Espace-vie n°290 | Avril 2019 - L'agriculture urbaine bientôt sur les toits du Brabant wallon

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Belgique–België PP 1300 Wavre 1 BC 0481 Bureau de dépôt 1300 Wavre

197 290 avril 2019 2009 décembre mensuel mubw.be

espace-vie La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon

Un projet d’envergure aux Forges de Clabecq L’agriculture urbaine bientôt sur les toits du Brabant wallon

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URBANISME A La A mutation durable des anciens sites industriels

ENVIRONNEMENT E Une S carte de crédit carbone pour sauver le climat

CULTURE BW BW CULTURE Jeune L public Parler d’amour et de sexualité


sommaire

édito

Ville productive, produire de la ville Attractives, durables, inclusives, innovantes… les reconver­ sions d’anciennes friches industrielles se targuent de tous les attributs en vogue en matière de rénovation urbaine. Toutefois, la plupart de ces reconversions semble manquer d’une assise essentielle : le développement économique. Cela

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En deux mots

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Dossier La mutation durable des anciens sites industriels

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Interview « Ce qui a été fait à Monaco peut être fait à Tubize »

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Publication « Favoriser les liens pour humaniser les territoires »

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Environnement Sauver le climat via une carte de crédit carbone

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Carte blanche Un monde déboussolé dans un monde plein de boussoles

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Jeune public Parler d’amour et de sexualité avec de jeunes ados

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Danse L’espace public comme tremplin d’artistes émergents

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épinglé pour vous… L’agenda du mois

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Midi de l’urbanisme L’écoquartier, un quartier comme les autres ?

semble d’autant plus paradoxal que la plupart des chantiers d’envergure de reconversion émergent d’anciens colosses industriels. Là où autrefois, les villes étaient rivées aux usines, les friches en reconversion peinent à développer une activité économique autre que du tertiaire ou du résidentiel. L’activité productive déserte la plupart de ces projets où s’érodent la multifonctionnalité et l’offre d’emplois peu qualifiés. Un dossier spécial explore à nouveau cette problématique que nous avions sondée lors d’une soirée de l’urbanisme en avril dernier. Nous avons pu mesurer à l’aune de ces expériences belges et européennes le rôle éminemment crucial des autorités publiques dans l’articulation entre densification de l’habitat et diversification de l’emploi. Cela passe entre autres par les charges de l’urbanisme, qui permettent au public d’avoir une maitrise sur le devenir de son territoire. > Karima Haoudy

Espace-vie est la revue mensuelle de la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon - CCBW. Elle a pour objet de vous informer sur des sujets ayant trait à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à la définition du cadre de vie. Le CCBW y ajoute quatre pages dédiées à l’actualité culturelle du Brabant wallon.

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Éditeur responsable : CCBW - Coordination : Xavier Attout, Karima Haoudy, Laurence Roland (culture BW) - Rédaction : X. Attout, C. Dunski Équipe de la Maison de l’urbanisme : X. Attout, A. Chevalier, K. Haoudy, M. Schmetz - Président de la Maison de l’urbanisme : Mathieu Michel Maquette : www.doublepage.be - Mise en page : Béatrice Fellemans - Imprimeur : IPM Printing - Tirage : 7 200 exemplaires Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-Étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - www.mubw.be - www.ccbw.be Espace-vie est publié avec le soutien de la Wallonie et du Brabant wallon. Publication gratuite (dix numéros par an) pour les habitants du Brabant wallon, 10 €/an hors Brabant wallon (877-7092102-57). Ne peut être vendu. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. Dessin : Marco Paulo. Photo de couverture : Peas and love

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La population maximale que devrait atteindre Nivelles en 2035. La population augmente actuellement de 300 âmes chaque année. L’idée est de concentrer les projets immobiliers dans les friches industrielles.

Cure de jouvence pour la place des Wallons à LLN Seule place en pleine terre de la cité étudiante, la place des Wallons va découvrir plantes et arbres en ville. La place devrait retrouver de nouvelles fonctions d’ici peu. L’imposant mur de soutènement sera supprimé pour ouvrir la perspective aux promeneurs. On y retrouvera des terrasses horeca réaménagées, des jeux d’eau, la refonte complète de l’éclairage public. « Ce sont les premières grosses rénovations de l’espace public de Louvain-la-Neuve qui commencent, explique David da Câmara Gomes, échevin des travaux d’Ottignies-LLN. C’est aussi un symbole. Le temps des pionniers est derrière nous et l’université a passé le témoin à la Ville. »

Les suppléants pourront assister aux réunions CCATM Modification en vue pour le Code du Développement Territorial (CoDT). Les membres suppléants des Commissions Communales d’Aménagement du Territoire et de Mobilité pourront à l’avenir également assister aux réunions quand le membre effectif est bien présent. Ils ne le pouvaient pas auparavant. Rappelons que le renouvellement des CCATM est toujours en cours et que vous pouvez encore, dans certains cas, vous porter candidat dans votre commune.

Départ important à la Sarsi, la Société d’assainissement et de rénovation des sites industriels du Brabant wallon active dans le domaine de la réhabilitation des sites industriels. Une structure détenue à 80 % par la Région wallonne. Son président, Philippe Rémy, a quitté ses fonctions fin mars, admis à la retraite. D'autres départs pourraient suivre au sein de l'équipe.

en deux mots

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La Sarsi perd son président

« En Brabant wallon, le Stop au béton ne va pas changer grand-chose vu le manque de terrains. » Baudouin le Hardÿ de Beaulieu, directeur de in BW.

Un nouveau quartier à Perwez La construction d’un nouveau quartier sera lancée d’ici peu au nord de Perwez avec le développement par Equilis de L’Orée de Seumay. On y retrouvera 62 maisons, 56 appartements et des espaces pour les professions libérales. La mobilité douce sera privilégiée. La demande de permis sera déposée en mai 2019. Le démarrage du chantier est prévu pour août 2020 et la livraison deux ans plus tard.

> à Court Village, les 152 logements de la première phase ont été vendus. Les contours de la seconde phase sont en cours de discussion entre le promoteur Equilis et la commune. 215 logements sont prévus. espace-vie avril 2019 n° 290   l

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dossier

Genappe, Tubize, Nivelles : trois anciens chancres en pleine transformation

La mutation durable des anciens sites industriels Le paysage industriel du Brabant wallon est en train d’être complètement redessiné à grands coups de réhabilitation et de réaffectation. Si des quartiers durables et innovants émergent, l’activité économique dispose de moins en moins d’espaces pour développer ses ambitions. Un modèle à réinventer.

