Belgique–België PP 1300 Wavre 1 BC 0481 Bureau de dépôt 1300 Wavre
197 288 février 2019 décembre 2009 mensuel mubw.be
espace-vie La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon
Percer la bulle immobilière pour proposer des logements à des prix abordables La stratégie de l'UCLouvain pour Louvain-la-Neuve A L
INTERVIEW A Christian Radelet tire A le bilan d’une carrière
RéHABILITATION E L’horizon se dégage pour S le Val de Thines
CULTURE BWBW CULTURE LeLthéâtre chez soi : un nouvel espace-temps
Au fil de cet Espace-vie émerge une préoccupation, celle de la maitrise. Maitrise du foncier, du territoire mais aussi des
sommaire
édito
à propos de la maitrise identités du lieu. Pour aménager le territoire, il faut pouvoir le prendre en main. Prendre en main son dessin et son
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En deux mots
dessein. C’est ce qui ressort du dossier principal concernant
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Dossier La statégie de l'UCLouvain pour Louvain-la-Neuve
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Réhabilitation L’horizon se dégage pour le Val de Thines
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Interview « La fonction de fonctionnaire délégué est en danger »
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Environnement Sur la scène de la transition écologique
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Publication L'urbanisme des milieux vivants primés
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Théâtre à domicile Le théâtre chez soi, un nouvel espace-temps
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Art contemporain PULSART diffuse une expo pour tous les publics
sociale s’est érodée sous l’effet d’une cohorte de facteurs.
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épinglé pour vous… L’agenda du mois
C’est par la régulation de la pression immobilière et la
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Midi de l’urbanisme L’aménagement du territoire fait-il bon ménage avec la mixité sociale ?
Louvain-la-Neuve, qui aspire à renouer avec ses origines et à retrouver son élan pionnier qui a fait de cette ville un laboratoire largement reconnu de l’urbanisme. Louvain-laNeuve est, à l’époque de sa création, en rupture avec les grands ensembles fonctionnels. « Surtout pas un second Nanterre ! » comme le clament les slogans des étudiants. On y parlait de retrouver une ville à échelle humaine, avec une trame viaire inspirée des villes traditionnelles, une porosité entre les usages et les usagers et, enfin, une mixité fonctionnelle et sociale forte. Au fil du temps, la mixité
maitrise de son foncier que la ville d'Ottignies-Louvain-laNeuve peut, en partie, retrouver aujourd’hui l’esprit du lieu et du projet dont la clé de voute s’appelle mixité. > Karima Haoudy
Espace-vie est la revue mensuelle de la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon - CCBW. Elle a pour objet de vous informer sur des sujets ayant trait à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à la définition du cadre de vie. Le CCBW y ajoute quatre pages dédiées à l’actualité culturelle du Brabant wallon.
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Éditeur responsable : CCBW - Coordination : Xavier Attout, Karima Haoudy, Joëlle Rigaux (culture BW) - Rédaction : X. Attout, C. Dunski Équipe de la Maison de l’urbanisme : X. Attout, A. Chevalier, K. Haoudy, M. Schmetz - Président de la Maison de l’urbanisme : Mathieu Michel Maquette : www.doublepage.be - Mise en page : Béatrice Fellemans - Imprimeur : IPM Printing –Tirage : 7 200 exemplaires Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-Étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - www.mubw.be - www.ccbw.be Espace-vie est publié avec le soutien de la Wallonie et du Brabant wallon. Publication gratuite (dix numéros par an) pour les habitants du Brabant wallon, 10 €/an hors Brabant wallon (877-7092102-57). Ne peut être vendu. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. Dessin : Marco Paulo. Photo de couverture : X. A.
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LOGO IMPRIMEUR
Le château de Dongelberg est à vendre
Le Gouvernement wallon a approuvé l’octroi
De style néoclassique et construit durant la deuxième moitié du XIXe siècle, le château de Dongelberg, situé à Jodoigne, est mis en vente pour un prix de 950.000 euros. Il dispose de vingt chambres et d’une surface habitable de 3 200 m2, le tout sur un terrain boisé de près de 12 hectares. Le propriétaire est la Coopérative pour Centres culturels. Il a confié la gestion à l’asbl Campus qui a transformé le bâtiment en un centre de séminaires. à la vue des photos qui circulent sur l'intérieur de ce batiment à l’abandon depuis de nombreuses années, on se dit que l’acquéreur devra avoir de gros moyens financiers pour rénover ce bâtiment qui est dans un triste état.
la Ville de Jodoigne pour la restauration de
Pro Velo Brabant wallon déménage L’asbl accueillera désormais ses visiteurs dans un espace de 200 m2 situé au numéro 114 de l’avenue des Combattants. Un espace quatre fois plus grand que son ancienne implantation, qui était composée de deux conteneurs installés sur le parking de la gare d’Ottignies. Pro Velo Brabant wallon a accueilli 6 335 visiteurs en 2018, effectué plus de 1 000 réparations, soit 150 de plus qu’en 2017, et mis en selle une cinquantaine de personnes dans le cadre du projet « Deux mois, deux roues » (vélo électrique).
d’une subvention de plus de 700 000 euros à l’Hôtel des Libertés. Construit en 1773, l’Hôtel des Libertés est voisin de la chapelle du Marché et est inscrit au sein de l’écrin urbain que forme la Grand’Place de Jodoigne.
Des quais allongés à Louvain-la-Neuve Les travaux visant à l’allongement de 70 mètres des quais et des voies de chemins de fer de la gare de Louvain-la-Neuve débuteront dans les prochains mois. L’idée est de raccourcir la distance à parcourir entre les trains et le parking RER. Les travaux permettront aussi de faire entrer en gare des trains plus longs (jusqu’à 300 mètres), qui pourront embarquer davantage de voyageurs dans de meilleures conditions. L’échéance des travaux est fixée au mois d’avril 2021.
en deux mots
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Un gratte-ciel wavrien moins haut que prévu Troisième tentative pour la tour-hôtel de Wavre. Une nouvelle demande de permis unique a été déposée début décembre auprès de la Ville de Wavre par la SA Louis Dothey, propriétaire de l’ancienne vinaigrerie L’Étoile. Un avis est attendu pour le printemps. Suivront ensuite les éventuels recours. La tour ne culmine plus à 120 mètres de haut, désormais à 94 mètres (22 étages). Le programme est par contre pratiquement inchangé : 204 chambres, 24 apparts-hôtel, une piscine, un jacuzzi, deux restaurants, un centre de fitness et des bureaux.
« Notre objectif est de faire de ce nouveau lieu d’hébergement un réel lieu de rencontres et d’échanges, dans une ambiance familiale, entre giteurs et néolouvanistes. »
© Archi 2000
Benoît César, secrétaire général des Gites d’Étape.
> Sur les cinq candidats qui ont posé leur candidature pour prendre la relève de Christian Radelet au poste de fonctionnaire délégué (lire en page 8), il n’en reste plus que deux : Michel Dachelet et Nathalie Smoes, arrivés exæquo. Le premier est directeur de la direction opérationnelle du développement durable, la seconde est architecte urbaniste à la direction juridique, des recours et du contentieux (DGO4). La décision du cabinet Di Antonio est attendue dans les prochaines semaines. > Si vous préférez recevoir Espace-vie en version numérique, n'hésitez pas à nous le signaler à l'adresse m.urbanisme@ccbw.be espace-vie février 2019 n° 288 l
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dossier
Percer la bulle immobilière pour proposer des logements à des prix abordables
La stratégie de l'UCLouvain pour Louvain-la-Neuve Le succès de Louvain-la-Neuve a fait grimper le prix des appartements et des maisons. L’UCLouvain souhaite que les derniers terrains disponibles soient dédiés à des projets innovants en matière d’habitat, permettant également de réduire la pression foncière. Un enjeu important pour maintenir une mixité sociale.
