Espace-vie n°267 | Décembre 2016 - Des échevins se penchent sur leur quotidien

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Belgique - België PP 1300 Wavre 1 BC 0481 Bureau de dépôt 1300 Wavre

197 267 décembre 2016 2009 mensuel mubw.be

espace-vie La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon

DesAéchevins se penchent sur leur quotidien « Il L est de plus en plus difficile de cadrer la pression immobilière » ARCHITECtURE A 10 A espaces singuliers à découvrir

INONDATIONS E Comment bien aménager S le territoire pour éviter le pire

CULTURE BW CULTURE BW Festival En l’air L au Foyer populaire


Une page importante se tourne à la Maison de l’urbanisme

sommaire

édito

Bonne continuation du Brabant wallon. Sa coordinatrice depuis dix ans, Catherine Vandenbosch, a décidé de relever un nouveau défi

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En deux mots

professionnel à partir du 12 décembre.

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Dossier Table ronde sur les grands enjeux brabançons

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Architecture 10 Espaces singuliers en Brabant wallon

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Débat Qiel potentiel pour les voitures partagées en BW ?

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Inondations Comment l’aménagement du territoire peut éviter le pire

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Cirque / Festival En l’air au Foyer populaire, lieu d’expérimentations

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Jeune public / Le théâtre en famille, pause dans une vie trépidante

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épinglé pour vous… L’agenda du mois

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Publication Le tome 16 de la collection Architectures

Si l’adage affirme que personne n’est irremplaçable, le départ de Catherine va toutefois laisser un grand vide dans nos bureaux. Tant sa personnalité enjouée, ses compétences, son sens du compromis et sa douce manière de faire passer des messages plus délicats manqueront à son équipe. Jamais en panne d’idées, elle aura contribué au fil des ans à rapprocher les habitants du Brabant wallon de leur territoire et à les sensibiliser à des matières qui peuvent parfois paraitre complexes. Mais qui touchent le quotidien de chacun, qui plus est dans une province en pleine mutation. Cerise sur le gâteau, elle y aura ajouté le plus souvent sa touche personnelle, faite d’enthousiasme, de créativité et de professionnalisme. Une belle page de la Maison de l’urbanisme se tourne. Une autre, riche d’un bel héritage et pleine de perspectives, s’ouvre. Bonne continuation, Catherine. > L’équipe de la Maison de l’urbanisme

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Espace-vie est la revue mensuelle de la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon - CCBW. Elle a pour objet de vous informer sur des sujets ayant trait à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à la définition du cadre de vie. Le CCBW y ajoute quatre pages dédiées à l’actualité culturelle du Brabant wallon. Éditeur responsable : édith Grandjean - Coordination : Catherine Vandenbosch, Xavier Attout, Marie-Pierre Uenten (culture BW) - Rédaction : X. Attout , C. Dunski, S. Evrard Équipe de la Maison de l’urbanisme : C. Vandenbosch, A. Chevalier, X. Attout, S. Evrard - Président de Maison de l’Urbanisme : Mathieu Michel Maquette : www.doublepage.be - Mise en page : Béatrice Fellemans - Imprimeur : jcbgam - Tirage : 7 500 exemplaires Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - Site internet : www.mubw.be - www.ccbw.be Espace-vie est publié avec le soutien de la Wallonie et de la Province du Brabant wallon. Imprimé sur du papier recyclé. Publication gratuite (dix numéros par an) pour les habitants du Brabant wallon, 10 €/an hors Brabant wallon (877-7092102-57). Ne peut être vendu. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. Dessin : Marco Paulo. Photo de couverture : Xavier Attout

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Se replonger dans les souvenirs de la sucrerie de Genappe, avant que le futur éco-quartier n’efface les stigmates industriels de ce riche passé local. Le centre culturel de l’entité vient de publier l’ouvrage Les choses qu’on a vécues ensemble - La sucrerie de Genappe, un patrimoine en mouvement. 128 pages qui permettent de se replonger dans cette histoire à travers des témoignages, des rencontres et des photographies d’hier et d’aujourd’hui. Édité par les Éditions Academia (21 euros).

en deux mots

Publication : Genappe, un patrimoine en mouvement

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Le nombre d’hectares encore disponibles en Brabant wallon pour accueillir du logement public. Neuf communes sont concernées. La moitié de cette superficie est concentrée à Tubize. Rappelons que, actuellement, la production annuelle dans la province est de 46 logements sociaux et 28 logements moyens.

Mesurer les nuisances sonores de Zaventem Une campagne de mesure du bruit va être menée dans le Brabant wallon, sur demande du Gouvernement wallon. L’objectif de cette campagne est d’objectiver l’importance du bruit dû à l’activité de l’aéroport national. On sait que de nombreux citoyens de l’est de la province et du centre (Waterloo notamment) se plaignent depuis de nombreuses années de nuisances. Des sonomètres seront placés d’ici peu. La campagne de mesure sera effectuée sur une durée de 14 jours, représentative de l’activité habituelle d’un aéroport.

L’extension de L’esplanade attendue en 2021 Klépierre vient d’entamer, avec deux ans de retard, le processus pour agrandir L’esplanade à Louvain-la-Neuve. Le propriétaire français souhaite adjoindre 51 boutiques (20 000 m2), d’une part au-dessus de la gare, d’autre part vers la station Total existante, aux 50 000 m2 actuels. Le projet est au stade de l’étude d’incidences. Le permis socioéconomique a déjà été accordé. La demande de permis est prévue au 1er quadrimestre 2017 pour un début des travaux au 2e trimestre de 2018 et une ouverture en 2021.

« Le Val de Thines s’inscrit dans notre politique de reconversion des anciens sites industriels, tout comme ce fut déjà le cas pour Cross Lazer ou encore l’Ilot St Roch. » Pierre Huart, bourgmestre de Nivelles.

FSV2 Architects a dessiné le gite d’étape de LLN Un gite d’étape de 122 lits, le premier du genre dans la région, sera aménagé d’ici 2019 à Louvain-la-Neuve. C’est le bureau FSV2 Architects qui a emporté le marché. Le traitement de l’enveloppe extérieure du bâtiment est résolument contemporain et intègre le langage architectural local, soit la brique de parement. Le bâtiment sera rez+3+toiture dont l’inclinaison des versants correspondra à celle des versants de toiture de l’immeuble mitoyen. Il s’adresse aux étudiants en transit, aux familles d’étudiants étrangers en visite, aux touristes ou encore aux groupes scolaires.

> Le schéma de structure de Jodoigne sera approuvé au mois de décembre. > La demande de permis d’urbanisation pour la zone d’aménagement communal concerté (Zacc) dite du Pavé SaintJoseph, à Loupoigne, est à l’enquête publique. Celle-ci se terminera le 15 décembre. La première phase de réhabilitation de l’ancienne sucrerie de Genappe comporte 238 à 257 logements. > Beauvechain vient de recevoir la plus grande distinction wallonne du label « Cimetière Nature ». espace-vie décembre 2016 n° 267 l

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dossier

Les grands enjeux brabançons évoqués lors d’une table ronde avec trois échevins

« De plus en plus difficile de cadrer la pression immobilière » Espace-vie a réuni trois échevins de l’Aménagement du territoire pour évoquer les défis et enjeux auxquels sont confrontées les communes de taille moyenne pour lutter contre la pression immobilière. Parfois démunies, parfois avec de réels moyens d’actions. Mais avec une vraie volonté d’influer sur leur territoire.

