Espace-vie n°276| Novembre 2017 - La pollution visuelle reste encore peu sanctionnée

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Belgique–België PP 1300 Wavre 1 BC 0481 Bureau de dépôt 1300 Wavre

197 276 novembre 2017 décembre 2009 mensuel mubw.be

espace-vie La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon

La pollution visuelle reste encore peu sanctionnée LaA croix et la bannière publicitaire L l'espace public pour

PATRIMOINE A La A vie de château fait toujours rêver

URBANISME E Bientôt 500 ha de plus S à urbaniser ?

CULTURE BW BW CULTURE City-trip à Anvers L La recette PULSART


sommaire

édito

Complainte de la rue/vue Vous les voyez, ou ne les voyez plus ? À force ou à usure, la vue et la rue sont brouillées. Un mât par-ci, un oriflamme dressé par-là, un stop trottoir de ce côté-là… Certaines de

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En deux mots

nos rues sont de plus en plus colonisées par les marques.

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Dossier La croix et la bannière publicitaire de l’espace public

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Urbanisme Bientôt 500 ha de plus à urbaniser en Brabant wallon ?

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Architecture Visite guidée en Brabant wallon

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Patrimoine La vie de château fait toujours rêver certains

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Urbanisme Quelques grandes précisions pour les CCATM

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Carte blanche Mes impressions sur la découverte d’Amiens

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Art contemporain En aval des expositions, le regard des médiateurs

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Musiques actuelles La Ferme !!! Festival, une expérience musicale

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épinglé pour vous… L’agenda du mois

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Midi de l’urbanisme Construit-on trop d'appartements en Brabant wallon ?

Autant de nuisances visuelles dont les effets sont décriés avec la même ardeur que les nuisances sonores ou olfactives. Cet Espace-vie pose la problématique de la pollution visuelle qui, au-delà de la question esthétique voire de la visibilité (et donc l’utilité), réduit en peau de chagrin l’usage de l’espace public. Celui de la rue, du trottoir, de tous ces interstices qui, à la lisière entre le privé et le commun, risquent d’être fragilisés par ces intrusions de la pub et réduisent la ville à une seule dimension : celle du commercial, qui est importante mais qui ne peut tarir la diversité et l’altérité des usages de l’espace public. Des règlementations dressent des seuils face à cette intrusion publicitaire. Au-delà de ces mesures règlementaires, il faudra aussi se réapproprier ces espaces publics en gardant à l'esprit le conseil de l’architecte Louis Kahn « la rue est une pièce par accord », soit le fruit d’une négociation permanente entre des usages différents, au service du plus grand nombre. > Karima Haoudy

Espace-vie est la revue mensuelle de la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon - CCBW. Elle a pour objet de vous informer sur des sujets ayant trait à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à la définition du cadre de vie. Le CCBW y ajoute quatre pages dédiées à l’actualité culturelle du Brabant wallon.

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Éditeur responsable : Édith Grandjean - Coordination : Xavier Attout, Karima Haoudy, Marie-Pierre Uenten (culture BW) - Rédaction : X. Attout , C. Dunski Équipe de la Maison de l’urbanisme : X. Attout, A. Chevalier, K. Haoudy, A. Orban - Président de Maison de l’Urbanisme : Mathieu Michel Maquette : www.doublepage.be - Mise en page : Béatrice Fellemans - Imprimeur : IPM Printing –Tirage : 7 400 exemplaires Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-Étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - www.mubw.be - www.ccbw.be Espace-vie est publié avec le soutien de la Wallonie et de la Province du Brabant wallon. Publication gratuite (dix numéros par an) pour les habitants du Brabant wallon, 10 €/an hors Brabant wallon (877-7092102-57). Ne peut être vendu. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. Dessin : Marco Paulo. Photo de couverture : X. A.

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en deux mots

Le Brabant wallon attend son fonctionnaire délégué

« Les pouvoirs publics n’ont plus assez d’argent pour pouvoir investir dans de grands châteaux. Cela ne peut donc être que de nouveaux riches, voire des gros industriels. »

Le fonctionnaire délégué Christian Radelet devait, théoriquement, être admis à la retraite le 1er novembre. à l’heure de boucler ces lignes (le 23/10), il n’avait toujours aucune nouvelle du Gouvernement wallon sur sa demande de prolonger son aventure d’une année, introduite au printemps dernier. Le Gouvernement devait se pencher sur la question le 26 octobre. On se dirigeait vers une prolongation. Concernant la nomination de deux nouveaux architectes pour venir renforcer le service, information annoncée par le ministre Carlo Di Antonio en février dernier, les procédures de recrutement débuteront en janvier prochain.

Le journaliste Philippe Farcy, spécialiste de l'histoire des châteaux.

Nicolas Cordier dirigera le bras immobilier de l’UCL Nicolas Cordier deviendra directeur du développement immobilier de l’UCL en janvier 2018. Il y remplacera Philippe Barras. Les deux hommes assureront le passage de témoin pendant le mois de janvier. Nicolas Cordier, 37 ans, est directeur de la société de logement public Notre Maison depuis une dizaine d’années. Son successeur n’est pas encore connu.

Wavre : projet recalé sur l’ancien site Philips

La Hulpe va réviser son schéma de structure Le schéma de développement communal (l'outil qui remplace le schéma de structure communal depuis le CoDT) de La Hulpe va être révisé. Un auteur de projet sera désigné d’ici peu. Dans le nouveau document, il devra notamment prévoir une limitation de nouveaux projets immobiliers, un accroissement du stationnement (de 1,5 à 2 places par logement), le choix d’une densité de 25 log/ha dans les nouvelles zones à bâtir ou encore d’intégrer La Hulpe comme Smart Village.

La demande de permis introduite par Ghelamco, relative à l’aménagement d’un retail park en face de Walibi (sur l’ancien site Philips), a été recalée par le fonctionnaire délégué. La Ville d’Ottignies-LLN avait remis un avis défavorable sur le permis socioéconomique. Le projet prévoyait la construction de plusieurs bâtiments pour un total de 35 000 m2.

2300 Le Park&Ride de Louvain-la-Neuve est désormais ouvert au public. Il pourra accueillir 2 300 voitures. 1 000 places supplémentaires seront réservées à l’UCL et aux habitants du futur quartier Courbevoie.

> Le Prix de l’urbanisme et de l’architecture du Brabant wallon sera remis le 15 décembre. Il y a eu plus d’une vingtaine de candidatures. Trois lauréats seront primés. Plus d'infos via mubw.be > La demande de permis pour le contournement nord de Wavre a finalement été déposée le 16 octobre par le SPW Routes du Brabant wallon, avec un peu de retard sur le planning annoncé. Une enquête publique débutera dans les prochaines semaines. espace-vie novembre 2017 n° 276   l

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dossier

La pollution visuelle des objets publicitaires davantage sanctionnée

La croix et la bannière publicitaire pour l’espace public Ils pullulent un peu partout le long des routes brabançonnes. Les mâts, drapeaux et autres bannières publicitaires sont installés sur l’espace public sans autorisation. Causant bien des dommages. Le fonctionnaire délégué appelle les communes à sanctionner en la matière.