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e modèle néolouvaniste a-t-il été de l’UCLouvain), lors du séminaire des victime de son succès ? La ville est éditions de Hemptinne, en décembre en tout cas devenue au fil du temps le dernier. C’est pourquoi notre politique pôle majeur du Brabant wallon. Elle y actuelle se concentre désormais sur la concentre une offre culturelle, comvolonté de proposer des logements de merciale, scientifique et sportive inégaqualité à des prix bien plus abordables. » lable. Sans parler d’une autre concenRépondre aux nouvelles tration, originelle celle-là, des savoirs. tendances Son attractivité ne se dément pas. La Pour bien comprendre la situation partipiétonisation de ses espaces - modèle culière en vigueur à Louvain-la-Neuve, il urbanistique novateur à l’époque de sa faut savoir que l’UCLouvain est propriéconception - attirent toujours plus de taire de quasiment l’entièreté des monde, principalement des seniors tout heureux de découvrir une telle offre « Notre stratégie immobilière est de services à relativement simple : garder une quelques pas de ville attractive, accessible à tous marche. avec des projets qui doivent réToute médaille a cependant son revers. pondre aux besoins de la ville. » Cette situation a mené à une gentriterrains. Soit environ un millier d’hecfication accrue de Louvain-la-Neuve. Le tares. Elle les cède à des tiers selon le premier appartement dépassant le milrégime de l’emphytéose, en leur réserlion d’euros a été vendu il y a peu via le vant une destination précise. De quoi projet Agora développé par Eckelmans. lui permettre, théoriquement, d’éviter Des prix que, pratiquement, seule l’avela spéculation foncière et de maitriser nue Louise à Bruxelles peut atteindre. l’aménagement du sol à long terme. Ce L’immobilier a grimpé en flèche depuis droit d’emphytéose s’étend sur une duplus d’une décennie. Résultat : si les rée de maximum 99 ans et donne la jouisjeunes qui ont toujours habité à Louvainsance du terrain et tous les droits qui y la-Neuve éprouvent des difficultés à s’y sont liés (construction, hypothèque, bail, loger, on peut désormais y ajouter les facession, transmission pour cause de démilles de la classe moyenne, dépassées cès, etc.). En contrepartie, l’emphytéote par des hausses de prix toujours plus impaie au propriétaire une redevance anportantes. Déraisonnées, disent même nuelle. Bref, l’UCLouvain fait clairement certains, même s’il s’agit simplement du la pluie et le beau temps sur le dévelopjeu de l’offre et de la demande. « Nous pement immobilier de Louvain-la-Neuve, sommes bien conscients de la situation même si l’octroi des permis reste bien actuelle, a expliqué Nicolas Cordier, le évidemment l’apanage de la Ville. « directeur de l’Inesu (le bras immobilier espace-vie février 2019 n° 288 l
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Notre stratégie immobilière est relativement simple : garder une ville attractive, accessible à tous avec des projets qui doivent répondre aux besoins de la ville tels que la mixité des logements, le fait de maintenir des bureaux dans le centreville, des commerces de proximité, des espaces verts, et de multiplier l’offre de services », précise Nicolas Cordier.
Pour répondre aux nouvelles tendances de l’immobilier résidentiel, favorisant notamment la vie communautaire et la qualité des espaces publics, de nouvelles offres apparaissent. Que ce soit les colocations, le coliving, l’habitat groupé ou encore l’habitat léger. « L’UCLouvain veut accompagner et baliser ces nouvelles formes d’habitat. Nous voulons avoir une attention particulière sur l’accessibilité économique de logements moyens, acquisitifs ou locatifs. Il faut aussi une mixité dans les types de logement, avec davantage de grandes unités que celles en construction actuellement. » Comment y parvenir ? L’UCLouvain souhaite mettre des terrains à disposition des promoteurs à des prix « maitrisés », ce qui impliquera en contrepartie aux promoteurs de mettre sur le marché une série de logements à des prix inférieurs au marché.
Des perspectives de développement qui diminuent Si cette stratégie n’était pas vraiment en vigueur il y a dix ans lors des négociations pour la cession des terrains des projets Agora (Eckelmans) et Esprit Courbevoie (450 logements par Besix Red et Thomas & Piron) - le contexte étant différent à l’époque - elle devrait par contre être déployée à l’avenir. Notamment pour le quartier de 30 hec-
tares situé sur la zone Athéna-Lauzelle, site qui concentre toutes les attentions et les espoirs d’une plus grande mixité sociale en matière de logement. « Il est vrai que les perspectives de développement s’amenuisent au fil du temps, fait remarquer Nicolas Cordier. Les projets sont limités à l’intérieur des boulevards et aux abords de la dalle. Il y a eu, de plus, un manque de nouvelles offres et d’anticipation par rapport à l’attractivité de Louvainla-Neuve, de même qu’une complexification pour obtenir des permis. Et ce, alors que la demande a explosé. Ce qui a entrainé des prix de vente très élevés. Sans parler du vieillissement de la population qui fait que les acquéreurs actuels ont majoritairement plus de 45 ans et que les propriétaires de maisons ne changent pas de logement lorsque les enfants ont quitté le nid. Notre souhait est donc de favoriser la tranche d’âge de 25 à 40 ans. » Parmi les points négatifs actuels, relevons également la pression automobile sur les voiries, les garages qui sont transformés et dont l’affectation n’est plus dédiée aux voitures ou encore l’explosion des prix de revente sur le marché secondaire. Il n’est par exemple pas rare de trouver sur, des sites d'annonces immobilières, des petites maisons dont le prix de vente est affiché à 500 000 euros… > Xavier Attout
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Nicolas Cordier n'entend pas dominer Louvain-la-Neuve tout seul. Il veut solliciter l'avis d'autres acteurs urbains. © X. A.
interview
« Une bonne analyse du problème »
Anne Quévit est présidente de l’Association des Habitants de Louvain-la-Neuve.
Le développement urbanistique de Louvain-la-Neuve a-t-il pris ces dernières années la tournure espérée par les habitants ? Nous percevons bien évidemment le fait que Louvain-la-Neuve est devenue très attractive. Mais il ne faut pas oublier que cette attractivité est avant tout due à ses principes fondateurs et non aux derniers projets. Cette vision innovante a attiré les habitants. Or, aujourd’hui on se demande quand même quelle a été la vision de ces dernières années et on s’interroge aussi sur la pertinence des choix effectués depuis les années 2000. L’UCL a cédé des parcelles à des gros promoteurs. Certains ont l’impression qu’elle a vendu son âme. Les investisseurs ont été privilégiés. Ces nombreux projets ont toutefois eu des retombées négatives tel qu’un resserrement de l’accès au logement. Seules les personnes âgées qui peuvent revendre leur villa ont aujourd’hui les moyens d’y habiter. L’UCLouvain souhaite effectuer un virage en matière de promotion immobilière, en favorisant l’émergence de logements à des prix abordables. Y croyez-vous ? Oui. Je pense que Nicolas Cordier a une bonne analyse du problème. Mais il fait partie d’un système et il faudra voir quel sera son champ d’action réel. Car il sera quand même difficile pour les promoteurs d’accepter de laisser tomber d’importantes marges financières. Je suis toutefois enthousiaste quand je lis un tel discours. Il reste peu d’espaces constructibles à Louvain-la-Neuve. Quels sont vos souhaits en la matière ? Pour le lac, cela doit rester une zone de détente et de contact avec la nature ouverte à tous. Pour les parkings Leclercq, il serait opportun que l’UCL en profite pour céder des parcelles à la Ville, pour qu’elle puisse mettre en œuvre des projets publics (salles communales, maison de retraite, espace d’accueil de jour, etc.). Ce qui manque cruellement.
