Dossier d'expo 2016

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UNE

U IN D U ST RIE N ÉE D

COMMERCE COLONIAL, LES RAFFINERIES

D é b ar q u é s à N ant e s, t r ansp o r t é s su r l a L o i r e , l e s p r o du i t s c o l o ni au x so nt t r ansf o r m é s dans l e s v i l l e l i g é r i e nne s, do nnant ai nsi nai ssanc e à de s i ndu st r i e s no u v e l l e s, c o m m e l e r af f i nag e du su c r e à O r l é ans.

A

18E SIÈCLE, la proportion de produits coloniaux remontant la Loire depuis Nantes augmente. Ces produits, une dizaine environ, sont toutefois transportés en petites quantités à l’exception notable du sucre. En cela, le sucre constitue une marchandise coloniale à part. Provenant pour l’essentiel de Saint­ Domingue, le sucre de canne devient un produit de consommation relativement courant pour une partie de la population. U COURS DU

Nantes reçoit plus de sucre brut que les autres ports français. Pour le raffiner, toute une industrie se développe sur les bords de Loire et plus particulièrement à Orléans. Proche de Paris, Orléans est un port actif, redistribuant les produits arrivant de l’amont comme de l’aval. Les premières raffineries sont créées dans la seconde moitié du 17e siècle. Il en existe trois en 1698, trente­deux en 1793. L’essor du raffinage orléanais est lié à l’arrivée massive de sucre brut dans les ports. Le sucre orléanais jouit d’une grande renommée au 18e siècle, il est réputé pour être le plus blanc. A la fin du siècle, la ville produit les deux tiers du sucre raffiné du royaume. Les quantités produites sont si importantes que toute une filière s’organise autour du raffinage. La transformation du sucre nécessite en effet des matériaux variés : charbon extrait dans le Massif central, chaudières de cuivre, papier, pots de terre (moules et pots à mélasse) … De nombreuses activités dépendent du raffinage. Les produits dérivés comme la mélasse, le gros sirop ou le tafia constituent en outre des branches secondaires de cette industrie. Nombreuses sont les raffineries installées à l'intérieur de la ville, notamment près du quai de Recouvrance où arrive le sucre provenant de Nantes. Situées à proximité des habitations, elles sont peu appréciées des riverains en raison des risques d’incendies et des dégagements de fumées et de mauvaises odeurs. Cette activité connaît avec la Révolution française de sévères difficultés. L’approvisionnement en matières premières pâtit du conflit avec l’Angleterre. Celle­ci domine les mers, occupant la Martinique et la Guadeloupe à plusieurs reprises. Saint­Domingue, principal fournisseur du sucre, connaît en outre plusieurs révoltes d’esclaves, entraînant son indépendance en 1804. Le déclin des raffineries orléanaises se poursuit au cours du 19e siècle avec le développement du sucre de betterave.


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