Espace-vie n°284| Septembre 2018 - La mutation accélérée du territoire

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Belgique–België PP 1300 Wavre 1 BC 0481 Bureau de dépôt 1300 Wavre

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espace-vie La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon

CoDT, Quartiers Nouveaux, Stop au béton La mutation accélérée du territoire

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URBANISME A CoDT : le bilan, A un an après

ENVIRONNEMENT E L’abattage massif S d’arbres en question

CULTURE BW BW CULTURE Enragez-vous, engagez-vous, L et puis votons !


Voici venu le temps. Le temps de son bilan. Un an après son entrée en vigueur, le CoDT n’a pas provoqué les

sommaire

édito

L’œuvre du temps bouleversements que d’aucuns lui ont prédit. Certes, des changements dans les pratiques et dans l’approche de

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En deux mots

l’urbanisme ont été enclenchés. Pour faire le point, trois acteurs

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Dossier « Si on modifie le CoDT, ce ne sera qu’à la marge »

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Urbanisme « Un gain pour l'individu, une perte pour la collectivité »

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Interview « Il y a plus de travail mais c’est pour un mieux »

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Environnement L’abattage d’arbres sujet à autorisation

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Carte blanche Les citoyens à la reconquête de l'espace public

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Citoyenneté Enragez-vous, engagez-vous, et puis votons !

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Cirque En l’air se prépare dans les ateliers

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épinglé pour vous… L’agenda du mois

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Midi de l’urbanisme La fin des 4 façades : et après ?

clés sont réunis au sein de cet Espace-vie. Ils nous font part des avancées, des freins et des perspectives d’amélioration du CoDT, à plus long terme. D’une manière générale, le code a introduit un rythme et des pratiques de travail, nouveaux. Échos du terrain : on rappelle la pression des délais sur la trajectoire des dossiers que les administrations parviennent à dompter, renfort à l’appui. C’est ce temps, celui d’un dossier, celui de l’obtention d’un permis qu’il faut mettre en regard avec le temps de l’urbanisme, moins immédiatement perceptible et qui façonne à plus long terme nos territoires. Dans cette trajectoire reconfigurée, l’amont occupe une place cruciale avec la réunion préalable de projet, espace de concertation qu’aménage le CoDT. Entre maitrise de l’étalement urbain et temps maitrisé, un an après, le CoDT rencontre un enjeu de taille : concilier les échelles (de l’individuel au collectif), le développement et le ménagement du territoire. > Karima Haoudy

Espace-vie est la revue mensuelle de la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon - CCBW. Elle a pour objet de vous informer sur des sujets ayant trait à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à la définition du cadre de vie. Le CCBW y ajoute quatre pages dédiées à l’actualité culturelle du Brabant wallon.

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Éditeur responsable : Olivier Roisin - Coordination : Xavier Attout, Karima Haoudy, Joëlle Rigaux (culture BW) - Rédaction : X. Attout , C. Dunski Équipe de la Maison de l’urbanisme : X. Attout, A. Chevalier, K. Haoudy, M. Schmetz - Président de la Maison de l’Urbanisme : Mathieu Michel Maquette : www.doublepage.be - Mise en page : Béatrice Fellemans - Imprimeur : IPM Printing - Tirage : 7 200 exemplaires Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-Étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - www.mubw.be - www.ccbw.be Espace-vie est publié avec le soutien de la Wallonie et de la Province du Brabant wallon. Publication gratuite (dix numéros par an) pour les habitants du Brabant wallon, 10 €/an hors Brabant wallon (877-7092102-57). Ne peut être vendu. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. Dessin : Marco Paulo. Photo de couverture : X. A.

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en deux mots

Des sonomètres pour lutter contre le bruit à LLN Les arcades de l’Abbaye reconstruites en 2019 Endommagées en 2013 suite au passage d’un camion, les arcades de l’Abbaye de Villers-la-Ville vont enfin être reconstruites. Le certificat de patrimoine a été délivré en mars, la demande de permis a été déposée peu avant l’été. Le chantier débutera l’été prochain, peu après le passage des coureurs du Tour de France prévu le 6 juillet. Précisons que les arcades seront reconstruites à l’identique.

Pour lutter contre les nuisances sonores, la Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve a décidé d’aller un pas plus loin que les habituelles amendes : elle va installer des sonomètres. L’un rue Ernest Berthet à Ottignies, les deux autres rue de la Sarriette et rue des Blancs Chevaux à Louvain-la-Neuve. L’idée est d’optimaliser le mieux-vivre ensemble.

Le parc d’attractions Walibi va pouvoir s’étendre

« Le Brabant wallon est devenu la province wallonne qui possède aujourd’hui le plus de communes décentralisées, passant d’un tiers à deux tiers. »

Walibi va être réaménagé et agrandi. Le parc d’attractions wavrien vient de recevoir le permis octroyé par le fonctionnaire délégué lui permettant de passer de 60 à 65 hectares. De nouvelles attractions s’installeront dans cet espace. Le parc ouvrira désormais à 9 h au lieu de 10 h. Des limites en matière de bruit accompagnent le permis. Une étude de mobilité et de bruit devra être réalisée. Walibi envisage d’investir près de 100 millions d’ici 2023.

Christian Radelet, fonctionnaire délégué.

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Une navette gratuite sillonnera les rues de Waterloo dès le samedi 8 septembre. Elle doit permettre de rejoindre les différents pôles commerciaux de l’entité et désengorger des voiries particulièrement embouteillées le samedi. Le trajet des deux minibus de huit places qui composent la Waterloo free shuttle comporte au total six arrêts.

Projet pilote de Smart City à Ottignies-LLN Un Smart City Live Lab sera mis en œuvre par Proximus et Ottignies-Louvain-laNeuve. Les deux partenaires ambitionnent d’explorer les possibilités et les bénéfices de l’internet des objets et du data analytics au profit du citoyen et de la Ville. Il permettra d’évaluer le potentiel des solutions « Smart City » dans différents domaines d’application, tels que la sécurité et la prévention, l’efficacité administrative et le tourisme, ou encore la gestion énergétique et la mobilité.

> Les travaux de reconversion de l’ancien site Philips, situé en face de Walibi, seront lancés dans les prochains mois. Le site va bientôt laisser place à un parc d’entreprises innovant. La société BVI.BE a pour objet de développer des parcs pour petites et moyennes entreprises actives dans les activités industrielles et semi-industrielles. Les activités de vente aux particuliers ne sont pas admises. Le futur site comprendra également un bâtiment commercial de 7 931 m² nets. Les cellules commerciales devront être de minimum 800 m² nets. Plusieurs recours ont été introduits contre ce permis. espace-vie septembre 2018 n° 284   l

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dossier

Quel bilan un an après l’entrée en vigueur du Code du Développement Territorial ?

« Si on modifie le CoDT, ce ne sera qu’à la marge » Certains craignaient le pire, d’autres tentaient de se rassurer. Un an après l’entrée en vigueur du Code du Développement Territorial, le bilan est satisfaisant. Cette transition majeure pour le devenir du territoire wallon s’est déroulée sans trop d'encombres. Tour d’horizon avec différents acteurs clés.