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> Propos recueillis par X. A. espace-vie février 2019 n° 288 l
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dossier
Faire des 30 hectares de la zone Athéna-Lauzelle un modèle de développement
En route pour un dernier grand projet
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e quartier Athéna-Lauzelle est situé sur un site de 30 hectares, au croisement du boulevard de Lauzelle et de la N4. Il s’agit d’un des derniers sites d’envergure de Louvain-la-Neuve. L’UCLouvain a déjà déterminé en partie le devenir de ce qui ressemble aujourd’hui à un grand champ. Un Schéma d’Orientation local sera lancé d’ici peu. Il devrait durer deux ans. L’urbanisation du site pourra ensuite débuter. « L’objectif sera de garder le concept fondateur de la ville universitaire, à savoir une ville conviviale, mixte et inclusive, explique Nicolas Cordier. Le tout en optimisant le développement durable et les nouvelles tendances telles que les circuits courts, l’accessibilité et les nouvelles formes de logement. » On y retrouvera, à terme, environ 1 400 logements. Soit 50 logements à l’hectare (brut). Un lotissement qui sera niché à côté du bois de Lauzelle (231 hectares). Parmi les éléments qui figureront dans le programme, il y aura notamment une ferme de maraichage (projet académique) et des équipements de proximité (crèches, commerces, petits espaces publics, services collectifs). Une école fondamentale sera construite dans le
quartier qui sera à moins d’un kilomètre du centre sportif du Blocry et du centreville. Un Community Land Trust sera également aménagé sur trois hectares via une collaboration Ville-UCLouvain, alors que 10 % du total du nombre de logements seront également dédiés au logement public. « Il s’agira d’un quartier piétonnier et cyclable, note par ailleurs Nicolas Cordier. Il y aura une offre de voitures partagées. Et l’offre de stationnement sera limitée aux abords du quartier. Il faudra réfléchir à une circulation automobile minimale. »
Intégrer les notions de l’habitat de demain Ce quartier devra en tout cas faire l’objet d’une réflexion particulière puisqu’il devrait intégrer toutes les notions du logement et de l’habitat de demain.
« L’importance est aussi d’avoir une vision à 10 voire 15 ans, vu que la construction de ce quartier s’étalera dans le temps. L’objectif sera d’avoir minimum 50 % de logements de maisons unifamiliales. Une partie des 30 hectares sera aussi construite par des promoteurs. C’est bien normal. Mais leur travail sera encadré et nous serons attentifs à ce que les prix n’explosent pas dans le temps, comme on peut le voir ailleurs.» Enfin, précisons que parmi les dernières possibilités de grande construction résidentielle à Louvain-la-Neuve, il restera encore le parking Leclercq (près de la gare des bus), le solde du Blocry et le parking situé à l’arrière de l’Aula Magna. La suite passera alors par des développements plus petits et surtout par des démolitions/reconstructions. > X. A.
La rénovation, l’autre grand chantier © X..A.
Construite à partir du début des années 1970, Louvain-la-Neuve accuse le poids des ans. La plupart des bâtiments du centre-ville ont été construits à une époque où le volet énergétique n’était pas encore une priorité. Le chantier, pour mettre l’ensemble des bâtiments aux normes, est donc gigantesque. Que ce soit des logements, des bâtiments universitaires ou des immeubles dédiés à d’autres fonctions. L’UCLouvain est bien consciente de ces enjeux et dédie dorénavant chaque année un montant à la rénovation de son parc immobilier. « Il s’agit en effet d’un volet important de notre travail, concède Nicolas Cordier. Des montants importants y sont consacrés chaque an-
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née. D’autant que ce phénomène devrait encore s’accentuer à l’avenir. Ce sera un travail sans fin. »
Le béton de la dalle toujours en bon état En matière de rénovation, la plus classique consiste en un changement des châssis. Comme par exemple aux Halles universitaires, d’ici peu. Si la situation l’exige, cette amélioration des performances énergétiques s’accompagne d’une rénovation intérieure. « Il faut aussi tenir compte du fait que la façon d’enseigner a évolué au fil du temps. Il faut donc également adapter les auditoires. Cela passe
par exemple par l’installation de centres de media training. Sur la Grand-Place, le collège Descamps va être complètement revu de manière à pouvoir donner cours différemment. » Notons également qu’il arrive que l’Inesu profite d’une rénovation pour changer l’affectation d’un immeuble. Ce qui implique alors d’autres travaux. « Mais nous avons parfois de bonnes surprises en matière de rénovation. Nous avions par exemple effectué des études pour analyser la qualité du béton de la dalle. Il s’avère qu’il est en bien meilleur état qu’espéré. Cela fera donc quelques économies. » > X. A.
urbanisme
La réhabilitation d’un chancre de 26 hectares en bonne voie à Nivelles
L’horizon se dégage pour le Val de Thines L’un des plus gros projets immobiliers du Brabant wallon se dessine doucement. Près de 1 000 logements devraient être construits en cinq phases dans les quinze prochaines années. La première demande de permis sera déposée en juin. Le fruit d’un long travail élaboré lors d'ateliers urbains.
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’horizon se dégage pour Olivier Goldberg et Philippe Ponlot, les deux promoteurs immobiliers qui ont mis la main en 2015 sur l'ancien site du papetier Arjo Wiggins, une friche industrielle qui s’étend au total sur 26 ha au nord de Nivelles. Le premier des deux terrains (un terrain vague qui s'étend sur 2,7 hectares) est prêt pour accueillir les pelleteuses qui permettront de construire la première des cinq phases de l’important projet de nouveau quartier baptisé « Val de Thines ». « Nous n’avons pas dû dépolluer ce site, juste démolir les imposants bâtiments qui y étaient présents, ce qui a facilité les choses », fait remarquer Philippe Ponlot. Le SAR (site à réaménager) a été obtenu il y a peu. La demande de permis est actuellement en train d’être préparée. Elle sera déposée en juin et comptera plusieurs dizaines d’appartements. « Il s’agit d’un important projet mais sa réalisation s’étalera dans le temps, relativise Olivier Goldberg. Il n’est pas question d’avoir une arrivée massive de logements. Nous concrétiserons en tout cas ce premier volet en pleine collaboration avec les autorités et les riverains, comme nous l’avons toujours fait. » Il faut dire que les deux promoteurs ont souhaité procéder par étape depuis le début. Un large brainstorming s’est terminé il y a quelques mois. Il a rassemblé citoyens, élus et institutions diverses (OTW - ex TEC, police, pompiers, etc.). L’objectif de ces ateliers urbains était de déterminer un socle commun pour le devenir de ce site. Il en est ressorti un constat relativement classique, avec une envie d’avoir un quartier centré sur la qualité de vie, les espaces publics, les modes doux, l’intergénérationnel et
l’environnement. Une sorte d’écoquartier avant-gardiste. « L’idée est de tenir compte des différentes remarques pour affiner le projet, fait remarquer Philippe Ponlot. Il y a une réelle envie de réaliser quelque chose de qualité. » Notons que les bureaux d’architecture DVV et Assar dessineront le projet.