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i les sites d’envergure à réhabiliter Pour l’activité économique, nous avons en Brabant wallon sont identifiés pratiquement épuisé toutes les resdepuis bien longtemps, il restera tousources encore disponibles. Seuls des jours au fil du temps des sites à réamééchanges de parcelles pourraient ennager. Ils seront plus petits, peut-être un core être possibles. On parle beaucoup peu moins bien situés. Mais la fermeture de la base aérienne de Beauvechain ou ou faillite de l’une ou l’autre entreprise du site de la RTBF sur les hauteurs de devrait permettre à la Sarsi, la société Wavre comme possibilités. Ce n’est toud’assainissement et de rénovation des tefois pas pour tout de suite. Il faudra sites industriels du Brabant wallon, ou à donc trouver des alternatives. » in BW, l’Intercommunale du Brabant walEn attendant, voici quelques sites d’imlon active notamment dans le domaine portance qui vont subir une profonde du développement économique, d’avoir reconfiguration dans les prochaines anencore un peu de travail. « Les anciens nées. Et, surtout, les dernières nouvelles sites industriels en Brabant wallon sont les concernant pour certains. en pleine métamorphose, fait remar« L’objectif est de réinventer des quer le directeur de espaces nouveaux et durables. in BW, Baudouin le Hardÿ de Beaulieu. La situation oriente le plus souL’objectif est d’y vent ces sites vers un réinventer des esdéveloppement résidentiel. » paces nouveaux et durables. Toutefois Genappe. La reconversion de la sucreil faut remarquer que, dans le Brabant rie (143 ha) va bientôt se concrétiser. wallon, ces anciens sites industriels sont Jusqu’à présent, la première phase rarement destinés à de l’activité éconone concernait que la construction par mique. Leur bonne situation les oriente Matexi de 290 logements sur une vaste le plus souvent vers un développement prairie en bordure de la sucrerie. Une résidentiel. On l’a vu avec le projet Court manière de financer la seconde phase. Village à Court-Saint-Étienne et avec La Sarsi, qui pilote l’entièreté de ce celui des Papeteries de Genval. » dossier de reconversion, va maintenant La base aérienne de Beaudevoir choisir un promoteur immobilier vechain ou la RTBF à Wavre qui devra construire les 300 logements Cette raréfaction des terres oblige en prévus. Un appel à intérêt vient d’être tout cas une mutation des activités. « En lancé. « Le plan masse a été dessiné, Brabant wallon, le Stop au béton ne va fait remarquer Éric Schartz, directeur de pas changer grand-chose vu le manque projets à la Sarsi. L’accent est mis sur la de terrains qui est de plus en plus criant, mixité des logements, sur les espaces poursuit Baudouin le Hardÿ de Beaulieu. verts et la qualité des espaces publics. Il espace-vie avril 2019 n° 290   l

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y a une volonté de faire revenir les habitants dans le centre urbain. Nous cherchons donc un promoteur qui achètera le terrain, construira et vendra les logements. » Inutile de préciser qu’ils font la file pour le moment et que les candidatures affluent, d’autant que le dossier est bétonné au niveau des permis. Le début du chantier est planifié pour début 2020.


Deux écoles sont également prévues sur ce site d’ici 2024 : une d’enseignement libre d’environ 1 000 élèves, une autre à pédagogie active de 300 élèves. Les actes d’acquisition des terrains seront signés dans les prochains jours. Une maison de repos, une résidence-services et le service travaux communal figurent au programme, de même que 10 000 m2 d’espaces de bureau. « Ce projet de reconversion de grande ampleur prend enfin forme, lance Éric Schartz. Il s’agira vraiment d’un modèle d’avenir pour ce quartier. La tâche de la Sarsi est de vendre les terrains en fonction des différentes marques d’intérêt pour les orientations choisies. »

Un projet d'envergure au centre de Nivelles Tubize. La reconversion des 80 ha des Forges de Clabecq en un ensemble mixte (logement, commerce et bureau) est en cours. La construction d’un premier lotissement de 207 logements a débuté. On a appris que le projet de contournement nord du site, essentiel pour la mobilité et les flux de déplacement aux alentours, avancera d’ici peu, avec le dépôt d’une demande de permis en avril. « Un réseau de chauffage urbain d’envergure, le premier du Brabant wallon de cette taille, sera également ajouté au projet »,

explique Olivier Waleffe, directeur de Duferco Belgique, qui pilote ce dossier à 550 millions d’euros. Nivelles. Parmi les nombreux sites en cours de reconversion dans la cité aclote, celui de l’ancienne « La Brugeoise & Nivelles » vaut le détour. Situé à 300 mètres de la collégiale Sainte-Gertrude, il deviendra d’ici peu une extension du centre-ville. Le promoteur immobilier Immobel prévoit de reconvertir ces anciens ateliers métallurgiques en un ensemble de 314 logements et de 14 300 m2 de commerces. « Il y a une grande cohérence entre la densité de ce projet et la volonté d’en faire un quartier à taille humaine, explique Adel Yahia, directeur du développement chez le promoteur Immobel. Les immeubles seront des rez +2 et rez +3. Nous avons surtout souhaité développer une grande trame verte qui va sillonner à travers les logements. Un parc public sera également créé. Des jardins privatifs et collectifs seront également aménagés. » La demande de permis sera déposée d’ici l’été, pour un début de chantier espéré début 2020. > Xavier Attout

La Sarsi vient de dévoiler le plan masse qui précise la manière dont pourrait être aménagé l'ancien site de la sucrerie de Genappe. © ABR

interview

« Les chancres urbains doivent être prioritaires »

Pierre Huart est bourgmestre de la Ville de Nivelles.

> Nivelles concentre de nombreux projets de réhabilitation de friches industrielles. Quelle est votre politique en la matière ? Lors de la dernière législature, nous avions déjà mis l’accent sur la volonté de concentrer les développements immobiliers sur ces chancres urbains. Ils sont idéalement situés mais ressemblaient à de grands terrains vagues ou à des immeubles abandonnés. Or, leur potentiel est bien réel. Nous appelons cela des « dents cariées », après un autre concept qui est celui des dents creuses, soit des zones non bâties qu’il faut compléter. Si nous avons mis la priorité sur les sites d’activité désaffectés, nous avons par contre complètement gelé les ZACC (zone d’aménagement communal concerté). > Tous les sites sont aujourd’hui identifiés ? Oui, en effet. Les plus importants sont le Val de Thines sur 25 ha (ancienne papeterie) et le projet de l’ancienne Brugeoise sur 20 ha (ancienne entreprise de construction métallique). Il y aura plus de 1 000 logements d’un côté et 300, dans la première phase, de l’autre. Dans ce dernier cas, il restera encore 16 ha ensuite à réhabiliter. D’autres dossiers ont été identifiés. > Quel est l’avantage de reconvertir ces terrains ? Ils sont proches du centre et permettent de ne pas consommer de nouvelles terres. La densité y est élevée, d’environ 50 logements par hectare. > L’offre en logement va être très importante à Nivelles. La demande suivra-t-elle ? Selon les statistiques de l’Iweps, la population nivelloise va augmenter de 5 000 âmes d’ici 2025. Il faut donc y répondre. Les quatre façades ne sont plus une priorité, les jeunes et les seniors souhaitent des logements plus compacts qui ont des performances énergétiques plus importantes. Je ne m’inquiète donc pas sur la capacité du marché à absorber cette offre d’appartements.

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> Propos recueillis par X. A. espace-vie juillet 2010 n° 203 avril 2019 290   ll

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aménagement du territoire

Une idée de la Fondation rurale de Wallonie pour les communes rurales

Hélécine se lance dans la participation citoyenne 2.0 Une plateforme numérique pour permettre à davantage de citoyens de se prononcer sur les projets lancés dans le cadre du Plan communal de développement rural. Cette évolution de la participation citoyenne a été testée pour la première fois à Hélécine, qui fait office de commune pilote.