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utour de la table, on retrouve Cathegements pour un projet de Matexi. Ce rine Berael (Mont-Saint-Guibert), n’est pas rien. Cela va changer la phyVincent Demanet (Chastre) et Valéry Kalut sionomie de notre commune. De plus, (Jodoigne). Trois échevins de l’Aménageun acteur tel que la Régie foncière y a ment de territoire de communes de taille également acheté des terrains, ce qui moyenne (de 7 000 à 13 000 habitants) qui devrait encore augmenter l’urbanisaévoquent avec nous la manière de résistion de ce site. ter ou de cadrer la pression foncière de Catherine Berael : La pression immoplus en plus intense ces dernières années bilière ne date pas d’aujourd’hui. Nous en Brabant wallon. devons gérer à Mont-Saint-Guibert de > Les observateurs relèvent nombreux projets entamés il y a parfois que la pression immobilière est « Avant de posséder un de plus en plus schéma de structure, nous présente en Braavions parfois des positions bant wallon ces différentes en fonction des dernières années. Sur le terrain, localisations et des propartagez-vous ce jets. Grâce à cet outil, nous sentiment, voyezsommes plus objectifs. » vous les projets se multiplier ? Vincent Demanet : Nous avons toujours eu à Chastre de nombreux dossiers ces derplus de dix ans. Comme les 160 logenières années. Mais les demandes étaient ments du Christ du Quewet ou encore la raisonnables. Aujourd’hui, nous avons un reconversion des papeteries, aujourd’hui projet de 120 logements sur le site de la baptisées Les Jardins de l’Orne (285 logare et un autre également de 120 logegements). Notre objectif est avant tout ments, introduit par la Régie foncière de rénover les sites abandonnés situés à provinciale. Pour des petites communes, proximité de la gare. des dossiers de cette ampleur sont com> Vu l’évolution de votre compliqués à gérer. Car nous devons encore mune, êtes-vous demandeurs assurer le suivi des autres demandes. de cette urbanisation ? Valéry Kalut : Cette augmentation date V. K. : Nous n’avons pas vraiment le choix, des cinq ou six dernières années. il faut se conformer au plan de secteur L’attractivité du centre et de l’est du qui détermine les zones à urbaniser. Brabant wallon ne se dément pas. V. D. : Demandeurs, non. Mais quand un Nous mettons par exemple en œuvre dossier arrive sur une zone à bâtir, nous à Jodoigne une Zone d’aménagement ne pouvons le refuser. communal concerté (ZACC) de 400 loC. B. : Nous pouvons seulement le modi-

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fier et travailler sur la densité. Nous essayons d'avoir une certaine mixité. > Comment parvenez-vous à cadrer cette multiplication de projets résidentiels ? V. D. : À Chastre, entre 2000 et 2006, nous nous sommes rendu compte que nous ne parvenions pas à cadrer les demandes. D’où la mise en place d’un schéma de structure en 2008. Depuis lors, cela nous a permis d’avoir certaines limites, de déterminer les zones que nous souhaitions densifier. Cet outil est vraiment intéressant. Même si je me rends compte que des éléments ont évolué. Et qu’il faudra le réviser lors de la prochaine législature, car un tel outil possède une durée de vie d’une dizaine d’années. V. K. : Pour notre part, nous le votons en décembre. Je suis heureux d’entendre que ce document donne satisfaction dans une commune rurale comme la nôtre. Il a fallu deux ans pour le faire aboutir. C. B : A Mont-Saint-Guibert, nous n’avons pas de schéma de structure car la commune s’était déjà engagée dans des schémas d’orientation. Nous en avons deux (à Corbais et Hévillers) et un plan de rénovation pour le centre. Ce sont des outils qui sont plus flexibles, qui semblent plus adaptés à nos enjeux. V. D. : Avant de posséder un schéma de structure, nous avions parfois des positions différentes en fonction des localisations et des projets. Grâce à cet outil, nous pouvons justifier les refus beaucoup plus aisément et être plus objectifs. C’est une avancée. > Quels sont les projets que vous n’acceptez pas ?


V. D. : Le pire, ce sont les projets déjà ficelés que nous n’avons jamais vus auparavant. Si nous les refusons, les demandeurs vont alors directement en recours. Ce n’est pas la manière de travailler que nous privilégions. Nous poussons les promoteurs à davantage de qualité. > Les projets déposés sontils de meilleure qualité aujourd’hui qu’hier ? V. K. : Les dossiers arrivent en tout cas plus complets qu’auparavant. Les régularisations sont plus réfléchies. Il y a cinq ou six ans, les citoyens arrivaient au service urbanisme avec un simple croquis et pensaient que cela suffisait. Ce n’est bien évidemment pas le cas. C. B. : J’appelle cela des permis « carton de bière » ! (rires) V. K. : Les gens sont beaucoup plus informés qu’auparavant. L’internet aide aussi à cette amélioration.

> Avez-vous asssité à une évolution de la qualité architecturale ces dernières années ? V. K. : Oui, mais dans le mauvais sens. La qualité a diminué. Le pire, ce sont les maisons clé-sur-porte. Dans ces cas-là, l’architecte estime même parfois que le terrain doit s’adapter à la maison. Alors que nous souhaiterions que ce soit le contraire. Il s’agit même parfois d’architectes qui ne se sont jamais déplacés ! V. D. : La plupart du temps, les demandeurs ne prennent pas suffisamment en compte l’environnement, les maisons attenantes, les contraintes. Or, l’intégration est primordiale. V. K. : Il y a des beaux projets mais ce n’est pas la majorité. Ces maisons sur catalogue que l’on propose à 149 000 euros htva sont un vrai problème car elles sont le plus souvent inadaptées à l’environnement. C.D. : À Mont-Saint-Guibert, on pousse

heureusement à avoir une mixité en matière de bâti. Ce qui permet d’éviter quelque peu ce phénomène. V. D. : Aujourd’hui, en dessous de la maison à 300 000 euros, vous êtes pratiquement obligés d’aller vers une maison clé-sur-porte. C’est regrettable pour la qualité du bâti. C. D. : Mais il y a d’autres manières d’habiter que la maison quatre façades. La population doit comprendre qu’on ne peut plus habiter sur un terrain de dix ares avec une grande maison. C’est impayable et ce n’est pas gérable. V. K. : À Jodoigne, nous nous différencions quelque peu de cette manière de travailler. Nous acceptons encore les villas quatre façades. À l’exception du centre de Jodoigne, nous refusons par contre la création d’appartements dans tous nos villages. Nous estimons que tout le monde doit avoir accès à un jardin. > Xavier Attout

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Vincent Demanet, échevin à Chastre, Valéry Kalut, échevin à Jodoigne et Catherine Berael, échevine à Mont-Saint-Guibert : trois acteurs qui tentent de cadrer l'aménagement de leur commune.© D. R.