Garder l’architecture industrielle La situation de ce terrain (à 1 km de la gare, 1,5 km du centre-ville et proche d'un RAVeL) permet en tout cas de mettre l’accent sur une offre résidentielle différente de ce qui se fait dans la région. « Le projet global se composera essentiellement d’appartements, avec quelques maisons, détaille Olivier Goldberg. On y retrouvera également une école maternelle et primaire (19 classes), du bureau, des commerces de proximité, un home et de l’horeca. Nous voulons être à la pointe
en matière de gestion des déchets, de fibre optique ou encore de performances énergétiques. Ce quartier doit permettre d’avoir une nouvelle manière de vivre à Nivelles. » Le futur quartier est traversé par la rue des Déportés. De l’autre côté de la première zone qui sera réhabilitée, on retrouve le gros morceau du projet : 23 hectares, dont la démolition des bâtiments sont en cours. « Quelques bâtiments historiques, dont la tour, seront maintenus, lance Olivier Goldberg. J’ai eu un coup de cœur pour ces bâtisses industrielles. Elles me font penser à l’architecture que l’on retrouve à Soho. » L’étang – qui servait à la réfection du papier – sera maintenu, de manière à obtenir des percées vertes. « L’ambition est de créer un quartier novateur, précise Philippe Ponlot. Mais cela va prendre du temps. » > Xavier Attout
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interview
Christian Radelet tire le bilan d’une carrière au service du territoire
« La fonction de fonctionnaire délégué est en danger » Le fonctionnaire délégué du Brabant wallon quitte ses fonctions. Un départ qui est, pour lui, l’occasion de jeter un bref coup d’oeil dans le rétroviseur et de s’interroger sur les grands enjeux qui attendent le Brabant wallon. Son successeur s’installera dans son bureau d’ici quelques semaines.
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ne carrière qui débute en 1979 au ministère des Travaux publics, s’envole au service de la Région wallonne à Wavre en 1990 et s’y termine en 2019, après treize années comme fonctionnaire délégué. Enfin, c'est ce que l'on pensait. Christian Radelet (66 ans), après avoir déjà été prolongé d'un an l'an dernier, devait théoriquement être admis à la retraite ce 1er février. S’il souhaitait rester actif dans le secteur, dans une autre fonction, on a appris qu'il intégrera, dès le 4 février, le service Urbanisme de la Ville de Wavre. Une manière de partager sa longue expérience. Voici un dernier bilan de son action, tiré lorsque nous l'avons rencontré mi-janvier. > Quelle est votre plus grande satisfaction en tant que fonctionnaire délégué ? Il y en a trois, en fait. Tout d’abord, d’avoir exercé le métier dont je rêvais étant étudiant. J’ai vraiment vécu ce travail comme une passion. C’est, ensuite, d’avoir pu travailler en toute indépendance sans jamais bénéficier d’un coup de pouce politique. Enfin, la bonne relation que j’ai pu nouer avec les différents acteurs locaux (architectes, communes, dans le secteur immobilier, etc.) est un autre motif de satisfaction. Je pense que ces acteurs étaient globalement satisfaits de mon action. > Votre plus grand regret ? L’absence de soutien et de reconnaissance de ma hiérarchie. Depuis quelques années, tous les fonctionnaires délégués
sont complètement livrés à eux-mêmes. Nous devons porter le poids des responsabilités tout seuls. La direction générale est aux abonnés absents. Il n’y a aucun esprit de corps au sein de la DGO4. Cela n’a pas toujours été le cas. Selon moi, la situation s’est progressivement détériorée depuis le départ de Danielle Sarlet il y a dix ans. > Le projet qui vous a le plus marqué ? L’Aula Magna à Louvain-la-Neuve. Je faisais face à Philippe Samyn, un architecte de renom et de talent. Avec Thierry Berthet (NDLR : son prédécesseur), nous avions des réticences sur l’implantation du bâtiment. Quand nous avons fait part de notre point de vue au recteur de l’UCL, il s’est crispé et s’est alors directement adressé au ministre. Nous avons été court-circuités. Je ne l’ai jamais digéré. Le refus d’octroi de permis pour le grand projet de Musée à Louvain-la-Neuve au bord du lac est un autre moment marquant. Une décision difficile. À l’époque, j’ai reçu autant de félicitations que de récriminations. > Un projet que vous n’auriez jamais voulu voir sortir de terre ? Le développement des immeubles à appartements ces dernières années à Tubize. Ils sont trop hauts, trop profonds et trop denses. > Un homme ou une femme politique qui vous a marqué en Brabant wallon pour sa vision de l’aménagement du territoire ? Je préfère mettre en avant une équipe plutôt qu’une personne. Beauvechain
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et Nivelles sont les deux entités qui ont un discours cohérent et une ligne de conduite claire, que ce soit du bourgmestre à la dactylo. On sent que tout le monde tire dans le même sens. > Le pouvoir des communes ? Il s’est élargi au fil du temps et c’est légitime. Elles réclamaient davantage d’autonomie, elles l’ont obtenue. A contrario, on peut relever que trop de communes se sont retrouvées décentralisées avec l’entrée en vigueur du CoDT alors qu’elles n’étaient pas prêtes à assumer cette responsabilité. L’aménagement du territoire n’en sort pas gagnant. > La compétence des échevins ? Il y a clairement un manque de formation de leur part. Le niveau de compétences est très variable d’une commune à l’autre. C’est un problème à résoudre car les agents communaux en souffrent. > Le poids des grands acteurs brabançons (UCL, in BW, grandes familles, etc.) ? Thierry Berthet a affirmé lors de son départ que l’UCL et l’IBW (ndlr : in BW au-
jourd’hui) formaient un état dans l’état. La situation n’a pas changé aujourd’hui. Ils ont une influence considérable, une relation directe avec les cabinets ministériels et donnent donc cette impression désagréable de manquer de considération envers les fonctionnaires. > L’état de vos relations avec les ministres ? Les fonctionnaires délégués n’ont jamais aussi peu collaboré qu’avec le ministre Di Antonio. C’est le seul ministre qui ne soit jamais venu nous rendre visite dans nos locaux de Wavre. Tous les autres l’ont fait. C’est une rencontre qui est importante pour la motivation du personnel, qui se sent reconnu et valorisé. > Un fonctionnaire délégué tout puissant ? Oh, c’est de l’histoire ancienne ça (sourire) ! La réforme de Michel Foret (ndlr : ministre de l’Aménagement du territoire de 1999 à 2004) a déplacé le pouvoir vers les communes. C’est normal. C’est l’expression légitime de la démocratie. J’estime par contre qu’il est opportun que, dans certains dossiers, le fonction-
naire délégué puisse encore donner un avis sur les projets. Et pas en bout de procédure, comme on le voit trop souvent. Car ce qui est actuellement en jeu, c’est bien la fonction même de fonctionnaire délégué. Je me demande si mon successeur ne sera pas le dernier à assumer cette fonction. Car nos prérogatives se réduisent chaque jour un peu plus et nos avis sont de moins en moins suivis. Pour ma part, j’estime que la fonction reste utile. Nous avons un vrai rôle de conseil et d’expertise à jouer car nous avons une vision plus large et plus détachée des influences locales que les communes. En fait, nous sommes complémentaires. > Propos recueillis par Xavier Attout
« Ne pas tuer la poule aux œufs d’or » > Un enjeu futur pour le Brabant wallon ? Le même qu’il y a dix ans. à savoir qu’il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or. Il faut préserver les zones non urbanisées malgré l’importante pression foncière. Les fonctions faibles doivent être protégées, de même que les ouvertures paysagères qui constituent des respirations bienvenues dans l’organisation du territoire. > Un message à faire passer ? Il faut revenir aux valeurs essentielles. La qualité de l’aménagement doit primer sur la notion de délai, qui est devenue obsessionnelle. > Un conseil pour votre successeur ? Si mon successeur est l’un des deux derniers candidats en lice (lire en page 3), je n’ai aucune appréhension sur la poursuite du travail entamé. Il s’agit de personnes de qualité, qui ont d’excellentes références et qui connaissent bien la matière. Mon seul conseil serait de rester modeste, humble et au service du public. > X. A.
