'ar deur, tout le désir de vous voir hors de danger, dont nous soyons capable. Vous y parviendrez, si aucun respecthumain en faveur des personnes oudes choses ne peut vous induireà épargner les ennemisdeDieu, qui n'ontjamais épargné Dieu, qui ne vous ont jamais épargné vous-même '.

· Hoc autem facies ', si nullarum personarum rerumque humanarum respectus te in eammentem adducere poterit,utDei hostibusparcas,quiDeoneque tibiunquam peperce runt :nonenimaliterDeumplacarepoteris, quam siDeiin jurias sceleratissimorum hominum debita poena severissime ulciscaris. Proponatsibiante oculosMajestasTua Saülisregis exemplum;quicum aDeo per Samuelem prophetamjussusesset Amalecitas, infideles populos, ita percutere , ut eis

Par cetexemple, Dieua voulu enseigner à tous les rois,quenégligerlavengeancedes outragesqui lui sont faits, c'est provoquer sa colère et son in

nullo modo quavis de causa parceret; quia Deivoluntati et voci non obedivit, regemque ipsum Amalecitarum incolu memservavit,ejusquerebus melioribuspepercit , paulo post pereum deinaquo rex unctus fuerat prophetam , severe ad modum increpitus ,et denique regno ipso et vita spoliatus est.Quoquidemexemplo,Deusadmonere voluit omnesreges, ne,contemptasuarum injuriarum ultione,ejus inseipsosiram atque indiguationem provocarent,

DE 39SAINT PIE V. Car, vousneréussirez point à détournerlacolère de Dieu, si ce n'est en le vengeant rigoureuse mentdesscélérats quil'ontoffensé, etenleur in fligeantla punition qu'ilsméritent.

Que Votre Majesté prenne pour exemple et ne perde jamais de vue ce qui arriva au roi Saül : il avoitreçu l'ordre de Dieu, par la bouche du pro phète Samuel, de combattre et d'exterminer de telle manière les infidèles Amalécites, qu'il n'en épargnât aucun, dans aucun cas et sous aucun prétexte. Maisil n'obéit point à la volonté età la voix de Dieu; il fit grâceau roi des Amalécites lui-même, ettint enréserve cequ'il avoitde plusprécieux : aussi, peu de temps après, sévèrementréprimandé par le même prophète qui l'avoit sa créroi,il fut enfin privé du trône et de la vie.

LETTRES dignation contre eux -mêmes.Si Votre Majesté, comme elle a toujours fait, continue, dans la rectitude de ses intentions et la simplicité deson coeur, à n'agir ouvertement et franchement que pour l'honneurdeDieuet lesintérêtsde lareligion catholique, elle peut être assurée que le secours de Dieu ne lui manquera jamais,jusqu'àce que tous ses ennemis soient dissipés par elle, et que l'ancien culte de lareligion catholiquesoitrétabli dansceroyaume, pour la gloirede cemême Dieu et le salut des âmes. Nous demandons humble mentau ciel, par nos prières journalières, qu'il daignemiséricordieusementnous accorder,à vous età nous, cette grâce.

Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau dupêcheur, le 28 mars 1569,la quatrième année de notrerègne.

40

je Les

ANOTRE TRÈS CHÈRE FILLE EN JÉSUS-CHRIST, CA THERINE , REINE TRÈSCHRÉTIENNEDESFRANÇOIS.

1 Édition Goubau , livre 3, lettre11,p. 154.--Sommaire : Même objetque la lettreprécédente.

Notre très chère fille en Jésus-Christ, salut etbénédictionapostolique.

LETTRE XIII'.

Aussitôt que nous avons reçu la nouvelle si agréable et si désirée de la victoire que le noble duc d'Anjou,notre cher fils etle vôtre, venoitde remportersur lesennemis de Dieu et de l'église, leyant les mains au ciel, nous avons hum blement rendu grâce àDieutout-puissant, qui a accordé à Votre Majestéet à nous-même unsuc cèssi brillant, et qui,en faisant succomber celui quiétoit l'auteurdetouslestroubles, l'instigateur etle chefdecettehorribleguerre,a daignérépan dre sur nous tant de trésorsde sa miséricorde. Vo treMajesté a reçu de notre Rédempteurun bien faittoutparticulier:ilfautqu'elleluien conserve toujoursunepieusereconnoissance.

DE SAINT PIE V. 41 occo

Mais, plus le Seigneur vous a comblés de ses

LETTRES bontés, vouset notretrès cherfilsenJésus-Christ, le roi très chrétien , à qui vous avez donné le jour,plus Votre Majestédoitmettretous sessoins, non -seulementà poursuivre et à détruire ce qui een ustièrement et à anéantirtoutesles racinesd'un mal si effroyable: car, sion neles extirpe pasradica lement, ilest à craindre que, commenousl'avons déjàéprouvé, elles ne repoussentetne pullulentde nouveau, lorsque Votre Majesté s'attendra le moins àlesvoirreparoître. Ilfautoccuperlespla cesfortifiées dela provincedeNavarre, etlesmu nir de fortes garnisons de soldats et de chefs ca tholiqueset fidèles;il faut lesmettre tellement en sûreté,que de ce côtéilne puisseplussemontrer aucune apparencedeséditionni de guerre.Qu'on n'épargne d'aucune manière, ni sousaucun pré rigoureusement, eux qui n'ont jamaisépargné ni 28deDieu;mais qu'on les traite yosenfans niDieu lui-même! Lacolère deDieunesauroitêtreapaiséeautrementquepar vengeancequevousprendrezdesinsultesquilui ontété faites. lajuste

* Nullomodo, nullisque de causis, hostibusDei parcen dum est;sed severe cum illis agendum , quinequeDeoneque filiistuisunquam pepercerunt: neque enim aliter Deus pla cari potest,nisiipsiusinjuriasjustaultione vindicaveris.

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Si Votre Majesté continue, comme elle a fait constamment, dans la rectitudede son âme et dans lasimplicitéde soncoeur, àne chercher que l'hon neur de Dieu tout-puissant, et à combattre ou vertementetardemmentlesennemisdelareligion catholique,jusqu'à ce qu'ils soienttousmassa crés ',qu'ellesoitassurée quelesecours divin nelui manquera jamais, et que Dieu luipréparera, ainsi qu'auroi,son fils, de plusgrandesvictoires: ce n'est que par l'extermination entièredes hé rétiques? que le roi pourra rendre à ce noble royaume l'ancien culte de la religion catholique, pour la gloire de son propre nom et pour votre gloire éternelle. C'est là ce que nous devons de manderjournellementà Dieu dans nos prières. Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau dupêcheur,le 28mars 1569, la quatrième annéedenotrepontificat.

/

09I AD INTERNECIONEM USQUE . · Deletis omnibus.

DE SAINT PIE V. 43

A NOTRE TRÈS CHÈRE FILLE' EN JÉSUS - CHRIST , CA THERINE , REINE TRES CHRÉTIENNE DESFRANÇOIS.

A peine leslettresdenotre vénérable frère, l'é vêque de Cajazzo, notre nonce et celui du siége apostolique auprès de notre très cher enfant en Jésus-Christ, le roi très chrétien, votre fils, nous eurent-elles annoncé, d'une manière certaine et avectoussesdétails,lavictoireaussidésirée qu'heu reuse que le Seigneur a daigné accorder à vous, même et à votrefils, le roi trèschrétien, dans un momentéminemmentintéressant pourla républi que chrétienne, que,levant les mains et les yeux verscemême Dieu, auteur de toutes les victoires, nous lui rendîmes, dansl'humilité de notrecoeur, des actions degrâces pour unbienfait si grand et si extraordinaire. Et,quoique la nouvelle d'une

44 LETTRES 4.0.27 1 non ergonomia 0000000000000000000000-000000006000C0-0000-00-00 OOOGOOOGOOOOOO

Très chère filleen Jésus-Christ, salut et béné diction apostolique.

I Édition Goubau, livre3, lettre 12, p, 156.-- Sommaire: Même objet.

LETTRE XIV'.

Botol

laplus victoire de cette importance nous ait, comme de raison, comblé dejoie, nous prions VotreMajesté de croirequeles sentimens pieux etvraiment re lorsqu'illigieuxmanifestésparleroitrèschrétien,votrefils,appritlesuccèsqu'onvenoitderemporter,etqu'ilnesongeaqu'àenremercierleSei gneur età chanter ses louanges, nous ontfaitau tant de plaisir que ce succès lui même. Le roi très chrétien a senti que les états ne sauroientêtre mieux défendus et conservés que par haute vénération pour celui par la bontéduquel lesroiseux-mêmesrègnent.Quantàvous,trèschèrefille,vousdevez met tre tout votre espoir enDieu , et ne vouslaisser effrayerparlacrainted'aucunpéril.Pleinede con fiance, vous devez, d'accord avec votre fils, leroi très chrétien,employertoutesvosforcespourven. gerles injures faites àDieu tout-puissantetà ses serviteurs, en traitant les rebelles avec une juste sévérité. C'est ainsi seulement que,leur ayantin fligé la punition que méritent leurs forfaits, le Seigneur se laissera fléchir; Votre Majesté secon ciliera par làla grâce divine, etelle donnera à la postérité un mémorable et utile exemple qui em pêchera les autres de se souiller d'une aussi abo minable scélératesse. Nous nous sommes d'autant plus empressé de recommander vivement l'affaire

DE SAINT PIE V. 45

C'estpourquoi nous conjurons Votre Majestéde nous croire, nous qui n'agissons par aucun motif personnel,maisquinesommesmu que parleseul

cela ne que pourbien àVotre Majesté, que nous avons entendu dire que quelques personnes travailloient à sauver un petitnombre de prisonniers, età obtenir leur mise en liberté. Ayez bien soin que cela n'aitpas lieu, et n'épargnez aucun moyen, aucun effort pourque ces hommes exécrablespérissent dans les supplices qui leursontdus '. Tant que sera pas accompli, lavictoirequi vient d'être rem portée ne contribuera peu de chose au rétablissementde latranquillité dans le roya me: et, si l'onrefused'employercette rigueurné cessaire pour fléchir le Seigneur,il est à craindre que , de même que Dieu n'a vu qu'avec colèrele roi Saül négligeant de punir les Amalécites, il ne s'irrite encore bien davantage contre vous et votre fils, pourcela seul qu'ilvousatoujourstrai tés avecplus de bonté et demiséricorde.

46 LETTRES

· Quadere eostudiosiusdiligentiusquecumMajestate Tua agendumesseexistimavimus, quoddari operam istic ab ali quibus audimus, ut ex eorum hæreticorum qui capti sunt numeroquidamliberantur, inultique abeant : quod ne fiat atquehomines sceleratissimijustisafficiantursuppliciis, rareteomni studioatqueindustria oportet. cu -

Qua in re Majestatem Tuam rogamus, ut nobis fidem habeat, qui, quoniamnullisprivatisrationibus, sedsolo Dei honore adhocmovemur, quidfaciendumsit recte judicamus.

DE SAINT PIE V. 47 intérêt dela gloire de Dieu '. Nous jugeonssaine ment ce qui doit être faitences circonstances; et parce que nous vous aimons, ainsique le roi très chrétien, votre fils, d'uneaffectiontoute paternel le, nousvous donnons à l'unet à l'autre un con seil excellent, trèsconvenable etleplus utile possibleà ce royaume.

Pour ce qui est de nos sentimens pour vous et pour le roi très chrétien, votre fils, et de notre sollicitudepaternelle pourvosétats,nous voulons que Votre Majesté sache que tout ce que nous serons dans le cas de pouvoir faire, tant par nos forces réellesque parnotreautorité, nous y serons toujourspleinement disposépourleservicedetous deux.Et, sijamaistout autre moyen yenoità nous manquer, il ne nous manquera jamais celui que nous avons employé jusqu'à présent, en offrant nos prières à Dieu tout-puissant, et en le suppliantassidûment et avecinstances pour le salut de vos âmes, ainsi que pour la prospérité et la tranquillité du royaume. Nous vous présentons, très chère fille,le tribut qui vous est dû de nos salutations; nousvous donnons notrebénédiction,

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keetnous prionsDieu tout- puissantqu'il vous ac corde sa grâce etson assistance.

DonnéàSaint-PierredeRome,sousl'anneaudu pêcheur, le 13 avril 1569,la quatrièmeannéede notrepontificat.

13153 ; , Dhe S250 PHOTOETOA pre Code

LETTRES

4

A NOTRE CHER FILS , NOBLE HOMME , HENRI , DUC D'ANJOU , FRÈRE DU ROI TRÈS CHRÉTIEN. do s. 37

Cher fils, noble homme, salut et bénédiction apostolique.Nousavons reçu la lettre de Votre Noblesse, endate du 14 mars, et notre coeur aéprouvé une grande joie àl'annonce que vous nous faites de la très heureuse victoirequ'ilapluàDieutout-puis santdevousaccorder, ainsi qu'ànous-même,dans sa miséricorde. sobie

DE SAINT PIE V. 49 TOP 39p enig wildeolivat TCC BETERSeeon ; LETTRE XV.

Nous avons fait l'accueil qu'il méritoit à notre cher fils, le marquis Rangoni, chevalier de l'or dreroyal, queVotre Noblesse nous aenvoyépour être le messager d'une aussi belle victoire; nous l'avons vu et écouté avec plaisir, et nous avons compris, par les discours aussi habiles que pru dens qu'il nous a tenus, quel étoit le véritable état des choses. Nous vous remercions comme nous There

ÉditionGoubau,livre3,lettre 13,p. 159. Sommaire: are 3 Même objet.

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le devons,pourlesoin officieux quevousavezmis à vouloir qu'unbienfait de Dieu tout puissant, d'une si haute importance, nousfût connule plus tôt possible: nous lui en avons rendu d'humbles actionsde grâces, en élevant les yeux et les mains vers notre Rédempteur.

LET TRES ,

Nousn'ignorons pas combien, aprèsDieu, sontredevables àvotrevaleur età votre courage,non seulement votre frère lui-même, le roi très chré tien, mais encore toute la France et la religion catholique. Car si, par cette victoire, le roi a reçu, pour ainsi dire, de vos mains son royaume restauré après la crise la plus fatale, la France a senti renaître l'espoir de voir enfin son ancienne tranquillitérétablie,etlescatholiquesontété dé livrés de l'horrible craintedespérils quilesmena çoient. jersey

Néanmoins, plus elles sont grandes et nom breuses et plus elles sont au-dessus de votre âge lesgrâcesquevous a faitesle Seigneur, plus vous devezlesaccepteravecuncoeurreligieux etpieux, et les rapporter avec tous les dons d'enhaut àla seule bonté divine. Car ce qui vaut mieux que tousles triomphes, que toutes les victoires, c'est de reconnoîtreleSeigneurcomme l'auteur de ces victoires, et de le servir avec une âme fidèle et sincère .

ils ont,

DE SAINT PIE V. 51

Quoique Votre Noblesse soit assez portée par elle -même vers toutes les actions qui ont de la grandeur etde l'éclat; cependant, pourmieux lui témoignernotre amourpaternel, nous l'exhortons à profiter de lavictoire, en montranttoute la con fianceenDieu, et en déployant toute la vigueur qu'untel bienfait mérite. Ne laissez pas aux en nemis le tempsde se reconnoître;n'épargnez rien pour retenir vos partisans dans la crainte et la vé nérationde Dieu tout-puissant.

NousprionsenoutreVotreNoblessede ne point cesser d'exciter son frère, notre très cher fils en Jésus-Christ, le roi très chrétien, par ses exhor tations fraternelles, à punir avec la plus grande sévérité les rebelles à son autorité. Ils ont trou blé la tranquillité publique du royaume; autant qu'ils l'ont pu, nui à la religion catholi que ; ils ont incendié les temples, cruellement assassinéles prêtresde Dieu tout-puissant,et ont commis un nombreinfini d'autres crimes :ils sont dignes par là d ètre livrés aux supplicesdétermi nés par laloi. Si quelqu'un d'entreeux cherchoit à éviter la punition qu'il mérite, en implorant l'intercession de «Votre Noblesse auprès du roi, sonfrère, vous devez, en vertude votrepiété en vers Dieu et de votre zèle pour son honneur di vin, rejeter ses prières et celles de quiconque

· Debesprotua inDeum pietate, divinique honoriszelo, omniumproillisrogantiumprecesrepudiare,etæqueomnibus inexorabilemtepræbere.

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Ho -10 SISESE BET TADA 39 20171 )

De Rome, à Saint - Pierre, sous l'anneau du pêcheur, le 13 avril 1569, laquatrième annéede notre pontificat.

Nous vous donnons, très cher fils, notre bénédictionapostolique.

LETTRES

vousparleraenleurfaveur;vousdevezvousmontrerjustementinexorablepourtous!.Sivousenagissezautrement,vousoffenserez leSeigneur; vous soignerez mal les intérêts de la sûreté de votre frère et de la vôtre, etceux de la tranquillité du royaume. Suivez nos conseils, et nous espérons que le dieudes armées portera de jour enjour de plus rudes coups à ses ennemis, quisontlesvôtres,jusqu'àcequeleurs forcesétant détruites, la France retrouve son ancienne sécu rité avec la paix. C'est ce que nous ne nous las sons pas de demander à Dieu dans nos prières continuelles. --

S'il est quelqu'un entre tous les princes catho liques et même entre tous les fidèles (et par la bonté deDieunous en avons trouvé plusieurs enFrance)que nousayons cru devoirféliciterdela victoire qui vient d'être remportée si à propos , certes c'est bien vous à qui nous voulons adresser ce compliment, avec le témoignage distingue de notre affection paternelle. Car, non - seulement vous êtes doué d'unepiété singulièreenversDieu, et vous êtes tellement enflammé de l'amour de la religion catholique, que personne n'a pu ressentir de cebonheur une joie plus vive; mais aussinous avonsappris que c'est, avec l'aide de Dieu, à vos

DE SAINT PIE V. 53 0000 0000 occo Ooooc 00-0000-00-00

| ÉditionGoubau, livre3,lettre14,p.161.-Sommaire:Même objet.

A NOTRE CHER FILS CHARLES, PRÊTRE-CARDINAL DU TITRE DE SAINTE - APOLLINAIRE , APPELÉ DE LORRAINE, NOTRE LÉGAT ET CELUI DU SAINT - SIÉGE .

Notre cher fils, salut et bénédiction aposto lique.

LETTRE XVI'.

Cependant nous croyons que, vuvotre sagacité généralement reconnue, vous ne vous serez pas dissimulé que cette victoire n'aura contribué en rien, ou du moins qu'en bien peu de chose, au principal but que nousvoulonsatteindre, à moins quevousd'abord, cher fils, et puis tousceux qui jouissent de plus de faveur etd'une plus grande influence auprès du roi, ne mettiez tous vossoins et ne fassiez tous vosefforts, afin que dans tout le royaumelareligioncatholiqueseule soitreçueetobservée par tout le monde, tant publiquement que dans l'intérieur des consciences. Pour y par venir, ilnous paroît que rienn'est plusnécessaireque dene pas laisser aux ennemis le temps de se rallier, et de punir très sévèrementdes peines et dessupplices statués par les lois, ceusles lois, ceux qui ont été la cause de tant de troubles et deséditions '. Car,

sages conseils et à vos prudens avertissemens que la république chrétienne est engrande partieredevable dans ce royaumed'un si brillant succès: c'est pourquoi, les yeux et les mains levés vers Dieu tout-puissant, l'auteur de tous biens, nousl'avons supplié d'agréer les actions de grâces que nous lui avons offertes dans l'humilité de notre coeur pour un pareil bienfait.

54 LETTRES

| Etilliqui tantarum seditionumperturbationumque cau

" Deus ipse certe.ro aliter placari nonpotest, nisi justissceleratissimorumhominumillorumpoenis.

* Itaque Circumspectionem Tuam magnopere hortamur ac rogamus, utclarissimi nobis in Christo filii,

DE SAINT PIE V. 55

pourne pasrappeler ici la paix et la tranquillité détruites dans le royaume, et le roi lui-même si souvent exposé aux embûches et aux tentatives d'assassinat, nous nous contentons de vous re présenter nos saints temples en partie brûlés, en partie renversés, en partie profanés;nos prê tres cruellement massacrés; la foi catholique at taquée avec acharnement; et nous dirons que, certes,Dieu nesauroit être apaisé autrement que par la juste punition des hommes abominables qui ontcommis cesatrocesforfaitset bien d'autres encore '. SEDOT darila

C'est pourquoi, en même temps quenousrem plissons le devoir de vous complimenter pater nellement sur votre prudence et votre sagesse, nous vous conjurons fortement, et nous vous y exhortons beaucoup,de nejamais cesser d'exciter notrecherfilsenJésus-Christ,leroitrès chrétien,àse vengerde sesennemis,quisontceux deDieu tout-puissant . Cherchezàle convaincre decette 59 Sepertidibacor au rétt stice POT DOINGTO safuerunt,severissimehisquælegibusstatutasunt,suppliciis ac poenis afficiantur .

1 Quam si omnibushis,quiprosceleratissimishominibus rogare audebunt, se inexorabilem præbeat.

La confiance que nous avons dans voslumières et dans le zèle dont vous êtes animé l'hon neur de Dieu, ne nouslaisse aucundoutesur l'ac tivité que vousmettrezàsuivrenosconseils :toute foisvoulant, dansnotresollicitudepastorale,nous acquitter de l'obligation quinous a été imposée, sachant d'ailleurs que nous devrons un jour en rendrecompteaupasteuréternel, rienn'a gessegneurdétournerdusoindevousrappelerpaternellementdesdevoirssiimportanspourleserviceduSei.Noussommesassuréque,dansvotresa,vousfereztoutcequevousinspireraledésir de relever la cause de Dieu tout-puissant, et de rétablir lareligion catholique en France; et que, de même que vous avez fait jusqu'à ce moment, vousn'aurez pour cela aucunement besoin de nos pour pu nous christianissimi regis, ad Dei omnipotentis suosque hostes juste ulciscendos incitare ne desistat.

vérité notoire,queSa Majesténe pourrasatisfaire leRédempteur,niobéiràseslois,qu'ellenepourra enfintravailler àla prospérité duroyaume,qu'en sè montrant inexorable envers tous ceux qui oserontprendre auprèsd'elle le parti de ces scé lérats ".

56 GLETTRES

Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau dupêcheur, le 13 ayril 1569, laquatrièmeannéedenotre pontificat. RASE OTSON SOLO SENT BLOVS in COPE el proceso Cat undeiner

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DE SAINT PIE V. 57

avis ou de nosexhortationspaternelles, nidecel les de qui que ce soit. Puisse Dieu tout-puissant, cher fils, en récompense detant de travaux, aug menter de jour en jour, même en cette vie, le nombre des faveurs dont il vous comble, et vous accorder en l'autre la grâce de goûter les récom penses du bonheur éternel!

3:39

LETTRE XVII '.

Dèsque, parleslettresdenotrevénérable frère, l'évêquede Cajazzo, notre nonceetceluidusiége apostolique auprès de Votre Majesté, nous avons appris d'une manière certaine, et avec tous ses détails, l'heureuse victoire que Dieu tout-puissant s'est plu dans sa bonté à nous accorder, à nous même, à vous et àtoutlepeuple catholique; les mains levées vers le même Dieu, auteur de tous biens, nous lui avons rendu de tout notre coeur d'humbles actions de grâces pour ce bienfait si gnalé, d'autant plus précieuxque, outre l'impor tance même de la victoire, son opportunité dans les circonstances actuelles prouve d'une manière évidente qu'elleestdueaupèredetouteslesmiséri

Édition Goubau, livre 3, lettre 16, p. 164. Som maire : Même objet.

ANOTRE TRÈS CHERFILS EN JÉSUS-CHRIST,CHARLES,* ROI TRÈS CHRÉTIEN DES FRANÇOIS.

C1102

T !

58 LETTRES ecolococo0000000000000000000000 coo

Très cherfils en Jésus-Christ,salut et bénédic tion apostolique.

Les oeuvresde Dieuétant parfaites, nous avons tout lieu d'espérer que, puisqu'il a protégé jus qu'à cemoment votretranquillité, et qu'il a dai gné défendre sa propre cause contre ses ennemis et les vôtres, il continuera miséricordieusementàl'avenir à vous être favorable, et qu'il vous ac cordera les forces nécessaires pour rétablir dans vosétats la paixetl'ordre quiy régnoient autrefois, afin que vous en jouissiez de la mêmema nièreetaveclemêmepouvoirque lesillustresrois, vosaïeux et vos prédécesseurs. Il faut en consé quence queVotreMajesté tiennepour certain que cela nepourra jamais avoir lieu, tant que tout le royaumen'embrasserapasunanimementetne con servera pas fidèlement la seule et même religioncatholique. Poury parvenir, avecl'aide de Dieu, il est nécessaire que Votre Majesté sévisse sans pitiécontre les ennemis de Dieu, ses propres su jets rebelles, en les punissant des justes peines

DE SAINT PIE V. 59 cordes. Il étoit louable, très cher fils, que Votre Majesté se conduisît comme nousavons suqu'elle avoit fait réellement, c'est-à-dire qu'elle rappor tâtpieusementetreligieusementcettefaveurdela bonté divineà notre Rédempteur,etqu'elle payât letribut de grâces qu'elle lui devoit.Nouslouons beaucoupla piétésingulièreetladévotionde vo treMajesté envers Dieuen cette occasion.

et des supplices statués par les lois ': non pas à cause de la guerrequ'ilsvous ontfaite,etdu dom mage qu'ils ont voulu porter àvotre pouvoir et à votre personne, mais parce qu'ils ont troublé la tranquillité publique de la France; qu'ils ont, autant qu'il a été en eux , cherché à détruire la religion catholique; qu'ils ont brûlé, renversé, profané les temples dédiés au très saint culte de Dieu;qu'ils ontcruellementmisà mortlesprêtres deDieutout-puissant; qu'ilsont verséle sang des innocens, et qu'ils ont fortement et gravement offensé les yeux de la divine majesté par les for faits innombrables qu'ils ont commisenvers Dieu et enversles hommes.

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SCAT SI

Quod ut, adjuvante Deo, ad effectum adduci possit, necesse est MajestatemTuaminhostesDeirebellesque suos, justis poenis, justisque suppliciisquæ legibusstatuta sunt severe animadvertere .

Carsi, mu parun motifquelconque, vous négligiezde poursuivreetdepunirlesinjures faites à Dieu (ce quenoussommesloinde croire), cer tes, vousfiniriez parlasser sapatience et par pro voquersacolère ».Plus il vous a traité avecdou

» Nam si.......... ea de quibus Deus offenditur insectari atqueulcisci distuleris,certe ad irascendum ejus patientiam provocabis; qui quo tecum egit benignius, eo debes acrius illiusinjurias vindicare. Qua in re, nullius preces admit I

LETTRES

Ennous acquittantdudevoirdevousprésenter nos salutations, nous vous accordons aussi très amoureusement notre bénédiction; nous prions Dieutout-puissantdevousfairejouir delasécurité etdela paixdanscemondeetdans l'autre; et,en récompensedestravauxd'uneguerresipieuse,de vousassignerleprixdelavieéternelle.DonnéàSaint-PierredeRome,sous l'anneau dupêcheur,le 13 avril 1569, la quatrièmeannée denotre pontificat. tere, nihil cujusquam sanguini et propinquitati concedere, sed omnibusquiproscelestissimis hominibus rogareaudent,inexorabilem te præbere oportet.

ceur , plus ardemment vous devez venger les affronts qu'il asoufferts.En cela,il faut que vous n'écoutiez les prières de qui que cesoit; que vous ne cédiez ni à l'amitié niaux liens du sang : mais vousdevezvousmontrerinexorablepourtousceuxquioeroientvousparlerenfaveurdesplusscélérats deshommes.Nous vous y exhortons autant que le comportent notre amour de père etnotre officede pasteur. Nous ne doutonspas que vous ne l'eus siez fait de votre propremouvement; cependant nousavonsvouluexciterVotreMajestéparnosavis paternels,quoiquenouseussions touteslespreuves possibles del'activité de son zèle. Bit

DE SAINT PIE V. 61

A NOTRE CHER FILS , NOBLE HOMME , HENRI , DUC D'ANJOU ET FRÈRE DU ROI DES FRANÇOIS.

( 2 ) : 3

1 Édition Goubau, livre 3, lettre 17, p. 167.-Som maire : SaintPie Vaccepte les drapeauxprissurleshéré tigues vaincusenbataillerangée,etqu'onluiavoitenvoyés de France; il exhortele duc d Anjouà écrasercequireste encore d'ennemis de l'église de Dieu.

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Cher fils, noble homme, salut et bénédiction apostolique.Nousavons reçu avec tous les sentimens de gratitudepaternelle qu'un pareil don méritoit,les drapeauxqui, Dieuaidant, ontétéprissurnos en nemis communs, et quevotre très cher frère nous a envoyés. Comme nous savons que ce succès est dûengrande partie à votre courage,nous n'avons pas voulu négliger d'en témoigner également, en père, àVotre Noblesse, toute lajoie denotreâme. En nous offrant ces drapeaux, le roi,votrefrère, a fait ce que devoit faire un roi très chré tien; il amontré qu'il n'avoit pas dégénéré de la piété des trèschersrois,ses ancêtres, enversDieu ,ni de leur dévotion envers le siége apostolique.

62 LETTRES pooooo 00000000000 OOOO 0

LETTRE XVIII'.

DE SAINT PIE y. 63

· Ne Dei hostes,istiusregnirebelles,inulti abeant; sedut pro gravissimis eorum in Deum regemque fratremtuumsceleribus admissis, meritis poenis, his quæ legibus statutæ sunt , afficiantur.

Nous vous exhortons, très cher fils en Jésus Christ,demêmequenousavonsfaitdansplusieurs de nos précédentes lettres, à faire tous les efforts envotre pouvoirpour empêcherqu'enFranceles rebelles,ennemis de Dieu, n'échappent et ne de meurentimpunis !:cherchez, au contraire, à les faire punir des supplices déterminés par les lois du royaume , et qu'ils se sont attirés noirs forfaits envers Dieu et envers le roi votre frère. C'est à vous, non-seulement à mettre en ceuvretous les moyenspossibles pourque les lois soientobservées, quejustice soitfaite, etqu'onne commette pas le péché de traiter les coupables avecindulgence'; mais aussiàvous montrervous même inexorable pour tous ceux qui oseroient vous parler en favcur de ces hommes scélérats. Car,si l'on s'oublioitsoit parnégligence,soit par

Nihilque in ea re indulgentia peccetur.

Nous vousen rendons grâces, Noble Homme,qui, aprèsDieu tout-puissant,êtescelui qui vous êtes catholiqueemparédecesdépouillesdesennemisdelareligion.-foto

par leurs

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complicité, soitpar compassion,jusqu'au pointde permettre que tant et de si grandes offenses faites à Dieu tout-puissant demeurassent impunies, il seroit à craindre que lacolère deDieucontre vo netrefrère,leroitrèschrétien,etcontrevous-même,fûtd'autantplusterrible que sa bonté divine a éclaté en faveur de tous deux jusqu'à ce jour avec plus de douceuretde clémence '. C'est ainsi qu'ila traitéSaül , parce que, de même que vous leferiez, il n'avoit pointpris unejuste vengeance des Amalécites. Ne vous a -t-ilpasarraché, ainsi que le roi, à tous les périls, et aux conspirations abominables de ces impies? Ne vous a -t-il pas conservé pour qu'il yeût quelqu'un qui vengeât sesNousinjures?avons envoyé au secours de votre frère , le roitrès chrétien ,toutes les troupes d'infanterie et de cavalerie qu'il nous étoit possible; en cela nousne nous sommes proposé aucun motif per

One

· Nam si, intot tantisque Deiomnipotentisoffensis inul tis omittendis,aliquid aut indulgendo, aut connivendovel negligendo peccaretur, periculum esset ne,quemadmodum adversusSaülem , pro simili Amalecitarumjustaanimadver sione ab eo omissa, sic adversus christianissimum regem, fratrem tuum , teque ipsum etiam , eo gravius ira Deiexar desceret, quo benignius atque clementius ad hanc usque diem cum utrisque vestrum divina sua bonitas egisset. bu

64 LETTRES

Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau du pêcheur,le 26 avril 1569, l'anquatrièmede notre pontificat es

Puisse Dieu tout-puissant préserver VotreNo blesse de mis !

sonnel, mais uniquement l'honneur de Dieu et la conservationdela France. Certes, nous regret tonsdufond de notre coeur que l'état de l'église soitsi petit, et que nosmoyens soient sipeu con sidérables, que nous n'ayons pas fourni tous les secours que nous eussions désiré pouvoir fournir. Cependant nous mettons notre espérance dansle Seigneur, qui a la puissance de rendre formidables les moindres forces.

5

DE 65SAINT PIE V.

A NOTRE CHER FILS CHARLES D'AVIGNON, DIT DE BOURBON, NOTRELÉGAT ET CELUIDU SAINT-SIÉGE APOSTOLIQUE . cette

66 LETTRES 0000-0000000OOOOOoo 0000-0000-00000000vyoooooo 000 Soroo

LETTRE XIX .

1 EditionGoubau,livre3, lettre28,p. 195.- Sommaire : Saint Pie Vexhortele cardinal deBourbon à faireensorte quecesoient des chefs bien éprouvés quifassent la guerre aux hérétiques.

Notrecherfils, salutet bénédictionapostolique. Entre autres soins dontnous sommesjournelle mentchargé, danslaplaceéminentequenousoccupons parmi les serviteurs apostoliques, ce qui nous tient le plus à coeur, c'est la pensée de la guerre entreprise contre les hérétiques par le roi très chrétien. Nous voudrions que guerre fût conduitede manièreque,terminéeleplustôtpos sible, selonles desseins duroitrès chrétien et les nôtres, elle eûtlerésultatquenousen espérons. Nous apprenons que votre secours, pour faire atteindre ce but, peut être de la plus grande utilité, et nous savons qu'il n'est pas besoin que nous vousexhortions à nous aiderdansune pa

1

DE SAINT PIE V. 67 reille entreprise. Car nousconnoissonsvotrepiété envers Dieu tout-puissant, votre attachement à la foi catholique et votre fidélité au roi très chrétien, fidélité que vous lui aveztoujours con servée pure au milieu de tantdechangemens et d'une si grande variabilité de circonstances. Ce pendant,comme le termedela guerre semble être plusprochain, ence moment, aumoins d'après l'opiniongénérale, qu'ilnel'avoitencore été jus qu'à cetteépoque, notre anxiété croît également,au point quenous nevoudrions pas avoir à nous reprocher la négligence d'aucun des devoirs de notre charge.

C'est pourquoi, bien que convaincu que la gesse dont vous êtes doué vous feroit distinguer aisément ce qui est à éviter dans l'occurrence, nous avertissonsencorepaternellementVotrePru dence, et nous vous conjurons dansle Seigneur, uns de ceux dont le roitrès chrétien emploie le ministèreou le secours , dans cette guerre, sacrifiassent à des intérêts privés, etne fussent point d'accord avec lesautres, dans leurs idées et dans leursdiscours, sur lesmoyens de soutenirla cause de la religion catholique et deprotégerlesjours duroiet dela reine; nous vous conjurons de chercher à les de tourner d'unaussi mauvais dessein ; ets'ilsrésis sa

BASERRIA

1 3

68 LETTRES toient à vos paroles, s'ils refusoient d'obéir à vos avertissemens, d'essayerde les effrayer parlamenace des supplices. Il n'y arien qui s'oppose plus à la bonne administration de toutes les affaires, que la discorde entre ceux qui s'en mêlent. A vous surtout appartientde ne riennégliger pour que ce désordre ne nuise pas aux intérêts du royaume , puisque c'est vous qui , par vos con seils, dirigez les opérations de la guerre, et gou vernez en grande partie le Vous devez le faire, outrecela, pour votre propre honneur: car la gloire d'avoir conservé laFrance et la re ligion catholiquesera àvouspresque tout entière. D'ailleurs, c'est pourvous un devoir enversDieu tout-puissant,dontla religionvioléeest enpéril; envers l'église, dont vous êtes un membre dis tingué; envers toute la république chrétienne, dont le sort de cette guerre , s'il est favorable, causera letriomphe; s'il estcontraire, entraînera la ruine.Ilfaut donc que vous fassiez tous vos efforts pour que les ministres et les serviteurs du roi travaillent tous , d'un accord unanime,à opé rer lesalut commun et à ne pas laisser périr la religion de Dieutout-puissant, entouréedes plus grands périls. Nous vous exhortons de tout notre pouvoirà lefaire, et àne paspermettrequel'es royaume.

DE 69SAINT PIE V.

que nous avons conçu d'un heureux succès soitDonnétrompé.àSaint-Pierre de

poir Rome, sous l'anneau

dupêcheur,le 1er août 1569, la quatrième année de notre pontificat. 1:33 Bitte SED ? is SES . MODO LO con 1 3 110DAGLEDA DE Eero DALAPOR Die uiopdondere BOJO , Castelo Sin Sitia

Notre cher fils, salut et bénédiction aposto lique.

1 ÉditionGoubau,livre3, lettre29,p. 197. Sommaire : SaintPie Vfaiten sorte soit conduite par quedes hommes dévoués et d'une même opinion. la guerre

La guerre que notre très cher fils en Jésus Christ, le roi très chrétien , aentreprise poursa propre sûreté, pour l'intégrité de la France et pourla religion catholique,contre leshérétiques rebelles de ses états, avec autant de piété envers Dieu tout-puissant que d'utilité pour lui -même les siens, nous désirons qu'il la dirigede manière à ce qu'il puisse , avec l'aide deDieu, la terminer comme nous l'entendons. Vous aurez senticela en nous voyant, autant que le toient nos moyens, mettre tout en oeuvre pour et pour permet

PRÊTRE - CARDINAL

70 LETTRES oor ENTES Care LETTRE XX'.To 26 .

A NOTRE CHER FILS CHARLES , DU TITRE DE SAINTE -APOLLINAIRE, APPELÉ DE LORRAINE, NOTRE LÉGAT, AINSI QUE CELUI DU SIÉGE APOSTOLIQUE .

DE SAINT PIE V. 71 atteindreplusfacilementetpluspromptementle but désiré.

Maintenant que la fin de la guerre paroît être plus quejamais imminente, notre sollicitude pa ternelle nous fait considérer toute négligence à cetégard comme la plus grande faute contre les devoirsde notre charge.C'estpourquoi, bien que nous sachions que vous n'êtes pas moins diligent quenous,lorsqu'ils'agitdetoutconnoître,nimoins circonspect quandilfaut toutprévoir; cependant, sipar hasard, etnous espérons le contraire, il y avoit quelques uns de ceux dont le roi très chré tien se sert dans cette guerre, en qualité decon seillers ou d'exécuteursdeses volontés , qui,pour desmotifs d'intérêtpersonnel, nefussent pas d'ac cord dans leurs opinionsou dansleurs discours, sur la défense de la religion catholique et de la sûretédu roi, quien dépend,avec ceux qui pen sent bien à cet égard; mu par les sentimens qui nous animent, nous croyons devoir exhorter ar demment Votre Prudence, au nom duSeigneur, à faire en sortedeles convaincre qu'il ne faudroit pas qu'ils fussent en contradiction avec les au tres, ni qu'ils préférassent leurs intérêts parti culiers à l'utilité générale : et, s'ils résistoient et refusoient d'obéir à vos avertissemens, nous vous prions d'avoir soin de les faire contraindre à cé

Personne ne peut mieux que vous remplircet office , vous dont les conseils soutiennent le roi très chrétien lui-même, et servent en grande gouverner le royaume. Vous le devez , en outre, à la cause de la religion catholique; vous le devez à l'église; vousle devezà nousetau siége apostolique, auquel vous êtes si hono rablement attaché; vous le devez enfin à vous, même,puisquepersonneplusque vousn'acquerra de gloire, lorsque la Franceetla religioncatholi queseront hors de tout péril.

der, ou bien de les faire punir. Car rienne nui roitplus au succès de nos affaires, quela désu nion entre ceux qui les dirigent,dontle résultat ordinaire est de faire naître des délais etdes em pêchemens à l'exécution des choses faciles et de peu d'importance, d'augmenter les obstacles qui s'opposent au succès des entreprises difficiles et plusconsidérables, telles que lesnôtres,etmême de les faire échouer entièrement.

partie à

72 LETTRES

Vousvoyez bien, dans votre perspicacité,que de l'heureuse fin de cette guerre dépend le salut, non-seulementduroyaume, mais encorede toute la république chrétienne, et que leurperte seroit assurée si ce but venoit à être manqué. Il faut donc que vous vous attachiez à faire contribuer unanimementtousles sujets et les serviteurs du

Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau dupêcheur,le jeraoût 1569,laquatrième année de notre pontificat.

Doces

DE SAINT PIE V. 73 roi très chrétien au bien public,età la gloire de Dieu tout-puissant, si fortement menacée. Nous sommes assuré que vous n'avezjamais cesséde la soutenir etque vous lasoutiendrez demême dans la suite : néanmoins, nous supplionsVotre Prudence de nous entretenir dans cette assurance etmême de l'accroître encore, en préparant, au tant qu'il sera possible, le succès futur de nos affaires.

Dans l'importante et dangereuse guerre que Votre Majesté a entreprise, avec autant de zèle, contre les rebelles de ce royaume, ennemis abo minables de la religion catholique,qu'elleamis ensuite de fermeté à la poursuivre et qu'elle la soutient depuis si long-temps, elle a donné plu sieurs preuves admirables de sa piété éclatante enversDieu tout-puissant, et de son amourpour la foi catholique. Nous en avons constamment rendu grâcesau Rédempteur, et nous ne cessons pas de luien rendreencore.

I ÉditionGoutau, livre3,lettre41, p.231.- Sommaire : Saint Pie vlouefortement le roi trèschrétien de cequ'ila dépouilléle chef deshérétiques, Gaspard Coligni,detousles honneurs qu'ilavoit usurpés, etdecequ'ila crééà sa place, amiraldu royaume, uncatholique. Ill'exhorte àcombattre etàextermineren France tous les autres hérétiques.

1

LETTRE XXI".

74 LETTRES in se pot ce oooo OCOOOOOOOO Deco

ANOTRE TRÈS CHERFILS ENJÉSUS-CHRIST,CHARLES, ROI TRÈS CHRÉTIEN DES FRANÇOIS.

Notre très cher fils en Jésus-Christ, salut etbénédiction apostolique.

DE SAINT PIE V. 25

Execrandum illum ac detestabilem hominem , si modo homo appellandus est.

C'est Coligni dont parle saintPieV, Le successeur de Coligni fut le maréchal de Villars, à qui saint Pie V adressa la lettre XXIIIO.

C'étoit Honorat de Savoie, deuxième du comte de Tende. nom ,

Mais, parmi tant de marques admirables de votre bonté et de votre dévotion, celle qui ne tient certes pas le dernier rang, est le soin que vousavez eude faire condamner publiquement,parunesentence équitable duparlement de Pa ris, de faire dépouiller detousses honneurs, et de faire noter ducaractère d infamie qu'il avoit mérité, l'homme détestable et exécrable, si tant estqu'ilsdoiveêtre appeléhomme ', quisedonnepour amiral de France, et qui est le chef et le guide de tous les hérétiques, l'instigateurde la discordeetde la guerrecivile; d'autantplusque nous apprenons que que vous avez nommé àcette place est une personne éminemment catholique, et ornée de nombre de vertus Par ceseulfait,non-seulement vousavezmis, comme vous le deviez, la gloire de Dieu au-dessus de touteautreconsidération(ce qui est le plus important), et en persécutant l'ennemi le plus acharné dela religion catholique,vousavez ho celui

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noré Dieului-même, à la face de tout l'univers catholique:mais vous avezfait plus encore, vous avez enhardi les autres princes catholiques, par votre exemple, à en agir de la même manière contre les hérétiques de leurs états; vous avez augmenté le courage des bons et ardens amis de la vraie religion ; vous avez affligé et effrayé, tout à la fois, les méchans et les hérétiques ; vous avez enfin montré à tous les hommes que vous remplissiez votre devoir, en embrassant la cause du Seigneur.

C'est pourquoi, la gloirede notre Rédempteur, que nous recherchons avant toutes choses, notre affection pour Votre Majesté, et lapart que nous prenons aux louanges qu'elle mérite, nous ont rendu son action tellement agréable, que nous avons crudevoirleluitémoignerparcettrelettre. Nous donnerons volontiers, dans l'occasion, à cette belle action, tout l'éclat qui luiest dû; et,quoiquenous sachions que Votre Majesté estdéjà assez portée par elle - même à s'illustrer sponta nément par de glorieux faits, cependant, pour lui montrertoute notre bienveillance paternelle, nous l'exhortons à persévérer dans la pieuse et juste guerre qu'elle fait aux infâmes hérétiques, avec la même ardeur qu'elle a mise à défendre contre euxlareligion catholique dans ses états.

LETTRES

DE SAINT PIE V. 77

Nous prions Dieu tout-puissant et miséricor dieux d'accorder, dans cette entreprise, à Votre Majesté, la victoire la plus glorieuse et la plus prompte.Donné à Saint- Pierre de Rome, sous l'anneau du pêcheur,le 12octobre 1569,l'anquatrièmede notre pontificat.

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A NOTRE TRÈS CHÈRE FILLE EN JÉSUS-CHRIST, CA THERINE , REINE TRÈS CHRÉTIENNEDESFRANÇOIS.

· ÉditionGoubau,livre3,lettre43, p. 236. Sommaire : Saint Pie V félicite Catherinede lajuste condamnation de Gaspardde Coligni, chefdeshérétiques. Ildémontrequ'elle aura leplus heureux résultat sur les affairesdeFrance , et il loue la piété de la reine.

Notre très chère fille en Jésus-Christ, salut et bénédiction apostolique. Ilnous estdifficile d'exprimer par des paroles, toutelajoiequenousavonsressentieen apprenantquenotretrèscher filsen Jésus-Christ,leroitrès chrétien , qui vous doit la vie, a fait condamner, avectoutesa famille, par une très équitablesen tence du parlement de Paris, a fait priver de tous ses honneurs, a fait flétrir de l'ignominie, depuis longtempsdue à sa turpitude, le plusartificieuxde tousles hommes, Gaspardde Coligni , d'exécrablemémoire, qui se donne pour amiral deFrance ,et dont les abominables conseils et

LETTRES

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LETTRE XXII'.