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Vingt-trois propositions à Hélécine

Du côté d'Hélécine, on est satisfait de cette première expérience. La volonté de départ était d’effectuer une large consultation de la population pour obtenir des idées sur la manière d’aménager les abords de l’ancienne école des filles de LeLinsmeau. La proposition de la Fondation > rurale X. A. de Wallonie est donc arrivée au bon moment. « Sans cela, nous aurions fait notre toutes-boites habituel », reconnait Patricia Remacle, coordinatrice du Plan communal de développement rural d’Hélécine. Au final, vingt-six idées ont été postées sur le site. Cinq ont été sélectionnés. « Nous avons eu 106 votes, ce qui est intéressant pour une première expérience. Surtout pour une commune qui découvre les réseaux sociaux. Il n’y avait pas de bonnes ou de mauvais idées. La plupart seront intégrées de manière à avoir un projet cohérent et global. Les architectes retravaillent actuellement le projet. Nous reviendrons ensuite vers la population avec le projet final. L’idée est en tout cas de renouveler l’expérience. » > X. A.

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uels aménagements faut-il privilégier pour les abords de l’ancienne école des filles d'Hélécine ? Voilà la première question qui a été posée début février aux habitants de cette petite commune de l’est du Brabant wallon via la plateforme numérique de participation citoyenne de la Fédération rurale de Wallonie. Après une première phase qui permettait à chacun de proposer ses idées, une seconde demandait de choisir, pendant une dizaine de jours, parmi cinq propositions. La décision finale appartient au Collège Communal et sera communiquée à tous les participants d’ici peu. Il s’agit d’une première expérience en Brabant wallon pour cette plateforme. Une réussite. Elle en appelle d’autres. « L’objectif est d’élargir l’audience des consultations citoyennes en touchant un public moins présent dans les réunions villageoises, explique Dimitri Phukan, de la Fondation rurale de Wallonie. La plateforme se veut néanmoins complémentaire à nos méthodes de consultation directe sur le terrain. » Précisons que l’asbl accompagne huit communes en Brabant wallon (Beauvechain, Genappe, Perwez, Mont-Saint-Guibert, Chastre, Rebecq, Orp-Jauche). Si seule une a entamé ce virage numérique, les autres devraient suivre d’ici peu.

Toucher les jeunes actifs La Fondation rurale de Wallonie propose gratuitement sa plateforme participative à toutes les communes rurales qu’elle accompagne en Brabant wallon et dans l’ensemble de la Wallonie. Et ce, dans le cadre des opérations de développement

rural (ODR). « Nous travaillons depuis 40 ans sur le terrain, avec les citoyens, lance Dimitri Phukan. Il est toutefois de plus en plus évident que nous touchons moins le public des jeunes actifs : les parents ayant des enfants peuvent difficilement se libérer la semaine, en soirée. Ils pourront par contre, à tout moment, se connecter sur la plateforme de la FRW et y consulter les idées de leurs voisins, réagir et participer à la consultation. Cela permettra aux consultations d’être plus représentatives de sa population. Elles seront complémentaire aux réunions physiques animées par nos agents de terrain. » L’outil a été développé par un prestataire spécialisé dans ce domaine. Après avoir créé un compte, l’internaute peut s’informer, s’inspirer et interagir. Il peut aussi proposer des idées, faire des commentaires, voter et suivre l’évolution du processus participatif citoyen.

Huit communes rurales en Brabant wallon Pour rappel, la Fondation rurale de Wallonie est un organisme privé, indépendant et pluraliste en charge de missions de service public. Elle accompagne notamment les 124 communes qui sont en opération de développement rural. Cela passe par exemple par l’aménagement de places conviviales, de maisons de village, de circuits-courts, d’ateliers ruraux, de logements intergénérationnels, ou encore de valorisation du petit patrimoine. > Xavier Attout Infos : participation.frw.be


interview

Un projet d’agriculture urbaine lancé sur le Rocher décliné à Tubize

« Ce qui a été fait à Monaco peut être fait àTubize » Un concept global d’agriculture urbaine sera aménagé sur les toits du centre commercial qui sera construit aux Forges de Clabecq. L’idée est de créer un écosystème qui permettra d’alimenter les habitants de ce futur quartier en fruits et légumes.

Jessica Sbaraglia est la CEO de Terre de Monaco. Ancienne espoir du tennis suisse, ex-mannequin, cette économiste de formation a réorienté sa carrière vers l’agriculture.

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e site des anciennes Forges de Clabecq va être entièrement transformé dans les prochaines années en un ensemble mixte mélangeant une importante offre de logements, de commerces et de bureaux. Tous les aspects ont été expliqués dans notre numéro de mai 2018. Parmi les éléments novateurs, on peut surtout relever un projet d’agriculture urbaine qui sera aménagé sur le toit du centre commercial. Nous avons rencontré la fondatrice de Terre de Monaco, Jessica Sbaraglia, une jeune Suisse de 33 ans qui a émigré sur le rocher monégasque il y a une dizaine d’années. > Comment parvient-on à lancer un projet à Tubize quand on est habitué au soleil de la Côte d’Azur ? Le contraste est pour le moins saisissant… Ce n’est en effet pas le même contexte (sourire). C’est lié à une rencontre avec Pascal Seret, l’associé gérant de DCI Monaco, qui est 2 l’un des promoteurs du projet du Quartier des Confluents et l’Outlet Tubize Mall. Il habite à Monaco et connaissait notre projet. Il était séduit de l’implanter également à Tubize. > En quoi consiste votre projet d’agriculture urbaine ? Terre de Monaco est né en 2015. J’étais à la recherche d’un nouveau défi professionnel après un passage dans l’automobile de luxe. Je cherchais un nouveau départ dans une activité qui avait du sens. Est apparue alors l’idée de devenir exploitante agricole et de produire en milieu urbain des potagers écologiques de fruits et légumes. Ils sont faits dans les valeurs du bio et de la permaculture, en pleine terre ou sur les toits d’immeubles de toutes les villes du monde. > Comment a été accueilli le projet à Monaco ? Très froidement. Mais à force de persuasion, j’ai réussi à convaincre les autorités du bien-fondé de ma démarche. J’ai pu lancer mon projet via un crowdfunding (financement participatif) et le soutien du Prince Albert II. Nous avons installé des potagers sur les toits de différents immeubles. Nous comptons aujourd’hui 1 600 m2 de potagers qui ont produit 4 854 kg de fruits et légumes l’an dernier. N’oublions pas la cinquantaine de poules qui ont pondu 3 648 œufs