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stian Radelet tourne la page, avec une pointe d'amertume toutefois sur certains dossiers. © X. A. espace-vie février 2019 n° 288 l
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environnement
Des spectacles et des ciné-débats pour s’ouvrir aux grands enjeux actuels
Sur la scène de la transition écologique L’asbl Ecoscénique a choisi la voie culturelle pour favoriser la transition écologique et sociétale de notre société. Des sensibilisations qui s’accompagnent parallèlement d’un travail de recherche sur le sujet pour fédérer les initiatives.
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e mouvement est en marche. Des actions et autres rassemblements visant à mettre en avant la transition écologique et sociétale émergent un peu partout en Wallonie. Le Brabant wallon n’est pas en reste. Parmi les nombreuses actions qui voient le jour, l’asbl Ecoscénique, soutenue par la Wallonie, vise justement à favoriser cette transition en Wallonie. Notamment par le biais de l’expression artistique et par des innovations sociales portées par les citoyens, les entreprises et les institutions. Et ce, au niveau local. « C’est un projet qui est apparu en 2014 en compagnie de Frédéric Jomaux, l’autre fondateur, explique Virginie Hess, que les lecteurs les plus attentifs ont déjà lue dans ces pages quand elle était chargée de mission chez Inter-Environnement Wallonie. L’idée était au départ de proposer des spectacles de théâtre basés sur l’environnement et qui pouvaient toucher
les publics les plus divers. On voulait les rendre le plus accessible possible. » Six pieds sous l’herbe (spectacle sur le rapport à la mort et à la nature dans les cimetières) et Graines de voyous (spectacle qui interroge sur notre rapport à la végétation sauvage et à l'usage des pesticides), qui sont à la frontière du spectacle et de la conférence, ont en tout cas beaucoup tourné en Wallonie. « C’est un vrai succès. On mélange humour, contenu et débat. »
Des ciné-débats gratuits À côté de ce premier volet, Ecoscénique a développé il y a deux ans un second projet, baptisé L’Écran des Possibles. Il s’agit de ciné-débats qui se veulent mobilisateurs et inspirants pour favoriser la transition écologique. Une vingtaine de films et documentaires figurent dans le catalogue actuel. Une dizaine seront ajoutés d’ici peu. « C’est entièrement
gratuit. Il s’agit d’une séance de cinéma clé-sur-porte qui est suivie d’un débat et de rencontres avec des acteurs locaux en mouvement. L’objectif est de sensibiliser et de susciter l’envie de se bouger. » Virginie Hess a sillonné la Wallonie ces derniers mois, se rendant dans des écoles, centres culturels, salles communales ou associations. Parmi les films et documentaires qui figurent dans son catalogue, on en retrouve qui évoquent l’alimentation durable, la course à la consommation, le bonheur, la quête de sens, la transition, l’écologie ou encore la liberté. Autant de thèmes qui sont dans l’air du temps. « Nous avons déjà organisé une trentaine de soirées. Les sujets liés à l’alimentation sont les plus plébiscités. Je suis toujours surprise par la qualité des débats. On sent des gens très sensibilisés. » > Xavier Attout
Une recherche sur la transition
© Ecoscénique,
Virginie Hess a également élargi son champ d’action, avec un travail de recherche appelé « Territoires en transition ». L’idée était de s’interroger sur l’émergence d’initiatives citoyennes porteuses d’alternatives alors qu’on fait face aux limites du système actuel basé essentiellement sur la croissance, le profit et la consommation des ressources. « Quelle que soit leur taille ou leur domaine d’action (alimentation, solidarité, monnaies locales, mobilité, circuits courts), toutes ces démarches tentent de remettre l’humain, la solidarité et le respect de la terre au cœur de leurs préoccupations. La société civile apparait comme le laboratoire dans lequel est en train de se construire l’émergence d’un nouveau modèle sociétal. » Ecoscénique a donc repéré les territoires wallons qui sont particulièrement actifs en matière d’alternatives. Sept « biorégions » ont été pointées. L’autre volet voulait tenter de comprendre les multiples facteurs de réussite de ces mises en mouvement ainsi que les difficultés qu’elles rencontrent. « La liste des « biorégions » n’est pas exhaustive et il se peut qu’elle s’élargisse encore au fil des rencontres et découvertes des nombreux projets qui poussent sur l’ensemble du territoire. Cette recherche permettrait en tout cas de mettre en œuvre une véritable démarche territoriale intégrée, inscrite dans une transition sociale et écologique. » La deuxième partie de l’étude sera dédié à l’approfondissement de trois de ces initiatives supra locales. « Ce projet est actuellement en stand-by mais il devrait être relancé d’ici peu. Je suis en tout cas vraiment convaincue de la pertinence de travailler sur la transition sociétale. »
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publication
L’Agence TER a remporté le Grand Prix de l’urbanisme 2018
L’urbanisme des milieux vivants primés en France Le Grand Prix de l’urbanisme est une récompense internationale prestigieuse dans le monde de l’urbanisme. Il a été remis cette année aux paysagistes parisiens de l’Agence TER. Une manière de mettre en avant l’urgence climatique qui se doit d’être prise en compte dans l’aménagement des territoires.
