
VOICI MON HISTOIRE
PRÉFACE
Une histoire qui sera unique considérant mes années de travail avec les chevaux!
Tout vous paraîtra impossible à première vue, mais plus vous avancerez dans mon histoire plus vous serez en mesure de comprendre comment ce fût possible d’arriver à un si haut volume de montes sur les chevaux.
Vous remarquerez le haut niveau de confiance que j’avais en moi, et tous ces chevaux que je montais, peu importe les raisons pour lesquelles je les montais. Bien sûr, fallait y mettre toute la force physique et la force mentale, et en n’acceptant jamais le mot « non » selon notre jugement, jugement qui m’est venu avec l’expérience de la vie.
Ma plus grande réussite est d’avoir toujours eu le courage d’oser!
UN RÊVE QUI EST DEVENU UNE RÉALITÉ
Dès l’âge d’environ 6 ans, je marchais plus de sept miles pour aller chez un fermier qui avait une vieille selle militaire abandonnée sur une poutre dans sa grange à foin. Je passais des heures à monter sur cette selle et mon esprit chevauchait dans des rêves que même mon imagination ne saurait décrire en écritures.
Aujourd’hui encore, je me demande pourquoi le fermier ne m’a pas donné cette selle, mais quand j’y repense, je crois qu’il voulait voir jusqu’à quel point ma détermination pouvait se rendre. Lorsque j’ai vieilli et commencé les compétitions, en dedans de moi je n’acceptais pas la défaite et quand les autres compétiteurs disaient que les Américains entre autres étaient meilleurs que nous et qu’on se croyait battu d’avance, je leur répondais : « Bin voyons donc, ils ne sont pas faits en caoutchouc, ils sont comme nous! » Puis, jusqu’à maintenant, je le pense toujours.
Pour moi, penser de cette façon est un handicap dès le début et en aucun temps cette manière de raisonner ne pouvait nous faire monter sur le podium. Alors, au contraire, c’est l’adrénaline qui est un plus et qui se transmet facilement à notre monture. Alors si vous apprenez à la contrôler, vous et votre cheval en serez très avantagés.
J’ai écrit le récit de mon histoire pour que vous ayez la chance de comprendre l’enjeu des compétitions et l’évolution du Western au Québec.
N’OUBLIEZ jamais que votre plus grand adversaire est peut-être vous!
Bonne lecture
Albert Roy
RÉSUMÉ DE MON HISTOIRE FAMILIALE
Un jour, par un hasard de la vie, mon père, Valmont Roy, fait la rencontre d’une jeune femme nomméeMoniqueManinghamavec laquelle il fondera une famille. Je serai le deuxième enfant.
Né en 1948 dans la Vallée de la Matapédia dans les années dures mais pleines de luxes invoyables, je fais partie d’une famille de deux enfants.
Marcel et moi, nous habitons sur une ferme avec des animaux (vaches, chevaux, etc.).
Au cours des années, notre famille s’agrandira à six enfants.

Mon père s’était enrôlé à l’âge de 14 ans, soit en dessous de l’âge minimum pour intégrer l’armée. Le cousin de mon père, Marcel, était à l’âge obligatoire pour s’enrôler et en était très bouleversé. Alors mon père décide de tricher sur son âge et s’inscrit pour que son cousin ne soit pas seul dans cette épreuve.
Un jour, alors qu’ils sont ensemble dans une tranchée, mon père parlait à son cousin sans le regarder. Puis, en se retournant vers lui, il constate que Marcel avait reçu une balle allemande en plein front. C’est à ce moment qu’il décida de prénommer son premier fils Marcel en mémoirede son cousin.
Mon père était un homme calme et bon, toujours prêt à aider son prochain. Mais cette guerre stupide lui avait laissé des séquelles, comme à tous ceux qui y avaient participé.
Pendant que mon père est au front, la terre oùl’on vit est mise en vente. Cette terre appartenait à notre voisin et en fait, c’est lui qui l’a mise en vente. Mon grand-pèrepaternel, Thomas Roy, alors contracteur pour une grosse compagnie de papieret pour un moulin à scie qui emploient plusieurs hommes, décide d’acheter la terre pour son fils Valmont. La terre dans la Vallée de la Matapédia devient donc notre terre familiale.
En 1945, mon père revient de la guerre après une absence de 5 ans et 4 mois. Ayant appris la mécanique durant son service militaire, il s’aperçoit qu’il n’est pas vraiment heureux et intéressé par ce métier. Il préfère travailler sur la ferme même si au cours de ces années les fermiers ne faisaient pas beaucoup de revenus. Avec ses économies accumulées pendant ces 5 ans, il décide de finir de payer la terre. Voilà, que mon histoire commence.
JUSQU’À L’ÂGE DE 14 ANS
Dès mon jeune âge, je devais avoir environ 4 ans, je m’aperçois que j’ai une grande affection pour les animaux.
Quelques années passent, et vers l’âge de 6 ou 7 ans, je commence à suivre mon père et mon oncle Victor, le frère de mon père. Victor est une personne de grande renommée dans le domaine des chevaux. Il devient donc mon idole. Je les écoute parler et dès qu’ils discutent de chevaux, mes oreilles sont très attentives

C’est alors que les deux hommes m’apprennent à « skider », mot qui représente le travail d’une personne qui suit le cheval dans le bois à partir de l’abattage de l’arbre jusqu’à l’endroit prévu pour empiler les billots pour que les camions puissent venir les récupérer. Mon père et Victor me montrent comment chaîner l’attelage du cheval au billot pour l’amener jusqu’à l’endroit prévu, et toutes ces manœuvres avec le cheval se font juste avec la parole. On n’a pas de rênes.
Pendant quelques années, tout va bien, même à environ 8 ans, je suis toujours prêt et habillé pour partir avec mon père. Mais un matin, vers l’année 1957, il me demanda de venir avec lui, et je lui ai répondupar la négative et que j’aimerais mieux rester à la maison. Il se tourna alors vers mon frère Marcel plus vieux de deux ans et lui dit : « Viens, j’ai besoin de quelqu’un de plus aujourd’hui car le camion s’en vient ce matin chercher le bois buché. » Ce fut la dernière fois que j’ai vu mon père vivant.
Alors ma mère avec 5 enfants et enceinte de la sixième doit « prendre les rênes » pour continuer.
Tout va de pire en pire. Au cours des 18 mois qui suivent, elle rencontre son nouveau conjoint, un homme qui n’est pas complètement normal. Puis, la maison passe au feu, et pas d’assurance dans ces années-là. Elle n’a pas le choix et déménage à Boucherville, non loin de ma tante Liliane et mon oncle Henri qui l’ont toujours aidée lors des épreuves qui ne cessent de se succéder. Je dis merci à ma tante et mon oncle pour avoir toujours été présents pour nous aider.
Peu de temps après, j’ai environ 11 ans, je me trouve un petit job de fin de semaine dans une salle de quilles. Je remets la moitié de ma paye à ma mère pour aider avec les dépenses pour nous tous. Deux ans après, il n’est pas plus facile de vivre en ville qu’à la campagne. On se voit obligé de déménager dans un quartier pour les plus démunis, à Ville Saint-Laurent sur une rue bondée d’édifices à appartements, et où environ 600 jeunes y vivent.
La journée du déménagement, je fais la rencontre de jeunes de mon âge, soit 13 et 14 ans, aussi démunis que nous. Nos parents n’ayant pas les moyens de nous payer de l’équipement pour jouer à un sport ni pour nous y inscrire, on ne peut que regarder s’amuser les autres jeunes de familles plus à l’aise. Malgré notre jeune âge, on en déduit que la société nous a délaissés. On se rebelle et on forme un groupe d’une quarantaine de jeunes et, presque qu’à chaque soir, on part comme une bande de loups pour faire des mauvais coups. Dans notre quartier démuni, il y a aussi d’autres groupes, nous ne sommes pas les seuls.

Dans ce genre de vie, je réalise que je ne suis pas bien. Il me manque quelque chose dans ma vie et je me cherche. Depuis les 4 dernières années, ma vie est bouleversée de mille et une façons. Et je ne décrirai pas ici les détails car je sais que je suis une personne positive de naissance. Un jour, vers 01h00 du matin, les policiers font une descente dans toutes les familles du groupe et nous conduisent tousau poste pour interrogatoires. Je me souviens très bien de ma rencontre avec le détective. Il me gardait pour être interrogé en dernier. Un policier très calme qui fume la pipe. Il me parle différemment, et soudain il me dit : « Albert, tu as une qualité que bien des gens aimeraient avoir mais tu ne l’utilises pas correctement. Tu es un « leader » et les gens te suivent. Si tu te servais de ce don pour bien faire, tu changerais ta vie bout pour bout, pour une vie plus positive. » Cet homme m’avait ainsi profondément touché, je ne l’oublierai jamais. Je venais de réaliser combien il est important d’être positif face à la vie.
1962-1963 - JE SUIS SUR LE CHEMIN DU RETOUR!
Un jour, un membre du groupe de jeunes suggère d’aller louer des chevaux. Je me dis : « Wow, qu’est-ce qu’il dit? C’est où et c’est quand? » Le samedi suivant, notre groupe se rend au centre équestre LE SUNSET, centre où il y a plus de 60 chevaux de location et une vingtaine de pensionnaires. Monsieur Guillemette en était le propriétaire. Un homme de six pieds, très imposant mais très sympathique. Sur les lieux, je note un écriteau « Recherche personne à temps plein ». Considérant que j’allais avoir mes 15 ans prochainement, je postule. Bien sûr, il me faudra l’approbation de ma mère car je ne suis pas à l’âge de quitter l’école. Croyez-moi, j’avance. L’école n’est pas ma destinée, mais plutôt les animaux. Ce qui fut certifié dans les années qui suivent, et non pas comme une passion mais plus comme une vocation.
Après plusieurs discussions avec ma mère, c’est fait! Me voilà employé à temps plein. Monsieur Guillemette me présente mon prochain cheval et son équipement avec lequel je vais servir de guide.Pendant deux ans, je suis à cheval dès 09h00 le matin jusqu’à 17h00 et le dîner se prend à cheval. Je développe donc une super assiette en selle. Un jour, je me dispute avec son petitfils. Ma réaction m’a donnée un billet direct pour la sortie et me voilà donc sans emploi.
En passant, Bernard Giles de la ferme du JOUAL VAIR est celui qui me remplace au centre LE SUNSET. La vie nous fera rencontrer des années plus tard et on pourrait dire que nous sommes des amis d’enfance.
DANS LA VIE, LES ANGES EXISTENT!
On nous répète souvent qu’il y a des anges gardiens qui viennent nous aider dans la vie et même qu’ils nous font changer de chemin parfois. Selon moi c’est vrai. Des personnes comme vous et moi s’introduisent dans notre vie et nous font du bien. J’ai eu la chance d’en avoir rencontré plusieurs au cours de ma vie. Merci à tous ceux qui m’ont aidé, car sans eux, ça aurait été presque impossible.
Quelqu’un m’a mentionné : « Albert, il y a un autre centre équestre de l’autre côté de l’Autoroute 40. Le patron est très sympathique et son nom est André Chasles. Même si je suis pas mal gêné, je m’y présente et je rencontre le patron. Il a une grosse voix et peut paraître même impressionnant, mais il a un cœur en or. Il m’engage comme guide et homme d’écurie. Monsieur Chasles se spécialise dans la vente de chevaux importés des États-Unis, la location de chevaux et les pensions.
LE GOLDEN RANCH

BLACK EYE est l’un des meilleurs chevaux que j’ai eu la chance de monter en compétition. Il me faisait décrocher toujours une des trois premières places, soit en tour de ring et centre (disciplines qui se passent dans le centre du ring comme le gymkhana). Il était la propriété de Mariette Chasles, la fille d’André Chasles, propriétaire du GOLDEN RANCH.
Je débute de nouveaux défis dans ce que j’aime
Un jour, appuyé sur le bord de la bande du manège du GOLDEN RANCH, je regarde le groupe de cavaliers se pratiquer. Un super jeune athlète et cowboy, Bobby Scopaletti, m’invite à participer à la pratique. Puis, peu de temps après enavoir discuté avec son oncle, Bobby me repêche dans son groupe pour les pratiques et, en quelques semaines, je deviens son coéquipier en compétitions. Alors, les pratiques chaque soir et c’est parti! Nous sommes jeunes mais sérieux.
C’était un plaisir de travailler pour cette équipe du GOLDEN RANCH. Le patron importait de très bons chevaux des États-Unis et il était un homme fier.
C’est à la même époque que j’ai rencontré Réal Fillion. Il montait certains chevaux en compétition pour Monsieur Chasles. Même s’il est plus âgé que moi, on devient des amis. J’apprends en le regardant. Je pratique ce que j’aime de lui.