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ls s’alignent sur près de cinq cents ger. Cela envahit les entrées de ville, les mètres. L’entrée de Wavre, le long de la lieux commerciaux voire même les zones Nationale 4, ressemble aujourd’hui à une piétonnes, en empiétant sur les trottoirs. » longue caravane publicitaire. De gauche à Une surenchère commerciale droite, de haut en bas, les bannières publiCe type d’installation exige en effet l’obcitaires et autres mâts en tout genre font tention d’un permis d’urbanisme. Une de ce tronçon l’un des meilleurs exemples situation qui est rarement éprouvée. Il est brabançons en matière de nuisances de plus en plus courant de voir fleurir des visuelles. Il y en a pour tout le monde, de drapeaux, panneaux ou autres artifices toutes les couleurs et de toutes les tailles. publicitaires. D’autant que le coût de ma Cette problématique n’est pas neuve, mais confection de ces objets est très démoelle s’accentue au fil des années. La publicité investit de plus en plus l’espace pu« Cela fait quelques mois que blic et les domaines je constate que cette situation privés, donnant est de plus en plus problémaparfois l’impression tique. Cela doit changer. Cela que la campagne brabançonne n’est envahit les entrées de ville. » qu’un immense spot publicitaire. cratique. Sans parler des enseignes publiUn constat qui a poussé le fonctionnaire citaires installées sur des terrains privés. délégué du Brabant wallon, Christian Si certains agriculteurs en profitent pour Radelet, à tirer la sonnette d’alarme. Il toucher un petit loyer mensuel, d’autres a envoyé mi-septembre un courrier aux ne sont même pas au courant que des services d’urbanisme des vingt-sept panneaux ont été installés sur leur tercommunes du Brabant wallon pour leur rain. « Je considère que ces bannières repréciser sa vision et leur demander de qui flottent au vent ont une présence trop davantage sévir. Il faut dire que, actuellemarquée dans le paysage et une mauvaise ment, c’est plutôt le règne du laisser-aller tenue dans le temps, poursuit Christian Raen la matière. « Cela fait quelques mois delet. La multiplication de ce type de disque je constate que cette situation est positif conduit, de plus, à une surenchère de plus en plus problématique, explique entre commerces toujours soucieux de Christian Radelet. Étant bien évidemment se démarquer par rapport aux autres. Je soucieux de la préservation de la quaconstate par ailleurs que de nombreuses lité de nos paysages, je suis inquiet de bâches sont installées sur le domaine constater la prolifération croissante, le public et encombrent les trottoirs. » long des voiries, d’alignements de mâts Il suffit de se balader dans certaines villes et de bannières publicitaires annonçant la en Flandre ou à l’étranger pour se rendre présence d’un commerce. Cela doit chan-

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compte qu’une règlementation et une certaine uniformité en matière de bannières publicitaires améliorent nettement la qualité de vie. Et donne, par ailleurs, une valeur supplémentaire aux espaces publics et aux bâtiments.


Des règlements communaux à suivre

« J’appelle donc les communes à davantage sensibiliser, voire sanctionner, ces éléments publicitaires. Et je les invite à s’opposer fermement à l’installation de tels dispositifs qui enlaidissent notre environnement, et à faire enlever tout mât ou drapeau. Il en va du maintien de la qualité du cadre de vie du Brabant wallon. Régulariser les drapeaux serait

Quelques communes brabançonnes, comme Lasne ou Nivelles par exemple, disposent d’un règlement spécifique en la matière, précisant ce qui est permis de faire et les limitations. D’autres sont en passe d’en adopter un, comme Wavre. De quoi réfréner les ambitions de certains commerçants « J’appelle les communes à ou entreprises. « Mais le problème, davantage sensibiliser, voire c’est que de nomsanctionner, ces éléments publibreux commerçants ne sont même pas citaires. Et je les invite à s’oppoau courant de cette ser fermement à l’installation situation, poursuit de tels dispositifs qui enlaiChristian Radelet. dissent notre environnement. » Ils remarquent que leur voisin le fait et embrayent dans en tout cas un très mauvais signal. La cette direction. Sans parler du fait que pollution visuelle est aussi regrettable les commerciaux des entreprises qui que la pollution olfactive ou sonore. » Si vendent ce type d’artifice n’informent les intentions sont là, l’application de ces bien évidemment pas leur client de l’illémesures restera toutefois compliquée galité dans laquelle ils se mettent. » sur le terrain. Le délicat équilibre à trouIl suffit de se balader à Waterloo, Tubize, ver entre vision urbanistique et intérêts Gastuche ou Corbais pour se rendre économiques. compte que cette situation est réelle> Xavier Attout ment problématique. Cette pollution visuelle devient de plus en plus prégnante.

L'entrée de Wavre via la Nationale 4 est devenue le paradis des vendeurs de mâts et drapeaux en tout genre. © X. A.

interview

« Ces bannières n’ont aucune utilité »

Cédric Tumelaire est échevin de l’Urbanisme à Waterloo

> Quelle est la politique de la commune de Waterloo en matière de bannières publicitaires dans l’espace public ? Elles sont bien évidemment interdites si elles ne disposent pas de permis. Nous octroyons aussi des permis temporaires en fonction de demandes spécifiques liées à un évènement. Et, pour les nouvelles enseignes, nous essayons d’intégrer leur volet publicitaire dans leurs aménagements urbanistiques, de manière à ce que cela ne lèse pas l’environnement. > Sur le terrain, cela semble toutefois bien différent... Il est en effet bien plus compliqué de règlementer en la matière. Il y a, il est vrai, sur la chaussée de Bruxelles principalement, des endroits qui sont remplis de drapeaux et autres bannières. Cela cause des dommages visuels à notre commune. Et cela pose problème en termes d’occupation de l’espace public. > Comment y remédier ? Nos stewards sont là pour avertir les commerçants qu’ils sont dans l’illégalité. Nous leur donnons des avertissements. Avant de passer à la vitesse supérieure par la suite, en leur demandant de retirer les objets non autorisés. Le problème, c’est que ces mâts publicitaires sont faciles à déplacer, que leur prix est relativement démocratique et qu’ils réapparaissent régulièrement. D’autant que, quand un commerçant voit son voisin sortir son drapeau, il fait de même. > Quel est votre avis sur la question ? Pour moi, il s’agit d’une pollution visuelle qui ne sert à rien. Je ne pense pas qu’un concessionnaire de voitures gagne des clients avec ces drapeaux. Ils n’ont aucune utilité commerciale. C’est dangereux pour les piétons quand les trottoirs sont étroits. Et au niveau esthétique, c’est affreux. Sans parler des problèmes de sécurité en cas de coup de vent. Bref, cela doit changer.

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> Propos recueillis par X. A. espace-vie juillet 2017 2010 n° 203 espace-vie novembre 276   l

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aménagement du territoire

Un nouveau décret pourrait libérer des terrains situés le long de grandes-routes

Bientôt 500 ha de plus à urbaniser en Brabant wallon ?  C’est assez technique, mais une modification de la règle dite du « comble­ ment » pourrait avoir d’importantes conséquences. Elle est actuellement en discussion au Parlement wallon. Ses détracteurs estiment qu’elle pourrait freiner la politique de densification de l’habitat.