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es paysagistes seraient-ils les urbanistes du XXIe siècle ? », s’est demandé l’architecte et urbaniste espagnol Oriol Clos lors des délibérations du Grand Prix de l’urbanisme 2018, un prix français qui récompense depuis 1998 un urbaniste de talent. La question a en tout cas interpellé les membres du jury qui se sont penchés sur les différents nominés. Ils ont finalement choisi de récompenser cette année l’Agence TER, un bureau parisien qui rassemble une cinquantaine de paysagistes, architectes et ingénieurs paysagistes. L’agence a été plébiscitée pour « sa vision de l’écologie des territoires par le sol », selon Ruth Marquès, présidente de section au Conseil général de l’environnement et du développement durable. Ariella Masboungi, lauréate en 2016 a, quant à elle, évoqué « l’élégance de traitement de l’eau pour faire projet. » Alors que Marie-Christine Vatov, rédactrice en chef d’Innovapresse, a été interpellée « par les allers et retours que l’équipe fait entre sa pratique et sa méthode, par sa manière dont l’agence a intégré la participation, par son appréciation de la ville comme bien commun. » Selon le jury, ce choix démontre en tout cas que l’écologie urbaine et la biodiversité sont encore plus au centre des préoccupations. L’urgence climatique se doit d’être prise en compte dans l’aménagement des territoires. Ce choix raconte, selon le jury, « qu’il est temps que l’idée de nature et de l’espace urbain ne soient plus opposés mais scellent leurs retrouvailles. » L’Agence TER entre en tout cas dans la courte lignée des lauréats du Grand Prix de l’urbanisme issus de la discipline du paysage. Elle suit Alexandre Chemetoff en
2000, Michel Corajoud en 2003 et Michel Desvigne en 2011. « TER expérimente depuis 30 ans l’amplification de la nature en ville, la nature étant considérée comme le siège des milieux vivants et de leurs changements incessants, écrit Ariella Masboungi dans l’ouvrage qui est consacré au lauréat 2018. TER prend ainsi en compte la nature des sols, la biodiversité faune/ flore, les gens, le lien entre les espaces bâtis et non bâtis. (…) L’Agence TER ne cantonne pas le paysage à l’embellissement centré sur l’approche visuelle mais le considère comme fondateur d’une approche durable du territoire. TER fonde ses projets, quelles que soient la nature et l’échelle, sur les concepts de développement durable de manière systémique et adaptée à chaque situation, dépassant les approches sectorielles qui caractérisent souvent les projets dits durables. » > Xavier Attout
Une présence à Anvers L’Agence TER souhaite en tout cas assumer son rôle d’acteur des transitions écologiques. Ce constat influe grandement sur la manière de concevoir leur projet à l’échelle de la métropole et de la ville, de même que sur la conception de l’espace public. Elle imagine le territoire comme des corps mouvants. L’idée étant de créer des territoires écosystémiques et faire avancer la recherche urbaine pour lutter contre le réchauffement climatique. Parmi ses nombreux projets, un belge. Il concernait une étude sur la couverture du ring sur 4 kilomètres, à Anvers. Une infrastructure qui crée une coupure dans le paysage. Ce travail a permis de créer de nouveaux espaces publics, des connexions et des développements futurs. Il sera mis en œuvre jusqu’en 2026. Cette commande s’insère notamment dans le projet Nieuw Zuid, qui se veut être un nouveau morceau de ville vert et durable s’étendant sur 20 hectares. Construit sur un ancien terrain vague au bord des quais de l’Escaut, ce projet comptera une quarantaine d’immeubles conçus à chaque fois par des architectes différents. On y retrouvera près de 2.000 logements, un hôtel, des commerces, des bureaux, des services, un parc de 6 hectares et divers aménagements piétons et cyclables.
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Théâtre à domicile : créer du lien, se rapprocher des publics
Le théâtre chez soi : un nouvel espace-temps :
En ce mois de février, La Maison Éphémère, compagnie théâtrale fondée par Brigitte Baillieux et Guy Theunissen, présente Machin Machine, sa nouvelle création conçue pour être jouée dans l’intimité de nos salons. L’occasion de se pencher sur le phénomène grandissant du théâtre en appartement.
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ne vingtaine d’amis se sont retrouvés un samedi de janvier dans la ferme de Véronique et Stanislas Seny, agriculteurs à Hannut. Le couple a eu connaissance de la possibilité de recevoir du théâtre à domicile en allant voir Eux sur la photo, au Bar des Éphémères du Château d’Hélécine, en mai dernier. Véronique n’a hésité qu’un court instant à prendre part au concours pour que la 100e représentation d’Ultime rendez-vous se tienne chez elle. « Je craignais que cette pièce ne soit un peu trop osée, mais j’ai toujours rêvé d’un jour recevoir un théâtre comme ça. » Leurs amis sont venus d’Arlon, d’Andenne, du Grand-Duché du Luxembourg pour y assister... Certains d’entre eux vont souvent au théâtre, d’autres moins. Après la représentation, le public réuni a pu échanger ses impressions avec Guy Theunissen, interprète, et Brigitte Baillieux, auteure et metteuse en scène, autour d’une coupe de champagne offerte par La Maison Éphémère. Le choix de proposer du théâtre à domicile s’impose très naturellement dans plusieurs collectifs. Au cœur de la démarche, des artistes comme du public, il y a l’envie de créer du lien, de se rencontrer ou de se retrouver, d’offrir ou de recevoir la culture sans contrainte de temps, d’espace ou de déplacement, sans crainte d’être inadapté par méconnaissance des codes du genre.
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« Proposer du théâtre en appartement est un projet assez ancien, souligne Guy Theunissen, fondateur de La Maison Éphémère avec Brigitte Baillieux. Dans certains spectacles, Brigitte, particulièrement, aime que le début soit tout à fait réaliste, entre réalité et fiction, sans que l’on sache si la représentation a réellement commencé. Dans Confidences, une espace-vie février 2019 n° 288 l
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pièce librement inspirée des témoignages entendus dans l’émission radiophonique Confidence pour confidence, après 30 minutes, certains spectateurs se demandaient si le spectacle avait commencé. » « C’est cette frontière entre le réel et la fiction qu’on retrouve dans le théâtre en appartement, confirme Brigitte Baillieux. C’est très gai parce qu’on rencontre des gens d’âges et d’origines sociales différents. Quand tu vas chez les gens, il y a quelque chose de festif. On reste léger, même s’il y a de la réflexion. Il y a de la poésie. Les objets qu’on apporte pourraient faire partie du lieu dans lequel on joue. Le son et la vidéo arrivent de façon un peu magique. »
De son côté, l’asbl Mytyl a pour vocation d’amener le théâtre vers le public : dans les écoles, les salles privées, en plein air… Mytyl prend la route et installe son décor là où on l’invite. Jean-Benoît Hologne, son directeur, constate que « les gens ont de plus en plus de mal à se rendre dans les lieux de spectacle dont ils ne connaissent pas tous les codes et où ils n’osent pas tou-
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Des endroits très différents Les personnes conviées pour découvrir une pièce chez des amis ou des voisins ne vont pas nécessairement souvent au théâtre. « Il y en a au moins la moitié qui n’y vont jamais », constate Guy Theunissen. C’est aussi, pour les gens, l’occasion de rencontrer les voisins. « Comme les gens ont vu les choses ensemble, en petits groupes, ça crée un lien, ils en discutent ensemble », poursuit Brigitte Baillieux. Ultime rendez-vous, le premier spectacle de La Maison Éphémère vraiment conçu pour être joué en appartement ou dans de petits lieux intimistes, s’est déplacé une centaine de fois dans des endroits très différents. « Ça va du château-manoir avec dégustation de vin, à la cabane de jardin de trentenaires, en passant par une habitation sociale à Evere. Une des dernières représentations avait lieu à l’occasion de l’anniversaire d’une dame qui fêtait ses 80 ans dans un gite, avec toute sa tribu. »
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jours emmener des enfants. Quand on va dans leur salon, les enfants courent, font du bruit… Ils interagissent beaucoup plus que quand on est dans une salle de spectacle. Il est déjà arrivé qu’un enfant ouvre le livre popup intégré au décor du Petit Prince parce qu’il était curieux et pressé de le découvrir. Nous proposons une formule très souple et légère qui s’adapte au lieu. Nous allons toujours le repérer avant pour évaluer la place disponible et la faisabilité. Il est déjà arrivé que nous soyons invités à jouer sous une toiture trop basse pour accueillir notre décor. »
Depuis 2017, Halte aux Thuyas s’est invité dans 35 lieux brabançons différents. Ce spectacle entièrement produit par le Centre culturel du Brabant wallon (CCBW) a été conçu dans le cadre d’un appel à projets s’inscrivant dans l’analyse partagée du territoire. Le CCBW souhaitait offrir aux habitants une vision sensible, poétique et/ ou décalée de leur lieu de vie, au départ de leurs propres témoignages récoltés par le biais du projet Micro Mobile. La mise en scène de ces regards multiples et variés devait être pensée de manière à pouvoir être accueillie dans de petits lieux : cafés, places de villages, salons, classes... Le dispositif technique devait donc être léger et la durée déterminée pour permettre un temps d’échange avec le public.