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’homme est décontracté. Il faut dire elle s’est réunie cinq fois durant l’année qu’en plein milieu du mois d’aout, un écoulée pour évaluer le texte à partir de cabinet ministériel est loin d’afficher coml’expérience de terrain. Globalement, le plet. L’occasion de prendre un peu de temps rapport qu’elle a remis est rassurant. Aucun pour tirer un premier bilan du CoDT, un an problème majeur n’est apparu, même si après son entrée en vigueur le 1er juin 2017. l’interprétation du texte nécessite une attenUn texte qui, pour rappel, est la nouvelle tion continue entre acteurs communaux et boite à outils législative de toutes les règles régionaux. La task-force poursuivra encore applicables en matière d’aménagement du son travail d’évaluation l’année prochaine. territoire et d’urbanisme en Wallonie. De C’est important d’accompagner de près quoi, théoriquement, répondre aux grands cette réforme. enjeux démographiques, économiques et urbanistiques de demain. Entretien avec Carlo > L’un des défis de cette refonte du code Di Antonio, ministre wallon de l’Aména« Les dossiers ne se sont pas gement du territoire. accumulés sur les bureaux des

administrations, les retards n’ont

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> Un peu plus d’un pas explosé, le texte n’est pas an après son entrée en vigueur, quel inapplicable sur le terrain. » bilan tirez-vous du CoDT ? Carlo Di Antonio : La satisfaction est de était notamment d’avoir une meilleure mise. Il faut dire que nous étions assez sûrs prévisibilité des délais lors d’une demande de notre coup. Le texte avait été écrit à parde permis d’urbanisme. Et de diminuer tir de notre expérience de terrain de manquelque peu les retards. Y est-on parvenu ? dataires locaux et avait fait l’objet de larges Sur ce point, c’est une franche réussite. Le concertations (Union des villes et commécanisme de la saisine automatique a été munes de Wallonie, architectes, secteur de introduit de manière à ce que le demandeur la construction, etc.). Nous sommes très loin possède une alternative si les communes ne de la catastrophe annoncée. Les dossiers rendent pas leur avis dans les temps. Elles ne se sont pas accumulés sur les bureaux perdent alors la main au profit du fonctiondes administrations, les retards n’ont pas naire délégué ou du gouvernement. Eh bien, explosé, le texte n’est pas inapplicable sur selon nos statistiques, seules 804 saisines sur le terrain, etc. 15 686 dossiers ont été effectuées. Soit 5,07 %. Une proportion réellement satisfaisante > A-t-il atteint les objectifs fixés ? qui confirme le bien-fondé de notre choix. Pour l’heure, oui. Une task-force a été mise en place. Composée d’acteurs de divers > Comment peut-on l’expliquer ? secteurs (communaux, régionaux, archiJ’imagine par une certaine pression du tectes, Union des villes et communes, etc.), politique sur les employés communaux, de espace-vie septembre 2018 n° 284   l

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manière à ne pas perdre la main sur un dossier, ce dont ils ne veulent absolument pas. Certains conseillers en aménagement du territoire ont également dû être recentrés dans leur mission alors qu’auparavant on leur confiait d’autres tâches. Des engagements en matière de personnel ont également été effectués. Bref, il y a eu une prise


de conscience de l’importance des enjeux de l'aménagement du territoire. Avec l’instauration des délais de rigueur, nous avions fait un pari sur ce sursaut des acteurs de l’urbanisme. Il s’est confirmé. Rappelons aussi une astuce qui n’est pas suffisamment utilisée par le demandeur, c’est d’envoyer une copie de sa demande de permis au fonctionnaire délégué. Cela met une pression supplémentaire pour que la commune respecte les délais et permet ainsi d’éviter l’un ou l’autre désagrément.

prorogation le font principalement à titre conservatoire, notamment en période de vacances, lorsque le personnel est moins nombreux ou pour permettre de disposer de quelques jours supplémentaires pour notifier la décision au collège communal. Je ne pense pas qu’il y ait des abus ou de la mauvaise volonté à ce sujet. L’évolution du nombre de dossiers incomplets et de l’utilisation de la prorogation sera particulièrement suivie dans le cadre de la poursuite des travaux de la task-force.

> Qu’en est-il justement en matière de délais ? Ils sont globalement mieux respectés. Nous devons encore travailler sur le moment où est délivré l’accusé de réception qui permet de lancer la procédure. Certaines communes demandent encore trop régulièrement des documents complémentaires pour retarder l’échéance, même si on a constaté que 31 % des demandes étaient incomplètes. Mais il faut encore améliorer ce point.

> Doit-on s’attendre à des modifications du CoDT dans les prochains mois ? Sur la partie décrétale, non. Sur la partie règlementaire, nous effectuerons quelques petites modifications. Un exemple ? Il fallait une demande de permis lorsque quelqu’un voulait repeindre sa façade dans un autre ton. Ce ne sera plus le cas. D’une manière générale, il y a quelques incohérences en matière de petits permis, qui seront réglées.

> Est-ce que les communes ne considèrent pas les dossiers comme incomplets de manière abusive, avec un recours systématique à la prorogation ? Les données statiques sont plutôt rassurantes à ce sujet. Certaines communes qui recourent de manière systématique à la

> Qu’en est-il de l’introduction des demandes de permis par voie électronique ? Cela avance bien ! Nous allons intégrer dans la partie règlementaire les dispositions qui permettront de préparer la dématérialisation des permis d’urbanisme. J’espère que ce sera effectif dès 2020. > Propos recueillis par Xavier Attout

Carlo Di Antonio est satisfait des premiers mois du CODT. La catastrophe annoncée par certains ne s'est pas confirmée. © D.R.

interview

« Il y aura des mesures pour valider le Stop au béton »

Carlo Di Antonio, ministre wallon de l’Aménagement du territoire.

> Avez-vous été surpris par l’engouement médiatique suscité autour du « Stop au béton » ? Non, pas vraiment. L’engouement démontre bien le développement des consciences face aux défis sociaux, démographiques et environnementaux auxquels nous sommes confrontés. Il faut poursuivre notre travail en ce sens. > Si le principe du « Stop au béton » est largement accepté, la mise en œuvre de cette mesure laisse certains perplexes. Car, contrairement à la Flandre qui prévoit dans un décret une série d’outils, rien n’est prévu en Wallonie. Quid alors des questions en suspens (indemnisation des propriétaires lésés, manière dont seront déterminés les critères permettant de limiter les constructions à 6 km2) ? L’important est d’accompagner, tout en l'amplifiant, le mouvement qui est en cours et qui vise une diminution de l’artificialisation des terres. La Conférence permanente pour le développement territorial (CPDT) réalise actuellement une étude appelée « Gérer le territoire avec parcimonie », qui a en point de mire l’opérationnalisation de l’objectif « Stop au béton ». Il s’agit d’identifier les outils réalistes et concrets permettant l’application du « Stop au béton ». Des actions découleront des solutions apportées. L’étude doit se terminer début 2019. > Comment rassurer le Wallon qui craint qu’en 2025 son terrain ne soit peut-être plus constructible ? On ne peut pas le faire, nous ne sommes pas encore suffisamment avancés sur ce plan. > Quand le texte du Schéma du développement de Territoire (SDT) sera-t-il adopté ? Le gouvernement a validé le SDT en juillet. Les enquêtes publiques débuteront dans les communes le 20 octobre. Les nouveaux conseils communaux devront rendre leur décision entre le 10 décembre et le 20 janvier. Les résultats sont attendus dans la foulée. Le Gouvernement tranchera en mars 2019 (ndlr : le texte ne doit pas passer devant le Parlement). espace-vie juillet 2018 2010 n° 203 espace-vie septembre 284   l

