Espace-vie n°258 | Février 2016 - La place des graffitis dans 'espace public

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Belgique - België PP 1300 Wavre 1 PB- PP BC BC-00481 0481 BELGIE(N) - BELGIQUE Bureau de dépôt 1300 Wavre

197 258 février 20162009 décembre mensuel mubw.be

espace-vie La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon

A place des graffitis La L dans l’espace public Les avis sur le graff oscillent toujours entre légalité et vandalisme ESPACE PUBLIC A L’éclairage intelligent A en lumière

EENVIRONNEMENT SRéduire le CO2

dans la construction

CULTURE BW CULTURE BW La L fille de la lune : le sommeil en question


sommaire

édito

Place aux perspectives Le rideau est tombé sur 2015. L’heure est au bilan et aux perspectives. Si l'année écoulée a été fertile en événements

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En deux mots

auxquels un nombreux public a participé ou a été associé,

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Dossier Le graff, légal ou vandale

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Interview « Diminuons l’impact du CO2 dans la construction »

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Environnement Mettre en lumière l’enjeu de l’éclairage public

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Urbanisme Le passage obligé de la dépollution

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Rencontre avec Dominique Fourny « La sucrerie est notre fonds de commerce »

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Sortie Nouveau Ballroom au Foyer populaire

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Cycle prison et IPPJ Passer par la case prison et grandir par la culture

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Théâtre La fille de la lune : le sommeil en question

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épinglé pour vous… L’agenda du mois

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Midi de l’urbanisme La réhabilitation des friches, une bonne affaire ?

sachez déjà que 2016 vous réserve un programme contenant quelques surprises, changements et avancées dont Espacevie se fera le relais. Le premier rendez-vous est déjà fixé pour le Midi de l’urbanisme du 26 février prochain (voir page 16). Dans nos cartons aussi, le CoDT, dont l’entrée en vigueur est attendue par plus d'un. Le code occupera une place de choix dans le programme de cette année car nous sommes tous concernés par les questions d’aménagement du territoire. Que ce soit pour les citoyens, les acteurs privés ou publics, l’actualité internationale plutôt interpellante de ces derniers temps nous rappelle combien il est essentiel de préserver notre cadre de vie et de veiller à construire intelligemment notre futur. > Catherine Vandenbosch

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Espace-vie est la revue mensuelle de la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon - CCBW. Elle a pour objet de vous informer sur des sujets ayant trait à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à la définition du cadre de vie. Le CCBW y ajoute quatre pages dédiées à l’actualité culturelle du Brabant wallon. Éditeur responsable : édith Grandjean - Coordination : Catherine Vandenbosch, Xavier Attout, Marie-Pierre Uenten (culture BW) - Rédaction : X. Attout , C. Dunski, S. Evrard Équipe de la Maison de l’urbanisme : C. Vandenbosch, A. Chevalier, X. Attout, S. Evrard - Président de Maison de l’Urbanisme : Mathieu Michel Maquette : www.doublepage.be - Mise en page : Béatrice Fellemans - Imprimeur : jcbgam - Tirage : 7 700 exemplaires Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - Site internet : www.mubw.be - www.ccbw.be Espace-vie est publié avec le soutien de la Wallonie et de la Province du Brabant wallon. Imprimé sur du papier recyclé. Publication gratuite (dix numéros par an) pour les habitants du Brabant wallon, 10 €/an hors Brabant wallon (877-7092102-57). Ne peut être vendu. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. Dessin : Marco Paulo. Photo de couverture : Gautier Houba

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L’examen du CoDT bis a débuté mi-janvier au Parlement wallon. Ce marathon parlementaire ne devrait pas s’achever avant l’été. Il doit déboucher sur un texte qui simplifiera les procédures, qui répondra au défi démographique et qui permettra de redessiner le territoire wallon d’une manière plus optimale. Une entrée en vigueur en 2016 est encore espérée. Suivront le Schéma de développement régional (2017) et le guide régional d’urbanisme (2018).