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dossier

Densité / Baliser le nombre de places de stationnement par logement

« Réguler la densification par la mobilité » > Comment gérez-vous l’évolution de la densité dans votre commune ? Catherine Berael : Nous n'aspirons pas à favoriser la densification car nous avons déjà deux projets importants en cours. La densification est principalement concentrée aux alentours de la gare de Mont-Saint-Guibert. Nous acceptons les projets qui apporteront une plus-value à notre village, comme c’est par exemple le cas avec la résidence Cérès qui réhabilite un chancre. Valéry Kalut : Notre schéma de structure a principalement été basé sur la densité. Dans le centre-ville, nous sommes montés dans des densités plus fortes que ce que l’on acceptait il y a une dizaine d’années. Par contre, dans les villages, nous y avons redéfini des centres où, chaque fois que l’on s’en éloigne la densité est moindre. Allant jusqu’à 12 ares minimum par parcelle. Vincent Demanet : Autour des deux gares, nous permettons une densifi-

cation allant jusqu’à 50 logements à l’hectare. Sinon, nous sommes à 15 logements/ha dans le centre et à 8 logements/ha dans les villages. La densité, l’accès à un jardin et les places de parking par logement sont les éléments qui nous permettent de lutter contre la densification. Nous demandons deux places par création de logement. Cela freine certains projets. Et cela nous permet parfois de nous en sortir quant la densité est trop prononcée. V. K. : Nous faisons face à deux pressions différentes : les promoteurs veulent toujours davantage de logements alors que les riverains souhaitent maintenir leur environnement intact. Il faut trouver le juste milieu. > Les citoyens se sentent souvent abandonnés voire insuffisamment écoutés lors de grands projets urbanistiques. Comment améliorer cette situation ? V. D. : La problématique vient du fait

que le citoyen souhaite que son environnement soit figé. Or, il s’agit dans de nombreux cas de terrains urbanisables. Dans dix ans, tout sera pratiquement bâti en Brabant wallon. Il faut donc s’y préparer. Interdire un projet n’est pas possible. Il faut donc l’accompagner le mieux possible. V. K. : Un riverain peut être déçu car il voit un jour des maisons se construire en face de chez lui et a l’impression que ses remarques n’ont pas été entendues. Ils veulent parfois prendre la décision, sans bien connaitre la législation. V. D. : Le projet est toutefois rarement délivré tel quel. Il évolue avec le temps. C. B. : Certaines enquêtes publiques suscitent de nombreuses réactions. Parfois, pour des projets auquels nous ne nous y attendions pas. Il faut alors toujours faire la distinction entre le phénomène Nimby et les remarques qui ont vraiment du sens. Car le Nimby a encore de beaux jours devant lui. > X. A.

CHARGES D’URBANISME « Nous avons besoin d’une législation plus claire » > Les promoteurs sont-ils de plus en plus gourmands ? Vincent Demanet. : Ils sont conscients qu’il va y avoir une négociation. Même si les grands développeurs connaissent davantage les règles du jeu et sont ouverts au dialogue. Catherine Berael : Mais les promoteurs nous font aussi très vite remarquer les limites à ne pas dépasser en matière de rentabilité financièrer. V. D. : À Chastre, nous autorisons les promoteurs à dépasser la densité s’ils aménagent du logement public. C’est l’unique exception. C. B. : Pour notre part, nous essayons à chaque fois qu’il y ait une compensation pour la commune. Pour les Jardins de l’Orne, nous avons un pont, une petite place, des parkings publics, la déviation

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de l’Orne et une crèche qui ont été aménagés. Le plus compliqué, ce sont les promoteurs qui ne sont pas professionnels et qui urbanisent cinq ou six lots. > Les promoteurs ont parfois l’impression que le pouvoir communal leur demande de réaménager leur commune par le biais de charges d’urbanisme. N’avezvous pas l’impression d’aller parfois trop loin ? V. D. : Non, je pense que nous n’allons pas suffisamment loin. Valéry Kalut : Nous sommes en effet trop gentils. L’augmentation de la population ne doit pas profiter qu’à une seule personne. Tous les Jodoignois en pâtissent. Il doit donc y avoir des compensations. C. B. : Et une fois qu’ils ont leur permis, nous ne les voyons plus. C’est nous qui

devons gérer les problèmes… > Quelles charges d’urbanisme demandez-vous habituellement ? V. K. : Des bassins d’orage, la réfection d’un pont, enterrer des bulles à verre, un contournement, etc. C’est assez varié. V. D. : Il est difficilede savoir d’un dossier à l’autre si on a été suffisamment loin. Je souhaiterais qu’une législation plus explicite existe en la matière. Il est aujourd’hui indiqué que les charges d’urbanisme doivent être déterminées en rapport avec le projet. Sur le terrain, cette notion est parfois compliquée à cerner. Ce qui nous entraine parfois à ne pas être égaux envers tous les citoyens. Ce n’est pas facile. B. C. : Ce serait en effet beaucoup plus simple pour nous d’avoir un cadre.


PROCÉDURE « Nous sommes parfois impuissants » > Quels sont, aujourd’hui, les principaux freins auxquels vous êtes confrontés ? Valéry Kalut : Il y a trop de procédures différentes. Chaque lotissement possède ses propres règles. Une simplification est nécessaire tant pour l’administration que pour les citoyens. Vincent Demanet : À Chastre, le service Urbanisme est composé de deux personnes. L’une des deux est en arrêt-maladie. Il faut former l’autre, cela prend du temps. Résultat : nous sommes en difficulté pour tenir les délais. Catherine Berael : Le retard est souvent lié à des dossiers incomplets. Nous faisons aussi évoluer les projets, ce qui prolonge les délais.

> Renforcer les effectifs serait une piste ? V. K. : Ce ne serait pas la meilleure. Car il faudra par exemple toujours attendre six semaines pour aller devant la CCATM, laisser passer les délais d’enquête publique, etc. Les procédures sont longues et doivent être suivies. Diminuer les délais en engageant du personnel serait la solution idéale. Mais nous sommes parfois impuissants. C. B. : Les petits permis et les déclarations d’urbanisme sont une réelle problématique car il s’agit de dossiers qui sont le plus souvent incomplets. Ce sont donc des employés communaux qui doivent les remplir. Certains demandeurs viennent même parfois juste avec une photo…

SOUHAITS « Il faut soutenir le fonctionnaire délégué » > À votre niveau communal, si vous aviez un souhait, une demande, une grande réforme qu’il faudrait mettre en place en matière d’aménagement du territoire, ce serait lequel ? Valéry Kalut : Une vraie simplification des règlements. Tout le monde en est demandeur. Je ne pense pas que le CoDT va changer beaucoup de choses. Il faudrait également davantage de personnel à la Région wallonne. Dans le Brabant wallon, il y a un réel problème à ce niveau- là. Vincent Demanet : C’est important car nous gérons les grands dossiers avec le fonctionnaire délégué. Notre service n’est pas suffisamment important pour pouvoir appré-

hender les grands enjeux. J’ai besoin d’avoir les conseils de Christian Radelet. Il vient également deux fois par an. Heureusement qu’il est là car nous n’avons malheureusement plus d’interlocuteur à qui nous adresser vu que ses services sont dépeuplés. Catherine Berael : Cela nous aiderait énormément que les services du fonctionnaire délégué soient renforcés. De plus, Christian Radelet apprécie être associé à l’élaboration des projets. Il faut donc encourager cette démarche.