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e lièvre a été levé par Jacques Teller. Près de 8 000 hectares pourraient bientôt devenir des terrains potentiellement urbanisables en Wallonie. Le Brabant wallon serait la province la moins impactée puisque seuls 594 hectares seraient concernés. Ce tour de passe-passe effectué par des parlementaires wallons est assez technique. Il est lié à la modification de la règle du comblement, une règle qui figure dans le Code wallon du Développement territorial. L’idée, en fait, serait d’étendre son champ d’application. Ce qui irait quelque peu à contre courant de la politique de densification des centres-villes qui est actuellement déployée en Wallonie. « Cette modification induit une relance de l’urbanisation sans urbanisme, sans apporter de réponse aux vrais défis du territoire », écrit Jacques Teller, professeur en urbanisme et aménagement du territoire à l’Université de Liège. Cette règle du comblement n’est pas neuve. Lors de l’élaboration des plans de secteur dans les années 1970, un arrêté royal stipulait qu’une règle dérogatoire au plan de secteur autorisait des constructions en dérogations dde celui-ci si elles étaient construites à l’intérieur d’un groupe d’habitations déjà lôti, et pour autant qu’elles soient situées du même côté d’une voie publique suffisamment équipée. D’où la règle du comblement. Elle a connu quelques adaptations depuis pour arriver à la situation actuelle. On peut donc déroger au plan de secteur dans trois cas : lorsque le terrain est situé entre deux habitations distantes l’une de l’autre de 100 mètres maximum ; lorsque ce terrain et ces habitations sont situés à front et du même côté d’une voirie publique suffisamment équipée (eau, électricité, égouttage) et ne dépassant pas trois bandes de circulation ; lorsque le projet ne compromet pas le bon aménagement de la zone et les objectifs de espace-vie novembre 2017 n° 276   l

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développement territorial de l'outil.. « Cette règle est, en fait, motivée par deux éléments, explique Jacques Teller. Un : autoriser les constructions au sein de groupes d’habitations qui, en raison de leur taille modeste, ne devaient pas être reconnus comme des zones d’habitat au plan de secteur lors de l’adoption de ces derniers. Ce qui devait éviter un morcellement excessif de la zone d’habitat. Deux : cette règle permettait par ailleurs de valoriser l’usage des réseaux existants (eau, égouttage, électricité) dans des zones qui étaient déjà partiellement urbanisées avant l’adoption du plan de secteur. Ce qui a amené l’urbanisation en ruban. »

Avis négatif du Conseil d’état Des parlementaires envisagent donc d’élargir le champ d’application de cette règle. Le comblement s’appliquerait désormais sur une distance de 200 mètres et cette distance s’appliquerait quel que soit le côté de la voirie. L’objectif étant de combler les dents creuses dans des lieux déjà

équipés en impétrants. Reste que le Conseil d’état a remis un avis négatif sur la proposition. « L’urbanisation potentielle suite à l’application de cette règle est vraiment importante, poursuit Jacques Teller. Avec la règle actuelle, on pourrait urbaniser 1 540 ha. Un chiffre qui grimpe à 8 386 ha dans le scénario proposé par les parlementaires. » Pour le Brabant wallon, la règle actuelle concerne 126 hectares et grimperait à 594 hectares en cas de modification de la règle du comblement, là où pourtant la pression foncière est la plus forte. « Cette proposition de décret ne contribue pas au recentrage de l’urbanisation au sein des noyaux d’habitat, conclut Jacques Teller. Elle s’inscrit dans une forme d’urbanisation indifférente au contexte et aux enjeux locaux. La priorité est bien davantage de mettre en œuvre les outils prévus par le CoDT, comme la zone d’enjeu communal (ZEC). Cet outil devrait permettre de cibler des zones spécifiques où le comblement est éventuellement souhaitable et de rencontrer le problème des dents creuses. » > Xavier Attout


urbanisme

Le cabinet d'avocat HSP a apporté des clés de compréhension sur le CoDT

Trois questions qui turlupinent les CCATM La Maison de l’urbanisme accompagne pour le moment les membres de CCATM du Brabant wallon par rapport aux nombreux changements liés au CoDT qui les concernent. Parmi les quelques questions qui suscitent certaines interrogations, on vous apporte trois propositions de réponses.

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es continuités mais aussi des changements s’annoncent pour les membres de Commissions consultatives communales d’aménagement du territoire et de mobilité (CCATM), au lendemain des élections communales d'octobre 2018. Le Code du développement territorial (CoDT) va changer leur pratique, tant sur le fond que sur la forme. La Maison de l’urbanisme tente d’anticiper ces changements en accompagnant les membres des CCATM lors de différentes formations données ces derniers mois dans l'ensemble du Brabant wallon. Quelques questions restent toutefois sans réponse. Le cabinet HSP, de Wavre, y a répondu. Vous retrouverez l’intégralité de leurs commentaires sur notre site internet. à partir de quelle période les changements concernant le mode de fonctionnement des CCATM seront-ils effectivement d’application ? Réponse : Selon l’article D.I.17 du CoDT, « l’établissement ou le renouvellement d’une Commission communale adopté par le conseil communal avant l’entrée en vigueur du Code se poursuit suivant la procédure en vigueur avant cette date. La commission communale dont la composition a été approuvée par le Gouvernement avant l’entrée en vigueur du Code reste valablement constituée jusqu’à son renouvellement conformément à l’article D.I.9. » Cela signifie donc qu’une CCATM qui a été valablement approuvée par le Gouvernement avant l’entrée en vigueur du Code (1er juin 2017) reste valablement constituée selon ce que prévoyait le CWATUP. Son renouvellement se fera à l’issue des prochaines élections communales. Au niveau des modalités de fonctionnement, le CoDT ne prévoit aucune dispo-

sition transitoire. Dès lors, au regard du principe selon lequel la loi nouvelle s’applique immédiatement, les modalités qui sont actuellement prévues par le CoDT (art. R.I.10-5) et qui sont plus complètes et précises que ce que ne prévoyait le CWATUP, devraient d’ores et déjà être suivies. Notons cependant que, dans les grandes lignes et hormis quelques légers amendements, les principales modalités de fonctionnement sont issues du Réglement d'Ordre Intérieur type qui a été édicté à l’époque par la DGO4 (en juin 2007) et qui, en principe, est déjà suivi par un grand nombre de CCATM. Les CCATM pourront-elles ou devrontelles se prononcer sur les écarts aux outils à valeur indicative ? Si oui, est-ce d’initiative ? Comment seront-elles mises au courant de l’existence d’un écart dans le cadre d’une procédure de demande de permis ? Réponse : Une CCATM peut émettre d’initiative un avis « sur les sujets qu’elle estime pertinents » ou être consultée par le conseil ou le collège communal sur « tout dossier qu’il estime pertinent ou toutes questions relatives au développement territorial, tant urbain que rural, à l’aménagement du territoire et à l’urbanisme » (art. D.I.9, al. 2 et 3). Elle doit être consultée dans certains cas (par exemple les schémas, les guides, les révision de plans de secteur, projets de Sites à réaménager,…). Une CCATM doit en outre être consultée sur toute demande de permis ou de certificat d’urbanisme n° 2 qui implique une dérogation à un plan de secteur ou aux normes du GRU (art. R.IV.351, rubrique « Dérogations »). La consultation reste facultative en cas d’écart.