500 Le nombre de logements qui sont prévus sur le site de la Malandrerie, à Jodoigne.

La Hulpe espère être un village intelligent en 2025 La commune entend devenir « un village intelligent » en 2025. Elle souhaite d’ici là intégrer les technologies de l’information et de la communication pour améliorer la qualité des services qu’elle offre au public et en réduire les coûts. Cinquante actions concrètes seront dévoilées. Cela passe notamment par la volonté de réduire de 20 % les émissions de CO2 en améliorant l’efficience énergétique des bâtiments communaux, en rénovant l’éclairage public, en recourant à des véhicules électriques ou encore en lançant un système d’informatisation pour la gestion du stationnement.

Un projet de Matexi et de la Régie foncière provinciale. Enquête publique sur le Rapport urbanistique et environmental jusqu'au 11 fèvrier.

Pression foncière en hausse aux papeteries de Genval Le réaménagement du site des papeteries de Genval est une réussite. Résultat : l’ensemble immobilier a redonné une certaine attractivité aux commerces situés en bordure du site. Et confère également une certaine valeur à d’autres bâtiments voisins inexploités ou à l’un ou l’autre terrain situé à proximité. La pression foncière s’est donc accentuée ces derniers mois sur les épaules des autorités locales. Conséquence : une centaine de logements supplémentaires sont envisagés par des investisseurs possédant des biens situés à proximité du site. Au grand dam des autorités locales.

en deux mots

« Si de grands noms de l’architecture veulent s’exprimer chez nous, ils sont les bienvenus. »

Le CoDT bis entre en piste au Parlement wallon

Paul Furlan, ministre wallon de la Ville, qui veut valoriser les centres urbains.

Redessiner le domaine d’Argenteuil à Waterloo Les terrains situés aux portes du domaine d’Argenteuil, à Waterloo, sont soumis à une intense pression foncière. La liste des projets qui sont dans les cartons est longue. L’élaboration d’un master plan remettant un peu d’ordre au niveau urbanistique a été lancée. Elle permettra d’encadrer les nouvelles demandes et de lancer des pistes en termes de mobilité. Un plan communal d’aménagement dérogatoire (PCAD) suivra. L’aménagement d’un second pont au-dessus du ring est par exemple envisagé pour désengorger le site.

> La commune de Chaumont-Gistoux va s’atteler en 2016 à finaliser les Plans communaux d’aménagement (PCA) de Gistoux et de Dion, pour rendre ces centres de villages plus attractifs. espace-vie février 2016 n° 258 l

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dossier

La place des graffitis dans l’espace public suscite le débat

Le graff oscille toujours entre légalité et vandalisme Ici discret, là étalé ostensiblement, pop, agressif, revendicatif ou cachemisère : le graffiti est intrinsèquement lié à la ville. Décrié par une partie de la population, il est apprécié des autres. Marqueur urbain, il est aussi le reflet d’un message social et artistique dont l’espace public est le vecteur idéalisé.