Hominem unum omnium fallacissimum , execrandæque

· Cave autem putes, charissima in Christo filia, quid

DE SAINT PIE V. 79

Puisque nous savons que ces affaireset toutes les autres, que le roi traite journellement, avec autant de piété que de fermeté, sont négociées principalementpar vosconseils, nous noussom mes cru obligé de vous témoignerpar écrit, dans cette lettre, combien ces événemens nous com blentdejoie.Gardez-vousdecroire,trèschèrefille enJésus-Christ,quel'onpuissefaire quelquechose deplus agréableà Dieu que de persécuter ouver tementses ennemis,parunzèlepieuxpourla re ligion catholique ': carnousne confessonsDieu memoriæ , Gasparem deColigny, qui se pro istius regniadmirante gerit .

la direction scélérate ont allumé l'incendie de cette horrible guerre, et qu'il a mis à sa place un catholique zélé, non moins illustre par sa piété quepar sa valeur et sa noblesse. En cela, Sa Majesté asatisfait àlajustice:parcet exemple, elle aeffrayé dansleurscélératesselesautres com plicesdece forfait, tous hommes de la plus hor ribleméchanceté, tousinfâmes hérétiques; elle a rendu le courage aux honnêtes gens et aux ca tholiques; elle a enseigné auxautres princes ce qu'ilétoit de leurdevoir de faireen pareillecir constance.

tout-puissant devant les hommes, nons ne nous montrons attachés aux intérêts de sa gloire, que lorsque, mettant de côté toute considération de motifs humains, nous embrassons sans restric tion sa sainte cause. Puisque,avec l'aidedeDieu, Votre Majesté a constamment suivi, dans cette circonstance et dans toutes les autres, le parti qui lui con venoit, comme à la reine très chré tienne, elle doit espérer que Dieu tout-puissant récompenseraunjour sa piété envers lui, enter minant cette longue guerre par une victoire bril lante. Soutenu par la miséricorde divine, nous le désirons, et ne cessons de le demander dans les prièresque nousadressons sansrelâche ànotre Rédempteur.DonnéàSaint-Pierre de Rome, sous l'anneau du pêcheur,le 17 octobre 1569,laquatrièmean née de notre pontificat.

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quam Deo gratius acceptiusque fieriposse, quam cum illius hostes aperteprocatholicæ religionis studiooppugnantur. soe

LETTRES

DIÉditionGoubau, livre3 ,lettre44,p.238.- Sommaire : SaintPie Vfélicitele marquisde Villarsde l'honneurqu'iltoute ' depérilspouraspirersanscesseaux récompensescélestes.". Gaspare de Coligny.... perditionis filio, justissima pa risiensis senatus sententia condemnato, honoribusque om Set si duran bir copisimpan'tnibus spoliato. 1 sitot sy 6

Cher fils, noble homme, salut etbénédiction8. 0100 ) 19 ( !apostolique. Polo.2017 treNousavonsappris,aveclaplusvivejoie,quenotrèscherfilsenJésus-Christ,leroitrèschrétien, mu'parson éclatante piétéenversDieutout-puis santetson zèlepour la religion catholique,vousavoit nommé amiral de tout le royaume, à la place de Gaspard deColigni (qui se donnoit pour amiral de France), ce fils de la perdition, con damné par une sentence bien méritée du parle mentdeParis,etdépouilléde tousses honneurs . C'est une double satisfaction que nous avons

DE SAINT PIE V. 81 2116 ) DOVITOTT )

A NOTRE CHER FILS , NOBLE HOMME are, VILLARS,AMIRALDU ROYAUME DE FRANCE:Sind Mahjon 299 aina TU ):SENCE N.MARQUISDE

LETTRE XXIII. SVI Toys ]

82 LETTRES un autre éprouvée dans le Seigneur, à la nouvelle de cet événement. D'abord , nous nous sommes réjoui de voirprivé de toute dignité, etnoté de lajuste marque d'une perpétuelle infamie, l'ennemi le plus acharné de la religion catholique, le perturbateurdela tranquillité générale,quin'avoitja mais cessé, en hérétique qu'il étoit, de soutenir leshé étiquesparses conseils; un homme infâme de trahisons , d'hérésies,et d'abominations. Ensuite , un000 eurosujet de contentement pour nous a été de voir 201310que c'étoit vous quiaviezété mis àsaplace, vous qui êtes si attaché à la foi catholique, et aussidistingué, nousa-t-ondit, par votre piété que par votrevaleur et votre naissance. Nous avonscru devoir vous écrirecette lettre, pour vous seryirdetémoignage denotrejoie.. ? Nous félicitons moins Votre Noblesse montée àce suprêmedegré ne nousestimons heureuxde l'y voir ,et nous vous exhortons, dans notre bienveillance pater nelle, a nejamais perdre de vue votre devoir, et à songer que les travaux que vous entrepren drez, les périls que vous affronterez pour ligion catholique, vous acquerront une insigne récompensedans le ciel.Ayeztoujoursprésent à l'espriique ceux qui trouvent letrépasdans les dêtreciton me degré d'honnenr,que nous la re

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DE SAINT PIE y . 83

asDonné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau dupêcheur, le octobre 1569, laquatrièmean néedenotre pontificat. 76955p photos opery biseposee are 2017 17000 Proda : pech guidoSue HD Video 134191}

Quoique nous sachions que votre attachement singulier àla religion catholique vous a rendu ces vérités familières, et que vous êtes préparé d'avance aux plus bellesactions; cependant, dans l'intention de mieux vous montrer notre bien veillance paternelle, nous avons résolu de vous écrire.

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effortsqu'ilsfont pour défendre le culte delatrès sainte foi, ne passent pas dela vieàlamort,mais bien de la mort à la vie. Que vos oreilles reten tissent sans cesse des paroles de notre Sauveur , lorsqu'il nous a enseigné que ceux qui chérissent leurâme la perdront, et que ceux qui l'auront perduela retrouveront. Im GTF0:1

TRÈSCHERFILSENJÉSUS-CHRIST,CHARLES,

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A peine la lettre de notre vénérable frère l'évêque de Carcassonne en premierlieinte celle de l'évêque de Cajazzo, notre nonceet celuidu siége apostolique auprès de Votre Majesté, nous eurent-ellesapprisavec certitude l'heureuse victoire que la bonté de Dieu tout-puissant vousmitin 1991,avoit accordée dans une circonstance si urgente pour la république chrétienne, que levant les mains au ciel , nous avons rendu des actions de grâces à notre Rédempteur. De même que le bon pasteur qui, épargnant miséricordieusement les pêcheurs qu'il avoit justement châtiés par la

84 LETTRES BE so slivo obra osoba policial 0000000000000000-0000-0000-0000000000-0000-00-00-00 GO 0000-0000-00-00 00 00 00 00 00os cotoooooo --09

Daruse G . casa tak ingates D2SP DEDO ANOTRE ROI TRÈS CHRÉTIEN DES FRANÇOIS.I3770 Promodoris outor Supenonbra arron orpioca -Notre; trèscher fils en Jésus -Christ, salut et bénédiction apostolique.

1 1 Édition Goubau,livre3,lettre45,p. 240. Sommaire : Saint Pie V félicite Charles IX de la victoire remportée à Moncontour. Il excite le roi à poursuivre ardemment la et à se montrerimplacable envers les hérétiques.

LETTRE XXIV

DE SAINT PIE V. 85

contagion de tant de maux, ne permet cepen dantpas qu'ils périssent; de même, plus sa jus tice avoitétégrandeennousenvoyant, pour nous punir,lescalamitésd'unelongue guerre,plus en suite il a montré de miséricorde,lorque, dans sa bonté divine, son indulgence pour nous nous a relevéspar la victoire. Cequi a surtout augmenté notrejoie, a été la réjouissance publique de no tre capitale : quand la première nouvelle, quoi queencoreincertaine, d'unesi grandevictoire, y fut connue, elle tressaillit, et depuis lors elle tressailleencore de plaisir, comme si elle même avoit été arrachée à quelque malheur domesti que, à quelqueguerre intestine. See Il reste maintenant à votre Majesté de ne pas se relâcher de sa première activité, de son zèle , de sa persévérance, au milieu d'événemens si favorables; il lui restede ne pas laisser aux en nemis communs le temps de reprendre courage etde rassembler de nouveau leurs forces : elle doituserde la victoire, etmettre enfinunterme à la plus déplorable des exhor tonsVotre Majesté de tout notre pouvoir,et avec toute l'ardeur de notre âme, avec toute la forceumum quera pas des gens qui,sous le voile de l'amitié, sous celui de la parenté ouseulement de la com guerres. Nous .

passion,demanderontgrâceà Votre Majesté pour plusieurs de ses ennemis qui sont ceux de Dieu tout-puissant: le soin paternel que nousprenons devous et le devoir de notre charge nous obli gent de vousavertir qu'il ne faut point que vous vous laissiez fléchir par leurs prières, ni que vous vous laissiez détourner de l'intention de leur in fliger des supplices mérités, déjà déterminés par les lois. Craignezque si, cédant à des motifs per sonnels, vousaccordezplusauxliensdelachairet sangqu'à unelégitime vengeance, lacolèrede Dieu,àl'exemple decequi estarrivéàSaül,nese déclared'une manière d'autant plusterrible con tre vous, que dans sa bonté il vous a traité avec plus de bienveillance. Que seroit-ce autre chose en effet, sinon rendre vain le bienfait de Dieu qui est la victoire sur les hérétiques?Les fruits qu'elle doit porter sont l'extermination des in fâmeshérétiques,nosennemiscommuns,envertu de la juste haine qu'ils inspirent, et le rétablis sementdel'anciennetranquillitéetdelapaixdansleroyaume'.

sur le

· Cujus quidem victoriæ fructus in eopositus est, utper justam animadversionem nefariis hæreticis , communibus hostibus , de medio sublatis , pristina isti regno pax tran quillitasque restituatur.

86 . LETTRES du

DE SAINT PIE V. 87

Nihil est enim ea pietatemisericordiaque crudelius,quæ in impioset ultima supplicia meritos confertur.

- Ne permettezpas qu'on voustrompe en affec tantdevainssentimens de pitié;etn'ambitionnez pas, en pardonnant les injures faites à Dieu lui même,la fausse gloired'uneprétendueclémence: car rien n'est plus cruel que la miséricorde en vers les impies qui ont mérité le dernier sup plice '. Si Votre Majesté veut rétablir l'éclat an tique,la puissanceetladignité de la France, elle doit travailleravanttoute autre choseà faire pro fesser, par les peuples sujets à sa domination, la seule foicatholique,celle qui depuis les premiers commencemens du christianisme est toujours de meurée viergejusqu'àcejour.Car,tantqu'onn'enagira pas franchement et sans hésitation dans les choses qui concernent la religion chrétienne, Votre Majesté sera tourmentée par les discordes et les dissentions intestines , et le royaume ne jouira d'aucune tranquillité. Vous devez donc pourobtenirun résultat si salutaire, d'abord faire mettre à mortceux qui ont porté des armes cri minellescontreDieutout-puissantetcontre Votre Majesté, ensuite constituer des inquisiteurs de la scélératessehérétique dans chacunede vosvilles, et enfin prendre toutes les mesures nécessaires

le 20

88 LETTRES au moyen desquelles, avec l'aide de Dieu, on pourra relever l'état abattu et lui rendre sa pre mière splendeur.

Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau du pêcheur, octobre 1569, l'an quatrième

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Cherfils, salut etbénédiction apostolique.

LETTRE XXV'.

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DE SAINT PIE V. 89 00000000-0000000 000000000000-00 00000000000000000000000000000000000

À NOTRE CHER FILS, NOBLE HOMME, COME, DUÇ ibido ? DE FLORENCE ET DE SIENNE .

VotreNoblesse nous a félicité,ouplutôta féli cité toute la républiquechrétienne, dans sa der nière lettre,de lavictoire quelamiséricorde in finiedeDieu tout-puissant aaccordéeà notre très prince aussi pieux que plein d'égards envers nous; et nous en rendons à votre Noblesse le tri butdegrâcesqu'ellemérite. Parcet acte deféli citation , vous avez non-seulement témoignévotre affection et votre zèle pour nous et pour a potom des sudu

' ÉditionGoubau, livre3,lettre46,p.243.- Sommaire: Saint Pie V rend grâces à Côme, duc de Florence, des félicitations qu'illuiavoitpieusementadressées ausujetde la victoire remportée en France sur les hérétiques ; il té moigne combien lajoiequ'il enaressentieaétéaugmentée parl'idéequeles secoursfournispar leducavoient eu une partfort considérableàcettevictoire.

DonnéàSaint-Pierre deRome,sousl'anneaudu pêcheur,le 29 octobre 1569, l'an quatrième de notre pontificat. vez par 1

go LETTRES

2 que vous di le Saint-Siége apostolique; mais vous avez aussi sagement démontré de quoi doit, avant toutes choses, se réjouir un prince catholique, jaloux de la gloire de Dieu. La joie que nous avons éprouvée d'une victoire si importante, n'a pas reçu un léger accroissement de celle tes, dans votre lettre, avoir vous-même ressen tie. Et c'est pour beaucoup de motifs très légi times que vous vous êtes réjoui, surtout puisque vous méritiez, par les secours que vous-même aviez envoyés au roi très chrétien , d'avoir une1 99910bonne part à sa satisfaction.

Quant à ce qui vous fait attribuer principale mentunsigrandbienfaitànos prières,vousprou là que vous connoissez à fond quels sont les devoirs de l'emploi dontle Seigneur a daignénous charger , quoique indigne : nous sommes prêt à soutenir toute espèce de travaux, à affron ter quelque péril que ce soit, pour remplir ce devoir, aussi bien que la foiblesse de nos moyens pourra le permettre.

DE SAINT PIE V. 9 des000000000000ooooco COOOOOOCO 0000000000-0000-0COOCOOO

A CHARLES , CARDINAL DE BOURBON , LÉGAT APOS TOLIQUE.

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Notre cher fils, salut et bénédiction aposto lique.Votre lettre du 5 octobre, par laquelle vous nous témoignez votre joie de l'heureuse victoireLOR que Dieu tout-puissant nous a accordée sur nos ennemis communs, à nous et à tout le peuple chrétien, dans un temps si critique pour la ré publique chrétienne, nous a fait le plus grand plaisir. Ce procédé de votre part pour nous ne nous a pas seulement été agréable, parce qu'il nous fournissoitun témoignagesolennel,et d'au tant plus cher qu'il étoitmoins forcé, de votreattachement ànotrepersonne et ausiége aposto lique; mais nous l'avons surtout apprécié comme

· ÉditionGoubau, livre 3,lettre47,p.244. Sommaire: Saint Pie Vrépond auxfélicitationsducardinalde Bour bon , concernant la victoire remportée sur les hérétiques , etil lepresse depousserle roi àpoursuivreceux quiavoient échappé aux combats .

LETTRE XXVI.

la preuve de la part considérable que vous avez toujours eue par vos conseils et par votre in fluence, à tout ce quipouvoit contribuer à faire remporter une aussi belle victoire sur les enne nemis de Dieu tout-puissant et sur les sujets re belles du roi très chrétien. Les travaux que vous avez entrepris, dans votre sagesse, pour la dé fense dela foicatholique,etlessacrifices quevousfita an nincs intérêts dela religion à tout cequi appartenoit àvotre intérêt privé, seront certes payés un jour par lesrécompensesquenotre Rédempteura préparéesàtous ceux qui n'aurontpascraintles obs tacles, les périls, la mort elle-même pour sa gloire.

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Vous attribuezprincipalementlavictoire ànos prières : quoiquenous n'ignorionspas que notre premier devoir consiste dans les voeux que nous ne pouvons jamais cesser d'offrir à Dieu pour le standingpeuple chrétien; cependant, nous ne croyonspas que nosoraisons aient assez d'efficacité avoir Homepu obtenir d'attirer la miséricorde de Dieu tout puissant sur les affaires délabrées et, pour ainsi dire, désespérées de ce royaume. Nous sommes même assuré que les instances d'autres serviteurs deDieu auront été pluspuissantesauprès delui pour cet objet. pour

LETTRES BO

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DE SAINT PIE V. 93

Il restemaintenant àfaire ce quevous promet tez,dans votrelettre, quele roitrès chrétienfera, savoir, à poursuivre les ennemis qui ont échappé aux combats,et à venger, comme de raison, les injuresde Dieu et duroi lui-même. C'est à votre Prudence à faire en sorte ,autantqu'ilesten elle, que celaait lieule plustôtpossible. Comme nous avons encore écrit autrefois surce sujet à votre Prudence, et que nous en avons soigneusement entretenu, dans nos dernières lettres, le roi très chrétien et la reine, nous n'en parlerons pas da vantage pour le présent.

DonnéàSaint-PierredeRome, sousl'anneaudu pêcheur, le 3 novembre 1569,l'an quatrième de notre pontificat $ 1996 en - stepensions derestoligote je 3 prise -Hesta a punto op etish spiksig berendipo atsi do Jussi LOTIK Buting 6.se enconlos presents : 191

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94

Votre Majesté a eu bien raison, dans sa letttre écrite le 7 octobre, de dire que ce n'étoit pas à elle seulement, mais à tout le peuple chrétien , que Dieu tout-puissant avoit, par le plus grand des bienfaits, accordé l'heureuse victoire sur la quelle elle nous adressoit ses complimens de fé licitation, et que par conséquent ce n'étoit pas avec nous seul, mais bien avec toute la répu blique chrétienne qu'elle avoit motif de s'en fé liciter.

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asistuces LETTRE XXVII'.

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A NOTRE TRÈS CHER FILS EN JÉSUS - CHRIST , CHAR LES, ROI TRÈS CHRÉTIEN DES FRANÇOIS.

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Nous avons reconnu, dans ce procédé à notre

Notre trèscherfilsenJésus-Chrit, salutet bénédiction apostolique. Bau

· Edition Goubau, livre3, lettre48, p.246.- Sommaire : SaintPie v loue la piété de CharlesIXqui l'avoit com plimenté à l'occasion de la victoire remportée sur les héré tiques. Ilditqu'ila accordé la dispense nécessaire pourque le roi pút épouser Isabelle,fille de l'empereur.

DE SAINT PIE V. 95 égard, l'ancienattachement de VotreMajesté en vers nous et en vers le Saint-Siége apostolique, dont nous avions dejà eu des preuves si lumi; neuses : nous lui rendons, pour un si éclatant témoignage de ses dispositions pour nous, les actions de grâces qui lui sont dues. Nous louons surtout, dans le Seigneur,votre piété admirable envers notre Rédempteur, parce que vous rap portez entièrement à la bonté divine la victoire qu'elle nous a accordée. Ce que notre vénérable frère, l'évêque du Mans, votre ambassadeur auprès de nous, nous a exposé, au nom de Votre Majesté, concernant cette victoire, ce qu'il nous a raconté des faits qui avoient eu lieu, tout nous a été,commeil étoit juste, fort agréable. Nousaccordonstrès volontiers à Votre Majesté la dispense apostolique dont votre ambassadeur atraitétrès diligemmentavec nous envotrenom, que VotreMajesté elle-même nous a demandée par sa lettre du 2 octobre, comme lui étant né cessaire pour épouser la fillecadette de notre très cher fils en Jésus-Christ, Maximilien, empereur élu des Romains: nous ne doutons pas qu'un pa reil lien, entre les deux plus nobles et plus puis sans princes de l'univers chrétien, ne soit à la république chrétienne de la plus grande utilité pour le rétablissement de la paix et l'extirpation et

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DEDE

deshérésies. Nous prions Dieutout-puissant de permettre, dans sa miséricorde,que ce mariage produise, pour le peuple chrétien,lesavantages quenousen espérons, etque nous avons, avant toute autre chose, eus en vue en accordantla dis big barodon

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DonnéàSaint-PierredeRome,sousl'anneaudu pêcheur,le 6 novembre 1569, la quatrièmean née denotre pontificat. Dibing 03110

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LETTRES pensedemandée.

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Notre très cher fils enJésus-Christ,salutet bénédictionapostolique.

7

Édition Goubau,livre4,lettre1, p.266.- Sommaire : SaintPie Vdétourne le roi defaire lapaix avec les'héré tiques et les rebelles, et il prouve que c'est par les armes qu'on doit les dompter.

DE SAINT 97PIE V. 2000 ocoooooo OOOOOooooooooooo LETTRE XXVIII'.

A NOTRE TRÈS CHER FILS EN JÉSUS-CHRIST, LE ROI TRÈS CHRÉTIEN DES FRANÇOIS , PIE V , PAPE .

Nousn'ignorons pas que Votre Majesté consi dèretoutesleschosessous le rapport de la piété; qu'elle ne faitrien si cen'estguidéepar la pru dence, surtout lorsqu'il s'agit de ce qui ne con pas moins sa propre sûreté et celle de sonroyaume,quel'utilitédetoute la républiquechré tienne. Néanmoins, frappé de la nouvelle géné ralement répandue parmi le peuple, et dubruit constant qui nous parvenoit d'une paix qui de voitprochainement se conclure entre Votre Ma jestéetles hérétiques,ennemis communs detous lescatholiquesetrebellesàsonpouvoir,nousn'a cerne

LETTRES

1

tre foi vons pu négliger, comme l'exigent les devoirs de notre chargeet le soin paternelquenousprenons tane devos intérêts,de vous prier par nos lettres de considérer la chose, avant de prendre un parti, Tinte avec toute l'attention et la maturité qu'elle mé rite.

98

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Nullam luci cum tenebris communionem , nullamque catholicis cum hæreticis nisi fictam insidiisque plenam compositionem esse posse.... >

Si nous croyions qu'il fût possible de négocier entre vous et vos adversaires un accommodement quirelevât la causedelareligion catholique, ou qui contribu t à rétablir la tranquillité dans ce royaume, troublée par une longue guerre, certes nous n'oublierionspas quelest l'emploi dont Dieu tout-puissant nous a chargé, et nous ne serions pasassezétrangerànos devoirs,pournepasinter poser toute notre activité et toute notre autorité afin d'assurerauplus tôt cette paix désirée. Mais comme nous comprenons fort bien , et Votre Majesté l'asouventéprouvé,qu'ilne peutyavoir riende commun entre lalumière et les ténèbres, aucun arrangement entredes catholiques et des hérétiques, si ce n'est un arrangement plein de faussetés et de piéges ', nous ne pouvons nous empêcherde concevoirdes craintes, tantpour vo le Tha abe unde EACOL far 1202

7

DE SAINT PIE V. 99 tre propre sûreté et pour celle de la république chrétienne tout entière,que pour laconservation de la foi catholique. C'est pourquoi nous exhor tons VotreMajesté à ne songer qu'à élever son esprit, naturellement porté aux grandes choses et toujours préparé aux actions éclatantes, qu'à diriger toute son intelligence vers la recherche desmoyens propres à anéantir les restes de cette guerre intestine, venger par ses justes armes ses propres injures et celles de Dieu tout-puissant, restaurer et consolider pour elle-mêmeetsessuc cesseurs ce royaume déchiré par la criminelle conspiration d'abominables hérétiques. Vous devez enavoirl'espoir d'autant mieuxfondé,que le même Dieu, quivousasi souvent arraché par sa miséricorde à tant d'embûches et à de si grands périls, et qui vous a accordé une double victoire sur vos ennemis,quisontles ennemis communs, ne vousabandonnera paslorsque vous marcherez dans la bonne voie et que vous combattrez pour lacausedelareligioncatholique.S'ilestpournous, quiseracontrenous?

Il ne faut pas que Votre Majesté fasseencela rien de nouveauou d'insolite; ilsuffit qu'elle se conduise à l'avenircomme elle s'est toujours con duitejusqu'àcemoment,c'est-à-dire que, mettant de côtétoutes penséesmondaines,toutes voluptés

terrestres quipourroientla détourner de son de voir, elle n'ait qu'une sollicitude, elle n'ouvre l'oreilleauxdiscoursdequique ce soitquiluidon neroitdesconseilscontraires;mais qu'elleserende à nos avis paternels, qu'elleécoute les paroles de notre trèschèrefille en Jésus-Christ, sa très chère mère, et de tous ceux qui veulent réellement le bien de VotreMajesté.Beaucoup dedangersetdes dangersde toutesles sortes,de lapartdes conseil lers perfides, menacent Votre Majesté à l'âge où elleestparvenue :ellenepourra leséviterque par lesecoursde Dieutout-puissant et des conseillers fidèles.

LETTRES

100

Nous avons écrit toutes ces choses à votre Ma jestédanslaplénitudedenotreamourpaternel en verselle: puisqu'elles procédent d'un excellent motif etdu zèle pour votre conservation et celle devotredignité, nousespérons que VotreMajesté lesaura pour agréables.Nous souhaitonsqueDieu tout-puissant lui fasse remporter une victoire complète et définitive sur lesennemis communs. Donné à Saint-Pierre de Rome,le 29 janvier 1570,la cinquième année de notrepontificat.

Notretrès chère fille en Jésus-Christ, salut et puissantbénédictionapostolique,QuoiquevotreéclatantepiétéenversDieutout,clairementdémontréeànosyeuxau milieu de tant de changemens et de troubles dans les affaires de ce royaume, nous défende de croire qu'on y agisse jamais un mur examen et dans desintentions religieu ses; cependant, frappé du bruit généralement répanduparmi les hommes, et des nouvelles qui nous annoncent que la paixentre votre très cher filset deshérétiques, ennemis de Dieu et rebelles àla France, est sur le point d'êtreconclue , les devoirs de notre charge et notre sollicitude pa ternelle pour les intérêts du royaume ne nous ontpaspermis de négliger d'en écrire à Sa Ma jesté, et de lui dire franchement notre opinion,

Édition Goubau, livre4, lettre 2,p. 269.- Sommaire : Mêmeobjetque laprécédente lettre.

+

>

LETTRE XXIX '.

A NOTRE TRÈS CHÈRE CATHERINE, REINE TRÈS CHRÉTIENNE DES FRANÇOIS.

DE SAINT PIE V. 101 ovog 0000-000000000000

Si nous croyions qu'il pût y avoirun accommodement entre le roi très chrétien et d'abomi nables hérétiques, ennemis communsde tousles catholiques, au moyen duquel la cause de la foi catholique obtiendroit des avantages, et la tran quillité du royaume se trouveroit plus assurée, nous n'aurions pas tellement horreur de ce mot paix, sachant d'ailleurs que la concorde nous a été si fortement recommandée par Dieu tout puissant, que nous ne serions lespremiers, avant qui quecefût, qui voudrionsen êtreles instiga teurs. Mais,comme noussommes assuré au con trairequ'iln'y a rien de commun entre Satan etlesfilsdelalumière,noustenonségalementpour indubitable qu'il ne peut y avoir aucun arrange ment, sice n'est plein de faussetéset de trom peries, entreles catholiques et les hérétiques '. Votre Majesté ne doit pas même douter de cette vérité : que de fois nel'a-t-elle pas éprouvée par sa propre expérience, dans lecours decette hor

102

comme nous avons coutume de faire et comme nous y sommes obligé.

LETTRES

I Compertumnobis est nullam esse Satanæcumfiliis lucis communionem; ita inter catholicos quidem et hæreticos nullam compositionem , nisi fictamfallaciisque plenissimam , fieri posse pro certo habemus.

Toutefois, comme l'intérêt que nousprenons à cet illustre royaume , nous tient dansune vio lente inquiétude, et que nous savons que Votre Majesté, pleinede respect pournous etle Saint Siége, a toujours pour agréables les conseils de notreaffection paternelle, nous vous exhortons à conserver toute la forcede votre courage, comme vous avez fait jusqu'à ce moment, de peur que vousnesoyezfinalementaccablée par les soins et lestravauxqu'exigentdevousla conservation de lareligion catholique et dela sûreté du royaume. Enflammezl'esprit du roi trèschrétien, votrefils, pour qu'il anéantisse ce qui resteencore desdé bris de la guerre civile ,pour qu'ilappliqueaux ennemiscominunsles punitions qu'ils ont si jus tement méritées, pour qu'il consolide dans son propre intérêt et dans celui de la postérité, le royaume ébranlé guerre impie des abopar la

DE SAINT PIE V. 103 1 rible conspiration d hérétiques scélérats ! C'est pourquoi il nous paroît superflu à ce sujet d'a vertir ou d'exhorter le moins du monde ou de quelquemanière que cesoit Votre Majesté, dont les sentimens concernant la cause de la religion catholique sont dignes de tous nos éloges, et à laquelle, après le Seigneur, nous attribuons tous les succès que nous procurent votre vertu, votre prudence et votre zèle pour l'honneur de Dieu.

104

LETTRES ses , minables hérétiques.Et,puisqu'à l'âgeoù le roi très chrétien estmaintenant parvenu , beaucoup de dangersle menacentdela part desconseillers perfides, veillez avec une sollicitude maternelle à cequ'il ne puisse, par des insinuations perver être arraché aux affaires et entraînévers l'at trait des voluptés, et à ce qu'il n'écoute jamais d'autres avis que les vôtres. Nous espérons, s'il en agit ainsi, et s'il serend à vos fidèles avertis semens, que Dieu tout-puissant, qui l'a conservé sain et sauf au sein detant de piéges et de pé rils , luiaccordera dans sa miséricorde, ainsi qu'à Votre Majesté, enfaveurde la piété de tousdeux, unevictoire complète sur nos ennemis communs. Nous ne cessons deleluidemanderparnos priè res continuelles.

Donné à Saint-Pierrede Rome, sous l'anneau du pêcheur, le 29 janvier 1570, la cinquièmeannée de notre pontificat.

53. BET PE

Cher fils, noble homme, salut et bénédiction apostolique.Lebruitgénéral quicircule danslepublic con cernant la paix qui doit se conclure au plus tôt entrenotre très cher filsle roitrès chrétien, votre frère, et les hérétiques , rebelles à son autorité etennemis communs de touslescatholiques,nous force, au nom de l'emploi de serviteur apostoli que,dontnousavonsétéchargé,quoiqueindigne, àne riennégliger, dans une affaire si importante et qui intéresse à la fois le royaume de France et toute la république chrétienne, pour bien rem plir le devoir que nous impose notre sollicitude paternelle. C'est là le motif qui nous a porté à écrire à votre Noblesse la présente lettre , par laquelle nous lui faisons connoître , ainsi qu'au roitrès chrétien , son frère, que noustenons pour

DE SAINT PIE V. 105 B LETTRE XXX'.

A HENRI , DUC D'ANJOU .

1 Édition Goubau,livre4, lettre3, p. 272.--Sommaire : Même objet.

prouver qu'il ne peut yavoir riendecommun en tre les catholiques et les hérétiques, et que par conséquent nous sommes également convaincu que tout autre arrangement qu'une paix simulée et pleined'artifices,estimpossibleentrecesmêmes hérétiques et Sa Majesté très chrétienne.

Nous ne doutonspasque Votre Noblesse, éclai rée par sapiété,nesache toutes ces choses: ayant fait par elle-même l'expérience de la perfidie des hérétiques pendant le cours de cette guerre, elle peut facilement dire quel jugement il faut porter d'eux. Or,comme c'est surtout àvous qu'il appartientdeprotéger la cause de la religion catholique et l'intégritéde laFrance,vous qui, à votre grande gloire, les avez défendues l'une et l'autre par vosvaillantesarmes, pendant l'infâme guerre que leurfaisoient deshérétiques scélérats; nous exhortons donc Votre Noblesse à ne pas se relâcher de sonactivité àpoursuivre les restes de cette guerre intestine, età ne pas cesserd'y ex citerégalementleroitrès chrétien,son frère.Vous ne pouvez, certes, rien faire qui soitjugé devoir être plus agréable à Dieu tout-puissant: ce Dieu a accru la gloire deVotre Noblesse par deux vic. toires signalées, afin qu'il y eût quelqu'un qui vengeât ses injures et celles des siens, non -seu lement avec les armes de la piété contre les

106 LETTRES

à ce que 1

DE SAINT PIE V. 107 hérétiques, mais aussi avec celles de la justice contre les rebelles.S'il étoitdes perfidesqui cher chassent àvous persuader le contraire, soyez cer tain que ce sont les ennemis de votre sûreté et de celle du roi très chrétien , votre frère, des en vieux de votre gloire, qui ne tendent qu'à ré duirelaFrance entière en esclavage. Vous devez, autant qu'il est en vous, vous opposer celaaitjamais lieu: nous sommesassuré que vous n y manquerezjamais.

Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau du pêcheur, le29janvier 1570,lacinquièmean née de notre pontificat.

7

A CHARLES, ROI TRÈS CHRÉTIENDESFRANÇOIS.

Notre très cherfils en Jésus-Christ, salutet bénédiction apostolique.

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108 LETTRES WS

LETTRE XXXI'.

Le devoir du service apostolique qui nous a été imposé, quoiqueindigne, par Dieu tout-puissant, etle désirde satisfaire, par tous les moyens possibles, à la délicatesse de notre conscience , nous obligent à ne négliger, dans nos lettres aucunconseilpaternelpropre àfaire sentir à Vo treMajestéqu'elledoitêtre sursesgardesetn'agirqu'après de mûres réflexions , dans l'affaire de la paix qu'on ditdéjà conclue entre vous et les hé rétiques , ennemis de Dieu et rebelles à votre autorité, ou qui, du moins, est bien près de se conclure. Nous, dégagé de tout motif d'intérêtprivé, et n'ayant devant les yeux que la cause de Dieu, votre sûretéet celleduroyaume; après avoir attentivementconsidéréla chose, nous vous.

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Edition Goubau, livre4,lettre 4,p. 274.- Sommaire : Même objet.

21

DE 109SAINT PIE V. assurons, ce qui est pour vous la plus indubita bleetla plus irrefragable autorité, qu'un tel ac cord,loin de vous faire jouir de la paix, devien droit, au contraire, la source des plus grands maux pour la France.

S'il estdes hommes qui pensent autrement,et qui opinioncherchentàentraînerVotreMajestédansleur,croyezqu'eux-mêmessetrompent,ou que, corrompuspar l'esprit de flatterie, ilstrom pent Votre Majesté. Quoiqu'ils mettent en avant lefauxprétextedel'utilité générale, ils oublient àlafoisla religion catholique et la gloirede Vo tre Majesté; ils ne révèrent niVotre Majesté, ni Dieu. Ils devroient cependant songer qu'en fai santla paix, Votre Majesté permet à ses ennemis les plus acharnés de passer de leur repaire avoué de brigandages jusque dans son propre palais ; qu'il doit nécessairement en naître mille dangers etdespiéges de tout genre, etque, s'ilmanquoit aux hérétiques la volonté de vous dresser des embûches (ce qu'assurément nous ne sommes guère disposé àcroire), Dieu lui-même, par un jugement équitable desa divineprovidence, leur inspireroit l'idée , afin que, par ce moyen, il vous punît pour avoir négligé lareligion,envue de votre intérêt particulier.

Il est trop clair pour qu'il soitnécessaire de le

1 Quantum autem quamque horribile sit in Dei viven tis manus incidere, qui non solum corruptos hominum mores bellis emendare,sed propter regum populorumque peccata regnaconterere, eaque ab antiquisdominisadalios transferre solet, id manifestius est, quam ut hoc exemplis docere necesse sit. Quæ ut cæteradeessent omnia, tamen ad faciendam hujus rei fidem, vel ipsa solatemporibus nostris Græcia sufficeret;quæpropterreligionis catholicæ contemp tum , amisso veteris nobilitatissplendore, indurissimam in fidelium servitutem est redacta .

* D'après ce raisonnement tout à fait papal, Dieu pré féreroitceuxqueleschrétiensappellent infidèles,aux chré tiensque lescatholiquesnomment schismatiques,hérétiques, excommuniés. C'est dommage pour les intérêts du Saint

110 LETTRES démontrer par des exemples, combien il est hor rible de tomber dans les mains du Dieu vivant, qui , non -seulement châtie et épure, par les guerres, les moeurs corrompues des hommes, mais encore qui écrase les états pour les péchés des rois et des peuples, et les enlève à leurs an ciens maîtres pour les soumettre à des maîtres nouveaux'.Quandmême touteautrepreuve nous manqueroit, ilnous suffiroit, pour établir lavé rité de ce que nous avançons, del'exemple seul de la Grèce de notre temps : parce qu'elle a mé prisé lareligioncatholique, elleaperdu lasplen deur de sanoblesse antique, etelle se trouveré duitedansle plusdur esclavage souslesinfidèles'.

Nous exhortons donc Votre Majesté, et nous l'en conjurons par Dieu tout-puissant, à profiter del'exemple desautres,et à évitersoigneusement desusciter contre elle-même etcontresonroyaume la fureur de la divine colère. Nous avons voulu avertir Votre Majesté , parce que c'est notre de voir, et à cause de l'amour paternel que nous lui avons voué dans le Seigneur. Si vous vous rendez à nos conseils, Votre Majesté en retirera le plus grand avantage, et nousytrouveronsdes motifs de la plus vive joie : si vous nele faites pas, notre douleur, née de l'intérêt que nous prenons à la communion chrétienne, seramiti géeausein desmauxmêmes, parla réflexion con prescritssolantequenousn'auronsnégligéaucundeseffortsparnotreplace,etquenousdevons faire auprèsde Votre Majesté en notre qualité de

Siege que laProvidence n'ait pas toujours confirmé ses ju gemens : nous verrions l'hétérodoxe Hollande sous le joug del'inquisition espagnole, et la dissidente Angleterre auroit courbé le front devant les jésuites des Stuarts; la Grèce elle-même, si elle n'avoit préalablement consenti à la doubleprocession del'Esprit-Saint, et surtout si elle ne s'étoit entièrement soumise aux pontifes de Rome,auroit continué de trembler à l'aspect du cimeterre mahometan , si belli queusement brandi de nos jours par le vicaire de Jésus et ses lieutenans de droit divin sur la terre .

DE SAINT PIE V.

ill

père cominun de tous les fidèles. Quant à cequi dépasse les limites de notre pouvoir, nous en laisserons le soin à la divinemiséricorde, et nous nous bornerons à prier humblement Dieu tout puissant pour la conservation de Votre Majesté et de son royaume.

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Donné àSaint-Pierre de Rome, sous l'anneau du pêcheur,le 23avril 1570, l'an cinquième denotrepontificat. con

LETTRES

112

A CHARLES , CARDINAL DE LORRAINE.

Notrecherfils,salutetbénédictionapostolique. Quoique l'on croie généralementqu'il a sou ventétéquestion, et qu'il l'est aujourd'huiplusquejamais, de conclure la paix entre notre très cher fils en Jésus-Christ, le roi très chrétien des François, et les hérétiques, ennemis de Dieuet rebelles à Sa Majesté, nous avons ouvertement écrit à Sa Majesté et à Votre Prudence ce que · nous en pensons. Néanmoins, comme nous apprenonsque, nonobstant cela,on paroît être sur le pointde terminer,nous n'avons pas voulu né gliger d'avertir Votre Prudence, dont nous sa vons queles conseils et la sagesse dirigenttoutes les affaires du royaume, d'y bien réfléchir ,et de considérer mûrement la chose que l'on va entre prendre.

LETTRE XXXII'.

DE SAINT PIE V. 113 000000

Nous, dégagé detous motifs d'intérêt particu

1 Édition Goubau ,livre 4, lettre 5, p. 276.- Som maire : Même objet.

8

114 LETTRES

S'il est des personnes quipensent autrement, nous croyons ou que, ne se rappelant guèreles choses passées dans ce royaume, elles sont elles-mêmes trompées, ou qu'elles cherchent à tromper le roi. Ellesveulent, non pas obtenir la paix, mais engager le roi très chrétien dansdes piéges perfides, et finir par le perdre. Sa Majesté reconnoîtra la vérité dece quenousayançons, en

· Nullam catholicis cum hæreticis pacem, nisi fictam aut simulatam , esse posse; sed sub nomine speciosopacis, insidiosissimum proditionis fraudisque maleficium latere.

{

lier, soitpournos propresaffaires, soit pour celles des autres, et n'ayant devant les yeux que la seule cause de la religion catholique, étroite ment unie à la conservation du roi très chrétien et àla prospérité de ses états,nousjugeons, après de sérieuses réflexions, qu'il ne peuty avoir au cune paix, si ce n'est une paix fausse etsimulée, entrelescatholiques etles hérétiques; qu'au con traire,souslenomspécieuxde concorde,secache le piége le plus insidieux de fraude et de trahison '; qu'enfin les hérétiques n'ont d'autre but que d'accabler à l'improviste le roi très chrétien ,qui est loin de craindre une pareille attaque, oubien de l'entourer d'artifices et d'embûches pour lui ôter et le trône et la vie.

remarquant que, chaque fois que leshérétiques pourront obtenir des secours de l'étranger,ils serontles premiers à rompreles conditions de la paix. Que pourroit-il y avoir de plus périlleux, de plus pernicieux pour le roi très chrétien et pour tout le royaume, qu'une pareille paix? A peine sera-t-elle faite que la religion catholique aurareçu la blessure la plus profonde; ensuite la plus honteuse tache d'ignominie couvrira la dignité et la réputation du roi lui-même;enfin , la voie sera ouverte à toutes les machinations ténébreuses, auxconjurations detouteespèceque voudront ourdir ses ennemis les plus acharnés. Et,quandmêmelavolontéleurmanqueroitpour detellesentreprises,Dieu, parunjugementéqui table desa providence, sauroit bien laleurinspi rer,afin surtout d'infliger lapunitionqueméritequiconque néglige les intérêts de la religion, à ceux qui se sont rendus coupables de cette né gligence.Nousexhortons donc Votre Prudence,et nous l'en conjurons par Dieu tout-puissant, à se res souvenirdes sentimens de piété qu'elle doit à ce Dieu tout-puissant et à la religion catholique; àse ressouvenir de lafidélité qu'elle a faitéclater dans les temps des plus grands troubles de ce royaume; àse ressouvenir enfin de ce qu'elle est

DE SA INT PIE V.

15

) TO Tud BESL 5p995 SES

Donné àSaint-PierredeRome, le 14août 1570, la cinquième annéede notrepontificat.

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elle-même dans le monde. Faites tous vos efforts pourdéjoueretpour renverser ces projetsdepaix, etne souffrez jamais, d'aucune manière, qu'on porte en France un coup si fatal à la foi catho lique, qu'on y mette dans un si grand danger la sûreté du roi très chrétien et la tranquillité du royaume. Cesoin de Votre Prudence, dansles circonstances actuelles, sera très agréable à Dieu tout-puissant, et dignede votre inaltérable fidé lité : il nous comblerade joie , nous que notre sollicitude pastoralerend surtout inquiet sur le résultat de ces négociationsdepaix. Nous vousy exciterions encore par de plus longs discours, si nous ne savions pas que vous ne négligerez au cune des parties de votre devoir, dans tout ce qui appartient si éminemmentà ladéfensede la religion catholique et à la conservation du roi très chrétien .

LETTRES

Notrecher fils,salutet bénédictionapostolique. Nous avons toujours rempli attentivement les devoirs de lacharge pastorale queDieu tout-puis sant nous a imposée , quoique indigne; chaque fois qu'on nous rapportoit que lapaixalloit être conclue entre notre très cher fils enJésus-Christ, leroi trèschrétien desFrançois,etleshérétiques, ennemis de Dieu et rebelles à Sa Majesté, nous avons franchementénoncé notre opinion àce su jet , en écrivant soit à SaMajestéelle-même, soit à Votre Prudence : nous nepouvons nous empê cher , maintenant que cette paixest sur le point d'être signée, d'en agir de même.

DE SAINT PIE V. 117 APE 00000000000000000000-0000000000000000000-0000-00000000-0000000000000

LETTRE XXXIII'.

A CHARLES , CARDINAL DE BOURBON .

· Édition Goubau, livre 4, lettre 6, p. 279. Som maire : Saint Pie V bláme leprojet de conclure une paixpernicieuse avec les hérétiques; il exhorte le cardinal de Bourbon àl'empêcherautantqu'il est en lui, et à soutenir fortement la religion catholique, comme son devoir le lui ordonne .

S'il est quelqu'un quicroiequ'unepaixvérita ble et solidesoit possible entre le roitrès chrétien et les infâmes hérétiques, ennemis communs de tous les catholiques, il faut dire que, ne se res souvenant plus des choses qui se sont passées il se trompe imprudemmentlui-même, ou bien que , s'en ressouvenant, il trompe, d'une manière perfide, Sa Majesté très chrétienne. De même que les fils de la lumière ne peuvent avoir rien de commun avecSatan, de même il ne peut exister aucune convention de paix, si ce n'est pleine de feinte et d'artifice, en tre les catholiques et les hérétiques'. Quiconque a du bon sens ne sauroit en douter, pourvu seu lement qu'il se rappelle les abominables conspi rations si souvent ourdies par les scélérats héré tiques, contre la vie du roi très chrétien et la tranquillité du royaume. Ils veulent, non pas obtenir la paix,mais perdre le roi , sous le spé cieux et faux prétexte de la concorde, mais lui öter et le trône et la vie. Sa Majesté pourra re connoître la vérité de ce que nous disons, en ob

1 Ut enim nulla potest esse Satanæ cum filiis lucis com munio ; ita nec inter catholicos quidem et hæreticos ulla pacis compositio, nisi ficta, fallaciarumque plenissima, po test .

LETTRES dans le royaume ,

18

DE SAINT PIE V. 119

Cela étant, nous exhortons Votre Prudence, et nous l'en prions avec toute l'ardeur que nous pouvonsymettre, à vouloir troubler etrenverser les projets et l'acte d'une paix si ignominieuseet sipernicieuse; à s'opposer fortement à ceux qui essaieroient de persuader le contraire au roi trèschrétien : vous devez cette preuve de zèle, d'a bord à Dieu tout-puissant, dont il s'agit de voirla très sainte religion rétablie, ou pour jamais perdue en France; ensuite au roi très chrétien, dont la Majesté se repose principalement sur vos conseils et sur votre fidélité lepour gouverne

servant que, chaque fois qu'ils pourront obtenir des secours étrangers, ils seront les premiers à rompreles conditions del'alliance.Et, s'ils man quoient de hardiesse,cequenous nepensonspas, pour pousser les choses jusqu'à ce point, Dieu , par un jugement équitable de sa providence, la leur inspireroit , lorsqu'il verroit que le coup le plus sensible venant d'être porté, par cettepaix, à lareligion catholique, son divin honneur a été fouléaux piedspar ceuxmêmes qui luidevoient leplus de vénération. Que renferme-t-elle autrechose,unepareillepaix,queladestruction dela religion en France, un outrage fait à la dignitéetàla réputationdu roitrèschrétien, etledanger leplus manifeste poursasûreté personnelle?

LETTRES

ment de ses états; enfin au caractère dont vous êtes revêtu.Nousvous y exciterions par de plus longsdiscours encore, sinousne croyionspasque nous enavonsassez dit; si nous n'espérions fer mement que vous ne négligerez aucun des de voirs de votre place, dans des choses qui tou chent de si près à la dignité et à laconservation dela foi catholique etduroi très chrétien.

I 20

Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau du pêcheur, le 14 août 1570, l'an cinquième de notre pontificat.