Quid de la mobilité dans le CoDT ? Réponse : La « maitrise de la mobilité » doit clairement figurer dans la stratégie territoriale à l’échelle de la Région (via le Schéma de développement du territoire) ou d’une, voire de plusieurs commune(s) (via un Schéma de développement pluricommunal ou un Schéma de développement communal). Voyez effectivement les objectifs régionaux fixés à l’article D.II.2, §2, al. 2, 4° ou les objectifs (pluri)communaux fixés à l’article D.II.6, §2, al. 2, 4° ou D.II.10, §2, al. 3, 4°. Cet aspect devra ensuite transparaitre dans les outils planologiques inférieurs. Il devra enfin être pris en compte dans le cadre des demandes de permis (dans les études d’incidences, les notices d’évaluation des incidence, les rapports urbanistiques…). Comme c’était déjà le cas sous CWATUP, il appartiendra évidemment aux autorités compétentes et aux services/commissions consultés d’en tenir compte dans leurs décisions ou avis.

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> Xavier Attout

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patrimoine

La mise en vente du château de Merode rappelle la rareté de ces biens

La vie de château fait toujours rêver certains Les ventes annuelles se comptent sur les doigts d'une main. Acheter un château est l’œuvre d’investisseurs, d’amoureux fortunés du patrimoine ou de nouveaux riches qui se rêvent en châtelains. Reste qu’il faut s’armer de patience pour combler le gouffre financier d’une rénovation.

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rand ensemble à rénover en profondeur, près de 200 hectares de terrains et bois. Fondations instables. Le château de Merode, situé à Rixensart et qui date de 1631, est à vendre. Et voilà à quoi pourrait ressembler le descriptif qui accompagne la vente publique, qui se déroulera d’ici peu. Ce n’est pas une surprise pour les observateurs locaux, tant la famille de Merode, propriétaire du domaine depuis 1715, n’a pas réussi à assurer sa succession et a raté depuis vingt ans le virage de la modernité. Reste que la vente d’un château de cette envergure et de cette qualité en Wallonie est un élément rare. « Il ne se déroule pas plus d’une vente de ce type par an, souligne Corinne Roger, directrice des missions immobilières au sein de l’Institut du Patrimoine wallon. En 2016, seule la vente du château de Moulbaix à Ath peut être relevée. Il est relativement rare qu’un château qui appartient à une grande famille soit mis en vente. Le plus souvent, la succession est assurée et il reste dans le giron familial. L’autre facteur qui peut pousser à la vente, c’est lors de la sortie d’indivision. C’est-à-dire que les multiples propriétaires ne parviennent pas à se mettre d’accord. Ici, nous sommes encore dans un autre cas de figure car il s’agit de problèmes de succession. » La question principale lors de ce type de vente est de savoir qui sera suffi-

samment audacieux pour investir dans un ensemble où de lourds travaux de rénovation sont nécessaires. D’autant que le candidat acquéreur doit disposer de reins assez solides pour étaler cette rénovation dans le temps, vu que le bien est classé et que les procédures sont relativement longues. Même si la Région wallonne peut subsidier jusqu’à 65 % certains travaux qui concernent les parties classées. En Wallonie, un homme a l’habitude de ce genre de défi : Stéphane Jourdain, qui a déjà rénové une série de châteaux et d’édifices patrimoniaux, classés ou non, tels que les châteaux Fond’Roy, Viola Cornuta (Bruxelles) et Mélot (Namur), les hôtels des Princes de Merode (Bruxelles) et Bellevue (Waulsort), les villas Empain (Bruxelles) et Dirickx ou encore la Maison Delune (Bruxelles).

Habiter dans un château pour y établir son domicile « Les pouvoirs publics n’ont plus assez d’argent pour pouvoir investir dans ce type de château, explique le journaliste Philippe Farcy, spécialiste de l’histoire des châteaux. Cela ne peut donc être que de nouveaux riches, voire de gros industriels. » Et Corinne Roger d’ajouter : « Il n’y a pas vraiment de profil type d’acquéreur pour ce type de château. Cela peut être des privés qui décident de donner des orientations évènementielles au bien. Ou d’autres qui souhaitent y aménager leur

Le château de Merode à Rixensart date de 1631. Peu entretenu c espace-vie novembre 2017 n° 276   l

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demeure principale. Il y a quand même beaucoup de monde qui rêve de vivre dans un château. Pour le cas de Rixensart, il est vrai que les travaux seront conséquents. Mais il est important de maintenir ces ensembles patrimoniaux de qualité dans le paysage wallon. »

Le difficile entretien des châteaux anciens Le château de Merode, situé rue de l’Église à Rixensart, contient il est vrai de beaux trésors. Si sa façade visible depuis la rue ne semble pas dévoiler une bâtisse impressionnante, il faut passer sous le porche et se balader dans les deux cours intérieures et les jardins pour se rendre bien compte de la taille et de la richesse architecturale de l’ensemble. L’une des plus importantes du Brabant wallon. Le château est clas-

sé depuis 1964 et figure sur la liste du Patrimoine exceptionnel de Wallonie depuis 1993. En 1972, c’est l’ensemble formé par le château et les terrains environnants qui a été classé, permettant alors de bénéficier de subsides liés à la rénovation. Le bien n’a été que peu entretenu depuis, la princesse Henri de Merode (97 ans) ne disposant pratiquement plus de fonds propres. « Sur le plan historique et patrimonial, cette vente est regrettable, fait remarquer Philippe Farcy. Il est dommage que le politique n’ait pas autorisé dans les années 1980 l’aménagement d’un golf dans leurs bois, comme ils le souhaitaient. Cela leur aurait permis de disposer de fonds pour financer l’entretien du château. » La Wallonie compte aujourd’hui près de 1 600 châteaux. Leur état de conservation est globalement bon. « Mais tout

n’est pas rose pour autant, lance Corinne Roger. Certains châtelains vivent dans des conditions d’insalubrité, vu qu’ils possèdent encore leur bâtisse authentique mais ne disposent plus de moyens pour l’entretenir. En général, le notaire prévient les candidats acquéreurs de l’aventure dans laquelle ils se lancent. Il donne des conseils pratiques, une estimation des travaux aussi. Car certains ne se rendent pas bien compte dans quoi ils s’embarquent. Il en va de leur intérêt de ne pas se charger inutilement. » > Xavier Attout

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ces dernières années, il n'en reste pas moins un ensemble remarquable. © X.A., Eric de Séjournet, D.R. espace-vie novembre 2017 n° 276   l

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architecture

Découvrez, le samedi 9 décembre, des espaces d’éducation en Brabant wallon

Visite guidée, back to school La Maison de l’urbanisme vous invite le samedi 9 décembre à partir à la découverte de trois espaces d’éducation en Brabant wallon, en compagnie des architectes. Une visite réalisée dans le cadre de sortie du nouveau tome de la collection Architectures.

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© N. Bomal

omment sont conçus les espaces d’éducation en Brabant wallon ? De quelle(s) mutation(s) l’architecture scolaire d’aujourd’hui en est l’expression ? Quelles sont les « écoles modèles », en Brabant wallon, en termes d’architecture – techniquement et socialement – innovante ? Comment les architectes résolvent-ils l’équation entre « élever + s’élever » ? Quelles sont les leçons de l’architecture scolaire pour notre approche de l’urbanisme et de l’architecture du 21e siècle ? Est-ce que les usagers – élèves, parents, enseignants – ont leur mot à dire ? Comment s’approprient-ils ces lieux amenés, de plus en plus, à s’ouvrir sur leur environnement social et urbain ? Dans quelle école auriez-vous aimé grandir ?

