Golf Paradise Issue 07

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VIDOULA SEETAPAH

ISSUE 07

L’avenir s’écrit sur les greens

Le golf, ce n’est pas seulement une histoire de swings parfaits ou de greens impecLe golf mauricien vit une belle dynamique. Sur nos greens, entre rigueur, passion et transmission, une nouvelle génération d’acteurs et d’athlètes fait rayonner ce sport d’élégance et de précision. Ce mois-ci, notre magazine met en lumière trois visages qui incarnent à merveille cette vitalité — trois parcours, trois énergies, un même amour du jeu.

D’un côté, un entraîneur et fondateur d’académie qui, à travers The Islander Golf Academy, fait éclore de nouveaux talents et structure le golf junior mauricien avec une vision claire : rendre ce sport accessible et formateur. De l’autre, une jeune athlète réunionnaise qui s’impose sur les circuits internationaux, alliant discipline mentale, persévérance et excellence pour atteindre le top 1 000 mondial amateur. Et puis, notre cover story, celle d’une golfeuse mauricienne qui symbolise la résilience et la passion pure : après une grave blessure, elle a su revenir plus forte encore, transformant chaque obstacle en tremplin vers de nouvelles victoires. Trois destins différents, mais unis par la même flamme.

Cette passion, on la retrouve aussi chez les plus jeunes, qui ont récemment brillé lors de la dernière manche du MCB Junior National Order of Merit, disputée au Mauritius Gymkhana Club. Leur talent, nourri par un encadrement de qualité et des structures solides, démontre que le golf mauricien a de beaux jours devant lui.

Et derrière ces histoires, derrière cette évolution, se trouve un acteur discret mais essentiel : la Mauritius Commercial Bank. Depuis des années, la MCB accompagne le golf à Maurice avec une fidélité rare, en soutenant la Mauritius Golf Federation et des programmes comme le Junior National Order of Merit. Grâce à cet engagement constant, des centaines de jeunes ont pu découvrir le golf, se former, progresser et croire en leur potentiel. Ce soutien dépasse le simple partenariat sportif : il s’agit d’un investissement dans la jeunesse, dans la rigueur, dans les valeurs d’excellence et de respect que ce sport véhicule.

Le golf à Maurice ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans la MCB. Grâce à elle, des entraîneurs peuvent transmettre leur savoir, des compétitions peuvent s’élever à un niveau d’exigence international, et des talents locaux peuvent rêver plus grand. Cet appui indéfectible, fondé sur la confiance et la vision à long terme, mérite d’être salué avec gratitude et admiration.

Sur les greens du Gymkhana comme sur ceux de nos plus beaux parcours, la relève est en marche. Et si la passion des joueurs fait battre le cœur du golf mauricien, le soutien de la MCB en est assurément le souffle.

4 -9 DECEMBER

THE POWER OF RESILIENCE

VIDOULA SEETAPAH

HSBC WOMEN WORLD CHAMPIONSHIP 2025

TALENT EXECUTIVE AT SWAN

Détermination, humilité et passion : trois mots qui résument le parcours de Vidoula Seetapah, golfeuse mauricienne au mental d’acier. De ses débuts timides sur le parcours du Gymkhana à ses victoires prestigieuses, BMW, HSBC ou encore Player of the Year, elle a su transformer chaque défi en une leçon de vie. Même une grave blessure à la cheville, survenue après un tournoi, n’aura pas eu raison de sa résilience. Soutenue par sa famille, ses collègues et sa passion pour le golf, Vidoula a su revenir sur les greens avec encore plus de force et de gratitude.

Location : Sachin Sagar Studio

Photos : Sachin Sagar

Pouvez-vous nous raconter comment le golf est entré dans votre vie et ce qui vous a donné envie de le pratiquer sérieusement ?

Mon père avait acheté un sac de golf pour enfants. On jouait avec les balles quand on était petits. Je ne pensais pas y jouer un jour « pour de vrai ». Malheureusement, il est parti sans m’avoir vue jouer, mais j’ai toujours une pensée pour lui sur le parcours. Je pense qu’il aurait été fier.

Mon époux a commencé à jouer, et comme j’étais souvent seule, je me suis mise à l’accompagner. Très vite, je me suis prise au jeu.

Quels souvenirs marquants gardez-vous de vos premières compétitions et de vos débuts dans ce sport ?

Mes premiers tournois au Gymkhana étaient stressants. J’avais peur que ma balle atterrisse sur le parking et qu’on se moque de moi !

Mais cela a forgé mon caractère et m’a donné de l’assurance.

La SWAN m’a ensuite demandé de participer au tournoi BMW au Paradis, où j’ai remporté le Nearest to

the Pin, cela m’a donné des ailes ! J’ai aussi été Player of the Year au Gymkhana. C’est une médaille qui se joue tous les mois, les points s’accumulent. Ma copine et moi étions au coude-à-coude, et au bout des douze mois, nous avons eu le même score : nous avons donc été toutes deux proclamées gagnantes. C’étaient des compétitions saines, dans un bel esprit de camaraderie, où le 19e trou était toujours un moment de détente, de rires et d’anecdotes.

Gagner le tournoi BMW m’a apporté beaucoup de satisfaction, surtout en jouant au Legends, un parcours que je connaissais à peine.

Mais gagner le tournoi HSBC en 2024 a été le summum : j’ai remporté un ticket pour Singapour afin d’assister au LPGA, voir mes idoles comme Lydia Ko. C’était un rêve devenu réalité. Être dans le carré VIP, côtoyer les joueuses professionnelles, c’était une expérience extraordinaire.