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dossier

Une nouvelle vague de Quartiers Nouveaux, plus petits, seront désignés d’ici peu

« Vers des quartiers de taille moyenne » > Dix Quartiers Nouveaux ont été dévoilés en mai 2016. Certains échos affirment que les dossiers sont loin d’avancer aussi vite que prévu…Où en est-on aujourd’hui ? Carlo Di Antonio : Nous avons peut-être été un peu trop ambitieux en la matière. Pour chaque dossier, nous avons souhaité que les porteurs de projet s’entourent d’une équipe pluridisciplinaire d’experts, ce qui a quelque peu retardé le timing et rouvert certaines questions, sur des points acquis. Vu que nous souhaitons en faire des quartiers exemplaires, il est important de ne pas se précipiter et de bien réfléchir au meilleur aménagement. Cela prend malheureusement du temps. Mais les dossiers avancent, chacun à leur rythme. > Qu’est-ce qui est compliqué ? La spécificité des Quartiers Nouveaux, c’est de ne pas être de simples lotissements résidentiels. Ils se veulent conviviaux et plurifonctionnels. Les projets sélectionnés comportent tous plusieurs réponses innovantes aux trente-et-un

objectifs fixés par le référentiel Quartiers Nouveaux. Des initiatives qui demandent des réflexions particulières. Un cluster Quartiers Nouveaux a également été mis sur pied. Il permet de partager les différentes expériences. > Quels sont les premiers retours de ce programme relativement expérimental ? Construire un projet de plus de 15 hectares est complexe et de longue haleine. De plus, c’est une première pour beaucoup de communes. La cellule d’experts accompagne les communes et non les promoteurs. On remarque qu’un des éléments importants est d’avoir la maitrise foncière. > Une première pierre était souhaitée au printemps 2019. Combien de quartiers répondront à cette exigence ? L’état d’avancement est différent selon les projets. Ils n’avancent pas à la même allure. L’idée est d’avoir une mise en œuvre de minimum 2 hectares dans les trois ans. De nombreux projets sont déjà bien enga-

gés, tels que Bastogne, Binche, Marcheen-Famenne ou Tubize par exemple. Des dépôts de demande de permis d’urbanisation sont en cours. > Une seconde vague de Quartiers Nouveaux a été lancée en 2017 avec quatre quartiers supplémentaires. Doit-on en attendre d’autres ? Oui. J’ai donné une première impulsion et cela doit se poursuivre. Dans ce cadre, j’ai confié à la CPDT (Conférence permanente pour le développement territorial) une recherche relative à la stratégie à élaborer pour des Quartiers Nouveaux de taille moyenne (entre 2 et 15 ha). Cette recherche a pour objectif de doter les communes d’un outil d’aide à la décision pour le développement de quartiers moyens en termes d’opérationnalisation, de la localisation de projets et de la détermination d’objectifs et de principes d’aménagements pour guider la conception de quartiers de taille moyenne. > Propos recueillis par X. A.

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© X. A.

© BPI

Pas de précompte immobilier dans les Quartiers Nouveaux 06 espace-vie septembre 2018 n° 284   l

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l a régulièrement été reproché aux Quartiers Nouveaux de n’être qu’une coquille vide, sorte d’outil marketing devant servir les intérêts du Gouvernement et de son ministre. Aucun avantage concret pour les projets, pas d’avantages financiers. Juste une ligne rouge permettant d’accompagner au mieux les dossiers et d’avoir un suivi plus attentif. Face à ces remarques, Carlo Di Antonio répond : « Mes détracteurs ont beau jeu. Mais ils oublient un peu vite une mesure essentielle qui était sur la table du Gouvernement et qui a été validée en juillet dernier. Elle concerne l’exonération du précompte immobilier pour une période de cinq ans pour les logements qui seront construits dans le cadre de ces Quartiers Nouveaux. C’est un avantage considérable. Cette exonération sera totale, puis partielle. Il s’agit d’un coup de pouce conséquent pour attirer les futurs habitants dans ces territoires. »

> X. A.


urbanisme

Le fonctionnaire délégué Christian Radelet donne son avis sur le CoDT

« Un gain pour l’individu mais une perte pour la collectivité » Il y a à boire et à manger dans le CoDT, selon Christian Radelet. Même si la réforme est globalement positive. Quelques bémols : la hausse du nombre de communes décentralisées et la pression des délais de rigueur qui entravent le travail des fonctionnaires.

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e Code du Développement Territorial concerne bien évidemment beaucoup de monde : le simple citoyen qui souhaite introduire un permis d’urbanisme pour agrandir sa maison, le conseiller en aménagement du territoire qui reçoit sa demande et doit juger de son bien-fondé, le politique qui décide s’il octroie ou non le permis et, dans certains cas, le fonctionnaire délégué de la Région wallonne qui donne son avis sur certaines demandes ou prend une décision.

La problématique des communes décentralisées

passent aujourd’hui leur temps à uniquement vérifier si la demande respecte les délais. »

« Un code trop simplifié » Il s’inquiète également du passage au caractère indicatif des prescriptions urbanistiques, de même que certaines largesses liées à la dispense de permis pour des petits travaux. « Cela ne pose pas trop de problèmes quand il s’agit de travaux situés à l’arrière de la maison, mais à l’avant, cela ne va pas. On voit apparaitre n’importe quoi. Il y a un vrai problème de continuité avec l’espace public. » Enfin, il ajoute en conclusion que « les instigateurs de ce code ont peut-être trop simplifié l’avis du demandeur. Alors qu’il fallait avant tout privilégier l’aménagement du territoire. J’estime en fait que le CoDT est un gain pour l’individu mais une perte pour la collectivité. » > X. A.

© X. A.

« Le CoDT diminue quelque peu le travail des fonctionnaires délégués, ce n’est pas neuf, fait remarquer Christian Radelet, fonctionnaire délégué pour le Brabant wallon, qui dispose à nouveau d’effectifs un peu plus conséquents dans son service. Globalement, la réforme est positive. Les objectifs d’aménagement du territoire mis en avant sont une bonne chose. Mon seul regret provient du nombre de communes qui sont devenues décentralisées (ndlr : c’est-à-dire qu’elles disposent d’un pouvoir de décision plus important) sur le simple fait qu’elles possédaient un schéma de structure, une CCATM et pour autant qu'elles adoptent un guide communal d'urbanisme simplifié dans les 4 ans. Le Brabant wallon est devenu la province wallonne qui possède aujourd’hui le plus de communes décentralisées, passant d’un tiers à deux tiers. Or, certaines ne disposent pas des compétences suffisantes pour affronter seules les défis auxquels elles doivent faire face. » Le fonctionnaire délégué est chargé d’octroyer des permis introduits par des

institutions publiques ou si la demande dépasse le cadre d’une seule commune. Il peut également récupérer certaines demandes si une commune n’y a pas répondu dans les temps (mécanisme de la saisine automatique). « Nous en avons eu très peu. Il faut relever que les communes ont renforcé leur effectif, ce qui est une bonne chose. » Et Christian Radelet de saluer l’instauration plus systématique des réunions préalables de projet qui réunissent le demandeur et le pouvoir public, ce qui permet en une heure de baliser la demande. En matière de délais d’octroi de permis, ils sont dans la lignée de ce qui se faisait précédemment, du fait de l’utilisation régulière du principe de prorogation, qui permet de gagner quelques jours pour traiter la demande. Parmi les quelques points négatifs, Christian Radelet relève la pression qu’entraine la mise en place de délais de rigueur. « Trop de gens