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raffer un mur qui ne nous appartient n’est pas une bonne application de la pas est illégal, mais que risque-tlégislation. Parallèlement, une partie de on ? Abandonner des immeubles privés ces affaires ne vont pas jusqu’au bout ou publics à leur décrépitude n’est-il de la procédure. Beaucoup passent par pas tout aussi dérangeant pour les ciune transaction ou une médiation pétoyens ? Le phénomène du graff suscite nale. Et lorsque l’accusé refuse cette bien plus de questionnements qu’il n’y transaction, les juges n’ont pas toujours parait de prime abord. « Il existe une l’énergie de poursuivre », confie l’avocat. législation spécifique pour le graffiti, D’autres graffeurs, clairement identifiés, car on a estimé que le concept de dépayent en revanche des amendes conségradation ne suffisait plus, ce qui est un quentes et peuvent même encourir de petit peu absurde car si je détruis « Quand quelqu'un détruit un un abri de bus, c’est une infrac- abribus, il s'agit d'une infraction tion moins grave moins grave que s'il le tague. que si je le taLe texte anti-graffiti est plus gue. Le texte ansévère. » ti-graffiti est plus sévère. C’est du populisme pénal et cela surcharge, de plus lourdes peines en cas de récidive, surcroit, les policiers », explique l’avoen commençant par de la détention précat Olivier Stein. Le graff est illégal et ventive. leurs auteurs peuvent être poursuivis Tolérance zéro pénalement lorsqu’ils sont pris la bombe Certaines communes ont également tenà la main. Mais la répréhension pure et dance à lutter contre les graffs à coups simple, à ce sujet, ne convainc pas tout de SAC (sanctions administratives comle monde. munales), mesures fort controversées Preuves difficiles pour leur manque de règles claires et Afin d’identifier les graffeurs, la police de précises. La tolérance zéro est aussi Bruxelles a créé une tagothèque. Mais en vigueur dans de nombreuses comen réalité, les auteurs sont rarement pris munes où un service anti-tags propose sur le fait. Les enquêtes policières sont aux propriétaires, victimes de graffitis, dès lors sensibles, voire frustrantes et la un nettoyage (parfois gratuit, mais géposition des magistrats compliquée. « Le néralement payant) de leur façade. Le problème c’est que nous sommes face but : que le « méfait » reste le moins longà une petite criminalité pour laquelle il temps visible, afin de ne montrer aucune est difficile d’apporter des preuves. J’ai tolérance dans ce domaine et ne pas val’impression que les juges vont souvent loriser l’ego des auteurs qui apprécient se fier à leur intime conviction, ce qui que le plus grand nombre puisse obespace-vie février 2016 n° 258 l

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server leurs œuvres. Mais, d’une façon générale, la répression a ses limites et lorsque l’on observe d’un peu plus près le phénomène, il n’est pas certain qu’elle soit globalement efficace. D’aucuns fustigent aussi le coût financier trop élevé


des interventions policières, qui pourrait être dévolu à d’autres missions, jugées plus importantes. « Il y a une inflation du travail policier, qui va de toute façon accoucher d’une souris ! », explique Olivier Stein. La répréhension pure et simple ne convainc pas tout le monde.

tains juges estiment qu’il existe un préjudice lorsque l’on couvre un panneau publicitaire durant quelques heures, mais ils n’appliquent pas la même logique au niveau de l’espace public », estime l’avocat.

Pub ou graff ?

Certains graffeurs ont par ailleurs aujourd’hui la cote, au niveau artistique. La rue servant souvent de laboratoire à des artistes qui se retrouvent plus tard dans les galeries. Des street-artistes, comme Banksy, voient même leurs œuvres arrachées des murs et vendues à coup de millions dans les galeries huppées de Londres ou de New York. Ce genre d’événement ayant d’ailleurs suscité, ici encore, la polémique. Les habitants des quartiers concernés estimant que ces peintures faisaient finalement partie « d’un bien commun », puisque l’artiste avait précisément décidé de s’exprimer à cet emplacement. Mais légalement, le propriétaire de l’immeuble concerné avait le droit de découper son mur pour le vendre… Ce qui prouve que les logiques peuvent quelquefois s’inverser !

Du point de vue de l’accaparement de l’espace public, le débat est également intéressant. Car, si pour une partie de la population et des instances publiques, le graffeur impose en quelque sorte ses créations au regard d’autrui, sans tenir compte de la propriété privée, d’autres ne partagent pas ce point de vue. Les graffeurs, de même qu’une partie des citoyens qui apprécient cette expression artistique, estiment qu’on leur impose de toute façon une forme de « pollution visuelle » dans l’espace public, au travers de grands panneaux publicitaires pour lesquels l’avis ou le consentement des riverains n’est jamais demandé. « Il y a une sorte d’inversion des valeurs dans la manière dont on applique les règles civiles, avec un espace public qui est sous-évalué et un espace privé qui est certainement sur-évalué. Cer-

interview

« Il y a peu de libertés dans l’espace public »

Le graff, ce bien commun

> Sandra Evrard

Alain Lapiower, directeur de Lezarts Urbains, un collectif qui promeut la place des expressions artistiques urbaines.