1967 – LA RONDE À l’ILE-STE-HÉLÈNE
En 1967, tout est grandiose et c’est l’inauguration de LA RONDE à l’Ile-Ste-Hélène. La Ville de Montréal investit pour la construction de gigantesques estrades pour accueillir des milliers de personnes et un méga rodéo est organisé.
Les Mexicains « roper » (i.e. habiles avec le lasso) sont donc invités pour le temps des rodéos. Alors, mon patron Monsieur Chasles, bien connu comme propriétaire de plusieurs bons chevaux, reçoit le contrat pour la location d’une quinzaine de chevaux à vendre, de très bonnes montures avec beaucoup d’école dans plusieurs disciplines différentes.
À l’arrivée des Mexicains à l’écurie du GOLDEN RANCH, le capitaine de l’équipe, qui est un entraîneur, parle avec mon patron et un de ses coéquipiers qui est médecin. Ce dernier parle anglais et fait l’interprète entre eux. En effet, à part de pratiquer avec le lasso depuis leur tout jeune âge, tous les membres de l’équipe mexicaine sont des professionnels dans la vie. Ici au Québec, et également dès notre jeune âge, ceux qui aiment jouer au hockey le font sur la rue chaque soir. Et les Mexicains eux c’est avec le lasso qu’il passe leur temps.
Wow, je me sens privilégié d’être avec eux chaque jour, à les observer et à leur fournir les chevaux et les équipements dont ils ont besoin. J’ai 19 ans à ce moment.
Durant le séjour, l’entraîneur demande à son ami de demander à mon patron ce que sait faire le Palomino. Mon patron lui dit : « Il est super entraîné, mais gaspillé car ils ont pratiqué des arrêts en glissade dans la gravelle sans protection à ses pattes arrière et ils lui ont fait mal. Alors depuis, lorsqu’on lui demande d’arrêter, il amplifie sa vitesse au lieu d’arrêter par crainte de se faire mal à nouveau. » L’entraîneur convient avec son ami qu’il n’y a pas de problème, puis lui met sa selle mexicaine. Il entre dans le manège avec le Palomino et monte dessus. Nous les jeunes, on est tous appuyés sur la bande du manège et on observe. Il le part en troisième, lui demande d’ouvrir et, aux trois quartsdu manège, lui demande l’arrêt en même temps qu’il lui administre un coup de son fouet mexicain en plein sur le nez. Avec un « whoa » en mexicain l’ajustement vient de se faire. Tout le long de l’entraînement et des exhibitions qui durent une semaine, ils forment une superbe équipe!
Je viens d’apprendre une étonnante leçon. Il y aura toujours quelqu’un qui est en mesure de nous faire monter une marche de plus dans nos connaissances.
J’ai admiré ces cavaliers faire des démonstrations de « roping » des plus excitantes, passant près d’un baril au petit galop en faisant une « loop » (boucle de lasso) de 15 pieds de diamètre puis, sans regarder en arrière, roper le baril à plus de 20 pieds, passer dans les boucles de corde avec le cheval qu’il montait et reprendre la boucle en la faisant tourner tout en réduisant le cercle sans arrêt, etc.
Avant de quitter à la fin de la semaine du rodéo, l’entraîneur, plus âgé que moi, est venu me voir et m’a donné son lasso en guise d’amitié et de respect.

REVENONS À MON PATRON
Pendant plusieurs années, je dois me familiariser à plusieurs disciplines en compétition, ce qui n’est pas toujours facile. L’oncle de Bobby s’attend qu’on se classe toujours parmi les 3 premières positions étant donné que ses chevaux sont pour la vente. Les pratiques deviennent donc de plus en plus longues et le western venant de faire son entrée que depuis environ 7 à 10 ans, il n’est pas facile de trouver quelqu’un pour nous conseiller.
DIVISION DES DISCIPLINESET SÉPARATION DES CAVALIERS
À cette époque, considérant que la plupart des compétitions comportaient toutes les disciplines western, soit les classes de « plaisance, reining (dressage western), gymkhana et rodéo », notre groupe de cavaliers s’est divisé en deux : un groupe en plaisance et reining, un groupe en gymkhana et rodéo, ce qui était une bonne idée.
En effet, avant la division des disciplines, on devait commencer les classes le matin à 08h00 en plaisance avec souvent plus de 60 participants, suivies par les compétiteurs en reining pour continuer en gymkhana et la monte des chevaux et bœufs sauvages, compétitions si remplies que le groupe s’est divisé.Le gymkhana et le rodéo en compétition séparément de la plaisance et du reining était la solution, car avec toutes les 4 disciplines dans la même compétition, on finissait le lendemain vers 04h00 du matin, et fallait reprendre dès 08h00 du matin pour les finales.
À cette époque, c’était quand même payant au salaire minimum de 0,90 $ de l’heure. Pour certaines compétitions, Bobby et moi faisions tout de même un bon 100 $ à 125 $ chacun, ce qui représentait trois semaines de salaire. Et notre patron payait tous les frais d’entrées des classes, gardait tous les rubans et les prix, mais les bourses nous revenaient à 100%.
Les compétitions deviennent de plus en plus populaires grâce aux promoteurs!
1968 – LE GYMKHANA DE PLUS EN PLUS POPULAIRE
En 1968, les compétitions de gymkhana deviennent en demande et notre président du club QRA (Québec Rodéo Association) est très actif. Il programme un rodéo avec un promoteur pour certaines classes de gymkhana au Centre PAUL-SAUVÉ qui se tiendront les vendredi, samedi et dimanche. Notre président était ami avec Yvon Champagne dont le père possédait 350 à 400 juments pour l’urine. M. Champagne loue au rodéo une quinzaine de juments, toutes environ de 16 mains et pesant de 1300 à 1400 lbs, et qui n’ont jamais été manipulées plus que ça. Et lorsqu’il dit « sauvages », elles le sont.
Pendant cette fin de semaine là, on monte les chevaux sauvages pour accumuler des points. L’enjeu en vaut la peine car les bourses sont considérables et même celles du gymkhana.
Je me souviens de deux rides sur ces juments, une avec selle et l’autre bareback (sans selle). Avec selle, la minute sortie de la chute, elle me fait des arcs-en-ciel de plus de 6 pieds de haut, donc 14 pieds au total considérant le 5.5 pieds de haut qu’elle fait et moi un 3 pieds sur elle. J’en suis très impressionné et la minute que le juge fait entendre son sifflet, elle barre bien raide. Je suis quand même rassuré de voir les deux cavaliers de secours « pick-up men » arriver aux côtés de moi.
Pour ce qui concerne la jument montée sans selle, elle rue sans relâche et juste après le sifflet du juge, elle continuait de ruer le long de la bande, puis m’a projeté dans les estrades en plein sur les spectateurs. Je n’ai jamais pu oublier cette remarquable compétition avec les 390 $ gagnés dans cette fin de semaine représentant le salaire de huit semaines au salaire minimum.
Aujourd’hui, en parlant d’Yvon Champagne, il ne faut pas oublier Mister Champagne, son oncle, un homme à chevaux connu autant dans l’Ouest Canadien qu’aux États-Unis pour son expertise de pouvoir examiner et confirmer le nombre de jours de gestation qu’était rendue une jument élevée pour l’urine. Le nombre de jours de gestation requis pour l’urine est d’environ 120 jours. Mister Champagne garantissait un écart de son estimé que de 2 à 3 jours. Il était en demande dans toute l’Amérique du Nord. Chaque automne, il y avait des encans à travers le Canada pour ce type de juments.
J’avais beaucoup de respect pour Mister Champagne et un jour, alors que je discutais avec des clients de mes chevaux à vendre dans le parc à l’encan, je leur ai dit : « J’ai acheté ces deux-là à la même place. » Lorsqu’ils ont quitté, Mister Champagne me dit : « Mon petit Roy, ces deux chevaux ne viennent pas de la même place. » Je lui demande poliment : « Comment ça? » Il me répond : « Tu vois, celui-là a passé l’été dans un pacage dans les montagnes parce que tu peux voir que les œufs des mouches sont plus bas sur ses pattes étant donné que l’herbe ne pousse pas haute. Et l’autre cheval, au contraire, était dans les plaines où l’herbe est abondante et haute, les œufs de mouches sont logés plus haut. »
En arrivant chez moi, je téléphone à la personne qui me les a vendus. Je lui répète ce que Mister Champagne m’a appris. Il s’est mis à rire et dit : « C’est bien vrai. » Ma curiosité et ma soif d’apprendre toujours plus sur ce merveilleux animal qu’est le cheval m’avait poussé à me faire confirmer ce que Mister Champagne m’avait expliqué


CHAPITRE 9
Au cours des années 1968, j’avais été repêché par Willie Laramée, un mordu des chevaux et travaillant à son compte. Un jour il me dit : « Albert, si tu veux venir travailler avec moi, je te donne 50% des profits des ventes. » En plus que le paysage ressemblait tellement à la vallée de Matapédia où j’avais passé ma jeunesse. J’ai accepté. Willie fut mon mentor en affaires car il a l’expérience et est doué en affaires ainsi que pour la promotion, il est un excellent vendeur dur à battre. Je travaille avec lui jusqu’en 1970 mais je m’aperçois que nous ne voyons pas les choses toujours de la même façon. Avec une famille de 4 filles et un garçon, il n’a pas le choix de voir les choses à sa façon. Je décide donc de partir en affaires à mon compte mais nous resterons amis pour la vie jusqu’à sa mort.
CHAPITRE 10
En 1970, j’ai 22 ans. Je loue des boxes au GOLDEN RANCH à l’Ouest de Ville Saint-Laurent où je commence à vendre mes chevaux car c’est plus proche de l’action et il y a beaucoup de ranchs. Mais n’étant pas convaincu de mon choix d’emplacement, j’habite quand même à St-Jean-deMatha.C’est à ce GOLDEN RANCH que je rencontre celle qui deviendra mon épouse, Debra O’Reilly, et nous projetons un avenir avec les chevaux. Elle est enseignante équestre et son mentor, un maître de la Haute école classique d’Angleterre, lui fait ouvrir les portes comme élève en Angleterre. Mais moi, j’arrive dans sa vie comme un cheveu sur la soupe, elle apporte donc des changements à ses projets.
Vers 1971, soit après 4 à 5 ans du début des compétitions, je prends une pause et j’arrête les compétitions. Je m’éloigne car depuis ma jeunesse je n’ai pas cessé de pousser aux limites mon corps.
1970 – JE GAGNE MA PREMIÈRE BOUCLE ET CEINTURE

C’était la première remise en terrain Québécois, alors j’étais plus que contant.

En 1972, c’est fini pour moi les compétitions. Je m’éloigne car depuis ma jeunesse je n’ai pas cessé de pousser aux limites mon corps. Bien sûr, travailler toute la semaine et finir en compétition les fins de semaines et participer dans chaque classe, en plus des chevaux sauvages et certains rodéos, les bœufs sauvages, c’était rendu très exigeant. Ce qui me gardait fort, c’est que les soirs où les autres partaient s’amuser, je me dirigeais à ma chambre de motel me reposer pour le lendemain. Oui même à mon jeune âge, j’étais sérieux à mon travail.
UN RÊVE PRESQUE IMPOSSIBLE
Debra et moi décidons de fonder notre propre ranch, ce qui est loin d’être facile. On en discute des soirées complètes mais on est novice dans le domaine du commerce. Et avec ce qu’on a appris, ce n’est pas suffisant. Et à la rencontre des banques, le plus qu’elles peuvent faire pour nous est de nous souhaiter « bonne chance ». Mais on ne se laisse pas décourager car on croit vraiment à ce qui est important pour nous deux, c’est-à-dire nos projets et notre DESTINÉE.
CHAPITRE 13
LA MISÈRE QUI DÉBUTE
Nous sommes dans les années où les arénas intérieurs n’existent pas et que le commerce des chevaux s’échelonne d’avril à septembre, ce qui rend ce commerce très difficile soit presque impossible.
Malgré les embûches, nous croyons qu’il doit y avoir une façon de passer à travers. Alors, toujours dans les années ’70, nous avons loué une écurie à St-Jean-de-Matha. Nous la rénovons pour loger des pensionnaires et faire la vente de chevaux et d’équipements, et bien sûr faire la promotion des compétitions.
Un hiver, au début de notre commerce, la machine à laver le linge brise. Nous sommes en janvier, on discute pour se dire « on fait quoi? » car, bien que nous et nos animaux n’avons jamais manqué de nourriture, on n’avait pas l’argent pour une nouvelle lessiveuse. Alors Debra me dit : « On remplit le bain d’eau et nous allons marcher sur le linge jusqu’à ce qu’il soit propre. Ce qu’elle a fait. Je n’avais que trois chevaux à vendre et fallait attendre au mois d’avril pour que la vente recommence et pourvoir obtenir le juste prix pour leur valeur.
Un jour, vers février 1972, je reviens de l’encan de Lachute et il fait un froid terrible, moins 40 degrés. Je stationne le camion dans la cour et je demeure immobile, et après 5 à 10 minutes, Debra sort et vient me rejoindre au camion. Elle voit que je suis si gelé que je ne peux même pas sortir du camion. Elle me sort de peine et de misère et on se rend dans la maison. Je suis enfin à la chaleur. En fait, mon camion était si vieux qu’il avait des trous dans le plancher, et le froid y entrait plus vite que la chaufferette pouvait fournir la chaleur, et il ne restait que 8 pouces par 8 pouces au pare-brise pour ma vision.
Rien ne va nous faire lâcher, pour nous c’est ça notre destinée.
Bon, j’arrête ces histoires de misères, je vais parler plus positivement.
CHAPITRE 14
C’est aussi au cours des années ’70 que je fonde le groupe de l’Association des Ranchs du Nord. Luce Lafortune est secrétaire et moi président. Plusieurs directeurs s’impliquent par amour des chevaux. Après plusieurs années, l’association changera quelques fois de nom mais existe toujours aujourd’hui. Nous avons éprouvé beaucoup de plaisir. Les compétitions grossissent chaque année. Cependant, je m’éloigne des compétitions mais je demeure président et promoteur. En effet, il devenait injuste que moi avec l’expérience que j’avais, je compétitionne contre ceux qui commençaient en compétition dans le Nord et qui étaient en plus clients à notre commerce.