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urbanisme

Un an après l’arrivée du CoDT, le retour d’expérience d’un acteur de terrain

« Il y a plus de travail mais c’est pour un mieux » Les conseillers en aménagement du territoire sont en première ligne lors du dépôt d’une demande de permis. Un maillon essentiel dans la chaine du CoDT. Jérôme Snappe, actif à Perwez, nous détaille les avantages et inconvénients de ce nouveau code. Et ce qui a changé dans son quotidien. > Quel bilan tirez-vous de cette première année d’entrée en vigueur du CoDT ? Jérôme Snappe : Les premiers mois ont été les plus compliqués car il a fallu jongler avec les deux législations (CWATUP et CoDT), tout en s’habituant au nouveau code. Il a fallu prendre le temps de le digérer, de maitriser cette matière pour pouvoir la restituer auprès des demandeurs, citoyens, bureaux d’études, architectes et notaires que l’on côtoie tous les jours. Oublier les vieux réflexes a été le plus délicat. On l’a remarqué lors de l'analyse de la complétude de dossiers, du choix de la procédure ou encore de la consultation des avis. Par contre, la rédaction des avis et des décisions du Collège restent globalement similaires. > Un gros changement ? Le principal consiste en la gestion du temps : il a fallu s’adapter afin de tenir compte des délais imposés par le CoDT et cela à chaque étape du parcours administratif d’une demande de permis. L’utilisation d’un logiciel de traitement de permis ou un tableur est plus que nécessaire.

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> Quelle est la principale amélioration selon vous ? De manière générale, la manipulation du code est plus facile. Même s’il est composé de deux parties (décrétale et règlementaire), la division en livres et en chapitres rend sa lecture beaucoup plus aisée et intuitive que sous CWATUP (au sein duquel il était facile de se perdre à la recherche d’un article bien espace-vie septembre 2018 n° 284   l

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précis), même si cela reste un texte que le citoyen lambda ne lira pas par plaisir. > Y a-t-il aujourd’hui moins de retard en matière d’octroi de permis ? Oui, certainement. Sans entrer dans les détails des procédures, le dépassement des délais donnés à l’autorité compétente pour statuer sur un dossier engendre maintenant un mécanisme de saisine automatique : la Commune perd donc la main si elle ne se prononce pas dans les délais. Cela n’a pas vraiment eu d’impact pour Perwez car nous étions déjà dans les bons élèves. Cependant, et cela concerne surtout les plus petites communes au sein desquelles l’équipe du service urbanisme est réduite, l’impact le plus conséquent a lieu durant les périodes de congés. En effet, le CoDT ne prévoit aucune suspension de délai au niveau de la procédure de permis (sauf pour les consultations des citoyens), de ce fait il est quasiment impossible de prendre congé plus de deux semaines s’il n’y a qu’un seul agent qui traite les dossiers. > Vous attendiez-vous à pire ? Ayant suivi dès 2014 les discussions relatives à l’entrée en vigueur du CoDT, j’étais prêt bien avant le 1er juin 2017. Mais pour être franc, je m’attendais à mieux car il y a toujours des différences entre ce que l’on apprend en lisant un texte ou en suivant une formation et la mise en pratique. On a beau penser connaitre le CoDT, il arrive souvent qu’à l’occasion d’un dossier particulier, on découvre encore un nouveau sens,

Jérôme Snappe, conseiller en aménagement du territo


ou une phrase. Personnellement, cela m’arrive encore, d’où la nécessité de toujours avoir son code sous la main. > Les communes accusaient un important retard auparavant. Comment peuton expliquer la si faible proportion de saisine automatique ? Cela s’explique principalement par des engagements effectués dans les services communaux et par une amélioration du « process » interne afin de gagner du temps (délégation de signatures, utilisation de logiciels spécialisés, mise en place de démarches internes simplifiées). > Les communes n’ont-elles pas abusé du mécanisme de prorogation (de 30, 75 ou 115 jours) des délais de décision ? Nous avons pour notre part uniquement utilisé cette prorogation afin de pallier

des périodes de congés ou d’absence de réunion de Collège. En tant que membre de la task-force, j’ai effectivement entendu dire que certaines communes abusaient de ce mécanisme, mais cela reste, à ma connaissance, des cas isolés. De mon point de vue, cela doit rester un mécanisme de « soupape de sécurité » à utiliser ponctuellement et uniquement en cas d’absolue nécessité. > Quid de l’avis facultatif du fonctionnaire délégué ? Je n’y ai jamais eu recours à Perwez mais j’ai effectivement entendu dire que certaines communes l’utilisaient afin soit de prolonger les délais, soit d'avoir un « parapluie » pour un dossier sensible. J’ai également eu des échos de communes nouvellement « décentralisées » (ce terme n’existe plus dans le CoDT) uniquement car elles avaient un

schéma de développement communal et qu’elles souhaitaient toujours solliciter l’avis du fonctionnaire délégué. Cellesci estimaient que c’était opportun de le faire afin de maintenir de bonnes relations avec lui. > Que pensez-vous du principe de l’annonce de projet qui remplace en quelque sorte l’enquête publique ? Le nombre de dossiers soumis à enquête publique s’est vu fortement réduit au profit de la forme plus simplifiée qu’est l’annonce de projet. Au sein de cette procédure, en termes de temps, c’est essentiellement la suppression de l’obligation d’écrire à tous les occupants des immeubles situés dans un rayon de 50 mètres qui a fait du bien à notre agenda. > Propos recueillis par X. A.

« Trois dossiers sur quatre sont incomplets » Votre charge de travail s’en est-elle vue allégée ? Les réunions préalables et le travail d’analyse de la complétude du dossier ont pris une ampleur plus conséquente mais c’est pour un mieux. En effet, sans avoir relevé de statistiques précises, déjà sous le CWATUP plus de 75 % des dossiers déposés sans m’avoir contacté préalablement étaient incomplets. Je vous laisse imaginer ce pourcentage sous le CoDT. Donc oui, il y a une charge de travail plus conséquente en amont mais je pense que c’est préférable pour tout le monde (demandeurs, architecte, commune) car tout le travail effectué avant le dépôt permet de raccourcir les délais une fois la procédure officielle engendrée. > En conclusion, satisfait de ce nouveau code ? Le CoDT a globalement alourdi ma charge de travail au quotidien, principalement au niveau de ce travail en amont de l’introduction du permis. Cet alourdissement n’est probablement que temporaire car l’entrée en vigueur du CoDT a nécessité un travail d’adaptation de nos services mais également un travail d’explication, parfois sur des éléments complexes, auprès des demandeurs et des architectes, ce qui fut aussi très chronophage. J’ose penser que ce travail de « vulgarisation » du CoDT sera de moins en moins nécessaire dans les prochains mois, la majorité des acteurs ayant pu « essuyer les plâtres » durant l’année écoulée. > Que faut-il encore améliorer dans le CoDT ? Après un an d’entrée en vigueur, il n’est pas évident de répondre à cette question. Personnellement, je pense que le CoDT fonctionne bien, seuls de légers ajustements très ponctuels semblent requis. > Propos recueillis par X. A.