Notrecherfils, salutetbénédictionapostolique. Il ne nous est pas aussi facile de trouver des expressions propres à peindre à votre Prudence la douleur dont nous a accablé la nouvelle de la paix qui venoit d'être conclue entre le roi très chrétien et les hérétiques, qu'il ne l'est à vous même, qui avez pour cela toute la perspicacité nécessaire, de le sentir. Nous ne pouvons dire, sans répandre des larmes, combien cette paix est déplorable à nos yeux et aux yeux de tous les honnêtes combien elle estdangereuse, com bien Sa Majestétrèschrétienne auraà serepentir d'avoir consenti à une convention par laquelle des hérétiques vaincus ont imposé au roi, leur gens ,

· Edition Goubau , livre 4, lettre 7 , p. 282.- Som maire : Saint Pie 1 réprouve la paix faite entre le roi et les hérétiques rebelles, comme contraire à la religion catholique et pernicieuse; il exhorte le cardinal à faire courageusement son devoir pour la défense de la religion.

DE SAINT PIE V. I 21 0000000ocococoooococooocooooovoooo

A CHARLES , CARDINAL DE BOURBON .

LETTRE XXXIV ".

la cause de

LETTRES

vainqueur, des lois si abominables, si funestes à lareligion catholique. PlûtàDieu queceroieût pu comprendre,cequi d'ailleurs n'est que la vé ritélapluspureetla plusnotoire,qu'aprèsavoir fait lapaix,ilaurabien plusà redouter lespiéges secrets et les machinations des hérétiques, qu'il n'étoit menacé pendant la guerre parleur bri gandage manifeste : il ne se seroit jamais laissé égarerjusqu'à croire qu'un accord avec les hom mes les plusperfides, les ennemis lesplusachar nés,offrîtquelque sécurité. Il estsurtoutà crain drequeDieunefausselejugementduroilui-mêmeetdetousceuxquiontadhéréàcettenégociation,etqu'ilsnevoientsansvoir,qu'ilsn'entendentsansentendre,toutcequidevroitêtreremarque et Quoiquecompris.

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les choses en soient à ce point, et que, en punition de nos péchés,nous nous trou vionsréduit àvoirdansleroyaume trèschrétien la religion catholique recevoir un affront auquel nous n'aurions jamais dû nous attendre; néan moins nous ne perdons pas tout courage, mais nous conservons notre ferveur pour Dieu, nous ressouvenant que, bien qu'indignenous tenonssaplacesurla terre, etqu'il protége la vérité, même dans ce monde, sans permettrejamais que ceux qui espèrenten luisoient con fondus.

DE SAINT PIE V. 123

Si les affaires de France sont maintenant dans unplus mauvais état qu'elles ne l'ontjamais été, c'est vous et tous les principaux personnages, et tous ceux qui ont de l'attachement pour la foi orthodoxe, que nous nous croyons obligé d'exciter, et auxquels nous rappelons leurs de voirs.Comme noussavonsqu'entreeuxtousVotre Prudence ne le cède à personne en piété et en zèlepourl'honneurdivin,nonsn'avons pas voulu négliger de vous exhorter par cette lettre à con server la religion en France pendant ces temps de troubles,àrésisteraux hérétiques, àleur faire la guerre sans ménagement. Vous devez avoir présent à la mémoire que vous êtes du nombre denos vénérables frères, qui sont sortis du sein de la sainte église catholique et romaine ; que vous vous êtes engagé par serment à verser pour elle tout votre sang : c'est pour cela que vous êtes revêtu de la pourpre; cette marque de sa bonté envers vous, vous rappelle comment vous devez défendre la religion orthodoxe, par amour pour notre Rédempteuretsa sainteéglise, dont vous êtes membre.

Réfléchissez à toutes ces choses , et mettant votreconfiancedans celuidontlamains'appesan titsurceux qui le haïssent, reprenez courageen son nom : soyez fidèle à votre vocation ; protégez

la religion catholique dans tous les dangers ou elle se trouvera;résistez autant que vous pourrez aux efforts des hérétiques; soutenez la cause de Dieu tout-puissant, etmettez touten oeuvrepour relever la religion catholique, si déprimée en France.Sivous le faites, non -seulement vousre cevrez de notre Rédempteur le prix de vos tra vaux , la récompense du bonheur éternel; mais encore vous acquerrez delagloire et deslouanges auprès des hommes. Si au contraire ( ce dont Dieu nouspréserve!)vousnégligez, pour quelque motif que ce soit, dans des circonstances si cri tiques, les devoirs de votre charge, il ne man quera cependant pas à Dieu tout-puissant de voies pour soutenir sa cause, surtoutmoyennant le secours des prières de beaucoupd'hommes et de peuples catholiques qui se trouvent encore dans leroyaume. Quant à vous, si vous ne payez pasdèsàprésentla dette que vous avez contrac téeenversDieuetla religion, envers vous-même etleSaint-Siégeapostolique,vouschercherez vai nement dans la suite une autre occasion pour le faire.

DonnéàSaint-Pierre deRome,sousl'anneaudu pêcheur, le 23 septembre 1570, l'an cinquième de notre pontificat.

124 LETTRES

DE 125SAINT PIE V.

Notre cher filssalutet bénédiction apostolique. Dès que nous fûmes assuré que la paix venoit d'être conclue entre notre très cher fils en Jésus tiquesChrist,leroitrèschrétiendesFrançois,etleshéré(sitoutefoisonpeutappelerpaix,letraité parlequeldeslois siinfâmes etsipernicieusesàla religion catholique ont été imposées à Sa Majestétrèschrétienne par deshommes dépravés),notre âme fut saisie d'une vive douleur : elle fut telle que devoit nous faire ressentir un pareil mal heur arrivé à ce royaume digne jusqu'ici des plus brillanteslouanges, tant sous le rapport des actions militaires,quesouscelui dela piété. Pour ce qui nous regarde, nous considérons cette paix comme ayant portéàlaFranceun coup plus fu neste que tous ceux qu'elle avoit soufferts pen dantlesannéesécouléesdepuis qu'elleétoit agitée

LETTRE XXXV !.

LED A CHARLES , CARDINAL DE LORRAINE.

1 Édition Goubau, livre 4, lettre 8, p. 285.- Som maire: Même objet que la lettre précédente.

par les discordes intestines des hérétiques. Nous croyons que le roi très chrétien lui-même, si la paix dure, estmenacédès à présent, parla mau vaise foi et les piéges de ses ennemis, de périls bien plus grands que ceux qui sembloient l'en tourer pendant la guerre.

Quoique la somme de nos péchés ait porté les choses au point que nous voyons la religion ca tholique dans le royaume très chrétien souffrir un affront auquel nous ne nous serions jamais attendu;cependantnous ne perdons pas entière ment courage, nous ressouvenant que tout notre espoir doit être fondé surcelui dont, quoiquein digne, nous remplissons la place sur la terre, et qui ne trompe jamais dans leur attente ceux qui se confient en lui .

Mais, puisque les affaires du royaume sont dans un état pire que celui où elles avoient été jusqu'àprésent,nous avons cru d'autantplusde voir avertir et exciter vous-même d'abord, puis tous les autres principauxpersonnages duroyau me, zélés pour la religion catholique, afin que voussouteniez, autant qu'ilesten votrepouvoir, la foi orthodoxe,de jour en jour plus défaillante par la malignité des hérétiqueset la tiédeur des catholiques; afin que vous conserviez votrefidé lité et que vous fassiez une rude guerre aux en

126 LETTRES 1

Si vous le faites , et nous ne doutons aucune>

Repassant ces choses dans votre mémoire, et mettant votre espoirdans celui qui réserve toute samiséricordepourles hommes qui le craignent, soutenez le Seigneur : nenégligez pas les devoirs de votre ministère, de votre vocation; défendez constamment et dans quelquequelque péril qu'elle se trouve la foi catholique; résistez, autant que vous le pourrez, aux efforts des hérétiques.

DE SAINT PIE V. 127 2 nemisde notreRédempteur.Siquelqu'unajamais étéobligéderendreceserviceàDieutout-puissant et au Saint-Siége apostolique, c'est assurément vous : Dieuvous a enrichi de tant debiens spiri tuelsettemporels,leSaint-Siégeapostolique vous a comblé de tant d'honneurs et de bienfaits,qu'il est juste que l'église, dansces temps de troubles, attendesurtout devotrecourage et de votre cons tance le soutien et la consolation dont elle a be soin. Ressouvenez-vous que vous êtes un de nos frères; que vous êtes sorti de notre giron et du sein de l'église romaine, la maîtresse de toutes les églises;que vous avez revêtu larobe de pour pre, pour qu'elle vousrappelât à chaque instant leserment quevous avez fait à cettesainte église romaine et à sespontifes suprêmes, en vous obli geant à verser pour elle, s'il étoitnécessaire,tout votre sang

LETTRES mentque vousne le fassiez, vousrecevrez, non seulement auprès de Dieu tout-puissant les fruits devos travaux, c'est-à-dire la récompense de la gloire éternelle, mais aussi vous mériterez auprès des hommes les plus grandes louanges pourune action si éclatante. Si au contraire, ce dont Dieu nous garde! vous agissez autrement, songezque lesaffaires deFrance, quoiqu'elles soient dansle plus mauvais état, ne sont pas cependant telle mentdésespérées,queDieumiséricordieux,fléchi par les prièresde plusieursindividus,deplusieurs peuples qui sont encore demeurés fidèles catho liques dans ce royaume, ne puisse les releveret les rétablir, quelque déprimées et presque ren versées qu'elles soient. N'y avoir pas contribué pour votre part, sera pour vous aussi honteux àl'avenir aux yeux des autres, que cela vousaf fligera vous-même tout le temps de votre vie. Car Dieu, dont les voies sont manifestes, ne manquera pas demoyenspour changer même les pierresen fils de David.

Quant à vous, si vous négligez votre devoir et votre vocation dans cette crise, vous n'aurez plus d'autre occasion oùvouspourrezpayervotre dette à la religion catholique, à votre propre ca ractère, à nous et au siége apostolique. Nous avonsécritlonguement, à ce sujet, à Votre Pru

128

DE SAINT PIE 129V. dence, parce que l'importance de la cause nous sembloit le requérir, et parce que nous n'avons voulu négliger aucune des parties de notreoffice, en vertu duquel nous devions vous y exhorter. Donné à Saint-Pierre de Rome, le 23 septem bre 1570, l'an cinquième de notre pontificat. hi 23:12 9

· Édition Goubau, livre 4, lettre 36, p. 363.- Som maire : Saint Pie V cherche àfaire envoyer des secours de troupes aux Anglois catholiques contre les hérétiques Contra illam quæ se pro Angliæ regina gerit.

Saint Pie V parle de la reine Élisabeth.

Cher fils , noble homme, salut et bénédiction apostolique.Recevant de jour en jour des nouvelles plus détaillées et plus certaines du mouvementexcité enAngleterre , parles catholiquesde ceroyaume, contre les hérétiques et contre celle qui se fait passer pour reine d'Angleterre ?, le devoir de notre ministère apostolique nous oblige à nous montrer plein de sollicitudeet d'anxiété pour le soutien de ceux à qui la conservation de la reli gion catholique dans ce royaume afait prendre les armes, aussi pieusement que justement, en

4 NOTRE CHER FILS , NOBLE HOMME , FERDINAND , DUC D'ALBE.

130 LETTRES TE 000000000-000oco_000000-0000-0000-000000000000-00-00-00-00-0000-00000000000 LETTRE XXXVI .

faveur dela causedeDieutout-puissant,au péril de leur fortune et même de leur vie. Comme nous apprenons que le voisinage de l'Angleterre vousmet ,dans le pays auquelvous commandez,plus que personneà mêmedeporter demille manièresdes secours aux Anglois catho liques, nous exhorlons Votre Noblesse, et l'en supplions avec toute l'ardeur dont nous sommes capable,à ne rien négliger pour y parvenir (si cependantnotre très cher fils en Jésus-Christ,le roicatholique d'Espagne, peut commodément le faire et s'il en a lavolonté), et à tenter tout ce qui seroit dans le cas de contribuer à préserver les forces desfidèles, à les augmenter,à les sou tenir. Car, si ellesdemeurent privées dessecours deceux qui pourroient les aider,ilest à craindre ou qu'elles ne soient accablées par leurs adver saires, ouqu'ellesne se dispersent d'elles-mêmes. Si au contraire elles sont soutenues , on peut espérerqu'elles réussiront enfin à rétablir en An gleterre la religion catholique. Cela ayant lieu, avec l'aidede Dieu avant toutes choses, et puis au moyen de vos puissans efforts, vous voyez quelle sera la gloire que vous acquerrez, et com bien elle sera solide et légitime.

Nousvousen dirions davantageà cesujet;mais la chose parled'elle-même. Nous savonsque Vo

DE SAINT PIE V. 131

ca fin -- po 652onal 327 ) ON GT Com 3273 .. - . )

Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau du pêcheur,le 4février 1570,lan cinquièmede notre pontificat.

LETTRES

treNoblesse, danssa prudenceetsaprofondecon noissance du monde, n'ignore nullement ni ce quenousvenonsde dire, ni rien de ce qui pour roit être allégué sur cette matière, et qu'elle est de son propremouvement portée à bien mériter de la religion catholique. C'est pourquoi, nous ne doutons pas que vous ne fassiez volontiers et promptement tout ce qui dépendra devous pour les intérêts dela foi catholique, de manière à ne plus laisser aucun lieu à nos exhortations ni à celles dequi quece soit. Nous vous prionsardem ment dans le Seigneur, commenotre devoir l'exi ge , d'en agir de la sorte.

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A CATHERINE , REINE , MÈRE DU ROI TRÈS CHRÉTIEN DES FRANÇOIS .

DE SAINT PIE V. 133 pooooooo oooo LETTRE XXXVII'. 23 .

Notre très chère fille en Jésus-Christ, salut etbénédiction apostolique. e ressouvenir des services qu on a reçus,sur tout pendant des temps d'affliction et de péril , estune vertu qui non -seulement convient aux princes, maisqui leur est même absolument né cessaire. Par-là on encourage ceux qui, dans la suite et dans des circonstances semblables, se roient anirés des mêmes bonnes intentions, et on punit légitimement des peines qu'ils ont mé ritées ceux qui, pour s'être mal conduits , sont déjà voués au mépris et à la honte. En un mot,

1 ÉditionGoubau,livre5, lettre 10,p.427.-Sommaire: Saint Pie v loue en la reine , mère du roi très chrétien , la verti de gratitude : il l'exhorte à secourir les catholiques anglois abattus, en leur envoyant des troupes françoises; à chasser Elisabeth, reine hérétique d'Angleterre, et à protéger la religion catholique. Il promet que lui même soutiendra Catherinepourfaire réussir ces entreprises.

ir

Votre Majesté doit en conséquence demeurer ferme dans ces principes, et nejamaispermettre qu'elle soit détournée,par les vaines promesses des hérétiques protestans, des bonnes intentions qu'elle a montrées en voulant secourir lesgrands d'Angleterre et tous ceux qui ont prisle parti de la reine (MarieStuart). Il estclair que c'est d'eux que dépendra latranquillité des affairesdeFran ce, qui, s'ils nelesavoientsoutenues, se seroienttrouvées, il y a peu detemps, dans lesplus im minens dangers. Quand l'amiral Coligni, entouré de son armée, étoit encore appuyé par les nom breux secours que lui envoyoit l'Angleterre, si à cette époque la méchante reine angloise s'étoit ouvertement déclaréeensafaveur (cequi fut em pêché en faisant en sorte qu'elle ne prêtât pas l'oreille aux intrigues des protestans), il est hors de doute que de France auroit suc combé sous la ruinelaplus complète. Mais,dans laseule vuede sauverSa Majesté très chrétienne et les autres catholiques , plusieurs noblesd An le royaume

LETTRES que les nous ne croyons pas qu'il y ait une vertu qui soit au -dessus de cellede la reconnoissance : c'est par elle royaumes sont établis ici-bas, c'est par elle queles nations barbares et sauvages sentent le lien de bienveillance qui les unit entre elles.

134

DE SAINT PIE V. 135

gleterre, à l'instigation de l'évêquedeMotta, am bassadeur françois, et à la demande de Robert Rodolphe, s'opposèrent aux projets pervers de cette femme perfide, et tantôt ouvertement,tan tôt en secret, ils réussirent à empêcher que la France ne fût dévorée par un si terrible incen die. Lemeilleur témoin de ce que nousavançons est l'évêque de Motta lui-même, à qui Rodolphe annonça , de la part des principaux d'entre les grands, que Sa Majesté très chrétienne pouvoit entièrement se reposer sur leursbonnes disposi tions à son égard;qu'ilspromettoientdefairetous leurs efforts, commeils ont réellementfait, pour que cellequ'on appelle reined Angleterre, nese montrât pas l'ennemiedéclarée delaFrance; ajou tantque, si jamais elle en avoitmanifestéle pro jet , ils s'y seroient opposés, et qu'ils auroient traversé ses tentatives par les mesures les plus vigoureuses : ils ne mettoient à tout cela qu'uneseule condition, c'est que le roi de France les au roit également secourus desoncôté,etqu'ilauroit promis de prendresans réservelepartidelareine d'Écosse,leurlégitimesouveraine '.

Ce passage est des plus remarquables pour l'histoire d'Elisabeth. On y voit clairement que ce ne fut pas la ja lousie, maisMa politique seule qui la porta à faire mourir

136 LETTRES

Cette promesse aétéfaiteetellea été annoncée aux nobles anglois, au nom de Sa Majesté très chrétienne, par l'évêque de Motta lui-même: on leur a dit qu'on les auroit aidés en toutes rencontres,d'abordenfavorisantlesnobles dansleurs projets d'exciter des troubles dans l'état, ensuite par le secours de deux mille hommes, qu'enat tendant onleur auroit envoyés en Écosse. On commença même à exécuter ce que l'on avoit promis,ens'empressantd'organiseruneespèced'ar méeenAngleterre.Mais,lorsque le roieut obtenu ce qu'il désiroit, et qu'il se fut réconcilié avec l'amiral, les Anglois furent abandonnés. Quoiqu'elles eussent été souvent rappelées, les pro messes quileur avoient été faites nefurent auçu nement tenues. SEO

1

Marie Stuart. Une conspiration formidable, ourdie au sein même de ses états contre le gouvernement et la religion établis, et surtout contre elle-même, conspiration soute nue par la France, par l'Espagne et par Rome, et excitée par tout le fanatisme que devoient faire naître, à cette malheureuse époque, les horribles anathêmesde saintPieV, la forçoit en quelque sorte à un coup d'état, sur lequel l'humanité gémit, mais que la loisuprême du salutpublie excuse. Il falloit pour la prospérité de l'Angleterre, non seulement qu'Elisabeth vécût, mais encore qu'elle régnât, et que la réforme de l'église anglicane servît à soustraire à jamais ses concitoyens et leurs chefs au joug anti-national et anti - social de l'église romaine.

Pour ce motif, la cause de la reine d Écosse, envers qui Votre Majestéabiendesdevoirsàrem plir, par égardtant pour le lien de parenté que pour celui d'une ancienne alliance, ne doit être abandonnée sous aucun prétexte. Si jamais, par la volonté de Dieu, elle venoit à régner en An

DE SAINT PIE Y. 137 !

Nousdirons plus : ils étoient bercés de l'espoir qu'à une certaine époque on auroit parlé, on au roit agi d'une certaine manière; et ils ne pou voient pas penser que,les nobles succombant par suite des entreprises qui avoient été tentées, la France aussi se trouveroit entrainée dans les mê mes difficultés. Car personne n'ignore qu Élisa beth n'aura aucun égard à la parole qu'elle a donnée à Sa Majesté royale, tant qu'existera le conseil des méchans qui la dirigent, et qui sou tiennent qu'elle ne peutrégner en sûreté, si elle ne protége pas, autant qu'il est enelle, la cause des protestans de France et delaBelgique. Cela fait que , si elle n'est pas entouréede personnes qui neutralisent ces perfides instigations, elle saisira le plus léger prétexte et se montrera ouvertement l'ennemie de la France. Ce seroit alors que Votre Majesté connoîtroit pleinement quel dommage lui auroit causé d'avoir méprisé tant de nobles anglois, qui, si on les protégeoit, seroient à laFranced'un avantagesigrand.

138 LETTRES

gleterre, ellene permettroit point qu'il yeût des troubles en France; et dès-lors il ne seroit plus possiblequecetteîle tombât au pouvoir dequel qu'un des princes protestans, qui, certes, ne manqueroient aucune occasion pour vexer la France et tous les états chrétiens. MajestéQuantauxprotestansdeFrance,quoiqueVotrelesobligeàvivreenpaix,cependantils ne cessent d'entretenir une correspondance avec l Angleterre; etils avertissent la reine de tout ce qui se fait, non-seulement en France, mais en core dans tout le monde chrétien. C'est par ces intrigues qu'ils se voient journellement de plus en plus dans la possibilité de cacher pour un tempsleurs funestesprojets, etde parvenir enfin à réaliser leurs abominables voeux. Plaise au ciel quenousn'en soyons pas de sitôtles témoins! Nous savons que, soutenus par les secours qu'ils tirent d'Angleterre, ces hérétiques s'occu pent sans relâche à amasser de l'argent : outre les sommes qu'ils reçoivent régulièrementet pu bliquement des églises angloises, ils ont encore l'habitude de rançonner et de piller les biens des catholiques sur les bordsdela mer. Le malqu'ils font est incroyable , et il accuse fortement le manque de conscience de tous les princes qui ne le prennent point en considération. Car il est vi

- )

DE SAINT PIE 139 et sible à tous lesyeux que les protestans, ainsi ar mésauxdépensdes biensdes catholiques,renou velleront la guerre, que mêmeilslaferont sans nul doute avant qu'il soit peu. Jamais ils ne se croirontasseztranquilles, tantqu'ils n'auront pas entouréSa Majesté très-chrétienne d'embarras et dedifficultés;tantqu'ilsne l'aurontne l'aurontpas misedans le cas d'avoir besoin de leurs propres forces, et qu'ils ne l'auront pas, sousprétexte d'étendre les frontières du royaume de France,poussée à por ter la guerre en Espagne : par-là seulement ils auront consolidé les intérêts de leur faction , et forcé le roi à les traiter avec plus de considéra tion. Si l'Angleterre, sur l'assistance de laquelle ils comptent le plus, et d'où ils attendent habi tuellement tous les secours dont ils ont besoin , venoità seséparerd'euxparle moyen des caresses et des promesses qu on prodigueroit aux nobles etaux bourgeois anglois, encore désireux de re tourner vers la lumière dela vertu catholique,Sa Majesté très chrétienne seroit assurément moins exposée aux entreprises des ennemis qui l'entourent sans relâche et peut-être conspirent contre elle. Elle régneroit plus absolumentsur son royaume entier,et elle se montreroitdenou veau à tous les peuples de la terre, aussi redou tableetplusterrible mêmequ'auparavant. Outre

V.

140

LETTRES

longuement en notre nom avec Votre Majesté, tant de l'affaire dont nous venons de parler, que de touteautre chose ayantquelque relationavec les intérêts du royaume.

cela, elle feroitune chose agréable à Dieu, et elle rempliroit honorablement ce quiestdudevoirde saplace.Leschoses en étantàce point, vous devez fer mement tenir les engagemens par lesquels vous vous êtes liée, et dont vous nous avez donné des gages; vous le devez pour le salut de la chré tienté. Si vous donnez en cela satisfaction aux grands, vous pourrez ensuitediscuterà loisir par quelles voies on arrivera plus facilement à faire succéder dans ce royaume la reine d'Ecosse, et à conclure avec elle une alliance offensive, au grand avantage de la religion catholique. Nous ne souffrirons pasque lessecours qui dépendront de nous soient le moins du monde retardés, et déjà nous en avonsrassemblé une grande partie : c'est pourquoi nous n'avons plus rien à attendre que la prompte exécution des projets de Votre Majesté, qui, outre la récompense que Dieu lui accordera dans la vie future, lui mériteront en coreunegloireimmortelleparmi les hommes. PapoulPourcequiconcernelereste,l'évêquedeSaintvouslediradebouche:iltraiteraplus

Donné à Saint-Pierre de Rome, sous l'anneau du pêcheur,le 18 des calendes de janvier 1571 , la sixième année de notre pontificat.

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segir mo

DE SAINT PIE V. 141

ANOTRE TRÈS CHER FILS EN JÉSUS-CHRIST,CHARLES, ROI TRÈS CHRÉTIEN DES FRANÇOIS.

LETTRE XXXVIII'.

Édition Goubau,livre5,lettre 13,p.439. Sommaire: Saint Pie V exhorte Charles IX à conclure une alliance con treles Turcs; illui conseille denepas contracterde liende parentéavec Henri de Bourton,prince deNavarre. Ilsou tient qu'un chevalier hérétique a étéjustementpoursuivi; que le roidoitsegarderdes conseilsinsensés d'hommesper fides, et qu'il nepeutpas s'écarter en matièrede religionde ce qui est de droitdéterminépar l'église,

Notre très cher fils en Jésus-Christ, salut et bénédiction apostolique. Quoique nous ayons chargél'évêquedeSaint Papoul, notrevénérable frère,devous expliquer de bouche quels sont les motifs de son voyage , cependant nous n'avons pas voulu négliger de rappelerà la mémoire de VotreMajesté, parcette lettre, que l'affaire de la très sainte alliance en faveur de la république chrétienne nous tient tellement à coeur, que nousne pourrons trouver

142 LETTRES 0000000000OCO00-00000000000000000000 eco000000cc 00000

DE SAINT PIE V. 143 1

guerres sacrées de repos ni lejourni la nuit, tant queVotre Ma jesté ne sera pasentrée dans lamême ligue. Res souvenez- vous que vos illustres aïeux se sont mérité par leur courage le titre de très chrétiens, lorsqu'ils ont soumis les Sarrasins, les Turcs et les autres infidèles, et qu'ils les ont chassés des paysqu'ils avoient usurpés,à la honte des chré tiens; lorsqu'ils ontrepris sur eux l'Espagne, Jé rusalem , et d'autres états, comme les anciennes annales et surtout l'histoire des l'attestent. Certes, vous devez entreprendre la même chose, afin de participer à la gloire que les confédérés y acquerront. Nous avons pleine confiance dans le secours que Dieu très bon et trèsgrand leur accordera pour leur faire rempor ter deglorieusesvictoires, quiserontdanslasuite transmises à la postérité dans des monumens lit téraires immortels. Si par hasard vous demeu riez étranger à cette alliance et aux événemens qui se préparent, ce ne seroit qu'à votre éternel déshonneur. Cela feroit à votre réputation une tache d'autant plus grande, que l'on pourroit mieux prouver la réalité du projet formé par les ennemis de lareligion catholique (auquelcepen dantnousn'ajoutonspasfoi),celuideporterleurs armes dans les états de l'un des confédérés. Nous ne pouvons voir avec plaisir que vous ayez

Outre cela, ce qui nous tourmente sans ela che, c'est que l'on presse le pluspossiblelema riage du prince de Navarre avec Marguerite, votre soeur, dansla vaine espérance qu'elle con tribueraà ramener le prince à lareligion catho lique : n'est-ilpas plutôtàcraindrequ'elle nesoit elle-même pervertie par lui?C'est donc le salut de sonâme qu'on expose: car, quand même elle persisteroit à vouloir vivre catholiquement, elle n'aura jamais ni paix ni repos auprès d'un mari hérétique ' ;lui-même ne pourra jamaislui être agréable, maisilpassera sa vie dans des peines continuelles. Si elle consentoit à adopter leser reurs professées par son époux, elle réussiroit DO

envoyé chez le tyran desTurcs, ennemi dunom chrétien , celui qui se donne pour évêque d Aix. Cette ambassade frappera de terreurles hommes pieux, et diminueradebeaucoup l'espoirque les malheureux chrétiens, soumis à l'empire du ty ran, avoient conçu, que, par le résultat de la victoire que Dieu dans sa miséricorde a ac cordée, à la flotte chrétienne , ils seroient facile ment arrachés à la tyrannie et rendus àla liberté si vivement désirée .

2 Ipsi catholice vivere volenti nullapax, nulla quies un quam erit cum hæretico marito. 2011 1

144 LETTRES

Vous savez que nous vous avons fourni des secours , tant pour contribuer à votre sûreté que poursoutenir votre dignité; vous savezaussi que nous étions prêt à sacrifier même notre propre vie,pour fairerenaîtredans l'illustre royaume de France l'ancien dévouement à la majesté divine etl'obéissanceàson roi. Nous ne saurions, après cela, assez nous étonner de ce que le cardinal nous ademandé en votrenom, concernantle che valier de votre ordre, capitaine de vos troupes, qui a été conduit en prison, dont depuisplus de quatre ans le crime d'hérésie est connu, et qui estvivementpoursuividecechefauprèsdessaints inquisiteurs Comme cela est du ressort d'une magistraturesacrée,iln'y a aucunlieuà supposer qu'on y a mis plus de sévérité qu'il ne le falloit. Il n'est pas permisde mettrele détenu enliberté sousquelque prétexte que ce soit, si ce n'est en vertu d'unjugement formel, portédans la cause, etd'une sentence définitive.

DE SAINT PIE V. 145 peut-être à jouir d'une trompeuse tranquillité pendant cette misérable vie terrestre; mais cene seroit que pour la voir suivie de la damnation éternelleet des tourmens de l'enfer, qui seroient sans fin .

Nous voyons les relations franches qui existent entre nous,et la manifestation,tant bien que 10

146 LETTRES

de nos opinions que des conseils qu'elles engen drent, déplaisent fortement à ceux qui sont mal disposés pour la cause de la religion catholique,, et que pour cela ils épient soigneusementtoutes les occasions de la troubler; nous savons qu'ils vousrépètent souvent que votre brouillerieavec le pape vous fourniroit les moyens de vous faire un nom en Allemagne, et de vous illustrer par desvictoires glorieuses à la fois et profitables. Ce sont là, très cherfils, des projets vains et témé raires, formés pardesesprits extravagans, et queDieudissipera : ilsnereposentenaucunemanière sur une base honnête, louable ou utile. Or, si vous voulez vous rappeler ce qui vousest arri véà vous même et à vos ancêtres , surtout aux rois d'heureuse mémoire Henri et Fran çois, votre aïeul, depuis la mort de l'empereur Maximilien, vouspourrezfacilement comprendre quelcompte vous deveztenir de ces conseils con cernantlepointd'accroîtrevotrepuissance.Quant à l'Allemagne, quiconqueabeaucoup d'argentetconsent à l'y dépenser, cela seul suffit luipour faire ences contrées un grand nom : toutefoisce ne seroit jamais que d'une seule manière. C'est pourquoinous devons prudemment tout obser ver autour de nous, et nous garder soigneuse ment des intrigues dont nous enveloppent des conseillersdépravés,ennemisdunomcatholique.

1

QuamvisChristi vicarius nemini, nisi soliDeo,actionum suarum rationem reddere teneatur , si in rebus fidei errare mus,statuit divina majestas uthumano judicio vicarius ejus subjici queat.

DE SAINT PIE V. 147 :

Pour ce qui est de notre opinion particulière, tenez pour certainque, quandmêmeil s'agiroit, dans la délibération de cette affaire, du recou vrement de quelque ville appartenant auSaint Siége et enlevée àsa domination ,quand mêmeil s'agiroit par conséquent de notre propre liberté,, qui concerne la religion,nouslaisser fléchirjus b.Mans une cause qu'àfairegrâceàquiquecefût.Sinousagis sionsautrement,ladivinemajestéenseroitgra vementoffensée,etnousserionsregardé commeunfauteurdeshérétiques :nousdevrions,pourcela,non-seulement rendrecompteàDieu,mais souinettremomentpondreaussi(quoiquelevicaireduChristnedoiveréquedevantDieuseuldesesactions)duquenouserrerionsdanscequiestdefoi,nousdevrions,vicairedelamajestédivine,nousd'aprèssesloisaujugementdeshom mes".C'estpourquoi nousvousexhortons àvousdésister decetteentreprise;nousvousenconju prixrons.Car,quoiquenousattachionsleplusgrandàconservervotreaffection,jamaisnousne

Alice Be A SAN FERNANDO JE TERE

148

Notre vénérable frère traitera avec vous de cette affaire et de cellede la réconciliation si fa taleauxcatholiques,tant queles conditions sous critesparVotreMajestéserontfidèlementobservéesparelle,etvioléesparleshuguenotsprotestans.

Ayez en ses paroles la même confiance quevous auriez dans les nôtres, si nous étions dans le cas de pouvoir nous entretenir personnellement avec fronted on DonnéàSaint-PierredeRome,sousl'anneau du pêcheur, le 25 janvier, l'an septième de notre pontificat 3 ) ..

vous. TO

LETTRES

O DE JANEIRO 2013 er gott a - enjoyaestheti 02163 des PRETE (GALOVCI SAD ODOBO OOO

Bonus consentirons àviolernotre devoir, en commettant uneaction indigne d'un bon pontife, injurieuse à Dieu, dangereuse pour le monde et blessant les âmes.

SHEERE DHE

DE SAINT PIE V. 149 BUD Oilapio 0000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000popo

LETTRE XXXIX'.1.9

ÉditionGoubau,livre5,lettre14,p.444.-Sommaire: SaintPie Vexhorte lenobleprince àne tolérerles hérétiques ni dans son palais nidans ses états.

Entre tant de soucis multipliés qui, dans la charge que la divine Providence nousa imposée, tourmentent le jour et la nuit notre âme de la manière la plus cruelle, le principal et le plus poignant est celui de voirdespersonnes qui pa roissoientautrefois êtredes nôtres,nous quitter et abandonner l'églisecatholique romaine, dansla quelle seule se trouvele véritable salut,pourdéchirerinconsidérément, autant qu'il est en eux, latunique sans couture de Jésus-Christ. Car il est impossible d'exprimer suffisamment par des mots, à quelpoint nous désirons de voir tous les hommes rassemblés dans le giron de la sainteéglise universelle.Done L'activité etle zèleque nousmettonspour y 5615

Ta si A UN NOBLE PRINCE . salt

Cher fils, salut et bénédiction apostolique.

LETTRES parvenir, et que nous avons surtout fait éclater dans ces contrées, n'a pu échapper à quelques hommescorrompus par la dépravation de l'héré sie,etsortisdescavernesoùilssecachoientcomme des vipères venimeuses: errant dansles lieux et les villes soumis à votre domination,ilsont, dans un court espace de temps, répandu leur poison en si grande quantité qu'ils ont infecté plusieurs de vossujets deleursopinionspestilentielles.Cela a tellement frappéetémunos entraillespieuses, que nous avons cru devoir, sans le moindre reEs tard, vous avertir par cette lettre, afin qu'enmédecin éclairé et prudent, vous appliquiez au plus tôt à ce malle remède qu'il exige.Carles hérétiquesfontdesprogrèsrapidesdansl'impiété,etleursdiscourspénètrentetrongentprofondé ment comme la gangrène; si le délai est dange reux dans quelques circonstances, il l'est dans celle-ci au suprême degré.

Nous savons combien la dissimulation, ou du moins la douceur, a causé de maux à l'église de Dieu;noscalamités,tantanciennesquenouvelles,nousenontfournidespreuvesplusmanifestes que nous n'eussions désiré. Certes aucune dou ceur, quelque grande qu'elle soit, ne sauroit parvenir àvaincreleur méchanceté : ils aimentmieux exercer la patience des catholiques qu é

150

DE 151SAINT PIE V. 1 prouverleursagesseet leur humanité. Encela, leurconduiteinconséquente, par unedispositionparticulière duSeigneur,leurfaitservirlacause des membres vivansdeJésus-Christ, mêmemal gréeux. Il est prouvé qu'il faut qu'il y ait des hérésies, afin de manifester la vertude ceux qui résistentàleurpoison:malheur,toutefois,àceux parquiceshérésiesexistent!Elles existent cepen dant:leurs auteurs,non-seulement,etleurs fau teurs ne le prouvent que trop, mais encore on en trouve la certitude dans ceux qui , soit par malignité,soitpar espritde vengeance , leur per mettent de s'étendre. Prenez bien soin, et met tez-y toutel'activité dont vous êtes capable,que cela ne vousarrive pas à vous-même: vous exci teriez à la foisla colère de Dieu et la nôtre ; vous exposerieztous vos biens au péril le plus grand: vous obscurciriez et perdriez honteusement la bonneopinion que les hommes ont eue de vous jusqu'à ce jour.

Nous nous abstenons de parler du tort que Vous vous êtes déjà fait dans laréputation auprès de quelques personnes. Sachez néanmoins (car nous ne voulons pas que vous ignoriez rien de ce qui nous aétérapporté) que plusieursperson nes ont commencé à concevoir sur votre compte des soupçons indignes de Votre Noblesse. Soyez

152

LETTRES conserver

Si vous croyezque,pour atteindre cebut,vous

sûr que

du mauvais nom quecela est provenu vos sujetsse fontdeplusen plusdanslepublic. Laraison en est qu'il est difficile defaireaccroireàquelqu'unque les citoyens d'une ville aban donnent lareligioncatholique,lorsquele prince lyprofesseetlyprotégeparunculteconvenable.Quantànous,ilnenousestpaspermisjusqu'à présent de rien attribuer à votre Noblesse, de rien croire d'elle qui ne soit marqué au coin de la piété. Cependant, si vous souffriez plus long temps que cette peste contagieuse se répandît et fit de plus grands progrès, nous ne pourrions à votre égard, l'opinion que nous avions auparavant. Car, dans les choses qui ap partiennent à la foi, nous ne devons fournir à quiquecesoit matièreau moindre soupçon. Ré veillez-vous donc , mon fils, et reprenez vos es prits : faites traiter selon leur mérite ou chasserentièrement ceux qui, comme des araignées,ont tissu chezvousleurspiéges;traitezdemêmeceuxde vospropres sujetsqui seseroient laissé séduire parleur fausse doctrine. Ignorez-vous que toute unemassepeutêtre corrompue parla plus petite partiede levain ? Jetezlevieuxleyain,pourqu'il ne reste dans l'intérieur de vos états pas même la moindre trace d'une peste si cruelle.

DE SAINT PIE V. 153 ayez besoin de l'autorité et du pouvoirqueDieu nousa confiés, quoique nous en soyonsindigne, faites-le-nous savoir; à l'instant nous témoigne rons quepour cela seulnousvous aurons les plus grandes obligations. Nous ne négligerons rien de tout ce qui pourra servir à opérer le salut des âmespour lesquelles Jésus-Christ est mort : ou nous tendrons la main de l'indulgence paternelle à ceux qui voudront rentrer dans la voie du sa siles circonstances le commandent, nous sévirons avec justice et dirigerons les armes spiri tuellescontreceux qui demeurerontobstinésdans l'erreur; nous livrerons ces hommes à la mort dela chair(au supplice), afin queleur espritsoit sauvé au jour de notre Seigneur Jésus-Christ ': Donné àSaint-Pierre de Rome, sous l'anneau dupêcheur. lut; ou,

· Trademusquehomineshujusmodi ininteritumcarnis, ut spiritus salvus sitin die Domini nostriJesu Christi.

0 ? 3 . je E B

CATHOLIQUE - ROMAIN ,

RÉPONSE. Ce sont tous ceux qui prêchent ou dogmatisent,malgréla défense que leuren a faite leSaint-Siége, ou dumoins sans mission expresse du successeur des apôtres; ceux qui se sontformé surlesacrementdu corpset du sang de Jésus Christ, sur lebaptême, la confessiondes péchés, le mariage et les autres sacremens de l'église de Rome, des opinions différentes de celles qu'elle professe ; et ceux qui s'éloignent le moins du

DEMANDE. Qui sontceux que l'église romaine appelle hérétiques?

Sa PREMIÈRE LEÇON .

DU

COMPRENANT LES LOIS CONTRE LES AÉRÉTIQUES , ÉMANÉES SAINT-SIÉGEETDESCONCILES,ETINSÉRÉESDANSLEDROITCANON.

DES HÉRÉTIQUES ET DES EXCOMMUNIÉS.

CATÉCHISME

med USA 1:04

CATÉCHISME

1 Qui vel levi argumento a judicio catholicæ religionis et tramite detecti fuerint deviare . 10

C'est là n'excepter qu'un bien petit nombre de catho liques, des excommunications lancées pour cause d'hérésie.

2

By :

2 Decretal. 1. 5, tit.7, De hæreticis, cap. 9, tom. 2, p.744;cap. 13,p.749;HalæMagdeburg. 1749.-S. Gre gor.VII, Dictatuspapæ , 1.2, epist.55,adLaudens. apud Labbe, tom. 10,p. 110;LutetiæParis.1671 etseq.- Innocent.IV,inconcil. lugdun,ibid.tom.ir,part.1 ,p.644.no

anathématisés à perpétuité; ils le sont tous sans exception, ont ajouté Innocent III et Innocent IV, dans les conciles généraux de 1216, tenu à Rome, et de 1245, célébré à Lyon : quelquenom d'ailleurs qu'ils portent, ilssont condamnés pour s'être élevés contre la sainte et orthodoxe foi ca tholique ; ils sont hérétiques et punissables comme tels 2 .

Le troisième canon du IVe concile oecuménique de La tran commence par ces mots : Excommunicamus et ana thematizamus omnem hæresim extollentem se adversus hanc sanctam orthodoxamcatholicamfidem;.....condem nantes universos hæreticos, quibuscumque nominibuscen seantur. Vid.Labbe , tom . II, p. 148. Delo19

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mondeetdansles plus petites choses des décisions decette même église ' :enfin, généralement tous ceuxquel'égliseromaine oules évêquespar son conseil ou son ordreont déclarés hétérodoxes.

1 Decretal.ibid. c. 13, S2 , p. 750. LABDA

* Nec ecclesias, nec monasteria, nec alia pia loca cer nitur construxisse. Nonne igitur hæc , non levia, sed ef ficacia sunt argumenta de suspicione hæresis contra eum (l'empereur Fréderic II)? - Vid. Labbe, concil. tom.II, p. 644.

R. L'église, en consacrantlaloi des suspects, voulu que,s'ilsneparvenoient pas à leur entière innocence sur le crime dont on les soupçonnoit, ils fussentexcommuniéscomme les hérétiquesmanifestes,etque s'ilsne sefaisoientpas relever des censuresdans l'espace d'un an , s'ils ne donnoient pas à l'église la satisfaction qu'elle exigeoitd'eux,ils fussent condamnés avec ceux qui étoient réellement coupables '.

R. D'un nombre infini de manières, selon les circonstances :par exemple, onl'estauplushaut degré, a dit le pape Grégoire IX, lorsque, en ayant d'ailleurs les moyens , l'on ne bâtit pas d'églises, qu'on ne fonde pas de monastères ou d'autres lieux de piété ".

a a prouver

CATHOLIQUE-ROMAIN. 157

D. De quel oeil faut-il considérer ceux qui sont seulement soupçonnés de sentimens héréti ques ?

ELECTEE

14D. Comment se rend-on suspect d'hérésie ?

D. L'église n'a-t-elle pas indiqué quelques manières de favoriser les hérétiques, qu'elle a plus spécialement frappées de ses censures? i'e

R. Elle en a indiqué plusieurs. Par exemple, elle a voulu que l'évêque, le prêtre ou lesimple clerc qui auroit appelé par son testament à hé riter de ses biens, un hérétique, son parent, ou étranger à sa famille, seroit déclaré excommunié après sa mort 5414

CATÉCHISME

158

D. Quels sont les autres actes qu'elle a défen dus sous peine d'excommunication ?

1 Decretal. l. 5, tit. 7 , c. 9, loco cit., p. 744.7 Eos et defensores eorumet receptatores , anathemati de cernimus subjacere.- Concil. lateran.III,can . 27 , tom. 10, p. 1522.

Beertalentoita

D. Les hérétiques seuls sont-ils frappés de l'anathême ? R. Ceux qui les favorisent, les défendent et les protégent; ceuxqui leur donnent retraite ou les reçoivent chez eux, sont également excom muniés .

2 Decretal. l. 5, tit. 7, De hoereticis, cap. 5 et 6, tom. 2 , p. 743.

R. Elle a strictement défendu aux rois, prin ces,barons, auxcolléges,universités,communes, aux magistrats, aux officiers civils, enfin à toute personne,dequelque rang,état, gradeou dignité qu'elle fût, d'exiger, recevoir ouextorquer mé diatement ou immédiatement, indirectement ou directement,deséglisesoude sesministres, aucun droit, aucun impôt, aucune taille, contribution, gabelle, etc., imposés soit sur leurs personnes, soitsur leurs propriétés, acquises ou àacquérir, ou sur les choses à eux appartenantes '. Elle endonne pour motifs, que la justice divine et la justicehumaine s'opposentégalement à ce queles laïques aient le moindre pouvoir sur le clergé; que d'ailleurs, les églises, les prêtres et toute personne ecclésiastique, leursbienset propriétés sont exempts de tout impôt, de toute taxe, et le sont non-seulement en vertu du droit civil, mais par le droit diyin . 53201

2

1 Adjicimus districtius inhibendo..... ut non collegium , nec universitas , nec aliqua etiam singularis persona, cui juscunque sit dignitatis , conditionis aut status, a præfatis ecclesiisautpersonis, pro personis ipsis aut rebusprædictis, talia exigat vel extorqueat.Cum igitur ecclesiæ , ecclesiasticæque personæ , ac res ipsarum , non solum jure humano , quinimo divino, a sæcularium personarum exactionibus sint immunes, etc.

CATHOLIQUE - ROMAIN . 159

160

D. Que seroit-ce, si les ecclésiastiques eux mêmes payoient volontairement les impositions oules gabelles? 450 LOL

Le pape Alexandre IV, armé du plein pouvoir apostolique et à ce conseillé par le sacré collége, a émis cettedéfensepourmettreun terme, dit-il, aux attentats téméraires de l'autorité civile con tre la puissance religieuse : elle a été renouvelée par Boniface VIII , et les contrevenans ont été frappés d'excommunication,lesvilles d'interdit'. 0

R. Ils sont, dit le pape BonifaceVIII, dans sa fameuse bulleClericis laicos, excommuniés de l'excommunication majeure etipsofacto, soit prêtres, soit prélats, sans égard à leurrang ou dignité, aussitôt que le respect humain ou la crainte du pouvoir auquel ils doivent savoir résister dans l'occasion , les porte à contribuer

! Sext. decretal. l. 3 , tit . 20 , De censibus , exactio nibus, etc., cap. 4, tom . 2, p. 986.- Ibid. tit. 23 , Deimmunitate ecclesiarum , cap. I , ibid. p. 988 et 989. Sept. decretal. l. 2, tit. 2, De invasoribus, etc. , c. 2 , ibid. in append. p. 57 et 58.

