LE JOURNAL DES EXPOSITIONS OCTOBRE 2017 Musée dauphinois • Grenoble Numéro 27 Actualité
Lesdiguières,
le prince oublié Attendue de longue date par les érudits autant que par les amateurs d’histoire, surprenante et nouvelle pour les autres, l’exposition au Musée dauphinois sur le connétable François de Bonne, duc de Lesdiguières, participe à la mise en lumière de son époque en Isère. Fruit d’un partenariat entre le Service du Département et le musée, elle cerne au plus près les complexités d’un héros oublié et lui redonne sa place dans l’histoire de France.
Comment est né le projet de l’année Lesdiguières 2017 et par conséquent l’exposition au Musée dauphinois ? Anne Cayol-Gerin* : Il y a quelques années, quand plusieurs volontés se sont manifestées
pour revaloriser l’importance du XVIIe siècle autour du personnage de Lesdiguières, Jean Guibal, alors directeur du Musée dauphinois, a spontanément approuvé : « Je rêve depuis longtemps d’un tel projet en Isère et il serait légitime de présenter cet homme et sa mémoire au Musée dauphinois ». J’ai moi-même été très enthousiaste, d’autant qu’en 2012 j’avais contribué à créer le Comité Lesdiguières avec Alain Chevalier** et Stéphane Gal***. Comme eux, je trouvais que l’histoire de cette période était négligée en Isère et que l’empreinte de Lesdiguières, pourtant très forte, était méconnue. Le Comité a pris de l’ampleur, les propositions se sont agrégées et, sur les bases d’une biographie passionnante que venait de publier
Édito L’histoire de l’Isère ne cesse d’être écrite. Notre territoire qui dépendait jusqu’en 1790 de l’ancienne province du Dauphiné, a généré un nombre impressionnant d’ouvrages. Malgré tout, de multiples aspects de son riche passé sont régulièrement mis en lumière à la faveur de nouveaux travaux historiques. Parmi les acteurs isérois, l’Université Grenoble-Alpes est au premier plan pour approfondir cette connaissance tandis que nos musées départementaux sont dans leur rôle pour la valoriser auprès du plus grand nombre. Cette relation étroite avec le monde de la recherche est à l’origine de l’Année Lesdiguières lancée par le Département au début de l’année 2017. Elle repose sur un travail remarquable que nous devons à Stéphane Gal, concrétisé sous la forme d’un livre paru il y a dix ans. Avec l’analyse critique nécessaire et sur la base d’archives anciennes, l’historien est parvenu à écrire la biographie qui manquait véritablement pour raconter l’existence incroyable de François de Bonne, duc de Lesdiguières et dernier connétable de France. C’est au Musée dauphinois qu’il appartenait de restituer par une exposition le destin de cet homme qui a marqué de son empreinte notre territoire et a été l’un des principaux personnages de son temps. Avec ce travail, notre musée départemental fait également œuvre de mémoire, car bien peu de nos contemporains connaissent la vie de Lesdiguières au-delà d’un nom qui résonne encore à Grenoble à l’évocation d’une rue ou d’un stade célèbre pour l’Ovalie. Le Musée de la Révolution française à Vizille, abrité au sein du château que Lesdiguières a fait construire, et le Musée de l’Ancien Évêché ont également pris part à cette Année par deux expositions. Un riche programme d’animations se poursuivra jusqu’en 2018 à l’initiative de nos musées et d’autres acteurs sensibles au sujet. Autant d’actions que tous les Isérois auront le loisir de découvrir sur l’ensemble de notre territoire.
Jean-Pierre Barbier Président du Département de l’Isère