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architecture

Le Tome 16 de la collection Architectures est consacré à dix espaces singuliers

Le geste architectural là où on ne l’attend pas L’architecture peut être une somme de singularités. Anne Norman le démontre en emmenant le lecteur à la découverte d’espaces méconnus et surprenants. Que se soient des centres sportifs, des stations d’épuration ou encore des créma­ toriums. L’architecture y a permis de donner une nouvelle dimension à la fonction.

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a singularité d’un projet ne doit pas nécessairement l’exclure des standards habituels. C’est l’un des moteurs de la réflexion qui a guidé la sortie de ce seizième tome de la collection Architectures, publié début décembre par le Brabant wallon et coordonné par la Maison de l’urbanisme. Il retrace l’itinéraire de dix projets qui ne rentraient pas dans les codes habituels de ces dernières années. Il s’agit de bâtiments de tailles et d’usages divers qu’il aurait été malheureux de passer sous silence. « J’ai qualifié de singulier dans ce tome, les bâtiments dont la fonction demeure peu représentée en Brabant wallon, explique l’auteure Anne Norman. Chaque tome a toujours été consacré à une fonction ou à une catégorie d’édifice précise. Cette fois, nous profitons de ces pages pour présenter des projets qui sont trop peu nombreux et ne peuvent faire l’objet d’une publication liée à une fonction précise. » Parmi les projets présentés, on en retrouve l’un ou l’autre que l’on n’imaginerait pas s’inviter dans les pages d’un ouvrage sur l’architecture. Comme par exemple les stations d’épuration qui n’ont pas nécessairement la réputation d’être une fonction engagée en la matière. « La dimension technique de ces constructions est tellement prégnante que la plupart du temps elle balaye toute autre collaboration, faisant de ces ouvrages des bâtiments « machines », poursuit Anne Norman. Le contexte parespace-vie décembre 2016 n° 267 l

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ticulièrement délicat dans lequel la station de Villers-la-Ville s’est implantée a motivé un rééquilibrage indispensable des ingrédients architecturaux. Cet exemple démontre comment l’architecture peut apporter une réponse qualitative, aussi au niveau esthétique, à n’importe quelle fonction. La fonction de l’édifice est apparente et fait une avec l’architecture. »

« L’architecture nous guide subtilement » La station d’épuration de Villers-la-Ville démontre en tout cas la nouvelle sensibilité déployée par l’Intercommunale du Brabant wallon en matière d’architecture, puisqu’on recense également dans cet ouvrage le crématorium de CourtSaint-Étienne, « Champ de Court ». « Les architectes qui ont conçu le crématorium de Court-Saint-Étienne, inauguré en 2014, ont mené une réflexion profonde sur le sens de ces espaces, sur le ressenti des proches et sur le moyen de les guider au mieux dans ce moment déterminant, note Anne Norman. L’architecture nous accompagne, devient l’écho spatial d’un processus unique. Elle le fait avec subtilité, souvent sans qu’on en soit conscient. Elle ne nous contraint pas mais nous mène subtilement. » Un peu plus loin dans les pages, on découvre également que des lieux comme des clubs sportifs (à La Hulpe notamment) peuvent aussi être le théâtre

d’une architecture contemporaine. Deux clubs de football, à Walhain et Lasne, possèdent désormais des installations flambant neuves, réfléchies et qui poussent leurs utilisateurs à s’interroger. « En plus, dans une commune comme Lasne qui n’est pas spécifiquement connue pour son ouverture à l’architecture contemporaine, sourit Anne Norman. Ce bâtiment est un véritable petit bijou situé en retrait de la chaussée. Cela démontre qu’il est possible de proposer une architecture de qualité partout et avec toutes les fonctions. » Dans ce panel de singularité, on retrouve également une habitation. La maison Hifi, située à Bousval et dessinée par le bureau d’architecture Bruno Erpicum, est entièrement dépendante de la présence d’un magnifique chêne qui conditionne les formes et les fonctions de cette habitation. Enfin, ajoutons également la singularité du nouveau parking de GlaxoSmithKline Biologicals à Wavre ou encore celle d’un aménagement urbain sur le site de l'Institut technique provincial à CourtSaint-Étienne, qui complète la restructuration de ce site. > Xavier Attout

Le tome 16 de la collection Architectures « 10 Espaces singuliers en Brabant wallon » est disponible gratuitement sur demande developpementterritorial@brabantwallon.be


09 De haut en bas : la maison Hifi à Bousval, le crématorium de Court-Saint-étienne, la salle de sport de Tourinnes-Saint-Lambert et la station d'épuration de Villers-la-Ville. © Aabe, Bertrand Castay

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débat

Cédric Tumelaire et Nicolas Bodelet évoquent la question des voitures partagées

Quel potentiel pour les voitures partagées en BW ? Waterloo étudie actuellement la possibilité d’installer des voitures partagées à proximité de sa gare. Seules Wavre et Ottignies accueillent actuellement cette nouvelle offre de mobilité. Et si les atouts sont intéressants sur papier, le concept de voitures partagées ne se développe pas suffisament en Brabant wallon.

« Pour les seniors et les étudiants »

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Waterloo peut-elle améliorer ses problèmes de mobilité avec des voitures partagées ? C’est ce que nous sommes en train d’analyser. Une grande enquête a été lancée sur le site internet de la commune. Elle permettra de mieux connaitre les habitudes de mobilité de nos habitants et de savoir s’ils seraient intéressés de disposer d’un véhicule à partager. Y a-t-il une demande en la matière à Waterloo ? Cédric Tumelaire est Nous avons déjà une centaine de rééchevin de la Mobilité ponses. Il semble y avoir un intérêt. à Waterloo Notamment auprès d’un public senior. Je pense qu’un public étudiant pourrait aussi en profiter. Que des gens se disent qu'ils pourraient, de manière ponctuelle, utiliser une voiture partagée et se séparer de la leur serait une belle victoire. Quel est votre sentiment sur la question ? Cela pourrait être un service supplémentaire pour améliorer la mobilité à Waterloo. Cela s’ajouterait à un ensemble de services que nous mettons déjà en place, tels que les Proxibus, ces navettes qui circulent gratuitement dans l’entité. Seule condition : nous ne voulons pas mettre un sou dans l’opération. Combien de voitures pourraient être installées ? Cela doit être analysé. Je pense qu’elles pourraient être installées dans un premier temps à la gare. Les opérateurs affirment que les navetteurs sont les clients les plus assidus. Le centre de Waterloo ou Joli-Bois pourraient également être des lieux intéressants. Avez-vous encore d’autres pistes pour améliorer la mobilité à Waterloo ? Tout m’intéresse. Les deux magasins Carrefour proposeront à l’avenir des espaces pour le covoiturage. Aux Jardins de Diane, des places de parking sont sous-utilisées et pourraient être affectées à d’autres usages. Il y a aussi une réflexion sur la mobilité au cœur de ville. Des parkings de dissuasion sont à étudier. Ce serait aussi bien de faire connaître le fait que tout le monde peut prendre les bus scolaires, comme le bus du Berlaymont. J’envisage également d’améliorer la signalétique en matière de places de stationnement dans le centre. Cela permettra de fluidifier la mobilité. espace-vie décembre 2016 n° 267 l