Vous avez dû faire face à des problèmes de santé assez sérieux. Pouvez-vous dire ce que vous avez eu et comment vous avez traversé cette période ?

Euphorique à Singapour après avoir assisté à la finale HSBC en mars 2025, j’ai raté une marche et je me suis cassé la cheville. J’ai été immobilisée pendant deux mois, d’abord en chaise roulante, puis avec un déambulateur.

Une longue rééducation a commencé…

J’ai alors découvert une incroyable solidarité humaine, que ce soit à Singapour, des amis que je n’avais pas vus depuis longtemps sont venus m’apporter des fleurs et des fruits, ou à Maurice, où ma famille avait préparé mon retour et réaménagé ma chambre pour que je puisse bouger plus facilement. Mes collègues ont aussi été très compréhensifs. Heureusement, j’étais bien assurée (rires).

Quelles ont été vos premières pensées quand il a fallu mettre votre passion entre parenthèses ?

Mon but, c’était d’abord de recommencer à marcher. Je craignais de perdre mon pied : il avait changé de couleur sous le plâtre à cause de l’enflure. Je ne pensais pas rejouer un jour.

Avec beaucoup de rigueur, des mouvements de yoga, des séances de kinésithérapie deux à trois fois par semaine et de l’hydrothérapie, j’ai fini par récupérer.Je garde encore une gêne, mais j’ai beaucoup progressé.

À quel moment avez-vous su que vous pourriez revenir sur le terrain et reprendre la compétition malgré cette épreuve ?

Au début, je n’arrivais même pas à faire un demi-tour de la plaine du Gymkhana. J’y allais presque tous les jours : le demi-tour est devenu un tour, puis deux tours au bout de deux mois. Aujourd’hui, j’en fais trois. Le dernier est pénible, mais j’essaie toujours de le terminer. J’ai recommencé l’entraînement avec mon caddie : trois trous, puis six, neuf, et enfin dix-huit. C’était lent et douloureux au début, mais maintenant ça va beaucoup mieux. Il reste encore du travail, mais j’y suis presque.

Comment votre travail chez SWAN a-t-il contribué à votre force et à votre résilience durant cette période difficile ?

Mes collègues ont été d’un soutien extraordinaire. J’ai été autorisée à faire du télétravail, et une collègue, Corinne, venait me chercher deux fois par semaine pour m’emmener au bureau. Elle me déposait devant les ascenseurs et m’accompagnait jusqu’à ce que je recommence à conduire. Ce fut d’un grand réconfort.

Pouvez-vous nous décrire le sentiment que vous avez ressenti lors de votre premier swing après votre retour ?

Je croyais ne plus savoir jouer. Et puis j’ai vu que mes balles, même plus courtes, car je ne pouvais plus pivoter sur mon pied droit restaient droites sur le fairway.

Je me suis inscrite aux championnats de mon club, à Heritage et à La Réserve, et j’ai terminé à la deuxième place. Ce fut une satisfaction extraordinaire.

Parmi toutes vos victoires, lesquelles vous tiennent le plus à cœur et pourquoi ?

BMW, la HSBC, le Player of the Year au Gymkhana, et j’ai aussi été Player of the Year pour la Fédération. Il y a aussi un tournoi au Gymkhana appelé l’Island Cup, qui se joue sur deux fois 18 trous dans une même journée. C’est très exigeant, mais je l’ai déjà remporté.

Quelles leçons de vie ou stratégies personnelles avez-vous développées pour rester motivée et persévérante malgré les obstacles ? Il y a toujours une lumière derrière un nuage. Il faut persévérer et ne jamais baisser les bras. Cette période a été un moment de réflexion, qui m’a permis de découvrir et d’apprécier la bonté des gens autour de moi. Mon mari, ma famille, mes collègues, mes amis , ils ont tous été là pour moi.

Je me suis rendu compte à quel point une simple visite, un message, ou le fait que quelqu’un prenne de mes nouvelles pouvait me faire du bien. Ma famille, que je voyais rarement, m’a apporté des repas incroyables. Je pense que beaucoup de gens se sentent seuls… Il y a tant à faire pour recréer du lien.

En regardant vers l’avenir, quels objectifs sportifs vous fixez-vous et comment envisagez-vous l’évolution de votre carrière de golfeuse ? J’adore le green. Je joue avant tout contre moi-même. Je continue à participer à des tournois, il n’y a que des choses à gagner, même si on n’est pas parmi les premiers. Ce sont de nouvelles amitiés, des journées de détente, et un vrai dépassement de soi. Nous avons des parcours de golf extraordinaires à Maurice que beaucoup ne connaissent pas. J’aimerais peut-être faire découvrir ces lieux magiques à mes amis et à ma famille, pourquoi pas à travers des journées de découverte. Nous avons la chance d’avoir autant de parcours à proximité. Le Gymkhana, par exemple, est un superbe parcours, le deuxième plus ancien de l’hémisphère sud, et il a un charme unique.

Il y a toujours une lumière derrière un nuage. Il faut persévérer et ne pas baisser les bras.
- Vidoula Seetapah
VIDOULA SEETAPAH - HSBC WOMEN WORLD CHAMPIONSHIP

NOS CONSEILS

Le Swing : Les secrets pour un jeu précis

Sur le green, le golf exige virtuosité, puissance et précision. Et au cœur de ce jeu, le swing, fait vibrer la balle avec adresse et vigueur. Embarquez pour un voyage vers un swing parfait, où la technique sera votre alliée pour sublimer votre jeu et atteindre l'apogée de la performance sur le parcours de golf.