Au cours des années, l’association avait fait un prêt à la banque pour acheter des chevaux et bœufs sauvages pour les rodéos mais les propriétaires de ranch n’avaient pas pris ça assez au sérieux, alors quelques années plus tard, ils ont annulé l’idée des chevaux sauvages et bœufs. Triste car s’ils avaient continué, les rodéos auraient été plus en demande et seraient devenus rentables avec le temps!
CHAPITRE 15
Au cours de l’année 1976, mon ami Robert Laramée, gérant chez Ford à Joliette, fils de Willie Laramée, me dit : « Albert, pourquoi tu ne t’achètes pas un camion neuf. Tu fais assez de millage pour ton travail pour avoir ça et tu vas voir, ça ne te coûtera pas plus cher et tu ne perdras pas de travail. » Malgré son jeune âge, Robert avait une bonne tête en affaires et son opinion était très importante pour moi. En discutant avec Debra, elle me rassure et dit : « Vas-y, tu as besoin d’un bon camion pour travailler. » Je me rends donc au garage pour rencontrer Robert. Il me fait avoir mon crédit et voilà, j’achète un Ford ¾ de tonne et mes paiements sont seulement de 159,60 $ par mois. Merci Robert pour ce bon conseil, et bien d’autres.
En 1976, je fais la rencontre de Peter Congolosie, un cowboy talentueux avec beaucoup d’expérience sur l’exhibition de chevaux lors des encans. Il a une façon de monter que même le moins bon des chevaux va bien paraître à l’encan. Il devient mon nouveau mentor. Je travaille avec lui les soirs d’encans, une fois par mois au Québec et en Ontario. Puis bien sûr les encans de Lachute et d’Hemmingford au Québec continuent de m’employer et me prennent pour monter leurs chevaux lors des encans pour servir leurs clients et eux-mêmes.

C’EST À CE MOMENT QUE JE PEUX DIRE, QUE J’AI MONTÉ PLUS DE 50,000 CHEVAUX DANS MA CARRIÈRE!
Vers 1977, Peter Congolosie des États-Unis devient un de mes fournisseurs de chevaux. Il me fait livrer plusieurs voyages de chevaux super bien entraînés qu’il a achetés partout dans l’Ouest, au Texas, Ohio, Pennsylvanie, etc. C’est à ce moment que la saison débute. Il est un extraordinaire homme à chevaux et un excellent cavalier. Tout va bien. Certaines semaines, c’était le genre de commerçant qui vendait une centaine de chevaux par semaine et plus aux USA et au Canada. Ce sont les bonnes années dans la vente et le western est très populaire. De plus, Peter était une idole de tous ses clients, il se démarquait des autres.
Et dans ces années-là, on pouvait faire un chèque au New Jersey et le chèque n’était encaissé que 3 semaines plus tard dans notre compte.
Un moment donné, la gérante de ma banque me téléphone et m’invite à passer la voir à son bureau. Elle me dit : « Albert, tu sais que lorsque tu fais un chèque, tu dois avoir l’argent dans ton compte, c’est de la fraude ce que tu fais. » Je m’empresse de lui répondre : « Madame Marcil, mes chèques passent toujours et je ne dois rien à personne. Mais si vous voulez, prêtezmoi 25 000 $ et je ne ferai plus ça. » Elle me dit : « Non, continue de cette façon, car bien sûr, tu n’as pas fait de chèque sans fonds. »
Monter les chevaux dans un encan n’était pas si facile. Comme j’ai toujours appris beaucoup visuellement, l’expérience et le savoir-faire de Peter Congolosie m’ont bien aidé. En effet, pour moi c’était facile d’apprendre en l’observant monter ses chevaux pour bien les faire paraître.
Avec aussi peu que 5 minutes, on doit chercher ce que le cheval sait faire et avec le temps et l’expérience, on apprend à leur montrer quelques manœuvres ou à en corriger même pour qu’il ait confiance en nous et soient réceptifs à nos demandes lors dela présentation. On n’a que 5 minutes pour connaître assez le cheval pour qu’il paraisse bien devant le public acheteur. C’est sur le cheval que les acheteurs miseront, pas sur le cavalier.

LE SECRET est d’anticiper ses pensées et de ressentir tous ses mouvements en dessous de notre selle et d’anticiper
AVANT qu’il ait le temps de gaffer. Oui, il y a une connexion AUTRE que les rênes.
Bien sûr, notre corps et nos mains vont deviner et s’ajuster automatiquement et anticiper les pensées et gestes du cheval avec la pratique mais il faut s’y concentrer au début.
C’est pour cette raison que les gens qui faisaient ce métier étaient plus rares et étaient très bien payés.
Alors, dans ces années, je ne travaillais dans les encans que 2 à 3 jours par semaine. Il restait donc 4 à 6 jours pour combler la semaine. J’entraînais donc de jeunes chevaux à la ferme à St-Jean-de-Matha.
CHAPITRE
En 1978, notre fille Natalee vient au monde et nous sommes des parents super contents. Natalee va devenir comme nous, aussi mordue des animaux. Dès son jeune âge, elle décide de suivre les traces de ses parents. Comme sa mère qui est Irlandaise, Natalee a la tête dure. Sa mère la pousse pour l’école mais en vain, elle ne veut rien savoir. Pour elle, se sont les animaux, tels que les chevaux et les chiens.

Alors, dès l’âge de 8 ans, elle m’aide à fermer les randonnées équestres, question d’empêcher les cavaliers d’arrêter les chevaux pour les faire partir au galop, etc.
Pendant plus de 5 ans, j’administre le centre équestre à St-Jean-de-Matha de mai à octobre, période trop courte pour combler un salaire annuel. Donc en 1979, le commerce est tranquille aussi. Alors Debra postule pour la compagnie Gillette et elle est engagée. Elle aime beaucoup son travail et y restera pendant 20 ans. Au début de son emploi, elle voyageait en autobus et
demeurait chez sa mère à Ville St-Laurent pendant la semaine. Un jour, quelques années après son début, elle dit à sa mère et à sa tante : « Je m’ennuis de ma famille. » Alors sa famille lui prête l’argent pour une bonne auto usagée, ce qui lui a permis de couper la semaine en deux.
Natalee n’avait qu’un an lorsqu’elle a dû trouver un travail pour nous aider. Moi j’emmenais Natalee partout sur les livraisons, ou je la faisais garder par une famille exceptionnelle pendant toutes ces années.
Natalee continue de travailler avec moi les fins de semaines, mais elle est entêtée de travailler avec les chevaux et rêve d’avoir sa petite boutique équestre. Voici une photo d’elle au bureau. Elle rêve d’effectuer le travail que je fais.

Dans les années ‘80, j’achète un cheval Quarter Horse au mois d’août au surnom de TiGRIS. En le montant, je m’aperçois qu’il a beaucoup d’agilité et d’école. Je me rends l’essayer dans le ring de mon voisin à la discipline de course de barils. Hé oui ! Il sait bien faire sa classe, alors je le pratique et commence à le nourrir en conséquence pendant les mois d’août et septembre en prévision du Festival de la Galette à Louiseville, festival auquel notre groupe avait été invité pour le gymkhana.
Je m’étais inscrit dans plusieurs classes de centre. La course de barils est annoncée et lorsqu’on m’appelle au micro, j’entre et fais le parcours des barils. Mon cheval fait un 15.6 secondes. Le juge crie à l’annonceur qu’on doit recommencer car sa montre n’est pas partie. Alors je dis oui de mon côté et je recommence. TiGRIS fait un 15.4 secondes. Notre juge se gratte la tête et n’y comprends rien car le plus proche était dans les 17 secondes. Alors toute la journée, mon TiGRIS nous fait des temps si bas que certains des cavaliers contre qui je compétitionne sont insultés. Il ne faut pas oublier que ce sont mes clients qui achètent des chevaux et équipements chez moi. Mais bien sûr, TiGRIS devient un cheval à vendre car mon métier pour l’instant c’est la vente, l’entraînement et les encans et non la compétition.

En passant, pour apporter des corrections à un cheval, le plus important est de trouver la raison et la cause pour lesquelles il agit comme ça. Et lorsque je parle de correction, il s’agit de corriger l’erreur de son maître et de redonner confiance au cheval à nouveau, car souvent ces chevaux se rebellent car ils ont perdu confiance en l’humain.
Le cheval doit être pris en main et on doit lui redonner confiance à tel point que, pour un exemple extrême ici, si on lui demandait de faire un saut dans le feu, il le ferait car vous êtes là, c’est cela du bon leadership. Bien sûr, il ne faudrait en aucun cas qu’il se brûle.
JE SUIS LOIN D’ÊTRE PARFAIT– Mes apprentissages continuent!
Voici quelques erreurs d’entraînement de ma part :
J’entraînais une jument à vendre et je n’avais pas de manège intérieur. Alors j’utilisais la piste de skidoo qui passait sur ma ferme pour travailler les arrêts en glissade et tout allait bien. Un jour, alors que je continuais les pratiques sur les arrêts, un peu plus loin, tout avait l’air sur la neige, mais en dessous c’était de la glace. En troisième allure, je lui demande l’arrêt, elle le fait mais ses postérieurs passent en-dessous d’elle et elle tombe. Et lorsqu’elle est pour me tomber dessus, je me rappelle ses yeux qui me regardent avec la tête courbée et elle a tout fait pour ne pas me tomber dessus mais ma tête avait déjà frappé la glace, je suis tout de même demeuré conscient. Par la suite, chaque fois que je lui demandais d’arrêter, elle se servait des quatre membres et non juste de ses postérieurs! Une erreur de notre part peut parfois être plus grave que l’on pense.
Je pourrais vous en raconter quelques erreurs semblables qui étaient plus des accidents de travail. Mais pour les chevaux, ce sont des séquelles au cerveau qui restent. J’ai continué à faire des arrêts et manœuvres du genre mais avec plus de précaution sur le choix des TERRAINS de pratique.
Un jour, j’assiste à un encan de chevaux sélectionnés par Peter Congolosie. Il y avait un super cheval de 15,3 mains, tout un athlète et bien entraîné. Les mises sur ce cheval commencent assez haut et Camil Pancho s’aperçoit que je mise dessus. Alors il me laisse l’acheter puis vient me voir et me dit : « Albert, as-tu un acheteur pour? Car s’il ne te le prend pas, je suis intéressé. » Nous, le groupe de commerçants avons beaucoup de respect les uns envers les autres, et avec les années j’avais fait ma place dans ce groupe.
J’ai alors vendu ce cheval à un client dans le Nord que je connais et qui fait de la compétition. Mais trois ans plus tard, le cheval, qui arrivait toujours premier dans ses classes, ne fonctionne plus. Alors le client me l’apporte pour mon avis. Son propriétaire m’a raconté que la minute qu’il tourne au bout du manège, il bloque et ne veux plus avancer, juste au pas. Je m’aperçois de la crainte du cheval dans les jours qui suivent. Il craint pour sa bouche. Lorsque le cheval tournait, le cavalier m’a avoué qu’il avait de la misère à reprendre son équilibre pour le suivre.
Alors problème trouvé, reste à trouver la solution. Ayant pris soin de lui changer son mors pour le moins sévère possible, je lui demande le pas, et ensuite le trot. Puis quand tout revient normal, le petit galop pour finir au grand galop. Au bout de 6 semaines, le voici reparti sur le chemin des compétitions avec son maître auquel j’avais donné quelques sessions de cours pour m’assurer qu’il ne commettra pas les mêmes erreurs lors de cette classe. Chaque fois que j’ai eu à corriger des problèmes, j’ai recommencé à la base avec des outils légers et un mors le moins sévère possible. Car plus on leur fait mal, plus ils combattent la douleur et leur cavalier. Ce n’est donc pas la solution de leur faire mal. Donc, recommencer à la base et leur « enseigner » de nouveau ce qu’on peut atteindre ensemble. C’est très facile car la plupart des chevaux sont entraînés et non enseignés.
Alors on se doit de leur enseigner ce que nous voulons d’eux jusqu’à ce qu’ils comprennent et sans user de la force.
VOICI UN EXEMPLE QUI VA NOUS FAIRE RÉFLÉCHIR
Un jour, je décide de planifier une clinique.
Je loue un aréna et aménage l’intérieur avec mes clôtures pour ring rond, système de son, etc.

VOICI un exemple incroyable.
Je crois que les chevaux sont comme l’humain. Leur cerveau fonctionne de façon semblable, c’est-à-dire qu’il emmagasine nos explications et nos méthodes comme des CD. En effet, on peut engranger dans de « petits tiroirs », façon d’expliquer, et certains entraîneurs vont utiliser le mot CD, qui veut dire la même chose.
Un des participants à la clinique m’amène un cheval de 4 ans. Lorsqu’on monte dessus, il se met en troisième vitesse avant qu’on lui demande et si on le retient, il se lève et se projette de l’avant. Donc, je le garde entre le pas et le galop et je mets le moins de pression possible dans sa bouche car je sais ce que j’ai en-dessous de moi, et je ne veux pas le bloquer complètement et risquer de causer un autre problème. Je le garde dans un petit cercle, ce qui va effectuer le travail pour moi mais je l’oblige quand même à rester au trot même si c’est dur pour lui. Après 15 minutes, je dois changer de monture pour continuer ma clinique envers le public.
Alors je le mets en arrêt et j’explique aux gens que je vais le laisser monter par une de mes stagiaires pour une heure ou deux, avec le même exercice jusqu’à ce qu’il retombe au pas de lui-même et comprenne qu’il y a d’autres manœuvres que de juste courir. De cette façon, on reproduit un autre CD qui sera ajouté dans son cerveau.