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« Vingt utilisateurs par station » Comment expliquer la percée relativement lente de Cambio en Brabant wallon ? On gère le système en bon père de famille. Les investissements sont murement réfléchis. Nous ne voulons pas prendre de risque. Nous serions en difficulté financière si nous devions nous implanter dans des communes où les voitures ne roulent pas. Existe-t-il un vrai potentiel ? Pour l’heure, nous possédons des staNicolas Bodelet est tions à Wavre et à Ottignies. Rixensart directeur de Cambio et Waterloo font partie des communes Wallonie qui ont un certain potentiel. Il s’agit de villes où il y a beaucoup de dessertes en transports en commun. Ce qui permet d’avoir une certaine rotation des utilisateurs. Comment jugez-vous l’apparition de nouveaux acteurs comme Zen Car ou Wibee ? C’est une bonne chose même si la concurrence augmente. Plus il y a d’acteurs, plus cela va renforcer l’idée que se débarrasser de sa voiture est une bonne chose. Chaque opérateur a également son terrain d’action privilégié. Certains sont centrés sur les trajets urbains. Cambio peut être davantage utilisé pour sortir du centre-ville. Quels sont les avantages de Cambio par rapport à ces acteurs ? Nous avons une certaine expérience et un modèle qui est relativement souple. Nous demandons une participation financière à la commune dans un premier temps. Une fois que le modèle est à l’équilibre, celle-ci diminue puis est nulle. Quelles sont les spécificités pour accueillir une station ? Il faut avoir au minimum une vingtaine d’utilisateurs réguliers. L’idée est d’utiliser Cambio pour un trajet que l’on ne sait pas faire en transport en commun. Nous avons aujourd’hui en Wallonie 19 000 clients, plus de 90 voitures et une cinquantaine de stations. L’idée est de dynamiser le développement à court terme. > Propos recueillis par Xavier Attout.


aménagement du territoire

Le dernier Midi de l’urbanisme s’est interrogé sur la question des inondations

Quand l'urbanisme tente de freiner les inondations La manière d’aménager le territoire a eu d’indéniables conséquences sur la multiplication des inondations. La prise de conscience est désormais importante en Brabant wallon. Et les solutions se multiplient. Surtout dans l’Ouest où un guide des bonnes pratiques a été élaboré.

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ourt-Saint-Etienne en juin dernier. Orp-Jauche et Ramillies en juillet. Le Brabant wallon est encore régulièrement frappé par les inondations. Que ce soit par la faute de coulées de boues provenant de terres agricoles ou de débordements de cours d’eau, les deux principaux risques d’inondations dans la région. Si les conséquences restent désastreuses dans certains cas, la situation s’améliore dans bon nombre de communes. C'est le résultat d’une récente prise de conscience dans la tête de certains décideurs politiques. La problématique est désormais mieux cadrée, mieux connue. Et les communes y apportent de plus en plus de réponses, par le biais notamment de l’aménagement d’outils spécifiques. « La Province du Brabant wallon a décidé d’être un acteur clé en la matière et d’être acteur de la supracommunalité, note le député provincial Marc Bastin, qui ne serait pas défavorable à l’idée de reprendre la gestion de davantage de cours d’eau. Cela passe par la création d’ouvrages de rétention, par le lancement d’une plateforme de gestion des risques d’inondations (NDLR : bientôt accessible pour les particuliers) et par

l’octroi de subventions à destination des communes. » La Province a aujourd’hui permis l’installation de quatorze ouvrages de rétention d’eau alors que dix ouvrages sont encore à l’étude. « La réflexion qui est en cours devrait permettre de réduire fortement les risques d’inondations, espère Alexandra Bauwens, en charge des actions de lutte contre les inondations initiées par la Province. Un ouvrage comme la zone d’immersion de Gentissart à Villers-la-Ville devrait permettre d’annihiler les inondations pendant 50 ans, en offrant la possibilité de contenir 27 400 m2. »

« Mieux utiliser les espaces verts » A l’Intercommunale du Brabant wallon, on estime que le levier de l’urbanisation est un élément incontournable pour gérer cette problématique. L’IBW agit en bout de course par le biais des déversoirs d’orage ou des stations d’épuration. Pour elle, il faut que les habitants revoient leur vision du cycle de l’eau. « Le tout à l’égout est encore une vraie problématique que bon nombre de citoyens ne comprennent pas, lance Isabelle Massart, chef du service

Études, Assainissement & Investissements à l’IBW. Aujourd’hui, on estime qu’il ne faut pas y joindre les eaux de pluie. Trop de gens n’acceptent pas que de l’eau ruisselle dans leur jardin. Il y a 2 000 déversoirs d’orage en Brabant wallon. A Braine- l’Alleud, cela équivaut à 150 maisons par déversoir. Ce qui est un vrai problème. On doit tendre vers l’objectif de minéraliser sans imperméabiliser, d’utiliser les espaces verts pour leurs fonctions d’infiltration et de dépollution. » Dans les communes de l’ouest du Brabant wallon, de même qu’à Waterloo et Brainel’Alleud, un guide des bonnes pratiques a été élaboré. Il permet de sensibiliser le plus grand nombre avec un document précis et techniquement à la portée de tout le monde. « Cette problématique doit être vue d’une manière globale, poursuit Isabelle Massart. Dans les promotions immobilières de grande taille par exemple, il est évident que si nous ne saisissons pas suffisamment les opportunités d’intégrer les solutions évoquées, on rate le coche. Habiter une maison quatre façades est aussi un atout car cela signifie qu’il y a un jardin et donc la possibilité d’évacuer les eaux. » > Xavier Attout

Tubize, l’exemple brabançon La commune, durement frappée par les inondations en 2010 et 2011, doit être aujourd’hui l'entité la plus outillée en la matière, de même que celle qui possède la vue la plus claire sur ses actions à réaliser. De quoi dorénavant sérieusement diminuer les risques. « La prise de conscience date de 2010, explique Valérie Delbauve, attachée à l’échevinat de la Lutte contre les inondations de Tubize. Il y a eu à l’époque 35 rues inondées et 1 600 logements impactés. Ce qui nous a poussés à lancer en janvier 2013 une phase d’études et de réflexion sur la question. Il en est ressorti un plan de prévention des risques d’inondations. Cela passe par une gestion plus dynamique des cours d’eau, la réfection des berges, le curage de cours d’eau ou encore la mise en place d’une brigade anti-inondations et d’une équipe d’éclaireurs composés de conseillers communaux. Le risque zéro n’existe pas. Notre politique est de couper les robinets en amont. Les hommes ont construit dans le lit des rivières. L’urbanisation a été inadéquate et l’architecture actuelle n’est pas faite pour accueillir les cours d’eau. Il faut malheureusement en tenir compte. »

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> Xavier Attout espace-vie décembre 2016 n° 267 l

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Festival En l’air

Le Foyer populaire lieu d’expérimentations Pendant cinq journées, le Festival En l’air est l’occasion de découvrir le bouillonnement créatif qui s’est produit lors de résidences d’artistes dans le Foyer populaire/Espace d’inventions.