La posture

Prenez position avec panache ! Debout, les pieds écartés, tels des fondations solides, genoux légèrement fléchis. Gardez le dos droit, les épaules déliées. Cette posture vous propulsera vers un équilibre inébranlable et démultipliera votre puissance à chaque swing.

L'alignement

Harmonie parfaite entre votre corps et la cible ! Vos pieds, vos hanches et vos épaules se doivent d'être parallèles à la ligne de jeu. Ayez recours à un repère visuel, tel un club au sol, pour ajuster avec élégance votre positionnement.

La prise du club

Ferme, mais sans pression excessive, parez-vous d'une prise maîtrisée. Placez la partie charnue de votre main gauche (pour les droitiers) au sommet du grip, puis enlacez-le avec grâce. Votre main droite vient se glisser sous la main gauche, légèrement appuyée. Ainsi, vous dompterez le club avec fluidité.

Le backswing

Déployez toute votre prestance en ramenant le club en arrière. Stabilité du corps et rotation des épaules, tout en gardant des bras décontractés. Évitez les écarts brusques qui pourraient troubler votre élan. Un backswing contrôlé et régulier fera des merveilles.

L'impact et le follow-through À l'impact, gardez la tête immobile, les yeux rivés sur la balle. Avec une accélération mesurée, transférez votre poids du côté arrière vers l'avant et frappez la balle avec détermination. Après l'impact, prolongez votre geste avec grâce et fluidité dans un follow-through accompli. C'est ainsi que puissance et précision fusionneront à la perfection.

L'entraînement et la pratique

La quête de la perfection du swing requiert temps et assiduité. Entraînez-vous assidûment, affinez chaque aspect de votre swing. Faites appel à un professionnel du golf pour des conseils personnalisés et des ajustements sur mesure. La magie d'une caméra pour enregistrer votre swing peut également s'avérer un allié précieux pour analyser et peaufiner votre technique.

Un swing parfait n'est pas le fruit du hasard ou du talent inné, mais le résultat d'une technique affinée au fil du temps. En suivant ces astuces, en vous entraînant avec constance et en cultivant la patience, vous hisserez votre swing vers des sommets vertigineux et transcenderez votre jeu de golf. Souvenez-vous que le golf est un art fascinant, alors savourez chaque parcours et prenez plaisir à travailler votre technique pour atteindre le swing parfait, celui qui envoutera le green à chaque coup.

ACTIVITÉS SUR LE GREEN !

18 trous

Belle Mare Plage Hotel

Tel : 402.27.38

Email : legend@bellemare-plagehotel.com constancehotels.com

Touessrok Golf Course

Tel : 402.77.20

Email : info@ileauxcerfsgolf.com sunresortshotels.com

Anahita Golf Course (Four Seasons)

Tel : 402.31.25

Email : Teetime.anahita@four-sesons.com Anahitamauritius.com

Tamarina Golf Course

Tel : 401.30.00

Email : proshop@tamarina.mu Tamarina.mu

Avalon Golf Estate

Tel : 430.58.00

Email : olf@avalon.mu

Paradise Golf Course

Tel : 401.58.73

Email : golf.pa@bchot.com Paradis-hotel.com

Golf du Château (Bel Ombre)

Tel : 623.56.00

Email : domainedebelombre.mu

Mauritius Gymkhana Club

Tel : 696.14.04

Email : mgymclub@intnet.mu

9 trous

Le St Géran Golf Course

Tel : 401.16.88

Maritim Golf Course

Tel : 204.10.00

THE SPOON CONSULTING CEO MASTERS MAURITIUS 2025

ARVIN KUMAR MUNORUTH & YONI LOUISON WINNERS

Sous le soleil éclatant d’Avalon, deux golfeurs mauriciens ont écrit une page de sport empreinte d’émotion et de complicité. Yoni Louison et Arvin Kumar Munoruth ont remporté ensemble le Spoon Consulting Ceo Masters Mauritius 2025, un tournoi où se rencontrent la passion du golf, la performance et l’esprit d’équipe. Si l’un a trouvé dans cette victoire un retour aux sources, l’autre y a vu l’expression d’un partage sincère et d’un dépassement de soi. Deux hommes, deux parcours, une même fierté : celle de faire rayonner Maurice sur le green.

Photos : Sachin Sagar

Location : Sachin Sagar Studio & Avalon Golf Course

Sur le green lumineux d’Avalon, le vent portait bien plus que des balles de golf ce jourlà. Il portait des histoires, des chemins croisés, des passions mûries avec le temps. Deux golfeurs mauriciens, Yoni Louison et Arvin Kumar Munoruth, ont partagé la même victoire, mais aussi deux manières d’aborder un sport aussi exigeant qu’humain. Le Spoon

Consulting Ceo Masters Mauritius 2025 n’a pas seulement couronné leur talent : il a révélé une complicité rare, faite d’admiration mutuelle, de rires, de respect et d’une même envie de se dépasser.

Pour Yoni, cette victoire est une boucle bouclée, un retour aux sources chargé d’émotion. Huit ans plus tôt, c’est ici même, sur le parcours d’Avalon, qu’il frappait ses premières balles lors d’une simple séance d’initiation. Ce qui n’était alors qu’une curiosité est devenu une passion dévorante. « Très vite, le practice est devenu mon terrain d’entraînement : j’y ai connu des heures de frustration, de progrès, de persévérance…

mais surtout, c’est là que s’est développé mon amour profond pour ce sport », raconte-t-il avec une sincérité touchante. Revenir sur ce même parcours, des années plus tard, et remporter le tournoi, c’est pour lui bien plus qu’une performance sportive : c’est une histoire de vie qui se referme en beauté.