Le stagiaire de plus de 4 ans d’expérience avec moi effectuele travail que je lui demande. Je reprends le cheval environ une heure après dans la clinique et j’explique que lorsqu’on a déjà emmagasiné un CD dans le cerveau du cheval, rien ne sert d’essayer de le changer, il faut en enregistrer un nouveau et le programmer à ce que nous voulons de lui. En montant le cheval, il a bien appris sa leçon, il marche, trotte et galope en-dessous de nous mais souvent il est plus favorable que ce soit un entraîneur qui lui enseigne, et ensuite expliquer au propriétaire le nouveau CD.
Il faut comprendre que les chevaux ont la capacité d’apprendre et d’engranger plusieurs CD par cœur, gymkhana et autres disciplines. C’est comme avoir plusieurs CD différents dans leur cerveau et ces CD fonctionnent vraiment tous. J’en suis venu à cette conclusion en regardant entre autres les chevaux de gymkhana travailler en compétition.
Lorsque les cavaliers sont dessus pour leur classe à venir, le cheval anticipe et capte l’adrénaline de leur maître et devient aussi agité que le cavalier. La classe terminée, il sort du manège, le cavalier descend et met en selle leur jeune enfant pour le faire marcher. Le cheval revenait calme et marchait tranquillement. Il venait de changer de CD!
Lorsqu’on les monte, on ouvre ces tiroirs ou CD de la même façon, comme si on choisissait de mettre de la musique, soit du jazz ou bien du rock. C’est une manière d’expliquer que c’est grâce à notre contact assiette, mains, jambes et trajet bien sûr que le CD va changer. Donc nos manœuvres et notre façon de faire sur lui ou elle donnera les résultats voulus au bout du compte.
LE CERVEAU DU CHEVAL
Juste une façon de le percevoir.
Lorsque je pense à ma prochaine demande :
1. Je touche le cheval avec mes aides;
2. Les petits nerfs reçoivent le message et conduisent les infos à son cerveau;
3. Le cerveau reçoit la commande;
4. Le cerveau transmet aux membres de la même façon qu’il l’a reçu pour faire la transition;
5. Et les membres agissent selon la demande.
6. Tout se fait un moins d’une fraction de seconde.
CHAPITRE
ENSEIGNEMENT :
On parle d’enseignement lorsqu’on programme des apprentissages au niveau du cheval et de son cerveau.
ENTRAÎNEMENT :
On parle d’entraînement quand on prépare le cheval physiquement et mentalement dans les manœuvres pour qu’elles soient exécutées plus vite et plus avancées pour les compétitions. Tout comme pour un boxeur, il s’entraîne pour son prochain combat. Il sait déjà boxer, mais il doit s’entraîner pour sa vitesse d’exécution et son cardio. C’est donc de l’entraînement.
Il est important de comprendre ce que l’on fait sur eux quand on les monte, car votre mentalité va changer et même eux sauront s’annexer à vos pensées et demandes plus vite.
Les savants disent que les humains n’utilisent qu’à 25% leur capacité du cerveau. Il en est de même pour les animaux. Bien sûr, certains animaux sont plus doués que d’autres, ce qui est logique. Il en est de même pour les humains.
https://www.youtube.com/watch?v=oZybR-Ccfsk
Voici BIANCY, un de nos chevaux auxquels on a enseigné le « Free Style » à notre ferme. Vous remarquerez que seules notre position en selle et la façon que nous avons de nous placer et nos talons à certains moments sont suffisants pour le faire avancer, changer de cadence, arrêter, tourner, reculer, etc. C’est comme chevaucher sur un nuage, la sensation est presqu’indescriptible.
CHAPITRE 23
Au fil du temps, ma conjointe, qui travaille toujours comme inspectrice pour la compagnie Gillette, un poste qu’elle aime bien, discute avec moi et dit qu’elle aimerait bien faire l’élevage des chiens de race Mastiff. Cette race était vraiment rare au Canada à l’époque. Lorsqu’un des deux conjoints croit à un projet par rapport aux animaux, les deux s’unissent pour le réaliser. La petite Natalee fait aussi partie de la discussion malgré son jeune âge, nous voulons être certains que tout se déroulera bien pur la famille et les animaux.
Alors, un autre épisode parallèle aux chevaux va donc débuter.
Après quelques années d’élevage, tout va bien. Elle participe à des concours au Québec et en Ontario. Puis, une année, elle décide de se rendre en Pensylvanie pour participer au plus gros show, une compétition où sont réunis plus de 100 races et des milliers de compétiteurs. Debra y présente son jeune mâle DUTCH de 18 mois et remporte le 3e prix. Elle est très contente de sa réussite

CHAPITRE 24
Mais tout paraît si facile en paroles, mais la vie n’est pas faite pour que ce soit si facile que ça!
Dans notre maison, on avait une chambre de maternité pour les femelles Mastiff qui pèsent couramment 150 lbs et plus. Il peut arriver que lorsque la femelle se couche, elle se couche sur un bébé chiot sans s’en rendre compte car la fatigue la rend nonchalante. Alors le matin, il était possible de retrouver un à trois chiots morts. Je me disais qu’il fallait être encore plus professionnel et responsable en tant qu’éleveur et prévoir un lit pliant pour coucher aux côtés d’eux quelque temps.
Un soir, une femelle qui avait eu 11 chiots tous vivants, sort de la chambre et me demande pour aller dehors. Je me lève, il est environ minuit et la fatigue m’envahie car le jour je dois m’occuper du commerce des chevaux. Je m’endors sur le divan pour quelques minutes. Notre ferme est tout près d’une grande route. En entendant un « bang » comme si un véhicule avait frappé quelque chose, je me réveille en sursaut et je me dis : « Ah non! Où est la mère des bébés? » Je sors dehors et crie son nom. Aucune réponse. Je regarde partout avec angoisse, non, pas de FRENCHIE. J’en avais les larmes aux yeux. Je rentre dans la maison, m’assoie sur la chaise à la table et prend ma tête à deux mains et pense : « Je viens de devenir maman pour 11 chiots qui devront boire aux 2 heures. »
Je me trouve un moyen. J’ai des gants en plastique de chirurgie. Je réfléchie et leur prépare du lait. Si je fais boire 4 chiots à la fois pour une durée de 1 heure, il va me rester une heure de sommeil entre chaque repas. C’est ce que je fais. Alors, je fais un trou avec une aiguille au bout de chaque doigt du gant et emporte mon cadran à côté de moi et je me réveille à chaque heure. C’est de cette façon que j’ai sauvé les 11 chiots et j’en étais fier. Vous savez ce n’est pas une question d’argent, car l’argent ça se dépense très facilement mais les souvenirs eux, restent. En effet, on est bien triste à certains moments, mais les animaux savent nous faire rire et sourire, il n’y a pas de prix pour ça.
Vers 1986, Debra a un accident de travail majeur au genou qui l’empêche de continuer avec son élevage de Mastiff de peur qu’un chien l’accroche en voulant jouer, etc. C’est très dur pour la famille car ces animaux sont comme des enfants pour nous, ils font partie de la famille. À la fin, nous avions 18 femelles adultes et 3 mâles.
Les années 1980 – NOTRE PREMIÈRE RÉCESSION

C’est dans les années 1980 que nous faisons face à notre première récession. Le référendum touche plusieurs personnes. Au Québec, nous avions 30,000 juments qui produisaient l’urine pour une certaine compagnie québécoise mais anglophone. Cette compagnie décide de déménager ce département dans l’Ouest Canadien par crainte au référendum. Alors les gens qui vivent de ce revenu le perdent et, faut dire qu’elles produisaient environ 30,000 poulains par année, qui devenaient des chevaux de selle ou d’attelage, de race Belge, Percheron et Canadien. C’était une retombée économique extraordinaire autant pour nous que plusieurs personnes qui vivaient des revenus de la cueillette d’urine de juments.
Moi qui vendais de l’équipement à l’encan de St-Hyacinthe pour environ 1400 $ par semaine, je vois mes ventes baisser à 600 $ et 800 $ par semaine et à bas prix, juste assez pour payer les dépenses. On a bien ressenti la récession.
Lorsque j’écris ce livre, je me demande comment on a fait pour garder notre rêve toujours si fort, même pendant les années si dures.
LES VENTES REPRENNENT VIE DÈS 1983
En peu de temps, le commerce reprend le dessus. Dû aux manèges intérieurs qui se bâtissent un peu partout à travers le Québec, c’est un plus pour notre industrie. Les québécois s’aperçoivent qu’il est important pour le commerce et les compétitionsque ce soit pour 10 à 12 mois par année, alors tout va mieux. En effet, les compétiteurs Québécois constataient bien que les Américains avaient toujours une longueur d’avance sur eux dû au fait qu’ils s’entraînaient 12 mois par année. Ce qui fait qu’aujourd’hui, il y a de plus en plus de noms Québécois qui rivalisent avec les Américains sur les circuits de compétitions américaines.

LES CHANGEMENTS NE CESSENT PAS D’ÊTRE MODIFIÉS
L’évolution des centres équestres sont mis à l’épreuve car la Fédération Équestre du Québec (FEQ) et Québec a cheval commence à avoir de l’influence devant les compagnies d’assurances, etc. et est nominée pour faire de nouveaux règlements et barèmes qui tuent les centres équestres sans le vouloir. Bien sûr, l’idée et les règlements de la fédération ne sont pas si mauvais que ça, mais la période allouée pour l’ajustement était trop courte.

Au cours de années qui suivent, la FEQ fait accréditer 350 enseignants environ qui parlent tous de la même façon pour enseigner aux élèves.
Les centres équestres qui passent à travers cet épisode sont pour la plupart très à jour et se spécialisent. Par exemple, la ferme du JOUAL VAIR ajoute d’autres activités tels que
- Le rassemblement de troupeaux,
- Les randonnées de 2 à 5 jours.



Encore aujourd’hui cette ferme reste très active dans le domaine. Il est possible d’obtenir de la FEQ une liste d’endroits qui offrent ces super services.
En même temps, le commerce des chevaux devient plus stable et de 1983 à l’an 2000, nous vendons environ de 700 à 850 chevaux par année.


Voici la façon de travailler lorsque je suis à un encan. Dans chaque encan, il faut faire en 15 minutes le tour des 150 chevaux environ pour une expertise visuelle. Ensuite revenir à ceux qu’on a choisis pour faire une dernière expertise en ayant une attention spéciale corporelle d’eux.
Juste à regarder un cheval, on doit être capable visuellement de savoir si l’animal a du mal, soit à ses membres, vérifier la grosseur de ses sabots s’ils sont tous égaux, sila respiration est normale, etc. Faut aussi prendre en ligne de compte que souvent les chevaux sont injectés d’anti-inflammatoires et même pour leurs poumons, plein de trucs des anciens (maquillons) sont encore populaires dans ces années.
Voici quelques trucs que les anciens maquillons employaient.
PAS POUR CŒURS SENSIBLES
Pour un cheval qui a le tic du rot, ils prenaient un marteau de caoutchouc et lui donnaient quelques coups sur les dents en avant pour lui causer une sensibilité temporaire. Lorsque le cheval s’appuyait les dents pour roter, il arrêtait car ses dents étaient sensibles, mais ce n’était que du temporaire.
Un cheval qui faisait de l’emphysème, ils lui faisaient manger une livre de graisse pour la cuisson. Encore là, ce n’était que du temporaire.
Cheval en colique : ils lui faisaient boire 1 à 2 bières. Le cheval est facile à rendre ivre alors il ne sentait plus son mal.
Pour un cheval agité, du tranquillisant, et même leur enlever du sang assez pour les affaiblir et ne pas les laisser boire avant la fin de l’encan, etc.
J’AI DÉTESTÉ CERTAINS DE CES MAQUILLONS TOUTE MA VIE!
On appelait « maquillons » les commerçants de toutes sortes d’animaux, vaches, chevaux, lapins, chiens, poules, etc. Lorsque les gens disaient : « Ah oui, comme ça tu es un maquillons? » j’en étais presque insulté car moi je suis un homme à chevaux dans ma tête.
À un autre encan, il passe un super beau cheval dans les 1300 lbs. Je l’achète pour 180 $. Lorsque le cheval sort du ring de présentation, je regarde quel est le prochain sans être intéressé. Puis je vais voir mon achat. Il est dans un entre-deux. Je viens pour l’approcher, il me regarde en plein dans les yeux et me passe les 2 pieds arrière de chaque côté de ma tête! Mon dieu, me voilà choqué. Je rentre dans l’entre-deux plein d’adrénaline, le sors et passe en avant du groupe qui attend à la porte pour passer leurs chevaux à vendre. Je rentre dans le ring et dit à l’encanteur : « Envoie ça à l’abattoir seulement, car ce cheval va tuer quelqu’un un jour! » Puis je regarde avec des yeux méchants le vieux maquillons qui était le vendeur. Il me connaissait bien. Le cheval se vend simplement pour 10 $ de moins. Vers les années ’80, les maquillons devenaient plus rares, pour apporter une nouvelle génération de commerçants depuis les années 1965 tels que Camille Poncho, Jean-Yves Hamel, moi et beaucoup d’autres.
Souvent, on se faisait avoir par certaines personnes que leurs chevaux avaient des problèmes d’emphysème ou de boiterie. Ils faisaient arranger les problèmes sans avertir les vétérinaires qu’ils seraient mis sur la revente et nous appelaient pour nous les vendre. Bien sûr, si on les achetait et on les revendait, le mal revenait entre 4 à 6 mois plus tard. On devenait les coupables.
Pourquoi aurions-nous acheté des chevaux avec du mal? Mais comme on dit souvent, ça prend un coupable.
Chaque fois que c’est arrivé, nous devions trouver une façon de satisfaire le client pour qu’il éprouve du plaisir avec son passe-temps. On devait trouver une entente pour lui trouver un cheval qui saurait le rendre heureux. Certains d’entre nous étaient capables de le faire mais pour d’autres, c’était impensable de rembourser ou échanger pour un autre cheval.
Un autre jour, un de mes amis, Réjean Gadoury de la ferme MONTAGNE COUPÉE me demande de transporter trois chevaux à l’encan. J’accepte de lui rendre service. Il me questionne et me dit : « Je devrais m’en sortir pas si pire, ils font un bon 15 mains et pèsent 1100 lbs chacun. » En trois minutes, je lui dis le poids de chaque cheval. Il rit et me dit : « Je vais te gager ce montant. » Je lui dis : « Non, car ce serait prendre ton argent comme le prendre à un enfant. » Alors il sort son carnet et écrit les poids que j’ai mentionnés. Après l’encan, il vient me voir tout surpris et me dit : « Albert, je n’y crois pas, tu as une différence de 15 à 20 lbs par cheval seulement. ». C’est ça l’expérience et faire du volume depuis des années.
Il existe bien sûr les encans spécialisés où se vendent environ de 35 à 50 chevaux mais sélectionnés de bonne qualité et qui sont tous montés pour la présentation à la vente avec une garantie.
Un jour, je suis en compagnie de Peter Congolosie dans un encan au Connecticut et il me présente à John Squire, un acheteur de 400 à 600 chevaux par semaine. Il voyage en auto et par avion à travers les États-Unis, d’un encan à l’autre. John deviendra un de mes mentors et amis. Peter s’adresse à John et dit : « Albert est un super cavalier et est le meilleur avec qui j’ai travaillé. » Vous voyez, c’est ça un ami, on est presque parfait à leurs yeux.