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oire à Perwez, fait partie de l'équipe qui suit de près l'évolution au quotidien du CoDT . © X. A. espace-vie septembre 2018 n° 284   l

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environnement

La base aérienne de Beauvechain soumise à un déboisement intensif

L’abattage d’arbres sujet à autorisation  Près de 150 hectares déboisés. Le tout sans permis. Une exception pour les domaines militaires. La décision fait grincer les dents des environ­ nementalistes. Pour rappel, l’abattage d’arbre est soumis à permis sous certaines conditions.

© Hugues Van Peel

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Quelles règles en vigueur ?

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(1) Décret et Arrêté, livre 4, articles 11 à 12 espace-vie septembre 2018 n° 284   l

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biologique sera également supprimée. Nous sommes malheureusement démunis pour agir. »

Pas besoin de permis Tant la Région wallonne que la commune perdent en effet leur pouvoir d’autorisation puisqu’il s’agit d’un projet mené sur un territoire de la Défense, une zone blanche au plan de secteur. Aucune demande de permis n’est donc nécessaire (sauf si l’abattage concerne un arbre remarquable ou heurte une espèce en voie de disparition). « Une lettre que nous a envoyée la Région confirme cette situation, regrette Marc Deconinck. Cette décision n’a pas que des conséquences environnementales, mais également en matière de ruissellement des eaux et donc d’inondations. Il est anormal de ne pas avoir un pouvoir d’autorisation et un droit de regard sur ce qui va impacter notre territoire. » De son côté, Natagora regrette que cette base, située en Hesbaye dans une zone de grande culture et qui est un refuge pour la faune locale, soit dénaturée de cette manière. « L’ancienne zone du dépôt de munition, qui s’étend sur 18 ha, est d’un haut intérêt biologique, lance Julien Taymans, président de Natagora Brabant wallon. On y retrouve des milieux en mosaïque tant arbustifs que herbacés. Avec des espèces que l’on ne rencontre plus que là en Brabant wallon. Cette situation est donc regrettable. » Précisons que, d’après les dernières discussions, le département Nature et Forêt de la Région wallonne pourrait reprendre la gestion de cette zone qui serait préservée. Les travaux d’abattage seront lancés d’ici la fin de l’année. > Xavier Attout

© Luyckx

Selon le Code du Développement Territorial (1), l’abattage d’arbres isolés à haute tige, plantés dans les zones d’espaces verts prévues par le plan de secteur ou un schéma d’orientation local en vigueur, est soumis à une demande de permis (75 jours). Tout comme les arbres ou haies remarquables. Il faut également un permis pour le boisement ou le déboisement. Pour les autres cas, il faut au moins demander une autorisation préalable à la commune. Dans le cas d’un abattage sans autorisation, il est obligatoire de replanter un arbre en fonction des directives à recevoir du service compétent. Il doit être d’une hauteur minimum de 3 à 4 mètres, de même essence ou d’essence assimilée. Précisons que suite au CoDT, beaucoup d’exceptions existent. Il vaut donc mieux contacter le service urbanisme de votre commune pour obtenir la réponse la plus adéquate.

ne opération de grande envergure. La Défense envisage de procéder à un abattage massif d’arbres sur une zone de 150 des 650 hectares de la base aérienne de Beauvechain. Un procédé plutôt rare qui est principalement justifié par des raisons de sécurité. Des arbres menaçant notamment de tomber sur des hélicoptères en stationnement. Alors que les buissons et autres arbustes sont un refuge idéal pour des sangliers, qui pourraient être tentés de se balader sur la piste au moment du décollage d’un Marchetti. La Défense a donc choisi la solution la plus radicale. Il faut dire que le site n’a plus fait l’objet d’un entretien en la matière depuis 30 ans. Un « nettoyage » s’impose donc. Cette décision a en tout cas fait réagir la commune de Beauvechain et des associations environnementales, qui regrettent de ne pas avoir été informées de cet abattage massif. « Le but n’est pas de raser complètement la base, a précisé le colonel Danny Vandenberk, à TV Com. Cela reste un projet visant à assainir et nettoyer des zones à l’abandon. Et ce pour des raisons de sécurité aérienne. Nous ne pouvons pas, par exemple, renouveler la clôture vu la végétation attenante. » Des compensations existent. De nombreux arbres seront replantés. à proximité des pistes, de vastes pelouses seront installées sur 264 ha. Un appel d’offres a été lancé à cet effet le 14 aout. Des prairies de fauche sont aussi prévues. Des herbes basses qui seraient défavorables à l’installation de gibier. « Il n’en reste pas moins que, au total, 15 hectares de surfaces boisées disparaitront, explique le bourgmestre de Beauvechain, Marc Deconinck, particulièrement remonté sur le procédé utilisé. Une zone d’intérêt


interview carte blanche

Un avis, une opinion à faire partager ? Cette page vous est ouverte

Les citoyens à la reconquête de l’espace public Denis Marion est membrefondateur de l’asbl Epures (Ensemble pour une réflexion environnementale solidaire), installée à Grez-Doiceau. Jean-Louis Lambrey est membre de Belcompétence, association qui offre à des groupes de personnes la

Une carte blanche de Denis Marion et Jean-Louis Lambrey Lors d’une précédente carte blanche, nous avions évoqué une expérience de participation citoyenne autour de la mobilité à GrezDoiceau : participation virtuelle sur les réseaux sociaux et physique dans le cadre d’une agora, assemblée égalitaire régie par des règles de courtoisie et d’écoute. En voici la suite.

possibilité de pouvoir vivre ensemble autrement.

Facebook. Les sujets abordés sont traités avec bienveillance et civilité par tous les membres du groupe. La conversation sur Facebook alimentera une Agora qui aura lieu le 28 septembre, pendant laquelle les citoyens pourront débattre et réfléchir ensemble aux actions à entreprendre conjointement. Cette Agora constitue un espace de dialogue et de réflexion politique non affilié à un quelconque parti. Ainsi les citoyens pourront concevoir avec les candidats des actions communes susceptibles d’être mises au programme de la prochaine majorité.