CATÉCHISME

. Et quod dolenter referimus, nonnulli ecclesiarum prælati ecclesiasticæque personæ, trepidantes ubi trepi dandum non est , transitoriam pacem quærentes, plus ti

mentes majestatem temporalem offendere quam æternam , talium abusibus non tam temerarie quam improvide ad quiescunt.·Etsisolverint, vel prædicti receperint, in excom municationis sententiam incidant ipso facto. A supradictisautem excommunicationum et interdicti sententiis nullus absolvi valeat, præterquam in mortis articulo, absque sedis apostolicæ auctoritate et licentia speciali; cum nostræ, intentionis exsistat tam horrendum sæcularium potestatum abusum nullatenus sub dissimulatione transire....... Non obstantibus , etc. , etc.

Le pape Benoît XI, huit ans après Boniface, a , par une autre bulle , révoqué la menace d'excommunication contre les prélats et prêtres payans , mais il l'a conservée contre les souverains etautorités subalternes qui auroientexigé de l'ar gent duclergé ou qui auroient accepté ses dons.

pour la pluspetite partie danslescharges,impôts et tailles, sous quelque dénomination ou pour quelque motif quece soit, decontribution forcée ou volontaire, de don, prêt, etc., etc.Les empe reurs, rois, princes, ducs, comtes, barons, qui leur auront demandé la moindre chose ouqui recevront ce qu'ils offrent, seront punis des mêmespeines, nonobstant tous les priviléges quileur auroientétéaccordés par qui que ce fût et sous quelqueforme que cepût être',

II .

CATHOLIQUE - ROMAIN . 161

· Sext. decretal. 1. 3, tit. 23, De immunitate ecclesia rum , cap. 3, tom . 2, p. 989 et 990.- Extravagant. commun. 1. 3, tit. 13, Deimmunitate ecclesiarum ,cap. I, ibid.p. 1180.-Septim, decretal. 1. 2, tit. 2, De invasori bus, etc., cap. 2, ibid. in append. p. 57 et 58. - Paul.V, const. 151, Pastoralis romani, in bullar. rom . tom . 5, part. 3, p. 395; Romæ, apud Mainard. 1739 et seq.

Léon Xadenouveauexcommuniélespersonnes ecclésiastiquesqui contribuoient aux charges de des dons volontaires ?; et cette sentence toujours en vigueur, est rappelée tous les ans, lors de la lecture de la bulle In cæna Domini . SE BO 2013 BIKE SHORA fo · 00133

1. D. C'estdoncsur leurs sujets laïques que les souverains devront repartir la part des charges publiques qu'ilsnepourrontpasexigerdesclercs, C alii

' Et cum in lateranensi pariter ac conciliis generalibus, sub excommunicationis poena prohibitum fuerit ne reges, principes, duces, comites, barones, respublicæ et po tentatus quicunque..... collectas, decimas et aliahujusmodi onera clericis, prælatis etaliis quibuscunquepersonis eccle siasticis imponant, exigantque, neve a sponteetiamdantibus et consentientibus etiam recipiant,..... in excommunicatio nis latæ sententiæ poenam eo ipsoincidant...... prælati etiam præmissis absque romani pontificis expressa licentia ultro consentientes,excommunicationis etdepositionispænamipso facto incurrant. Dilee

162 1, CATÉCHISME 200

R. Bien entendu si le pape le permet: car les princes ou gouvernemens qui exigent chez de nouveaux tributs des peuples qu'ils gouvernent, ou qui augmentent les anciens im pôts,sansl'agrémentduSaint-Siége,sont solennel lement excommuniés tous les ans par la bulle Incæna Domini que nous venonsdenommer?.

1eux

I Quiin terris suis, nova pedagia seu gabellas..... impo nunt vel augent , vel imponi vel augeri prohibita exigunt. Paul. V, constit. 151 , Pastoralis romani, tom . 5, bullar. part. 3, p. 394.

CATHOLIQUE -ROMAIN. 163 considéréscomme indépendansdu pouvoir sécu lier etjouissant d'une immunité absolue?

R. Lessimoniaquessecrets oupublics, dequel que manière que les marchés sacriléges aient été conclus, soit directement, soitindirectement, ainsi que ceux avec qui ils ont traités et ceux qui y ont contribué pour la plus petite part : tous sontégalementexcommuniés,quelquesoient leur rang , leur dignité et leur puissance, et quand même ils seroient évêques , cardinaux, princes, reines, rois, etc., etc. Toute ordination

D. Quelles sont les autres classes d'excom muniés ?

Extravagant. commun.I. 5, tit. 1, Desimonia, cap. 2, tom . 2 , P 1182.

Il ne seroitpas difficile, d'après cette décisioncanonique, de prouver que,depuis dessiècles, tout le clergé catholique étant simoniaque, le sacerdoce de l'égliseromaine est éteint parun effet nécessaire de ses propres lois.

D. N'y a -t-il pas une espècede simonie qui aplusparticulièrement attirél'attention du Saint Siége et provoquésasévérité?

164

9 Nous ne conseillerions pas aux solliciteurs de citer cette bulle à la daterie romaine, où les pauvres n'obtien nent rien, parce que, ne pouvant pas payer, on les re garde comme s'ils n'existoient point (QUIA NON SUNT). Vid. Tax, cancellar. apostol, fol. 40; Paris. 1520. Bonifac. VIII, constit. 2, Excommunicamus, tom. 3,3

R. Sansdoute : Boniface VIII a déclaréspécia lement excommuniés, tous ceux quidonnentou promettent la moindre chose dans l'intentionhand'obtenir une grâce ouune faveur àla cour de Rome, ainsi que ceux qui acceptent le don la promesse, et même ceuxqui, connoissant les coupables , négligent de les dénoncer ? Jean XXIII confirma la bulle de son prédéces seur 3 . ou

CATÉCHISME simoniaque frappée de cet anathême, l'est même tempsde nullité'.

Il vendoit , en outre, même à des laïques, la faculté d'excommunier ceux qui ne payoient pas exactement les taxes imposées par les fermiers des indulgences et des grâces religieuses.

R. Qui; Jean XXII alancé l'anathêmecontre ceuxqui consultent les démons ou leurfont des sacrifices, et il les a condamnés à des punitions corporelles. Innocent VIII a ordonné ensuite de procéderinquisitorialement contre les sorciers et sorcières qui cohabitent avecdesdiablessessuccu beset desdiablesincubes;qui détruisentlesrécol tes, fontavorterlesfemmes etnouentl'aiguillette auxhommes. AdrienVIetGrégoire XV renouve lèrent les exhortations aux jugesduSaint-Office, po part. 2 , bullar. p.76. Joann. XXIII, const. I , Cum ex debito, p. 413.

Ce Jean XXIII si sévère sur l'article de la simonie, fut condamné et déposé au concile de Constance, pour, entre autres crimes, avoir commis plusieurs simonies notoires , en vendant lesbénéfices, les bulles, les emplois de l'église, les grâces, les indulgences, les absolutions et les saints or dres. Il fut surnommé de son temps la statue des simonia ques .

D. Le commerce avec le diable n'a-t-il pas aussiété défendu sous peine d'excommunication?

CATHOLIQUE - ROMAIN. 165

>

Il étoit aussi escroc car il vendoit le même bénéfice à plusieurs personnes.

pourqu'ils redoublassentdezèledans lapoursuite des agens de sortilèges et de maléfices. Enfin, Clément X, en 1672,voulutque tous les fidèles dénonçassent à l'inquisition, outre leshérétiques etceuxquilisent leurs livres,les sorciers , les né cromans,lesbigamesetles blasphémateurs '.

2° L'occupation des terres et biens de l'église ou de la chambre apostolique : l'excommunica tion, dans ce cas, tombe sur les empereurs, rois et princes,toutcommesurlessimplesfidèles,dé

R. Ce sont :

1° L'action de tout chrétien qui fournit aux infidèles ou aux hérétiques des vivres, du fer, du bois, des chevaux, des armes, des galères, des vaisseaux, etc.; qui leur accorde le moin dre secours,leur donne des avisou des conseils;

Johann.XXII, constit.41, Super illius, tom . 3,part.2, bullar.p. 194.-Innocent.VIII,const. 1, Summis,part.3, ibid. p. 191. Adrian. VI, const. 6, Dudum , tom . 4, part. 1 , p. 16. Gregor. XV, const. 101 , Omnipotentis, tom . 5 , part . 5 , p . 97 . Clement. X, const. 110, Essen do anoi, tom. 7 , p. 185.

CATÉCHISME

D. Continuez l'énumération des péchés qui emportent l'excommunication.

166

1.3

tenteurs des propriétés sacerdotales ; sur ceuxquiont contribué,directementou rectement, de quelque manière que ce soit, à cette usurpa tion, et qui la favorisent ou qui n'accusent pas les coupables; nonobstant leur dignité ecclésias tique etleur autorité civile, même impériale et royale ;

1

Dopo DES Statuimus et ordinamus utfructus, reditus et proventus ecclesiarum , monasteriorum ac beneficiorum per seculares ullos principes, etiamsi imperator, reges, reginæve, seu respublicæ vel potentatus fuerint, aut per eorum officiales seu judices, etiam ecclesiasticos, vel quascunque alias per sonas.publicas vel privatas...... sequestrari, occuparive,aut modo aliquo detineri..... non debeant.

as w oss BRET

* Perpetuis futuris temporibus. Editoria

3. La publication , à Rome , de livres non munis de la licence du cardinal-vicaire et du maître-du -sacré-palais; et, dans le reste de la catholicité, de celle de l'évêque ordinaire ou de son délégué ad hoc etde l'inquisiteur: cette excommunication a été prononcéeparLéonXpour tous les temps à venir ' , et elle doit être sui viedela confiscation et du brûlement public des livrespubliés en fraude,dupaiement d'une forteamendeet de la suspension de l'imprimeur ;

CATHOLIQUE - ROMAIN . 167

3Qui autemsecus præsumpserit,ultralibrorumimpresso

Si quis autem contra fecerit,...... cujuscumque status, gradus, ordinis vel conditionis fuerit, etiamsi imperiali, regali vel pontificali præfulgeat dignitate, ipso facto sen tentiamexecrationisincurrat..... Prædictæ et aliæ quæcum que personæ eas poenas ac censuras incurrant, quas rei majestatis et hæreticæ pravitatis fautores incurrere dignos cuntur .

Si quis autem hoc attentare præsumpserit, indignationem omnipotentis Dei ac beatorum Petri et Pauli, apostolorum ejus, se noverit incursurum.

t{

50 Tout recours à l'aulorité temporelle contre les prétendus abus de pouvoir du Saint-Siége,

Ilestremarquablequelesiècle brillantappelédeLéonX, ait pris son nom de l'inventeur de la censure.al

· Hujusmodi provocationes damnamus, et tanquam er roneas ac detestabiles reprobamus,..... easque tanquam ina nes acpestiferas, nullius momenti esse decernimus et decla ramus .

4.Tout appel du pape au concile, pour quel que motif que ce soit et de la part de qui que ce puisse être : ces appels supposant l'erreur de croirequelequelepapeestinférieurauconcile,sontdes crimes de lèse-majesté, qui provoquent l'indi gnation de Dieu et de ses apôtres, saint Pierre et saint Paul, et que la bulleIn cæna Domini voue à l'anathême tous les ans ";

168 CATÉCHISME :3

rum amissionem , et illorum publicam combustionem ,etc. , excommunicationis sententia innodatus existat.

ainsi que tout obstacle mis, de quelque manière que ce soit, à l'exercice libre et illimité de la puissance religieuse ';

Item excommunicamus et anathematizamus omnes tam ecclesiasticos quam sæculares, cujuscunque dignitatis, qui prætextantes frivolam quandam appellationem a gravamine vel futura executione litterarum apostolicarum , etc., etc.

. Cum nonnulli..... se in præcipitium damnationis et mortis immergere non verentes, adeo favere et favisse di cantur damnatis hæreticis, confæderationes, ligas et socie tates ineundo cum ipsis , etc.

CATHOLIQUE - ROMAIN . 169

7° Le moindre empêchement mis à l'exécution pleine et entière de tous les décrets du Saint Siége;

3 Joann. XXI, constit. 40, Cum nonnullis, tom. 3,

8° Le paiement d'une bien -venue, d'un repas ou réjouisssance de la part de tout moine ou de toute religieuse entrant dans une communauté: l'anathême atteint le délinquant ipso facto , et l'interdit estla punition des communautés elles mêmes, et des chapitres qui ont exigé qu'il se conformât à une coutume réprouvée , même sous le prétexte qu'elle est ancienne :

60 Tout traité, toute négociation de paix ou d'alliance avecungouvernement ou un prince hérétique " ;

" Lesannatessontunetaxe imposée parla courde Rome, etqui importelerevenud'uneannée,oudumoinslasomme fixéeautrefois comme représentantlerevenud'une annéedes bénéficespourlesquelsonlapaie,lors de chaque collation.

R. Il y a les annates ', dont l'exacte ren 29 p. 1181 . -

170 CATÉCHISME 1

Des réserves on arriva aux expectatives: celles-ci permi *

D. N'y a -t-il pas de taxes à payer à la cour de Rome, sous peine d'excommunication ?

bullar. part. 2, p. 194. Bonifac. IX , constit. Coeca cupiditas,ibid. p. 379.-Martin. V, constit. 2, Quod an tidota,p. 427.-Pii II constit. 5, Execrabilis, part. 3 , p.97. - JuliiII constit. 27, Suspectiregiminis,p. 312. Leon. X,constit. 13, Intersollicitudines,p.409; et constit. 14, Intergraves, p. 410. - Paul. V, constit. 151, Pasto ralis romani, tom . 5, part. 3, p. 393 et seq. Extrava gant. commun. l. 5, tit. 1, De simonia, cap. I , tom . 2 , Ibid. tit. 2, De judois, cap. I , p. 1182. Sept. decretal. l. 2, tit. 2, De invasoribus, etc., c. 1 , ibid. in append. p. 56 et 57; cap. 2, p. 57 et 58.- Ibid. 1. 5, tit. 2, De his qui infidelibus,cap. 1, p. 134 et 135. --Ibid. 1. 5, tit. 4, Delibris prohibitis,cap.3, p. 149.

Jean XXII inventa et Boniface IX restaura et consolida les annates, pour les bénéfices conférés par les papes . Dès lors il fut décidé que les papes devoient conférer tous les bénéfices; c'est ce qu'ils appelèrent les mettre en réserve.L'abondance de cette source de richesses fit qu'on chercha encore à la grossir, en déplaçant, à chaque vacance, cinq ou six bénéficers, qui tous payoient volontiers pour obte nir une augmentation de revenu.

trée fut soutenue jusqu'à la fin du XVIIe siècle par des bulles d'anathême contre les évêques réfractaires ".

D. N'y a -t-il pas aussi un costume particu lier à adopter sous les mêmes peines?

CATHOLIQUE - ROMAIN . 171

R. Oui, pour les femmes : celles qui ne se couvrent pas le sein jusqu'au cou, et les bras jusqu'au poignet , ont été déclarées excommu niées ipso facto par le pape Innocent XI, ainsi que lesconfesseurs qui leur accorderoient l'abso lution, si ce n'est à l'article de la mort, et les pères, maris, maîtres ou chefs de famille, qui rent de vendre le seul espoir de posséder un bénéfice, que bientôt lacour de Rome revendoit à un autre aspirant, en vendant de nouveau au premier, soit un bénéfice plus considérable, soit du moinsl'attente d'en jouir un jour.

1

·Innocent. VIII, constit. 4, Apostolicæ, tom . 3, bullar. part. 3, p. 200. Jul.III, const. 27, Cupientes, tom. 4, part. 1, p. 304. - Urban.VIII, const. 56 , Alias,tom . 5, part. 5 , p. 222. Clement. X, const. 82, Postquam , tom. 7 , p. 146, etc., etc.

Les annates furent abolies en France, par décret du 4 août 1789 : d'après les lois religieuses, l'effet d'une pareille disposition de l'autorité civile n'a pas été de rendre cette taxe moins obligatoire, mais seulement de faire encourir par les dépositaires dupouvoir les censures ecclésiastiques.

CA

Le commentateur gantois y a inséré la note suivante(p. 15) : « On dit qu'aujourd'hui l'on voit peu de seins « nuds, qu'ils sont aumoins couverts d'unegaze; maiscette

n'empêcheroient pas la contravention à l'or donnance pontificale.

172 11 CATÉCHISME

1 Bayle, Dict. histor., art. Innocent XI, note (L) , tom. 2, p. 1548; Amsterdam , 1720. Histoire des papes, Vie d'InnocentXI, tom. 5, p. 379; La Haye, 1732. Plusieurs édits des papes contre les vêtemens immodestes des femmes, p. 7-9, et p. 11 et 12; Gand, chez Poelman (1826).Cedernierpetit recueil est extrait d'un ouvrage plus vo lumineux, ayantpourtitre : Pensez-y bien, publié dans letemps, par ordre del'évêque de Broglie.

Les papes Pie VII et Léon XII renouvelérent les dispositions deleurprédécesseur InnocentXI, parce qu'ils considéroient l'immodestie des fem mesqui portent des vêtemens clairs, voltigeans et comme transparens, oudont les robes suivent avecaffectation lesformes du corps(c'est ainsi qu'ils s'expriment), comme étant une des sour ces les plus abondantes des maux qui nousont accablés dans les derniers temps. Pie VII étendit la sévérité de l'église sur les couturières, tail leuses, modistes,quifourniroient les habillemens aux anathématisées,etLéonXII chargea enoutre ces artistes de l'exécution deson décret apostoli que, dont il les rendit responsables '

D. Il y a probablement d'autres catégories d'excommuniés ?

" gaze, ce réseau, pour être moins révoltans, n'offrent- ils « pas quelque chose deplus dangereuxqu'uneparfaite nu« dité?..... Que dire deces seins rehaussésetrebondis, de « cette double bosse, de ces pleins reliefs, par où les jeu << nes personnes aiment mieux , dit saint Jérôme , ressem « blerà des nourricesimpuresqu'à des vierges chrétiennes?

* Uomini tenebrosissimi.

1 Easdem societates , ...... seu conventicula : De liberi muratori, seu francs-maçons, ..... damnanda et prohiben da esse statuimus prout præsenti nostra perpetuo va litura constitutione damnamus et prohibemus.

R. Ily a d'abord ceux qui ajoutent ou retran chent la moindre chose à l'édition de la bible appelée vulgate : la sentence est d'excommuni cation majeure, à encourir ipso facto , ainsi que pour lesfils deperdition qui traduisent le missel romain ou se servent de missels traduits. Ensuite, il y, a les membres des sociétés se crètes , savoir: 1° lesfrancs-maçons qui, depuis Clément XII,nepeuvent plusêtreabsous que par lepape,tantqu'ilsnesontpasen danger demou rir! : Benoît XIV et Pie VII renouvelérent cette sentence contrece que le dernier deces pontifes appelle des hommes très ténébreux ? ; 20 les

CATHOLIQUE-ROMAIN . 173

a les employés de l'autorité civile qui sévissentcontre lesecclésiastiques, les font arrê ter, prétendent les juger ou juger les causes d'église' ; ceux qui maltraitent un prêtre ou un prélat, de quelque manière que ce soit '.

Cet article de la défense faite aux laïques de se mêler des causes ecclésiastiques et des affaires des prêtres, sous peine d'excommunication , et celui de l'anathême lancé contre quiconque entrave l'exécution des décrets dela cour de Rome, soumettent, dans l'organisation actuelle des sociétés , tous les juges et tous les officiers et agens civils et militaires de nos gouvernemens modernes aux censures de l'église romaine.

4

194

carbonari que le même Pie a frappés de toutes les foudresdel'église,l'an1811.

En outre, il y a lesjoueurs aux loteriesdes di verses nations, et ceux qui sont employés aux administrations decejeu privilégié: Benoît XIII n'avoitpasfait d'exception àcette sentence; mais Clément XII, ayant lui-même établi une loterie chez lui, ne laissa subsister les anathêmes que contre ceux quiperdroientleur argentailleurs.

1

Il ya aussi,et l'excommunicationdanscecasest majeure, tousceux quiosent attaquerlesconsti IlyI ri

CATÉCHISME

1 tribunal , ..... 2 Qui..... personas ecclesiasticasecclesiasticas, ..... coram se ad suum præter juris canonici dispositionem , trabuntvel trahi faciunt, .... unde libertas ecclesiastica tollitur seu in aliquo læditur.

D.Laplupartdecesexcommunicationsnesont elles pas abolies par le fait, depuis que l'église renoncé, sinon explicitement, du moins tacite ment, au pouvoir dont ellejouissoit autrefoissur letemporel desprincesetdes peuples?

1 Alexandr. IV constit. 22, Benignà operatio ,tom . 3, bullar.part. 1,p. 368. Urban.VIconstit.7, Quiasicut, part. 2, pag. 369. Sixti V constit. 134, Effrænatam, tom . 5, part. I , p. 25. - Gregor. XIV constit. 14, Ex poni nobis , p. 266. Clement. VIII constit. 42, Cum sacrorum , p. 406 . Paul V const. 151 , Pastoralis romani, part. 3, p. 393. Alexand. VII constit. 326, tom. 6, part. 5, p. 121. Clement. XII constit. 229, In eminenti, tom . 14, p. 236. Pii VII const., Sollicitudo omnium ecclesiarum .-Muratori,Annal. d'Ital. anno 1727, tom . 12, part. 2, p. 201 ; anno1732, p. 237; anno 1751, in contin. p. 19; Roma,1752. Raccolta di documenti sulle vertenze fra la santa sede ed il governo francese, tom.3, p. 174; Italia (Roma), 1814. Ad aures 2

SEEbi 100

CATHOLIQUE - ROMAIN. 175 tutions de la société de Jésus et les priviléges mêmelesplusexorbitansdesjésuites.Finalement,ilyatousceuxquiont lafolie, la témérité et la présomption, dit le pape Alexan dre IV, de douter de l'authenticité des stigmates de saint François, miracle si clairement et si évidemment établi par son prédécesseur Gré goireIX .

R. Bienloin de là : lespapes, au contraire, ont bien eu soin, de temps en temps, de réclamer contre les usurpations du pouvoir civil qui, en paroissantneprétendrequerentrerdanssesdroits, dépouilloit l'autorité religieuse de l'omnipotence dontelle étoit depuis tant de siècles en légitime possession.

C'est ainsi que Clément XIII, en 1768, cassa tous les édits publiés et à publier par le duc de Parme, comme injurieux, calomnieux et tendant auschisme,parcequ'ilsattaquoientlalibertéetles immunités, c'est-à-dire,l'indépendanceentièreet la toute-puissance temporelle de l'église. Il les déclara nuls,de nulle valeur, téméraires et abu sifs,etilexcommunia del'excommunication ma jeure, ceux qui les avoient faits ou les feroient, ceux qui les publioient,ceux qui les exécutoient et leurs successeurs .

C'est ainsi, encore, que PieVI,danssesdécrets contre le Febronius, contre Eybel et contrele synode de Pistoie , condamna hautement toute limitation du pouvoir absolu des papes 1. Le

CATÉCHISME

? La question s'étoit beaucoup simplifiée àcette époque: il ne s'agissoit plus que de savoir si le pape est ou non infaillible dans toutes ses décisions, si son pouvoir est ou n'est pas absolu sur toute la chrétienté, sans exception, sans distinction despirituel ou de temporel. Lescatholiques

176

1 12

R. Ce sont celles qui établissent la liberté depenser et d'écrire,etla libertédescultes. Le pape PieVI, dansun desesbrefs contre la constitution civile du clergé de France, adressé au cardinal Loménie de Brienne, s'est élevé avec énergie gallicans tenoient pour la négative; les ultramontains ou , pour mieux s'exprimer, lescatholiques papistes soutiennent encore aujourd'hui l'opinion contraire.

CATHOLIQUE - ROMAIN. 177 dernier de ces décrets, la bulle Auctorem fidei, lancée en 1794, anathématiseentreautrescomme hérétique, l'opinion de ceux qui croient que l'é glise a abusivementétendu son pouvoir sur les choses temporelles, etla doctrine exprimée dans la fameuse déclaration du clergé de France, ré digéeenquatrearticles parBossuet,l'an 1682'.

D. Quelles sont les dispositions des lois fondamentales et des constitutions modernes, que l'é glisecondamne avecleplus de persévéranceetde force ?

Pie VI et Pie VII ont déclaré les quatre articles de l'é glise gallicanecondamnés , abrogés et nuls, et leur ensei nement téméraire, scandaleux et injurieux au Saint-Siege. Muratori, Annal. d'Ital.anno 1967,incontin.tom. 14,part. 1 , p. 166.-Voyezaussi lesAtti e decreti delconcil. dioces. di Pistoja ; Pistoja, 1786; et la bulle Auctorem .

178

CATÉCHISME

1

contre la première de ces pernicieuses libertés, dont,dit-il,il fautsansrelâchecombattreles dan gers, mêmeau péril d'encourir l'exil et les plus grands maux.

Pie VII, en s'adressant, en 1808, aux évê ques des provinces nouvellement incorporées au royaume d'Italie, appela le gouvernement fran çois «notoirementusurpateurdelapuissance spi » rituelle,protecteurdetouteslessectesetdetous » les cultes. Les formules de ses sermens, dit-il, » ses constitutions,son code, ses lois, ses actes ne » respirent pour le moins que l'indifférentisme » de toutes les religions, sans en excepter la re » ligion juive , essentiellement ennemie im » placable de celle de Jésus- Christ. La pro » tection de tous les cultes n'est qu'un prétexte » de la puissance civile pour s'immiscer dans les » affaires spirituelles; car, en respectant vérita » tablement toutes les sectes, avec toutes leurs » opinions, coutumes et superstitions, onn'a en » effet aucun respect pour les droits et les insti » tutions delareligion catholique.Sousune telle » protection, se cache et se masque la plus as » tucieuse et la plus dangereuse persécution que » l'on puisse imaginer contre l'église de Jésus » Christ, la plus propre à la troubler et même » à la détruire, si la force et les ruses de l'en

D. L'églisen'a-t-elle pas excommunié motifshonorables aux yeux dumonde?

CATHOLIQUE - ROMAIN . 179

I >Mallio , Annal . di Roma febraro 1791 , tom. 3, p. 170 ; 1790. Raccolta di documenti , tom , 3 , p . 129 . ? Humanitatis autem studia ita oderat et contemnebat , ut ejus studiosos uno nomine hæreticos appellaret. 3 Paulus tamen hæreticos eos pronunciavit, qui nomen academice vel serio vel joco deinceps commemorarent.

R. Oui : le pape Paul II méprisoit et haïssoit tellement l'instruction, qu'il appeloit hérétiques tous ceux qui s'appliquoient aux sciences, aux arts et aux lettres ; il déclara atteint et con vaincud'hérésie quiconque prononceroit le seul mot académie, soit sérieusement, soit même par simple badinage3

Platina,De vit. pontif. , inPaul. II, p. 276 et 279 ;... 1529.

D. Quelestlemotifen apparencele plus légerpourlequel l'église a menacé lesfidèlesde l'ana thème ?

» ferpouvoient jamaisprévaloir contre elle '.) pourdes

R. C'estceluiqui a fait lancer par Innocent XI l'excommunication lato sententive contre ceux quiextraient desarchivesde la chapelle pontifi

R. Ilya l excommunication majeure,àencou riripsofaeto, dontlepapeUrbain VIII a menacé quiconque fumeroit dans les églises, y mâcheroit du tabac, ou en prendroit en poudre par le nez .

I Ne ......... libros musicales, quinterniones, chartas et alia folia quæcumque , extrahere et asportare , præsumat, sub excommunicationis latæ sententiæ incur rendis poenis , etc.

Urban.VIII constit. 693, Cum ecclesice, tom. 6 bullar. part. 2 , p . 311 . . 450)

D. N'y en a -t-il pas deplusléger encore?

Innocent. XI constit. 189, Cum sicut,inbullar, tom . 8, p. 440.

2 Ne de cætero........ tahaccum , sive solidum , vel in frusta concisum, aut in pulverem redactumulverem redactum, ore vel na ribus, aut fumoper tubulos, et aliasquomodolibet sumere audeant vel præsumant , sub excommunicationis latæ sen tentiæ incurrendis poenis, interdicimus et prohibemus.

cale à Rome, unlivre, un simple cahieroumême uneseulefeuille de papier demusique ':

180

CATÉCHISME

D. Qui sont à proprement parler les fauteurs des hérétiques ?

i Qui non dant operam ad id ( l'extirpation de Phé résie ), quam non possunt sine culpa omittere manifesta.

R. Ceux qui empêchent ou retardent l'entière extirpation de l'hérésie, ou qui ne contribuent pas efficacement à l'extirper, ce qui n'estjamais exempt de crime '; ceux qui ne travaillent pas à l'extermination des hérétiques, ainsi que de tous ceux qui ajoutent la moindre foi à leurs paroles, ou qui leur témoignent la plus petite faveur; ceux qui leur accordent une retraite, au lieu, comme il est de leur devoir , de les dé noncer; ceux surtout qui leur fournissent les moyens de se cacher et de se dérober àla justice,

CATHOLIQUE - ROMAIN. 181 Woooooo -0000000000

DES FAUTEURS DES HÉRÉTIQUES, DE LEURS ADHÉ RENS, DE CEUX QUI LES FRÉQUENTENT.

LEÇON DEUXIÈME.

coes

* Eos et defensores et receptatoreseorum anathematidecernimus subjacere, et sub anathemate prohibemus, quis eos in domo vel in terra sua tenere vel fovere, aut negociationem cum eis exercere præsumat. Si autem in hoc peccato decesserint, neque sub privilegiorum nostro

> ne

être les amis deDieu et parvenir au ciel; de s'imaginer que ceux qui les persécutent font mal. Les fidèles qui traiteront la moindre affaire avec eux, seront anathématisés de ce seul chef, etils ne pourront prétendre niaux prières ordinaires après leur mort, ni à la sépulture ecclésiastique 2

CATÉCHISME

I Concil. narbon. can . 14, tom . II , part. I p . 492.

D.Doit-onleurrefuserles égardsdela société? nêtes gens, R. C'estunehérésiedeleurtémoignerlemoin meurentdrerespect,deleuraccorderlapluslégèrefaveur:c'enestuneégalementdecroireque,s'ilsdehérétiques,ilspeuventvivreenhon

182

au lieu de contribuer à leur arrestation , et de fournir les moyens pour qu'ils soient jugés et punis; finalement et plus que tous les autres, ceux qui les mettent en liberté directement ouindirectement, de quelque manière et sousquel que prétexte que cesoit, lorsqu'ils ont déjà été arrêtés .

Ilfaut les fuir et secouer sureux la poussière rum quibuscunque indultorum obtentu , neque sub alia quacunque occasione oblatio pro eis fiat, aut inter chris tianos accipiant sepulturam .

R. Sans nul doute. Aussi est-il expressément ordonné à quiconque s'intéresse au salut de son âme, de ne pashabiter la même maison que les hérétiques.

CATHOLIQUE - ROMAIN . 183

R.Dans une des sentences d'excommunication, lancées par ClémentVI contre l'empereurLouis IV, de Bavière, il fut défendu d'avoir la moindre relation avec lui, et de lui fournir du grain,du vin, du drap,du bois, du fer, des armes, etc. '.

1

D.Les papes ont-ils parfois, dans les excom s'étendremunicationsparticulières,spécifiéjusqu'oùdevoitlemanqued'humanitéenversceux qu'ils anathématisoient ?

D.Il sera donc impossible à un bon et fidèle catholique de vivre dans un même état avec des excommuniés ?

Concil, narbon. provinc. can. 29, tom. II, part. I , P. 495et 496. - Decretal.1. 5 , tit. 7, De hoereticis cap. 8, tom. 2, p. 743 et 744. Raynald. Annal. eccles. ad ann. 1343, n. 52,tom .25, p. 327 ; Lucæ , 1738 et seq.

| Excutiendus pedum pulvis.

CATÉCHISME

1

3

4 Decret . part. 2 , p. 320.

de ses pieds ' ; car leurs bénédictions sont des malédictions, dit le droit canon d'après le concile de Laodicée ; et celui qui ne les évitera passoigneusement,seraexcommunié avec eux, sera hérétique comme eux ». De quel que condition,de quelquerang que soientles ca tholiques, il leur a été défendu par Clément VIII, à la fin du XVIe siècle, d'habiter des pays oùil n'y a point de prêtres de leur communion, et où ils ne peuvent pas exercer publiquement leur culte : il leur estégalement défendu d'épou ser des femmes hérétiques et de se faire guérir par des médecins protestans, lorsqu'ils peuvent s'en procurer d'orthodoxes 4.

184

D. Et si on étoit tenu par quelque lien, par

Non oportet hæreticorum benedictiones accipere ; quoniam magis sunt maledictiones quam benedictiones. Si qui autem tales, postquamabecclesiafuerint deno tati, evitare contempserint, excommunicationis sententia usquead satisfactionem idoneam percellantur. caus. I , quæst. 1 , cap.66 , tom .I, -Ibid.caus. 24, quæst. 1 , cap. 26, p. 837. Decretal. 1. 5, tit. 7 , De hæreticis, cap. 13, §5, tom. 2, p. 751. --S.Gregor. VII Dictatus papæ , l. 2 , epist.55 ad Laudens. apud Labbe, tom. 10, p. 110. Clement. VIII const. 130, Cum sicut, inbullar. tom. 5, part. 2, p. 112.

I Innocent. III ad Petrum, Aragon, reg.epist.in concil. vavrens. tom. ir , part. I , p. 94. Decrevit fel. record. Innocentius papaIV,quodpropter hæresim maritorum, uxorum catholicarum dotes non de beant confiscari. Quod intelligendum fore censemus, nisi forte mulieres ipsæ cum viris matrimonia contraxissent, quos hæreticos tunc sciebant.

D. Quel sera le sort de l'épouse d'un héréti que ?

Sext. decretal. l. 5 , tit. 2 , De hæreticis, cap. 14, tom . 2 , p . 1001 . 2

quelque promesse; si on avoit envers eux quel que devoir à remplir?

R. Sans égard à aucune de ces choses, toutescontrairesàla discipline de l'église dèsqu'il s'agit d'hérétiques,d'excommuniés, il faudroit obéir au pape Innocent III, se hâter d'abandonner les coupables à eux-mêmes, et tant qu'ils s'obstine roient dans le crime, se bien donner de garde de leur témoigner la moindre affection , de leur donner quelque conseil, de leur prêter secours ou assistance, de leur accorder la moindre fa veur 1 .

CATHOLIQUE - ROMAIN. 185

R. Si elle l'a épousé malgré la connoissance qu'elle avoit de son hétérodoxie, sa dot sera con fisquée avec les biens de son mari '.

D. Doit - elle le fuir ?

R. Sans doute : il y a même des circonstances, oùlemariageprécédemmentcontractéestdéclarénuletcommenonavenu,nepouvantyavoir de lien entre une chrétienne et un hérétique ou un infidèle. Cela eut lieu lors de l'excommu nication de Bernabos Visconti ·, seigneurde Milan, par le pape Urbain V, en 1363 4.

186

· Et privollo del matrimonio, liberando lamogliecome christiana , del marito eretico et infedele . Matteo Villani, l. 11 , c. 1, apud Murat. tom. 14 rer. ital. script. p. 717 ; Mediolani, 1723.

CATÉCHISME

· LegesFrederic.II, apudLabbe,tom. II, part.I ,p.619.

D. Qui sont lespersonnes spécialement char. géesd'êtresans cesse aux aguets pour découvrir les hérétiques,leurs fauteurs,adhérens, ceuxqui leur ont donné retraite, et même ceux qui sont seulement suspects de professer des opinions hé rétiques ou du moins de favoriser ceux qui les professent?

DE LA DÉNONCIATION DES HÉRÉTIQUES.

R. Ce sont lesinquisiteurs de la foi, institués à cet effet par le pape ; les archevêques et évè ques de toute la catholicité', leurs officiaux et leurs vicaires, dans leur juridiction respective; les abbés dans les maisons et terres qui dépen-, dent d'eux .

CATHOLIQUE - ROMAIN . 187 YOOO 00000000

LEÇON TROISIÈME.

· Martinus episcopus..... archepiscopis, episcopis acinquisitoribus| hæreticoe pravitatis, ubilibet constitutis, dit le pape, qui soutient et approuve le concile général de Constance, dans la 45e session.

CATECHISME

188

D. L'autorité civile n'est-elle pas aussi obligée defairela police pour les intérêts del'église ca tholique, et d'aller à la recherche de ceux dont la croyance s'éloigne des dogmes enseignés par le R.Saint-Siége?Assurément.LeconcileoecuméniquedeCons tance a renouvelé etratifié,en 1418 , la consti tution dupape Boniface VIII,d'heureuse mémoi re , concernant les devoirs et les droits, facultés etprivilégesdel'inquisition, constitutionquiétoit en vigueur dans l'église depuis plus d'un siè cle .

- Constitut.Innocent. pap. IV , n.8, cap. 3 et 4, ibid . p. 605. Clement. IV. constit. 9 , Ad extirpanda,, in bullar. tom. 3, p. 437, seu Innocent. IV constit., 27 , leg. 3 , ibid. p. 324.

i Constitutionem felicis recordationisBonifacii VIII,quæ incipit Ut inquisitionis negotium , renovantes et etiam exequentes, universas potestates, et dominos temporales, et judices antedictos, quibuscumque dignitatibus vel offi ciis, seu nominibus, censeantur, exhortando requirimus et mandamus eisdem , ut sicut reputari cupiunt et ha beri fideles, ac filii ecclesiæ nuncupari, et in Christi no minegloriari, ita prodefensionefidei vobis archiepiscopis, episcopis et electis, ac inquisitoribushæreticæ pravitatis, et aliis judicibus seu personis ecclesiasticis, pernosadhoc.... deputandis, fidem et communionem sanctæ matris ecclesiæ

D. Quelssontlesmoyens qui ontparulesplus propresà fairefacilement remplir ce devoir par les magistrats ?

CATHOLIQUE - ROMAIN . 189

Il y est expressémentordonnéà toutepersonne investie de quelque autorité, sans égard à son rang , à ses titres, àsa qualité, d'obéir aux in quisiteurs dela foi et auxautrescommissairesdu Saint-Siége, et deprocéder surleur demande à larecherchedes hérétiques, de leurs fauteurs, adhérens, partisans, protecteurs, et de ceux qui leur donnent retraite, afindelesfaire emprison ner, juger et exterminer !

R. On a ordonné auxgouverneurs de villes et deprovinces de choisir parmi leurs subordonnés douze citoyens probes, deux notaires et autant d'agens secondaires que l'évêque du lieuen exi geroit, pour procéder à l'arrestation des héréti ques, leur enlever ou faire enlever leurs biens, tuentibus, pareant et intendant, praebeantque auxilium et favorem , in hæreticorum , nec non credentum , fautorum , receptatorum et defensorum ipsorum, investigatione, cap tione, custodia diligenti , cum ab iisdem fuerint requisiti. I Concil . constant. sess. 45 , tom . 12 , p . 262. Sext. decretal. I. 5, tit. 2, Dehæreticis , c. 18, Ut inquisitio nis negotium , tom. 2 , p. 1002 et1003.

3 Potestas militem suum vel alium assessorem si dicece sanus , etc. , cum ipsis officialibus mittere teneatur , et cum ipsis eorumofficium fideliter exercere. Innocent. IV constit. 19, apud Labbe, concil. t. 11 , part. I, p . 606. >

190

D. Les magistratssubalternes doivent-ils prêter assistance à l'inquisition?

R. Ala réquisition de l'évêque ou deson vi caire,de l'inquisiteurou d'undesdouze familiers mentionnés ci-dessus, ils doiventêtreprêts àdé ployer toute la force dont ils peuvent disposer et envoyer des soldats à la découverte des héré tiques, afinde les faire emprisonner et de les dé pouiller de ce qu'ils possèdent ?.

CATÉCHISME et livrer leurs personnes à l'évêque ou à ses vicaires': outre cet office de l'espèce d'inqui sition civile créée par les lois pontificales et im périales, les membres qui la composent doiventaussi veiller àceque l'inquisition religieuse des évêques et des inquisiteurs soit bien servie, et qu'elle ne rencontre aucun obstacledans sa mar che.

· Instituti autem hujusmodi et electi possint et debeanthæreticos et hæreticas capere , et eorum bona illis auferre et facere auferri per alios .

9 Leges Frideric. apud Labbe ; et Clement. IV et Inno cent . IV constit. in bullar. locis cit .

R. Les constitutionsd'Innocent IVles condam nent à une amende de vingt-cinqlivres impé riales:et, siuneville entière montroit cette cou pable tiédeur , à cént livres; un village, à cin quante livres :

D. Et lessimplesparticuliers, quelle doitêtre leur conduite ?

CATHOLIQUE - ROMAIN. 191

R. Ils sont tenusd être aux ordresdel'évêque, deses officiaux,de son vicaire etdesinquisiteurs, pour faciliterl'arrestationdeshérétiques qu'ils re mettront ou feront remettre entre les mains des autorités ecclésiastiques ', sans oublier la saisie des biens à confisquer, letoutsous peine de for tesamendes , imposées par Clément IV et Inno cent IV 3 .

1 Ibid . loco cit . Quilibet etiam si præsens in terravel requisitus fuerit, teneatur ........ dare ipsis officiálibus vel eorum sociis consilium et juvamen, quando voluerint hæreticum vel hære ticam capere , vel spoliare aut inquirere.

D. S'ils y mettent delanégligence, qu'en ar rive - t - il ?

3 Clement. IV constit. 9, seu Innocent. IV constit.27 , Ad extirpanda, leg. 19, in bullar. tom . 3, p. 325. A

2

R. Il devroit, sous peine d'excommunication , se hâter de le dénoncer à son confesseur, selon Innocent IV et le droit canon bien à ses su périeurs ecclésiastiques, afin d'éviter la damna tionéternelle dont le menace le concile de Saltz bourg,s'ilgardelesilencedansuncasaussigrave'.

D. L'hérésies'étantrépanduepresquepartoute la terre, cette obligation de dénoncer les coupablesn'a-t-elle pas été révoquée,vu l'impossibilité de la remplir?

D. Celuiqui connoîtroit ou viendroit à décou vrir un hérétiquecaché, quedevroit-il faire? 3 ou2

192

CATÉCHISME

R. Nullement : dans la seconde moitié du XVIIe siècle, lorsque les luthériens, les calvinis tes, les sociniens et les jansénistes couvroient l Europe, la dénonciation des hérétiques sur le fessori suo , Itemsiquis hæreticos sciverit, vel aliquos occulta con venticula celebrantes , seu a communi conversatione fide lium vita et moribus dissidentes, eos studeat indicari con vel alii per quem credat ad prælati sui no titiam pervenire , alioquin excommunicationis sententia percellantur.

· Concil. saltzburg. (1420), can. 32 , tom. 12 et 326. Septim . decretal. l. 5, tit. 3 , De hæreticis et schismaticis, cap. 2, in append. tom . 2, p. 137. , p. 325

Sanctissimus declaravit præfatos subditos,absque ulla participatione ,etiamsi nullasit petita venia asuperioribus, etiamsi nulla fraterna correctio vel alia monitio præmissa fuerit , omnino teneri et obligatos esse accederead denun. tiandumordinariis,velinquisitoribus locorum ,etc.O rog

D. La crainte des vengeances de la partdes hérétiques et de leurs partisans doitretenir bien des dénonciateurs qui, sans elle, rendroient à l'église de signalés services.

Ac propterea eosdem debere omnes, et quoscumque etiam alios aseconsilium petentes,monere et obligaread denunciandum , nec posse illos a denunciando sub dictæ fraternæ correctionis, velalioquovisprætextu, retrahereautretardare; et præfatos omnes, tam superiores quam subditos , con trafacientes Sanctitas Sua voluit subjacere omnibus, cencans heldsuris, etc. ,

constit. 302, Licet alias, tom. 6 bullar. part. 5 , p. 81.

13 ;

CATHOLIQUE - ROMAIN . 193 plusléger soupçon, a de nouveau été strictement imposée à tous les fidèles par Alexandre VII, en même temps que ce pape obligeoit les di recteurs spirituels d'imposer cette obligation de dénoncer, à quiconque les auroit consultés sur la conduite qu'il falloit tenir, parceque, dit Alexandre, tout autre moyen de conversion et nommément la correction fraternelle, sont insuffisans (10 ) 213 " these celle

sopetusnon

Alexandretc..VII

5. R. Elle a prévu cetobstacle, ets'est-hâtée dele lever par la résolution de procéderdans les affai res d'inquisition avec simplicité et rondement, sans avocatsni jugemens, sans bruit ni formes,et de tenir secrets les noms des accusateurs des héré tiqueset des témoinsà charge, qu'il est défendu de faireconnoître aux prévenus, ni par paroles, ni par écrit,ni par signes! Demi L'église même, lorsque ceux contre quil'on informe sontpuissans etmal disposés, peut im poser le silence le plusabsolu,sous peine d'ex communication à encouriripsofacto ". utols ere

194

Illud autem caveatis ,.. i ne testium nomina neverbo velsignoaliquopublicentur. hujusmodi crimine, omnes criminosi et infamesad accusationem et testimonium admittantur. Concil.narbon. (1235), can. 22,22.tom. u . part.Il , part . I p. 494.- Concil.biterrens. ( 1246) , cap. io, ibid. p. 689 mos CS >

2

Concedimus quod in inquisitionis hæreticæ pravitatis negotio procedi possit simpliciteret de plano,et absque ad vocatorum ac judiciorum strepitus et figura.

Et ut eorumdemaccusatorum ettestiumpericulisefficacius occurratur, etcautius in inquisitionis negotio procedatur præsentis constitutionisauctoritate permittimus, quod epis copusvel inquisitores secretumpossintindicere illis,quibusprocessum explicabun ,et ineos. excommunicationis sententiam, quam exsecreti violatione ipso factoincurrant, promulgare.

ILICATÉCHISME TAO

PED >

na blaggia sf geile

D. N'y a -t-il pas quelque moyen pour forcer les laïques à se constituerainsiles dénonciateurs des hérétiques ?

R. Sans doute : l'autorité religieuse leur fait ordonnerprêtersermentdelesdénoncer,pourqu'ellepuisseauxmagistratsdelesarrêter,siles par ticuliersdénonciateursnepréfèrent de les arrêter de leur propre mouvement, et de leslivrer aux juges ecclésiastiques !.

D. Ne craint-on pas que le vulgaire deshom mes ne fasse peu de cas de ce serment ? Hosti

CATHOLIQUE - ROMAIN . 195

R. Pour obvier à l'abus qui en naîtroit, les archevêques et évêques obligeront, dans tout diocèse ouparoisse soumis àleurjuridiction, tant de ville que decampagne,unprêtreetdeux, trois ou plusieurs laïques de confiance et d'une répu tation intacte, àjurer qu'ils feront souvent et avec beaucoup de soin les recherches les plus exactes et les plus diligentes , dans les mai et 690.- Sext.decretal. t. 5, tit. 2,Dehæreticis,cap. 20, tom . 2, p. 1004.