et les ruches qui ont permis d’avoir 25 kg de miel. C’est un vrai succès. Nous sommes maintenant très suivis sur le Rocher. Je répète souvent que si nous avons réussi ce défi sur un petit territoire de 2 km2 , à 80 % bétonné, qui ne connait plus d’agriculture depuis plus de 100 ans, c’est que nous pouvons réussir partout. > À qui est destinée cette production ? Elle est vendue aux habitants en circuit court. Nous fournissons également la cuisine de grands chefs et différentes institutions telles que des hôpitaux. Nous organisons en fait un écosystème complet autour de nos projets en touchant ainsi l’aspect éducatif via des cours, des conférences, des ateliers et des dégustations. On soutient aussi la saisonnalité, les énergies renouvelables, la réduction d’emballages superflus, le recyclage de nos déchets verts et le non gaspillage alimentaire. > Le projet tubizien sera-t-il similaire au projet monégasque ? En partie, oui. Ce qui a été fait à Monaco peut être fait à Tubize. L’ensoleillement sera bien évidemment différent, ce qui fait que nous devrons revoir nos ambitions de production quelque peu à la baisse. On s’installera d’ici 2021 sur 7 000 m2, auxquels il faut ajouter 2 500 m2 de serres. Une équipe de six personnes sera constituée pour gérer les différents aspects de cette agriculture urbaine. Un restaurant de 30 à 40 couverts sera ouvert sur le toit. Il se fournira principalement avec les produits du potager. Il y aura également des conférences et autres ateliers, de même qu’un espace de vente. Nous souhaitons vraiment fonctionner comme un écosystème avec tous les habitants. > Concrètement, cela s’organise comment ? Il s’agit de bacs de terre mis sur les toits. Un système écologique d’arrosage est prévu. Le cout d’aménagement est à charge du promoteur. Nous rémunérons nos employés avec le produit de la vente des fruits et légumes de même que les différentes activités que nous organisons. > La suite ? Un autre projet est déjà prévu à Nice. Et je démarche d’autres villes et promoteurs en Belgique, Suisse et France pour nous étendre.

« Si nous avons réussi ce défi sur un petit territoire de 2 km , c’est que nous pouvons réussir partout. »

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> Propos recueillis par X. A. espace-vie avril 2019 n° 290   l

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publication

Une vingtaine de contributeurs évoquent la ville reliante dans un nouvel ouvrage

« Favoriser les liens pour humaniser les territoires » Définir la ville de demain fait partie des grands fantasmes des urbanistes, archi­ tectes et autres philosophes. À ce petit jeu, la ville reliante semble rassembler de plus en plus de suffrages. Elle serait une réponse à la ville du XXe siècle, qui a multiplié les ruptures. Avec un objectif : favoriser la dimension humaine.

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armi les multiples évocations de la ville de demain, la ville reliante semble être celle qui rassemble le plus de suffrages. Elle serait la plus à même de répondre aux multiples ruptures qui traversent les villes et permettrait de donner une nouvelle vision urbaine. « Un modèle qui place le développement des liens au cœur du projet urbain et qui revisite le concept de ville durable en lui apportant une quatrième dimension : la dimension humaine, expliquent Jérémy Dagnies et Antoine de Borman, dans l’ouvrage qu’ils consacrent à la question. Trop souvent les bénéficiaires de l’espace urbain – soit l’usager, l’habitant, les ménages – qui composent et interagissent au sein de cet espace sont oubliés. »

Des contributions d’horizons divers

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Vingt-six urbanistes, philosophes, architectes, sociologues, chercheurs ou encore expert en mobilité (1) ont abordé le sujet dans une belle brique de 361 pages : « Les villes reliantes. Favoriser les liens pour humaniser les territoires urbains. » Le Cepess, centre de prospective et de recherche du cdH, y a rassemblé les contributions diverses et multiples de ces auteurs pour en sortir un livre remarquable par sa diversité et sa variation des points de vue. « La ville ne doit pas être uniquement équitable : elle doit aussi être inclusive, écrivent les deux coordinateurs du projet. Augmenter le niveau de vie des habitants ou mélanger les groupes sociaux en un même lieu ne suffit pas pour que les citoyens

« fassent partie » de leur ville ou de leur quartier. La ville ne doit pas seulement être vivable mais devenir conviviale. La ville reliante n’a pas seulement pour but la survie des populations urbaines. Son ambition est d’offrir aux citadins du futur de meilleures conditions de vie. » Et d’ajouter : « Définir à quoi doit ressembler la ville d’aujourd’hui et de demain, celle qui est et sera à même de mieux rencontrer les besoins des êtres humains et participer à leur raison d’être et leur devenir, est une démarche passionnante qui mobilise depuis des siècles de nombreux acteurs, qu’ils soient architectes, urbanistes, sociologues, philosophes, économistes, hommes et femmes politiques, ou encore citoyens. » Cette ville reliante est en quelque sorte une synthèse améliorée de différents concepts de la ville, tels que la ville durable, intelligente ou zéro carbone. Elle repose sur la mise en lien de la diversité des ressources, des fonctions, des âges, des cultures. « Les villes reliantes permettent la coopération entre ces éléments en cultivant une structure de liens, explique Isabelle Delannoy, fondatrice de l’agence stratégique Do Green. Non pas des coopérations dirigées et obligatoires mais la mise en place d’un tissu facilitant la rencontre de façon libre. » L’auteure relève aussi que la ville reliante ou linking city privilégie les circuits courts et le partage. Ils sont eux-mêmes favorisés par une ville à dimension humaine et reliée à son territoire environnant. « Le numérique est un tissu nerveux permettant la coordination, l’efficacité, la transmission des informations entre les habitants,

Les villes reliantes ont pour ambition de remettre les relations hu espace-vie avril 2019 n° 290   l

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le développement d'initiatives entre les systèmes pour favoriser la diminution des trajets, la diminution des consommations énergétiques, ou encore la production et l’investissement partagé », poursuit-elle.

Une ville qui se veut équitable Le modèle de linking cities s’inspire de celui de la ville durable. La ville durable s’appuie sur le nécessaire équilibre à trouver entre les trois dimensions du développement : économique, sociale et environnementale. Le concept de linking city ajoute donc une dimension supplémentaire : la dimension humaine. « La ville durable se veut équitable, au travers d’une redistribution satisfaisante des richesses entre habitants, font remarquer Jérémy Dagnies et Antoine de Borman. Elle tend à être plus vivable, par la réduction de toutes les formes de pollutions et de nuisances qui affectent notre santé et

la biodiversité. Elle a pour ambition d’être viable à long terme, en veillant à modérer l’utilisation par les citadins des ressources disponibles sur la planète. » Et les deux chercheurs d’ajouter que la ville ne doit pas être que durable, mais aussi inclusive : « L’être humain recherche bien plus que des villes fonctionnelles qui répondent à ses besoins basiques (se loger, se déplacer, s’alimenter, respirer…) mais qui sont dépourvues d'âme. Il est en quête de rencontres, de relations sociales, de vitalité urbaine, de lieux qui émerveillent et qui ont du sens. La ville reliante n’a pas seulement comme but la survie des populations urbaines. Son ambition est d’offrir aux citadins du futur de meilleures conditions de vie. Il est crucial d’évoluer vers des villes résilientes et autonomes. »

Callebaut, Bernard Capelle, Jérémy Dagnies, Antoine de Borman, Isabelle Delannoy, Vincent Delwiche, Bruno de Veth, Élise Geisler, Jan Gehl, Jean Haëntjens, Yves Hanin, Haïssam Jijakli, Valérie Lebois, David Mangin, Thierry Paquot, Salvador Rueda, Luc Schuiten, Agis Tsouros, Frank Vanden Bulcke, Cor van der Klaauw, Pierre Vanderstraeten, Paola Viganò, Juliette Walckiers.