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epuis janvier 2012, le Centre culturel du Brabant wallon ouvre le Foyer populaire/Espace d’inventions à tous les créateurs qui en font la demande, artistes locaux ou internationaux, et de toutes disciplines confondues. Par sa hauteur de plafond en particulier, le lieu offre un espace idéal pour les artistes de cirque qui peuvent répéter et créer sur les portiques vertigineux et autres mâts chinois, arrimés au sol ou non. Et ils sont nombreux à se donner le mot et à y passer une, deux ou trois semaines. En décembre, le Festival En l’air permettra de découvrir certains de ces artistes dans des spectacles aboutis, d’autres dans un extrait de spectacle encore en cours de création.

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Le CCBW ne se contente pas d’offrir un espace de travail. Aux jeunes compagnies et projets novateurs ou ambitieux, il apporte aussi une aide à la création sous forme de coproduction, de préachat, d’aide administrative, logistique ou en communication. Il propose également des retours sur le travail en cours... Chaque fois que les artistes en expriment le souhait, au terme de leur résidence, le CCBW organise des bancs d’essai au cours desquels le public réuni assiste à une étape de travail, plus ou moins longue et aboutie. Quelle que soit leur discipline, les artistes apprécient ces moments de rencontre. Pour Olivier Melis qui présentera Clinamen, un seul en scène, « c’est génial ! Les bancs d’essai permettent de se confronter au public, de tester des espace-vie décembre 2016 n° 267 l

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choses et d’en voir d’autres qu’on n’avait pas perçues. C’est un partage dans lequel le public aide à donner sa couleur à un spectacle. Ça fixe aussi des deadlines qui font faire de grands pas. » À l’origine, Olivier Melis est technicien polyvalent pour les Baladins du Miroir, compagnie de théâtre itinérante. Il a appris le mât chinois en autodidacte, a beaucoup travaillé seul, puis a effectué un duo avec Violaine Bischop, autre locataire régulière du Foyer populaire. « Le CCBW est un partenaire important qui m’a fort aidé dans mon processus d’artiste créateur. Il fait le lien entre moi et le milieu professionnel. Il m’a donné confiance et m’a ancré dans le paysage professionnel. Le CCBW s’intéresse à l’individu, à ses motivations. C’est un atout d’une importance cruciale ! Le CCBW, c’est vraiment une main sur l’épaule. Il te fait confiance et te laisse le temps de faire ce que tu as à faire. Cela m’a aidé à avancer, parce qu’en tant qu’artiste créateur, on est un peu seul. Des lieux comme le CCBW sont assez uniques, presque trop. Ils ne sont pas assez nombreux dans le paysage culturel de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En tant que relais créé pour accueillir des artistes dans une résidence de création, il se distingue des centres culturels qui accueillent le spectacle et font de la diffusion. » L’histoire de Penguin Productions est très différente. Si Olivier Melis n’a connu au-

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cune étape d’un parcours académique dans le domaine du cirque, les dix artistes de la Cie néerlandaise se sont précisément connus dans les murs de l’école Codarts de Rotterdam. Leur compagnie est née de leur souhait de poursuivre l’aventure de Tension Trail, le projet collectif présenté en juin 2015 au jury de fin d’études. Valentine Remels, une jeune Brabançonne originaire de Blanmont, est l’une de ces artistes de cirque issus de domaines aussi variés que la musique, la pédagogie, le social, l’éducation spécialisée, les sports équestres, la danse, le théâtre, les beaux-arts, les arts visuels… « On a reçu beaucoup de soutien de la Ville de Rotterdam et de l’association ‘Circusstad’. Nous avons cherché des résidences dans les réseaux de chacun et effectué une première résidence de deux semaines dans un théâtre de Rotterdam pour adapter le spectacle initialement créé pour 15 personnes. C’est mon prof de français au Lycée Martin V qui m’a poussée à faire la demande au CCBW.

Nous avions besoin de six semaines de résidence. Nous en avons eu deux au Foyer populaire, puis trois à l’Atlas Festival d’Anvers. Elles ont servi de laboratoire de recherche pour recréer, retravailler certains passages du spectacle. À Anvers nous avons travaillé avec un nouveau regard extérieur. Alba Sarraute est un taureau, une fonceuse, qui a pris des décisions que les artistes n’auraient pas prises. Le spectacle a été joué trois fois et a évolué entre chaque représentation. Pendant le festival En l’air, il sera présenté tel qu’il a été créé à Anvers. Nous aimerions agrandir notre réseau de diffusion et adapter le spectacle pour le jouer en rue. » Si le duo composé de Foucauld Falguerolle et Maxime Dautremont se cherche encore un nom, le titre de leur spectacle de rue est fixé. Ce sera One Shot. En septembre 2015 au PAMexpo, les artistes, qui se connaissent depuis une bonne dizaine d’années, étaient en résidence pour ef-

fectuer ensemble, pour la première fois, un travail de recherche et d’expérimentation. Maxime souligne que « les résidences sont indispensables pour pouvoir faire avancer des spectacles et le fait que le CCBW coproduise le spectacle et nous permette d’acheter du matériel est énorme. » Christophe Rolin, coordinateur artistique, précise que « ce qu’il y a d’intéressant, c’est que nous suivons les compagnies à partir des premiers pas de la création, depuis les idées jetées sur papier jusqu’au spectacle fini, en passant par la mise en place de l’équipe de création, la création sur scène proprement dite avec la confrontation à la scène, au metteur en scène, et la présentation d’étapes de travail au cours de bancs d’essai. La diffusion se fait dans le cadre d’En l’air ou avec nos partenaires du Brabant wallon. Potentiellement, nous soutenons les compagnies à toutes ces étapes. » > Caroline Dunski