C’est à ce moment que je commence à travailler à temps partiel pour John Squire. Tous les 15 jours, John fait un encan à Hemmingford, un encan qui existe depuis les années ‘60.
À cet encan, j’arrive à 9h00 le matin et je dois monter un minimum de 20 chevaux qui sont préparés par une de ses employés. Je les monte environ 15 minutes chacun, question de les préparer et découvrir leurs qualités et les faire ressortir lors de la présentation pour la vente.
Alors John, au cours de l’année qui suit, s’associe avec Marianne et elle devient sa conjointe. Je travaille à temps partiel avec lui. J’apprends beaucoup avec lui et lui aussi apprend dans ma façon de travailler.
CHAPITRE 30
John Squire me téléphone un jour : « Albert, veux-tu venir avec moi, je vais dans un encan et j’aimerais emporter environ 3 chevaux pour vendre, et emporte-toi aussi quelques-uns pour vendre. » J’accepte et il ajoute : « Rencontre-moi au « stock yard » dans le Vieux Montréal. » Je m’y rends le vendredi. Il arrive avec sa remorque et on va voir les chevaux qu’il veut emmener. Il choisit 3 chevaux sur environ 350 en stock qui lui appartiennent. On les fait monter dans la remorque avec les 2 miens.
On arrive à l’encan le vendredi soir et prenons une chambre pour coucher. On parle d’histoires de chevaux qui nous sont arrivées toute la soirée et on décide de commencer de bonne heure le matin pour avoir le temps de (tuner) monter les chevaux avant la présentation à l’encan. Donc, de 7h00 à 11h00, je monte ses chevaux et rafraîchie leur savoir en y mettant du nouveau. Vers 13h00, c’est le début de l’encan. Nous présentons et vendons nos chevaux avec un profit de 300 $ et plus sur chacun d’eux, ce qui est beaucoup dans les années 1980. On est content et on décide d’aller manger un steak. L’adrénaline est au rendez-vous et la conversation est comme un cours de la plus haute école pour nous deux.
Malheureusement, John est décédé d’un cancer dans la cinquantaine. Nous avons été amis jusqu’à la fin.
CHAPITRE 31
JOHN SQUIRE M’A LAISSÉ UN GROS HÉRITAGE!
Oui, plusieurs idées de son savoir-faire et de son expérience qui me font penser autrement, car pour lui, garder un cheval blessé telle qu’une boiterie ou autre pendant une année était juste normal. Sa mentalité était beaucoup différente de la nôtre. Alors je gardais un suivi visuel de ses chevaux qu’il gardait, et même s’il ne changeait pas leur nourriture, 75% d’eux revenaient en forme pour être montés à nouveau.
Dès lors, c’est là que j’ai commencé petit à petit à faire comme lui dans les années 1995 mais en y ajoutant quelques « différentes épices » en surplus des siennes dont, entretien des sabots, graisse, etc. trois fois par semaine, aucune moulée avec mélasseet bien sûr foin de mil, le moins de sucre possible, et assurément avec les médicaments appropriés pour le problème.
CHAPITRE
La première jument pour cette nouvelle étude, même si cela fait plus de 40 ans que je travaille dans le domaine!
Je suis dans un encan et je vois un cheval qui avance vraiment sur trois pattes de peine et de misère. Je vais voir la dame et lui demande de quoi souffre son cheval. Elle me répond :
« Son maître vient de mourir du cancer et je dois l’envoyer à l’abattoir. » Je lui dis :
« J’aimerais l’acheter au prix du marché mais moi, c’est pour lui donner une deuxième chance et pour moi comme expertise, car je crois que les chevaux naviculaires ont certaines chances d’être soignables sans être à 100% guéris.

Après une longue discussion, la dame me dit : « Très bien, car je crois qu’elle mérite cette chance, elle est si gentille en selle autant que libre. Son nom est ANGEL. » Une jument Quater Horse enregistrée de 11 ans et qui portait bien son nom. Après les traitements, elle pouvait donner trois heures de bon travail dans une journée. Elle a été longtemps un très bon cheval pour les cours que ma conjointe Debra donnait aux débutants. Elle est décédée à l’âge de 30 ans et a même donné un poulain à l’âge de 24 ans. Mon deuxième essai fut un jeune étalon de 18 mois qui avait été enregistré SCOOTER

KING G L à mon encan de chevaux. La jeune fille est arrivée à l’encan et me donne ses enregistrements ainsi que la lettre du vétérinaire à l’effet qu’il était fini à son jarret. Je lui demande : « Puis-je le dire aux gens? Mais il pourrait être un super étalon de reproduction. » Elle me répond : « Faites ce que vous voulez avec. »
Pendant l’encan, je travaille pour le vendre comme étalon de reproduction. Un de mes amis qui a un ranch l’achète et en fait un de ses étalons. Mais deux ans après, il me l’offre. Alors, ce coupci, je l’emporte chez moi et le soigne pendant deux mois pour son problème de boiterie et j’emplois des produits anti-inflammatoires naturels qui fonctionnent bien pour lui. Ensuite, je recommence à le monter car il était un cheval de selle encore.
Les mois avancent et on s’entend bien. Il était resté avec des séquelles car j’ai appris un jour de sa jeune propriétaire que le propriétaire de l’écurie lui administrait une volée et elle l’a vu lui donner un coup de 2 par 4 en plein front, il tomba agenouillé. Depuis ce temps il était resté effrayé avec les hommes. Alors je devais l’approcher bien poliment.
Lui et moi avons parcouru le Nord de l’Amérique en « team penning » et il se classait toujours dans les tops 5 et oui, plus souvent que la normale, la première place. Tout un cheval!
Un autre cheval dans les mêmes années, CHUNKY MONKY, jeune cheval de 2 ans, débourré mais avec boiterie arrière et déclaré fini. Je veux expliquer ici que parfois il était impossible pour le propriétaire d’assumer tous les coûts reliés à l’amélioration de la santé du cheval. La propriétaire avait fait venir le vétérinaire pour l’endormir alors elle lui avait coupé un bout de queue en souvenir. Mais la vétérinaire lui a dit : « Il a quand même des chances de rendre quelqu’un heureux avec de petits travaux et en plus, il est jeune, je trouve ça un peu vite. »

Je me présente à cette ferme pour livrer un cheval. Je remarque le cheval à la queue coupée et il attire ma curiosité. Je demande au propriétaire de quoi il s’agit. Il m’explique ce qui en est. Alors étant donné que mes autres chevaux vont bien, c’est rendu de la routine pour moi, je lui demande donc le prix. Un trop gros prix mais quelque chose m’attire. Il le monte pour moi, c’est à ce moment que je décide de l’acheter, même avec sa boiterie. Je vais le confier à Debra, elle saura s’y pendre pour le ramener le plus possible en santé. Lorsqu’on décide de les prendre en mains pour les soulager de leur mal, il ne faut pas oublier que c’est pour le reste de leur vie.
Après 18 mois, l’entraînement de CHUNKY est bien avancé et les boiteries sont mieux de 75%. Debra en fait son cheval pour les cours et de « team penning ». Il devient mon cheval de « team penning » numéro 5 car j’enseigne la discipline et j’ai besoin de chevaux de rechange pour moi et certains clients.
Lors des compétitions de classes de barils et de « team penning », il est un cheval stable que je prête à certaines personnes et Debra fait aussi du « team penning » de temps en temps avec lui en plus d’être utilisé pour les cours. Il est décédé à l’âge de 30 ans environ, comme pour
SCOOTER KING G L.
PLUSIEURS CHEVAUX ONT EU UNE DEUXIÈME CHANCE
Plusieurs chevaux ont eu une deuxième chance grâce à cette nouvelle vision que John Squire m’avait apprise lors de nos discussions et de sa façon de voir les choses. Maintenant vous comprenez ce que je voulais dire plus haut de John et moi lorsque je disais « la conversation est comme un cours de la plus haute école pour nous deux. »
LES BIENFAITS DE L’ENTRETIEN DES SABOTS
Souvent oubliés, car on le sait tous, mais 75 % des gens sont du genre à penser à graisser juste après que c’est cassé.
Oui 1200 lbs sur de si petits sabots.
Nos premiers soins pour les boiteries ont toujours été le graissage des sabots. Au début, on les graissait au complet pendant 60 jours 3 fois par semaine et après, on les graissait juste au niveau de la couronne (ou coronet, en anglais) aux 2 jours, car la pousse complète du sabot est de 10 à 14 mois selon la nourriture, etc.
Plus le sabot est en santé, plus il sera flexible lors de son travail et rendra son problème plus acceptable car la douleur sera moindre. On va soigner avec le moins de nourriture sucrée bien sûr et s’il faut employer certains produits naturels pour enlever l’enflure, pourquoi pas.
En plus on va leur mettre des tapis en caoutchouc pour empêcher l’humidité le plus possible. Les chevaux avec du mal ne devrait pas vivre à l’extérieure dans aucun cas, car c’estde la souffrance pour eux.
Avec un bon suivi, ils resteront en santé jusqu’à un certain point. Et vivrons leur vie avec le moins de séquelles

LE POLO – Une autre discipline
Aux environs en 1995, je vais rencontrer un ami d’enfance, Richard Rubben. Richard est un homme à chevaux depuis son jeune âge. Lorsque j’étais dans la vingtaine, je montais sa jument dans certaines classes lors de rodéos et gymkhana. Je suis très content de le revoir au Club de Polo de St-Lazare. Il me présente alors à ses amis(es) et raconte un peu notre histoire. Après deux visites à St-Lazare, je prends goût au polo et je décide de fonder un club de polo à St-Jeande-Matha. Mes amis(es) sont d’accord et m’encouragent à un tel projet.

Pendant environ 6 ans, nous formons des équipes et éprouvons beaucoup de plaisir à y jouer. Monique Marcotte devient notre secrétaire officielle et joue au polo avec nous. Le club deviendra le Club de polo de St-Jean-de-Matha. Que de bons souvenirs avec tout le groupe, beaucoup de plaisir et remises de prix en fin d’années, etc.


Il faut que je mentionne Line et Guy Roberge, joueurs qui nous aident dans chaque nouvelle aventure. Oui, toutes ces aventures auraient été impossibles sans les gens bénévoles qui nous ont aidé.

À L’AUTOMNE, ON S’AMUSE DIFFÉREMMENT
La saison d’automne venue, on s’amuse à faire des sauts et du « cross-country » dans la montagne sur mon bon DICK. Il est athlète et toujours partant pour essayer de tout. L’été en polo et l’automne on change de discipline juste pour s’amuser et pour en apprendre une nouvelle.

Depuis ma jeunesse, j’ai toujours continué d’apprendre le plus de disciplines possibles et aussi de les enseigner à mes chevaux, car c’était ma force, racontaient les gens.
EN HIVER, ON ATTELLE POUR FAIRE DES COURSES D’ANTAN

Willie Laraméeest un mordu des courses de chevaux et de poneys. Moi-même j’adore atteler. Willie et moi décidons de former un groupe pour courser les dimanches. Willie demande à Line et Guy Roberge s’ils peuvent entretenir la piste de course qui est en rond à St-Jean-de-Matha.
Voici quelques photos de la gang. Et comme dans l’ancien temps, toute la semaine on s’agace pour dire qui va être le premier dimanche dans telle ou telle course. Souvent les traîneaux virent à l’envers dans les courbes, etc. Personne ne se blesse, excepté que les voitures chavirées doivent retourner se faire réparer.