> Xavier Attout

(1) Parmi les auteurs, on retrouve Hélène Ancion, Mohamed Benzerzour, Vincent

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umaines au centre du jeu. @Marie-Hélène Grégoire espace-vie avril 2019 n° 290   l

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environnement

Donner une valeur économique au CO2 et acheter sa consommation

Sauver le climat via une carte de crédit carbone  L'idée : chaque ménage disposera d’un crédit d’émission de CO2. S’il est en dessous, il est gagnant. S’il est au-dessus, il devra payer. Un système qui laisse la liberté à chacun de modifier son comportement en fonction de ses capacités. Une solution pour le climat proposée par un Brabançon wallon.

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a mobilisation pour le climat prend de plus en plus d’ampleur. Avec des pistes diverses, bonnes et moins bonnes. Une proposition concrète est aujourd’hui sur la table. Elle émane de Philippe Delaisse, un Brabançon wallon qui est consultant en transition énergétique et bas carbone. Son idée est d’octroyer à chaque ménage belge un quota de CO2. S’il le dépasse, il devra payer la différence. S’il est en-dessous, il pourra revendre le surplus et gagner de l’argent. Sa « carte d’identité carbone » sera déterminée en fonction de la manière dont il se déplace (en voiture, en train ou en avion), dont il consomme l’énergie de son habitation ou encore de ses investissements pour isoler son bâtiment. Dans ce système, chacun garde donc la liberté de rouler avec son SUV s’il compense par ailleurs sa dépense carbone. « Le système de taxes ou de primes ne fonctionnement pas et ne fonctionnera jamais, explique Philippe Delaisse. Tous les Belges sont contre les taxes alors que le système de primes implique des moyens financiers pour lancer

les travaux d’isolation ou autre. Ce qui n’est pas équitable. Ce que nous proposons est beaucoup plus équilibré. »

Concrètement, comment cela fonctionne ? Les pouvoirs publics devront établir la quantité maximale d’émissions de CO2 qui est permise. Ce plafond diminuera au fil du temps et sera établi de manière à atteindre l’objectif de réduction des ménages belges. Ensuite, les autorités publiques distribueront un crédit d’émission (c’est-à-dire des tonnes de CO2) à chaque ménage. à la fin d’une année, chaque ménage devra rendre un montant de quota égal à ses émissions de CO2. Les émissions sont celles qui proviennent du chauffage et de la consommation électrique des habitations ou encore des déplacements. Pour respecter leur crédit, les ménages choisiront librement le comportement de consommation le plus adapté. Soit ils modifient leurs comportement (davantage de transports en commun), soit ils investissent dans des solutions bas

carbone (installation de panneaux photovoltaïques ou l’utilisation de LED par exemple), soit ils compensent le déficit de crédit avec des excédents de crédit d’autres ménages. Ce système devrait être idéalement accompagné d'un système de primes ou de prêts sans intérêt. Ce dernier est important pour les nombreux ménages qui n'ont pas la capacité financière pour investir dans l'amélioration de leur performance énergétique. Les gains ainsi générés par les économies sur la facture et la vente des crédits excédentaires leur permettront ainsi de rembourser le prêteur public. « Nous n’en sommes encore qu'aux balbutiements, reconnait Philippe Delaisse. Mais nous y croyons. Cette proposition a été accueillie favorablement par nos interlocuteurs politiques. La phase 1 (étude de faisabilité, étude économique pour calculer le quota par ménage) s’étendra sur six ou sept ans. Avant de rentrer dans le concret. » > Xavier Attout

© X. A.

De faibles performances énergétiques en Brabant wallon Depuis 2010, tous les travaux de construction, de reconstruction et de transformation qui nécessitent un permis d’urbanisme impliquent d’avoir un certificat PEB. Celui-ci permet de calculer la performance énergétique des bâtiments. Près de 60 000 bâtiments possèdent cette certification en Brabant wallon. Si les résultats sont meilleurs que la moyenne wallonne – en Brabant wallon, les ménages ont davantage de moyens pour engager des travaux visant à améliorer la performance des bâtiments, il ne faut pas pavoiser pour autant. Seuls 1,5% des bâtiments sont recensés dans la catégorie A. On retrouve 16 % dans la catégorie B et 20,1 % dans la catégorie C. Ajoutons que 17,4 % des bâtiments sont en catégorie G, la pire, et sont donc de véritables passoires énergétiques.

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> X. A. espace-vie avril 2019 n° 290   l

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Un monde déboussolé dans un monde plein de boussoles

interview carte blanche

Un avis, une opinion à faire partager ? Cette page vous est ouverte

Jean-Philippe Cornélis est coordinateur du Forum civique UCL Créatopia en Anthropologie.

Une carte blanche de Jean-Philippe Cornélis

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n participant, le jeudi 7 mars 2019, à la marche des jeunes pour le climat, à Louvain-la-Neuve, et entendant les cris de détresse de cette jeunesse indignée, à juste titre, je ne pouvais m’empêcher de repenser à ces années « solaires » où, en 1979, avec Les Amis de la Terre, nous organisions, sur cette même Place de l’Université, les premières « Journées du soleil », en faisant la promotion des premières éoliennes, (encore freinées avec des freins à disque et des parachutes de secours), des premières maison solaires, et des premiers vélos pliants et électriques. Quarante ans plus tard, les vélos électriques ont dépassé leurs maladies de jeunesse et les panneaux solaires ont chuté de prix, permettant presque à chacun d’en avoir un sur son toit. Alors, pourquoi tout cela n’est-il pas suffisant et ne sommes-nous toujours pas à la hauteur des enjeux ?

Rendre les villes exemplaires

parler pour les chauffages et véhicules thermiques alimentés par des énergies fossiles, domaine dont ils ne parlent jamais et dans lequel beaucoup d’écologistes trop crédules se font berner par ces sites climatosceptiques inondant les réseaux sociaux de fausses informations à ce propos. Parmi les autres devoirs d’urgence, moyennant quelques percées technologiques indispensables, nous pensons qu’il sera probablement possible de garder à nouveau les quantités colossales de CO2 et CH4 que nous avons envoyées dans l’atmosphère. Il y a toutefois urgence à accélérer la recherche/action dans ce domaine, avant que nous ne passions aux fameux points de non-retour dans le système climatique.

Être neutre en CO2 d’ici 2035

Dans un monde idéal, le programme à suivre devrait donc être Comme tout humain cabossé celui-ci : essayer à tout prix par les contrariétés de la vie, d’être neutre en CO2 pour 2050, « Il y a urgence à accélérer la je reprends à présent mon bâmais prévoyons aussi, comme recherche dans ce domaine, avant ton de pèlerin avec une ambile grand climatologue visionque nous ne passions aux fameux tion plus modeste : et si nous naire James Hansen nous le essayions de rendre des villes rappelle, de revenir, pour 2100, points de non-retour dans le exemplaires au point de vue de à 320 ppm de CO2 dans l’atmossystème climatique. » nos émissions de CO2, CH4 et phère, pour retranquilliser, si autres polluants ? possible définitivement le climat, même si nous savons que ces En effet, si du point de vue mondial, les perspectives des COP 22fameux points d’équilibre ne sont pas toujours réversibles. 23-24 ne sont pas très réjouissantes, prendre ses responsabilités Des clameurs de fureur montent de la jeunesse pour dénoncer éthiques dans un milieu précis peut avoir un rôle éthique exemnotre incurie dans ce très difficile et dramatique problème qu’eux plaire et contagieux pour d’autres expériences. C’est ainsi que aussi devront apprendre à résoudre avec nous, mais les lois de la nous nous sommes engagés dans un programme de Villes sans nature sont complètement sourdes à notre langage d’humains et ne CO2, tout en sachant qu’il est parfaitement possible que d’autres réagissent mécaniquement qu’à un seul phénomène scientifiquecontinuent à salir la planète. ment prouvé : il y a trop de CO2 et CH4 dans l’atmosphère, et donc Hélas, si certains climatosceptiques soulignent que, pour extraire mécaniquement des effets de dérèglement climatique se mettent du lithium et du cobalt pour les batteries des véhicules électriques, en route. Francis Bacon nous le rappelait déjà : « Dans nos choix on parle de 30 000 morts, chiffres parfaitement réductibles moyenéthiques, le soleil sera notre chaleur et caresse bienfaisante et nant un bon contrôle de gestion, c’est en millions de morts qu’il faut apaisante, ou au contraire, le bûcher de nos vanités ! » espace-vie avril 2019 n° 290   l