Cette victoire, Yoni la dédie à ceux qui l’ont accompagné dans ce parcours intérieur : ses parents, Clifford et Guillemette, sa sœur Yeldy, son épouse Rachel, « qui se passerait bien du golf mais me soutient avec patience », dit-il en riant, et ses deux filles, Yaëlle et Raphaëlle, dont les mots avant le tournoi résonnent encore : « Papa, on va prier pour que tu gagnes aujourd’hui. » Il évoque aussi la mémoire de son ami d’enfance, Norman Fon Sing, premier à lui avoir fait découvrir le golf, à l’époque où il n’était encore que son caddie d’un jour au Gymkhana. Derrière la victoire, il y a donc la gratitude d’un homme, l’émotion d’un père et la fidélité d’un ami.

Pour Arvin Kumar, le Spoon

Consulting Ceo Masters Mauritius 2025, représente également un sommet, mais vécu à travers une autre sensibilité. « Ce tournoi, c’est bien plus qu’une compétition. C’est un moment de partage, d’excellence et de dépassement de soi dans un paysage à couper le souffle. » Ce qui l’a marqué, c’est l’atmosphère — la rencontre entre passionnés, dirigeants et amis, dans un cadre où la performance côtoie la convivialité. « Concourir aux côtés de golfeurs aussi accomplis, dans une ambiance qui encourage autant le défi que la connexion humaine, c’était vraiment enrichissant. »

Moins assidu à l’entraînement que son partenaire, Arvin a misé sur son instinct et son expérience du parcours d’Avalon, qu’il affectionne tout particulièrement. Une semaine avant le tournoi, il s’est concentré sur le petit jeu, les approches et la gestion mentale. « Tout se joue souvent sur quelques coups cruciaux, alors j’ai travaillé ma concentration et ma

gestion de la pression. » Et cela a payé. Au 14e trou, il rentre un long putt pour birdie, juste après un bogey. Ce coup marque le tournant du tournoi pour lui. « Ce putt m’a redonné confiance et a complètement changé la dynamique de mon jeu », se souvient-il.

Chez Yoni aussi, un moment charnière a illuminé sa journée : au trou n°13, sa balle finit dans les buissons. Beaucoup auraient choisi la sécurité, mais lui tente le coup, porté par cette confiance nouvelle. « La balle était juchée sur trois brindilles, une position très délicate. Et j’ai réussi à la jouer proprement. Ce coup symbolise bien mon état d’esprit ce jour-là : lucide, confiant et prêt à prendre des risques mesurés. »

Ce sont ces instants suspendus qui font la beauté du sport : deux hommes, deux styles, un même courage face à la difficulté. Et derrière la technique, ce qui les unit avant tout, c’est la camaraderie. Car sur le parcours, ils ne sont pas seulement partenaires, mais complices. Arvin décrit Yoni comme « un joueur analytique qui déchiffre incroyablement bien le jeu », tandis que luimême assume un tempérament plus audacieux, plus instinctif. « Il m’aide à rester calme dans les moments de forte pression, et j’apporte un peu de légèreté quand la ten-

sion monte. » Cette complémentarité, cette alchimie subtile entre rigueur et spontanéité, a été la clé de leur réussite. Yoni, amusé, préfère résumer la chose d’un trait d’humour : « Je ne suis pas allé de main morte ! » Derrière le ton léger, on devine la confiance réciproque qui les a portés. Ensemble, ils ont trouvé le juste équilibre entre stratégie et plaisir de jouer.

Le Spoon Consulting Ceo

Masters Mauritius 2025, restera pour eux un moment gravé — non seulement pour la victoire, mais pour cette ambiance unique, faite de sourires, de rencontres et de partage. « L’atmosphère à Avalon était incroyable, sincèrement amicale et pleine d’énergie », souligne Yoni. Arvin, lui, insiste sur le côté humain de l’expérience : « Oui, c’est une compétition, mais c’est avant tout une expérience humaine exceptionnelle. »

Désormais tournés vers l’avenir, les deux hommes poursuivent leur trajectoire. Yoni se prépare pour le CEO Masters International à Dubaï, en janvier prochain, avec la ferme intention de faire rayonner les couleurs de Maurice à l’étranger. Arvin, quant à lui, vise le SBM Invitational Golf 2025, un rendez-vous qu’il attend avec enthousiasme et sérénité.

Au-delà des scores et des trophées, leur victoire symbolise ce que le golf mauricien représente de mieux : la passion, la discipline et l’amitié. Deux golfeurs, deux tempéraments, une même lumière sur le fairway.

JUNIOR GOLFERS

MCB ORDER OF MERIT 2025 & AFRICA REGION IV

Les jeunes talents font vibrer le green

Location : Gymkhana Golf Club & Tamarina Golf Club

Photos : Sachin Sagar

Le Mauritius Gymkhana Club a servi d’écrin à la dernière manche du MCB Junior National Order of Merit 2025, un tournoi marquant la fin d’une saison riche en performances et en découvertes. Soutenu par la Mauritius Commercial Bank (MCB) et organisé sous l’égide de la Mauritius Golf Federation (MGF), l’événement a une fois de plus confirmé la vitalité du golf junior à Maurice et la qualité de sa relève.