CHAPITRE 36
Entre temps, Julien Durand m’a approché pour qu’on organise une randonnée d’environ 5 heures à Saint-Zénon dans les montagnes et pour un dîner dans un relais. J’en parle à mon groupe et lui au sien. Tous sont d’accord et c’est parti pour un samedi en randonnée d’hiver.
Donc, le matin du départ, on se lève vers 6h00, on soigne les chevaux dans la remorque car on veut tous déjeuner ensemble à St-Zénon pour partir la randonnée vers 8h30. À notre départ, nous sommes une quarantaine de traîneaux. Il fait -40 degrés sans vent, c’est un climat correct car nous allons faire cette randonnée principalementdans les bois et les montagnes.

Le départ a lieu. On est dans un rang qui est vraiment tranquille et d’une beauté absolument inexplicable. Environ 10 minutes après notre départ, un jeune cheval belge attelé et avec passagers passe à côté de nous sans arrêt au grand galop. On le rencontre un mile plus loin, dans le fosset. L’action commence, mais quelle belle journée de plaisir. Mon attelage se compose de deux gros poneys de 650 lbs environ qui ont été attelés cinq jours par semaine. Alors ils sont prêts pour une telle excursion.
Je suis avec Natalee et Willie. Les photos de l’attelage avec le décor des montagnes font de cette journée une expérience inoubliable.

UNE AUTRE DISCIPLINE SE PRÉSENTE À MOI
En 1995, Daniel Blanchard qui me connaît, vient me voir à la ferme et me parle de « team penning » et de « ranch sorting » qui deviendra une parmi mes plus grosses réussites en compétition. J’ai une équipe extraordinaire qui me remplace au centre équestre et dans la vente de chevaux et d’équipements pour cette période. Je suis rendu à l’âge que je suis prêt physiquement et monétairement, et, bien sûr, j’ai le temps. Debra et ma fille Natalee me disent : « Vas-y et fais ce pourquoi tu es doué, nous on va s’occuper du commerce. »

Daniel me repêche donc comme nouveau joueur dans son équipe de 3 cavaliers en « team penning ». Je commence le premier jour en essai. Je me familiarise au jeu et Daniel est comme mon coach, un très bon coach car il s’y connaît. Il a déjà coaché les équipes de hockey que je suivais et j’ai grande confiance en lui. La deuxième expérience m’a convaincu que j’aimerais essayer cette discipline. De plus, c’est une discipline chronométrée, le genre de compétition que je préfère.

Pour la première saison, on s’ajuste au jeu et on adapte le style de cheval requis pour concorder avec nos équipiers. Ce n’est pas facile de trouver le joueur (i.e. tandem de cavalier/cheval) qui a les qualités requises pour s’harmoniser avec tous les autres joueurs. Pour finir l’année, je suis choisi par Martin Corbeil pour faire équipe avec lui et Martine Grenier.
Après avoir fait un circuit de 6 compétitions, l’équipe qui accumule le plus de points se mérite une boucle de « team penning ». Notre équipe de trois (Martine Grenier, Martin Corbeil et moimême) sort gagnante et nous sommes très fiers de notre réussite.

CHAPITRE
Pendant l’hiver de 1995-96, je fonde le Regroupement de Team Penning du Québec qui deviendra le RTPQI pour « Regroupement de Team Penning du Québec International ». Je dois donc discuter avec ma famille car mon projet est estimé à plus de 100 000 $.

J’investis alors près de 100 000 $ pour l’achat de bétail, soit 65 vaches, et pour toutes les infrastructures pour asseoir environ 700 personnes. On a investi à la radio, les journaux, des affiches, etc. formation des juges et accréditation d’annonceur. Certains règlements sont changés car tout change. Les cavaliers formant environ 60 équipes viennent pratiquerles mercredis et une centaine d’équipes performent les samedis soir à St-Jean-de-Matha devant les estrades remplies.
C’EST À CE MOMENT QUE NATALEE DEVIENT UNE DE MES COÉQUIPIÈRES
En 1996 a lieu la première compétition de « team penning » au Festival Western de St-Tite. Je remercie Bernard Giles de nous avoir ouvert les portes à ce super festival et bien sûr, de m’avoir aidé à la promotion. Vous constatez que nos chemins s’entrecroisent continuellement depuis notre enfance. Bernard est de nature patient, ce qui est un atout entre nous deux. Je le respecte comme ami mais aussi comme homme d’affaires.
Tous les participants sont nerveux étant donné que c’est la première fois qu’ils compétitionnent à un site si reconnu et devant plein de gens. Tout se déroule très bien, nous avons deux classes : « l’open » et le « pro am ». Il y a une boucle en prix pour la première place dans chaque classe et un trophée pour le grand champion de l’événement.
En « pro am », l’équipe est formée de 2 amateurs et 1 open;
Mon équipe, formée de Sylvie Tessier, Marco Roy et moi-même, a fini première place avec un temps de 61 secondes avec 6 vaches « pennées » en 2 go;

En « Open », l’équipe est formée de 3 personnes « open »;

Mon équipe, formée de Guy Poirier, Martin Corbeil et moi-même, a fini première place avec un temps de 58 secondes pour 6 vaches « pennées » en 2 go.
La deuxième année, c’est la folie au Festival Western de St-Tite. Des compétiteurs de l’Est du bas du fleuve s’ajoutent aux inscriptions pour le « team penning ». Organisées par Bernard Giles de la ferme du JOUAL VAIR et moi-même, les pratiques se font les vendredis soir l’année qui suit en 1998. Ne pas oublier que l’Association Team Penning du Québec (ATPQ) organise des compétitions les dimanches à travers le Québec et que c’est cette associationqui fut la première fondatrice de « team penning » au Québec.
En 1997, les pratiques se font à l’année les mercredis et samedis soir. On s’exerce à l’intérieur avec nos chevaux en leur donnant une chance aussi de comprendre le bétail. En effet, pour réussir à gagner dans cette discipline, faut pratiquer et apprendre à étudier et comprendre notre adversaire, soit le bétail. Natalee fait partie d’une de mes équipes et je me fie sur elle pour qu’elle me donne 100% au jeu car lorsque viendra les finales au Parc équestre de Blainville, on aura à affronter les compétiteurs venant de toutes les provinces de l’Est du Canada et du Nord-Est des États-Unis. Natalee est très douée dans cette discipline à la suite des années de pratique et je suis fier qu’elle soit dans mon équipe.
Aussi, tous mes coéquipiers ont toujours été à la hauteur de ces défis, que ce soit dans les classes « pro nov » ou « open », j’ai été choyé d’avoir de si bons cavaliers dans mes équipes.
L’AN 2000 FUT UN SUCCÈS pour moi et mes équipes
L’année 2000 fut un succès pour ma jument
Buskin DAISY
Finissant 1 En OPEN dans ATPQ ET
1 DANS LE RTPQI EN OPEN



Dans la cinquième année, je me rends compte que le « team penning » est un jeu de stratégies et de travail d’équipe et non de chance. Le bétail auquel vous faites face va tout faire pour gagner contre vous, les bovins n’ont pas besoin d’avantages au jeu, eux-mêmes sont aussi doués que les cavaliers et aussi vites que les chevaux. Seuls les chevaux de haute performance sauront vous conduire au podium à la fin, assistés bien sûr de votre expertise et de votre équipe.
PARLONS DE CHANCE et DE STRATÉGIE
Imaginez 30 vaches au bout du ring, toutes avec des numéros sur le dos. Il s’agit de sortir du troupeau 3 vaches qui portent le même numéro (par exemple no 3) et de les diriger dans un enclos d’environ 20 pieds par 15 pieds. Alors, s’il y a 2 vaches dans un coin qui portent le même numéro que vous devez sortir, vous avez un avantage sur les autres équipes. C’est alors que je décide avec mon groupe de changer notre façon de faire et de créer des « placiers ». Mon ami Henri Pasconie m’offre de s’occuper de recruter les « placiers » et leur enseigner quoi faire. Les placiers suivaient les vaches numérotées à sortir du troupeau et faisaient en sorte que deux numéros à sortir ne soient pas dans les coins pour faciliter le jeu.
C’était une excellente idée et ce fut un succès. C’est à ce moment que nous avons évolué et sommes devenus de meilleurs joueurs. Après un an, nous sommes revenus à nos temps d’exécution qui étaient de 24 à 30 secondes pour 3 vaches « pennées ».



LE PARC ÉQUESTRE DE BLAINVILLE est l’hôte des finales de Team Penning
Voici quelques photos de ces gigantesques final




Les compétiteurs venaient de plus de 2000 kilomètres pour y participer

En 2002, nous participons aux finales au Parc Équestre de Blainville auxquelles se joignent des compétiteurs du Québec, du Nouveau-Brunswick, de Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-PrinceÉdouard, et quelques joueurs de l’Ontario et du Nord des États-Unis.
Dans les classes « open », le dimanche, les 10 premiers s’affrontent. Tout un spectacle. Tout paraît si facile lorsque les équipes se confrontent et font face aux troupeaux frais (i.e. vaches qui n’ont jamais vu un cheval avant) et qui furent échangés pendant la matinée de bonne heure, voici les résultats :
Ces Première place, 6 veaux, car les temps obtenus du samedi comptent;
Alors, Nouveau-Brunswick, Première place avec 6 vaches et 2 go, en 60.634 secondes;
Équipe de Montréal, deuxième place, environ 6 vaches en 60.645 secondes;
La troisième équipe, qui venait des USA, en 60.650 secondes.
Une bourse de plus de 7000 $ est divisée. La première équipe se fait facilement une bourse de 3500 $, ainsi de suite.
Nous avions 4 classes, « pro nov », « pro am », « open » ainsi que le « ranch sorting » avec plus de 10 000 $ de bourse par classe
Alors 42 000 $ en bourses à part des prix comme boucles, casquettes, rubans et plus de 1000 $ d’accessoires de marque ProfessionnalChoice qui totalisent la somme de plus de 12 000 $.
On avait loué 210 vaches et remit un chèque de 12 000 $ au propriétaire des vaches. 347 équipes s’affrontent du vendredi au samedi soir pour déterminer celles qui feront partie des 10 premières le dimanche.
MISSION ACCOMPLIE
Le samedi soir, on fête tous ensemble lors d’un souper organisé par les directeurs du RTPQI et moi-même.
LE DIMANCHE, 13h00 – La FINALE – Compétition entre les 10 premières équipes
Avec beaucoup de publicité, on invite le public pour cette finale et on leur fait un show de 3 heures. Oui 3 heures, car plus long, les gens se tannent et c’est un problème que l’on rencontre souvent dans les compétitions western. Puis, les estrades sont alors remplies à craquer. Le public crie à tout casser pour encourager les équipes, l’adrénaline est au plus haut point.
Les classes de « open » débutent avec un troupeau frais de vaches, ce qui fait qu’elles ne se feront pas courir après pour rien, suivi de la classe « pro am ». Après ces classes, des danseurs country donnent un show, deux danses que les gens ont bien appréciées à regarder. Puis, on continue avec les classes de « sorting ». Ensuite vient le spectacle formidable donné par Henri Pasconie en « pennant » 10 vaches avec ses chiens entraînés pour ce genre de travail. On termine avec la classe « pro nov ». Tous ont beaucoup apprécié cette journée.
Sylvie Moser, présidente de notre club, avait même invité la télévision pour venir filmer le dimanche, et c’était vraiment digne d’une telle finale au Parc Équestre de Blainville.
Considérant que le but de mon travail était de faire connaître cette discipline à plus de gens possible, j’étais vraiment fier de moi et surtout de notre équipe.
Les 10 premières équipes se compétitionnent avec tout leur savoir sans lâcher. Puis, vient la classe de « ranch sorting » avec 30 vaches à sortir selon les numéros et en ordre chronologique pour une bourse de plus de 10 000 $ qui sera disputée entre toutes les provinces et le Nord des États-Unis. Mon équipe se compose de Guy Brunet, Sylvain Proulx et moi-même, et nous remportons la première place avec une bourse de plus de 10 000 $ divisée en trois, 50% à la première place, 30% pour la deuxième et 20% pour la troisièmeplace.
Puis le même montant de bourse pour la classe « pro am » aussi très populaire, soit 10 000 $. Les gagnants sont de Québec, États-Unis et provinces de l’Est. La classe « pro am » est composée d’un professionnel et 2 amateurs d’environ 2 à 3 ans d’expérience.
On termine par la classe « pro nov » qui est composée d’un professionnel et 2 novices. Les provinces se séparent toujours des bourses de plus de 10 000 $.
Faut se rappeler qu’au cours des années, on avait une cinquantaine de bénévoles. Sans eux, rien de cela n’aurait été possible, car plus une entreprise est grosse, plus on a besoin d’aide et merci encore à tous d’avoir bien voulu m’aider dans mon rêve!
ETHOLOGIE BOVINE
Pendant les premières années de « team penning », je me suis consacré à un nouvel apprentissage, l’éthologie animal concernant les bovins. En effet, croyant que les bovins ne sont pas intelligents, je m’aperçois du contraire et qu’ils sont plus intelligents que l’on pense. En fait, ils communiquent facilement juste par leur vision. Alors, entre eux, ils font des jeux de stratégie, tels que se séparer en deux directions pour revenir au troupeau afin de tromper le cavalier et son cheval qui ne peut courir que dans une direction à la fois.
Un jour que mon troupeau est au pacage, je demande au propriétaire de la ferme qu’on louait au village, si, lorsqu’il arrivait chez lui, les vaches et veaux descendaient du champ pour venir à l’écurie. Il me dit que non. On avait chacun un camion rouge, mais moi, lorsque je passais dans le rang, le troupeau se levait la tête et commençait à descendre à la grange pensant que je venais leur donner leur moulée. J’en conclue donc que c’est par le son du camion et non la couleur qu’ils agissaient. Les animaux ont des qualités de survie que nous n’avons pas alors les comprendre est un plus pour nous.
Durant ces années-là, je donne toute mon énergie à cette discipline de team penning, 3 pratiques par semaine pour compétition et une compétition par semaine prennent tout mon temps. Mais bien sûr, je dois regarder si le commerce va bien et m’occuper aussi du foin. Au début, je n’avais pas de pacage car tout est nouveau pour moi. Donc, 400 balles et plus de foin par semaine étaient nécessaires pour nourrir mes 65 vaches et 80 chevaux sur la ferme. Tous ces animaux mangent beaucoup.
Voilà la raison pour laquelle, l’année suivante, je loue une ferme avec pâturage pour les vaches. Beaucoup d’énergie est dépensée pour cette aventure mais je m’étais dit que j’irais au maximum dans cette discipline, et jusqu’au bout avec le bétail.
UNE CLINIQUE EN SOL FRANÇAIS en 2001