Pour le citoyen, il ne suffit plus de donner son vote tous les six ans, d’attendre les réalisations des promesses électorales et de se plaindre (c’est facile, sur les réseaux sociaux) quand les résultats ne lui conviennent pas. Du côté des élus, il ne suffit plus de rechercher les mandats, sans en partager l’exercice d’une manière plus L’organisation d’agoras se poursuivra de manière régulière au-delà ouverte et participative. des élections. L’interaction continue entre les citoyens et les élus L’analyse des résultats de la campagne « Enragez-vous » (voir page devrait favoriser une meilleure compréhension réciproque des en12, ndlr) a révélé que la coopération entre citoyens et pouvoir polijeux et des dynamiques à l’œuvre. La co-construction d’actions detique était indispensable pour relever nombre des défis exprimés vrait permettre tant aux citoyens qu’aux pouvoirs publics de jouer lors de cette campagne. Il fallait pleinement leur rôle au service « La co-construction d’actions dont engager le dialogue sur du bien commun. les chantiers à lancer. En vue La réalisation par les citoyens devrait permettre tant aux des élections communales, un de leur potentiel d’action en citoyens qu’aux pouvoirs publics groupe d’habitants de Grez-Doiharmonie avec les pouvoirs de jouer pleinement leur rôle au ceau a donc décidé d’organiser publics permettra de relever une Agora, précédée d’un diales nombreux défis qui atservice du bien commun. » logue continu « entre voisins » tendent notre commune. Il y a, au sein d’un groupe Facebook. par exemple, la conservation et la valorisation des surfaces agricoles : comment préserver la ruralité en facilitant l’accès à la terre Un espace de dialogue et de réflexion poliet les circuits courts ? Comment concilier aussi ce besoin criant de tique non affilié à un parti logements pour les jeunes actifs et les ainés, avec un rejet quasi Certains groupes Facebook gréziens existaient, mais souhaitaient systématique de toute nouvelle construction ? Pourquoi ne pas rééviter les débats « politiques ». Un groupe Facebook « élections fléchir à des manières de densifier harmonieusement l’habitat pour communales 2018 » a donc été créé pour permettre aux conciminimiser son impact sur l’environnement et recréer des relations toyens, qu’ils soient candidats ou non, de débattre de sujets de de voisinage ? Comment repenser la mobilité ? Et enfin, comment société qui relèvent de l’action locale. Certaines règles ont été remodeler une convivialité dans laquelle l’individu comprendrait établies, visant à la plus grande transparence. Chaque liste qui que son bonheur n’est plus dans le retranchement amer mais dans se présente aux élections a désigné une personne en charge de l’échange constructif ? espace-vie septembre 2018 n° 284   l

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Enragez-vous, engagez-vous, et puis votons !

La culture a ses défis, mais aussi ses merveilles Les débats, rencontres, moments festifs, artistiques et culturels,organisés dans les 27 communes du Brabant wallon sur le thème du « ré-enchantement » de la démocratie et des nouvelles formes de citoyenneté, sont riches d’enseignements. Menée pendant une semaine, de janvier à juin 2018, dans chacune des communes du Brabant wallon par les associations d’éducation permanente, la campagne « Enragez-vous, engagezvous, et puis votons ! » visait à rencontrer les citoyens pour qu’ils citent les « merveilles », les bons exemples de leur commune, ainsi que les « défis » « que devra relever la future majorité politique. La gageure d’une telle opération était de faire face aux réticences de certains pouvoirs locaux, qui y voyaient une démarche orientée, et des citoyens lambda qui, parfois, craignaient que l’initiative ne soit pilotée par les partis politiques. Néanmoins, ces derniers ont été rassurés et encouragés à s’exprimer par le fait que l’initiative émanait du tissu associatif. Parmi les 20 000 défis et merveilles récoltés, la culture occupe la place de tête des merveilles, avec un tiers des mentions. Entendez la culture dans ce qu’elle enrichit celui ou celle qui en bénéficie, quand elle crée du lien entre les gens par son caractère convivial, met en valeur le patrimoine local, culturel et paysager, et ouvre une porte sur de nouveaux univers.

Structures…

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À Ittre et Perwez, le centre culturel local arrive en tête des merveilles. Le dynamisme des associations locales et l’information culturelle diffusée par les périodiques gratuits des structures culturelles, comme A’Scrienn à Braine-le-Château et Le Petit Tram à Ittre, sont également fort appréciés. À Ottignies, les votants s’émerveillent de la variété de l’offre et des infrastructures culturelles, notamment. espace-vie septembre 2018 n° 284   l

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À Rixensart et Jodoigne, ce sont les cinémas locaux qui arrivent en tête des merveilles, tandis que les Nivellois s’impatientent de voir renaitre le leur. Dans des communes comme La Hulpe et Chastre, qui ne disposent pas d’un centre culturel, on cite les bibliothèques en guise de merveilles. Celle de Chastre a été créée en 2005, à l’initiative de l’Échevinat de la Culture, grâce aux dons de livres par la population. Elle est gérée par une quinzaine de bénévoles. À La Hulpe, la Bibliothèque publique Will n’est pas qu’un lieu de conservation de livres ou de consultation d’ouvrages. Elle propose aussi des animations régulières très appréciées : récit d’histoires, ateliers d’arts plastiques, jeux musicaux, permanences informatiques.

Folklore… Le carnaval de Nivelles, sa tarte al d’jote et le Tour Sainte-Gertrude, mais aussi, le carnaval d’Hélécine, le théâtre wallon et les fêtes de Wallonie de Rebecq, la Fête de la Saint-Georges à Grez-Doiceau… montrent que les habitants sont également très attachés au folklore. Moulin banal, château féodal, pilori… Brainele-Château recèle un patrimoine exceptionnel que quelques passionnés d’histoire et de leur village ont voulu mettre à l’honneur de manière attrayante lors des Rencontres Médiévales, une grande fête populaire au caractère convivial largement identifiée comme « merveille » par ses habitants. Les habitants sont aussi très fiers des festivals comme l’Inc’Rock ou de lieux tel que le Château de La Hulpe, dans lequel la Province et le Centre culturel du Brabant wallon organisent un salon de la

littérature, Le Livre tout Proche, début octobre. Des initiatives citoyennes de transition, comme la coopérative Quatre Quarts à Court-Saint-Étienne sont également fort appréciées.

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… et convivialité Enfin, les fêtes de village sont régulièrement citées : la fête foraine avec brocante, concert et restaurant sur pilotis à Orp-le-Petit, la fête des voisins ou celle de quartier à Orp-le-Grand, Enines en fête et d’autres encore, Samedi Risbart, la Fête du Chou à Incourt, celle de l’Épouvantail à Piétrebais, les Grands Feux et les fêtes du 15 aout à Ittre, ou encore les Fêtes de la Saint-Martin à Beauvechain, gérées par des associations et permettant de découvrir une activité artistique et sociale foisonnante et superbe grâce aux artistes locaux, musiciens et autres… Avec le succès de Scène de villages, organisée dans les communes de l’Est du Brabant wallon depuis l’été 2017, ces évènements montrent à quel point la convivialité retrouvée ou créée est particulièrement appréciée et recherchée. > Caroline Dunski

Photos : 1 et 2 : Projet Robinson - 3, 5, 6 et 7 : Scène de villages à Ramillies - 4 : La joyeuse équipe d’Enragez-vous. © Hélène Rase et Thierry Toussaint