Innocent. IV constit. cap. 30, apud Labbe,tom. II , part.I, p. 608.

Qui diligenter , fideliter et frequenter inquirant hæ reticos . 2

D. Que doit faire le seigneurd'une terre ?

OD

9 Nicol.III constit. 4 , Noverit universitas vestra,S 20, in bullar . tom . 3 , part. 2 , p . 27 . Cette bulle est rapportée tout entière, à la fin de la Ximo leçon .

· Concil. tolosan. can. I, apud Labbe, t. 11 , part. I , p. 427 et 428.-Concil. biterrens. can. 34, p. 694. Concil. albiens. cap. I , p. 722. Concil. arelat. can. 5, tom . 11 , part. 2 , p. 2341. Spelman. Concil. tom. 3, p. 378; Londini , 1737. Boots

196 LA CATÉCHISME sons particulières et dans les retraites cachées, d'où ils arracheront les hérétiques, pour quel'autoritéreligieuseenfassedisposerpar l'autorité civile, ou en dispose elle-même. Cette méthode par lessiutile qu'elle a été recommandée en concilesdeFrance,en 1229, 1234, 1246et 1254; et queChicheley, archevêquedeCantorbéry, la imposée de nouveau en 1416

D. N'a -t-on pas menacé des censures ecclé siastiques ceux qui nerempliroient pas, dans ces circonstances, leurs devoirsdebonscatholiques?

R. Lepape NicolasIII a prononcé l'excommu nication contre tout simple fidèle qui ne dénon ceroit pas les hérétiques que ses recherches ou le hazard lui auroient fait découvrir

De ? Best Pro

CATHOLIQUE - ROMAIN . 197

Solliciti etiam sint domini terrarum circa inquisitionem hæreticorum , in villis, domibus, et nemoribus faciendam ; et circa hujusmodi appensa, adjuncta seu subterranea la tibula destruenda .

- Statuta Raimund, comit. Tolos. apud Labbe, tom. II , part. 1, p. 449. Concil.tolosan. ( 1229) can. 3, ibid. p. 428.---Concil.albiens. (1254), can. 4, ibid. p. 723.

R. Il doit mettretous ses soins à savoir quelles sont les maisons où l'on reçoit les hérétiques, quelles sont les retraites où ils se cachent ': à cet effet il fera continuellement ou ferafaire des visites domiciliaires, parcourra les champs etles bois, etentrera dans les cavernes qu'il bouchera, détruisant ainsi tout repaire où les hérétiques pourroient continuer à se dérober à lajustice'.

LEÇON QUATRIÈME .

DE L'EXÉCUTION DES LOIS ECCLÉSIASTIQUES CONTRE LES COUPABLES .enot

198 CATÉCHISME color Disable 000000000000000000-0000-000000000000 00-0000-0000-0000-0000-0000-00-00-00

R. Les magistrats civils, quels qu'ils soient, sont obligés de procéder contre toute hérésie opposée àl'enseignement de l'église de Rome, et contre ceux qui la professent, d'après lateneur des constitutions papales'.

Clement.IV constit.9, seu Innocent. IV const. 27, Ad extirpanda, leg. 2, inbullar.tom. 3, p. 296.

R. Il leur est expressément défendu d'adoucir

Statuimus itaque sancientes, ut hæretici, quocunque nomine censeantur, ubicunque per imperium damnati fue rint, ab ecclesia et sæculari judicio assignati, animadver sione debita puniantur.

D. Qui est chargé de l'exécution des loiscontre les hérétiques?

D. Ne peuvent-ils les modifier?

Innocent. IV constit. 32, apud Labbe, tom. 11, part 1, p. 608; et constit. 34, p. 6o9.

Damnatos vero de hæresi,..... eos sibi relictos recipiat3

! Omnes autem condemnationes vel poenæ , quæ occa sione hæresis factæ fuerint,.... ullomodo aut ingenio, ali quo tempore valeant relaxari.

CATHOLIQUE - ROMAIN . 199

GRE

R. Nullement : si l'on tarde à vengerles offen ses graves faites àDieu, on lasse sa patience et l'on provoque sa colère, dit le droit canon, d'après saint Augustin ?. C'est pourquoi, les magistrats , après avoir livré les prévenus dans la quinzaine à dater du jour de l'arrestation, doivent appliquer les lois ecclésiastiques sans le moindre délai, c'est-à-dire que , dans les cinq jours qui suivent la condamnation, il faut qu'ils les reçoivent sous leur garde , afin d'exécuter ponctuellement la sentence prononcée par les juges d'église 3:

Si ea de quibus vehementer Deus offenditur, insequi vel ulcisci differimus, ad irascendum utique Divinitatispatientiam provocamus.

les loispénales du code religieux et les sentences prononcées contre les coupables '. 2 10

D. Sont-ils du moins les maîtres de détermi ner l'époque de l'exécution de ces sentences?

7

Decret. part. 2 , caus. 23., quæst. 4, cap. 50, tom. I, p.794.- Innocent.IVconstit. 23et24, apudLabbe, tom .II, part. I, p.607. Statut. Ludov. reg. n.4, ibid. p.423.

CATÉCHISME

- Cum eos invenerint, præsentant sine moræ dispendio personis ecclesiasticis........ ut eis condemnatis, .... de ipsis festinate faciant quod debebunt.

D. Si les condamnés leur paroissoient mériter quelque compassion; si les sentences rendues! contre eux sembloient injustes, que devroit-on faire ?

1 Ut infra sex dies, postquam legitime fuerint requisiti, sine aliqua dictorum processuum per vos agitatorum vi

R. Obéir : pour couper court à tout prétexte quelconque qui pourroit s'opposer à l'exécution des lois et des sentences de l'église ; pour ne laisser aucun lieu à la pitié et aux autres con sidérations humaines; enfin pour empêcher de naître quelqu'espèce de scrupule que ce soit, le pape Innocent VIII a ordonné sous peine d'ex coinmunication, à tout dépositaire de l'autorité civile, d'exécuter aveuglément ces lois et ces sentences de la puissance religieuse, sans appel et sans se permettre jamais d'examiner si elles sont justes ou non '.

200

statim, vel infra quinque dies ad minus ,circa eos consti tutiones contra tales editas servaturus.

CATHOLIQUE - ROMAIN . 201

Innocent. VIII constit. 12, Dilectus filius, in bullar., part . 3 , 1 Cum hujusmodicrimenhæresissitmere ecclesiasticum , et delicta nullo pacto impunita remanere debeant, etc. De crimine vero hæresis cognitio ad forum ecclesiasti cum tota pertineat, neque in ea curia sæcularis se quo quomodo intromittat.

tom . 3 , » P : 210. sione, sententias per vos latas contra hujusmodi hæreticos prompte exequantur, appellatione remota.

* Innocent. VIII, ibid. Gregor.XIV consit. 17 , Cum alias, S6, in bullar, tom. 5, part. 1 , p. 272. Decret. part. I , dist. 10, cap. 3, tom. I , p. 16.

R. La nature des causes d'hérésie, qui sont purement ecclésiastiques, dont par conséquentles tribunaux ecclésiastiques peuvent seuls pren dreconnoissance,etoù ilimportedenepas laisser le mal impuni. Le pouvoir séculier ni aucun de ses agens n'ont lesqualités requises poursecons tituer juges d un crime religieux'. Dans ces cas, dit le droitcanon, il faut que tous sesoumettent à la volonté des prêtres et non pas à celle des magistrats, des princes et des rois; il faut que l'on suive strictement les formes prescrites par l'église, et que, bien loin de vouloir diriger la conduite de ses chefs, l'on obéisse à Dieu qui a voulu qu'on s'humiliât respectueusement de vant eux .

D.Quelest le motifde cette extrême rigueur ?

, Innocent. IVconstit.34, apudLabbe, tom. 11,part. I ,

202 CATÉCHISMED

D. il étoit quelqueprinceou magistrat qui allégu tleprétexted'ignorancedecesdispositionsde l'église, l'excuse seroit-elle valable?1993

D. Celui qui adouciroit ou modifieroit les pu nitions auxquelles ont été condamnés les héréti ques, quelles peines encourroit-il ? TED

Innocent. IV constit.38, apud Labbe, tom . 11, part. I, p.6o9. Clement.IVconstit. 9, Adextirpanda , S1 , in bullar. tom. 3 , p. 324.

R.Non : ilyaétéporté remèded'avance, lors que Innocent IVaprescritauxmagistratscivils,quels qu'ils fussent, de tenir dansleursarchives unecopieformelle deslois etordonnancescontreles hérétiques, et de la joindre au recueil des lois et ordonnances civiles et administratives. Clément renouvela et sanctionna cette consti tutionde son prédécesseur '. Besede

R. La moindre altération des prononcés des tribunaux ecclésiastiques, sans la permission ex presse du Saint-Siége, suppose que celui qui se l'est permise est un partisan, un défenseur, un fauteur des hérétiques, et oblige à le punir coinme tel 2 . cesso

R.Il ne peut point en exister. Toute loi sécu lière, tout réglement civil ou administratif,opposés aux lois de l'église pour la répression et l'exterminationdel'hérésie,doiventêtrerévoqués, abolis, et effacésdes codesdes nations, ontdit les papes Innocent IV et Clément IV : tout statut de ville, bourg, village, château, propre à re hérétiquescesoustarderetempêcherdirectementouindirectement,quelqueprétexteetdequelquemanièrequesoit,lesprocéduresdel'inquisitioncontrelesetl'exécutiondesessentences, est nul depleindroit, d'aprèsledroitcanon , et nepeut peineseigneuravoiraucunevigueur':ilestordonnéàtoutprince,,gouverneur,etàquiconqueestinvestidel'autorité,delerévoqueretdel'abroger,sousd'encourirlescensuresecclésiastiques?.

p.60g.

Clement . IV constit . 9 , seu Innocent . IV constit . 27, Ad extirpanda,leg. 34, tom. 3 bullar. p. 327. Non valent statuta, per quæ inquisitoris hæresis of ficium impeditur vel retardatur.

· Innocent. IV constit. 37 , tom . II , part. I , apud Labbe ,24

D. Si, cependant, il existoit dans l'état ou la province où les lois contre les hérétiques doi vent être mises à exécution , des dispositions législatives du code civil qui leur fussent con traires ?

CATHOLIQUE-ROMAIN. 203

204

D. Les magistrats civils ne doivent-ils pas promettre obéissance àl'autorité religieuse, pour l'exécution de ses lois contre les hérétiques? s'ils nefontpascettepromesse,commentlespunit-on ?

Nec ulterius potestas, capitaneus, consul vel rector ha beatur in aliquo, aut de cætero in aliquam dignitatemvel officium publicum ulterius adsumatur; et quæ ut potes . , fecerit, nullam obtineant firmitatem . Innocent. IV constit. 1,apud Labbe,tom. 11 , part. I , p.604.- Leg. Freder.II,ibid.p. 622. - Clement.IV constit. 9, Ad extirpanda, S 2, bullar. tom . 3, p. 324.-Decre tal, 1.5, tit. 7, Dehæreticis,cap. 13, S3,tom .2,p.750.

CATÉCHISME

p.6og.-Clement.IV const. 9, Ad extirpanda, § 38, in bullar. tom. 3, p. 327.-Sext. decretal. l. 5, tit. 2, De hæreticis , c . 9 , p. 999.

>

R. Ils doivent jurer qu'ils observeront ses lois et exécuteront ses sentences dans toute leur ri gueur : s'ils ne prêtent pas ce serment, tout le pouvoir qu'ils s'arrogeroient est illégitime, leurs actes quels qu'ils soient, sont nuls, et tout lien entre eux et leurs subordonnés ou administrésest rompu , toute obligation envers eux , même sanc tionnée par serment, cesse de plein droit '. Ainsi l'ont décidé les papes, les empereurs et le droit canon .

' Ut extunc ipse vassallos ab ejus fidelitate denuntietabsolutos.

.

Ut perjurus et infamis, .....de fide suspectus, officio et honore sui regiminis spolietur.

D. Et les magistrats qui, après avoirjuré, n'é gligent les devoirs qu'ils ont confirmés d'une manière si formelle ?

CATHOLIQUE - ROMAIN. 205

Sententialiter procedant (inquisitores) quasi contra de fensores et fautores hæreticorum .

R. Ils seront dépouillés de leurs biens, desti tués de leurs emploiset déclarés inhabiles à des servir aucune place à l'avenir, indignes d'être revêtus d'aucune charge, d'aucune dignité '. Ils seront poursuivis et punis comme parjures, in fâmes, fauteurs d'hérétiques, etc., etc. Ceci s'ap plique non -seulement à ceux qui violent leur serment, mais encore à ceux qui ne satisfont pas strictement à ce qu'il permet d'attendre d'eux, pour l'extirpation de toute hérésie con traire à l'enseignement de l'église romaine : ils seront punis del'excommunication , et laville ou la province soumise à leur juridiction sera in terdite. S'ils refusent d'exécuter les sentences pro

Sext . decretal. l . 5 , tit. 2 , De hæreticis , c. 11 , S 2, ibid p. 1000.

2 Bailivus,..... nisi contra hæreticos valde sollicitus inveniatur et diligens, bona sua amittat , et de cæteronec ibi nec alibi constituatur bailivus .

R. Ils seroientaccusés,jugés, condamnés, dé posés, et remplacés par des pasteurs plus zélés etdes fonctionnaires du Saint-Officepluspénétrés de leurs devoirs .

* Si quis episcopus, super expurgando de sua diocesi hæreticæ pravitatisfermento, negligens fuerit vel remissus,

si les archevêqueseux -mê mes,les évêquesou les inquisiteurs mettoient de la mauvaise volonté ou seulement de la tiédeur à extirper le venin de la dépravation hérétique?

1 Innocent. IV constit. I , apudLabbe,tom. 11, part. I , p. 604.-Concil.tolosan.(1229) ,can.7,tom. 11, p.428. -Concil. valentin. ( 1248), can. 9, p. 698. - Concil. albiens. (1254) can. 7, p. 723;can. 22, p. 726 et727. Decretal. l. 5, tit. 7,De hæreticis, cap. 13, S3,tom. 2, p. 750.- Clement. IV constit. 9, Ad extirpanda , S2 ,in bullar.tom. 3, p. 324.

206

CATÉCHISME

parnoncéesparlesinquisiteurs,ilsyserontcontraintslescensuresecclésiastiques,etencasd'obsti nation , traités comme fauteurs et défenseursdes hérétiques, par les inquisiteurset les évêquesqui feront publier leur condamnation dans le diocèse et les diocèses voisins, afinqu'elleaitpartout son pleineffet,sanségardaux titres decomte,baron, consul, juge, bailli , etc., dont seroient revêtus lesD.coupables".Queseroit-ce,

Nos enim contra omnes archiepiscopos, episcopos , etc., qui super extirpando hæreticæ pravitatis fermento.... negligentes fuerint , ..... usque ad privationem seu de positionem pontificalis dignitatis procedere intendimus et procedemus .

D. Les archevêques et évêques ne sont-ils pas spécialement chargés deveiller à la proscription des hérétiques? semestre 2010 ED

Concil. lateran . IV , tom . 11 , part. 1 , p . 152 . Concil. constant. sess. 45, tom. 12 , p. 263 et 264. Decretal. 1. 5, tit. 7 , De hæreticis , cap. 13, S 8 , p. 752. Hæreticos , schismaticos et rebelles domino nostro vel succesoribus prædictis pro posse prosequar (persequar) et impugnabo.

Pontifical. roman. p. 60 et 87 ; Antverpiæ, 1627. 1

CATHOLIQUE - ROMAIN . 207

R. Assurément; ilsdoivent avanttout lespros crire eux-mêmes, et puis faire en sorte que les autres les proscrivent également. Ces prélats ju rentencore de nos jours,lors de leur sacre, qu'ils poursuivront (persécuteront) et combattront de toutleur pouvoir, les hérétiques, les schismati ques , ettousceux qui se montrent rebelles àl'au toritédeleurseigneuret maitre, paperégnant, et de ses successeurs ' . le cumid certisindiciis apparuerit , ab episcopali officio de ponatur, et in loco ipsius alter substituatur idoneus, qui velit et possit bæreticam confundere pravitatem..

? Omnes christianæ et catholicæ fidei professores , impe ratorem , reges , duces , principes, etc., nec non cæteros jurisdictionem temporalem exercentes, juxta juris formam et exigentiam, auctoritate apostolica exhortando moneatis et requiratis, ut de regnis, provinciis, civitatibus, oppi dis, castris, villis, terris et locis aliis ac dominiis supra dictis, omnes et singulos hæreticos, secundum lateranensis concilii , ..... tanquam oves morbidas, gregem Domini inficientes , expellant. ekkinga Nec eosdem in suis districtibus prædicare, domicilia tenere, larem fovere, contractus inire , negociationes et

D. Les devoirs qui leur sont imposés par ce serment, ne leur ont-ils pas été rappelés dans quelquesoccasions solennelles?

1

208

CATÉCHISMEAD

R. Oui : le Saint-Siége et le concile oecumé nique de Constance leur enjoignirent d'ordonner à tout empereur, roi, duc , prince, etc., etc., de se conformerreligieusement aux dispositions du IIIe concile deLatran, en chassant les hérétiques deleursétats,provinces,villes,etc.,commedesbre bisgaleuses';enlesempêchantrigoureusementd'yséjourner,prêcher,traiterquelqueaffaire,d'yavoir des relationsde commerce,sanspermettrelemoins du mondequ'ils partageassent avec les fidèles du Christ les douceurs etles consolationsde l'huma nité".Le concile deSaltzbourg aexhortéet obligé

CATHOLIQUE - ROMAIN . 209

* Concil. constant. sess. 45, tom . 12, p. 262. - Con cil. saltzburg. (1420),can. 32, ibid. p. 325. Concil. lateran. III, cap. 27 , tom . 10, p. 1522 .

Obsecramus per viscera , etc. , ut a suis terris et domi niis universos hæreticos confestim repellat, exterminetque hanc tetram et diram luem hæreticorum .... Proinde prin 14

2

D. L'églisenes'est-elle pasparfoisadressée di rectement aux magistrats et aux princes?

les évêques à observer eux-mêmes et à faire ob serveren tous lieux toutes les lois portées par le Saint-Siégeetpar l'église contre leshérétiquesou suspectsd hérésie, contre leurs fauteurs, adhé rens, ceux qui leur donnent retraite, et contre les princes qui, en ayant été requis, négligent d'extirper de chezeux la dépravation des fausses doctrines

R. Sans doute : se servant tour- à-tour du lan gage de la persuasion et de celui de la menace, elle leur a souvent prouvé, et toujours parla mi séricordede Dieuet les entrailles deJésus-Christ, qu'ils doivent sévèrement veiller sur l'hérésie, chasser et exterminer les hérétiques, et déployer dans cette sainte cuvre toute la force et tous les moyens de la suprême puissance , s'ils veulent

mercationes quaslibet exercere, aut HUMANITATIS SOLATIA cum Christifidelibus habere permittant.

Percipiendae etiam linguæ causa, aut mercaturæ ,aliove nomine.

210

1

prouver qu'ils ont à coeurles intérêts du chris tianismeet qu'ils en redoutentlaruine;s'ilsveulentmériter de participer au trésor inappréciable de ses indulgences;s'ilsveulentenfinsesoustraire à la colère de Dieu, aux peines prononcées par l'église et à la damnation éternelle. Préférant le gain du ciel auxprofits de la terre, ils doivent aussidéfendre rigoureusementchez eux toutcom merce, tout trafic avec les hérétiques,et empê cher soigneusementque les catholiquesn'aillent dans des pays où l'hérésie est professée, quandce neseroit mêmequepour enapprendre lalangue, ou poury établir des relations commerciales, ou sousquelqu'autreprétexte'. Ilssontdans l'obliga tiondefavoriserlepluspossible,debonne foietde tout leurcoeur, les opérationsde lasainte inqui ainsi que d'en exécuter les ordres et lessition , sentences

CATÉCHISME

cipes orthodoxi, sichristianonomini consultumessevolunt, sireligionis christianæ ruinam metuunt , necesse est in ex terminandis profligandisque omnes suos conatusintendant, omnem suam potestatem exerceant.

* Concil. senens. (1423), tom. 12, pag. 367. Concil. senonens. (Parisiis celebrat. 1528) , tom. 14,pàg. 443.Concil. mediolan. I (1565), part. 1, const. 1, tom . 15, pag. 247.

R. Leméprisdes avertissemens de l'église sera punipar l'excommunicationquelancerontlemétropolitain et ses évêques co-provinciaux. Un anaprèscettesentence, le pape , s'il yalieu,instruit de déliésl'opiniâtretéducoupable,déclarerasesvassauxdusermentdefidélitéquilesattachoitàsapersonne,etlivrerasonroyaumeousesdomaines auxcatholiques,quis'enemparerontet,après l'ex termination des hérétiques, y demeureront les maîtres légitimes, les conservateurs de l'ortho doxie og bertompound 1

CATHOLIQUE - ROMAIN. 211

D. Dans quelleautoritépuisez-vous cettedéci sion ? so'ng es el;

D. Quellespeines suivent, pour les princes, la négligence de leursdevoirs de bons catholiques? co

Concil. lateran. IV , can . 3, tom. II , part. I, pag. 148 et 149. so we can shareare in to

Si vero, dominus temporalis, monitus et requisitus ab ecclesia, terram suam purgare neglexerit ab hac fæditate hæretica, per metropolitanum et cæteros comprovinciales episcopos excommunicationisvinculo innodetur;et si satis facere contempserit intra annum , significetur hoc summo pontifici, ut extunc ipse vassallos ab ejus fidelitate denun ciet absolutos, et terram exponat catholicis occupandam , quieam , exterminatishæreticis,sine ullacontradictionepos sideant, et in fideipuritate conservent.

D. N'y a-t-il pas quelque moyen plus efficace encoredemettreles princesetlesautoritésciviles dans l'impossibilité de ne pas procéder contre leshérétiques?

· Corde et ore profiteorfidem secundum traditionem octo conciliorumgeneralium,necnon lateranensis, lugdunensis, viennensis, constantiensis, generalium etiam conciliorum. etaEt illam fidem usque ad unum apicem immutilatam servare, et usque ad animam et sanguinem confirmare , defensare et prædicaré, etc. 35513 the 2094913

R. Dans celle du IVe concile oecuménique de Latran, un des douze ou des treize que ceux de Constance et de Bâle, qui sont ledouzièmeet le treizième,déclarent, en secomptanteux-mêmes, infaillibles, inattaquables et inviolables'. Ils ont ordonné que l'observation duconcile de Latran jusquedans sesplus petitsdétails, seroitjuréepar chaque pape qui occuperoit lesiége del'églisero maine,lequel s'engageroiten outreàrépandreentous lieux la doctrine de ce mêmeconcile, età la défendreau prixdetout sonsang . Le concile de Trente a qualifié le IVe deLatran, du beautitre d'organedel'église catholique :.

si obiec si doo

3 Per lateranense concilium ecclesia statuit . Concil.constant. sess. 39, tom. 12, pag. 241. Concil. basil.sess.371,n. 3,ibid . pag . 628. Concil.trident. sess. 14, cap.5, tom. 14, pag. 819.95 Bio kit

212 O CATÉCHISME

CATHOLIQUE - ROMAIN. 213

R. Sansdoute: lepouvoirreligieuxleurimpose l'obligation de publier un édit de bannissement perpétuel eontre tous ceux de leurs sujets et ad ministrés qui se rendent criminels en ne soumet tantpaspassivementleurconscienceauxdoctrinesdel'égliseromaine'.D.Etsi,malgrétoutcela,l'autoritécivilené gligeoitdechasser leshérétiques?

R. La permission expresse ou tacite de demeu rer dans ses domaines, accordée de sa part à un seulde cespestiférésd'hérétiques,qu'ilconnoîtroit pour tel et que Rome auroit déclarérebelle à l'é glise, feroitjugertoutseigneur, tout dépositairedupouvoir, coupable au suprême degré ,etfau teur prononcé des hérétiques'; elle entraîneroit nécessairementaprèselle l'excommunication ipso facto, la confiscation à perpétuité des domaines

1 Banno civitatis vel loci supponat, tanquam pro male ficio, omnes hæreticos, ..... et teneatur bannum hujus modi a suis prædecessoribus positum confirmare.

Innocent. IV constit. 2, apud Labbe, tom. 11 , part. I , pag. 605.-Clement.IV constit. 9, Ad extirpanda, S3,in bullar. tom .3, pag. 324. Incomparabiliter reus.

5 Statuimus ut quicumque in terra sua permittat scien ter morari hæreticum,.... amittat in perpetuum terram

CATÉCHISME TO eux-mêmes, et l'adjudication de la personne du seigneur oudumagistratréfractaireàsonprince ou seigneur suzerain ,pourqu'illa traitât comme l'église l'entendroit'.

tipi suam , et corpus suum sit in manus domini ad faciendum inde quod debebit.

Quod ipso facto sententiamexcommunicationisincurrat, præter alias poenas, etc.

R. D'abord les avertir de leur devoir en les exhortant à le remplir; puis les y contraindre au moyen des censures ecclésiastiques .

Adquod, si necesse fuerit,...... per censuram ecclesiasticamcompellantur. antes .

D. Si les princes et les autorités civiles subal ternes ne prêtentpas le secours du bras séculier àla puissance religieuse, que doit-elle faire ?

214

2

Concil. tolosan. ( 1224), can. 4, tom . II , part. i , p. 428. Concil.narbon.(1235), can. 15, ibid.p. 492.

- Concil. biterrens. ( 1246), can. 2, ibid. p. 677 Concil. albiens. (1254 ), can. 5, ibid. p. 723. 2012

Il est, ont dit les papes, les conciles généraux et le droit canon , il est défendu à tout prince souverain, seigneurtemporel, gouverneur, et à leurs officiers,de connoître des causes d'hérésie, qui sont purement ecclésiastiques, et de s'en constituer lesjuges. Il leur est défendu de mettre PERISELOS

1

Ilssontcoupables, s'ilsempêchent ouretardent directement ou indirectement, de quelque ma nière et sous quelque prétexte que ce soit, l'in struction des procès inquisitoriaux , l'exécution dessentences émanées des tribunaux d'église. Ils seront frappés d'excommunication, et après une année d'obstination et de résistance, ils seront eux-mêmes condamnés comme hérétiques , et punis en conséquence; car c'est un péché trèsgrave,ditledroit canon, quedenepas faire pour extirper la dépravation de l'hérésie, toutce que l'énormité de ce fléau contagieux impose aux fideles STIG

Nimis est grave ad exterminationem pravitatis prædictæ noni agere. faceConcil, albiens.can. 20, tom . II , part. I, p. 726. -Concil. constant. sess. 45, tom . 12, p. 262. Sext. decretal. 1. 5, tit. 2 , De hæreticis, cap. 18 , tom . 2 , p. 1003. Clementin.1. 5, tit. 3 , De hæreticis,cap. 1 , $ 4, ibid. p. 1087.

frorin POTD. De queldroitl'autorité religieuse donne-t

CATHOLIQUE - ROMAIN . 215

A 01 $ en libertéleshérétiques sans le consentementdes inquisiteurs. Il leur est ordonné au contraire d'exécuter les sentences prononcées par l'église, etd'infligerles punitionsqu'elle a cru devoirap pliquer.

R. Du droit qu'elle tient d'elle - même et qu'elle a consigné dans le recueil de ses lois ca noniques.L'église a en son pouvoir le glaive spirituel et le glaive temporel : elle-même fait agir le pre inier; elle fait tenir le second par d'autres, en son nom etpourelleseule. Lesprêtres disposent du glaive spirituel; le glaive temporel est entre les mains des rois et des guerriers, mais unique ment pour qu'ils l'emploient quand l'église le désire, et qu'ils le remettent au fourreau aussitôt qu'elle l'ordonne :

Les empereurs et les rois doivent être soumis aux pontifes qui peuvent, quand il leur plaît, vero

CATÉCHISME

1 Uterque ergo est in potestate ecclesiæ, spiritalis scilicet gladius et materialis. Sed is quidem pro ecclesia, ille ab ecclesia exercendus. Ille sacerdotis, is manu regum et militum,sedad nutum etpatientiamsacerdotis. Subesse romano pontifici omnem humanam creaturam declaramus, dicimus , definimus, et pronuntiamus omnino esse de necessitate salutis .

2

elle ainsi des ordres aux puissans de la terre ?

216

L'autorité religieuse estbien au -dessus de l'au torité civile , et toute créature humaine dépend du pontife romain ". Il fautcroire ces vérités pour étre sauvé dans l'autre vie.

les déposer de leur trône, les faire courber sous uneverge de fer, etles briser, est-il dit , comine un potierbrise ses vases; comment oseroient-ils prétendre qu'ils leur obéissent? s'ils refusoient eux-mêmes l'obéissance, ils se rendroient cou pables du crime d'idolâtrie.

217

..

CATHOLIQUE - ROMAIN.

Ad sacerdotes Deus voluit quæ ecclesiæ disponendasunt pertinere, non ad sæculi potestates; quas si fedelessunt,ecclesiæ suæ sacerdotibus voluit esse subjectas.... Imperatores christiani subdere debent executiones suas ecclesiasticis præ sulibus, non præferre... Obsequi solere principes christianos decretis ecclesiæ , non suam præponere potestatem : episcopiscaputsubdereprincipemsolitum est,nondeeorumcapitibus judicare.

C'estaux prêtres que Dieu a voulu qu'appar tinssent les choses ecclésiastiques, et non au pou voir séculier. Les dépositaires fidèles de celui-ci doivent en toutes choses céder au clergé . Les empereurs chrétiens doivent plierleurs lois à la volonté des évêques, et non pas modifier les décisions épiscopales d'après les lois de l'empire. Tout prince catholique doit obéir auxdécrets de l'église, etbien se garder d'alléguer son autorité souveraine pour les infirmer : car le chef de cette église, le pape, surpasse en puissance tout homme quelqu'il soit, même un citoyen romain, un roi et un empereur ; c'est tout au plus s'il

R. Sur ce qu'iln'y a qu'une églisecatholique et apostolique,hors de laquelleil n'y a ni salut, nirémissiondespéchés;surcequel'amantduCan tiquedescantiquesn'a qu'unecolombe;qu'iln'ya qu'unDieu, unefoi, un baptême; que Noë ne fit qu'une arche dontil futle seul pilote; que la tunique sans couture de Jésus-Christ ne fut BOD 1.09 BLEDETTE ER DER

218 CATÉCHISME 1 s'avouemoins puissantqueDieu ',et c'est comme Dieuqu'il ne peut être jugéparles hommes.Loin de prétendre diriger les évêques, les souverains doivent humblement baisser la tête devant eux. 1

Ses adulateurs en firent positivement un Dieu. Credere autemdominum DEUM NOSTRUM papam , dirent les glos sateurs, au mot declaramus de l Extravagante commune, titre 4,Deverborum significatione,chapitre4, Cuminter, vers la fin. Voyez l'édition de Rome, sans date; et celles de Lyon , 1524, 1584, 1671 ; de Paris, 1612, etc., etc. a Decret.part. 1, dist. 96, cap. 7,tom . I , p.283et284; cap. II et 12 , p. 285. Extravag.commun. 1. De majoritate et obedientia , cap. 1, tom. 2, p. 1140. -S. Gregor. VII, Dictatus papæ , apud Labbe, tom. 10, p. 111.-Id. l. 4, epist. 2, ad Herman. episcop. metens. ibid. p. 149. - Matth.Paris, Hist. Angliæ , ad ann. 1234, tom. I , p.408; Londini, 1640. Bonif. VIII constit . 22 , Super Petri solio, tom. 3 bullar. part. 2, p. 103. 19tit. 8 ,

_

D. Sur quels principes est fondée cettefusion des deux pouvoirs entre les mains du pape?

CATHOLIQUE - ROMAIN . 219

pointdéchirée; quel'égliseune etunique nepeut avoir qu'un corps et une tête, et non deux têtes commeles monstres ; que le Seigneur a dit à Pierre: Paissez mes brebis, en général, et non telles ou telles brebis en particulier. Cela prouve à l'évidence, a dit le pape Boniface VIII, qu'à moins d'être manichéen , on ne peut ôter la su prême puissance temporelle aux papes , déjà revêtus de la puissance spirituelle, le Saint Esprit d'ailleurs ayant clairement exprimé que Dieu créa le ciel et la terre dans le principe et non dans lesprincipes '. 2

1 Extravag. ,commun. loco cit.

R. Oui; elle leur a dit que Dieu qui pouvoit faire ces choses - là par lui-même, leur faisoit une grâceinsigne en les admettantcomme ses coopé rateurs, auxquelsil promettoit si généreusement des récompenses inappréciables,tellement que le bonheur etla gloire de ceux qui, par zèle pour lareligion catholique, auroient contribué à l'ex tirpationdel'hérésie et au massacre de ses secta

D. L'églisen'a-t-elle pas motivéle commande mentdesévir contreles hérétiques,del'exécution duquel ellechargeoit spécialementlessouverains?

+ 220

OSALE og 2 de ski porti 2018 om ora :

, 112 13 )el Besturin 0.52 G bes , test Chiny Eliaseins CLOUD CE Posjetio STARTED sit B92.500 5

CATECHISME

teurs, ces mortels ennemis de l'état, passeroient toute expression. Elle a ajouté que les princes qui favorisent l'hérésie, ont toujours vu et ver ronttoujourséclatersureuxlavengeancedivine,traînantaprèsellelesplushorriblescalamitéset une mort misérable '. 2

,,,,

.

Concil, senon. tom , 14, p. 443,et461 etseq. One

Goto

D. Quels sont les principaux écueilsà éviter, si l'on ne veut se rendre coupable envers l'église dans les affaires d'hérésie ?

CATHOLIQUE - ROMAIN. 22 1

LEÇON CINQUIÈME .

R. Il faut bien se donner de garde de laisser échapper l'occasion d'arrêter un hérétique, si ellese présente,oudecoopérerà sonarrestation '.Cette dernière faute devient surtout très grave , lorsque celui qui la commet, a été invoqué par l'autorité religieuse ou civile pour qu'il prêtât sonassistancepourl'incarcérationdeceuxquisont suspects de professer des opinionshétérodoxes '.

3

DE L'ARRESTATION DES HÉRÉTIQUES. el

Sed nec illi sunt immunes a crimine, qui, cum se illis offert opportunitasloci ettemporis, ac facultas hæreticos.... capere capientesve juvare, nequiterprætermittunt; maxime si de hoc fuerint a capientibus seu capere volentibus re quisiti.»Concil. narbon. can. 16, p. 492.

13

· Excommunicati sintauctoritate sacri provincialis con cilii.

222 CATECHISME

D. Et s'il n'en étoitpasrequis?

R. Il le doit, sous peine d excommunication , d'après le concile de Paris, tenu en 1346'.

Can. 4 , tom. II , Labbe , part . 2 , p . 1912. Quod fideliter et efficaciter contra hæreticos et eorum complices adjuvabunt ecclesiam bona fide, juxta officium et posse suum, et quod de terrissuæjurisdictioni subjectis universos hæreticos ab ecclesia denotatos pro viribus exter minare curabunt; et ad hoc, si necesse fuerit, per censuramecclesiasticam compellantur.

. . :24-,

D. Si leseigneurd'une terre est requis deprê ter main forte àson évêquepourl'arrestation deshérétiques, doit-il le faire?

R. Il le devroit également. Pour l y obliger que portédes ser 1 le droit canon, le code de tous les catholiques, a ratifiées : par ces lois, tout seigneur, comte baron,gouverneur, toutepersonne investie d'une autoritécivile quelconque, sont obligés dejurer, entre les mains de l'évêque ordinaire , qu'ils assisteront l'église , de bonne foi et de tout leur pouvoir, dans toutes ses mesures pour l'exter mination des hérétiques et de leurs complices .

2 !

· Concil. biterrens. can. 9, tom . 11 , p. 679.- Concil.albiens. cap. 20, p. 726. Concil . narbon . can . 32 , p. 693 et 694. - Decretal.l. 5, tit. 7, De hæreticis, cap. 9 , tom. 2 , p. 745. Adjicimus insuper, ut quilibet archiepiscopus vel epis copus, per se aut per archidiaconum suum vel idoneas personas honestas, bis aut saltem semelin anno, propriam 2

CATHOLIQUE - ROMAIN . 223

D. Quel est en ces circonstancesle devoir des supérieurs ecclésiastiques?

R. Tout archevêque, tout évêque, s'il y aou si l'on croit qu'il y ait des hérétiques dans son diocèse, le visitera ou le fera visiter par son archidiacreouquelqu'autre personnedeconfianceet d'une honnêtetéreconnue , lout au moins une fois l'an. Il y déférera le serment aux habitans les plus notables, et même àtous les habitans, en leur faisant promettre de dénoncer à l'auto rité les hérétiques qu'ils parviendroient à décou vrir,ainsi que toute personne qui les fréquen teroit , toute autre quiferoitpartie d'assembléessecrètes , enfin quiconque ne se conduiroit pas, en toutes choses , d'après lesusages admis parmi la généralité des fidèles?. Cette loi est émanée

Celui qui refuseroit de prêter ce serment, y se roit forcé par les censures '.

encore de soumettre toute personne suspecteused'opinions hétérodoxes àun serment sur l'évan gile, des reliquesouun crucifix, comprenant la promesse formelle de répondre sans détours ni restrictions à unesérie de questions qui doivent servir à établir son innocence ou à constater sa parochiam, inquafamafuerithæreticoshabitare,circumeat; et ibi tresvel plures boni testimonii viros, vel etiam si ex pedire videbitur, totam vicinam jurare compellat, quod si quis ibidem hæreticos sciverit , vel aliquos occulta conven ticula celebrantes , seu a communi conversatione fidelium vita et moribus dissidentes , eos episcopo studeat indicare.

Quidonc nefaudra-t-ilpas dénoncer?

1 Concil. lateran. IV , can. 3, tom . 11 , part. I,p. 152. DiscretioniVestræ, sacro approbante concilio constantiensi, per apostolica scripta committimus et mandamus.

CATÉCHISME

653DELOU 1 )R. Oui, deux cents ans après, Martin V,de l'approbation expresse du concile de Constance ", ordonnaà tousarchevêques,évêques,inquisiteurs delafoi,commissairesspéciauxduSaint-Siége,etc.,danstoutelacatholicité,etleurordonnaaunomdel'obéissancesansbornesqu'ilsdoiventausouverainpontife,non-seulementd'extirperl'hérésie,ensévissantcontreleshérétiquesconnus,mais

224

d'un concile oecuménique , tenu en 1215

D. N'a-t-elle pas été confirmée dans la suite ?

1 Vobis et aliis omnibus archiepiscopis, episcopis et electis ac commissariis , et inquisitoribus, virtute sanctæ obedientiæ, præcipimus et mandamus, ut quilibet eorum intra limites et loca suæ jurisdictionis...... circa exstir pationem et correctionem errorum et hæresium, in favorem ipsius fidei orthodoxæ diligenter invigilent , et omnes infamatos seu suspectos de tam pestifera labe, sub confessati criminis, excommunicationis, suspensionis , in terdicti, aut alia formidabili poena, canonica vel legali, prout, quando et quemadmodum eis videtur expedire, et facti requireret qualitas,perjuramentum corporaliter præs titum ,tactissacrosanctis evangeliis, seu sanctorumreliquiis, imagine crucifixi, secundum quorumdam locorum obser vantiam , juxta infrascripta interrogatoria, ad quemlibet articulum convenientia, respondere compellant.

2 Concil. constant. sess. 45, tom. 12 , p. 261 et seq. 15

CATHOLIQUE - ROMAIN. 225

culpabilité '. Les archevêques, évêques,etc.,qui ne suiventpasstrictement ces instructions ponti ficales, sont condamnés à une flétrissure perpé tuelle, à l'excommunication, à la suspension,à l'interdit, età touteautre punition canonique ou civile qu'onjugeraconvenable .

D. Si l'individususpect de professer des opi nions hérétiques ou de favoriser ceux qui les professent, refusoit de se disculper devant les autorités ecclésiastiques et de prêter le sermentépuratif,que lui feroit-on?

226

! Si qui vero ex eis juramenti religionem obstinatione damnabili respuentes, jurare forte noluerint , ex hoc ipso tanquam hæretici reputentur.

R. Il seroit ipso facto déclaré hérétique et traitécomme tel'. BABA

Concil. lateran. IV , can . 3, tom. 11 , part. I 152 .

CATECHISME

Qui de præexcelso sacramento corporis et sanguinisDomini nostri Jesu Christi, vel de baptismate, seu pecca torum confessione, pænitentia pro peccatis, inunctione, vel reliquis ecclesiasticis sacramentis, seu fidei articulis , aliter sentire aut docere, quam sacrosancta romana ecclesia universalis docet, prædicat et observat , etc.

Qui autem de hæresi per judicem competentem eccle siasticum inventifuerint sola suspicione notati seususpecti, propriam innocentiam congrua devotione mons traverint, in purgatione eis canonice indicta deficientes, et se canonice purgare non valentes, aut pro hujusmodi purgatione facienda, obstinatione damnabili, jurare re nuentes, tanquam hæretici damnentur.

R. Sur lebaptême,la confession, l'eucharistie, la pénitence, l'extrême-onction", et tous les sa cremens reçus par l'églice romaine, ainsi que sur le moindre des articles de foi qu'elle enseigne dans son sein ?.

Concil. constant. sess. 45 , tom. 12, p.262.

D. Sur quoi roulent principalement les ques tions qu'on adresseàcelui qui ajuréd'yrépondre debonne foi ?

nisi.....

Concil. constant. sess. 45 , tom. 12 , p. 261. p

Mandamus, quatenus vos archiepiscopi, episcopi et electi, et quilibet vestrum, per se seualium vel alios,quosgraves et idoneas personas, spiritualem jurisdictionem ha bentes , esse volumus, omnes cujuscumque dignitatis, of ficii , præeminentiae , status vel conditionis existunt, et quibuscumque nominibus censeantur, qui etc.,.... tanquam hæreticos judicetis, et veluthæreticos sæculari curiæ relinquatis.

D. Faut-il que, pour sévircontreleshéréti ques, les archevêques et évêques catholiques soientmunis de quelques facultés particulières?

· Tam ad regnum Bohemiæ et convicinas illi , quam CO 1

R. Nullement : partout où il a des hérésies, ilsont tous les pouvoirsnécessaires pourprocéder contre ceuxquiensont atteints ou convaincus, d'après la teneur deslois ecclésiastiques . bo

D. Quelle classede personnes faut-il poursui vresion la trouve entachéed'opinionshérétiques sur cette matière ?

CATHOLIQUE - ROMAIN. 227

Ibid . loco cit .

R. Toutepersonne de quelquerang etqualité qu'elle soit, quelquesoitla placequ'elle occupe dans la société et l'autorité dont elle est investie, doit être poursuivie par le pouvoir religieux, condamnée parlui, etensuitelivréeau magistrat civil, chargé de faire exécuter la sentence'.

1

· Citra diminutionem membri, et mortis periculum .

R. Elle doit les faireincarcérer; etpuis, consi dérant que cene sont que de vrais ravisseurs et assassins d'ames, des voleurs des sacremens de Dieuet delafoi chrétienne, elledoit les forcer, commeon force des ravisseurs et des voleurs de biens lemporels, à déclarer leurs compliceset à avouer lescrimes qu'ils ont commis '. A cet effet lesmagistratsferontappliquer ces hérétiques à la question, et par tous les tourmens imaginables, bien entendu qu'ils n'occasionnentjamais la mu tilation des membres et ne mettentpas la vie des patiensendanger-, ils leur arracheront l'aveu de leurserreurs, les noms de tous ceux qui les par tagent,deleursfauteurs, adhérens, etdeceuxqui les reçoivent chez eux, ainsi que la déclaration

3

Concil. constant. loco cit . P : 263 .

CATÉCHISME TO

D. Quedoit faire l'autorité civile, lorsqu'elle est parvenue à arrêter ou du moins à découvrir deshérétiques?

228

SEX 304alias quaslibet partes, in quibus hæc superstitiosa doctrinaquomodolibet pullulaverit.

Tanquam vere latrones et homicidas animarum , et fures sacramentorum Dei et fidei christiana ..... sicut coguntur fures et latrones bonorum temporalium accusaresuos complices, et fateri maleficia quæ fecerunt.

COM

D. Comme il paroît difficile de prendre et de

· Circa incarcerandos, etiam duximus hoc addendum , ut a carcere nec vir propter uxorem licet juvenem , nec uxor propter virum , nec quisquampropter liberos seu pa rentes, seu aliter necessarios, aut propter debilitatem , vel senium, vel aliam similem causam excusetur, absque indulgentia sedis apostolicæ speciali.

CATHOLIQUE - ROMAIN . 229

D. N'y a -t - il aucune raison qui permette d'exempter les hérétiques ou suspects d'hérésie, de la prison?

I Innocent. IV constit. 25 , apud Labbe, tom. II , p.607. Clement.IV constit. 9, $ 26, Ad extirpanda , in bullar . tom . 3 , p . 326 .

R. Aucune ; ni les affaires, ni les devoirs, ni lesmaladies, ni la vieillesse' : aussi dans letemps où l'on étoit encore animé du vrai zèle de l'église de Dieu , les conciles eux -mêmes atte tent que , non -seulement toutes les prisons, tous les édifices propres à servir à cet objet, étoient encombrés d'accusés pour opinions hétérodoxes, mais même qu'il ne restoit plus assez d'argent, ni depierres et de mortier pour bâtir des prisons nouvelles?

3 Intelleximus yos de his tantam in pluribus partibu

exacte de ce qu'eux-mêmes et ceuxqu'ils dénon centpossèdent enbiens de toute espèce'.

Concil. narbon. (1235), can. 9 , tom. II , part. 1 , p. 490 ; et can. 19, p. 493.

multitudinem invenisse , ut nedum expensæ , sed vix etiam lapides aut cæmenta sufficere possint ad carceres construendos.

1 In virtute sanctæ obedientiæ requirimusetmandamus, quatenus in spiritu virtutis Dei exurgentes , prædictorum hæreticorum sequaces , etc., diligenter inquiratis, prodatis vel reveletis, atque mediante justitia exterminari fideliter procuretis.

230

1

CATÉCHISME

· Concil. colon. ( 1423), can. 9, tom. 12, p. 363 ct 364.

torturer tous leshérétiques l'unaprès l'autre, que faut-il faire lorsqu'ils se multiplient dans unlieu quelconque?