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Jeune public : Parler d’amour et de sexualité avec de jeunes ados

C’est ta vie l'éducation par le toucher Chaque année, le Centre culturel du Brabant wallon propose des spectacles jeune public sous forme de séances scolaires, mais aussi au tout public. Ils permettent d’appréhender des thématiques qui bousculent et font réfléchir… petits et grands.

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ertains de ces spectacles prennent naissance et grandissent au sein du Foyer populaire/Espace d’inventions, qui constitue un lieu dédié à la création artistique. C’est le cas de C’est ta vie, la nouvelle création de la compagnie 3637, portée par Sophie Linsmaux et Coralie Vanderlinden, accompagnées à la mise en scène par Baptiste Isaia. En cours de création, le spectacle à destination des adolescents de 10 à 14 ans abordera la thématique du toucher, des relations et de la sexualité naissante.

À l’origine du projet, un livre de Thierry Lenain : C’est ta vie ! L’encyclopédie qui parle d’amitié, d’amour et de sexe aux enfants. « Il s’agit d’un livre scientifique et non littéraire, explique Coralie. Thierry Lenain rapporte beaucoup ce que c’est d’être un enfant, né de l’amour qui dure toujours… ou pas. Il ouvre tous les possibles en utilisant des mots soigneusement choisis et très précis. » Plusieurs œuvres artistiques ont également inspiré le scénario, comme La porte de la salle de bain, un roman de Sandrine Beau, la BD Simon et Louise de Max de Radiguès, ainsi que La première fois, un roman d’Agnès Lestrade. « Ce qui nous a attirées dans ces ouvrages, c’est le ton et le chouette rapport à l’humour, qui permet de dédramatiser un sujet. Les enfants ont cette aptitude à ressentir les choses et à vivre leurs émotions au présent, avant de passer à autre chose. Ils ont de vrais questionnements et des doutes, mais avec une légèreté qui leur permet de passer à autre chose. »

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Coralie et Sophie, qui ont conçu le spectacle Zazie et Max 10 ans plus tôt en partant d’un autre livre de Thierry Lenain, espace-vie avril 2019 n° 290   l

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se sont à nouveau improvisées autrices dans une écriture collective. « Le spectacle parlera de relations, d’amour, d’amitié et du début de la sexualité adulte par le prisme du toucher, que nous avons choisi car il est généralement peu abordé avec les jeunes publics. Pourtant, le toucher concerne tous les types de relations : parents et enfants, amis, amants, et est bien évidemment central dans la sexualité. Nous pensons qu’il peut être un terrain d’expérimentations, une source de joie, une manière d’entrer en relation avec l’autre, quel que soit le type de cette relation. À partir de l’école primaire, les enfants sont éduqués à communiquer avec les mots beaucoup plus qu’avec les gestes. Si l’on éduque les enfants à être attentifs au corps des autres d’un point de vue pragmatique, pour ne pas les blesser par exemple, on les éduque beaucoup moins à un toucher positif et bienveillant, créateur de relations. De plus, les corps sont encore enfermés dans des normes, des images parfaites et doivent être beaux, parfois même sexy, avant d’être vivants, communicatifs. Par ce spectacle, nous voulons répondre à certaines angoisses et représenter les premières expériences sensuelles en transmettant les ‘valeurs du corps’ : respect, écoute de soi et des autres, douceur. » Lors d’ateliers donnés par Coralie à une classe de primaire sur le thème du toucher, l’institutrice et la comédienne ont constaté qu’après quelques séances, les enfants avaient transformé leur rapport à euxmêmes et au groupe. Grâce à la confiance et au plaisir qu’ils ont trouvés dans le toucher, les relations nouées semblaient plus sincères et bienveillantes. Le nouveau spectacle de la compagnie raconte l’histoire de Louise, une jeune

adolescente de 12 ans. Le spectateur l’accompagnera en un triptyque sur la durée d’une année scolaire : de son entrée dans la première secondaire jusqu’à la fin des vacances d’été. Ce laps de temps permettra de suivre son évolution, des premiers changements de son corps à ses premiers émois amoureux. Chaque chapitre aborde

Photos : 1, 3, 6 et 7 : Zazie et Max © Yves Gabriel et Aurélie Deloche, 2 1

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un sujet différent et permet d’explorer la matière selon un nouvel angle.

d’essai qui les ponctuent sont d’une grande utilité pour les artistes. « Nous testons les réactions du public. Le retour des enfants est très intéressant, parce que ça nous permet d’adapter l’écriture. Les enfants introduisent des questions comme ‘pourquoi le personnage est une fille et non un garçon ?’ »

C’est ta vie adopte le même dispositif artistique que Zazie et Max. Il se déroule dans une boite noire qui délimite l’espace scénique et permet au spectacle de s’adapter à différents lieux. Dans ce spectacle, les deux personnages sont interprétés à la fois par les comédiennes et par plusieurs marionnettes de tailles diverses. Cela permet de suggérer sans montrer. Si le public peut observer Coralie retirer sa petite culotte, en ne voyant que ses jambes, c’est la marionnette qui se retrouve toute nue sur la scène. « Pendant les résidences qui prennent l’allure de laboratoires, nous travaillons sur l’esthétique du spectacle, autant que sur la façon de faire naitre des émotions. Toute notre problématique est de savoir comment représenter Louise pour qu’elle soit perméable à l’imaginaire de tous les enfants. Nous ne voulons pas nous limiter à l’usage de la marionnette, parce que nous voulons vraiment toucher tous les sens de nos spectateurs. Nous cherchons quels autres médias offrent de telles possibilités pour notre histoire. » Les résidences de création et les bancs

En discutant avec certaines enseignantes, Sophie Linsmaux et Coralie Vanderlinden se sont aperçues que le sujet effraie parce que « parler d’amour, ça fait rire, c’est compliqué de gérer les moqueries, etc. » Les comédiennes ont donc choisi d’organiser une représentation à destination des instituteurs, avant d’en débattre ensemble avec un philosophe pour enfants. « Cette rencontre permettra non seulement de leur expliquer la manière dont le sujet est abordé, mais aussi de comprendre l’origine de ces appréhensions », explique MariePierre Hérion, animatrice Théâtre jeune public. > Caroline Dunski