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De belles plumes pour commenter une aventure Le Centre culturel du Brabant wallon anime la Coordination Éducation permanente du Brabant wallon, qui a mené le projet « Enragezvous, engagez-vous, et puis votons ! » Cette coordination réunit 23 associations et mouvements d’obédiences philosophiques et politiques diverses pour réaliser des actions communes visant à favoriser et développer la participation active des citoyens à la vie sociale, économique, culturelle et politique. Serge Morciaux, coordinateur du secteur développement socioculturel du CCBW, explique que « la démocratie et la participation citoyenne sont des fondements de l’action d’éducation permanente. Vu le désenchantement du citoyen concernant le monde politique, la volonté a été d’agir en perspective des élections communales du 14 octobre 2018. C’est la première fois qu’une opération, circonscrite dans le temps, se déroule sur la totalité des 27 communes. L’opérationnalisation du projet dans chacune des communes était portée par au moins une association membre de la Coordination Éducation permanente du Brabant wallon. Chaque association avait intégré dans son programme d’activités cette opération qui, toutefois, a nécessité un investissement énorme, bien supérieur à ce qui avait été imaginé au départ. Au-delà des récoltes, tris, votes et proclamations des défis et merveilles, des activités de type plus artistiques ont été mises en place et réalisées soit par certaines associations d’éducation permanente, soit directement par le CCBW. Il s’agissait, par exemple, d’une animation au sein d’un isoloir original qui interpelle, par un regard décalé et surréaliste, sur le sens de l’acte de voter. Dans plusieurs écoles, des enfants ont réalisé une publication reprenant leurs paroles et dessins sur la vision de leur commune... » En septembre, la Coordination Éducation permanente éditera une publication centrée sur les relations tissées entre le secteur de l’éducation permanente et les autorités communales dans le cadre du projet. Au départ des 27 récits, de très belles plumes proposeront leur regard littéraire, philosophique ou scientifique. « Douze communes se sont montrées accueillantes et collaborantes. Trois ne se sont pas opposées à la démarche, mais en y accordant peu d’attention ou d’intérêt. Dans huit cas, un accord de principe a été signifié mais, dans les faits, les relations ont été plus problématiques. Et enfin, quatre pouvoirs communaux ont signifié clairement leur désaccord et leur refus de collaboration. Ces réactions très diverses, et parfois diamétralement opposées entre les différentes communes du Brabant wallon, nous ont interrogés sur le rapport entre, d’une part, la participation citoyenne et la démocratie participative et, d’autre part, la perception qu’en ont les pouvoirs locaux. D’où l’idée, qui a émergé en cours de projet et qui n’était donc pas prévue initialement, de poser, avec un peu de recul, un regard réflexif sur cette question. Et, pour ce faire, nous avons sollicité des personnes de référence, qui apporteront leur éclairage en fonction de leur spécialité mais, aussi, des visions plus impressionnistes et artistiques. Il y a des politologues, des juristes, ainsi que des écrivains et des illustrateurs. Par exemple, Paul Hermant, auteur et ancien chroniqueur à la RTBF, Anne-Emmanuelle Bourgaux, professeure à l’école de Droit UMONS-ULB, Vaïa Demertzis, politologue au CRISP, Jean-François Füeg, directeur général adjoint de l’Action territoriale de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ainsi qu’à des acteurs de terrain… Il s’agira d’un opuscule dont l’objectif est d’amener une réflexion plus large et distanciée sur la démocratie participative et la participation citoyenne, en s’appuyant sur l’expérience de Enragez-vous, engagez-vous et puis votons ! , plus que de tirer un bilan objectif et factuel du projet. » > C. Du.

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Une scénographie pour En l’air

Le festival de cirque se prépare dans les ateliers Le Centre culturel du Brabant wallon vous invite, quel que soit votre âge, à prendre part à la scénographie du festival En l’air par la création de supports visuels liant les différents lieux de spectacle dans Court-SaintÉtienne.

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Ateliers créatifs Participez à la scénographie du festival de cirque En l’air, qui aura lieu en novembre 2018, et créez les supports visuels liant les différents lieux de spectacle dans CourtSaint-Étienne. Peinture, sculpture, collage, écriture... aucun prérequis n’est nécessaire pour libérer votre créativité ! Vos créations seront exposées sur les différents lieux du festival, dont le PAMexpo, la place Baudouin 1er et le Foyer populaire, les 9, 10 et 11 novembre 2018. Les mercredis 12, 19 et 26 septembre, 3 et 10 octobre Les dimanches 9 et 23 septembre À Court-Saint-Étienne Inscriptions obligatoires via reservation@ccbw.be ou au 010 61 60 15 www.festivalenlair.be

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einture, sculpture, collage, écriture... aucun prérequis n’est nécessaire pour libérer sa créativité ! En juillet dernier, Louise, Simon, Nathalie, Noémie, Danièle et quelques autres ont rejoint Valérie, Gladys et Sofia dans les ateliers multigénérationnels qu’elles animent à Court-SaintÉtienne, à l’atelier Les Artlevents, un très bel espace avec jardin. Objectif du stage estival : créer les éléments d’une fresque collective qu’Eva Madeira et Victoria Vandermeerch, les scénographes du festival En l’air, utiliseront pour faire le lien entre les différents lieux de représentations, sous un chapiteau, au Quatre Quarts, au Centre culturel du Brabant wallon et dans le PAMexpo. Pendant toute l’année, à l’atelier Les Artlevents, Valérie Van Walleghem propose des ateliers créatifs hebdomadaires à des enfants, des ados et des adultes. Louise, 8 ans, et Simon, 10 ans, les fréquentent assidûment. « D’après la maman de Simon, explique l’artiste-animatrice, à la maison, il ne parle que de ça. » Pendant le premier jour, ils se sont emparés avec enthousiasme de la thématique de l’omniprésence de la publicité dans l’espace public, fil rouge du stage, point de départ à l’imaginaire et thème central du festival. En effet, les 9, 10 et 11 novembre, les spectateurs auront l’occasion de découvrir, entre autres, Pub Show Urbain, des Cies Lady Cocktail et Du Grenier Au Jardin. Chacun s’est appliqué à détourner des publicités pour concevoir des affiches aux influences multiples, comme La vache qui crie, qui évoque l’œuvre de Munch. Le cirque s’est parfois subrepticement invité dans ces affiches, mais aussi sur des cabas qu’ils ont customisés le deuxième jour, avec de la peinture acrylique. Simon a peint un lion, tandis que Louise a inventé un « éléphant-tigre ». « Dans l’imaginaire populaire, les animaux

sont encore très liés au cirque, constate Valérie. Mais les stagiaires ont aussi dessiné des funambules et des équilibristes. »

Créer un lien entre les lieux L’idée du stage est née fin 2017 de la rencontre entre Valérie et Christophe Rolin, organisateur du festival En l’air au Centre culturel du Brabant wallon. Des partenariats ont aussi été élaborés avec d’autres ateliers créatifs. À Louvain-la-Neuve, les Ateliers d’art de la Baraque proposaient cinq jours de construction de maquettes de maisons, d’immeubles, de routes ou de parcs, en matériaux recyclés. « Ces maquettes serviront de décor pour le tournage d’un petit film », précise Christophe Rolin. Ils ont aussi organisé deux journées de workshop pour la réalisation d’une vidéo et d’un collage. À Perwez, les ateliers Osez’Art proposés par le Foyer culturel aux enfants de 8 à 11 ans consistaient à investir l’espace public le temps d’un mini spectacle créé de A à Z, avec des décors mobiles. Le Centre médical pédiatrique Clairs Vallons rejoindra aussi l’aventure début septembre. Des ateliers créatifs seront organisés pour permettre aux élèves de réaliser une capsule vidéo et peut-être une intervention urbaine. Toutes les réalisations des stages créatifs organisés dans le cadre du festival En l’air seront intégrées à la scénographie, d’une façon ou d’une autre : affichées telles quelles, reproduites, agrandies ou multipliées. « Fin août, Eva Madeira et Victoria Vandermeerch analysaient tout ce qui a été réalisé ainsi que leurs propres créations pour définir quelle forme donner à l’ensemble. L’objectif est de créer un lien ponctuel entre les différents lieux du festival », rappelle l’organisateur du festival En l’air. > Caroline Dunski