Jean-Claude Dolfus communique avec moi depuis un bout de temps et aimerait que j’organise une clinique chez lui en France. Malgré ma phobie du transport en avion, j’accepte et on décide de la date pour cette activité en sol français.
Un propriétaire d’un cheval en pension chez moi et qui avait beaucoup d’expérience pour les voyages me dit : « Albert, je pourrais me payer une vacance, ça me ferait du bien de t’accompagner. » J’en glisse un mot à Jean-Claude et j’ai son aval. Quoi de mieux pour moi que d’avoir mon baptême de l’air avec quelqu’un qui a de l’expérience.
Jean-Claude nous attendait à l’aéroport. Nous prenons la route vers son ranch. Mes yeux sont vraiment émerveillés de voir combien c’est différent de chez nous, les maisons, les couleurs, les fleurs, etc. Rendus à son ranch, on s’installe chez lui avec un très agréable accueil de sa conjointe, sa fille et lui-même. Ensuite Jean-Claude nous fait visiter sa ferme, l’écurie et ses chevaux. Tout est à l’ordre, son endroit est semi-commercial et Jean-Claude est très bien ordonné.
La journée qui suit, les gens intéressés à suivre la clinique de « team penning » viennent faire un tour pour nous rencontrer et nous montrer qu’ils sont bien motivés pour cette clinique.
Quelques jours après notre arrivée, les préparatifs pour la clinique s’organisent. Un camion avec le bétail loué arrive avec une dizaine de veaux Charolais d’environ 700 à 800 lbs. Mais les clôtures pour faire le ring pour « penner » sont des clôtures pour les manifestations, donc juste de 4 pieds de haut ce qui n’est pas conforme. Je me dis qu’on va juste leur expliquer que lorsqu’on fermera « penner », on ira plus délicatement.
Une fois la clinique terminée, c’est un succès et tous les participants sont partants pour fonder l’association avec Jean-Claude Dolfus en France. À partir de ce moment, notre club est devenu de niveau international par leur association avec le RTPQ qui est devenu le RTPQI soit, le Regroupement de Team Penning Québec International.

CHAPITRE 44
LE PROGRÈS ET SES TECHNOLOGIES
Depuis quelques années, les filles au bureau et les directrices ne cessent de m’encourager à apprendre à gérer les ordinateurs et me répètent sans cesse : « Albert, le progrès c’est ça, tu n’as pas le choix d’avancer avec cet outil, que ce soit pour la promotion ou gestion, etc. » Je m’y suis donc intéressé de plus en plus. Ceci se passait vers 1996.
Tous ces apprentissages me font avancer dans les expériences de la vie et dans les comportements et communications avec les gens qui m’entourent.
CHAPITRE 45
TEAM PENNING et L’EUROPE
En 2001, Sylvie Moser revient d’Europe après avoir visité sa mère en Suisse. Native de la Suisse, Sylvie parle couramment cinq langues et est extrêmement douée en affaires, un atout pour le « team penning ». Alors elle me téléphone et me dit : « Albert, il faut que je te rencontre concernant le « team penning ». On fixe une journée de la semaine qui suit et elle vient à mon bureau.
Elle me dit : « L’Allemagne organise un championnat mondial en août 2002. J’ai parlé à la personne responsable et il est prêt à nous passer les chevaux pour l’équipe canadienne et les transporter au site et s’occuper d’eux. On aurait juste à emporter notre équipement. »
Pour eux, il était important que nous puissions participer à ce championnat mondial car les cavaliers de l’Amérique du Sud s’étaient déjà inscrits et si nous, l’Amérique du Nord on s’inscrit, cette compétition deviendrait mondiale. Je réponds à Sylvie : « Laisse-moi voir quelles équipes je peux former en « open » et en « pro am ». Moi, ça m’intéresse, je crois qu’on est prêt pour un tel défi. » Et considérant que nous sommes à l’entraînement 4 jours par semaine depuis plusieurs années, si on n’est pas prêt, on ne le sera jamais.
Au début, j’en parle à quelques cavaliers en « open » mais ils répondent par la négative craignant que les chevaux prêtés ne soient pas des chevaux doués pour ce genre de discipline. Je leur réponds : « On est de vrais cowboys ou non? Moi je suis entraîneur depuis l’âge de 17 ans et j’ai 53 ans. Je suis convaincu qu’on saura sortir le meilleur de ces chevaux et bien sûr, de nous. »
Je ne m’arrête pas. Je continue mes recherches et finis avec mes équipes avec lesquelles je pratique depuis 2 à 4 ans en « pro am », soit Sally Smith qui a plus de 35 ans en compétition dans plusieurs disciplines, Michel Bourdeau, environ 40 ans, propriétaire de chevaux depuis son jeune âge et qui a appris plusieurs disciplines, ainsi que Sylvie Moser qui monte depuis plus de 30 ans et une super cavalière. Voici nos équipes pour le Championnat Mondial!
CHAPITRE 46
Nous avons environ 10 mois pour raffiner les préparations pour ce défi qui sera contre seize pays d’un bout à l’autre de la planète. Tous les pays avaient été invités, mais plusieurs ont manqué de confiance en eux-mêmes.
PRÉPARATIONS POUR LE CHAMPIONNAT
Il nous reste 15 jours pour les préparatifs avant le départ pour l’Europe, assurance accident, etc.
Le jour du départ, on se rencontre tous à Dorval et on a hâte d’être en terrain européen. On est motivé pour ce défi et aventure. Après sept heures de vol, nous voilà arrivés à l’aéroport. Après avoir passé les douanes, on rencontre notre conducteur qui nous attendait. Il nous fait monter dans sa grosse Mercedes et nous voilà en direction du centre d’entraînement. Tout est bien organisé mais en chemin, on s’aperçoit qu’on n’est pas au Québec sur ces routes, oh lala!…on roule à 240 km heure! Tout un ajustement à faire, mais Sylvie rit et nous dit que c’est une habitude ici en Europe. Mais nous, on n’est pas d’accord, et rien à faire, le conducteur persiste à nous conduire à haute allure.
Arrivés au centre d’entraînement, on nous présente aux quatre chevaux qui nous sont destinés et au troupeau de 25 têtes pour se pratiquer. On est prêt à les essayer.
En montant en selle, je m’aperçois qu’aucun cheval n’est dressé western. Alors je dis à Sylvie : « Il faut rencontrer les personnes en charge des règlements car faut pas oublier que le « team penning » est une discipline où l’usage des deux mains est permis dans toutes les compétitions dans le monde. La première journée, on a effectivement utilisé nos deux mains. Alors, une heure après une recherche sur Internet, ils nous reviennent et nous confirment que nous avons raison et qu’ils accepteront l’usage des deux mains. Ce qui fait monter la pression aux gens de « cutting » qui participent.
Pour les trois prochains jours, 1200 cavaliers participeront à cette compétition sans relâche.
Alors, au camp d’entraînement, j’explique à mon équipe que dans le « team penning », il y a 3 manœuvres importantes. Avant tout le reculons, aussi stupide que cela puisse paraître, un arrêt consiste d’un reculons, car les chevaux anticipent toujours la prochaine manœuvre. Alors, si on veut une belle manœuvre d’arrêt, il doit anticiper le reculons et positionner ces antérieurs en-dessous de lui. De cette façon, lors de l’arrêt, le cheval sera bien équilibré pour exécuter un demi-tour pour couper la vache, qui est notre troisième manœuvre à leur enseigner. Ce qui fera 1-2-3 manœuvres en une.
On se sert du ring pour exécuter et enseigner la troisième manœuvre qui est un virage de 180 degrés, et bien sûr, en sortant on les pousse à 200% pour repartir le plus vite possible. On veut qu’ils soient allumés le plus possible toujours en gardant leur sang-froid, ce qui est possible. On se sert du troupeau seulement à la dernière soirée, juste pour voir si les chevaux sont à l’aise à travailler dans le troupeau.
Mon ami Michel Bourdeau, à la pratique, fait la rencontre du bœuf qui le renverse presqu’à l’envers et le blesse à la jambe. Mais il s’en sort quand même et participe au championnat.
Les chevaux prêtés sont des CRIOLOS de style Mustang, des chevaux du désert de l’Amérique du Sud. Au Canada c’est une race comparable aux anciens Quarter Horse qui étaient plus robustes. Leur enseignement et entraînement sont différents sur certains points, tel que de pivoter sur leurs membres antérieurs pour tourner au lieu de se servir de leurs membres postérieurs. Et leurs arrêts s’exécutaient en 10 pieds et plus. Alors, on a changé la façon de faire des arrêts complets en 3 jours d’entraînement. Mais on était bien chanceux d’avoir ces chevaux pour nous permettre de vivre cette expérience avec eux. Ils nous ont donné leur 100%, autant sur le champ de pratique que lors du championnat. Ils pouvaient travailler toute la journée sans boire une goutte d’eau. Après la journée, manger l’herbe leur suffisait pour la ration d’eau.

La première journée, le palomino que je monte se lève (cabre) à l’entrée du ring. Donc, en sortant je lui fais un beau « tie down » avec un bout de lasso. Le prochain coup qu’il a voulu se lever, il n’a pas aimé son nouvel équipement et s’en était fini de cette mauvaise habitude. Toute l’équipe Canadienne est partie sur le bon pied.
Dans la classe « open », notre équipe se classe cinquième. Considérant les chances que nous avions contre nous parce qu’on devait performer contre de bons chevaux de haut calibre en « cutting » et « team penning », on est très satisfait. Et Sally avait terminé 4e dans le un pour un.
CHAPITRE 49
Pour la remise des prix, il y avait les drapeaux des 16 pays participants qui battaient au vent et l’hymne national de chaque pays gagnant se faisait entendre au moment où le Premier ministre de l’Allemagne remettait personnellement chaque prix. Toute une ambiance avec ses dix à trente mille spectateurs chaque jour qui criaient et applaudissaient.


Je remercie Sylvie Moser pour tout ce qu’elle a fait pour l’équipe Canadienne ainsi que Sally Smith et Michel Bourdeau pour avoir eu confiance en moi.
CHAPITRE 50
PARLONS ÉTHOLOGIE ÉQUESTRE
Voici quelques histoires vécues.
LE CHEVAL ET SON HENNISSEMENT UNIQUE
Un jour, je rachète une belle jument Canadienne que j’avais eue cinq ans auparavant au centre équestre. Son nom est ROSÉE. Arrivé chez moi, je recule la remorque à l’entrée du pacage, je descends du camion et entre dans la remorque. Je prends la laisse et sort ROSÉE. En débarquant, je m’aperçois qu’elle reconnaît la place, elle regarde vers le champ et, en haut de la colline est sa meilleure amie qui ne porte pas attention car elle est en train de brouter avec une trentaine de chevaux. Alors ROSÉE fait entendre son hennissement. C’est là que CHEYENNE lève sa tête. ROSÉE crie à nouveau. C’est à ce moment que CHEYENNE se tourne en direction de ROSÉE et part au galop et s’en vient sur nous en criant de joie. Je libère ROSÉE. Les deux se rejoignent et remontent le champ en jouant. C’est à partir de cet événement que j’ai porté plus attention à leur voix. Je venais de comprendre que les chevaux ont tous une voix différente, tout comme les humains, et peuvent se reconnaître entre eux.