2 : C’est ta vie © Benoît Morel, 4 : Coralie Vanderlinden, 5 : Sophie Linsmaux 4

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Surmonter les craintes Entretien avec Marie-Pierre Hérion, qui propose du théâtre jeune public dans les écoles > Les enseignants se montrent-ils ouverts à tous les sujets ? Il est difficile de généraliser, car cela dépend de la personnalité de chaque enseignant, de son expérience de vie, de son expérience artistique et culturelle, de sa curiosité et, plus essentiellement selon moi, de la relation de confiance qu’il a développée avec ses élèves. Cette confiance réciproque va permettre à une classe d’aborder beaucoup de sujets dans un climat constructif. Mais probablement que des thèmes comme la sexualité, la mort ou la violence suscitent moins l’envie auprès de certains enseignants. Que peut-on mettre en place pour les aider à surmonter leurs appréhensions ? Dans le cas de sujets qui apparaissent plus difficiles à évoquer en classe, on peut proposer différentes formes de médiation. La médiation est un outil précieux pour l’enseignant, mais aussi pour tout type de public, parce qu’elle crée du lien entre une forme artistique, un contenu, un thème et leur réception auprès du public. Elle permet aussi de poursuivre une découverte et rend possible la rencontre avec les œuvres et les artistes. Les enseignants peuvent aussi trouver des ressources auprès de partenaires comme les programmateurs de théâtre jeune public, les artistes, les animateurs d’ONG, de planning familiaux, de bibliothèques, de centres d’expression et de créativité… La pratique de la médiation varie d’un spectacle à l’autre. En amont du spectacle, on peut préparer les élèves au sujet lors d’un échange ou en invitant un artiste de la compagnie. Après le spectacle, une quantité de pratiques sont imaginables, individuelles et/ ou collectives. La plupart du temps à l’issue de la représentation, la compagnie organise un bord de scène. C’est le moment où les élèves peuvent partager leurs émotions et poser des questions aux artistes. De retour en classe, l’enseignant peut poursuivre la démarche avec un atelier philo, en récoltant les émotions des élèves dans un échange informel ou à l’aide d’un support, en proposant des démarches d’expression comme le dessin, en découvrant un langage artistique grâce à un atelier avec un artiste... Une étape de travail de C’est ta vie sera présentée aux enseignants le mercredi 8 mai à 18h30 et au Tout public (à partir de 10 ans) le vendredi 10 mai à 18h. Infos : www.ccbw.be

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Danse : l’espace public comme tremplin d’artistes émergents

Le temps s’écoule et pourrait laisser des traces Le weekend des 27 et 28 avril, le Foyer culturel de Perwez vous invite à entrer dans la danse. Au programme : ateliers d’initiation, spectacles professionnels, concerts... Corentin Piquard et Justine Électeur y créeront « Hortense », un spectacle conçu tout spécialement pour l’espace public.

© Jean-Marc Schneider

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BW Temps Danse Une note, un sentiment de liberté, un rayon de soleil, une tradition, une émotion… La danse est partout dans le monde, à chaque moment, et offre un moment de partage, d‘échange, de découverte. Une possibilité de communiquer, de s‘approprier un tempo. Et vous, dansez-vous ? Les 27 et 28 avril, quel que soit son âge, chacun pourra prendre part à diverses initiations : danses folk, salsa, zumba, breakdance… Au programme également, les premières représentations du spectacle professionnel Hortense et présentation d’Entrez dans la danse, création commune de trois écoles de danse de Perwez : Phenomena Academy, Scenetic Dance School et Asbl Salsartherapie. Alors, on danse ? > C. Du.

Programme complet sur www.foyerperwez.be

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ous sommes partis d’une page blanche, précise Christophe Rolin, Coordinateur du secteur Art et Société du CCBW. L’idée était de reproduire ce qui avait été fait avec Ça file, un spectacle de marionnettes qui a circulé dans toute la province pour aller à la rencontre de différents publics dans l’espace public. Hortense s’est construit pour s’adapter à la rue, à différents lieux ou dans les écoles qui accueillent du théâtre jeune public. Il fallait quelque chose de léger, qui puisse circuler facilement sans requérir de gros moyens techniques et humains. Le spectacle sera notamment programmé cet été dans le cadre de la tournée culturelle ‘Scène de villages’, dans l’Est du Brabant wallon. »

Concrétiser un désir Pour Corentin Piquard et Justine Électeur, jeunes danseurs brabançons, la proposition de créer un spectacle de danse a permis de concrétiser un désir. Lui, artiste à plein temps, a intégré une formation tremplin hip-hop au Centre culturel Jacques Franck à Bruxelles. Il prend également part au projet européen « Mind » Ur Step, dans lequel onze danseurs de hip-hop de quatre pays se rejoignent pour une production de danse urbaine. Enfin, il enseigne la danse dans son école stéphanoise Street Family. « J’ai toujours eu l’envie de créer un spectacle, mais il est difficile, quand on n’est pas connu, de gagner la confiance des gens. La proposition des centres culturels me conforte dans mon choix d’assumer pleinement ma carrière d’artiste. » Quant à Justine, elle est indépendante : danseuse dans le cadre de pro-

jets ponctuels, mais aussi prof de danse et kiné. Depuis qu’elle a entamé le travail de création avec son comparse, elle sent bouillonner les questions au sujet de ses envies. Si elle adore son job de kiné, elle se demande si elle ne devrait pas s’écouter davantage et « aller plus dans l’artistique ». Christophe Rolin souligne que « le métier du CCBW n’est pas d’organiser la diffusion, mais de toucher des publics qui ne vont pas voir des spectacles. » Pour Justine Électeur, « c’est notre plus grand challenge : quand on se produit dans une salle, le public se déplace pour nous voir. Quand il est debout dans la rue, on essaie d’amener un message plus profond. » La thématique choisie par les deux jeunes danseurs est le temps. Celui qui file, qui manque, que l’on ne prend pas… Pour relever le défi de présenter de la danse en rue - ce qui n’est pas très courant en Belgique - et arriver à captiver le public, Justine et Corentin sont accompagnés de Michel Malet, comédien et metteur en scène spécialiste des arts de la rue. Le décor, léger, sera planté avant que le spectacle ne commence, mais un premier contact entre danseurs et public se nouera pendant l’échauffement des artistes. « Nous allons travailler sur une accroche, par exemple un panneau qui indiquera que le spectacle commence dans x minutes. » > Caroline Dunski