agenda 09/18 épinglé pour vous…

ve 7/9 à 19h, à Court-Saint-Étienne / musique SMG Music Fest 2018 Une nuit de musique alternative sur la Place de Sart-Messire-Guillaume, avec Ulrika Spacek, Art-rock (UK), Iguana Death Cult, Garage-psyché (NL), Canshaker Pi, Indie-rock (NL), Drahla, Post-punk (UK), DJ Kinkle, de tout (de Bruxelles et d'ailleurs). www.smgmusicfest.be du 7 au 9/9, à Braine-le-Château / festival Les 25e Rencontres Médiévales Chevaliers, jongleurs, ménestrels, dragons et sorcières transformeront le village en bourg moyenâgeux avec plus de 80 spectacles et animations de qualité, pour tous les gouts et tous les âges, ainsi qu’un marché d’une centaine d’artisans. Les Baladins du Miroir joueront La troupe du Roy répète..., une pièce truculente et burlesque où se mêlent poésie, légèreté et humour. www.rencontresmedievales.be – rencontresmedievales@gmail.com sa 8/9 à 20h30, à Chastre / théâtre Tous Cousins ! Dans ce spectacle décalé et burlesque, en refaisant le monde à leur manière et en buvant des coups à la santé du temps qui passe, deux cousins trouvent des idées géniales qu’ils ont hâte de partager à la grande famille humaine dont nous faisons tous partie. Mais tout ne se déroule pas forcément comme prévu… À partir de 8 ans 0476 276 405 – www.latchatche.be di 9/9 à 11h, à Perwez / sortie en famille Balade gourmande et culturelle Au départ de Malèves-Sainte-Marie-Wastines, Perwez Ruralité vous emmène pour huit kilomètres de balade à pied, à cheval ou à vélo, agrémentée d’un quizz culturel et de six escales chez les producteurs locaux de la commune. 0487 26 15 23 – www.perwez.be ve 14/9 à 20h, à Limal / musique Concerts croisés Les deux voix du groupe « Elle s’y promènent » s’entremêlent, se croisent, se répondent ou se confondent avec sensibilité dans un répertoire pétri d’émotion, d’humour et de rythme composé de chansons de Belgique, de France et du Québec. Le projet TriOrganisco « Floresta » est issu de différentes traditions, butinées ici et là sur les terres amérindiennes. ellessypromenent@scarlet.be – www.eccart.be

d’interdits transgressés. Bon débarras, spectacle de marionnettes célèbre nos enfances, celles de nos parents, de nos grandsparents, des parents de nos grands-parents... www.rebecqculture.be ve 21/9 à 20h30, à Wavre / musique Nina New Dawn Nina New Dawn, hommage libre et poétique à la chanteuse Nina Simone, s’articule autour de l’œuvre et de la personnalité de la chanteuse militante américaine dont le combat pour les droits civiques aux États-Unis et pour les droits des femmes continue de trouver une résonance dans la marche du monde actuel. 010 22 48 58 – info@columban.be ve 21/9 à 20h30, à Court-Saint-Étienne / conte Bref, le Grand Nord Ce spectacle programmé dans le cadre du festival Histoires d’Êtres vivants évoque le froid, la neige, les forêts de sapins à perte de vue, les aurores boréales... Bref, le Grand Nord ! Le décor est planté. Les deux conteurs, dresseurs de mots, dézingueurs d’histoires, acrobates du jeu et de la parole, se jettent dans la bataille pour nous faire voir l’envers du décor. 010 81 41 47 – www.conteetlitterature.be du 7 au 23/9, à Waterloo / exposition Behind the tunnel, street-art in muros Suite au projet L’art, ça déchire !, le collectif Propaganza, qui réunit des graffeurs issus de la région bruxelloise et du Brabant wallon, s’est réapproprié le tunnel de la gare de Waterloo, pour le transformer en œuvre d’art. Behind the tunnel vous propose de découvrir in muros chacun de ces artistes. Une expo qui invite à vous initier à leur art et à leur démarche. 02 354 47 66 – www.centre-culturel-waterloo.be

culture BW

invitation Scène de villages à l'Est du Brabant wallon les places de villages sont toujours propices à la rencontre et à la convivialité. Petite sélection dans un programme riche et varié : Le samedi 8/9 à Beauvechain, le Magic Land Théâtre vous entraine dans une visite guidée patrimoniale loin d'être barbante et vous fait (re) découvrir l’église et le pilori de la place ! De son côté, la Cie Arts Nomades récolte vos joies et, avec "L'Agence des mythologies parallèles", vous invite à traverser le monde différemment, à quitter les pointillés géographiques pour croiser les routes plutôt que de les suivre, tout comme à Perwez, dernière étape, le 6/10. Le samedi 22/9 à Hélécine, Les Royales marionnettes présentent La porte du diable. (Le programme varie d'une place à l'autre)

Gratuit 010 22 91 15 www.scenedevillages.be

Cet agenda est absolument incomplet ! Consultez nos articles et Culturebw.be, vitrine de la culture en Brabant wallon

di 16/9 à 16h, à Rebecq / jeune public Bon débarras ! Dans le placard, le débarras, là, sous l’escalier, le temps passe, les enfants se succèdent. Le spectateur est le témoin privilégié de leurs moments de complicité, de secrets partagés,

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La fin des villas quatre façades : et après ?

> Fabrice Evrard Avocat-associé au sein du cabinet HSP >Jacques Teller Professeur en Aménagement du territoire et en Urbanisme à l’Université de Liège > Yves Hanin Directeur du Centre de recherche en aménagement du territoire de l’UCL > Luc Mertens échevin de l’Aménagement du territoire de Chaumont-Gistoux > Cédric Tumelaire échevin de l’Urbanisme de Waterloo > Un notaire du Brabant wallon

Suivant la voie de la Flandre, la Région wallonne est donc en passe d’approuver le principe d’un Stop au béton. Il s’appliquera en deux temps : réduire de moitié l’étalement urbain d’ici 2025, l’interdire en 2050. Une volonté qui accentuera encore davantage la lutte contre l’étalement urbain. Les conséquences, à terme : une densification des centres et la fin du modèle de la maison quatre façades au milieu des champs, dans des lieux dénués d’équipements et de facilités.

Vendredi 28 septembre De 12h30 à 14h Ferme du Biéreau

Que faire alors à l’avenir de ces immenses lotissements qui peuplent le Brabant wallon ? La question n’est pas pour demain, mais bien pour après-demain. Mais elle est essentielle dans le débat actuel autour de la densification. Comment redessiner et reconstruire ce paysage brabançon et occuper au mieux ces espaces ? Quelles voies suivre ? Des questions que nous tenterons de trancher avec nos différents orateurs.

Avenue du Jardin Botanique 1348 Louvain-la-Neuve

L’avenir des quatre façades pose toutefois déjà question. Surtout en Brabant wallon où ces lotissements ont poussé comme des champignons ces quarante dernières années. Ces villas ne séduisent plus aujourd’hui, étant trop chères, trop énergivores, trop spacieuses.

Inscriptions obligatoires avant le 24 septembre m.urbanisme@ccbw.be 010 62 10 53 Prix : 5 euros 12h-12h30 : Accueil et sandwichs (compris dans le prix)

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12h30 : Début de la conférence espace-vie juillet 2010 n° 203 l

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Agréation P102024–Exp.–édit. resp. : Olivier Roisin - 3, rue Belotte 1490 Court-Saint-étienne–Bureau de dépôtt : Bruxelles

midi de l’urbanisme


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