Le bellemois ete 2018

Page 2

La méthanisation pour Bellême, une bonne idée ? 9 questions à Vincent Segouin, maire de Bellême, à qui ce projet tient à coeur… 1 En quoi consiste exactement le procédé de

4 Qui en bénéficierait à Bellême ?

méthanisation ? C’est un processus naturel biologique de dégradation de la matière organique en absence d’oxygène (anaérobie). Il sert à transformer déchets issus de matières brutes et substrats internes ou effluents d’élevage en production d’énergie, électricité et eau chaude.

La ville deviendrait autosuffisante. Avec un tri réalisé en totalité et sans poubelles. Quant au biogaz, il servirait à l’électricité et à l’eau chaude. On le stockerait au moment de certains pics. En bénéficieraient le collège, le gymnase, la maison des Associations, la maison de Santé, une piscine chauffée... ainsi que certaines entreprises sous contrat avec la ville. Cela intéresserait aussi tous ceux qui ont besoin d’eau chaude, maraîchers, paysagistes... et même pourquoi pas la région !

2 Pourquoi envisager la méthanisation à Bellême ?

Depuis cinq ans, nous subissons une baisse des dotations de l’État, la mairie a eu 10 % de recettes en moins. Nous devons chercher comment compenser ces pertes sans pénaliser la culture, les animations, les associations que nous avons à cœur de dynamiser. Il faut donc trouver de nouvelles sources de recettes. 3 En quoi la méthanisation serait-elle une bonne solution ? Les énergies fossiles coûtent de plus en plus cher, nous ne maîtrisons pas leurs coûts. Recourir aux énergies renouvelables devient une nécessité. Le solaire, l’éolien ne sont pas adaptés chez nous mais nous avons un atout, la proximité du monde agricole. Nous pouvons prendre 60 % de matières agricoles et redonner, en quantité égale, un substrat homogène et très riche grâce aux déchets verts. Un digestat sans odeur. C’est un échange qui pourrait profiter à tout le monde.

5 Et cela serait rentable ? Cela couvrirait nos pertes et serait générateur d’emplois. Il nous faudrait une petite unité, pas plus de 250 kilowattheure, pour équilibrer les besoins. Nous avons déjà l’accord de principe de six agriculteurs à moins de dix kilomètres de la ville. 6 Mais cela ne défigurerait pas la ville ? Pas du tout. L’ensemble serait encaissé dans la zone industrielle, tout au bout de la Croix-Verte, à côté du bassin de rétention, et encadré de plantations. 7 Et les odeurs ? Elles seraient traitées à l’arrivée dans un bâtiment dépressurisé d’où ne sortirait pas la moindre odeur. Je suis allé le constater moi-même ailleurs, j’ai même pu voir des unités en pleine ville ! 8 A-t-on assez de recul sur cette technique ? La première expérience date d’il y a trente ans et on a bien amélioré le procédé depuis. Il en existe une dizaine en France qui servent aux collectivités, et autant dans l’Orne à usage agricole. Nous sommes allés en voir une, près de Brive-la-Gaillarde, qui fonctionne sans problème après vingt ans. Cela fait un an que nous étudions la question avec le directeur du SMIRTOM, des ingénieurs spécialisés et Enedis EDF, les élus ayant approuvé à l’unanimité le budget d’étude du projet. 9 En cas d’autorisation préfectorale, vous seriez donc prêts à tenter l’aventure ? Nous n’en sommes pour l’heure qu’au stade de la faisabilité mais de petites structures bien équilibrées de méthanisation, cela me semble être une solution d’avenir idéale pour toutes les villes comme Bellême, je n’y vois que des avantages !

2


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.