PROGRAMME - FESTIVAL EN L'AIR

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10 & 11 décembre 2016 Programme identique le samedi (20h) et le dimanche (14h) Tout public • Le Collectif Penguin Productions (NL) avec Tension Trail • Première partie : Circ Panic (E) et sa nouvelle création en cours Mira T 10 & 11 : École de cirque du Brabant wallon 14 décembre 2016 À partir de 12 ans - à 20h • La Cie Du Grenier au Jardin (F) avec Pryl, un (clown) prophète à la rue • Première partie : KaléïdoscoPiK Cie (B) avec Clinamen 17 & 18 décembre 2016 Programme identique le samedi (20h) et le dimanche (14h) Tout publicL • La Cie Pol et Freddy (B) avec Le Cirque démocratique de la Belgique • Première partie : Cie Maxime & Foucauld (nom provisoire) (B) avec One Shot 17/12 : École de cirque de Gembloux 18/12 : École Cirq’en bulles de Mouscron EN PRATIQUE Festival EN L'AIR Au Foyer populaire/Espace d'inventions 3 rue Belotte - 1490 Court-Saint-Étienne Infos : 010 61 60 15 - Préventes conseillées sur www.en-l-air.be

Si vous aimez l'humour noir, que vous avez plus de 12 ans, la soirée du mercredi 14 décembre va vous réjouir. Pryl, un (clown) prophète à la rue est dans un beau merdier. Du sang sur les mains, un cadavre sur les bras, y’a plus de clown qui tienne et le public devient complice. Une soirée à passer entre amis… ados admis.

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1) Tension Trail, 2) Le Cirque démocratique de la Belgique, 3) Mira T, 4) Clinamen, 5) Pryl, un (clown) prophète à la rue ©DGAJ

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Noël au Foyer populaire/Espace d’inventions

Le théâtre en famille, pause dans une vie trépidante Le 6 janvier 2017, pour célébrer l’An neuf et l’Épiphanie, le Centre culturel du Brabant wallon convie les familles à un moment théâtral et gourmand, avec le joyeux et burlesque spectacle Ficelles de la compagnie Les Pieds dans le Vent, suivi d’un goûter.

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haque année, la Chambre des Théâtres pour l’Enfance et la Jeunesse propose « Noël au Théâtre » dans les centres culturels et les théâtres de Wallonie et de Bruxelles. Cela commence avec un festival qui se tient à Bruxelles dans neuf lieux partenaires, mais c’est aussi une échappée en Wallonie. Du 23 décembre 2016 au 8 janvier 2017, le « Grand Noël au Théâtre » constitue une programmation riche des créations poétiques et burlesques d’artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les spectacles Jeune public de marionnettes, de théâtre d’objets, de texte, de musique, de danse… offrent aux petits, dès deux ans, comme aux moins petits, parents, grands-parents et adultes qui ont attrapé le virus, l’occasion de passer un moment ensemble, de partager les émotions et les questionnements suscités. Marie-Pierre Hérion, animatrice en charge des spec-

tacles Jeune public du CCBW, souligne que « ces activités s’adressent aux enfants, mais elles sont inévitablement partagées avec les personnes qui les accompagnent. Généralement, les valeurs ou les thèmes abordés sont l’occasion de multiples prolongements à domicile parce qu’ils touchent aussi les parents. Et puis, ces séances constituent des moments où parents (ou grands-parents) et enfants prennent du temps ensemble, simplement. C’est très précieux aujourd’hui où les univers familiaux sont souvent confrontés à une course contre la montre. »

le plaisir de la rencontre, un goûter sera offert à tous dans un hall aménagé pour que les familles y passent confortablement un délicieux moment.

Cette année, le Centre culturel du Brabant wallon prend part à l’opération pour la première fois et programme Ficelles au Foyer populaire. Par son inventivité, cette création réjouira les petits et les plus grands. Après la représentation, un atelier-surprise sera proposé aux familles. Enfin, pour prolonger

Ficelles par Les Pieds dans le Vent Théâtre Jeune public pour tous dès 3 ans Vendredi 6 janvier 2017 à 16h Foyer populaire/Espace d’inventions du Centre culturel du Brabant wallon, 3, rue Belotte - 1490 Court-Saint-Étienne Tarif goûter compris : 6€ (enfant jusque 12 ans) 8€ (adulte) - 1,25 € (Article 27) Informations et réservations : 010 61 60 15

Ne manquez pas non plus À pas de loup, un spectacle drôle qui réinvente les histoires de loups et se donnera le dimanche 5 février à la Bibliothèque de Walhain (voir page 15). > Caroline Dunski

Ficelles Cela fait quelques années déjà que cette création inventive de la compagnie brabançonne Les Pieds dans le Vent enchante le public. Au début, rien ou presque, mais les petits sont rassurés : il ne fera jamais noir ! Les secrets de fonds de tiroirs se révèlent. De nouveaux univers se créent, surgissent de nulle part, habités de petits bouts de ficelles qui s’animent, deviennent êtres vivants, malicieux et créatifs, qui s’illusionnent de mondes neufs, emplis de prodiges…, l’imagination est au pouvoir. Le spectacle crée des merveilles avec trois fois rien, surprend par ses astuces amusantes et délicates, captive et émeut par sa bonhomie poétique et pleine de fraicheur.

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agenda 12/16 épinglé pour vous…

Une sélection Jeune public me 7/12 à 15h et 16h, à Braine-l’Alleud Souris Valentine Valentine, une souris coquine, distraite, tendre, téméraire, imprévisible et un peu folle, raconte des histoires incroyables, des histoires qui lui sont arrivées et qu’elle a notées dans son grand cahier. Vous allez adorer son rire. Dès 4 ans. 02 384 24 00 – www.braineculture.be me 7/12 à 15h, à Rixensart La Balle rouge Un magnifique opéra d’objets, parfaite symbiose entre musique et jeux de marionnettes. La scène s’ouvre sur une petite balle rouge en suspension. Autour d’elle, deux personnages prennent place. C’est le début d’une histoire d’amour, qui devient l’histoire d’une famille et d’un enfant qui grandit. Dans cet opéra d’objets sans paroles, de simples figures en mousse prennent vie par magie, comme échappées de l’imaginaire de l’accordéoniste assis à leurs côtés. Pour les enfants de 4 à 12 ans. 02 653 61 23 – www. ccrixensart.be di 11/12 à 15h et 17h, à Wavre – ma 27/12 à 11h30 et 15h, à Louvain-la-Neuve – je 29/12, à Virginal, à 15h Sweet & Swing La création collective du Théâtre de la Guimbarde montre Melle Lily, un personnage rare et décalé, rempli d’humour, de poésie, de fantaisie, qui rentre chez elle les bras chargés de trésors glanés au dehors. Méticuleuse, un peu rétro, elle berce son quotidien de chants puisés dans le répertoire jazz. Elle se construit un monde féerique. Mais les objets qui l’entourent en ont décidé autrement… Wavre : 010 22 48 58 – www.columban.be LLN : 0800 25 325 – www.atjv.be Ittre : 067 64 73 23 – www.ittreculture.be sa 17/12 à 15h, à Braine-le-Château La Princesse au petit pois Remake déjanté et hilarant du conte de notre enfance, cette pièce fraiche, drôle et complètement décalée laisse suinter les angoisses des parents face à leur enfant qui grandit, ou encore le désir tout neuf et hors de contrôle d’un prince en recherche de princesse. On rit de l’hypocrisie de la noblesse et des tabous sans fin de parents coincés. 02 355 73 75 – www.associationbraineculture.be di 18/12 à 15h, à Ottignies Poupette in Bruxelles Mélange de cultures et de techniques : flamands, francophones, comédiens, marionnettes, musiciens, manipulateurs, vidéo et 3D offrent le récit rocambolesque et poétique d’une petite fille de la province perdue en ville toute seule, pour la première fois de sa vie. Ensemble, compagnies flamande et wallonne proposent un thriller plein de suspense dans une ambiance de hip hop urbain. 010 41 44 35 – www.poleculturel.be