Sous un ciel radieux et dans une atmosphère de saine émulation, la dernière manche du MCB Junior National Order of Merit s’est tenue sur les greens historiques du Mauritius Gymkhana Club, à Vacoas. Ce rendez-vous marquait l’ultime étape d’un circuit national où les jeunes espoirs mauriciens ont rivalisé de talent, de précision et de sang-froid.

Les résultats de cette dernière manche sont les suivants :

Catégorie Garçons 1 : 1er Brut – Tanishq Nobeen, 1er Net – Mathis Nicolini

Catégorie Garçons 2 : Vainqueur – Aymeric Thomas

Catégorie Filles : 1ère Brut – Sofiia Podtopta, 1ère Net – Emmah Veerasamy

Compétition 9 trous :

Vainqueur – Eva Leefye

Le Gymkhana, lieu chargé d’histoire et de tradition, a une fois de plus offert un décor idéal à cette compétition. Fairways impeccables, greens exigeants et ambiance conviviale : tous les ingrédients étaient réunis pour une journée où le plaisir de jouer rivalisait avec l’envie de se surpasser.

Au-delà des scores, cette ultime manche illustre le formidable travail de structuration entrepris par la Mauritius Golf Federation. Sous la direction du coach national Didier Gayat, les jeunes bénéficient d’un encadrement technique solide et d’une exposition grandissante sur la scène régionale. La MGF, épaulée par la MCB, mise sur la continuité : formation, accompagnement et compétitions régulières pour préparer la relève du golf mauricien.

« Ce circuit national est une véritable école de la rigueur et du dépassement de soi », confiait un membre de la Fédération à l’issue de la journée. « Ces jeunes apprennent à gérer la pression, à rester concentrés et à cultiver le respect de leurs pairs, des valeurs essentielles que le golf transmet naturellement. »

Pour la MCB, ce partenariat s’inscrit dans une démarche de long terme. Soutenir la jeunesse et promouvoir un sport

d’élégance, de respect et de précision fait partie intégrante de sa vision. Grâce à cet engagement, de plus en plus de jeunes découvrent le golf non seulement comme une discipline sportive, mais aussi comme une école de vie.

La cérémonie de remise des prix, ponctuée d’applaudissements et de sourires, a clos cette belle journée d’émotion et de partage. Entre fierté des familles et satisfaction des organisateurs, tous s’accordaient sur un point : le golf mauricien a de l’avenir, et il est entre de très bonnes mains.

Les noms de Tanishq Nobeen, Mathis Nicolini, Aymeric Thomas, Sofiia Podtopta, Emmah Veerasamy et Eva Leefye résonnent désormais comme ceux d’une génération prometteuse, prête à écrire les prochaines pages du golf mauricien.

AFRICA REGION IV

MELLIYAL SCHMITT

PERSÉVÉRANCE ET PASSION

LA RÉUNION

« Depuis l’âge de 7 ans, le golf est bien plus qu’un sport pour moi : c’est une partie de ma vie. »

Photos : Sachin Sagar

Location : Tamarina Golf Course

Vous avez réalisé un de vos meilleurs parcours en Match Play au Pays de Galles. Qu’est-ce qui, selon vous, a fait la différence cette foisci par rapport à vos précédentes expériences ?

J’ai toujours eu du mal en match play ; jusqu’à présent, ce n’était pas l’étape où je performais le plus en compétition. C’était la quatrième compétition où je passais le cut avec une très bonne qualification, et je savais que le plus gros objectif pour moi était de passer le premier match, qui était un peu « ma bête noire

». Je savais que si je passais ce premier match, j’allais être en confiance pour la suite et mon niveau de jeu allait suivre. Et puis, j’avais envie d’aller le plus loin possible après chaque match.

Comment vivez-vous ces retours ponctuels à La Réunion, entre compétitions et moments partagés avec vos proches sur vos premiers greens ?

Je le vis très bien. J’adore la compétition et j’attends toujours la prochaine avec impatience, mais revenir à La Réunion et retrouver la famille et les amis, c’est tout aussi précieux. Ces allers-retours me permettent de me ressourcer avec les gens que j’aime et qui me soutiennent le plus, et il n’y a pas de meilleure façon de regagner de l’énergie que de les voir.

Vous avez intégré le centre de performance de Guyancourt il y a quelques années. Quelles ont été les plus grandes leçons ou transformations que vous en retenez ?

Ça fait trois ans que j’ai quitté ma petite île pour Paris, et je pense qu’entre le moment où je suis partie et maintenant, je suis complètement une autre personne. J’ai appris les choses les plus simples, comme lancer un lave-vaisselle ou une machine à laver (rires). Mais le fait de partir aussi jeune m’a permis de devenir adulte assez tôt et de savoir me responsabiliser, même si je n’ai pas toujours réussi. J’ai également découvert un nouveau mode de vie, celui de la ville, qui est extrêmement différent de la vie sur une île et encore plus à Paris. Je dirais qu’en trois ans, j’ai appris à me responsabiliser et à réfléchir deux fois avant d’agir.

Vous êtes entrée dans le top 1 000 mondial amateur. Comment abordez-vous ce

classement et quelle importance lui accordez-vous ?