R. Il faut les chasser en masse : l'autorité du paysest obligée de les bannir de toutes ses pro vinces, et s'ils n'obéissent pas , de s'armer contre eux, leurs fauteurs, adhérens et ceux qui leur donnentretraite,afin de les détruireentièrement. Lesprinces etles magistratsquiaurontfaitpreuve de zèledansces circonstances,acquerrontles pré cieuses indulgences qui leur sont promises par le Saint-Siége

D. Ces lois religieuses ont-elles eu quelque résultat ?

· Freder. II constit. apud Labbe, tom . II , part. 1 , p. 662. StatutaLudov.reg. n. 4, ibid.p.423, etn. 10, p. 424. Concil.albiens. (1254), can. 20, ibid. p. 726.

R. Sansdoute : l'empereur Frédéric II, dans un édit perpétuel,a ordonné àtoutepersonne in vestie dequelqu'autorité, à toutprince souverain dans l'empire d'Occident,dejurer qu'ils ne souf friroient aucun hérétique dans leurs états et juridictions "; et le roi de France , Louis VII, voulutqu'à l'avenir tous les baillis et barons de son royaume prêtassent le même serment, en s'engageant de bonne foi à observer strictement et à faire observerles lois portées contre les héré tiques, leurs fauteurs, adhérenset ceuxqui leur donnent retraite, et à nerien négliger pour en purger les terres soumises à leur domination ?.à

D. Si les princes souverains ou les autorités administratives refusoient de prêter ce ser ment ?

CATHOLIQUE - ROMAIN. 231

1 Quod de terris suæ jurisdictioni subjectis, universos hæreticos ab ecclesia denotatos, bona fide pro viribus ex terminare studebunt.

Solliciti sint et intenti terram purgare hæreticis et hære tica foeditate .

Jurent quod hæc servabunt, et facient ab omnibus bona fide servari.

D. Lui est-ilpermisde disposer deshérétiques d'une autre manière ?

232

CATÉCHISME

D. Aprèsque leprincesouverain ouleseigneur a obéi aux inquisiteurs,que doit-il faire des hé rétiquesqu'ilaura faitarrêter?

R. Ilenfermeracespestiférés dansuneétroite prison; même illeur mettra les fers aux pieds et aux mains, jusqu'à ce que l'église aitdéfinitive mentdécidé deleur sort .

R. Oui; ilpeut aussi, après s'être emparé de

3 Concil. constant. sess. 45, tom, 12, p. 263.

R. Ils y seroient forcés parles censures ecclé siastiques :

· Concil. arelat. (1234), can. 3 , tom. 11 , part. 2, p. 2340. Concil.biterrens.(1246), can. 9,ibid.part. 1, Concil. narbon. (eod. anno), can. 32, ibid. p. 693 et 694.p. 679. > Ut præfatas personas pestiferas..... in potestatem seu carcerem , intra eorumdem dominorum potestatem seujudicum districtum ducant vel ducifaciant, sinemora, ubi per viros catholicos..... sub arcta et diligenti custo dia,ne fugiant,ponendoeos , etiam compedibus et ma nicis ferreis teneant , donec eorum negotium per ccclesiæ judicium terminetur.

CATHOLIQUE - ROMAIN . 233

D. S'il se borne à les faire enfermer, peut-il rendre la liberté à ses prisonniers?

· Concil. lateran. III , cap. 27 , tom. 10 , p. 1523 .

R. Non, certes, du moins sans la permission expresse des évêques.

N'oublions pasqu'on along-tempsprétendufairehonneurauchristianisme de l'abolition de l'esclavage.

3 Sext. decretal. 1. 5, tit.2,Dehæreticis ,cap. 18, tom. 2, P. 1003.

justiceLemoindreempêchementqu'ilmettroitàcequefûtfaite,soitdirectement,soitindirectement,luiferoitencourirl'excommunicationet,aprèsuneannéed'obstination,lacondamnationpourhérésie,avectoutessesredoutablessuites.D.N'a-t-ilpointd'autredevoiràremplirdans ces circonstances ?

leurs biens, réduire leurs personnes en servi tude '.

1

>

1

Si quis verodeprædictis potestatibus, dominis tempora libus, rectoribus, vel eorum officialibus seu ballivis, contra prædicta fecerit, aut præfato fidei negotio sæpe fatis dioece sanoepiscopovelinquisitoribusincumbenti se opponere forte præsumpserit, vel ipsum aliquatenus impedire, nec non et qui scienter in prædictis dederit auxilium, consilium vel favorem excommunicationis se noverit mucrone percus sum. Quam si per annum sustinuerit pertinaciter , extunc velut hæreticus condemnetur .

Les villes oùl'on neséviroit pas contreles hé rétiques, de la manière prescrite par l'autorité religieuse, perdroient l'avantage de posséder un siégeépiscopal, et il seroit défendu à toute autre ville de conserver avec elles la moindre relation d'amitié et de commerce .

CATÉCHISME

234

R. S'il ne le fait pas spontanément, il sera forcé par lescensuresecclésiastiques à travailler efficacement, de bonne foi, de toutes ses forces etpar tous lesmoyensenson pouvoir,àl'exter mination des hérétiques. C'est la seule voie qui lui soit ouverte pour prouver qu'il désire d'être réputéfidèleet pieux'; etl'autorité religieuselui fera publiquement promettre par serment de la suivre.

* Moneantur autem et inducantur, et si necesse fuerit, per censuram ecclesiasticam compellantur sæculares potesta tes, quibuscumque fungunturofficiis, ut sicut reputari cu piunt, et haberi fideles, ita pro defensione fidei præstent publice juramentum ,quoddeterris suæjurisdictioni subjec tis, universos hæreticos ab ecclesia denotatos, bona fide pro viribus exterminare studebunt : ita quod a modo quomodo cumque quis fuerit in potestatem, sivespiritualem sivetem poralem, assumptus, hoc teneatur capitulum juramento firmare .

2 Concil. lateran.IV, can. 3, tom . II,p. 147. : Decre tal. 1. 5, tit. 7, De hoereticis,cap. 9,tom. 2, p. 745.

et per

D. Que doivent faire les archevêques, les évêques et les inquisiteurs, des hérétiques queles dénonciations des fidèles et leurs propres recherches leur auront fait découvrir ?

Et eosdem omnes,.... cujuscumque dignitatis, status, præeminentiæ , gradus, ordinis velconditionis existant etiam per excommunicationis, suspensionis et interdicti, nec non privationis dignitatum , personatuumet officiorum , aliorumque beneficiorum ecclesiasticorum ac feudorum......ac etiambonorum et dignitatum sæcularium,.... alias poenas.... et modos quos..... opportunos essevideritis, etiam per captiones et incarcerationes personarum ,et aliaspoenas corporales , etc.

R. Sans aucun égard à leur pouvoir, dignité, grade, condition, soit qu'ils aient confesséeux mêmesleurcrime,soit qu'ilsenaientété convain cus devant l'inquisition par la notoriété du fait oul'évidence despreuves,l'autoritéecclésiastique doit leur appliquer toutes les peines décernées contre les hérétiques ,savoir,l'excommunication, la suspension et l'interdit, s'il y a lieu, l'ar restation, l'emprisonnement et toute autre puni tion, tout autre supplice corporel, sans acception de personnes '. Si , en outre, ont dit le concile oecuménique de Constance et le pape Martin V, les coupables étoient patriarches, archevêques,

CATHOLIQUE - ROMAIN . 235

" ...

R. Il est ordonné au pouvoir séculier et à tous ses agens, d'obéir aux évêques et aux in quisiteurs de la foi, pour ce qui concerne l'ex termination des hérétiques, de leurs fauteurs, adhérens, etde ceux qui les reçoivent chez eux";

Concil. constant. sess. 45, tom. 12 , p. 271. Concil. senens., ibid. p. 367.

CATÉCHISME évêques, rois, reines, ducs, ou s'ils jouissoient de quelque pouvoir, de quelque préséance quece fût , spirituelle ou temporelle , l'anathêmeecclésiastique et la diffamation civile devroient encore être suivis de la perte de leurs honneurs, dignités, emplois, bénéfices d'église, fiefs, do maines , principautés et couronnes. Cette bulle et le concile qui l'a approuvée, ont été confir més par le concile général deSienne,en 1423..

Ut inquisitionisnegotium contra hæreticam pravitatem , ad Dei gloriametaugmentum fidei nostris temporibuspros peretur, legesquasdam,... quatenus Dei et ecclesiæ sanctæ suæhonorem promovent, ethæreticorum exterminium pro sequuntur,..... adprobantes et observari volentes, universos

D. Si les dépositaires de l'autorité religieuse ne sont pas assez puissans par eux -mêmes pour faire respecter les lois de l'église, qui les secon dera ?

236

R. Avantleurjugement, ils sonttenusendépôt dans des maisonsd'arrêt,ce qui ne permetà l'évê queouauxinquisiteurs,d'aprèslesordresdesquelsilsontétéprivésdelaliberté,quedeleurfairemet tre les fers aux piedsetauxmains. Si, ensuite, la sentence emportelasimple détention,leur cachot devra être étroit,et disposé plutôt pour les faire souffrir que pour les retrancher de la société;en un mot, ce sera une prison rude et rigoureuse sæculi potestates et dominos temporales, ac provinciarum, terrarum , civitatum , aliorumque locorum rectores, qui buscunque dignitatibus vel officiis aut nominibus censean tur, requirimus etmonemus, ut, sicut reputari cupiunt et haberi fideles, ita pro defensione fidei, dioecesanis episcopis et inquisitoribushæreticæpravitatis, a sede apostolica depu tatis aut in posterum deputandis, pareant, etc. , etc.

il leur est ordonné de les tenir incarcérés penles tribunauxecclésiastiques expédient leur affaire, et d'exécuterles sentences desjuges d'église, sans aucun égard aux protestations et aux réclamations de cesfils de la scélératesse ' dant que

CATHOLIQUE-ROMAIN. 237

Sext.decretal.1.5, tit. 2, Dehæreticis,cap. 18, tom . 2, p. 1002 .

D.A quelle espèce d'emprisonnement condam ne-t-onleshérétiques?

CATÉCHISME

un carcer duro '. Pourcondamner à cette peine, ainsi qu'auxtortures, les inquisiteurs etl'évêque ordinairenepourront procéder qued'un commun accord, etdanscecaslecondamnéquiauraobtenula grâce denepas êtrebrûlé, aura du moins la langue arrachée,pourlepunir d'avoir attaqué la foi de l'église et d'avoir blasphémé Dieu? ?

· Duro tamen tradere CARCERI sive arcto , qui magis ad poenam quam ad custodiam videatur, etc. Duximussanciendum , utquicunque.... fueritdehæresimanifesteconvictus et hæreticus judicatus,.... capiatur, auc toritate nostra ignis judicio concremandus, ut vel ultricibus flammis pereat, aut si miserabili vitæ ad coercitionem alio rum elegerint reservandum , eum linguæ plectro deprivent, quo non est veritus contra ecclesiasticam fidem invehi, et nomen Domini blasphemare.

Clementin .1.5, tit. 3, De hæreticis, cap. 1,8.1, tom. 2, p. 1086. Raynald, Annal. eccles, ad ann. 1231, n. 18, tom. 21, p. 40.

238

DE L'EXCOMMUNICATION ET AUTRES EFFETS D'UNE CONDAMNATION POUR HÉRÉSIE .

1

* Præcipimus quod hæretici ac eorum credentes, etc., singulis diebus dominicis publice excommunicentur in ec

CATHOLIQUE - ROMAIN. 339 ovou 0.000 60

R. Celled'abord d'être excommuniés,soithom mes soitfemmes, connus ou inconnus, avecleurs fauteurs, adhérens et ceux qui leur ont donné retraite, tous lesdimanchesetjoursde fête, pu bliquement, au son des cloches et les cierges éteints : l'horreur que cette cérémonie inspire contre leshérétiques, sera sanscesserappeléeaux fidèles et nourrie dans leur coeur par le son des cloches, dontle tintement, ditl'église,renouvelé journellement vers le crépuscule, est destiné à indiquer combien ils doivent avoir l'hérésie en exécration ' .

D. Quelles sont les peines prononcées par les conciles contre les hérétiques?

LEÇON SIXIÈME.

240 CATÉCHISME

Concil. constant. sess. 45 , tom. 12 , p. 271 .

clesiis, pulsatis campanis et extinctis candelis; ac in omni bus ecclesiis, singulis diebus, in crepusculo omnes campanæ simul pulsentur, in detestationemcriminismemorati,Concil. biterrens. (1233), can. 1, tom. 11 , p. 453. Concil. biterrens. (1246), can. 8, p. 679. Concil, al 19 , P. 726 .

1

1

D. Leshérétiques ne seroient-ils pas excom

R. Aucune. Le concile de Constancequi a ra tifié , au XVe siècle, les lois que nous venons de rapporter, a nommément désigné lespatriar ches,archevêques,évêques, rois,reines,ducs,etc., quelquesoientl'éclatdeleurrangetleurpuissance spirituelle ou temporelle:

D.N'y a-t-il aucune dignité qui exempte de cette flétrissure ?

Omnes et singuloshæreticoshujusmodi, necnon sectato res ipsarumhæresium eterrorum , utriusque sexus, tenenteset etiam defendentes eosdem, aut hæreticis ipsis quomodoli bet, vel publice vel occulte, in divinis vel alias, partici pantes, etiamsipatriarchali, archiepiscopali, episcopali, re gali, reginali, ducali, aut alia quavisecclesiastica vel mun dana præfulgeant dignitate........ excommunicatos singulisdiebus dominiciset festivis, inpræsentia populi nuncietis, et per alios nunciari faciatis....... cujuscumque dignitatis, status,præeminentiæ, gradus, ordinis, velconditionis exis tant.

*Decretal. lib. 5, tit. 7, De hæreticis, c. 9, tom. 2,p. 744 ; ibid. c. 13, p. 749 752. Ibid . tit . 39 , De sententia excommunicationis , c. 49, p. 861. Concil . lateran. III, cap. 27 , tom. 10, p. 1522 . Paul . V constit. 151, Pastoralis romani, tom . 5 , part. 3, p. 393. 16

Pour qu'on puisse appliquerauxhérétiquesles peines que l'excommunication entraîne avec elle, le corps dudroitcanon a sanctionné cette décision du concile et dupape, etelle doitsolennellement être publiée àRome touslesans, lors delalecture de la bulle In cæna Domini - .

D.Quelle estla conséquence d'une condamna

CATHOLIQUE - ROMAIN . 241 muniés,sionnégligeoitderépétercettecérémonieprescriteparlescanons?

R.Ilssonttous anathématisésipsofacto, quel quenomqu'ilsportent, etilslesontàjamais,ont ditle troisième concile oecuménique de Latran et lespapes"; car,a ajouté InnocentIII,dansle con cile général tenuà Rome, en 1216, quelque dif férentequesoitleurphysionomie,toutesleshéré sies se tiennent par la queue.

? Omnem hæresim, quocumque nomine censeatur, perhujus constitutionis seriem auctoritate apostolica condemna mus..... perpetuodecernimusanathematisubjacere. Condemnantes hæreticos universos...... facies quidem di versas habentes, sed caudas ad invicem colligatas.

R. Après une année d'obstination dans le crime , elle emporte, de plein droit, l'infamie perpétuelle du condamné' : cetteinfamie lerend incapable de gérer aucun emploi public, d'occuperaucuneplace; ellelerendinhabile à siéger aux conseils, et lui ôte tout droit d'élection aux magistratures;elle le prive de la faculté de dis poser de ses biens, par testament ou de toute autre manière, et de celle de recevoir ou d'hé riterde qui que cesoit; ellel'obligeàrépondreen justice à tous ceux qui l'attaquent, et lui défend d'attaquer personne, de porter témoignage dans aucun cas. S'il estjuge, la déclaration d'infamie

242 CATÉCHISME20

*Extuncipso juresit factusinfamis,nec adpublicaofficiaseuconsilia, necadeligendosaliquosad hujusmodi, necad testimonium admittatur. Sit autem intestabilis, ut nec tes tandi liberam habeat facultatem , nec adhæreditatis successionem accedat. Nullus præterea ipsi superquocumque ne gotio respondeat, sed ipse aliis respondere cogatur.Quodsi forte judex extiterit, ejus sententia nullam obtineat firmi tatem, neccausæ aliquæ adejus audientiamperferantur. Si fuerit advocatus, ejuspatrociniumnullatenus admittatur.Si tabellio,ejusinstrumentaconfectaperipsumnullius penitus sint momenti , sed cum auctore damnato damnentur , etc.

Dette

tionpour hérésie,ainsi que pour faveur, protec tion et même pour simple confiance accordées aux hérétiques?

CATHOLIQUE - ROMAIN. 243

I Si quiautem tales, postquam ab ecclesia fuerint deno tati, evitare contempserint, excommunicationis sententia usque ad satisfactionem idoneam percellantur. Sane clerici non exhibeant hujusmodi pestilentibus ecclesiastica sacra menta, nec eos christianæ præsumant tradere sepulturæ , neceleemosynas aut oblationes eorum percipiant.

-Concil.lateran. IV, can. 3, tom. 11 , part. 1, p. 149 et 150.-Freder.II,leg.ibid.p. 622 et 623.- Clement. IV, constit. 9, Adextirpanda, leg. 27, $ 28, in bullar, tom. 3, p. 326.- Decretal. 1. 5, tit. 7, Dehæreticis, cap. 9, tom .2, p. 745.- Ibid. cap. 13, § 5, p. 751. Septim. decretal. 1. 5, tit. 3, De hæreticis etschismaticis,cap. 2,ibid.in append. p. 137.

D. Et la condamnation pour soupçon d'hé résie ?

rendra ses sentences nulles et sans force, et per sonne ne pourra recourir à son tribunal; s'il est avocat, sa protection et sa défense ne seront pas admises; s'il estnotaire,lesactes qu'ilauradressés n'auront aucune valeur, et l'anathêmequi le flé trit les flétrira aveclui. On devra l'éviter et lefuir sous peine d'excommunication. Les ministres de l'église ne lui accorderont ni les sacremens, ni la sépulture ecclésiastique; ils ne recevront ni ses offrandes ni ses aumônes '. Ces résultats de la condamnation pour hérésie . toutes les dispositions des conciles, du bullaire et et du droit canon contre les hérétiques ?

.

R. Les mêmes peines '. Lessuspects qui neréussissent pas à se discul per, ou qui refusent de le faire, sont destitués de l'emploi qu'ils occupent, et déclarés inhabiles à remplir aucune charge à l'avenir ?

D. N'y a -t-il que ceux qui ont erré sur le dogme ou qui ont favorisé les hérétiques qui soient sujets à ces effroyables punitions ?

R. Les chrétiens impies qui ont fourni contre Dieu et leurs frères, aux Sarrazins infidèles, des munitions de guerre et de bouche, du bois de construction, des armes, desvaisseaux, des che

CATÉCHISME

244

1 Qui autem inventi fuerint sola suspicione notabiles, nisi juxta considerationem suspicionis, qualitatemque per sonæ, propriam innocentiam congrua purgatione monstra verint, anathematis gladio feriantur, et usque ad satisfac tionem condignam ab omnibus evitentur : ita quod si per annum in excommunicationeperstiterint, extunc velut hæ retici condemnentur. Item proclamationes et appellationes hujusmodi personarumminime audiantur. Itemjudices, ad vocati et notarii nulli eorum officium suum impendant.... Item non exhibeant hujusmodi pestilentibus ecclesiastica sacramenta , etc. , etc.

Concil.narbon.can. 16, tom. 11, part. 1, p. 380. Sept. decretal. l. 5, tit. 3, De hoereticis et schismaticis, cap. 2, tom . 2, in append. p. 137.

Præsentium tenore statuimus, ut nullus arma, equos, ferrum , lignamina,victualia, et aliaquæcunque mercimo nia inAlexandriam, vel alia loca SaracenorumterræÆgyptideferre, mittere....... seu ut eisdem deferantur extrahere, vel extrahi permittere, aut eis alias auxilium vel favorem præstare quoquo modo præsumat.

245

In illos impios christianos qui contra Deum et christia num populum , Saracenis ferrum , arma , et lignamina galearum,..... et qui eis galeas vendunt ac naves, quique in piraticis Saracenorumnavibus curam gubernationis exer cent..... fuit excommunicationis sententia promulgata.

CATHOLIQUE - ROMA1N. vaux; qui leur ont donné des secours ou des conseils,le sont également '; ainsi que les usur pateurs et détenteurs des terres et des biens de l'église, ou ceux qui ont contribué à leur occu pation; les laïques qui ont imposéles prêtres ou leurs propriétés, et les prêtres qui ont contribué de force ou volontairement aux charges de l'état.

Tous, dequelque rang ou dignité qu'ils soient, patriarchale, épiscopale, royale ou impériale,sont, ipsofacto et à perpétuité, déclarés crimi nels de lèse-majesté et infâmes, privés de tous droits politiques et civils,de leurs honneurs, de leur autorité , dépouillés de tous leurs biens, inhabiles à tester ou à hériter, ou à faire aucun acte légal, incapables eux et leurs héritiers, jus qu'à la troisième génération, de posséder aucun

Nous nous sommes étendu sur ces bulles de Clément V et deNicolas V, parceque,quoiqu'elles soient des années 1310 et 1449, il est remarquable que les circonstances actuellesde la Grèce leur aient rendu tout le mérite de l'à-propos.

246 CATÉCHISME

? Nos vero illos (il s'agit de ceux quifournissent ouper mettent qu'on fournissedes secours aux infidèles),qui con trahujusmodi constitutionemnostramausu temerario venirepræsumpserint, co ipso excommunicationis sententizedecer nimus subjacere...... nec ab eadem absolvantur sententia ,absque mandato sedis apostolicæ speciali.Et nihilominus, si personas eorum capi contingat, in servitutem et capturam illorum esse volumus, in quorum ceciderint captionem; auctoritate insuper statuentes, ut illi qui contra hujusmodistatutum nostrumquomodolibetvenirepræsumpserint, præ ter poenas predictas, quas ipso factoincurrant, perpetuo sint infames, et intestabiles habeantur, ita quod nec testari nec legata eis seu relicta percipere valeant, et insuper ad suc cessiones , tam ex testamento quam ab intestato, sint pror sus et reddantur inhabiles, nec ad publica quælibet admit tantur officia. Sintque illis omnes actus legitimi penitus interdicti,.....et in fiscum bona eorum omnia devolvantur.

bénéfice ecclésiastique, aucun emploi séculier '. Ils sont frappés de l'épée de la damnation éter nelle, eux, leurs fauteurs et adhérens; ils ne peuvent être absous que par le pape , hormis en casdepéril demort, et s'ilsmeurent impénitens, ilssontindignes de la sépulture religieuse : leurs terres et souverainetés sont mises sous interdit. Outre ces peines, les auxiliaires des infidèles

Dans ce cas ,

l'absolutionnepourraêtreobtenue, tant que l'excommunié n'aura pas déterré le ca davre, deses propresmains, en pleinjour etpubliquement, pour le jeterà la voirie ". L'endroit

R. L'excommunication, si toutefois la culpa bilité est parvenue à la connoissance de celuiqui enterre l'hérétique ou quelqu'un de ses fauteurs, adhérens , défenseurs ou de ceux qui lui ont donné retraite.

CATHOLIQUE - ROMAIN. 247 sont, par lefait même de leurs relations avec eux,condamnés personnellementàl'esclavage,et ils deviendront la propriété légitime de quiconque réussira à s'en rendre maître et à les réduire en servitude 1.

IGregor. X, constit. 2, Adaperiat, inbullar. tom. 3, part. 2,p. 3.- Bonifac.VIII,const. 13, Tuis olim , p.92. -Nicol.V, constit. 4, Olim tam in generali, part. 3p.67.-Leon.X,const. 14, Inter graves, p. 410. Ex travagant, commun . 1.5, tit. 2, Dejudæis,cap. I, tom. 2, p. 1182et 1183.--Septim. decretal. 1.2,tit. 2, De inva soribus, cap. 1,ibid. in append. p.56 et 57. - Ibid. cap. 2 , p. 57 et 58.- Ibid. 1. 5, tit. 2, De his qui infidelibus, cap . I , p . 134.» Nec absolutionis beneficium mereantur , nisi propriis

D.S'il arrivoitquequelqu'unrenditle dernier devoir à unhérétiquemort, qu'en résulteroit-il?

* Infideifavorem concedimus, ut in negocio inquisitionis hæreticæ-previtatis, excommunicati, et participes vel socii criminis ad testimonium admittantur.

profané par cette sépulture, devra à jamais demeurer interdit, etl'on ne pourra plusy ense velir les fidèles !

Inhujusmodi crimine propter enormitatem ,omnes cri3

248

CATECHISME

D.S'il est défendu d'ajouterfoi à leursparoles, leshérétiques ne pourront donc ni accuser d'au tres hérétiques, ou ceux qui les favorisent et les protégent, ni servir de témoins contre eux lors qu'ils auront été dénoncés ?

R.Au contraire, ils le doivent . L'église, pour faciliter la dénonciation des hérétiques et pour encourager les dénonciateurs, à déclaré qu'en faveur de la foi, elle accepteroit, dans les procès inquisitoriaux, les accusations, dépositions ettémoignages de tout individu quelconque,quoique noté d infamie , et convaincu de crime, même quoique hérétique, excommunié et complice de l'accusé, chaque fois qu'ils'agiroit d'hérésie 3.

1 p.manibus995.

publice extumulent et projiciant hujusmodi cor pora damnatorum ; et locus ille perpetuo careat sepultura. Sext , decretal. 1.5 , tit . 2 , De hæreticis , cap . 2 , tom . 2 , Septim. decretal. l.5, tit.3, De hæreticis et schismaticis,cap. 2, in append. tom. 2, p. 137.

R. Le témoignage d'un hérétique contre un autre hérétique est aussi valable que celui d'un fidèle catholique;mais contre unchrétien ortho doxenulnepourratémoigner, s'il n'estorthodoxe lui -même !

D. Quelsera le sortdes enfans deshérétiques, des enfans de leurs fauteurs , protecteurs, adhé rens et de ceux qui leur ont donné retraite ?

D. Et dans une cause où il ne seroit pas ques tioird'hérésie ?

· Decret. part. 2 , caus. 2, quæst. 7, cap. 26, tom. I , 29 p.410.

· Ut in paterni memoria criminis continuomoerore tabes

CATHOLIQUE - ROMAIN . 249

Concil. narbon. can. 24, tom. 11 , part. 1, p. 494. -Concil. biterrens. cap. 12, ibid. p. 690. Sext. decretal . l. 5 , tit . De hæreticis, cap. 5 , tom . 2 , p. 997 Sept. decretal. l. 5, tit. 3, De hæreticis et schismaticis,cap. 7, ibid. in append. p. 142.

R. Ils seront, ainsi que leurs descendans et héritiers,jusqu'àla deuxième génération, privés de tous bénéfices, emplois publics et honneurs, afin que le chagrin du crime des pères ne cesse de flétrir l'âme des enfans ' : car Dieuestjaloux, minosietinfames,etcriminis etiamparticipes,adaccusatio nem vel testimonium admittantur.

R.De sapropreautoritéqui est toute-puissante et supérieure à quelqu'autre autorité que ce soit.. Le pape, en confirmant ces lois, a dit : Nous, roi des rois,nous exécronstous ceuxquise sé parentdelafoicatholique;nouslespoursuivons denotrevengeance;nouslesdépouillonsde tous leursbiens : commes'ilsavoientperdu leurétat et même la vie, nous les frappons de notre sentence; nous lesprivons de toute succession, de touthéritage; nous leur interdisons l'exer cice de tout droit légitime . 29 cant; vere scientes quod Deus zelotes est, peccata patrum in filios potenter ulciscens.

* Rex regum apostatantes a fide catholica penitus execra mus ,insequimur ultionibus, bonis suis omnibus spoliamus. Et ut a professione vel vita naufragantes, legibus coarcta mus, successiones tollimus, ab eis omne jus legitimum ab dicamus .

D. Dequelleautoritél'églisea-t-ellepuporter de si terribles lois contre les hérétiques?

1 Sext . decretal. l . 5 , tit . Dehæreticis, cap. 2, S 2, tom. 2, p. 996; et cap. 15, p. 1002. Septim . decretal. 1.5, tit. 3, Dehoereticis et schismaticis, cap. I, tom. 2, inappend.p. 136.

Septim . decretal. 1. 5, tit. 3, De hæreticis etschismati cis, cap. I , tom. 2, in append. p. 137 et 138.

CATÉ CHISME etilse venge rudementsur lesfils des péchés deleurs pères !

250

R. Si elles appartiennent au même proprié

CATHOLIQUE - ROMAIN. 251

D. Et les maisons attenantes ?

· Illam autem domum in qua fuerit inventus hæreticus, diruendam decernimus; et locus ipse sive fundus confis cetur .

Fiat sordium receptaculum quæ fuit latibulum perfido rum ,

Innocent. III, constit. 49, Ad eliminandam , tom . 3 , bullar. p. u6. Clement.IV,constit. 9, Adextirpanda, Jeg. 26, ibid.p. 326.-Raynald. Annal. eccl. adann. 1231, n. 16, tom. 20, p. 39. Concil.tolosan. (1229), can. 6, apud Labbe, tom. I , p. 428. Statut . Raimund . comit . tolos. (1233), ibid. p. 449 et 450. Concil. biterrens.. (1246), can. 35, ibid. p. 694. - Concil.albiens. (1254), can, 6, ibid. p. 723. --Innocent. IV, constit. 26, ibid. p. 607 .

D. Que faudra-t-il faire de la maison d'un hérétiqueou biende celleoù unhérétiqueauroit été trouvé ?

R. Il faudra la raser jusque dans les fonde mens ' : le fond sur lequel elle se trouvoit sera confisqué,et ilne pourra plusjamaisyêtre rebâti d'habitation humaine, afin que ce qui a servi de réceptacle à ces perfides, devienne un lieu aux immondices ?

Sine ulla spe reædificandi funditus destruatur .

CATÉCHISME taire, ellesserontégalementabattuesetdétruites': les meubles, effets et l'argent qui y auront été trouvés, appartiendront de droit à ceux qui parviendront les premiers à s'en saisir ?

R. Qui : il n'a pour cela qu'à remplir son devoir de bon catholique, c'est-à-dire, dénoncer lui-même l'hérétique qu'il a chez lui. S'il ne le fait pas , il est censé favoriser l'hérésie, y parti ciper lui-même; et le comte de Toulousea décidé

D. Que fera -t-on du propriétaire ?

252

D. Un propriétaire demaisons n'a-t-il aucun moyen d'éviter une ruine aussi complète ?

R. Il sera noté d infamie pour le reste de ses jours, et condamné à une forte amende ou, s'il ne peut pas la payer, à la prison perpétuelle : tous ses biens seront vendus ou appartiendront légitimement à celui qui s'en rendra maître 3.

»Et bona quæ fuerint inventa in domo illa, et indomi bus illi adhærentibus, publicentur, et fiantauferentium . Vid . Concil . Labbe , et Bullar. locis cit. Locis citat.

1 Et si dominus illius domus alias domos habuerit conti guas illi domui, omnes illæ domus similiter destruantur,

CATHOLIQUE - ROMAIN . 253

R. Que celui qui habitera la maison recon struite,la verra détruire aussitôt que l'on en aura connoissance;quetous sesbiensserontconfisqués,et qu'il perdratous ses meubles 4.

R. On raseroit la maison, et on confisqueroit le fond avec tout ce qui s'y trouveroit3.

D. Que feroit-on d'un monument public dans die d )

I Sine omni misericordia destruantur. Statut . comit.tolosan . loco cit . Vivusvelsepultus. Locis cit . Nullusque de cætero in prædictis locisaudeat tales facere mansiones, aut ineisdem habitare; in quibus si quis fuerit deprehensus omniaipsius bona mobilia confiscentur.

D. Supposé que l'onrebâtisse dans la suitesur ces terrains ainsi voués àl'anathême, qu'en arri vera - t - il ?

que les habitations des hérétiques seroient dé truites sans pitié'.

D. Si l'on découvroit un corps d'hérétique enterré dans une maison ou dansleterrain qui en fait partie, que feroit-on?

R. La même question fut adressée au pape InnocentIV, l'an 1252 , et cepaperépondit brié vement, que son intention avoittoujours été et qu'elle étoit encore qu'on abattroitlemonument et la tour, comme on auroit fait d'une maison ordinaire, sans permettre jamais qu'on réédifiât quoique ce soit à la même place à l avenir '. Il ajoutaque lesbois, les pierres, les tuiles prove nant de la démolition, tant des monumens pu blics que desmaisons particulières, deyroientêtre

Lignamina vero, lapides et tegulas domorum etturrium , quæ taliter detruentur, eo modo distribui decernimus, quo res alias ibidem inventas dividi mandamus in constitutioni bus ante dictis .

254

1

mus in DP Cum in constitutionibus nuper anobis contra hæreticos promulgatis, inter alia contineri dicatur expresse, ut do qua hæreticus vel hæretica inventus fuerit , ac ei contiguæ, si fuerint ejusdem domini, sine spe reparationis funditus destruantur, nostro petistis certificari responso, quid sit de turribus in casu hujusmodi observandum.

CATÉCHISME

Ad quod breviter respondemus, quod nostra intentionis extitit et exsistit, ut in eo casu idem in turribus et in do mibus judicium observetur.

lequel un hérétique se seroit réfugié, et, par exemple, si ce monument étoit surmonté d'une tour ?

Denne

* Innocent. IV, constit. 27, Ad extirpanda, indeclarat. constit. 1 3, tom . 3, bullar. p. 327.

CATHOLIQUE - ROMAIN . 255 vendus ou distribués comme les meubles dont nous avons parlé plus haut '.

??? ? 1

TURK

· Bonahæreticorumipso jure, de fratrum nostrorum con silio , decernimus confiscata , Concil. biterrens. (1246) , cap. 2, tom. 11, p. 688.Decretal. l. 5, tit . De hæreticis, c. 19,tom .2 , p. 1004.Jo

DE LA CONFISCATION DES BIENS .

R.Laconfiscation desbiens,l'emprisonnement, l'exil, la mort.

LEÇON SEPTIÈME.

D. Quellessont les autres peines que l'église applique pour crime d'hérésie ?

D. Cette décision n'est-elle pas un peu rigou reuselorsqu'ils'agitd'enfansqui nesont aucune ment coupables des crimes de leursparens ?

256 CATÉCHISME 0000000 ooooooo 000000-0000-0000-000000000

Les biens des hérétiques, ditle droit canon, sont confisqués ipsojure, deplein droit, aussitôt aprèsleurjugementetlacondamnationprononcée par l'évêque, les inquisiteurs ou quelqu'autreautorité ecclésiastiquecompétente'.

·Nec hujusmodi severitatis censuram orthodoxorum ex heredatio filiorum , quasi cujusdam miserationis prætextu,Hesusdebet ullatenus impedire; cum in multis casibus, etiam secundum divinum judicium , filii propatribus temporaliter puniantur, et juxta canonicas sanctiones, quandoque fera tur ultio, non solum in actores scelerum , sed etiam in progeniem damnatorum . 20 STDecretal. l. 5, tit. 7, De hoereticis, cap. 10, tom . 2, P. 746.

R. La sévérité del'église en cettecirconstance (c'est l'église qui l'a dit),nedoit êtrecombattue par aucun sentiment de compassion, puisque,dans plusieurs cas, Dieu lui -même a déclaré qu'il leursfalloitpunirtemporellementlesfilsinnocenspourpèrescoupables,etquelesloislesloiscanoniques ordonnent q que la vengeance de l'église atteigne , non-seulement ceux qui ont commis le crime, mais encore toute la race des condamnés'.e fuzil; imponebet ca D. Sicelui que l'églisecondamnepourhérésie ades enfans, que restera-t-il à ceux-ci? 1383sfiononsiember59

CATHOLIQUE - ROMAIN . 259

aDecretal.l. 5, tit. 7 , De hoereticis, c. 10, tom. 2, p. 745 et 746.

R. Rien: les biens deshérétiques sont confis qués, quand même leurs enfans seroient bons catholiques; telle est la décision d Innocent III, que le droit canon a sanctionnée .Basisskisovi pa sespomen's

17

R. A quiconque arrêteralescoupablespourles livrer à l'église (et tous les fidèles peuvent les auraainsilégitimementdépouillés,ditle Inno centIV,posséderatranquillementdanslasuitece 310fruit de son zèle. LEO 9951 sorut $10000

Lesmeubles et effets de ceux qui désobéissent au Saint-Siége, peuvent leur être enlevés parquelquefidèle que cesoit:le ravisseur enjouira sans remords, parce que, d'après le concile de Ferrare, c'est auxjustesqu'appartiennentdedroit ce qui étoit illégitimement entre les mains desimpies , bolo boreuption

Il s'agit de marchands venus à la foire qui avoit lieu à Bâle à l'occasion du concile, et que le pape, en dissolvant le concile, permit de voler, s'ils ne quittoient pas la ville. Vid. Innocent. IV , constit. 2 , apud Labbe , tom . 11 , part. 1 , p. 605. - Raynald. Annal. eccles. ad ann. 1438, n. 5, tom. 28, p. 264.

D. Je conçoisque l'église qui l'a vouluainsi, 23328 Bertud

D. A qui appartiendrontlesbiensenlevés aux hérétiques? 10 Sober janu192.0

258 I CATECHISMETIC ) T ! pape ,

Stora S sont job s11

* Cum scriptum sit ': Justi tulerunt spolia impiorum ,IR 2.0 possunt tales hujusmodi a quibuscumque Christi fidelibus impune spoliari : bona ipsa prius capientium dominio ce dant. 25152 eraitor 12 " 17:10

on ? SitoR. Dans ce cas leurs biens, s'ils sontclercs, seront dévolus à l'église; s'ils sont laïques, ils seront confisqués au profit duSaint-Siege dans 42 cenas

Magis mirari debetis quod adhuc tenetis, quam quod aliquid amisistis.

D. Si les hérétiques sont arrêtés la -force a par publique ? in 1980erne bo

CATHOLIQUE - ROMAIN. 259

2

· Catholici non ideo aliena possident, quia ab hæreticisablata tenent.

R. Elleauroit tort. Ledroitcanonnousapprend avecsaintAugustin,quetouslesbienssontà Dieu, parla volonté duquel ils appartiennent tempo rairement aux hommes; que, par conséquent, les catholiques qui s'emparent desbiens des hé rétiques, nepossèdent sous aucun rapportce qui est à autrui, mais ce qui leurest propre, en vertu des décrets de laProvidence quien a dis doiventconstamments'étonner, non de ce qu'on 19eles hérétiques leur enlève des propriétés auxquelles ils n'ontaucundroit,mais biende cequeparfoisonleur laisse quelque chose . con nosotros 12000

I. ne letroublera pas dansses nouvelles propriétés: mais si saconscience lui reprochoitce dépouille ment comme un vol ? TodoslosPuntoIoT :97420 142

260

D. Et si les princes refusoient d'accepter ces dépouilles de leurs sujets?

les états sous sa domination, au profit du trésor dans les royaumes et seigneuries séculières ".

Decretal.1. 5. lit.7,Dehoereticis, c. 10, tom . 2,p.746. Concil . lateran . IV , c can. 3, tom . II, p. 148. Concil. constant. sess. 45, tom . 12 ,p. 262.

1 Bonaejusmodi damnatorum , si laici fuerint, confiscen tur .

Confiscentur eorum bona,et liberum sit principibus ejus1021:2 modihominessubjicereservituti.

Banho

CATÉCHISME ETA

So I

D. Que deviennentles biens de ceux dont le jugement seul a prouvé l'hérésie ?

D GR. Ils sont confisqués après la sentence, et ne pourront jamaisleur être rendus 3. Festation that Serige

Decret. part. 2, caus. 23, quæst. 7, c. 2, tom. I,p.8814 et 815.

2 Ibid. in decretal . Der Spitole ollos

R.Ils y seroient forcés parles censuresecclésiastiques .) 737 Op OS XS 1994

Bona ipsorum , a tempore commissi criminis, secundum canonicas sanctiones confiscata.

3 Censentes ut bona talium confiscentur, nec ad eo ulte rius revertantur.nos sa boss bredFreder.II,constit. apudLabbe,tom. 11 , part. 1, p. 622. )( >

R. Ils sont également confisqués, sans espoir pour la famille du défunt de jamais rentrerdans ses droits : cen'est mêmeque pourceseul motifque l'église condamne les morts ', aux biens desquels, sans cet anathême, les enfans du cou pable auroient des droits légitimes

Si para sa $ 35

2 Ibid . locis cit. Decretal. I. 5, tit. 2 , De hæreticis, cap. 8, S7, tom . 2, p. 998.

1 Post mortem hæretici, declarari potest eum hæreticum fuisse , ad finem confiscandi.

D. Et de ceux dont l'hérésie n'a été décou verteet déclaréequ'après leur mort?

CATHOLIQUE - ROMAIN. 261

Concil, biterrens. can. 3, ibid. p. 6,8. Statut. Rai mund.comit. tolos. ibid. pag. 449 et450.-Concil. arelat. (1234), can. 5. ibid. part. 2, p. 2341,

»

D. Les hérétiques seuls sont-ils soumis à ces 20 peines?

R. Elles ont aussi étéprononcées contre leurs fauteurs, adhérens, ceux qui leur donnent re traite, ceux qui ajoutent foià leurs discours; et même contre les notaires qui dressent pour eux ou pour leurs fauteurs et adhérens quelqu'acte légal, contre les avocats qui les acceptent pourcliens, contre les médecins qui les traitent dans

R. Il est défendu aux médecins orthodoxes d'approcher deshérétiques souffrans,et mêmede ceux quine sont que suspects d'hérésie3 : le con pas e ug

* Advocati vel notarii , hæreticis vel eorum defensoribus faventes,autsubeis litigantibuspatrocinantes,et proeis ins trumenta scribentes, infames sunt et ab illo officio suspensi.

in morte

D.Quoi! leshérétiquesmaladesne pourroientêtre secourussans péché? Diatonta co

C'est - à -direà que l'autorité civile sera forcéeparles censu res ecclésiastiques, de poursuivre, de chasser,d'exterminer ces avocats , ces notaires , ces médecins.GO enco stesso2 Ibid.;etConcil.biterrens.(1246), can. 11 et 12, tom 11, Innocent. IV , constit. 27 , seu Clement. IV, constit. 9, Ad extirpanda, leg. 27 , in bullar. tom . 3, p. 326. Nicol. III, constit. 4, Noverit universitas ves tra ,ibid. part. 2, p. 26.--Decretal. 1.5, tit. 7,De hæ reticis,c. 11,tom. 2,p.747.Bol to eat 3 Statuimus etiam quod quicunque fuerint infamati de hæresi, vel suspicione notati,officio medici de cætero non utentur . p. 680. 1

* Item de medicis eorumdem præcipimus observari. 2010

Idem præcipimus denotariis sive scriptoribus, qui in vita vel in scienter conficiunt instrumenta hæreticis vel fautoribus eorumdem . '

262 DICATÉCHISME TAO leurs maladies ! Tous doivent être punis comme hérétiques , privés de leurs droits politiques et civils, et déclarés infâmes à perpétuité . EM222002 enou

CATHOLIQUE - ROMAIN . 265

cile de Toulouse a spécialement consacré un de ses canons à cette défense '.

1 Concil. tolosan, can. 15, tom . II , part. 1 , p. 430.LUCCIStatuimus ut nullusmedicus præsumat de cætero prac ticare in terris hæresis suspicione notatis,nisiprius defide suapræcipue, vita etmoribus fuerit a loci episcopo appro batus .

Concil. albiens. can . 14 , tom . 11 , part . I , p. 725. 1

) forest

D. Queferale médecin orthodoxe qui se trou vera dans des pays hérétiques?

R. Il ne lui est pas permis d'y demeurer. Il nepourramêmeallerdanslesétatssuspects d hé resiepourpratiquerchezlescatholiques, qu'après avoir subi un examen sévère de ses opinions en matière de foi, ainsi que de ses moeurs et de sa vie entière, et après en avoir obtenule consen tement exprès de son évêque ordinaire , itseb na piael ja bolje ostao uzoideus D.Les magistrats civils, en leur qualité de surveillansdelatranquillité publique,etcomme chargésde protéger la sureté detouslescitoyens,ne peuvent-ils pasconserver quelques relations avec les hérétiques ? le zenie rob 292 10 assequin pilonise Zobavilinomaeteile R.Non : il est ordonné par leconcileprovin .

1

D. Comment procédera-t-on à la confiscation des biensdes hérétiques, si le seigneur dont les vassauxsont excommuniés a des forces capables de résister à une simple exécution judiciaire?

!!!(?é

11R. Après un and'obstinationdans sonrefus de purgerses domaines de la contagiondel'hérésie, cesbiens serontlivrésaux catholiques qui, après avoirexterminéleshérétiquespartouslesmoyens

Consules nihilominus, castellani, potestates et barones abjurare hæreticos et fautores , nec non et receptatores eo rum, per censuram ecclesiasticam compellantur. --Concil.narbon. (anno 1227), can. 15, apud Labbe, tom. ir, part. 1, p. 308. . Ibid .

D. Et s'ils n'obéissoient pas à cette loi eccléSDsiastique ?

R. Ils devroient y être contraints par l'auto ritéreligieuse qui lanceroit contre eux sesredou tables censures ?. Hausje.si

264

cialdeNarbonne, à toute personne jouissant de quelqu'autorité civile dans l'état,d'abandonner, d'abjurer les hérétiques, leurs fauteurs, leurs adhérenset quiconque leur a donné retraite '.

1

CATÉCHISME

Post annum a tempore monitionis elapsum , terram ip sius exponimus catholicis occupandam , qui eam , extermi natis hæreticis, absque ulla contradictione possideant salyo , etc. Ovo bi ih i Freder. II, constit. apud Labbe, tom. II, part. I , - Honor. III, constit. 48, Has leges, in bullar. tom . 3 , p. 217 et seq. p.622. 91919 - 2-1 ) - 14 20 11 12 Do's aasia obroty 29 stoog JE BIO ilusta as 5 39 Eponia oa on oloni2 o13090 ) Tisdioo 291sat 97 obsisperoleob sraging old fionulanp, 13(1st aizaladto'l 10 desouls o sot0

en leur pouvoir, posséderont légitiment les do maines de ces derniers, pour eux et pour leurs héritiers', sauf cependant les droitsdu seigneur principal, si la terre en a un , et s'il n'a pas participé au crimed'hérésie ou défendu les couOBRADApables aritudini HOITAS >

CATHOLIQUE - ROMAIN . 265

BEI DE BB sont to til Ft

.196730

266 14 CATÉCHISMET 000.000.00 -oba juga suotubaoisto love so CO Inshort 1133LEÇON HUITIÈME. We believe O cal busid poidsquiDES EXPÉDITIONS À MAIN ARMÉE POUR L'EXTIR PATION DE L'HÉRÉSIE. :.I,'II_:

* j 81154inesla zaradi 92000not } PUB 2012 sasa in s tem polars Pets Pecisions 1 ): 5TIO!- 13 2pisu

D. Il y a bien des souverains hérétiques qui nese laisseront pasdétrôner et dépouiller sans résistance: que faudra-t-il leur faire ?