Tubize, Nivelles et Braine

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Les ouvrages sont gratuits et disponibles – sur commande préalable (m.urbanisme@ccbw.be) – à la Maison de l’urbanisme (nous n’envoyons pas les ouvrages). Les premiers numéros (de 1 à 5) sont épuisés. Infos : mubw.be espace-vie novembre 2017 n° 276   l

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Voilà quelques questions qui seront parcourues au fil de notre prochaine visite architecture, qui épinglera trois exemples issus du tome 17 de la collection Architectures consacré, cette année, aux Espaces d’éducation en Brabant wallon. Rédigée par Anne Norman, spécialiste de l’architecture, la collection Architectures est éditée par Le Brabant wallon et la Maison de l’urbanisme. Son objectif ? Mettre en relief la créativité architecturale et urbanistique d’aujourd’hui en Brabant wallon, et vous faire partager son cheminement, du jaillissement de l’idée jusqu’aux retours des usagers. De l’université à la crèche, en passant par un centre de formation en alternance, nous vous emmènerons dans l’univers de l’apprentissage mais aussi de la formation de l’architecture, qui apprend considérablement de ces projets

> Karima Haoudy et Alexandre Orban

Voyage en bus – Départ à Court-Saint-Étienne (Place Baudouin Ier) à partir de 8h15. Tarif : 20 euros (visites et repas compris). Inscription via le formulaire en ligne : mubw.be Nombre de places limité.

© Luyckx

Leçon n°1 : Connaissezvous la collection Architectures ? La collection Architectures a été créée en 1999 à l’initiative de la Province du Brabant wallon et de la Maison de l’urbanisme. De l’habitat individuel aux espaces de détente, de l’architecture durable aux projets innovants, la collection Architectures vous propose, en dix-sept tomes, de voyager dans l’univers de l’architecture en Brabant wallon, dans toute sa diversité et, aussi, complexité.

éducatifs. Car ces lieux d’éducation ne sont pas que des réservoirs de savoirs, ils sont aussi et surtout des espaces poreux aux mutations de l’enseignement, qui s’évertuent à créer des conditions favorables d’éveil critique et d’émancipation. Ne dit-on pas que l’architecture est le troisième professeur, après les parents et les enseignants ? Aussi, ces complexes scolaires illustrent un urbanisme et une architecture qui concilient l’impératif écologique à celui du numérique, tout en cherchant à faire de ces espaces des lieux susceptibles d’accueillir d’autres fonctions, en dehors des horaires scolaires. L’école ne serait-elle pas l’atelier d’un urbanisme recyclable ? Ce 9 décembre, nous vous proposerons trois escales : le Centre d’Éducation et de Formation en Alternance à Tubize – CEFA (Atelier 229), la crèche « Les Jeunes Pousses » à Nivelles (Architectes DDV) et enfin, l’Athénée Royal Riva Bella à Braine-l’Alleud (Atelier d’Architecture Alain Richard). Trois escales au fil desquelles vous pourrez échanger avec les architectes, les porteurs de projet. Trois escales qui vous permettront de comprendre en quoi l’espace d’éducation est l’école d’une architecture et d’un urbanisme, en cours d’écriture.


interview carte blanche

Un avis, une opinion à faire partager ? Cette page vous est ouverte

Mes impressions sur la découverte d’Amiens Marcel Koos, membre de la CCATM de Court-Saint-Étienne, faisait partie de la quarantaine de participants à la visite guidée organisée par la Maison de l’urbanisme à Amiens, les 29 et 30 septembre.

Un retour d’expérience de Marcel Koos, de Court-Saint-Étienne

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e voyage à Amiens organisé par la Maison de l’urbanisme d’expérimentations de qualité, tout en restant dans l’enveloppe fut digne d’un grand cru. Exposés de grande qualité selon un budgétaire. horaire militaire avec des voyageurs intéressés… et disciplinés. Pour terminer la journée de vendredi, nous avons eu droit à la La présentation des « Défis économiques et ses réponses urvisite des « Vergers de Paul Claudel ». Il est étonnant de constater banistiques » par Arnold Landais, chargé d’études à l’Atelier l’évolution de la densification, qui est passée de 20 à 80 logements Urbanisme Architecture et Paysages d’Amiens Métropole, a par hectare pour une question de rentabilité. parfaitement introduit les enjeux et les réponses apportées par Le samedi, nous avons pu découvrir la place Alphonse-Fiquet les diverses associations mandatées par la Communauté d’Agabritant deux témoignages importants de la reconstruction de la glomération Amiens Métropole, dont le défi est de ramener « en ville suite aux dommages du début de la Seconde Guerre mondiale ville » les universités et d’y regrouper différents pôles. Amiens et de l’utilisation du béton armé. Il s’agit de la tour Perret et la gare étant composée de plusieurs petits villages situés à proximité du du Nord, un ensemble construit par le prolixe Gustave Perret, dès centre-ville, l’enjeu était de reconnecter cet ensemble urbain en 1942. Le parvis de la gare a été réaménagé en 2008 par Claude permettant à chacun de bénéficier de l’ensemble de services de Vasconi. La découverte du projet de nouveau quartier « Gare La qualité. Vallée » qui a suivi semble être emblématique de la manière de La découverte de l’Université de Droit et de Sciences, construite procéder d’Amiens Métropole. À savoir, une longue concertation en briques pour se fondre dans un quartier industriel situé à sans expropriation, des coulées vertes et des zones inondables proximité, de même que celle écologiquement aménagées. d’un projet de restauration d’un La reconversion de l’ancienne « Un projet enthousiasmant et moulin (roule à aubes et meule) halle Sernam permettrait de une expérience urbanistique valaient le détour. très beaux aménagements qui éclairante, mise en relief par la restent à définir… mais qui Les Vergers seront de belle qualité. Maison de l’urbanisme. » de Paul Claudel Cette visite nous encourage La visite de la Citadelle, commentée par Jean-Maurice Moulène, à nous inspirer de ce projet pour repenser l’aménagement de directeur de projet chez Amiens Aménagement, nous a permis nos nouveaux quartiers de Court-Saint-Étienne. De manière à de découvrir la conservation d’un riche patrimoine militaire et les rendre réellement écologiques et durables, et avec des logel’adjonction de bâtiments récents de qualité. Après avoir gagné ments accessibles à diverses catégories de la population. un concours international devant Jean Nouvel, l’architecte Renzo Enfin, pour terminer, la visite des Hortillonnages nous a permis de Piano a merveilleusement juxtaposé les différents bâtiments pour gouter au calme d’un site à préserver absolument pour qu’Amiens en faire non seulement des locaux universitaires fonctionnels, préserve son aspect verdoyant. mais également un lieu qu’il espère vivant toute l’année. Parmi D’une manière générale, cette visite nous enseigne qu’à Amiens, les techniques de construction qui nous ont été détaillées, on reil s’agit avant tout de remodeler une ville avant une région toute lève les toitures verdurisées de plantes grasses, la place centrale entière. Un projet enthousiasmant et une expérience urbanistique recouverte de diabolos en terre cuite, les voûtes en terre cuite éclairante, mise en relief par la Maison de l’urbanisme. également, ou encore l’isolation phonique du béton. Beaucoup espace-vie novembre 2017 n° 276   l

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City-trip à Anvers le 19 novembre, la recette PULSART

En aval des expositions, le regard des médiateurs Depuis sa mise en place en 2015, PULSART offre des opportunités de se frotter à l’art contemporain en organisant des visites guidées d’expositions, des moments de médiation inédits et innovants, ainsi que des escapades urbaines pour découvrir la vie culturelle du lieu.