LES CHEVAUX SE PROTÈGENT DU FROID
Cet hiver-là, j’avais une centaine de chevaux au pacage que je soignais pour la vente au printemps. En effet, afin d’avoir des chevaux prêts à vendre dès le printemps, à chaque automne, je les achetais dans certains encans pour hiverner chez moi. Plusieurs chevaux évitaient donc d’aller à l’abattoir. Nous étions plusieurs commerçants à se préparer de cette façon. Par un beau matin d’hiver, il fait moins 40 degrés et j’observe les chevaux dans le pacage. Les chevaux changent de position pour se placer dos au vent, en prenant soin de laisser au centre du groupe les plus vieux et les jeunes poulains. Les chevaux adultes de 5 à 14 ans se remplacent lorsqu’ils ont froid. En effet, le poitrail des chevaux étant plus sensible à la pluie et au froid, ils se protègent avec leur arrière-train. Même s’ils sont gardés ou élevés par les humains, les chevaux gardent leurs mœurs.
Un moment donné, je dois aller au milieu du groupe. Une fois au centre, je suis émerveillé et surpris de constater que je pourrais me retrouver ici en costume de bain tellement c’est confortable.

UN RÊVE QUI SE RÉALISE !!
En 2004, Debra, ma conjointe, qui enseigne l’équitationdepuis l’âge de 20 ans me dit :« Albert, j’aimerais bien passer mes examens et diplôme d’enseignant car toute ma vie j’ai ressentie un manque en moi pour enseigner, aussi minime qu’il peut être, ça me manque! » Alors je lui réponds : « Bon, ce serait le temps étant donné qu’on a un horaire moins chargé considérant que nous ne sommes plus promoteurs de compétitions de « team penning. »

Alors, je contacte Alain Arseneault, un ami d’enfance qui est en règle avec la FEQ (Fédération équestre du Québec) comme enseignant et lui fait part des souhaits de Debra. Il me fixe un rendez-vous à sa ferme et c’est parti. Après environ 2 ans de cours, Debra O’Reilly Roy est enseignante en règle et continuera à enseigner même après la fermeture du centre équestre vers 1998.


Mon frère Gilbert est un cowboy depuis qu’il est tout jeune et qui a évolué dans le domaine des chevaux comme entraîneur et compétiteur dans plusieurs disciplines. Il a fait du « cutting penning », du « reining », de l’attelage et du « mule packing » dans les montagnes, etc. Depuis plusieurs années, Gilbert m’invite à passer des vacances dans l’Ouest Canadien avec lui. C’est donc en 2015 que je fais le voyage chez lui.
Pour ce qui est du « mule packing », n’oublions pas que Gilbert Roy fut l’entraineur principal pour la préparation de six mules qui furent désignées pour usage touristique en montagnes en Chine. Il adore le horsemanship par suite de son grand intérêt et toute son expérience vécue avec les animaux.

Il m’a fait visiter le désert, les régions amérindiennes et m’expliquait les façons que ces habitants fonctionnent sur de tels territoires. La nature est vraiment différente et on ne peut se permettre d’y mettre les pieds seul et sans un guide expérimenté, car ce serait un casse-cou à 95%. J’ai vraiment aimé mon séjour chez lui qui fut très éducatif.

LES PRÉFÉRENCES DES CHEVAUX
On a discuté de chevaux bien sûr et aussi d’éthologie animale. Il me dit : « Tu sais, les chevaux préfèrent certains travaux plutôt que d’autres. Tout comme l’humain dans la vie. » Je lui réponds : « Ah oui. » Je suis intéressé à connaître son opinion sur le sujet. Et il poursuit et me raconte ce qui suit : « Ma jument Canadienne, si je sors son collier d’attelage et le place sur le poteau de clôture à l’entrée du champ, elle s’en vient directement à moi. Mais si je mets ma selle à cet endroit, je dois aller la chercher. C’est facile de constater qu’elle n'est pas si consentante à venir à moi à ce moment. » Je lui confirme que oui, les chevaux, tout comme l’humain, préfèrent certains travaux plutôt que d’autres, et je crois qu’on les comprend à seulement un minimum de pourcentage.
Beaucoup nous reste à faire pour les comprendre vraiment et vice versa
CHAPITRE 54
De plus, les chevaux sont paresseux de nature, alors il convient de rendre leur sortie intéressante. Lorsque j’entraîne des chevaux, ceux-ci sont gardés à l’intérieur dans leur box pour qu’ils soient contents et intéressés lors de leur sortie.
Lorsque je sortais un cheval pour l’entraîner, j’avais réalisé que mes chevaux dans les boxes m’envoyaient le message qu’ils voulaient aussi sortir en ruant, même jusqu’au plafond à certains moments, pour me démontrer qu’ils veulent aussi sortir et travailler.
POURQUOI LE PREMIER 15 MINUTES?
Parce qu’après cette période, il est très rare que le cheval puisse se concentrer plus longtemps pour apprendre. Certains sont différents des autres mais en général, la concentration longue est presque impossible, mais pour d’autres c’est plus facile, les humains comme les animaux.
Ne faut pas oublier qu’il y aura toujours des VERSATILES du côté cheval, c’est-à-dire que le cheval peut s’adapter à plusieurs styles de cavaliers.

Donc, en 2015, je me prépare mentalement à aller visiter mon frère en Colombie-Britannique, bien que mon agenda soit déjà très occupé. Mais j’aime passer du temps avec lui car il connait plein de choses différentes d’ici au Québec.
Lorsque je descends de l’avion à Vancouver, Gilbert est là et m’attend. On dépose mes bagages dans son Jeep et on discute déjà de ce que l’on va visiter au cours de la semaine car il a pris la semaine de congé pour me faire visiter son secteur, soit les ranchs, les mines anciennes des chercheurs d’or, sans oublier le désert et les terres Amérindiennes et plus. Ça promet d’être très intéressant.
Après quelques heures de route, on est arrivé chez lui et sa conjointe Ruth. Il me dit : « Demain, on part en auto pour au moins 5 jours pour que tu vois vraiment ce qu’est l’Ouest Canadien. » J’apprécie grandement ce privilège car lui vit et travaille ici depuis plus de 30 ans dans ces secteurs avec tous ces gens, cowboys, Amérindiens et il a même côtoyé les mineurs.
Le lendemain matin, on roule sur les routes de campagne qui traversent les coins que je vais vous décrire ici.
Notre premier arrêt, une petite ville qui ressemble à Saint-Tite. Il me fait visiter un site gigantesque et très intéressant soit l’endroit où se passent les demi-finales des cowboys Canadiens qui vont participer aux finales du Stampede de Calgary. Il y a beaucoup à voir et nous visitons aussi quelques boutiques équestres, puis trouvons un hôtel pour la nuit. Durant la soirée, on jase des habitudes des gens d’ici qui sont bien différentes de nous dans l’Est du pays en plusieurs points.
Le lendemain, on visite le désert. Je peux voir des touffes d’herbage qui ressemblent à de gros bouquets de fleurs et je demande à Gilbert : « Les animaux ne pacagent pas ici? » Il me répond : « Oui, un certain temps de l’année. » Il m’explique que ces touffes d’herbe haute qui ne ressemblent à rien sont remplies de vitamines et de minéraux.
Et il poursuit : « Tu sais, une vache maigre qui broute ici pendant deux mois va devenir grasse. Ces parties de terrain peuvent être tellement nourrissantes pour leurs animaux. Cependant, lors de la saison d’accouplement des serpents à sonnette, tous les animaux doivent être sortis du désert, car les serpents attaquent tout ce qui bouge. Même en tout temps, il faut savoir comment faire pour survivre dans un tel territoire où nous sommes des intrus.
Voici donc quelques précautions pour survivre. Les chevaux portent des genres de guêtres du sabot jusqu’au-dessus des genoux. De cette façon, les serpents à sonnette ne peuvent pas les mordre et les cowboys transportent de plus un bâton léger mais robuste pour enlever les serpents audacieux qui montent en s’enroulant au membre antérieur du cheval pour rejoindre le cavalier. Les cavaliers transportent tous les antibiotiques nécessaires dans leur sacoche de selle, car nul besoin de vivre l’expérience d’être mordu.
Les vaches à bœuf sont moins achalées car elles bougent vraiment plus lentement, ce qui dérange moins le style de vie du désert, mais il arrive aussi de temps à autre qu’une vache meurt des suites de morsures.
Notre visite du deuxième jour fut sur les territoires des Amérindiens après plusieurs heures de route sur le sable et la terre. Mon frère me dit : « Tu vas voir que ce sont tous de petits villages de quelques maisons où ces Amérindiens vivent. Ils sont de bons cavaliers et adorent les chevaux de couleurs comme les Appaloosa, les Pinto et ceux de toute couleur hors de l’ordinaire.


Puis, nous observons un groupe d’environ 10 chevaux de tous les âges. Il m’explique qu’il y en a un avec un licou, il est apprivoisé, c’est lui le chef et il appartient à un des cavaliers. Lorsqu’ils veulent les ramener dans leur enclos, ils se servent de celui qui est habitué à la moulée et aux soins de l’humain. Mais après un mois ou plus, ce cheval a tendance à être nerveux des humains alors le licou devient presque indispensable pour le reprendre en main.
Une autre journée de passée à voir les différences avec chez nous dans l’Est du Canada. Après plusieurs heures de route dans les prairies et montagnes, on trouve une chambre pour la nuit. On discute de tout ce qu’on a vu aujourd’hui et les conversations ne manquent pas avec Gilbert. Il est forgeron et entraîneur depuis son jeune âge. Il s’est fait beaucoup d’amis avec les Amérindiens et chaque fois qu’il passe dans leur parage, il en profite pour y passer quelques jours avec un de ses amis Amérindien et monte leurs chevaux dans tous ces beaux paysages.
DOUGLAS RANCH

Le lendemain, après plusieurs heures de route toujours sur la terre et le sable, on arrive et visitons un des plus grands ranchs du monde, le DOUGLAS RANCH.
Un ranch de plus d’un million d’acres de superficie et où est venu au monde un étalon Quarter Horse, PEPPY SAN BADGER, qui aura une renommée mondiale comme cheval à vaches (cow horse). C’est le KING RANCH qui a acheté se Quarter Horse et en a fait l’un des meilleurs chevaux de cutting et qui est devenu la meilleure génétique de cheval de ranch d’une renommée qui a dépassé l’imagination.
Sur les lieux, il y a plusieurs petits camps pour les cowboys qui y vivent soit seul ou avec leur conjointe et famille. N’oublions pas qu’on est au milieu d’un million d’acres de terre, c’est grandiose. Le désert, qui est gouvernemental est adjacent à cette immense terre et il est prêté à ce ranch.
Sur place, il y avait un tout petit dépanneur qui vendait de la nourriture, des liqueurs et des pièces artisanales que les cowboys fabriquaient pour passer le temps. J’aperçois un genre de poignet tout fait en cuir et qui mesurait environ 5 à 6 pouces. Je me dis, la mode est finie pour ces choses. Gilbert se met à rire et m’explique : « Ce n’est pas ce que tu penses, ces poignets sont utilisés par les cowboys pour se protéger les avant-bras lorsqu’ils doivent aller chercher les vaches ou les veaux qui se cachent dans les buissons. Ces poignets servent à les protéger des blessures lorsqu’ils éloignent et tassent les branches pour passer. »
Il ajoute : « Les chapeaux furent aussi pensés pour des raisons spécifiques de travail, lors d’orages et de pluie, l’eau ne va pas dans le cou, ils protègent du soleil, ils protègent les yeux contre le sable qui se soulève avec le vent en baissant la tête vers l’avant, en plus de protéger la tête lorsqu’on sort le bétail en-dessous des arbustes, etc. »
Notre dernière journée est la visite d’une mine et de son village. Sur les lieux, on avait vraiment l’impression de s’introduire dans le passé. Une seule rue bâtie avec maisons sur les deux côtés et sur une longueur d’environ 1500 pieds. Plus on avançait, plus on imaginait et vivaient ce que ces travailleurs de mines pouvaient avoir vécu. Un fait qui m’a frappé était qu’au début du village, les blancs y vivaient et à la fin de la rue, c’étaient les Chinois. On peut constater l’évolution du monde aujourd’hui, car on ne voit pas ou presque ce style de comportement entre les peuples.
À la sortie du village, on a couché dans un hôtel pour ensuite reprendre la route du retour le lendemain et revenir au ranch à Ruth et Gilbert.
ÉPILOGUE
Arrive maintenant la fin de mon histoire et j’espère que vous aurez apprécié mes récits. Je voulais vous laisser un héritage et, comme vous avez pu le constater, plusieurs personnes m’ont également laissé le même privilège.
On se doit de transmettre l’histoire de la même façon que les anciens nous l’ont transmise. Nous nous considérons bien chanceux que l’histoire qu’ils nous ont laissée soit si plaisante.
Dans mon histoire, j’ai essayé de toucher tous les sujets que j’ai eu la chance de vivre, que ce soit comme cavalier, entraîneur, en étude d’éthologie animale, en promotion sans oublier les compétitions.
Évidemment l’évolution du Western et de ses disciplines fut un sujet souvent abordé car si sa popularité est devenue si grande aujourd’hui c’est grâce à des milliers de fondateurs et d’adeptes qui ont eu une vision sur le futur et qui y ont investi leur santé et leur amour pour en faire ce qui en est aujourd’hui.
Ce fut un réel plaisir de vous partager mon histoire, et pour moi, vous serez toujours mes amis(es) et ma famille.
Je vous laisse entre bonnes mains avec tous ces animaux qui ne font que nous apporter du bonheur et sachez qu’ils comptent sur vous pour les aimer et les protéger toujours!

Merci aux personnes qui ont rendu possible cette réalisation.

Auteur
Collaboratrice
Mise en page
Traduction
Recherche & archives
Albert Roy
Debra Roy
Monique Marcotte
Yvette Rolande Gill
Natalee Roy