· Tune principes et Christi fideles poterunt ad pugnam animari.

R. Il est juste de leur déclarer la guerre; il faut même , selon le pape Grégoire-le-grand, dompter les ennemis de la religion et del'église par les armes. C'estpourquoi, la puissance reli gieuse exciterales princes etles peuples catholi à les combattre, disentlesynode de Bourges et le concilegénéral deBâle, jusqu'à leurentière soumission auxdécrets de l'église '. En le faisant, canonilss'emparerontdesétatsdescoupables,queledroitleuraccordepouryrétablirl'orthodoxie, ques

Juste indici potest bellum contra hæreticos damnatos. Ecclesiasticæreligionisinimici etiambellissunt coercendi.

· Eos qui ardore fidei ad (hæreticos) expugnandum la borem justum assumpserint, sicut eos qui sepulcrum do minicum visitant , sub ecclesiæ defensione recipimus , et ab universis inquietationibus, tam in rebus quam in personis, statuimus manere securos . >

CATHOLIQUE - ROMAIN . 267

05

R.L'église elle-même : elle prend les croisésTea Bintéresse, sous sa protection spéciale; elle les défend contre toute agression et déprédation, comme elle fait pour les pélerinsduSaint-Sépulchre.Elle frap pe , dit-elle, du redoutable anathême, quicon que les vexeroit personnellement, ou qui cher cheroità leur nuire. Elle fait plus encore : elle a déclaré par la bouche du pape Innocent III, que ceux qui prendroient la croix contre les 1 .

D. Qui garantira la personne et les biens des catholiques, desattaquesetde larapacité deleurs ennemis, pendantqu'ils servirontl'églisedans ces saintes expéditions ?

1 Concil. bituricens. (1431) ; vide in concil. basiliens. append.n. 8, tom . 12, p.815. Decret.part. 2, caus. 23,22 , > 1 ,De hæreticis, cap. 13, $3, tom. 2, p. 750.

dont la cause importe àtous les fidèles, non d'a prèsle droit des gens, mais d'aprèsla philosophie particulière du code religieux'. " Us

osoitsion tothe

268

hérétiques, seroient libérés de toutes lesdettes qu'ils auroient pu contracter, quand même ils auroient promis avec serment de payerles inté. rêts de l'argent qui leur auroit été prêté pour les frais de la sainte expédition ': tous ceux qui perçoivent ces intérêts ou ne se hâtent pas de les rendre aux croisés, sont frappés de l'excommunication pontificale '.

CATÉCHISME

ecios 19 : 91 doosD. Quelle sera la récompense de ceux qui marcheront à cette espèce de croisade contre les S hérétiques ?

R. Le IIIe concile de Latran ne leur accordoit- he con su que deux ans de rémission sur les pénitences auxquelles ilsavoient étécondamnés,ou quelque chose de plus en proportion de leur zèle etde od rest of ou Volumuset mandamus, ut si qui.... contra pestilentes hujusmodi procedentium, ad præstandas usuras juramento tenentur adstricti, creditores eorum in vestris diocesibus constitutos, cum ab ipsis fuerint requisiti, per censuram ecclesiasticam appellationepostposita compellatis,si ut e juramento penitus absolventes, ab usurarum penitus exac tione desistant. cisConcil. lateran. III, cap. 27 , tom. 10, p. 1523. Innocent. III, constit. 70, Gloriantes, in bullar, tom . 3, eos a45644p. 135.

3

leur activité, suivant lebon plaisir des évêques!. Mais,depuisleIVeconcileoecuméniquedeLatran, ils jouissent des mêmes priviléges et acquièrent les mêmes indulgences que les croisés en TerreSainte , c'est-à -dire que tous leurs péchés leur sont remis, et qu'ils auront droit, après leur mort, à une place fort distinguée dans le ciel : cela a été ratifié par le droit canon . CIDOS

CATHOLIQUE - ROMAIN . 269

· Fidelibus christianis qui contra eos arma susceperint, biennium de poenitentia injuncta relaxamus, aut si lon giorem ihimoram habuerint, episcoporum discretione,qui bus hujus rei cura fuerit injuncta, committimus, ut ad eorum arbitrium , secundum modum laboris, major eis in. dulgentia tribuatur.

- Catholici vero qui, crucis assumpto charactere, ad hæ reticorumexterminium se accinxerint, illa gaudeant indul gentia, illoque sancto privilegio sint muniti, quod acce dentibus in terræ sanctæ subsidium conceditur . bedste ni 3 Concil. lateran . III , cap . 27 , tom . 10 , pag . 1523 . Concil. lateran. IV, can. 3 , tom. II, part. I , pag. 149. Decretal. 1. 5, tit. 7,De hæreticis,c. II, S4, tom . 2, pag. 750 et 751. >

D. Ces faveurs sont-ellesuniquementréservées aux croisés, et ne peut-on les mériterqu'en faisant ouvertement la guerre aux hérétiques ?

R. Le concile de Sienne les a étendues à tous la 'siv og 53 Supogibi bes unistus Simpelbold anpilaillisosPueber

D. Celui quimeurt pendantla croisade, que deviendra - t- il ? al 110-419 on both268 OTIT sluzbeno jerseis

: Ledroitcanona sanctionné cesdispositionsdes conciles ? olu ORE

PIESE

- Statuit hæc sancta synodus, quod quicumque capien teshæreticos,et in potestatem ordinariorum vel inquisito rum hæreticæ pravitatis effectualiter ponentes , vel eos quos detinereseu capere non possent, de eorum territoriisomnes expellentes aut bannientes, seu etiam requisiti brachium sæculare contra eos præstantes, eam indulgentiam conse quantur, quæ dari consuevit personaliter proficiscentibusin subsidium terræ sanctæ.it is

Concil. senens. tom.12, pag. 368 et 369. Decretal. 1. 5, tit. 7, De hæreticis , cap. 13, tom . 2, pag. 749 et seq.

ceux quipoursuivent les hérétiques de quelque manière quecesoit,afin delesexterminer; àceux qui lesarrêtentetleslivrentaux inquisiteurs, ou qui, du moins, les chassent de leurs terres et exécutent contre eux les sentences prononcées par l'autorité ecclésiastique'. 9:

270 I CATÉCHISME

droit au ciel, dit le droit canon , comme aussi quiconque aura perdu la vie en défendant la foi catholiqueet les fidèles qui la ,

imenom

I Se Coelesteregnum aDeo consequitur, qui pro christiano rum (des catholiques) defensione moritur.2 .Omni timore et terrore deposito , contra inimicossanctæ fidei..... agere viriliter studete : novit Omnipotens, si qui libet vestrum morietur, quod pro veritate fidei ,.... ac de fensionechristianorum mortuus est; et ideo ab eopræmium coeleste consequetur. %

- heran biolo di perai etuoianda til jo in modeliaison sospettacolo chi-ji Bueil compostela -fashion> Mercedes esiloojaMoi : too cold the parte : 3019 mous 3 voto TO DO jos od 1941 goooie to SOASERIE SAN unos con .

professent : on ne pourra pas lui refuser l'entrée des cieux ".

CATHOLIQUE - ROMAIN. 227

Decret. part. 2, caus. 23, quæst. 5, cap. 46, tom. I, pag. 8o9.--Ibid.quæst. 8, cap. 9, pag. 818 et819.Portugal

DER ABUS ORBIT -21 ja sito indipende in si olivien BIO et isotno delo Jade is 03

pie.. nalojimo jira's istit in G

272 LA CATÉCHISMET :.Spelen oooooooooooooo00000000.0c00000000000 --0000-0000 - oooooooooo

127

*Ut vivi in conspectu hominum comburantur, flamma rum commissi judicio.

D. Par quelle autorité la peine de mort a -t-elle été décernée contre les hérétiques?

Bog da obi 39 2129 21TUT Matsserbe ?

LEÇON NEUVIÈME.seisto) ) un OD 2 bjeDE LA CONDAMNATION A MORT . Ut!!!!!?

Et personas illas ac quamlibet earumdem, post hujusmodi sententias prolatas....... coram populo in eminenti loco comburi facient.

Maleficosviverenonpassuri.

R. Par lesempereurs OthonIVet Frédéric II, qui ont dit dans leurs lois, tant de fois confir mées par les papes,qu'on nedevoit pas laisser vivre les hérétiques '; qu'il falloit les livrer vi vans devantles hommes, au jugement des flam mesº : par le roi de France, Louis VII, pour, disent les statuts, qu'on parvienne à extirper le roi d'Angleterre, Henri IV, qui a vouluqu'on brûlât les hérétiques en présence du peuple sur un lieu élevé. Cette exécution l'hérésie: par

I CANLI

? Muratori, Antiq. Ital. med. ævi, dissertat. 60, tom. 5, p. 89; Mediolani, 1738. Leg. Freder. II, apud Labbe,tom. 2, part. I , p. 619 et 620. Statuta Ludov. VII , reg. Gall. n. 2, ibid. p. 423. Leg. HenriciIV, reg.Angl. ibid. part. 2, p. 3001 (lege 2101). Honor. III , constit. 48, Has leges, in bullar. tom. 3, p. 217. Gregor.IX , constit. 13, Ardenti desiderio, ibid. 258 . Decretal . 1. 5, tit. 7 , De hætericis,cap. 13, S 3,tom .2, p. 750. Septim. decretal.1. 5, tit. 3, De hrreticis etschismati cis , cap. 2, tom. 2, inappend.p. 139.. 4370 ? hu. P: 18

1 4.

J

Damnativero,præsentibus sæcularibus potestatibus, aut eorumballivis, relinquantur,animadversionedebita punien di, clericisprius a suis ordinibus degradatis.

D. Ne punit-on de mort que les seuls hérétiques opiniâtres ?

CATHOLIQUE -ROMAIN. 273 doit être confiée à la puissance temporelle, ap pelée canoniquement le bras séculier, qui est contraint de s'en charger, après la condamnation des coupables ". Ces dispositions du code civil ontété, à cause de leurconformité avecla juris prudence ecclésiastique, insérées dans les actes du pouvoir religieux , et le droit canon les a sanctionnées comme lois de l'église ».

R.Onpunitdemêmeleursfauteurs,adhérens, défenseurs, protecteurs, etc., etc., s'ils persistent dans l impénitence, ainsi que les relaps,qui ne méritent aucune compassion, quand bien même 11023

Item mortis sententiæ ducimus addicendos , si quos....... hæresim abjurantes.......eos contigerit ejusdemmorbi spon taneam incurrere recidivam .

R. Aucunement : il suffit d'avoir été véhé 22 ,,,mentement soupçonné, et d'avoir été obligépour cesser d'être suspect, d'abjurer l'hérésie dont on n'étoit pas plus parvenu à se laver entièrement, qu'on n'enavoit été formellement convaincu: la rechûte, dans ces circonstances, ou une nouvelle suspicion constituentle relaps .

D.N'y-a-t-ilpasd'autresrelapsqueceux quiont été eux -mêmeshérétiquesou suspects d'hérésie?

274

D. Faut - il pour être relaps avoir été déclaré manifestement hérétique ?

Leg. Freder. II, apud Labbe, tom . II , part. 1 , p. 619et 620. Sext. decretal. 1.5, tit. 2, De hæreticis, cap.4, tom. 2, p. Respondemus996. quod talis, si, tanquam accusatus vel sus pectus de hæresi,eam in judicioabjuravit,et postea commit tat in ipsa, censeri debet, quadam juris fictione, relapsus, licet ante abjurationem suam, plene probatum non fuerit crimen hæresis contra ipsum . 9

CATÉCHISME , ils témoigneroient l'intention de se soumettre à l'église catholique !.

Relapsi in hæresim sunt tradendi curiæ seculari, licet poeniteat eos et ad fidem redeant.

I su

Septim .decretal. 1.5,tit. 3, De hæreticis etschismati cis, cap. 6, in append. tom. 2, p. 140.

Decret. part. 2 ,

CATHOLIQUE -ROMAIN . 275

Septim, decretal. 1. 5, tit. 3, De hæreticis et schismaticis,cap. 6, p. 141.

D. Sur quoiestfondée cette extrême sévérité? TotoR. Surce queleshérétiquessont une engeance perfide de vipères, qui fait injure à Dieu et à )

* Statuimusinsuper etmandamus, ut,siperinquisitionem reperiatur aliquos defunctos fuisse hæreticos temporemortis suæ,exhumentur, et eorum cadaversive ossa publice com burantur.

mens R. Le droit canon ordonne de le condamner, comme s'il vivoit encore; et le concile d'Albi en seigne qu'il faut déterrer soncadavre ou sesosse pour les brûler .

329 2992

R. Il y a encoreceuxqui,pouravoirfréquenté les hérétiques, avoir reçu d'eux des présens ou leur en avoir fait, et pour avoir montré à leur égard quelques procédés de société et de conve nance, ont dû se réhabiliter devant leurs supé rieurs ecclésiastiques, par une abjuration '.

D. Si celui dont on découvreclairement l'héLochrésie est déjà mort et enseveli?

caus. 24, quæst. 2, cap. 6, tom. 1 , p.846. Concil, albiens. can . 25 , tom . II , part. 1 , p. 727 .

Ut perfidiæ vipereos: filios, contra Deum et ecclesiàm insultantes, tanquam materni uteri corrosores,injudicio et justitia persequamur,maleficosvivere non passuri, per quo rum scientiam seducentem mundus inficitur, etc., etc." 1" Hi sunt lupi rapaces, angeli pessimi, filii pravitatum ; hi colubri; serpentesa cauda feriunt,etc. Leg. Freder. II, apud Labbe, tom, 11, part. 1, p.619 et 620.

Coco boda

l'église sur ce qu'ils rongentle sein de leur mère qui est l'église, et queles séductions de leur sciencesont la perte du monde;surce que les fidèles ne doiventvoir en eux que des loups rapaces;demauvaisanges,des enfansdela dé pravationzi des couleuytes, des serpensdont la queue fait des blessures; enfin, sur ce que l'hé esíé est un crime delèse-majestédivine do tron ob jeo stati

1 2

orai dibesetauxcànonsdescon 1 .

D.N'a-t-on l'église n ayoit pas le droit de mettre les hérétiques à mort? per mon pas soutenu que l'église M100 - 4 : , , , , ,, , ,R.Les luthériensontprétenduquebruler les hérétiques est agir contre l'esprit de Dieu. Mais, lepapeLéon X adécidé que cette opinion étoit contraire à la doctrine et à la tradition del'église catholique,aux décisionsdessaints pères ,auxconstitutionsdes papes ciles, dont on ne peut pas méconnoître l'autoritémotici silnits

276 711

CATÉCHISMÉTITAO resie

CATHOLIQUE - ROMAIN .. 277

sans se rendrecoupabled'hérésie et de schisme; qu'elle étoit fausse, scandaleuse let hérétique; qu'elle devoit être condamnéeet rejetée par tous les fidèles, comme il la condamnoit et la rejetoit lui-même !. Il défendit à tous empereurs, rois, électeurs,princes, ducs, marquis, etc., etc.,de la soutenir, de la défendre, et d en permettre ou favoriser la propagation,publiquementou ense cret, tacitement ou explicitement, le tout sous peine de l'excommunication majeure, à encourir ipso facto».Illeur ordonnade faire arrêterceuxO JO 9 se obsojede natin se?Nosigiturgongd babita super prædictis erroribus... dili: genti trut na ione, discussione,ac districto examine,,maturaque deliberatione, cum venerabilibus fratribusS. R.E. cardinalibus,.... pluribusque aliis S. Theologiæ, nec non utriusquejuris professoribussiyemagistris,etquidem peri tissimis', reperimus eosdem errores esse ...contra ecclesiæ catholicae doctrinam et traditionem , contra sanctorum pa trum determinationes, conciliorum quoque et sommorum pontificum expressasordinationes seu canones, quibusnon obtemperasse omnium hæresumet schismatum fomes et causa semperfuit.Deeorumdem itaque fratrum nostrorum consilio et assensu, præfatos omnes et singulosarticulos tanquam respective hæreticos , aut scandalosos , aut falsos , etveritaticatholicæobviantes, damnamus,reprobamus, etc., ac pro damnatis , reprobatis ac rejectis, ab omnibus utrius quesexus fidelibus haberi debere, harum serie, decerni mus ac declaramus. Inhibentes sub majoris excommunicationis latæ sèn2

12

278 LA CATÉCHISME TA!)

Duos

MO qui professoient cette opinion , ainsi que leurs fauteurs et adhérens, et de les tenir en prison jusqu'à ce qu'il en exigeroit l'extradition; de les lui livrer à sa première demande, etc., etc. '.

R. Elle adit queceux qui en ont lesmoyens etlepouvoir, doivent forcerlespersonnesqu'ils aiment, à s'abstenir du mal, à penser et à faire lebien; qu'il faut contraindre leshérétiques à se sauver, même malgré eux ". Elle a sanctionné,

D. L'église n'a-t-elle pas quelques raisons àalléguer en faveur d'une conduite que l'on pour roit regarder comme cruelle ? BORROKA

+ tentiæ pænis,...regibus, imperatoribus,principibus, duci bus,etc.,nepræfatoserrores,auteorumaliquos,asserere, affir. mare, defendere, prædicare, aut illis publice vel occulte, tacite vel expresse, favere præsumant.uoi Regibus, imperatoribus, electoribus, etc., mandamus, quatenus, sub prædictis omnibus et singulis ponis, ipsivel eorum quilibet præfatum Martinum , complices, adhæren tes,receptantes et fautores personaliter capiant, et captos ad nostram instantiam retineant, et ad nos mittant, repor taturi pro tam bono opere, a nobis et sede apostolica, re munerationem præmiumque condignum. 2 03Leonis X, constit. (1520), apud Labbe, tom. 14, p. 390I

LEIDE se Hæreticibo ad salutem etiam inviti sunt trahendi. I et seq .

D. Ce précepte conduitdirectement à l'assas sinatdes hérétiques, même sansjugementetsans et

CATHOLIQUE - ROMAIN. 279 7

dans le codede ses lois, lesparoles de saintAu gustin , qui ne veut pas que les hérétiques seplaignent destourmensqu'on fait endureràleurs corps, euxqui tuentles âmes;decequ'onlesfait mourir pendant un instant, eux qui tuent pour l'éternité' : il leur est utile, dit-il, de souffrir les peines que les catholiques leur infligent si utilement.

L'égliseaégalementapprouvél'excuseapportée par saint Jérôme qui a soutenu que, bien loin d'être cruauté, c'estuneoeuvrede piété de punir les crimes contre le Seigneur; ce saint père cite à ce propos le commandementdeDieului-même dans son ancien testament : Si ton frère, ton ami, l'épouse qui repose sur ton sein veulent te détourner du chemin de la vérité, que ton bras se lève sur eux, etqu'il verse leursang :

' Occidunt animas, affliguntur in corpore ; sempiternas mortes faciunt, et temporales se perpeti conqueruntur.

- Si frater tuus , et amicus, et uxor quæ est in sinu tuo , depravare te voluerit averitate, sit manus tua super eos, efundi sanguinem eorum ,Decret. part. 2, caus. 23, quæst. 4, cap. 38, tom. !, P: 787; cap. 39,p. 789. Ibid.quæst. 7,cap. 13,p.819.

280

Non enim eos homicidas arbitramur,quos adversus excom municatos zelo catholicæ matris ardentes , aliquos eorum trucidasse contigerit, 12

D. L'église ne fait là que laisser à l'arbitre de chacun de tuer ou de ne pas tuer leshérétiques; n'auroit - elle ordonné aux fidèles de les maswa OLOVOU sacrer ? roog going

condamnationpréalable,etpar toutindividu sans autorité et sans mission : cela seroit-il permis?

013 ! Bebes 40,45 ???o possess to R4071

R. Elle l'a faitsans doute : sous l'ancienne loi, dit-elle,leSeigneur vouloit que l'on fitmain bassesurtous les habitansd'une ville oùse trou veroient des hommes infidèles au vrai Dieu, que l'on mît le feu à la ville elle-même, et qu'onne habitée afinde calmerlacolèredu Tout-puissantetd'attirerlesregardsde sa miséricorde sur les exécuhelbien ,teurs

sy is op 23:11 ]

R. Assurément. L'église soutientencore aujour dºhui que l'on ne doit pasregarder commehomi cides ceux a l'église catholique contre les excommuniés, en massacrent quelques-uns '. thepas

UCATÉCHISMEITO

? Ibid.quæst.5,cap.47,p.810.So 935757

eu sous la

ajoutel'église,cetteloin'est-ellepasdevenue plus obligatoire encore, depuis la venue du Christ, qui nous a éclairés, non-seulement par roles, mais aussi par son exemple :: Cook? coTEC Li-ko .

CATHOLIQUE-ROMAIN . 281 sespa

D.Quelestl'effetdeladéclarationd'hétérodoxie, de la condamnation à une peine quelconque ou du supplice des hérétiques, de leurs fauteurs, adhérens et de ceux qui leuront donné re traite ? Deteseinzije al soos

1 Decret. part. 2 , caus. 23, quæst. 5, cap. 23, tom. I ,p. 805.

Quod si ante adventumChristi, circa Deum colendum et idola spernenda hæc præceptaservata sunt, quanto magis durante post adventum Christiservandasunt, quando ille veniens,nonverbistantum nos hortatus est';sed et factisctis?aleb

R.C'est, danslespremierscas, leurprivation de tous les droits civils, et celle de leurs enfans, cequi les rend àjamais incapablesdeparvenir àaucunemploioubénéfice, civil ouecclésiastique : dans le cas de supplice, c'est la mêmepunition prononcée contre les deux générations qui pro cèdent du coupable et le suivent . Outrecela,siendose Sensor deries

? Hæretici autem , credentes, receptatores, defensores et tautores eorum , ipsorumque filii usque ad secundamgene rationem , ad nullum ecclesiasticum beneficium seu officium

282 CATÉCHISMETA!) aucun des individus ainsi proscritspar l'autorité ecclésiastique ne pourra prétendre àla succession des biens de ses parens '. isboa1 D. N'est-il pas possible aux enfans de se sous traire aux malheurs que traine après elle une si dure sentence ?

Nec quidem a misericordiæ finibus duximus excluden dum, ut si qui paternæ hæresis non sequaces latentem pa trum perfidiam revelaverint, quacumquereatus illorum ani

* Leg. Freder. II,apud Labbe, tom. 2, part. 1 , p. 622.Innocent. IV , ibid . p . 608. - Sext . decretal.1. 5, tit. 2 , De hæreticis , cap. 2, § 2 , tom .2, p . 996. Nicol. III , constit. 4 , Noverit universitas , S 21 , in bullar . tom . 3 , part. 2 , p. 27 .

1

Nous rapporterons à la fin de cette leçon , la bulle de Nicolas III en son entier; c'est une des plus courtes : elle contient presque toutes les dispositions les plus rigoureuses, usitées en pareil cas, et que nous avons indiquées en dédail dans les leçons précédentes.

R. Oui, ils le peuvent, si, bien loin de par tager les opinions de leur père, ils s'empressent de dénoncer sa perfidie cachée, aux juges chargés de la constater et de la punir '. En ce constitut. cap . 29 , publicum admittantur : quod si secus actum fuerit, decer nimus irritum et inane . IICIENTO

* Cumdignumsit,utproptertantiatrocitatem delicti,filii esse in parentum hæreticorum desierint potestate.Sext. decretal. 1. 5, tit. 2, De hæreticis, cap. 2, S 4, tom . 2, p. 996.

CATHOLIQUE - ROMAIN . 283 cas seulement, le fils innocent ne portera pas la peine du crime dont son père s'est rendu cou pable :

D. Que deviendront ceux qui tiennent leurs biens, leurs emplois, leurs honneurs, des héré tiques, ou qui les ont obtenus par leurinfluence, sur leur intervention ?

D. N'est-ilpas à craindre que la dénonciation d'un père par ses enfans ne paroisse odieuse aux yeux des hommes ?

R.L'atrocitédu crimed'hérésie, a ditle pape Alexandre IV,rompt tous les liens de la nature, et ôte au père quien estcoupable, toute autorité sur les enfans qui lui doivent la vie '.

R. Ils seront dépouillés, et demeureront privés madversione plectantur, prædictæ punitioni non subjaceant innocentiæ filiorum , Septim , decretal. 1. 5, tit. 3, De hæreticis et schisma ticis ,cap. 1, tom. 2, p. 136.

de tout, en vertu des bulles d'Innocent IV et d'Alexandre IV 1.9160 110e job outsoub'oosler

· Illos etiam qui hæreticorum vel aliorum prædictorum interventú , intuitu vel gratia , talia sunt adepti , vel in terumassequentur,priyandi hujusmodiadignitatibus,per sonatibus , honoribus, beneficiis et officiis liberam vobis auctoritate præsentium concedimus potestatem. Innocent.IV, constit. 36, Cum negotium ,tom. 3, bullar. p. 342.-Alexand. IV, constit. 46, Quodsuper,p. 389.We bene i tvojsuoi 234 ir sluorob inka impensus esi De ji 7.1999 oral suo - obadon engolpolqun enoleon STOL 24 audinoeolip DOPO HOM19mai 191 use ovim $00! 3m10 )jg linogob juo 192 ells 2»(.)...3454 9u pone endors sol el sito en autoilil sijaispetti ve e DE ! lov.S fios cé ; $16 ) 20 whilstora fisionedi Jie imungesa eso ) ? 1933 stig buiten met 09:29 .2007) >

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284 10 CATÉCHISME IT !

20 sitten ugodAD ÆTERNAM REI MEMORIAM .

S1. Damnati vero per ecclesiam sæculari judicio relinquantur, aminadversione debita puniendi, clericis prius a suis ordinibus degradatis.

DETSELO

BULLE DE NICOLAS IIICONTRE LES HÉRÉTIQUES.

S 2. Si qui autem de prædictis, postquam fuerint de prehensi, redire voluerintad condignam poenitentiam , in perpetuo carcere detrudantur. $ 18 ::

S 3. Crcdentes autem eorum erroribus similiter hæreticos judicamus.

4. Item receptatores,defensoresetfautores hæreticorum excommunicationis sententiæ decernimus subjacere , sta tuentes, ut, si postquam quilibet talium fuerit excommuni eatione notatus , satisfacere contempserit infra annum , ex tunc ipso jure sit factus infamis .

CATHOLIQUE - ROMAIN . 285 csillano 00000000000000000000000000c0000000000000000000000000000000000000oco *** HAPPENDICE. Rajú )

-- Nicolaus (III), episcopus, servus servorum Dei,universis Christi fidelibus, salutem etapostolicam benedictionem . Noverit universitas:vestra, quod nos excommunicamus et anathematizamus universos hæreticos.... quibuscumque nominibus censeantur, facies quidem habentes diversas,sed caudas ad invicem colligatas, quia de vanitate conveniuntin idipsum .silnog29

S 6. Nec ad testimonium admittatur.

S7. Sitetiamintestabilis,nectestamentihabeatfactionem ,

9. Nullus prætereaipsisuper quocumque negotio, sed ipse aliis respondere cogatur.

286

S 8. Nec ad hæreditatis successionem accedat.

Sjo. Quod si forte judex extiterit, ejus sententia nul lam obtineat firmitatem ; nec causæ aliquæ ad ejus audien tiam perferantur.

S 11. Si fuerit advocatus, ejus patrocinium nullatenus admittatur.

$13. Si vero clericus fuerit, ab omni officio et beneficio deponatur.S14.Si qui autem tales , postquam ab ecclesia fuerint denotati, evitare contempserint , excommunicationis sen tentia percellantur, aliasanimadversione debita puniendi.

S 12. Si tabellio, instrumenta confecta per ipsum nul lius penitus sint momenti, sed cum auctore damnato dam nentur; et in similibus idem præcipimus observari.

S 16. Item proclamationes aut appellationes hujusmodi personarum minime audiantur.

$ 17. Item judices, advocati et notarii nulli eorum offi cium suum impendant, alioquin eodem officio perpetuo sint privati.

CATÉCHISMEITA

S 5. Nec ad publica officia seu consilia, nec ad eli gendos alios ad hujusmodi.

S 15. Qui autem inventi fuerint sola suspicione notabi les,nisi juxta considerationem suspicionis, qualitatemque personæ, propriam innocentiam congrua purgatione mons traverint, anathematis gladio feriantur, et usque ad satis factionem condignam ab omnibus evitentur : ita quod si per annum in excommunicatione perstiterint, tunc velut hæretici condemnentur .

Dat. apud Urbem Veterem , 5 non , martii, pont. nostri anno III ( le 3 mars 1280. Voyez le Bullaire, tom . 3, part . 2 , p . 26 ).

S 18. Item clerici non exhibeant hujusmodi pestilenti bus ecclesiasticasacramenta; neceleemosynasaut oblationes eorum recipiant : similiter hospitalarii, aut contemplarii, aut quilibet regulares , alioquin suo priventur officio, ad quod numquam restituantur absque indultosedis apostolicæ speciali. Item quicunque tales præsumpserint ecclesiasticæ tradere sepulturæ, usque ad satisfactionem idoneam, ex communicationis sententiæ se noverint subjacere , nec ab solutionis beneficium mereantur , nisi propriis manibus pu blice extumulent, et projiciant hujusmodi corpora damna torum ; et locus ille perpetuo careatsepultura.

$ 21. Hæretici autem etreceptatores, defensores et fauto res eorum , ipsorumque filii usque ad secundam generatio nem , ad nullum ecclesiasticum beneficium seu officium ad mittantur : quod si secus actumfuerit, decernimus irritum et inane. Nos enim prædictos ex nunc privamus beneficiis acquisitis, volentes ut tales et habitis perpetuo careant, et adaliasimilia nequaquamin posterumadmittantur.Illorum autem filiorum emancipationem nullius esse momenti vo lumus; quorum parentes, postemancipationem hujusmodi, ad invium superstitionis hæreticæ , a via declinasse consti terit veritatis.

S 20. Item si quis hæreticos sciverit, vel aliquos occulta conventicula celebrantes , seu a communi conversatione fi delium vita et moribus dissidentes, eos studeat indicare confessori suo , vel alii, per quem credat ad prælati sui etinquisitorumhæreticæpravitatis notitiam pervenire : alio quin, excommunicationis sententia percellatur.

CATHOLIQUE - ROMAIN . 287

S 19.Item firmiterinhibemus, ne cuiquam laicæpersonæ liceatpublice vel privatim de fidecatholica disputari : qui vero contra fecerit, excommunicationis laqueo innodetur.

D. Que s'ensuit-il d'une sentence d'excommu nication lancée contre un prince souverain, un roi ou un empereur marrjen?

288 Or CATÉCHISME TO metai Postante lafois 8.0 00000000000000000000000000000000000000000000-0000600c00000000-000000 . siering Bottine 113833037Dvi pi *** LEÇON DIXIÈME. delingen 3 », 2011 !DE L'EXCOMMUNICATION DES SOUVERAINS ET DEoli NovaSES RÉSULTATS . 999999 TO PRESER ) ..??? 21deur persona timmt nichts - 2010October

les conciles généraux etle droit canon veulentque, s'ilrefuse d'obéir à l'église et de lui accorder la satisfaction qu'elle exige, il soit privé de tous ses honneurs, de toutes ses dignités; qu'on le dépouille de ses biens; qu'il perde sa couronne, et même qu'il soit livré au bras séculier ' . 135235335 2032 leLOST £ !!!

R.Lespapes, } - 27 : -

· Concil. lateran.IV,can. 3, tom. ir , part. I , p. 148. - Concil. lugdun.ibid. p. 645. - Concil. pisan. sess. 14, ibid. part.2,p. 2127. Concil.constant. sess. 12,tom .12, p. 96;3.sess. 17., p.160et 161; sess. 37, p.235. Concil. basil.sess. 27,n. 5,ibid. p. 589; sess. 34, p. 620 et621 ;sess.40, n. 3, p. 641 ; sess. 41, p.643. Decretal. 1. 5 , tit. 7,De hæreticis, cap. 9, tom. 2, p. 744et 745. I DE CEsie

R. Ils nele pourroientpas, sansencourireux.mêmes ces redoutables censures.une ch Que ceux qui sontliéspar quelque pacte que

R.Ils sont, par le fait même de l'excommu nication , déliés de tout devoir de fidélité et d'hommage envers lui, quand même ils s'y se roient engagés parles pactes les plus forts et les plus inviolables : leurs sermens cessent d'être obligatoires , et ils ne doivent à leur souverain plus ni respect ni égards ?.

D. Etles sujets du prince ou roiexcommunié, quedoivent- ils faire ?

1 Liberanturab omni obligatione,quihæreticis tenebantur adstricti . Dominoo excommunicatomanente, subditi fidelitatem debent; et silungo tempore in ea perstiterit, et monitus non parueritecclesiæ,ab ejus debito absolvuntur. 32 Mandamus quatenus vos.....abejus debito absolventes fi deles ipsius, quamdiu in excommunicatione perstiterit, ab ejus fidelitatis juramento denuntietis penitusabsolutos..

CATHOLIQUE - ROMAIN . 289

D.Sicependantde fidèles sujets,malgrécette décision apostolique, demeuroient volontaire ment attachés au prince frappé des censures de l'église ? selograohhon bieb

19

* Decretal. l. 5, tit, 7 , De hæreticis', cap. 16, tom 2 , p. 753 ; et tit. 37, Depoenis,cap. 13, p. 835.5

Den non

ce soit aux hérétiques, est-il dit dans le IIIe concile oecuménique de Latran , sachent qu'ils sont libres de toute obligation quelconqueenvers des ennemis de la religion , qui, s'obstinant dans l'iniquité, ne méritent plus ni foi,nihommage, ni respect . Fidèles observateursdes statutsde noscanonprédécesseurs,contient la même déclaration, nous déci dons qu'ils sont nuls les sermens prêtés aux ex communiés, et en vertu de l'autorité apostoli que,nousdéfendonsdedemeurer fidèleà ceux -ci, tant qu'ilsseront reconnus coupables:

1 adebitofidelitatisethomi

290 AL CATÉCHISME TAO

1920 elle

}

2 Relaxatos autem se noveri t a debito nii , ac totius obsequii , donec in tanta iniquitate permanse rint, quicumque illis aliquo pacto tenentur annexi. Nos, sanctorumprædecessorum nostrorum statuta tenen tes, eos qui excommunicatis fidelitate aut sacramento cons tricti sunt, apostolica auctoritate a sacramento absolvimus, et ne eis fidelitatem observent omnibus modis prohibemus , quousque ipsi ad satisfactionem veniant.MT

9 Quand le pape ou l'église a délié du serment de fidélité, les sujets d'un roi ou d'un empereur frappé de l'anathême, il leur est expressément défendu de croirequ'ils ont encorequelques de tous ceus tinuent à le respecteret à lui demeurer soumis,

I sont excommuniés ipsofacto ' : les pontifes ro mains l'ont jugé ainsi, et il faut suivre leurs ordres, parceque, ont-ilsdit, il vautmieux obeir à Dieu qu'aux hommes ".

TE 1 .

* Decret. part. 2, caus. 15, quæst. 6, cap.4 et 5,tom . I, p. 643. Decretal.Innocent. IV, 1, 3, De sententia et re judicata, c. 23, tom .2 , in append. p. 358.-S.Gregor.VII, epist. 35, ad Roderic. cabilon. in lib. 1 , apud Labbe, tom. 10, p. 34. Concil . lateran . III , cap . 27 , ibid . fitnep. 1523.

R.Il seroit inutile, trop long etpartanttédieux de les citertous : contentons-nousdes plus remar quables.

Qui, si sacramenta prætenderint, moneantur oportere Deo magis servire quam hominibus. di Omnesquijuramento ei fidelitatis adstricti, a juramento hujusmodi perpetuo absolventes; auctoritate apostolica fir miterinhibentes, nequisquamdecæterosibi,tanquamim peratorivelregipareat,vel intendat; decernendo quoslibet, qui deincepsei, velut imperatori vel regi, consilium vel auxilium præstiterint seu favorem, ipsofactoexcommunicationisvinculo subjacere.

CATHOLIQUE - ROMAIN. 291

1 Antequam reconcilientur, fidelitatem excommunicatis nullus servare cogitur.

TANTS

D. Donnez quelques exemples de souverains excommuniés pour hérésie ou schisme,etdéposés par les conciles et les papes..

1 Pour avoir épousé une parente éloignée; et le ciel, tou jours d'accord avec les papes, se hâta de l'en punir, dit saint Pierre Damien, en donnant pour fils à la reine de France un enfant avec une tête d'oie . S. Petr . Damian . opuscul. 34, c. 6,tom. 3, p. 260; Parisiis, 1664.6

2Les garçons (garziones) quiservoient ce prince, jetoientles restes de son dînerauxchiens, en sa présence, par espritdedévotion.-Gerhohireichersperg. syntagm .c. 18 Ingolstadii, 1611. belo?

3Voyez les Annales del'église, parlecardinalBaronius et son continuateur, le P. Rinaldi, auxpontificatsdesaint Gré JeangoireVII,PaschalII,AlexandreIII,InnocentIII,MartinIV,XXII,ClémentVI,UrbainV,JulesII,PaulIII,saint Pie V , Sixte -Quint , Clément VIII , etc. , etc. , etc. ;p.47;

DansleXesiècle,ilyeutRobert, roideFrance'; dans les XIe et XIIesiècles, les empereurs Henri IV,HenriVet FrédéricBarberousse;dansleXIII, le comte de Toulouse , l'empereur d'Occident Frédéric II, et l'empereur grec, Michel Paléolo gue ; dans le XIV., les Visconti, seigneurs de Mi lan , et l'empereur Louis de Bavière; dans le XVIe,Jeand'Albret,roideNavarre, Henri VIII, roid'Angleterre, Elisabeth, reine d'Angleterre; dans le XVIIe, Henri IV, roi de France,etc 3.

292 CATÉCHISME ?? )

D. Quel a été ou du moins quel devoit être l'effet des sentences ecclésiastiques et pontificales en ces circonstances ? Hotel

CATHOLIQUE - ROMAIN. 293 1 1

D. Rapportez en sonentier l'excommunication la plus terrible de toutes celles dont vous venez de parler, avec toutes ses clauses.

1 7

I Leges, prohibitiones, præcepta, confederationes....cas samuset irritamus, ac cassa et irritanunciamus, juramenta super iis vel aliquibus ex iis, de ipsis observandispræstita, cum vinculainiquitatisessenondebeant, relaxantesdeapos tolicæ plenitudine potestatis,

R.Laprivationdetoutedignité,toushonneurs et tout pouvoir quelconque; la déclaration de nullitéde touslessermens prêtésau roi ouà l'em pereur excommunié; l'abandon desontrôneà un prince désigné ou au premier occupant; la prédication d'une croisade contre lui, composée soit decatholiquesétrangers,soit desespropressujets; la défense, sous peine des censures, de lui obéir; la confiscation de tous ses biens et richesses, etc.

4

R. C'est celle de Clément VI, lancée contre l'empereur Louis de Bavière, en 1346. Par la plénitude de sa puissance apostolique, le pape cassa tout traité, toute opération du prince avec d'autres personnes, ou d'autres personnes avec lui, et il annula tous les sermens qui, à cette , fin, auroient été prêtés'; il déclara l'empereur infâme, et lui fit ainsi perdre toute faculté de

294

1 2

Omnis audientiaest ipsi in quocumque negotio dene ganda, omnisque proclamationisetappellationis beneficium eiestspecialiterinterdictum.

CATÉCHISME ERA tester, d'hériter sousaucunchef, deporter témoi gnage , de se défendre lui-même ou de se fairedé fendre en justice,d'appeler des sentences portées contre lui'; il confisqua àjamais sesbiens,et pro nonça l'inhabilité perpétuellede sesfils et petits filsàjouir d'aucunbénéfice ecclésiastique, à rem plir aucun office public º;il ordonna à toutes les puissances séculières d'employer toutes leurs for ces pour chasser et exterminer l'empereur de leurs terres ?; etc.

Universa ipsius bona sunt perpetuo confiscata, ejusque filii et nepotes ad nullum sunt unquam beneficium eccle siasticum, nullumque publicum officium admittendi. Omnes sæculares potestatesipsum Ludovicum de terris eorum jurisdictionis subjectis, pro viribus exterminare te 3 nentur .

«Nousimploronslapuissancedivine,ditle pape en terminant", et nous la supplions de réprimer

4 Divinam suppliciter imploramus potentiam, ut Ludovici præfati confutet insaniam , deprimat et elidat superbiam , et cum dexteræ suæ virtute, ipsumque in manibus inimicorum suorumeteumpersequentium concludat,ettradatcorruentem anteipsos. Veniat eilaqueus quemignorat, etcadatinipsum . Sit maledictus ingrediens, sitmaledictusegrediens. Percutiat eumDominus amentia et cæcitate, ac mentis furore. Coluin

super eum fulgura mittat.Omnipotentis Dei iraet beatorum PetrietPauli.....exardescatinipsum . Orbis terrarum pugnet contra eum :aperiatur terra, et ipsum absorbeat vivum. In generationeunadeleaturnomenejus.Cunctaelementa sintei contraria.Habitatioejusfiat deserta, et omnium sanctorumquiescentium merita illumconfondant, et inhac vitasuper eumapertevindictam ostendant; filiique ipsius ejiciantur de habitationibus suis, et videntibus ejus oculis, in manibus hostium eos perdentium concludantur,etc., etc.

CATHOLIQUE - ROMAIN . 295

la démence du prédit Louis, de dom pter et de briser son orgueil, de le renverser par la force e de sa droite, de le livrer entre les mains de ses ennemis etde ceux qui le poursuivent, et de le faire succomberdevanteux. Qu'il sollChlouré de piégessansles connoître,et qu'ils'ylaisseprendre! e qu'il soit maudit en entrant, qu'il soit maudit en sortant!queleSeigneurlefrappedefolie, d'aveu glement et defureur d'esprit! que le ciel lance sa foudresurlui! quela colère deDieu tout-puissant etdesbienheureuxPierre etPauls'enflammecontre lui!que la terres'ouvreetl'engloutissevivant!que sonnom périsse enune seule génération, et qu'il disparoisse de la surface dela terre! que tous les élémens lui soient contraires ! que sonhabitation deviennedéserte! quelesméritesdetouslessaints quisontmortsserventàle confondre;et que , dès cette vie, ils étendent sur lui leur vengeance!

Le

i Raynald.Annal.eccles.adann. 1346,n.6et 7,tom. 25, p . 3g et 392 .

pays , lesvilles, les bourgs, villages, etc., qui ne lerejetterontpasde leur sein etne l'aban donneront point, sontfrappés d'interdit.

CATÉCHISME TI

D. N'y a -t-il pas eu quelqu'autre sentence d'excommunication, remarquableparsasévérité?

Ses fils et filles etleurs descendans sont privés de leurs biens, dépouillés de leurs honneurs et dignités, et déclarésincapables de rien posséder, de desservir aucun emploi à l'avenir.

296

que ses fils soient chassés de leurs maisons, et que, sous ses propres yeux, ils soient livrés entre les mains des ennemis acharnés à leur perte ' .»

Paul III,R. La sentence fulminée par le pape contre Henri VIII, roi d'Angleterre, contient la menace des peines les plus terribles. Voici les principales.L'excommunicationlancéecontre le prince,ses complices,fauteurs, adhérens, conseillers et sec tateurs , est de l'espèce qu'on appelle majeure, lato sententiæ .

Ses sujets sont déliés de tout serment envers lui : il leur est défendu de lui obéir et d'obéir

Leprince, sesdescendans, ceux de son parti et leurs descendans, sont déclarés infâmes. Ils ne pourront ni tester ni hériter : comme juges, comme notaires, tous leurs actes seront nuls; ils n'auront droitd'accuser personne, et tous auront droit de les accuser, etc., etc.

Il est ordonné à tous les fidèles de les fuir.

de 10

Tous traités de paix, d'alliance,toute négocia tionquelconqueentreHenrietquelquepuissance que ce soit, sont nuls.

Lesseigneurs, leshommespuissans, les autori tés civiles, militaires et religieuses sont obligés en conscience de se révolter contre le prince, et de le chasser de son royaume.

CATHOLIQUE - ROMAIN. 297 PI > I

Les prêtres devront quitter leroyaume et tous les états dépendans de Henri.

Il est ordonné à tous les princes, à tous les gouvernemenschrétiensdeprendrelesarmespour le combattre, et pour faire la guerre à ceux de 3 et TE Eis nihilominus sub excommunicationis poena mandantes, utabejusdemHenriciregis,suorumque officialium,judicum etmagistratuumquorumcumqueobedientiapenitusetomninorecedant,necillosinsuperioresrecognoscant,nequeillorum mandatisobtemperent.

à sesofficiers,jugeset magistrats,sous peine d'ex communication !

BY CATECHISME

!

ses sujets qui ne l'auroient pas abandonné, qui n'auroient pas pris les armes contre lui.rs

R.Cepontife, outre la confirmation despeines ordinaires prononcées par son prédécesseur Clé ment V, contre ces mêmes Vénitiens, déclarés infâmes et privés de tous droits politiques et ci vils pendant quatre générations; dépouillés de leurs biens dans toutes les parties du monde ca

"Paul.IIIconstitut.7, Ejusquiimmobilis,inbullar.tom.4, part . 1 , p . I125 et seq.

Les biens meubles et immeubles de Henri, de ses adhérens,et desAngloisquine se déclareront pas activement ses ennemis, appartiendront au premier occupant, tant en Angleterre que hors de l'Angleterre. Leurs personnes seront saisies et réduites en servitude.

On fera également esclaves, partout où on les trouvera, ceux qui fourniront à Henri, à ses ad hérens et sujets fidèles, des vivres, des armes, de l'argent,et quiferont le moindre commerce avec eux : on s'emparera de leurs biens dans toutes les parties du monde '.

; 298

DDD

D. Commentestconçuel'excommunicationdes Vénitiens par le pape Sixte IV ? sic

* Eosetquemlibeteorumreaggravationis, anathematizationiset æternæmaledictionis,cumDathan etAbiron,quos vivos terra absorbuit,mucroneligamus, etirretitos essedecernimusipsofacto.

CATHOLIQUE - ROMAIN . 299 tholique; etesclaves de quiconque pouvoit s'em parer de leurs personnes': ce pontife,dis-je, voulut qu'il ne fût célébré ni messe , ni autre service divin, ni aucune cérémonie religieuse, pour quelqueVénitien quece fût,même àl'article de la mort; non-seulement il libéra leurs débi teurs, mais aussi il défendit sous peine d'excom munication à quiconque leur devoit quelque chose, de satisfaire à ses obligations envers eux et de payer ses dettes; et il accorda indulgence plé nière de coulpe etdepeine,àceluiqui, entuant un Vénitien, auroit délivré l'eglise d'un de ses plus dangereux ennemis ".