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Après Bruxelles, La Haye et Cologne, Anvers est la quatrième destination proposée aux amateurs d’escapades à haute valeur culturelle ajoutée. « Nous n’allons pas trop loin, dans un rayon maximal de 300 km environ, pour pouvoir étaler les visites sur une seule journée, précise Julie Nicod, coordinatrice de PULSART. Si cela se faisait en deux jours, pour pouvoir aller à Londres ou à Venise, par exemple, cela rendrait le projet inaccessible. Nous ne souhaitons pas réserver ces voyages au seul public qui a des moyens financiers importants. Les voyages permettent de s’ouvrir à d’autres publics, de les diversifier. Par exemple, quand nous sommes allés voir l’exposition de Bill Viola à Paris, nous étions accompagnés de professeurs et d’étudiants d’écoles d’art. Pour ‘Lille Fantastic’, il s’agissait de familles. On est toujours à la recherche de la meilleure formule, cela signifie aussi prendre des risques et abandonner des idées en route. Nous essayons de traverser une belle diversité dans ce qu’on voit, de proposer d’autres choses que de l’art contemporain pur et dur. En effet, lorsqu’on découvre une ville, il est évidemment important de comprendre où on se trouve et ce qui fait les fondements de ce lieu particulier. Il faut aussi maintenir une intensité en proposant une variété de visites en fonction des lieux choisis : tantôt entièrement guidées, participatives ou libres. La dimension conviviale est aussi très importante. Elle se crée par le partage possible des émotions, des impressions, des considérations sans jugement. Dans PULSART, ce qui compte c’est que les visiteurs se sentent libres de s’exprimer sur ce qu’ils perçoivent, ressentent face aux œuvres. Dans le carnet qui leur est distribué, on les invite à faire l’exercice. Généralement cela se fait avec les accompagnatrices et les espace-vie novembre 2017 n° 276   l

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autres participants. Pour que l’ensemble puisse se faire en toute sérénité, l’organisation est évidemment importante, les étapes de la journée doivent s’enchainer avec souplesse, mais en respectant les horaires. On ne doit jamais se laisser déborder. »

Repérer… et s’adapter Les voyages organisés par la plateforme brabançonne de sensibilisation à l’art contemporain se font en bus et combinent généralement la visite de deux ou trois lieux soigneusement choisis, en fonction de leur actualité, des expositions temporaires qui y sont organisées. « Ce n’est pas du tout facile, parce que leur programmation est souvent diffusée au dernier moment. Il est difficile d’avoir des informations. » Pour confirmer le choix des lieux et la façon d’organiser les visites, une petite délégation effectue un repérage. Ainsi, en octobre dernier, Julie Nicod et Agnès Rabineau, du Centre culturel du Brabant wallon, Muriel Bastianelli, de Braine-l’Alleud, et Anicée Hicter, de Nivelles, se rendaient à Anvers pour y découvrir les expositions du MAS (Museum aan de Stroom), du M HKA (Museum of Contemporary Art Antwerp) et du MOMU (ModeMuseum). Le Museum aan de Stroom ou, en français, « le Musée sur le cours d’eau », offre un regard sur Anvers, sur son port et sur son rapport avec le reste du monde. Inauguré en 2011, le MAS est un projet du bureau néerlandais Neutelings-Riedlijk Architecten, qui a été retenu parmi 55 projets architecturaux en provenance du monde entier. « Le repérage permet d’affiner la demande faite au guide de la visite à venir. Au départ, l’idée était d’obtenir une explication sur les rapports que la ville d’Anvers entretient avec le monde, en visitant les alentours du MAS, mais la muséographie est intéres-

sante et j’aimerais visiter quelques-uns des sept étages et prévoir un moment d’explication sur l’architecture. » Certains étages hébergent une exposition permanente, dont la réserve, au 2e, librement accessible et montrant les origines et la vie de la collection du musée. Sous l’intitulé Démonstration de puissance, le 4e étage aborde la façon dont les puissants

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imposent le respect à l’aide de signes extérieurs de richesse, de sagesse ou de statut divin. Au 5e, on découvre les villes et l’alimentation et au 6e, le rôle d’Anvers, port mondial.

un bain de culture d’où émergent des créations, robes, vêtements. Ici, c’est ramené à l’essentiel, une robe, un croquis et ça perd de l’intérêt pour des amateurs d’art contemporain. »

Au Museum of Contemporary Art Antwerp, avec Joseph Beuys – Salutations d’Eurasie, les participants au voyage découvriront un artiste précurseur de l’art contemporain qui, durant les années 60 et 70, incarne l’anti-modernisme et exerce une profonde influence sur la scène artistique belge en général.

C’est donc le FOMU, Foto Museum, qui sera proposé pour la troisième visite de cette journée à Anvers, avec une exposition exceptionnelle de l’artiste Ai Weiwei*. Né le 28 août 1957 à Pékin, Ai Weiwei est l’un des artistes majeurs de la scène artistique indépendante chinoise, à la fois sculpteur, performer, photographe, architecte, commissaire d’exposition et blogueur. Architecte, il a été conseiller artistique pour le cabinet d’architecture suisse Herzog & de Meuron, lors de la réalisation du stade national de Pékin construit pour les Jeux olympiques d’été de 2008. Mais Ai Weiwei est surtout l’une des figures les plus puissantes de l’art contemporain. Avec sa critique radicale des violations des droits de l’homme, de l’abus de pouvoir et de la surveillance implacable des autorités chinoises, l’artiste est souvent qualifié de « dissident ». Il voit surtout son activisme et sa critique des autorités chinoises comme une défense des droits universels de liberté d’opinion et de liberté d’expression. Son œuvre accorde un rôle important à la

La déception attendait les organisatrices dans le dernier lieu à repérer. Initialement, puisqu’Anvers est aussi connue comme capitale de la mode, il était prévu de visiter She walks in Beauty, au ModeMuseum, pour faire une incursion dans l’univers sombre et mélancolique du créateur Olivier Theyskens. Julie Nicod confiait alors que « la mode a cessé d’être de l’artisanat pour devenir une véritable discipline artistique, mais la scénographie de l’exposition proposée au MOMU ne nous a vraiment pas convaincues. Habituellement, on y retrouve les influences du créateur : la musique, les films, les artistes plasticiens qui ont influencé son travail. Bref, on plonge dans

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photographie, de ses premières prises de positions politiques (Study of Perspective, 1995-2011) à son flux quotidien de selfies et d’instantanés sur les réseaux sociaux. Sur Twitter et Instagram, il immortalise sa vie sous la surveillance constante des autorités et documente son métier d’artiste, ainsi que les gens qu’il rencontre, mais il affiche également son engagement sur les questions sociales actuelles comme la crise des réfugiés. En tant qu’individu, cet artiste n’a pas peur de s’attaquer à l’autorité, de dénoncer des abus et de mettre à nu des rapports de force déséquilibrés – toujours avec un grand sens de l’ironie et du geste poétique. À l’aide d’œuvres de périodes différentes, l’exposition au FOMU donne un remarquable aperçu de la critique visuelle actuelle d’Ai Weiwei. PULSART proposera de parcourir le musée en visite libre. Néanmoins les participants, s’ils le souhaitent, pourront s’appuyer sur une série de documents qui leurs seront distribués sur place et leur permettront de s’orienter face à ce qu’ils voient. > Caroline Dunski