« Notre moteur : le contact avec le public ! » Jouer dans ces conditions requiert des efforts de montage et de démontage. Il ne s’agit pas de s’installer pendant plusieurs jours dans un lieu de spectacle. « Le démontage se fait en deux heures, pendant que le public et l’équipe boivent un petit verre. C’est très gai. Le contact avec le public, c’est notre moteur à nous. C’est l’occasion d’une rencontre qui permet de revenir avec un autre spectacle. Dans certaines familles, on a déjà joué trois ou quatre pièces différentes. Pour Le petit Prince, l’une d’elles a enregistré tellement de réservations qu’elle a dû prévoir de faire cela ailleurs que dans son salon. »
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« C’est la proposition de Zoé asbl qui a été retenue, note Emmanuelle Windelinckx, coordinatrice de la plateforme qui réunit les 13 centres culturels brabançons. Tel qu’il a été conçu, le spectacle Halte aux Thuyas rencontre parfaitement les deux objectifs : créer du lien et permettre de découvrir le Brabant wallon. »
Prochainement dans votre salon ? Machin Machine sera créé au Bar des Éphémères au Château d’Hélécine, les 9, 15, 16, 22, 23 et 24 février, avant de s’inviter chez vous. Willy Machin, comédien au chômage, est recruté par la multinationale Green Kitchen et se lance dans la vente à domicile. Pour vous convaincre d’acheter les indispensables mandolines, éplucheurs et surtout, l’incontournable spiraliseur de carottes, Green Kitchen a imaginé de lui adjoindre un coach virtuel, la séduisante Kaori, issue des derniers développements de l’intelligence artificielle. L’efficacité redoutable de la machine Kaori, qui scanne les réactions de l’audience pour booster la présentation, et le goût immodéré de Willy pour le théâtre seront-ils compatibles ? Une incursion humoristique et poétique dans la résistance à la déshumanisation quotidienne.
> Caroline Dunski
Pour recevoir les spectacles chez vous :
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La Maison Éphémère > Ultime rendez-vous et Machin Machine 019 65 74 89 – 0483 43 36 35 compagnie@maisonephemere.be Mytyl asbl > Le Petit Prince et Les lettres de mon moulin Via le formulaire en ligne sur www.mytyl.eu
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Centre culturel du Brabant wallon > Halte aux Thuyas Emmanuelle Windelinckx : 010 62 10 59 – hat@ccbw.be www.ccbw.be
1 : Machin Machin © Racasse-Studio.com 2, 3, 4 et 7 : Ultime rendez-vous © CDu 5 : Ultime rendez-vous © CC Welkenraedt 6 : Le Petit Prince 6
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8 : Les lettres de mon moulin 9 : Les émotifs anonymes
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Art contemporain : PULSART diffuse une expo accessible à tous les publics
Play, quand la diversité se joue dans un dispositif artistique Conçue par Frédéric Penelle et Yannick Jacquet, PLAY, exposition mobile de sensibilisation à l’art contemporain, s’invitera tout au long de la saison dans les communes des 12 centres culturels brabançons porteurs de la plateforme PULSART. Première étape : du 12 au 24 février à Braine-l’Alleud.
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eu importe d’où nous venons : le milieu, la communauté, la génération. Nous avons joué, nous jouerons encore ! C’est pourquoi les artistes ont choisi d’utiliser le jouet pour aborder la question de la mixité culturelle et sociale de la province », souligne Julie Nicod, en charge de la plateforme PULSART de sensibilisation à l’art contemporain.
Expo Play © Alexandre Zaldua
Un satellite pour se glisser partout Les artistes ont également conçu le Satellite, une version réduite de l’exposition qui ira auprès de publics ayant peu accès à l’art, personnes en situation de handicap ou ayant des problématiques de mobilité, ou dans des lieux qui ne sont généralement pas dédiés aux expositions d’art contemporain : maisons de jeunes, résidences pour personnes âgées… À découvrir un peu partout en Brabant wallon > 12.02 > 24.02 - Académie de Musique de Braine-l’Alleud > 16.03 > 05.04 - Espace Bernier à Waterloo > 03.05 > 18.05 - Centre culturel de Genappe www.pulsart.be
Depuis 2011, Frédéric Penelle et Yannick Jacquet développent le projet Mécaniques discursives, qui représente quatre années de recherches et d’expérimentations ponctuées d’une quarantaine d’expositions à travers l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie, qui leur ont permis d’affuter leur propos et de perfectionner leurs techniques respectives : l’image imprimée via la gravure sur bois pour le premier et la vidéo-projection pour le second. Alors qu’habituellement les éléments de leurs créations sont installés in situ dans les lieux d’exposition, et donc différents à chaque fois, Frédéric Penelle et Yannick Jacquet ont dû relever le défi de concevoir un dispositif qui devait être déplacé et remonté dans plus de 10 communes du Brabant wallon. Dès le 12 février, le public pourra découvrir PLAY, une exposition mobile de quatre modules comprenant chacun trois caissons et offrant de nombreuses possibilités de présentation afin de s’adapter aux différents lieux qui la recevront. L’enjeu pour PULSART était aussi de s’emparer de la question de la diversité et de la mixité sociale en Brabant wallon.