agenda 04/18 épinglé pour vous…

du 5 au 7/4, à Nivelles / art contemporain Art en chemin Le vernissage du parcours d’artistes nivellois au Waux-Hall permettra de découvrir l’exposition vitrine qui présentera une œuvre de chaque artiste. Pendant le weekend, les visiteurs pourront ensuite cheminer de poste en poste pour rencontrer l’artiste et découvrir ses créations, qu’il jongle avec les couleurs, les sons, les mots, le verre, le papier, le textile, les matériaux de récupération, la terre… Le parcours est un moment familial et incontournable pour découvrir l’art sous toutes ses formes. 067 88 21 02 – www.ccnivelles.be di 7/4 à 11h et 13h30, à Tubize / jeune public Bumba au pays des rêves Bumba, le clown préféré des enfants, surgira du petit écran avec un spectacle spécialement adapté aux tout-petits. Une nuit, Bumba, doudou favori de la petite Lisa, prend vie et l’emmène au Pays des rêves, où tout semble possible. Elle y fera notamment la connaissance de l’ourse Nanadu, de l’éléphant Tumbi, de l’oiseau Kiwi sans oublier l’adorable Bumbalu. Cerise sur le gâteau : ce spectacle sera suivi d’une rencontre avec le petit clown le plus célèbre du pays ! 02 355 98 95 – www.tubize-culture.be jusqu’au 18/4, à Louvain-la-Neuve / exposition Le Musée du Capitalisme L’exposition itinérante et innovante sur notre système économique et culturel offre un espace original d’apprentissage sur notre société, à travers quatre volets : origines, espoirs, limites et alternatives du capitalisme. En abordant des thèmes comme l’alimentation, la santé, la culture, la consommation ou la finance, cette exposition engagée mais non partisane, ouverte à tous publics dès 15 ans, met en débat une actualité économique complexe qui structure néanmoins nos vies. La participation du visiteur y est sollicitée par des mises en situation et des espaces d’expression... notamment, au cours des nombreuses visites guidées organisées. 010 47 48 41 – www.museel.be ve 26/4 à 20h30, Genval / théâtre Truelle destin, une sueur d’espoir François Berardino et Olivier Luppens interprètent un travailleur installé face à un clandestin - le sédentaire face au nomade - et créent le choc entre deux mondes qui n’ont pour langue commune que le travail et l’action. Sous vos yeux s’édifient en parallèle, la construction d’un lien entre les deux hommes et celle, concrète, d’un échafaudage comme « maison éphémère ». Les personnages s’affrontent sur des situations visuelles fortes, nées de l’utilisation détournée du matériel de chantier. Même le tas de sable réserve ses surprises ! Un échange en « bord de scène » avec les comédiens est prévu à l’issue du spectacle. 02 653 61 23 – www.ccrixensart.be

ve 26/4 à 21h, à Virginal / musique Wahati Soul Le groupe atypique de future soul et de blues se situe parfois aux frontières de la musique électronique. Entre un chant à la limite du rap, un clavier rythmique à souhait, une trompette envoutante, une basse groovy et une batterie rock, Wahati Soul offre une musique colorée et innovante. 067 78 06 70 – www.letabledhotes.be sa 27/4 à 20h30, à Beauvechain / théâtre – marionnette L’herbe de l’oubli Tchernobyl, en russe, se traduit par absinthe, l’herbe de l’oubli… À partir des témoignages des survivants, un spectacle poignant et humain où la parole des comédiens croise des apparitions de marionnettes qui traversent la scène comme les échos des âmes atomisées. Un solide coup de poing, mais aussi de chaleur humaine et de poésie porté par une très belle équipe. 010 86 07 31 – www.4mains.be sa 27 et di 28/4, à Genappe / art contemporain Arts à Glabais Les œuvres d’une trentaine d’artistes seront disséminées au cœur de Glabais. L’occasion pour les visiteurs du parcours d’artistes de découvrir les richesses culturelles et naturelles du village à travers une série d’expos et d’activités qui rythmeront l’événement. Avec, en clôture, un concert de Lionel Detry. 067 77 16 27 – www.ccgenappe.be ve 3/5 à 19h30, à Genappe / art contemporain Apéro Mécanique. Entre amis, seul ou à deux, plongez dans l'univers de PLAY au cours d'une soirée insolite. Les yeux bandés, vous serez guidé par des anges jusqu'à cette fresque visuelle et sonore fascinante, que vous aurez l'occasion de découvrir avec Simon, votre hôte du soir. Autour d'un petit verre et d'une assiette de pinchos ou une craie et des magnets à la main, laissez-vous surprendre et réveillez le temps d'un instant l'enfant qui sommeille en vous ! Dress code : Noir, blanc ou gris Réservation indispensable : 067 77 16 27 – www.ccgenappe.be

culture BW

© Véronique Vercheval

invitation L’Amour en vers Le 4 mai 2019, pour la 2e fois, le festival sans électricité 100% vert revient sur le magnifique site historique du Vieux Château de Walhain ! Et pour soutenir cette initiative écoresponsable, Noa Moon sera présente ! Au programme de ce festival unique, alternatif et durable, où tout est prévu pour limiter au maximum son empreinte écologique : des concerts acoustiques, des contes, des lectures, des balades à dos de poney, des ateliers “Do It Yourself”, des spectacles pour petits et grands et pour renforcer la convivialité de ce festival qui démontre qu’on peut s’amuser en respectant l’environnement et en favorisant les économies d’énergie et de moyens, une auberge espagnole et la Jam session autour du feu, à la tombée de la nuit. Vieux Château de Walhain Rue du Vieux Château 1457 Walhain Dès 13h Entrée gratuite P.A.F. au chapeau, prévoyez de la monnaie pour les artistes !! www.lamourenvers.be

Cet agenda est absolument incomplet ! Consultez nos articles et Culturebw.be, vitrine de la culture en Brabant wallon

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portrait invitation

L’écoquartier, un quartier comme les autres ?

> Hélène Ancion Chargée de mission Aménagement du territoire et Urbanisme, Fédération Inter-Environnement Wallonie > Corine Buffoni Business Unit Manager, Matexi Brabant wallon > Hélène Van Ngoc Chargée de recherche, CREAT UCL > Joël Meersseman Architecte associé, Syntaxe architectes

Vendredi 3 mai 2019 de 12h à 14h30 Ferme du Douaire Avenue des Combattants, 2 1340 Ottignies

Il y a quelques années, « écoquartier » ou « quartier durable » étaient des appellations à la mode. Fin 2012, la France s’est dotée d’un label pour reconnaitre ce type de développement immobilier. La Wallonie, par contre, a préféré éditer un référentiel sur les quartiers durables afin de guider les auteurs de projet. Cette brochure a été suivie par le référentiel Quartiers Nouveaux, qui accompagnait l’appel à projet du même nom. Depuis, les annonces d’écoquartiers ont fleuri dans notre province. Certains sont réalisés, d’autres sont encore en projet. Au vu du paysage de 2019, on en vient à se demander si le mot « durable » ou « éco » a encore un sens. Les grandes opérations immobilières sur les friches industrielles sont-elles vraiment durables ? Les architectes et les promoteurs se sont-ils inspirés des référentiels ? Ont-ils essayé d’aller plus loin ? Par conviction ? Par appât du gain ? Parce que désormais, tous nos quartiers devraient être durables ? Et, à ce propos, n’existe-t-il pas des quartiers durables qui s’ignorent ? N’y a-t-il pas dans nos petites villes brabançonnes comme un germe d’écoquartier, une possibilité pour que, moyennant quelques aménagements, chaque citoyen vive dans un environnement durable ? La Maison de l’urbanisme vous invite à un débat critique et constructif autour de ces questions brulantes d’actualité face aux enjeux climatiques !

Inscriptions obligatoires avant le 26 avril 2019 m.urbanisme@ccbw.be 010 62 10 53 12h - 12h30 : Accueil et sandwichs (compris dans le prix) 12h30 - 14h : Conférence

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Tarif : 5 € espace-vie juillet 2010 n° 203 l

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Agréation P102024–Exp.–édit. resp. : CCBW 3, rue Belotte 1490 Court-Saint-étienne – Bureau de dépôt : Bruxelles

midi de l’urbanisme


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