Mon classement amateur mondial a connu des hauts et des bas. Lorsque je suis rentrée au classement il y a deux ans, j’ai participé à des grands prix en France, où je n’ai fait que des podiums. Ces résultats m’ont permis d’atteindre la 530ᵉ place mondiale pendant un temps, mais ce classement n’était pas vraiment représentatif de mon niveau puisque je jouais uniquement en France. Quand j’ai commencé à jouer à l’international, j’ai perdu toutes mes places, puis j’en ai regagné et reperdu ensuite. C’étaient de véritables montagnes russes. En début d’année, j’étais 800ᵉ au classement mondial, puis j’ai eu un gros passage à vide qui m’a fait chuter à la 1 200ᵉ place. Depuis juin, mon niveau de jeu est revenu, et cet été, j’ai réalisé de très bonnes performances. Grâce à cela, je suis remontée à la 995ᵉ place du classement.

Quels objectifs vous fixez-vous en golf ?

Je pars à l’université d’Arkansas dans un an. D’ici là, mon objectif est de continuer à jouer des compétitions internationales, mais aussi en France, et surtout d’en gagner. Le but est de continuer d’évoluer dans le classement mondial et de voir ma courbe de performance croître jusqu’à mon départ aux États-Unis.

Vous répétez que « le golf passe avant tout ». Que représente ce sport pour vous aujourd’hui, au-delà de la compétition ?

Depuis que j’ai 7 ans, je ne pense qu’au golf. Et pourtant, ce n’est pas un sport de famille, je l’ai simplement choisi. Je suis sportive de haut niveau, donc évidemment que je vis pour la compétition et la victoire. Mais le golf m’a aussi permis de rencontrer mes meilleurs amis et de partager des moments inoubliables avec eux. Je passe autant de

temps avec des très jeunes qu’avec des personnes âgées, et c’est là toute la beauté de ce sport qui rassemble toutes les générations. Le golf est devenu une partie de moi, et je ne pense pas être capable de m’en défaire un jour.

Le golf demande autant de rigueur mentale que de maîtrise technique. Comment travaillez-vous l’aspect psychologique de votre jeu ?

Je travaille régulièrement avec un préparateur mental. Arrivée au haut niveau, le mental passe, selon moi, avant la technique. Avec Julien Fichot, mon préparateur mental, nous travaillons sur ma persévérance et la visualisation, deux aspects extrêmement importants. Je me souviens d’une fois où j’ai passé quatre heures au même

endroit à répéter le même coup de golf, sans réussir. Ce moment m’a tellement marqué que maintenant, dès que je rencontre une étape compliquée, je repense à cette expérience et je me dis que je suis assez persévérante pour y arriver. J’aime cette façon de fonctionner, en allant directement sur le terrain, même si nous faisons parfois quelques bilans en salle avec mon coach technique.

Quels conseils donneriez-vous à de jeunes golfeurs ou golfeuses de La Réunion qui rêvent, comme vous, d’atteindre le haut niveau ?

Il faut être clair dans sa tête et savoir ce que l’on veut vraiment. Le golf est un sport, mais c’est aussi une passion. Si vous aimez ce que vous faites et que vous vous projetez un avenir dans ce sport, alors ne lâchez pas. Venant des îles, je sais à quel point il est compliqué de se faire une place dans le monde du sport et surtout dans le golf, mais votre motivation finira toujours par payer. La clé, c’est le travail et l’envie. Et ce n’est pas parce que vous ne faites pas partie des meilleurs Français à 14 ans que vous n’avez pas votre chance. Croyez en vous et ne laissez personne vous dire que vous n’avez pas le niveau : vous êtes les seuls à pouvoir décider si vous l’avez ou pas.

AU CŒUR DU GOLF MAURICIEN GAUTHIER ALESSANDRI

Passionné et engagé, Gauthier Alessandri conjugue ses rôles de fondateur de The Islander Golf Academy (TIGA) et d’entraîneur national à la Mauritius Golf Federation (MGF) pour faire grandir le golf à Maurice. Del’initiation des jeunes au suivi des talents internationaux, il partage sa vision d’un golf accessible, structuré et porteur de valeurs. Rencontre avec un professionnel qui allie rigueur, pédagogie et passion pour transmettre son amour du jeu.

Photos : Sachin Sagar

Location : Tamarina Golf Course

« Plus on passe de temps avec un joueur, plus on crée la confiance et on trouve les bons leviers »

Vous êtes à la fois fondateur de The Islander Golf Academy « TIGA » et entraîneur national pour la MGF. Comment parvenez vous à concilier ces deux rôles au quotidien ?

Cela s’est construit par étapes. Au départ, au cours de mon enseignement : une leçon, un élève, un objectif. Très vite, j’ai compris que la différence se joue entre les séances. J’ai

donc instauré un vrai suivi : appels réguliers, échanges de vidéos, retours simples et concrets.

Avec certains élèves à l’étranger, ce lien à distance est devenu essentiel. Et ce n’est pas que de la technique, plus on passe de temps avec un joueur, plus on crée la confiance, on comprend sa psychologie, on trouve les bons leviers.

En parallèle, j’ai fait grandir TIGA en intégrant deux coachs que je forme et accompagne. Mon rôle est de transmettre une méthode, d’aligner nos standards et d’assurer la

cohérence dans la durée. Cela demande du temps, mais c’est ce qui permet de servir plus de joueurs, sans perdre en qualité.

Comme entraîneur national à la MGF (Mauritius Golf Federation), le poste mêle sélection des tournois, planification des déplacements, gestion des groupes sur et hors entraînement, dialogue constant avec les parents. Heureusement, l’équipe et le comité fédéral sont très impliqués, on avance ensemble.

Au fond, concilier ces rôles, c’est être polyvalent, organisé, disponible et passionné.