Sistofulminòesso interdettoedescomunicazione ....ch'era orribilissimoadudirlo,elomandòpertuttoilmondo,acciochè le robede'nostrifosserotolte eritenute; e che messa nè altro ufficiodivinosi potessedirein Venezia,...neppur riservando in articolo di morte; e che que'ch'erano nostri debitori, fossero

' (Clemens papaV )excommunicationis, interdictiet ana thematis, ac æternæ maledictionis, nec non privationis etinhabilitationis ecclesiasticassententias, censurasetpoenas.... promulgavit, et brachium sæculare invocavit, eorumbonaomnia capientibus in prædam concessit, ac voluit eos fieri servos capientium eosdem.

300

R. Presque toujours. Nous avons cependant une formule d'excommunication prononcée par saintTheudbaud, archevêquedeVienneenDau phiné, et par d'autres prélats, à lafin duXe siècle,danslaquelle on appellesur les coupables, à moins qu'ils ne s'amendent, « toutes les malé » dictions du vieux et du nouveau testament, » pour qu'ils périssent promptement sous l'épée » de Dieu, etqu'ils soientconduits enenfer,afin » que leur lampe s'yéteigne à jamais'. »

D. N'est-il pas permis de supposer que les papes puissent errer dans ces circonstances, si assolutidal debito,e scomunicati dandonecosa alcuna; e chi amazzava un Veneziano, che guerreggiasse contro Ferrara, fosse assoluto dicolpae di pena de'suoipeccati.

D. Du moins ne s'agit-il jamais que de peines temporelles : l'église a-t-elle toujours laissé aux excommuniés la faculté de retrouver le bonheur dans l'autre monde ?

Clement. V constit. 9, Pia matris, tom .3bullar. part. 2, p. 120 -Raynald.ad ann. 1483, n. 8-16, tom . 30, p. 38. Marino Sanuto, Vite de' duchi di Venezia , anno 1483, apud Murat. Rerumital.scriptor.tom .22. p. 1228.

! Mabillon . Vetera analecta , tom . I Parisiorum , 1675., p. 99 ; Lutetiæ

CATÉCHISME

Quod romanus pontifex meritis beati Petri , indu bitanter efficitur sanctus , testante sancto Ennodio, pa piensi episcopo, ei multis sanctis patribus faventibus, si cut in decretis beati Symmachi papæ continetur.

. Quodfit authoritatepapæ,factumauthoritate Dei.

R. Iln'ya pas de doute que le pontife romain légitimement consacré nedevienne saint, par les mérites de saint Pierre, comme l'ont témoigné saintEnnodius, évêquedePavie,plusieurs saints pères, les papes saint Symmaque et saint Grégoire VII-?

De cette seule vérité résulte l'infaillibilité de toutes ses décisions. Mais les commentateurs duamdroit canon nous ont encore défini l'omniscience etla toute-puissance pontificale. Nous apprenons d'eux, quetout ce qui est fait par l'autorité du pape, l'est par celle de Dieu même°; que le pape a un pouvoircéleste; que Dieu seul peut rendre un mortel plus grand qu un pape; que le pape peut faire que les choses carrées soient rondes, et les rondes carrées; qu'il peutchangerleblanc en noir et vice versa , sa seule volonté lui tenantRULlieu de raison ?; qu'il peut casser les décisions de

3 Papapotest omnia æquarerotunda quadratis; potest effi

CATHOLIQUE - ROMAIN. 301 importantes pourla tranquillitéetle bonheurdes états ?

Papafacitjusdeeoquodnon est jus;naturam rei immu tare potest.

I

302 LA CATÉCHISME

laloicivile dans les causes ecclésiastiques, même dans les états où il n'a aucune juridiction tempo relle; qu'il a la faculté de déposer les empereurs pour leurs péchés et autres iniquités, même sans l'intervention d'une assemblée religieuse; qu'il fait naître un droit là où il n'en existe point'; qu'en ayant un motif, il peut dispenser des pré ceptes de l'évangile et même de la loi de Dieu; qu'ilestau-dessusde toutejustice humaine; qu'il a le droit derendrevalide un acte qui est nul, et àplus forte raison de changerlesactes dans leurs formesetleuressence;qu'iln'estliéni par le droit ecclésiastique positif, ni par les constitutions de sesprédécesseurs, ni par celles des apôtres, qu'au contraire il suspend les unes et les autres, puis qu'aucun pouvoir ne limite celui des clefs, pas mêmel'autoritéde saintPierreetdesaintPaul,n'y ayant point de supériorité entre égaux; qu'il ne peut errer ni dans ses décrets, ni dans ses décré tales, soit sur la foi, soit sur les moeurs, car il ne tient pas la place d'un homme, mais bien cere de albonigrum , et de nigro album : solavoluntasest pro ratione.

· Papa superjus,etcontra jus, etextrajus,omnia potest. In concernentibus animam, omnes homines de mundo sunt de foro ecclesiæ .

CATHOLIQUE - ROMAIN. 303

du vrai Dieu , qui lui a accordé l'infaillibilité "; que son pouvoir est infini sur le droit, contre le droit,ethors du droit ; qu'àlui appartient le ju gementdetousleshommes,ce quiconcerne l'âme les faisant tous ressortir dufor ecclésiastique ; que le pape peut changer les dernières volontés des fidèles; qu'en vertu du droit canonique etdu loisquidroitdivin,ilnepeutyavoirdedispositionpieusenedépendedusouverainpontife,chefdel'église4;quecepontifealepouvoird'abrogerlescivilesquiportentaupéchés;qu'ilpeut, par la plénitude de sa puissance, changer la na ture deschoses, et faire quelque chose de rien6 . qu'il est le maître de tout cequi appartientà l'é glise, car toutes les églises sont à lui et iljouit

4 Nedum repugnat juri canonico , sed etiam divino, ut reperiaturaliqua pia dispositio, quæ non subsitsummopon . tifici, ecclesiæcapiti.

5 Summum pontificem posse abrogare leges imperatoris, foventes peccatum .

6Potestmutaresubstantiamrei; etdeeoquodnihilest,ali quid facit.

3 Sed veri Dei vicem gerit hic in terris.... Deus ei dedit infallibilitatem in definiendo .

Omnesecclesiæsuæsunt,quihabetplenitudinempotesta tisin qualibet earum.

Princepsprincipum,etdominusdominantium;...... prin ceps espiscoporum;..... judex omniummortalium ;.....ordi narius singulorum.

3S. Gregor. VII, Dictatuspapoe,l. 2, epist. 55, apud Labbe,tom. 10, p. 111. Prosper.Fagnani,in prim. lib. decretal. De elect.,cap.Significasti, n. 72, tom. I , p. 229; Coloniæ , 1903. Ibid.De translat.episcop., cap. Quanto, n.64et65,p.321 ;n.87,p. 323.--- Id.Debigam.nonor dinand., cap. Supereo, n. 17, p. 498. Id. De pactis, cap. Antigonus,n. 28,p. 641;n.57,p.643. lbid. cap. Cumpridem , n. 27, p. 649; n. 73, p. 653. Ibid. cap. Accepimus, n.28,p.663. Id.Detransact. cap. Veniens,n.4,p. 667. -Id. in2 libr.decretal.De testib. cap. Vene 2

304 CATÉCHISME 1 )

d'une puissance absolue surelles'; qu'il peut ac corder des dispenses de mariage pour tous les cas possibles, excepté au fils pour épouser sa mère, ou à la fille pour épouser son père; que le pape est le prince des princes, le seigneur des seigneurs, le souverain des évêques, le juge de tous les mortels, l'évêque de tous les fidèles ; quelepapepeutdélierdetoutsermentdefidélité,detouteobligationdesoumission,lesvassauxetsujetsd'unprincecoupableenversl'église;qu'il peut casser tout pacte, mêmejuré, fait avec lui, par qui et de quelque manière que ce soit; qu'il est au -dessus de toutdroit positif humain . and no one is

rabili, n. 30, tom. 2, p. 57. Id . in 3 lib. decretal. De clericis non resid., cap. Ex parte, n. 58, part. 2, p. 45. Id. De clerico ægrotante, cap. Confutationibus, n. 25, p. 165. Id. Derebus eccles.nonalien.,cap. Nulla, n.6, p. 223. - ld. De testamentis, cap. Nos quidem , n. 40 et 44, Ibid. cap. Cum esses, n. II , p. 268. ld. De statu monach., cap. Cum ad monasterium , n. 54, p.479. Id. Debaptismo, cap. Majores, n. 12-14, p. 596. Id. De cler. vel monach. , cap. Relatum , n. 26-29, p. 667.-Id.in 4 lib. decretal. De consang. et affin. cap. Virqui, n. 35, t. 3, p. 75. Id. in 5 libr. decretal. Ne prælat. vices suas,cap. Præterea, n. 50 et 51, part. 2, p. 72.- Id.De hæreticis, cap. Vergentis, n. 7, p. 95. Ibid.cap. Absolutos, n. 2, p. 98.-Id. Depoenit.etremiss. cap. Omnis, n. 25, p. 310.----Id.Desentent. excomm . cap. Responso, n. 76, p. 363.

D. Hormislespremières autorités, toutescelles que vous avez citées en faveur de l'omnipotence papale étoient prises chez les commentateurs : n'en est-il point d'autres, émanées des pontifes eux -mêmes ? déclaraR.Ilyaencorecelled'InnocentVIqui,en1353,,d'aprèssesprédécesseurs,GrégoireXet Clément V, qu'aucun serment prêté d'avance, mêmeparlepapefutur,nepeutempêchercelui-ci d'userdel'illimitabletoute-puissancepontificale '; -, P. 262.

CATHOLIQUE - ROMAIN . 305

* C'esten vertu de cette décision pontificale, que PaulII' comme pape, les conditions à l'électiond'un descassa , 20

306 CATÉCHISME

et l'autorité de Grégoire XI qui, en condamnant etabrogeantlecodedesloissaxonnesdesontemps, oùl'onposoit des bornesàl'indéfini pouvoir tem porel des papes sur les souverains , a posé en principe que, nier cette puissance apostolique ou s'éloignerdelafoiorthodoxe,c'estpis quefairedu tort à son prochain, que violer lajustice et l'é quité, mépriser souverainement les règles et les canons, renverser les décisionsdela droite raison, attaquer la vérité, offenser les bonnes moeurs et la loinaturelle, déshonorerl'honneur, fouler aux pieds la liberté ecclésiastique, et même irriter la bonté de Dieu '.

! Ex quarum observatione (legum Speculi saxonici) Deus offenditur,proximus provocatur,vera justitiaetæquitasrum pitur, canones et leges contemnuntur enormiter, rectum judicium subvertitur, veritas impugnatur, contra bonos mores et legem naturæ agitur, dehonestatur honestas, liber tas ecc esiastica calcatur, et quod est deterius, apostolica de negatur potestas, et veritati catholicæ fidei derogatur. Innocent. VI , constit. 3 , Sollicitudo , tom . 3, bullar. part . 2 , p . 316. - Gregor. XI, constit. 19, Salvator humani generis, ibid. p. 36o.

D. Et les conciles, peuvent-ils se troinper?

+

candidatsàlapapauté,conditions qu'ilavoitlui-mêmecontri bué à imposer et dontilavoitjuré l'observation. -Raynald. ad ann. 1464, n. 54et 55, tom. 29, p.409; n. 61, p. 411.

3 S. Gregor.VII, Dictatuspapæ, apud Labbe , tom . 10 , Concil. basil. sess. 2, tom. 12, p. 477 et seq.p . 111 .

R. L'église n'a jamais erré et n'errera jamais, selonles saintes écritures,aditle pape saint Gré goire VII. Il est défendu à tous les catholiques de porter la témérité jusqu'à croire qu'un concile général légalement assemblé puisse se tromper : une erreur aussi palpable mettroit dans le plus grand danger la foi orthodoxe et la religion tout entière; l'illégitimité supposée d'une seule de ces réunions de l'église permettroit de révoquer en doute la canonicité de toutes les autres ' .

* Nec quisquamillud dicere præsumat, quod aliquod ge nerale concilium legitime congregatum errare possit; quia, si hic perniciosus error admitteretur, tota fides catholica vacillaret, nec aliquid certi in ecclesia haberemus, quia qua ratione errare potest unum, possent errare et reliqua concilia .

C'est un blasphêmenotoire de ne pas être per suadé que c'estleSaint-Espritlui-mêmequidicte toutes les opinions manifestées par les conciles, ainsi que les canons et les décrets qui en éma nent', et que Jésus-Christ y assiste en personne avec la Sainte-Trinité : un pareil blasphême at triste singulièrement l Esprit-Saint :.

* Blasphemia esset,si quis negaret Spiritum dictare sen tentias , canones et decreta conciliorum .

CATHOLIQUE - ROMAIN. 307

·

D. Il n'est encore question là que de cas de conscience : dites-nous sile péché des incrédules et des réfractaires en ces circonstances a quel que suite dès cette vie ?

sess. 27, p.585, etc. Ibid. epist. synod. p. 673 et seq., 678, etc., 716et 768. KOVO

OUT -- D. Quelestlemoyen du soupçon d'hérésie à ce sujet?

1 Hæreticum illum fateri debetis, qui putat concilium quæ ad fidem seu bonos mores pertinent,generale, in his posse errare .

CATÉCHISME

· Concil. basil. sess. 26, p. 582. - Ibid. in epist. synod. p. 722et777 ; in append. p. 912, etc.

Est certa regula, indeficiens mensura, cunctos fideles rec tissime regulans, quæ credenda aut agenda sunt saluberrime demonstrans.

desepurger

R. Indubitablement; car ce péché est une hé résie:les conciles étantdes règlessûres et infail libles, des guides qui ne peuvent tromper les fidèles sur ce qu'ils doivent croire et faire pour a que 1021!. etrauxdanscequiconcerneledogmeetlesmoeurs,quisoutiennentqu'onpeutsesauverhorsdu seindel'égliselégitimementreprésentéeparl'as sembléede sespasteurs".

308

diseas -jou

>

CATHOLIQUE - ROMAIN. 309 LE 5

R. C'est de déclarer que l'onreçoitet accepte aveuglémenttoutce que les saints conciles, représentantl'égliseuniverselle,ont établi pour le bien de la foi et le salut des âmes, et jette et condamne comme contraire à la religion et aux bonnes moeurs, tout ce qu'ils ont proscrit et Dansréprouvélaprofession de foi du fidèle catholique, prescrite par le Pie IV, il est dit expressé ment qu'on croit comme indubitable et que l'on confesse tout ce que les conciles oecuméniques, et nommément le concile de Trente, ont émis, défini, arrêté;qu'on répudieet anathématisetout ce qui y est opposé, et généralement toutes les hérésies quelles qu'elles soient, condamnées et anathématisées par l'église:

que l'on re pape Fle

Dehæresi suspectumrogari vultconciliumconstantiense, utrum credat, quod illud quod sacrum concilium, univer salem ecclesiam representans, approbat, in favorem fidei et salutem animarum, sit ab universis Christi fidelibus ap probandum et tenendum , et quod condemnat esse fidei et bonis moribus contrarium , hoc ab iisdem esse tenendum pro condemnato .

2 Cætera itemomnia,ab oecumenicis conciliis, ac præcipue a sacrosancta tridentina synodo tradita, definita et declaraindubitanter recipio atque profiteor , simulque contraria omnia, atque hæreses quascumque, abecclesiadamnataset

Hic articulus de quo disceptamus, fidem concernit, quisine interitu salutis negligi non potest.

Concil. constant. sess. 45, tom . 12, 268 .p . Pii IV fidei profess. ibid . tom . 16

310 CATÉCHISME

Concil. const . sess . 4, tom. 12, p. 19; et sess. 5, p.222 .

6. D- Cette aveugle et passive soumission est-ellede rigueur pour toutle monde? :3 ui R. Personne,de quelquecondition ou dignité qu'elle soit revêtue, princière, royale ou même ecclésiastique, ne peut négliger d'obéir aux dé crets desconcilesgénérauxquitiennent leur pouvoir immédiatement de Jésus-Christ, ni chercherà ses topt téresseledogme,lamorale,lextirpation de l'hérésieetduschisme,etla réformation de l'église. Tous les fidèles du Christ sont tenus de se soumet tresansréserve,parlavolontédeDieutout-puis sant.Cesvéritéssontdefoi,etceluiquiles rejette opiniâtrement,doitêtreconsidéréetpunicomme hérétique :ilperdsonâmesansespoirde rémis sionencettevieetenl'autre,parcequ'iloffenseet affligele Saint-Esprit, plusimplacable que lesdeux autres personnes de la Sainte-Trinité?.

rejectas et anathematizatas, ego pariter damno, rejicio et anathematizo .

Se

· Veritatibus....... prædictis pertinaciter repugnans, est censendus hæreticus .

D. Cela étant,les conciles emploierontlelan gage de l'autorité en parlant aux souverains et aux gouvernemens. )

R.Ilsdonnentleursordres aux princes; forcent les puissances séculières par la menace des cen suresecclésiastiques; les chargent defaire respec terleurssentencesparles téméraires qui oseroient s'yopposer;leurenjoignentstrictementd'obéir,au nom de l'autorité que Dieu accorde aux repré sentansdel'égliseuniverselle'. « Nous,ditlepape Jules II, avec l'approbation du saint concile (le cinquième de Latran), nous exigeonspéremptoirement de tous les fidèles, de quelque dignité qu'ils soient, même royale, etc.'. » princes se tiennent pouravertis, disent les pères

CATHOLIQUE ROMAIN . 311

' Per censuram ecclesiasticam compellantur sæcularespo testates .

Præcipimuspræsumptores hujusmodi, per principes sæcu. laresPrincipibuscompesci.injugimus.

Concil. basil. sess . 2 , ibid . po 477; et sess. 33, p. 618. Concil. lateran.V, tom.-14, p. 37 etseq.

«Que les

Eis , in virtute sanctæ obedientiae , auctoritate a Deo uni versali ecclesiæ concessa, districte præcipiendo mandamus. Sacro approbante concilio,...... nos laicos....... cujus cumque dignitatis, etiamsi regalis extiterint ,.......peremp torie...requirimus.

312

CATÉCHISME

du concile de Trente, qu'ils doivent observer et faire observer les décrets des pontifes et de leurs conciles oecuméniques'. »

I ....... ut sacris summorum pontificum et conciliorum constitutionibus observantiam præstent. Concil. lateran. IV, cap. 3, tom ir , part. I, p. 147 ; cap. 68, p. 221; et cap. ult. p.229. Concil.lugdunens. cap.17,ibid.p.656.- Concil.viennens. ibid.part. 2.p.1563. Conc. basil. sess. 3, tom. 12, p. 481 ; sess. 31 , n.-4 , p. 609; sess. 40, n. 3, p. 641, etc. Concil. lateran . V , tom . 14 , p. 99. - Concil. trident. sess. 25, Dereformat. cap. 20, ibid.p.916 et917. BE E

C is

D. Qu'arriveroit-il, si c'étoitun prince ou un gouvernementindépendant, quifussent liés àun autre prince hérétique, ou à une nation excom muniée ?

LEÇON ONZIÈME.

1 Temerariæ , illicitæetipsojurenullæ.

DE LA NULLITÉ DES SERMENS PRÊTÉS AUX HÉRÉTIQUES.

R.Toutesconventions, alliances,ligues,quelles qu'elles puissent être, faites ou contractées avec des rois, princes ou gouvernemens hérétiques, schis natiques ouséparés de quelquemanière que ce soit de la sainte église romaine, sonttémérai res,illicitesetnulles de plein droit ', soit que ces rois et princes fussent déjàtombés dans le crime ayant la conclusion du traité, soit que leur chûte n'aiteulieu qu'après. Les empereurs,rois et gou vernemens fidèles sont déliés de toute obligation

CATHOLIQUE - ROMAIN . 313 soooooo 000.000.000.00-00000000000000 ooosooooo00oo.s .

à leur égard ', et cela par le fait seul de leur hérésie ou schisme, quand même ils se seroient engagés par les sermens les plus fortset les plus solennels. Non -seulement ils ne devront en ob server aucune des conditions, mais même l'auto ritéapostolique défend strictementaux puissances catholiques, en pareille circonstance, la moindre fidélité à tenir leurs promesses, qu'ils doivent se hâterdevioler en toutes leursparties, etde faire, autantqu'il dépend d'eux,violer par les autres : loin de conserver quelque relation avec les héré. tiques, ces puissancesseront tenues de les suivre de toutes leurs forces tre DURATA

65ron

D. Quels en sont lesmotifs ? pour 3 bis R.QueleshérétiquessontlesennemisdelareliDOUTO 10 ESTOS ESTAD7.02. DOOEtiamsi forentjuramento seu fide data,....vel quacum que firmitate alia roborátä ab earum observatione abso10 9 3103lutiexistunt,illaque ipsisservarenondebenf.

314 O CATÉCHISME

Et tam eidem regi, quam etiam omnibus hujusmodi aliis,quoruminterest-seuinteressepotest, tenorepræsentium districtiusinhibemus, neconfoederationes, colligationes, li gas aut conventiones hujusmodi aliquatenus observent, seu aliisservari quomodolibet permittant.

3 Proposse prosequi tenentur. Urban. VI constit. 3, Inter sollicitudines, tom. 3 bullar. part. 2, p. 366 et 367.ga

Il ne peut y avoir rien de commun entre le fidèle et l'infidèle, adit Martin V : donner sa foi à un excommunié, c'est pécher; tenir ses pro messesetsessermens,c'est pécher mortellement".

D. N'y a-t-ilaucune exception à cettedéfense dc s'allier avec les hérétiques et schismatiques, en faveur des souverains que dehautes considé rations politiques pourroient mettre dans la né cessité de traiter avec eux ? eins ,

· Contra te et quoscunque defensores hæreticorum , auc toreDomino, procedemus, quiasictenemurexinjuncto no bis officio.

CATHOLIQUE - ROMAIN. 315 gion, et que le pape est obligéparles devoirsde sa place, de procéder au nom de Dieu, contre ceux qui prennent quelqu'engagement envers eux sans sa permission, comme il feroit contre tous les autres fauteurs de l'hérésie '.

R. Aucune. Cela est défendu par le droit feed

9 Scito te dare fidem hæreticis violatoribus fidei sanctæ non potuisse, et peccare mortaliter si servabis; quia fideli ad infidelem non potest esseullacommunio.

Spondan.Hist. eccles.adann. 1422,n. 1, tom . I,p. 779; LutetiæParisiorum, 1647.-Ibid. ad ann. 1444,n. 10,p.907. -Martin.VadAlexandr.Lituan.duc.epist.apudCochlæum,inHist.hussitar.1.5,anno1433,p.212; 5 prope Mogunt. 1549. :S. Victor.

canon , à tous les princes catholiques, même rois et empereurs: ils ne pourront traiter sous aucun prétexte que ce soit, ni d'alliance, ni de paix, ni autre; ni par eux-mêmes, ni par leurs mi nistres; ni publiquement, ni en secret; ni direc tement, niindirectement; nitacitement, ni d'une manière expresse '.

D. Et s'ils contractoient quelqu'engagement

Absolutossenoverintadebito fidelitatisettotiusobsequii,

316

Tous sermens dans ces cas sont nuls; tout pacte censéinviolable doit être violé; toute pro messe impériale ou royaledoit êtrerompue; toute fidélité, tout égard doivent cesser?.

Omnes et singulos christianos principes, quacumque etiam imperiali etregali dignitate fulgentes, hortamur, et inDominorequirimus,....neHenricoregi, per sevel alium seu alios, publice vel occulte, directe vel indirecte, tacite vel expresse,etiam sub pretextu considerationum aut obli gationum quarumcunque, etiam juramentoaut quavis alia firmitate roboratarum , et sæpiusgeminatarum ,consilium, auxiliumvelfavoremquomodolibetpræstent.?Aquibusquidemobligationibusetjuramentis omnibus, nos eoseteorum singulos.... per præsentes absolvimus, ip sasque confoederationeset obligationes, tam factasquamin posterumfaciendas,....nulliusroboris velmomenti, nullasque,irritas,cassas,inanes,ac pro infectishabendas forede cernimus et declaramus.

CATECHISME

CATHOLIQUE - ROMAIN. 317 envers les hérétiques, dans le seul but de les ramener au giron de l'église?

R. Tant que dureroit l'obstination des héré tiques, cet engagement seroit nul. Tout sauf-conduit, par exemple, accordé par un empereur, roi ou prince à deshérétiques ou à des suspects,ne les empêchera pas d'être exa minés,jugéset, s'ilya lieu, condamnés etpunis, quand même la confiance dans l'inviolabilité de la parole souveraine auroit été le seul motif de leur comparution volontaire devant les juges d'église,etdeleurconfiancedanslafoireligieuse'.

* Præsens sancta synodus, ex quovis salvoconductu, per imperatorem , reges etalios sæculiprincipes,hæreticis vel de hæresi diffamatis, putantes eosdem sic a suis erroribus re vocare, quocunque vinculo se adstrinxerint, concesso, nul lumfideicatholicæveljurisdictioniecclesiasticæpræjudiciumgenerari,velimpedimentumpræstariposseseudeberedecla rat, quominus, dictosalvoconductunonobstante,liceatjudici competenti ecclesiastico de hujusmodipersonarum erroribus inquirere, etaliascontraeosdebiteprocedere, eosdemque pu nire quantum justitia suadebit, si suos errores revocare per

Paul.III. constit. 7,Ejus qui immobilis, n. 15, tom. 4, bullar.part. 1 ,p. 129. Decretal.1.5,tit. 7,deHæreticis, cap. 16, tom. 2,p. 753.

quicunque lapsis manifesto in hæresin, aliquopacto, qua cunque firmitate vallato , tenebantur obstricti ..

R. Sur ce qu'ils porteroient préjudice àla foi catholiqué, et mettroient empêchement aulibre exercice de la juridiction sacerdotale. Or, nous disent les pères du concile deConstance, ledroit de Dieu, de la nature et des hommes défend de tenir aucune promesseconçue au détriment de la religion romaine ; et, d'après le droit canon, les sermens prêtés contre lesintérêtsde l'église, ne peuvent et nedoib'ont aucune valeur : ils dusupérieurdelapuissanceecclésiastique)étant

CATÉCHISME

L'auteur et garant du sauf-conduit n'aura rien à se reprocher dans cette circonstance, ayant fait tout ce qui dépendoit de lui, et étant relevé de ses promesses parl'autoritéecclésiastique '.

D. Sur quoi estprincipalement fondée la nul lité de ces actes ?

tinaciter recusaverint, etiamsi de salvoconductu confisi ad locumvenerint judicii, alias nonventuri; necsi promitten tem, cum aliasfeceritquod in ipsoest, exhoc inaliquo re mansisse obligatum .

· Concil. constant. sess. 19,tom. 12, p. 169et 170. Necaliqua sibi fides aut promissio dejurenaturali, di vino ethumano fuerit in præjudicium catholicæ fidei obser vanda . 2

318

Cette décision se trouve dans une lettre d'Innocent III à unarchevêque de Naples, qui avoit juréd'observer danstous sesjugemens les formes judiciaires. Lessubtilités de ces for mes n'étant pas exigées pour les procédures ecclésiastiques dont elles entraveroient la marche, dit le pape, le serment prêté nepeut pas les introduire : il ne doit tomber que les affaires où les formes judiciaires sont admises; pour elles scules ce sermentest valable : hors de là, ilseroit opposé au droitcanon , et par conséquent ilest illicite,repréhensible, nul.

Juramentum prædictum vos excusare non potest, quo debetintelligijus superioris exceptum .

toujours tacitement excepté ! Ces sermens ne peuventêtre obligatoires qu entantqu'ilsne sont pas contrairesau droitcanon lui-même ; tous les autres sont criminels 3 in

CATHOLIQUE - ROMAIN . 319

Juramentum generale debet ita intelligi,.... utnonobviet juri(canonico); aliastanquamtemerarium,nonobligat.

Nonjuramentasedperjuriapotiusdicendasunt,quæ con tra utilitatem ecclesiasticam attentantur.

Lenfant, Hist, du conciledeConstance, 1.4, S 32,t. 1 ,p.491;Amsterdam ,1727.-MS.vindobon.apudVonderhardt, concil.constant.tom. 4,p. 521 et 522; Francofurti et Lipsiæ, 1697. - Decretal.1.2, tit. 24, Dejurejurando,cap. 19, tom . 2,p. 340; cap. 21 , p. 343; et cap.27, p.346. sur . 3 Bossiers

R. Sous aucun rapport. Ces lois ont été confir mées et renouvelées à diverses reprises. Entre autres, le concile de Sens célébré àParisen 1528, a sanctionné toutes les rigueurs décernées contre les hérétiques par le droit canon, le IVe concile de Latran, le concile de Vienne , et les papes Alexandre IV, Urbain V, Clément V,BonifaceVIII, Léon X, Adrien VI,ClémentVII, etc., !

DE L'OBLIGATION DES FIDÈLES D'OBSERVER ACTUEL LEMENT TOUTES CES LOIS CONTRE LES HÉRÉTITRETIQUES , LOIS ENCORE EN VIGUEUR DE NOS JOURS .

· Duximusbis tantis periculis salubriter ac celeriter provi. dendum , antiquos scilicet canones (quorumutique custodes et executores constituimur) aut declarantes , aut renovantes,

BE Roshe

320 CATÉCHISME 00soos E93 LEÇON DOUZIÈME.

D. La plupart des lois que vous avez citées contre les hérétiques, portent une date fort an cienne: peut-être, demême qu'ellesne sont plus exécutées denos jours, ont-elles aussicessé d'être obligatoires?

. Quibus (aux évéques) etiam districte præcipimus, utad hæc exequenda diligenter invigilent, et in negotio hujus modihæreticæ pravitatis, summarieet deplanoprocedant.

CATHOLIQUE - ROMAIN. 321 consistant nommément dans l'excommunication ceux qui ne partagent pas toutes les opinions de l'église romaine, la confiscation de leursbiens, la remiseaubras séculier ; etdansl'ordreexprès donné aux évêques de surveiller la stricteexécu tion de ces lois *; aux rois, princes, magistrats, etgouverneursetautresautoritésciviles,desoutenird'aiderdetousleursmoyenslapuissancereli gieuse,dans le but constant qu'ellese propose de lapoursuiteetde l'extermination deshérétiques:

Hæreticorum bona,tamquam reorum læsæ majestatis, sí laicisunt, fisco sæculariapplicentur,siclerici, ecclesiis.

seu ex potestate nobis concessa, interdum adjectionepænæ communientes. In primis, juxta sacrum lateranense conci lium, excommunicamus, etc.

Proindeprincipesorthodoxi...... necesseestin exterminan dis profligandisque hæreticis omnessuosconatus intendant, omnem suampotestatem exerceant.

Concil. senens,tom. 14, p. 441 - 443.

3Novissimeordinamus,quodrectoresetconsulescivitatum... corporaliterpræstentsacramentum, quodfideliteretefficaciterecclesiamin hujusmodi negotiohæresis, juxtaofficium suum , pro viribus adjuvabunt, manusqueporrigent adjutrices.

21

Damnatidehæresi,sieamabjurarenoluerint, statimsunt judicio sæculari relinquendi.

322

D. N'y a -t-il paseu de confirmation plus spé ciale encore cuatroit's?

"Romanuspontifex...... super gentesetregnaplenitudinem obtinet potestatis,omnesquejudicat, a nemineinhocsæculo judicandus.

· Omnes et singulas excommunicationis, suspensionis et interdicti acprivationis, et quasvis aliassententias, censuras etpænas...... contrahæreticos autschismaticosquomodolibet latasetpromulgatas,apostolicaautoritateapprobamuset inno

TA3PS 0 0

veioRisto" R. Sansdoute : le pape Paul IV est l'auteur d'une bullequi a étéjugée digne de figurer dans le droit canon, et que saint Pie V a ratifiée en 1566. Par cette bulle, toutes les sentences de suspension, interdit, excommunication, confisca tion des biens, destitution de tous emplois et honneurs, et autrespeines prononcées contre les hérétiques et schismatiques, leurs fauteurs, ad hérens, ceux qui leur donnent retraite ou les écoutent,sont renouvelées, confirmées, déclarées perpétuelles et irrévocables; elles le sont par la puissance papale qui juge tout le monde et ne peut être jugée par personne ', et qui décide qu'elles seront exécutoires contre les comtes, ba rons, marquis, ducs, rois etempereurs, évêques, archevêques, patriarches, primats , cardinaux, légals, etc.,etc.:

CATÉCHISME

Lescoupablesseront ipsofactoirrémissiblement tésdépouillésdeleursbénéficesecclésiastiques,digni,biens,domaines,royaumesetempires,qui ne pourront jamais leurêtre rendus, toute réin tégration et réhabilitation devenant pour eux impossible. Sans aucun égard à leur rang et à leur puissance, ilsseront, s'ils sont obstinés dans le crime,livrés au bras séculier qui appliquera la peine due à leurforfait!. S'ils se repentent et méritent la bénignitéet la clémence du Saint Siége, ils seront enferm

CATHOLIQUE - ROMAIN. 323

vamus > pour la vie dans un Gaiosempowo Ocision . ac perpetuo observari, et in viridi observantia, si forsanineanon sint,reponi et esse debere. archiepiscopidecernimusDeapostolicæpotestatisplenitudine,sancimus,statuimus,etdefinimus,quod....omnesetsinguliepiscopi,,patriarchæ,primates,cardinales,legati,comites,barones,marchiones,duces,reges,etimperatores, qui hactenusdeviasse aut in hæresim incidisse.... deprehensi, et in posterum deviabunt aut in hæresim incidant,.... ultra sententias,censuras et poenas prædictas', sint etiam eo ipso, absque aliquojuris aut facti ministerio, suis ordinibus et cathedralibus,etc., etc., comitatibus quoque,baroniis,mar chionatibus,ducatibus, regnisetimperiopenitus, etin totum , perpetuoprivati,etad illa decætero inhabiles etincapaces,.... necullo unquam tempore ad eorum pristinum statum.ido! restitui,reponi, reintegrari autrehabilitaripossint. tog i Quinimo secularis relinquantur arbitrio potestatis, ani madversione debita puniendi, nisi..... ex ipsius sedis beni gnitáte et clementia, in aliquomonasterioaut alio regulari

Regna, ducatus, dominia,feuda et bona hujusmodi pu blicentur et publica sint, efficianturque juris et proprieta tis eorum qui illa primo occupaverint. Kittisen --!Per romanipontificis adorationem . Septim , decretal, 1.5, tit. 3,De hoereticis etschismati cis, cap. 9, tom. 2, in append. p. 143-146.- S. Pii V,

CATÉCHISME

monastère, oùilsseront nourris au pain et àl'eau jusqu'à la fin de leursjours : leursbiens, domai nes, états, seront livrés au premier occupant, d'entre les catholiques, bien entendu.Celui qui ne voudra pas participer à leur iniquité, devra les éviter et les fuir, afinqu'ils soient privés de tous les secours , de toutes les consolations de l'humanité. Indignes de tout droit politique et civil, ils ne pourront ni faire un testament, ni recueillir un héritage; ils ne pourront remplir les fonctions ni dejuges, nid'avocats, ni de no taires. Les dignités ou le pouvoir qu'ils auroient acquis après leur chûte, seroientdenulle valeur, quels qu'ils fussent, et quand même ils seroient devenuspapes et qu'ilsauroient été reconnuset adores comme tels.

loco, ad peragendum perpetuam in pane doloris et aqua mostitiæ poenitentiam retrudendi fuerint.:

Quodque pro talibus.... etiam regia et imperiali aucto ritate et excellentia pollentibus, haberi, tractari et repu tari, et ut tales evitari,omniquehumanitatis solatio destitui debeant . 215305245

324

DVconstit. 33,Intermultiplices,tom .4,bullar.part.2, p.325. iClement. XI, orat. 3, in consist. secret. 18april. 1701, in operib. p. 5 et 6; Francofurti, 1729. - Ibid. brev. ad Leopold. imperat.elect. p.43; ad Ludov. Franc. reg.p.46; ad card.de Lamberg, p. 47; ad card. Radzicowski, p. 48; adMaximil.Bavariæ , p. 47 et48; ad scultet. landam . etc., pagor. Helvet. cathol. p. 49et50. !!

CATHOLIQUE-ROMAIN , 325

D. Donnez-nous des exemples qui soient plus près de nous.

R. Au commencement du siècle dernier, le pape ClémentXI,protestant et réclamant auprès de tous les souverains catholiques d'alors contre lechangementdetitredumarquisdeBrandebourgquel'empereurLéopoldvenoitdereconnoître comme roi de Prusse, leurdéfendit expressément de suivre cet exemple. C'est un attentat auda cieux de lapart dunouveau roi, leur écrivit-il dans tous ses brefs, c'est une actionprofane et pourainsidireinouie,quioffenseleSaint-Siège, l'autorité de l'église et celle des saints canons: car LES HÉRÉTIQUES DOIVENT ÊTRE DÉPOUILLÉS DU POUVOIR ET DES HONNEURS DONT ILS JOUISSENT, bien loin d'être élevés à des dignités plus conside rables; il fautles tenir soigneusementéloignés de tout emploi quelconque et àplusforte rai son de la dignité supréme ':

3

I sudditi di un principe manifestamente eretico riman gono assoluti da qualunque omaggio, fedeltà ed ossequio verso del medesimo.

326

D. N'y a -t-il pas de ces exemples dans l'his Loire de nos jours ?

CATÉCHISME

R. Oui; en voici un, et il est sans réplique**Le pape Pie VII, dans les instructions qu'il donna à son nonce à Vienne, en 1805, dit en proprestermes : «Non -seulement l'église a tâché, » en tout temps, d'empêcher que les hérétiques » n'occupassent les biens ecclésiastiques, mais:» elle a même établi comme punition du crime » d'hérésie, laconfiscation et laperte des biens » possédéspar les hérétiques. Cette peine est » décrétée, pourcequi concernelesparticuliers,» dans la décrétale d'Innocent III, rapportée au2,990» chapitre Vergentis, livreDe hæreticis : pour » ce qui est des principautés et fiefs, c'est éga» lement une règle du droit canon , au chapitre » Absolutos, même livre, que LES SUJETS D'UN ) PRINCE MANIFESTEMENT HÉRÉTIQUE SONT DÉLIÉS DE » TOUT HOMMAGE , FIDÉLITÉ ET RESPECT SKAENVERS 01» LUI ". Il n'est personne d'un peu versé dans >> l'histoire, qui ignore les sentences d'excommu » nication et de déposition, prononcées par les » pontifes et par les conciles contre les princes foto's

» obstinés dans l'hérésie. Hélas ! nous vivons » aujourd'hui dans des temps tellement mal » heureux et si humilians pour l'épouse de » Jésus-Christ,que, demême qu'ellenepeutpas » mettre en pratique ces très saintes maximes » d'une justerigueurcontre lesennemisdelafoi, » de même il n'est pasprudentà nous de les rap » peler !. Mais, si elle n'exerce passonDROIT de » déposerleshérétiquesde leursprincipautés et » de les dépouillerde leurs biens", 2 , » pour cela qu'elle permette qu'on la dépouille » elle -mêmepour donner auxhérétiquesdeplus » grandsbiens et de nouvellespropriétés. Quelle » occasion neseroit-cepas fournir auxhérétiques » eux -mêmes etaux incrédules, de se moquer de » l'église et d'insulter à sa douleur, en disant » qu'ils ont été trouvés enfin les moyens de la » rendre tolérante 3 . Leschapitressihonorablementcités par le pape

Siccome a lei nonè possibile usare, così neppureèespe diente ricordare queste sue santissime massimedigiusto ri gore contro i nemici e i ribelli della fede.

Direbbero esservi trovati finalmente i mezzi onde farla divenir tollerante.

3

DE CATHOLIQUE-ROMAIN.IS 327

ilnefautpas

· Ma se non può esercitare il suo diritto di deporre da loro principati, e di dichiarare decaduti da loro beni gli eretici.....

1

(M.Daunou), Essai sur la puissance temporelledes pa pes , tom . 2 , part . 3 , p . 320 ; Paris , 1818. Vide Decretal. Gregor. IX , lib. 5, tit. 7, De hæreticis, cap. 10, p. 745 et 746; et cap. 16, p. 753. tom . 2 , 2010

Matija

FIN . CE

328 CATÉCHISME CATHOLIQUE -ROMAIN. défunt, contiennent : 1° la confiscation des biens des hérétiques, de leurs fauteurs, adhérens, de ceux qui leur donnent retraite,les écoutent, etc., ainsi que de leurs enfans, même catholiques, l'église devant, à l'exemple de Dieu , punir les fils innocens pour les parens coupables; 2° leur privation de tousdroits politiques et civils, avec déclaration d'infamie perpétuelle; 3° leur inha. bilité à exercer aucun emploi public; 4° leur incapacité de faire testamentet d'hériter de qui que ce soit; 5° la nullité de leurs sentencess'ils sont juges, de leurs défenses s'ils sont avocats, de leurs actes s'ils sont notaires; 6° s'il s'agitde souverains, leurdéposition, etla défensefaiteà leurs sujets, déclarés déliés de tous sermens de vasselage et d'obéissance, de continuer à leur demeurersoumis etdereconnoîtreleurautorité .

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liekuolo lorists SIXX ) as T3 INT : 170 ) was 1795 X 5

INTRODUCTION HISTORIQUE. Pages ; ..3239 II 22

FOKOVI OTABLE.

LETTRES DE SAINT PIE V.21 *2011 ; 117.is

COM

Ocococo -sco COCOCOCOC0000c -oc

Lettre I, à Philippe II, roi d'Espagne. TIXXE Lettre II, à LouisGonzague, duc deNevers. 24Lettre III, à Jérôme Priuli, doge de Venise.XZTLou 7Lettre IV, à Emmanuel Philibert, duc de Savoie. Lettre V , au même. 17XXXS Lettre VI , au duc d'Albe. 13 Lettre VII , au même . VAX 15 Lettre VIII,au cardinal d'Armagnac. / KXI 01.19 Lettre IX , a cardinal de Bourbon . Lettre X , au cardinal de Lorraine . 26 -Lettre XI, à Charles IX, roi de France. 32 Lettre XII , au même. 36 Lettre XIII, à Catherine deMédicis, reine-mère. 41Lettre XIV, à la même. an basinan 44 Lettre XV, au duc d'Anjou. 49 Lettre XVI , au cardinal de Lorraine. Chinel0953 Lettre XVII , à Charles IX . Distil 200 157058 Lettre XVIII, au duc d'Anjou. ZPolip 093,715162 Lettre XIX, au cardinal de Bourbon. es sisli so 66 Lettre XX, au cardinal de Lorraine. 100.713 go Lettre XXI, à Charles IX . Lettre XXII, à Catherine de Médicis. Tai 74 28

LeçonI. Deshérétiques et desexcommuniés. 155 LeçonII. Des fauteurs des hérétiques, deleurs adhé rens, de ceux qui les fréquentent. A LeçonIII. De ladénonciation deshérétiques. 187 LeconIV. Del'exécution des lois ecclésiastiques contre lescoupables.

Lettre XXIII , au marquis de Villars. 81 Lettre XXIV , à Charles IX . 84 Lettre XXV, à Côme, duc de Toscane. Lettre XXVI , au cardinal de Bourbon . 91 Lettre XXVII, à Charles IX. 94 Lettre XXVIII, au même. 97 Lettre XXIX, à Catherine de Médicis.UT30 101 Lettre XXX, au duc d'Anjou. 105 Lettre XXXI , à Charles IX . 108 Lettre XXXII, au cardinal de Lorraine. 113 Lettre XXXIII, au cardinal de Bourbon. 117 Lettre XXXIV , au même.. hoito oni » 121 Lettre XXXV, au cardinal de Lorraine. 125 Lettre XXXVI, au duc d'Albe. 130 Lettre XXXVII, à Catherine de Médicis. 133 Lettre XXXVIII , à Charles IX . 142 Lettre XXXIX , à un prince. 149

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TABLE .ma 89

22

CATÉCHISME CATHOLIQUE-ROMAIN, COMPRENANT LES LOIS CONTRE LES DÉRÉTIQUES. . 181

LeçonV.Del'arrestationdeshérétiques. 22. 221 .. 198

FIN

heidEHERE:5 24 bedrooms is 1371 icerides In ved Lordiflere godt

.: 72016 Ovo CONSTIPA

TABLE . 3

sie

Leçon X. De l excommunication des souverains et de ses résultats. 288

LeçonXII. De l'obligation des fidèles d'observer ac tuellement toutes ces lois contre les hérétiques, lois encore en vigueurde nosjours. 320 360 und Bit 1 . 32

Leçon VII.De laconfiscation des biens. 256

Leçon XI. De la nullité des sermensprêtés aux héré tiques. 3132119

LeçonIX . Dela condamnation àmort. 272

Leçon VIII.Des expéditionsà main armée pour l'extirpation del'hérésie. 266

Leçon VI.De l'excommunication et autreseffets d'une condamnation pour hérésie. 239

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FAUTES A CORRIGER. 702 iell si siviinit 1. :124 151112 10 14. I tit) .. 09791 10.7 i jo 163, Page 23,ligne 18. Montrez ouvertement à vous; lisez à tous . .Ibid . 23. Onperdl'occasiondepousse;lisez: de pousser. 46, 24. Liberantur; lisez:liberentur. 76, 17. Cettre ; lisez : cette . - . 106 , 1. Prouver; lisez : prouvé. 15. Avecquiilsonttraités; lisez : avec qui ils ont été traités. 215, 9. Desprocèsinquisitoriaux,l'exécution; lisez : ou l'exécution . 226, 8. L'églice; lisez : l'église. - 248, 24. Previtatis, lisez : pravitatis. 23. Locis cit.; lisez : : Locis cit . 266, - 14. Tune; lisez : tunc. 289, 8. Ils ne doiventàleur souverainplus; li sez:ilsnedoiventplusàleursouverain . 294, - 20. Jurisdictionis; lisez : jurisdictioni. 300 , 18. Amazzava ; lisez : ammazzava . 301 , 8. GrégoireVII'? lisez: GrégoireVII '. 304, 17. Espiscoporum;lisez:episcoporum . 252,

ocoococos OCCOO OO

LeDépôtdecetouvrageafaitétéconformément .loilaà .L'AUTEURPARSIGNÉSSONTEXEMPLAIRESLESTOUS De -1A0ATUQOTATita ,WEISSENBRUCHDEIMPRIMERIE .ROIDUIMRIMEUR

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