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Pour ce faire, les artistes ont missionné les membres de PULSART pour qu’ils interviewent une vingtaine d’habitants sur les jouets ayant marqué leur enfance. Sur base de ces témoignages, Frédéric a insufflé aux « jouets » cette dimension sombre et étrange propre à son esthétique, tandis que Yannick a inséré la vidéo pour apporter lumière et vie à l’ensemble. Les témoignages ont ensuite été réécrits par François Delvoye, ancien curateur des expositions du Botanique. Il souligne que « le monde du jouet est, à l’instar de celui de l’enfance et de ce qui suit, un monde poétique et cruel, un monde d’objets simples ou plus usinés, un monde de guerres et de contes. Il est un petit berceau de l’humanité. Il raconte la culture et l’univers d’où l’on vient, le milieu social et, bien sûr, la personnalité de celui ou celle qui le détient, qui l’a côtoyé ». L’exposition permet de nuancer la vision homogène que nous pourrions avoir du Brabant wallon ou que le Brabant wallon pourrait avoir de lui-même. Pour y parvenir, PLAY s’accompagne d’une médiation calibrée en fonction des partenaires et de leurs ressources. Au programme : des Apéros Mécaniques moments conviviaux qui plongeront les visiteurs dans l’univers des artistes via diverses missions les invitant à aller à la rencontre des autres - des ateliers scolaires, des après-midis famille. L’exposition sera aussi accompagnée d’un carnet du visiteur à réaliser en famille pour les visiteurs libres. > Caroline Dunski
agenda 02/19 épinglé pour vous…
ve 8/2 à 20h, à Beauvechain / théâtre Deux valises pour le Canada L’histoire vraie d’une famille hongroise qui, en 1957, tente de fuir son pays en emportant toute sa vie dans seulement deux valises et qui rêve de se réfugier loin, très loin, au Canada. Une histoire qui fait étrangement penser à d’autres histoires bien actuelles, jouée par Valérie Joyeux, soutenue par l’ombre d’un accordéoniste virtuose et bienveillant, incarné par Julien de Borman. 010 86 07 31 – www.4mains.be ve 8/2 à 20h, à Tubize et ve 1/3 à 20h30, à Ottignies / théâtre Meilleurs alliés Le 4 juin 1944, Churchill convoque de Gaulle à Londres pour lui faire part de l’imminence du débarquement des troupes alliées en Normandie. De Gaulle est furieux : la France libre est écartée de la plus grosse opération militaire de tous les temps, qui aura lieu sur les côtes de France. Un face-à-face orageux entre deux monstres de l’Histoire, qui éprouvent l’un pour l’autre un mélange d’estime et d’agacement, de fascination et d’exaspération. 02 355 98 95 – www.tubize-culture.be 010 43 57 10 – www.poleculturel.be sa 9/2 à 20h15, à Braine-l’Alleud et ve 22/2 à 20h30, à Rixensart / théâtre Les Petits humains « Il ne faut pas dormir avec son enfant, il faut allaiter, il faut le mettre en crèche pour le sociabiliser, il ne faut pas donner de tétine : ça déforme les dents, il faut laisser pleurer son enfant, il ne faut pas l’endormir dans ses bras sinon c’est foutu, il ne faut pas punir, il faut lui mettre des limites... » Comment faire notre chemin de parents sans nous laisser écraser par tous ces principes et leurs contraires ? Cette comédie féroce désamorce le fantasme d’être un parent parfait ! 02 854 07 30 – www.braineculture.be 02 653 61 23 – www.ccrixensart.be di 10/2 à 11h et 15h30, à Rixensart / jeune public Little drops Dans un cocon de matières picturales projetées par la vidéo, se déploient battements du cœur, bercements et chants… Entre musiques du monde, contemporaine et classique inspirée de J.- S. Bach, à sa façon intime et bouillonnante, Claire Goldfarb entrelace violoncelle, voix et loopstation. De 6 mois à 3 ans 02 653 61 23 – www.ccrixensart.be je 14/2 à 20h, à Waterloo / musique Le blues des luettes Parce que l’amour ça fait trop mal, les Superluettes ont décidé de vous convaincre que « l’amour, ça n’existe pas ! » et vous entrainent dans un voyage désenchanté aux confins du sentiment amoureux, où se dévoilent nos peurs d’aimer, nos fantasmes désavoués, mais aussi nos fragiles désirs et nos folles espérances. Chanson française, rock,
musique classique, du monde, soul, R&B, jazz... Tous s’enroulent en frétillant autour de ce fil rouge (rose) dans un climat entre fous rires et larmes amères. 02 354 47 66 – www.centre-culturel-waterloo.be ve 15/2 à 20h, à Nivelles / musique YEW, concert au casque Le groupe présentera les morceaux de son nouvel album, Bam Bam Bam, sous une forme intimiste et solennelle. Une expérience unique, tant pour les spectateurs que pour les musiciens, car ce concert sera « silencieux ». Aucun amplificateur, aucune enceinte, aucune scène : l’écoute se fera au casque via un dispositif reproduisant le studio. 067 88 22 77 – www.centrecultureldenivelles.be sa 16/2 à 20h30, à Chaumont-Gistoux / théâtre Faut y aller ! Il est des êtres qui semblent échapper au temps et à la conformité sociale. Pour eux, la mode n’existe pas. Ils vivent de manière frugale. De quelques pommes ramassées dans un vieux verger que tout le monde dédaigne, ils font la meilleure des compotes et s’en régalent. Ces insoumis aux exigences de la modernité détiennent peut-être un goût, une philosophie, une manière d’être d’autant plus précieuse qu’elle semble être en voie de disparition... 0476 23 38 65 – www.boabop.org
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invitation Grand Tremplin & Pale Grey
C’est au terme de 6 mois de coaching que les 4 groupes sélectionnés se produiront sur la scène du Biéreau aux côtés de Pale Grey, parrain de cette édition. Le groupe livrera Waves, son second album, assemblage singulier de folk-pop légère, de hiphop et d’electronica qui place le groupe dans la lignée de Phoenix. Samedi 16 février à 19h Ferme du Biéreau avenue du Jardin Botanique 1348 Louvain-la-Neuve Infos : 070 22 15 00 – info@fermedubiereau.be www.operationtremplin.be
sa 23/2 à 15h30, à Waterloo / jeune public Cache-cache Une chambre là. Un bruit au dehors, des pas. Je me cache ici ? Qui se cache là ? Deux amis sous le tapis jouent à se faire peur. Le spectacle explore les différentes émotions et le rituel convoqués lors du coucher : la peur, l’excitation, la surprise, la joie. Une chorégraphie ludique et tendre pour une invitation à retrouver la joie de se cacher pour mieux se découvrir... Dès 18 mois 02 354 47 66 – www.centre-culturel-waterloo.be di 24/2 à 11h, à Incourt / musique Solo Finger Picking, blues Le projet personnel de Sébastien Hogge forme un mélange de diverses influences qui ont accompagné son parcours de musicien au fil des années. Le musicien s’imprègne de styles divers, comme le jazz manouche, la hard bop ou encore la musique latine, ainsi que des bluesman Muddy Waters, Buddy Guy et Jimmy Hendrix. 081 23 45 55 – www. foyerperwez.be
Cet agenda est absolument incomplet ! Consultez nos articles et Culturebw.be, vitrine de la culture en Brabant wallon
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portrait invitation
L’aménagement du territoire fait-il bon ménage avec la mixité sociale ?
> Cédric Leneau Directeur général, Agence de promotion immobilière du Brabant wallon (APIBW) > Julie Pire Médiatrice sociale, Régie des Quartiers Notre Maison – Chastre > Christine Ruelle Assistante, Ingénieur de Recherches, LEMA-ULiège
Vendredi 22 février 2019 de 12h à 14h Grange de la Ferme du Douaire 2 avenue des Combattants 1340 Ottignies
Il y a une dizaine d’années, le Gouvernement wallon décidait d’imposer aux communes un minimum de 10 % de logements publics sur leur territoire. La raison était de favoriser l’accès de tous au logement mais aussi, le mot est lancé, d’assurer une « mixité sociale ». Le mot est d’actualité. La mixité est questionnée partout : dans nos quartiers, nos écoles, nos activités. Il en faut plus, toujours plus. Mais, dans la réalité de nos tissus urbains et villageois, comment est-elle rencontrée, ou évitée ? La Maison de l’urbanisme vous invite à interroger le concept de « mixité sociale ». Comment organiser et aménager nos territoires pour rencontrer les enjeux de cette mixité ? L’aménagement du territoire et l’urbanisme pourraient-ils tracer une voie vers une société incluante ? Peut-on rêver d'un urbanisme qui permettrait à chacun de se sentir « bien chez soi » tout en profitant d’espaces communs où la rencontre de l’autre serait naturelle ? Peut-on croire que l’aménagement du territoire devienne équitable, de manière à diminuer l’impact social dû à la localisation de nos logements, activités et services ? Venez réfléchir et débattre à ces questions avec nos intervenants qui vous proposeront trois regards : ceux d’un urbaniste sociologue, d’un acteur de terrain dans un quartier de logements publics et d’un acteur public du secteur du logement.
Inscription obligatoire avant le 15 février 2019 m.urbanisme@ccbw.be 010 62 10 53 Prix : 5 € 12h00 – 12h30 : Accueil et sandwichs (compris dans le prix) 12h30 : Début de la conférence-débat
016 © M. Schmetz, MUBW
14h00 : Clôture espace-vie février 2019 n° 288 l
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Agréation P102024–Exp.–édit. resp. : CCBW, 3, rue Belotte 1490 Court-Saint-étienne – Bureau de dépôt : Bruxelles
midi de l’urbanisme