J’apprends encore chaque jour, mais je me sens désormais à l’aise dans cet équilibre, au service des joueurs et du développement du golf mauricien.

Quelles sont, selon vous, les principales spécificités et forces du golf mauricien par rapport à d’autres pays où vous avez pu enseigner ?

Notre premier atout, c’est le cadre. À Maurice, la qualité des parcours, l’environnement naturel et la culture du service hôtelier créent une expérience rare. Cela positionne logiquement le golf sur un modèle très orienté tourisme, c’est cohérent économiquement.

Mais il ne faut pas oublier la force du marché local. Pendant le COVID, ce sont les joueurs mauriciens qui ont permis aux structures de tenir. Cela montre qu’il existe un vrai potentiel résident encore sous-exploité : offres adaptées, passerelles clubs-écoles, formats courts en semaine, stages vacances. On peut mieux connecter le quotidien des joueurs à l’excellence des parcours.

le niveau d’accueil. Pour le reste, tout est à construire : structurer l’accès, développer les filières de formation, organiser le calendrier sportif, accompagner les jeunes et les enseignants. C’est le rôle de la MGF, et nous avançons dans ce sens. Cela prendra du temps, mais la direction est claire, capitaliser sur un écrin unique pour bâtir, pas à pas, une vraie culture de jeu et de performance locale.

Je dirais donc que notre avantage compétitif immédiat, c’est la magie du lieu et

Votre académie met en avant l’accessibilité du golf. Concrètement, comment rendez-vous ce sport plus ouvert à tous les profils de joueurs à Maurice ?

Rendre le golf accessible, pour moi, c’est d’abord lever les freins : le coût, la complexité perçue et le fameux premier pas. Avec la MGF, nous avons lancé “Golf for All” en bloquant des créneaux dédiés et un tarif mensuel volontairement symbolique, l’idée de départ était simple : le prix d’un KFC pour un enfant. Je ne voulais plus entendre “le golf coûte trop cher”. Ce format clair et régulier permet aux familles d’entrer sereinement dans la pratique, avec des objectifs simples et un vrai suivi.

En parallèle, nous portons un programme avec Beachcomber via la Fondation Espoir, qui ouvre le golf à un groupe de 28 enfants issus de familles à revenus modestes. Je tiens à saluer le travail de Viren Vythelingum et de son équipe, rigueur, constance et bienveil-

lance au service des jeunes. De notre côté, nous apportons une méthode structurée, des repères de progression et un cadre sécurisant.

Nous sommes encore en phase pilote et nous nous donnons deux ans pour déployer proprement ce modèle dans plusieurs zones de l’île, stabiliser les créneaux, former les encadrants et pérenniser le financement avec nos partenaires. Mon objectif reste le même depuis le premier jour : qu’un enfant motivé trouve près de chez lui un accès simple, lisible et abordable au golf, sans barrière de prix ni d’image.

Le mental joue un rôle clé dans la performance sportive. Comment accompagnez-vous vos élèves dans le développement de cette résilience mentale ?

C’est toujours du cas par cas. Plus je passe de temps avec un joueur, plus je le comprends : ses déclencheurs, ses peurs, ses forces. La confiance réciproque est essentielle. Le mental n’est pas une baguette magique, c’est de la psychologie appliquée au jeu, au service d’un objectif clair. Mon rôle est d’identifier les deux ou trois leviers qui vont réellement faire bouger l’aiguille pour lui, maintenant.

Concrètement, on travaille des repères simples et reproductibles : une routine de préparation avant le coup, une respiration pour stabiliser l’émotion, une intention de frappe très précise, puis une routine post-shot pour digérer l’erreur et rester dans le plan. On privilégie le processus plutôt que le résultat : un ob-

jectif mesurable avant chaque coup, un débrief bref après, et un carnet de bord pour suivre les progrès. En situation, je crée des scénarios de pression, cibles, points, pénalités, afin que le stress devienne familier, pas surprenant.

Au cœur de tout cela, il y a l’état d’esprit de croissance : on ne perd jamais, on gagne ou on apprend. C’est un vrai entraînement, qui exige discipline et répétition. Quand le joueur accepte cette logique, la confiance s’installe, la prise de décision s’éclaircit, et la performance suit naturellement.

La collaboration avec la MGF, mais aussi avec des partenaires comme la MCB et la R&A, est au cœur de vos projets. Quels impacts concrets ces soutiens apportent-ils au développement du golf local ?

L’implication conjointe de la MGF, de la MCB et de la R&A change concrètement l’échelle du golf mauricien. La MCB, d’abord, a donné un vrai souffle, soutien aux circuits et ligues (Order of Merit), mise en réseau des parcours (Inter10), accueil de joueurs de très haut niveau avec le Legends Tour, appui direct à la Team MCB Junior Elite. Sans cet engagement, l’élan populaire et la visibilité du golf à Maurice ne seraient pas les mêmes.

La R&A agit sur un autre registre, tout aussi essentiel, accompagner la croissance à la base. Cela passe par des cadres, des outils et des programmes qui aident à créer des golfeurs, à structurer l’enseignement et à profession-

naliser les environnements d’entraînement. C’est un travail moins visible, mais déterminant pour la qualité et la durabilité du système.