ma 27/12 à 14h et 16h30, à Rixensart Sous la feuille de salade Nathalie Delvaux et Zosia Ladomirska lisent des histoires à grignoter. Avec les voix, les sons, les couleurs, les objets… elles font pénétrer les toutpetits, dans un délicieux moment de spectacle autour des fruits et légumes. À savourer ! Pour les enfants de 1 à 4 ans 02 653 61 23 – www.ccrixensart.be me 4/1 à 14h, à Louvain-la-Neuve Pomme-Henriette Une semaine de vacances chez sa mamy PommeHenriette, c’est l’occasion rêvée pour Gaspard de poser les questions essentielles sur les mystères du monde et de la nature, de la liberté et de l’amour. Une aventure rafraichissante tout en musique et en danse, avec le Quatuor à cordes Alfama et Ariane Rousseau et Delphine Veggiotti. Entre mélodies et poésie, Pomme-Henriette nous entraine dans son monde merveilleux, rythmé par des extraits de Mozart, Beethoven, Mendelssohn, Debussy... À partir de 6 ans. 0800 25 325 – www.atjv.be sa 7/1 à 11h30 et 15h, à Louvain-la-Neuve et me 18/1, à Nivelles Stoel Sur le plateau, des chaises… au rythme du violoncelle et de la voix, deux danseurs revisitent ces objets familiers. Ils organisent, transforment, traversent ces espaces. En s’y installant, en le partageant de diverses manières, la chaise devient aire de jeu, terrain de toutes les audaces, de toutes les rencontres. De sa stabilité comme de ses déséquilibres, entre légèreté et brutalité, entre construction et déconstruction, la danse surgit… À partir de 3 ans. LLN : 0800 25 325 – www.atjv.be Nivelles : 067 88 22 77 – www.ccnivelles.be

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invitation À pas de loup

Par la Compagnie Les Liseuses

Pour tous à partir de 3 ans

Livre, où es-tu ? Loup, es-tu là ? À pas feutrés, doucement, agile, en musique et chansons, bercé par les mots, À pas de loup raconte cet animal mystérieux, affamé, sensible, drôle parfois mais pas vraiment méchant. Un spectacle drôle qui réinvente les histoires de loup.

Dimanche 5 février 2017 à 11h et 15h Ludo-Bibliothèque de Walhain 3, place Communale à 1457 Walhain La séance de 11h sera suivie d’un apéritif et après celle de 15h, possibilité de prendre le goûter sur place Durée du spectacle : 40 minutes Tarifs : 5 € (enfant jusque 12 ans) / 7 € (adulte) / 1, 25 € (Article 27) Réservations : 010 61 60 15 (Centre culturel du Brabant wallon) ou www.ccbw.be Une organisation de la Ludo-Bibliothèque de Walhain et du Centre culturel du Brabant wallon

di 8/1 à 15h, à Beauvechain Les tympans pimpants Faire de la belle musique, tonique et émouvante, rien qu’avec les nouvelles technologies, c’est possible ! La preuve par trois avec ce sacré Belge André Borbé et ses deux fidèles musiciens, Hervé Borbé et Patrick Schouters, qui ont délaissé basse et batterie pour des tablettes numériques. C’est un vrai spectacle de les voir glisser, taper ou pianoter des dix doigts sur ces petits écrans et jouer comme des enfants à dessiner l’univers musical de celui qui « aime avoir l’air d’un Riquet à la houppe ». 010 86 64 04 – www.ccvn.be

Cet agenda est absolument incomplet ! Consultez nos articles et Culturebw.be, vitrine de la culture en Brabant wallon

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portrait publication

10 Espaces singuliers en Brabant wallon

> Salle de sport polyvalente à Tourinnes-Saint-Lambert Grégoire Wuillaume > Établissement d’enseignement spécialisé à Braine-l’Alleud Label Architecture > Crématorium à Court-Saint-Étienne TEAU sprl / JAA sprl / AAVT sprl EOLE sprl (architecture paysagère) > Maison Hifi à Bousval (Genappe) Atelier d’Architecture Bruno Erpicum & Partners > Royal Club Lasne Ohain à Ohain (Lasne) LD2 Architecture > Centre sportif de La Hulpe LD2 Architecture > Parking WN56 à Wavre ABR > Station d’épuration à Villers-la-Ville ABR et AAVA > Extensions de la clinique Chirec à Braine-l’Alleud Art & Build Architect > Aménagement sur le site de l’ITP à Court-Saint-Étienne Atelier 229

Architecture et singularité font la paire dans ce nouveau tome signé Anne Norman. L’auteure nous emmène à la découverte d’espaces surprenants, disséminés dans le Brabant wallon. « J’ai qualifié de singulier dans ce tome les bâtiments dont la fonction demeure peu représentée, explique Anne Norman. Chaque tome a toujours été consacré à une fonction ou à une catégorie d’édifice précis. Cette fois, nous profitons de ces pages pour présenter des projets qui sont trop peu nombreux et ne peuvent faire l’objet d’une publication liée à une fonction précise. » Le Tome 16 est fraichement sorti de presse, n’hésitez pas à le commander gratuitement !

Anciens tomes encore disponibles : • • • • • • • • • • •

Tome 4 : 10 logements dans des espaces détournés Tome 6 : Espaces de négoce contemporains Tome 7 : 10 projets durables en Brabant wallon Tome 8 : Architectures recyclées en Brabant wallon Tome 9 : 11 Extensions en Brabant wallon Tome 10 : 10 édifices scolaires en Brabant wallon Tome 11 : 10 projets qui déro(ang)ent en Brabant wallon. Tome 12 : 9 projets en milieu urbain et périurbain Tome 13 : 10 projets innovants en Brabant wallon Tome 14 : 10 Espaces de détente en Brabant wallon Tome 15 : 9 Espaces culturels en Brabant wallon

Les tomes qui sont encore disponibles peuvent être commandés gratuitement sur simple demande à l’adresse : developpementterritorial@brabantwallon.be ou par fax au 010 23 62 86. 10 Espaces singuliers en Brabant wallon et tous les tomes ARCHITECTURES sont consultables sur www.archibw.be et téléchargeables sur www.mubw.be

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Agréation P102024 - Exp. - édit. resp. : Edith Grandjean 3, rue Belotte 1490 Court-Saint-étienne - Bureau de dépôt 1300 Wavre

Tome 16 « ARCHITECTURES »


Bureau de dépôt 1300 Wavre


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