* La présentation qui suit est issue du site du FOMU (www.fotomuseum.be) Visite Anvers le 19/11 : Réservation obligatoire : www.pulsart.be

Oh les Beaux jours ! Dans le cadre de la 9e Biennale organisée par le Centre culturel d’Ottignies-Louvain-la-Neuve, PULSART propose des visites participatives pour tous les publics, où le parcours se dessine de manière aléatoire, en fonction des visiteurs. En effet, ce sont les participants eux-mêmes qui créent leur propre analyse des œuvres, enrichie par les apports des guides qui les accompagnent. Une fois de plus, l’idée est de créer un échange sur les œuvres présentées, sur ce qu’on perçoit, afin de s’impliquer dans ce qui est proposé par les artistes, en tentant de comprendre leur démarche, et d’échapper ainsi à une posture passive qu’on pourrait qualifier de « consommatrice » de culture.

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7 Réservation des visites guidées : Elyane Clesse - mediation@poleculturel.be - 010 43 57 16 www.ohlesbeauxjours.be 4 Pour en savoir plus sur les activités de sensibilisation à l’art contemporain proposées par PULSART : Julie Nicod : info@pulsart.be - 010 62 10 35 5

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www.pulsart.be

Photos : 1 et 8 : MAS © Filip Dujardin - 2 : Escaut - 3 : Vue sur Anvers depuis le panorama du MAS - 4 : M HKA - 5 : MAS, détail façade 6 : M HKA, « Skyspace » de James Turrell - 7 : De gauche à droite : Julie Nicod, Anicée Dicter, Muriel Bastianelli et Caroline Dunski

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Interview : Jonathan Buscarlet, animateur musiques actuelles

La Ferme !!! Festival, expérience musicale unique Le festival des musiques « underground » se tiendra le samedi 18 novembre. La Rammeling Stage recevra les artistes sélectionnés par Mauro Pawlowski, qui s’est fait connaitre du grand public au sein de dEUS. Pourquoi avoir demandé à Mauro Pawlowski d’être curateur* de la scène belge ? Jonathan Buscarlet : L’idée de base était de dédier une scène complète aux artistes belges, qu’ils soient flamands ou wallons, pour illustrer le fait que la Belgique regorge de groupes extrêmement créatifs et novateurs. Et, qui mieux que Mauro, icône de la scène rock indépendante belge, pouvait incarner la richesse créative belge et fédérer les mélomanes francophones et néerlandophones (et les autres) ?

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à montrer que la bonne musique peut se retrouver dans énormément de styles et d’atmosphères différentes. C’est pourquoi on essaie, d’année en année, d’avoir une programmation qui fouille tant du côté du rock que de la pop, du jazz, de l’électro, de la musique urbaine, du folk, voire même du metal parfois.

Que propose-t-il ? J. B. : Il présentera ses « Shady Friends », une toute nouvelle formation exclusive. Il jouera avec son comparse Jean DL, qui travaille d’ailleurs au PointCulture de Louvain-la-Neuve, et un nouveau batteur.

En dessous de la présentation des groupes programmés, il y a la mention « vous pourriez aussi aimer ». Est-ce une invitation à les découvrir également ? J. B. : Tout à fait. C’est vraiment l’un des objectifs premiers du festival : montrer au grand public que ces musiques différentes sont finalement bien souvent très accessibles. Une fois cette première approche amorcée, il nous paraissait important de ne pas abandonner notre public et de lui offrir des possibilités de prolonger l’expérience, de lui ouvrir des portes pour qu’il puisse à son tour commencer son exploration.

Pourquoi ce nom de Rammeling, « raclée » en néerlandais, pour la scène belge ? J. B. : Dans les disciplines artistiques, et en musique en particulier, il n’est pas rare d’entendre des spectateurs sortir d’un show en disant : « Quelle claque ! ». L’idée originale de La Ferme !!! Festival a toujours été de proposer des concerts qui ne laissent pas de marbre, qui bousculent, qui font réagir, réfléchir même parfois. Et si en plus on peut l’exprimer au travers d’un terme bruxellois qui ne fait pas de distinction entre les deux langues principales de notre pays, c’est encore mieux !

Le Off de La Ferme !!! sera l’occasion d’une nouvelle collaboration avec Court-Circuit, Pôle Musiques actuelles Wallonie-Bruxelles. Quelle forme celle-ci prendra-t-elle ? J. B. : Court-Circuit propose une « Session PopPitch ». Il s’agit de la rencontre d’un petit nombre de musiciens et de professionnels du milieu musical, qui évoquent les possibilités de développement de leurs projets et échangent leurs bons plans : concerts, studios, tournées, locaux de répètes, méthodes d’enregistrement, etc.

Comment s’est composé le reste de l’affiche ? Est-ce un choix cornélien qui suscite beaucoup de discussions ? Y a-t-il un « fil rouge » particulier à chaque édition ? J. B. : Le reste de la programmation répond effectivement à quelques contraintes que nous nous sommes fixées depuis le début. Il s’agit à chaque fois de proposer une programmation qui soit inédite et variée. Il est important que ce que l’on retrouvera à La Ferme !!! Festival soit unique, composé de groupes qui ne passent pas trop souvent dans nos contrées. Nous tenons aussi

Aux cimaises du foyer de la Ferme du Biéreau, des critiques de disques dessinées par David Snug seront exposées sous cadre. Comment ontelles été sélectionnées ? J. B. : Plusieurs membres du Collectif F+ les ont sélectionnées en fonction de leur sensibilité propre, des liens avec les musiques alternatives, de l’humour présent. Des coups de cœur, en définitive...

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> Propos recueillis par Caroline Dunski

* artiste associé auquel une partie de la programmation est confiée.

www.lafermefestival.be


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agenda 11/17 épinglé pour vous...

me 8/11 à 15h, à Nivelles / théâtre Alive Dans les plaines imaginaires de l’Arizona, Black, cowboy désabusé, ne croit plus en la conquête de l’Ouest. Il part à la recherche du sens de sa vie. Assoiffé de liberté et d’absolu, en quête de réel au cœur de sa propre fiction, il va vivre une aventure palpitante. Sur scène il y aura des bagarres, des frissons, du suspense… mais aussi des musiciens, beaucoup de musique et surtout, de la vie, avec une réflexion existentielle et humoristique sur les rapports entre le réel et l’imaginaire, la fiction et la vraie vie. Une vertigineuse mise en abime jubilatoire et décalée ! 067 88 27 77 – www.ccnivelles.be je 9/11 à 19h30, à Ottignies / danse et théâtre Des Illusions La Compagnie 3637 offre un texte interpellant, une danse envoutante, un spectacle volcanique, où théâtre, danse et musique se percutent dans un dialogue engagé et poétique pour dire le tumulte d’une génération. Ce soir, Emma fête ses dix-sept ans avec une soirée déguisée sur le thème « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? » Ce que cette réponse implique la paralyse. En cherchant le costume idéal, elle se dit que c’était tout de même plus facile à 7 ans. Face à la route toute tracée qu’on lui indique, elle vacille, s’effondre… Aucune réponse « toute faite » n’est donnée ici. Prix de la Ministre de la Jeunesse et coup de foudre de la presse aux Rencontres Théâtre Jeune Public de Huy 2016, ce spectacle est bouleversant ! Tout public dès 12 ans 010 43 57 10 – www.atjv.be je 9 et je 16/11, ve 8/12 à 20h, à Ittre / festival de contes Les mots des mois en brrr Poussez la porte et entrez au pays des histoires servies par de talentueux conteurs et conteuses invités chez l’habitant. Ces soirées pleines de chaleur, de découverte et de partage pour se rire des premiers frimas sont naturellement dédiées au spectacle vivant, mais aussi à la rencontre et au plaisir de la table. Ce sont donc des soirées auberge espagnole où chaque participant apporte un plat cuisiné. 067 64 73 23 – www.ittreculture.be