Quand ces trois acteurs avancent ensemble, MGF, MCB, R&A, l’effet est multiplicateur. En quelques années, on a déjà posé des fondations plus solides : meilleurs calendriers, passerelles plus claires pour les jeunes, exigences renforcées pour les coachs et les structures. Chaque projet demande du temps, mais si nous maintenons ce cap, nous récolterons les fruits dans les prochaines saisons. Et j’ajoute un point important : chaque sponsor, partenaire ou mécène est utile et bienvenu. Leur soutien accélère notre progression, nous permet d’aller plus vite sur le terrain, plus d’heures d’encadrement, plus de compétitions, plus d’accès pour les jeunes, et de bâtir ensemble un golf mauricien encore plus solide.

Selon vous, quels sont aujourd’hui les plus grands défis à relever pour que les jeunes golfeurs mauriciens puissent rivaliser à l’international ?

Notre principal défi, c’est l’insularité. Pour qu’un jeune progresse jusqu’au très haut niveau, il doit se confronter régulièrement à une compétition dense et pressurisante. À Maurice, cela implique des voyages fréquents, s’organiser, financer, et surtout concilier école et déplacements. Le budget reste un frein, plus nous augmenterons la base de pratiquants, plus des talents émergeront, et avec l’appui de sponsors, nous pourrons offrir à ces jeunes l’exposition internationale indispensable. C’est un cercle vertueux, davantage de joueurs, davantage d’opportunités, davantage de résultats.

un cadre familial solide, un travail quotidien sans relâche, une détermination de fer, et un aménagement scolaire intelligent pour articuler entraînements et études. L’adolescence d’un sportif ambitieux suppose des choix, parfois des renoncements, accepter la discipline, la fatigue, et la pression du résultat tout en gardant le plaisir de jouer.

Au fond, performer à l’international tient à un équilibre exigeant, multiplier les occasions de se mesurer aux meilleurs, structurer un accompagnement scolaire et logistique fiable, et sécuriser des partenaires prêts à investir dans la durée. Le reste se résume à une devise simple : talent, travail, sacrifice et passion.

Vient ensuite le volet personnel, souvent sous-estimé. Le talent est une porte entrouverte, pas une garantie. Il faut

En tant qu’entraîneur et passionné de golf, quel est votre rêve ou objectif ultime pour le développement du golf à Maurice dans les prochaines années ?

Mon rêve est simple, que chaque Mauricien, quel que soit son âge ou son milieu, puisse vivre l’expérience du golf, puis trouver un chemin clair depuis l’initiation jusqu’à la performance. Concrètement, je veux un écosystème lisible et accessible : des portes d’entrée près de chez soi, des formats abordables, des coachs formés, des passerelles entre écoles, clubs et compétitions, et une équipe nationale qui se mesure régulièrement à l’international.

Le golf transmet des valeurs rares, respect, discipline, résilience, et je souhaite qu’elles irriguent notre jeunesse et nos communautés. Si nous continuons à ouvrir l’accès, structurer les filières et fédérer les partenaires, Maurice peut devenir une référence régionale. Les prochaines années s’an-

noncent riches, beaucoup de travail, oui, mais surtout une formidable opportunité de partager ce sport et d’en faire une fierté nationale.

Si vous deviez comparer le golf à un art ou à une philosophie de vie, quelle image vous viendrait spontanément ?

La vie. Le golf, c’est exactement ça, des hauts, des bas, et cette certitude qu’on fera mieux demain. On traverse des moments difficiles sur le parcours, mais on retient surtout les éclats de joie, et l’envie immédiate de les partager. On y joue en famille, entre amis, ou seul. C’est un sport social et en même temps un tête-àtête avec soi. On y apprend la vérité du geste et du caractère : la triche ne trompe que soimême, l’honnêteté, elle, construit la confiance et la fierté. Et j’en suis convaincu, si vous jouez 18 trous avec quelqu’un, vous apprendrez en quatre heures bien plus que vous ne l’imaginez sur cette personne.

Quel a été, dans votre parcours de joueur ou d’entraîneur, le moment le plus marquant qui continue de vous inspirer aujourd’hui ?

Deux épisodes me portent encore aujourd’hui.

Le premier, pendant ma formation PGA, lors d’un tournoi entre enseignants au Golf National. Au 18e, en position de gagner, je joue un fer 6 parfait, la balle heurte le drapeau et finit dans l’eau. La colère monte, je tape le sol. Mon partenaire me dit simplement, « Tu peux t’énerver autant que tu le souhaites, elle restera au fond du bassin ». Ce jour-là, j’ai ancré une règle de vie, on ne contrôle que les contrôlables, le reste s’accepte.

Le second s’est produit à Avalon, à mes débuts d’enseignant. J’avais commis une erreur avec un élève et il pouvait y avoir des conséquences. J’appelle le directeur du golf pour expliquer. Il me répond, « Peu importe ce qui s’est

passé, as-tu une solution ? », « Oui », « Alors règle-la et dismoi quand c’est fait. Tout problème a une solution ». C’était anodin en apparence, mais j’y ai compris le cœur de mon métier. Et j’ai vu ce que signifie avoir, à ses côtés, un vrai leader. Merci, Ryan Dodds.

En dehors du golf, qu’est-ce qui vous ressource et vous permet de garder l’équilibre nécessaire pour transmettre votre passion ?

En dehors du golf, j’aime surtout la conduite, ça me vide la tête. Mais c’est vraiment auprès de ma femme et de mes enfants que je me ressource. L’amour qu’ils me donnent me suffit, je suis extrêmement chanceux et reconnaissant de les avoir, c’est pour eux au final que l’on travaille tous autant.

GOLF EVENTS HIGHLIGHTS HSBC & PORSCHE

ARVIN MUNORUTH & YONI LOUISON

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Golf Paradise Issue 07 by NewStyle Magazine - Issuu