du 8 au 25/11, les jeudis à 19h30 et dimanches à 16h, à Louvain-la-Neuve / récit de vie Clara Haskil – Prélude et fugue Nous sommes le 6 décembre 1960. Il y a quelques jours, au Théâtre des ChampsElysées, Clara Haskil et Arthur Grumiaux ont joué deux sonates pour violon et piano de Mozart et Beethoven. C’était un triomphe. Demain, ils donneront un nouveau récital à Bruxelles. Le train arrive en gare du Midi. Clara se réjouit de retrouver son ami Arthur pour passer la soirée avec lui. Mais elle tombe dans les escaliers de la gare. Troublée, elle revoit les images de son enfance à Bucarest, l’apprentissage à Vienne et à Paris, elle entend la musique qui l’a faite et qu’elle a illuminée de son talent, aussi modeste qu’immense. 0800 25 325 – www.atjv.be sa 18/11 à 15h30, à Waterloo / jeune public Sous la feuille de salade Nathalie Delvaux et Zosia Ladomirska, deux jardinières gourmandes et curieuses, vous invitent dans leur potager pour écouter leurs fabuleuses histoires racontées et chantées. Choux, capucines, framboises et vers de terre vous donnent rendez-vous dans un univers tout doux et coloré. Pour les plus petits à partir de 18 mois 02 354 47 66 – www.centre-culturel-waterloo.be sa 18/11 à 20h30, à Ittre / opéra‐cinéma Mariage avec soi-même Matthieu Ha propose le troisième épisode de son fameux Opéra‐Cinéma dont des scènes entières ont été tournées au Bois‐des‐Rocs, en coproduction avec la Chapelle de Verre. Connu pour son style atypique à l’accordéon, pour sa voix de haute-contre et un synthétiseur joué avec les pieds, Mathieu Ha est devenu une icône de la scène underground bruxelloise. Après 20 ans d’expériences singulières, il nous propose un opéra philosophique, un récit populaire, allégorique, transcendantal, surréaliste, mythique et poétique. 067 64 88 93 – www.chapelledeverre.be

ve 24/11 à 19h30, à Braine-l'Alleud et me 6/12 à 19h30 à Hamme-Mille / repas-découverte Souper dé(CALLE)é L’art se situe parfois au bout de la fourchette. PULSART vous propose de plonger dans un univers librement inspiré de l'œuvre de Sophie Calle. Au menu : de la couleur et quelques expériences culinaires mais pas que... Il y est question de perruques, de photos de mariage, d’interactions insolites avec ses voisins de table pour mieux pénétrer l’univers et les démarches de cette artiste hors norme. Aventuriers de la fourchette ou curieux en tout genre, cette soirée est à déguster entre amis ! 010 62 10 35 - www.pulsart.be sa 25/11 de 16h à 22h, à Braine-le-Château / musique et récit Secrets de Braine Trois concerts commentés autour des Suites solo de J.S. Bach se tiennent dans trois lieux historiques de la commune : le Moulin Banal, la Maison du Bailli et la Chapelle Ste-Croix. Dans la Maison du Bailli, accompagnée de l’illustratrice Marie de Salle et de l’ensemble de musique ancienne la Cetra d’Orfeo, Deborah Danblon raconte des récits de Brainois sur leur commune. www.associationbraineculture.be sa 2/12 de 16h à 20h, à Braine-l’Alleud / récits de vie et créations Arts et bibliothèque vivante Lors de cet événement, le public découvre une bibliothèque où les livres ne sont pas en papier, mais en chair et en os. Ces livres vivants racontent un moment de leur vie où ils ont subi un préjugé, une discrimination et offrent une expérience de rencontre unique en son genre qui vise à sensibiliser autour de la diversité et des stéréotypes. Performances artistiques, jeux et animations s’ajoutent autour du même thème pour un moment d’échange et de convivialité. www.ccbw.be

Cet agenda est absolument incomplet ! Consultez nos articles et Culturebw.be, vitrine de la culture en Brabant wallon vitrine de la culture en Brabant wallon

di 19/11 à 15h30, à Genval / histoire musicale Zinzin André Borbé raconte les aventures du garçonnet Léopold et de son chien Zinzin, en chansons et en dessins inédits créés en direct. 02 653 61 23 – www.ccrixensart.be

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portrait invitation

Construit-on trop d'appartements en Brabant wallon ?

> Aubry Lefebvre Administrateur Thomas & Piron Bâtiment > Jean-Luc Son Directeur Real Estate International Management > Nicolas Cordier Directeur de la société de logement public Notre Maison > Pierre Francis Directeur du service du développement territorial à la Province du Brabant wallon

Le vendredi 1er décembre 2017 De 12h à 14h30 Ferme du Biéreau Avenue du Jardin Botanique 1348 Louvain-la-Neuve

La villa traditionnelle séduit de moins en moins. Trop chère, trop énergivore et trop spacieuse. De plus en plus de seniors empruntent donc le schéma classique en cours actuellement en Brabant wallon : la vente de leur grande villa pour mettre la main sur un appartement. Si le Brabant wallon faisait face, au début des années 2000 à un important déficit en matière d’appartements neufs de qualité, il se résorbe à présent peu à peu. Toutes les promotions actuelles ne concentrent pratiquement plus que ce type de bien. Si bien que la demande peine à suivre l’offre. Et, vu les nombreux projets qui sont dans le pipeline, ce n’est pas près de s’arrêter. La sur-offre guette-t-elle déjà ce marché ? Ce constat n’est pas à écarter et amène en tout cas son lot d’interrogations. Comme celle de savoir si l’offre correspond bien à la demande. Une situation dont nous discuterons lors de notre prochain Midi de l’urbanisme. Pierre Francis y présentera le Contrat de développement territorial initié par la Province du Brabant wallon, de même que les nombreux chiffres liés aux projets à venir. Jean-Luc Son et Aubry Lefebvre, qui pilotent les importants projets des Jardins de l’Orne à Mont-Saint-Guibert et Courbevoie à Louvainla-Neuve, analyseront le marché. Alors que Nicolas Cordier dressera le tableau du logement public dans ce paysage en reconstruction.

Inscription avant le 27 novembre Lunch à 12h Début de la conférence à 12h30 Tarif : 5 euros m.urbanisme@ccbw.be 010 62 10 30

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Agréation P102024–Exp.–édit. resp. : Edith Grandjean 3, rue Belotte 1490 Court-Saint-étienne–Bureau de dépôtt : Bruxelles

midi de l’urbanisme


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