> Pourquoi les graffeurs ont-ils besoin de s’exprimer dans l’espace public ? Contrairement aux apparences, nous sommes dans un monde où il n’y a pas beaucoup de possibilités de s’exprimer dans l’espace public. Il y a des cadres où c’est possible, mais très peu et c’est très formaté. Selon moi, ces courants artistiques redynamisent la culture, ils veulent secouer les gens. Beaucoup d’artistes estiment que l’art est élitiste et qu’il y a un manque d’espace pour les rencontres entre les artistes et le public. > Certains artistes lancent aujourd'hui un nouveau débat. Estce que la façade appartient à son propriétaire ou est-ce de l’espace commun ? L’avocat de Bonhomme (un graffeur bruxellois réputé) estime qu’il faudrait demander aux riverains d’un graffiti, si on le garde ou pas. Car pour l’instant, qui décide ? Le propriétaire. Mais ce n’est pas lui qui voit le plus le graffiti, mais bien les passants. Et la police. Selon cet avocat, ni l’un ni l’autre n’ont de compétences pour juger de la chose artistique. Il ne serait donc pas bête de faire appel à l’opinion des citoyens. > S’il n’y avait pas du tout de répression, l’espace public ne serait-il pas accaparé par les graffeurs ? Peut-être. Mais il n’est pas impossible que si on libéralisait les graffitis, ils disparaissent. Mais cela n’arrivera jamais, pour une raison simple : une société ne peut pas admettre que n’importe qui fasse n’importe quoi n’importe où. N’oublions pas que, généralement, les graffiteurs vont d’abord se concentrer sur les murs décrépis, les laides façades, les endroits délaissés ou les lieux fort fréquentés par les jeunes, par exemple aux abords des écoles. Il y a très peu de graffitis sur les beaux monuments. C’est aussi une sorte d’interpellation envers les pouvoirs publics : nous graffons ce qui est laissé à l’abandon, pas géré ! > Propos recueillis par S. E.

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Le graff est de plus en plus intégré dans la ville. Même si sa place reste toujours problématique aux yeux de certains. © Gautier Houba

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dossier

Une politique basée sur le dialogue et la valorisation des artistes

Ottignies-LLN, commune graff-friendly

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es containers de récoltes de vêtements décorés avec soin, des murs de gare ou autres espaces publics graffés à grande échelle : à Louvain-la-Neuve, on comprend vite que ces œuvres urbaines ne sont pas le fruit du travail de tagueurs à la sauvette ! Ces dernières années, plusieurs espaces ont en effet été confiés à des artistes graffeurs, grâce à une collaboration avec la maison de jeunes Chez Zelle. Ce projet s’est par ailleurs prolongé, dès 2012, par la participation au festival international du graffiti, le Kosmopolite Art Tour (KAT(1). Des artistes venus du monde entier ont étalé leur art sur les murs de Louvain-la-Neuve, en toute légalité. Depuis, un circuit touristique de ces œuvres est régulièrement proposé au public. Un attrait supplémentaire pour la cité universitaire.

Embellir la ville Échevin de la Culture d’Ottignies-Louvainla-Neuve, historien de l’art de formation – ce qui explique peut-être sa sensibilité à l’art urbain – David da Câmara Gomes

a opté pour une approche alternative à celle du « tout répressif », face au phénomène du graff. Sa commune a même délié les cordons de la bourse (18 000 euros), à l’instar de la Province du Brabant wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, pour soutenir l’initiative de la maison de jeunes et le festival. S’il s’avoue sensible à l’art du graff, David da Câmara Gomes y voit aussi un outil d’embellissement urbain. « Le KAT a changé le visage de la ville. Certains endroits étaient vraiment tristes, comme la place des Wallons. Les œuvres des artistes ont redynamisé ce lieu, en lui octroyant un tout autre cachet ». Évidemment, ce projet est en quelque sorte « encadré » par les instances publiques et l’Université, même si aucun croquis n’est exigé à l’avance. Mais il n’est pas question pour autant d’accepter les tags et graffs « sauvages », qui demeurent quant à eux illégaux. L’échevin de la Culture se montre par contre favorable à la mise à disposition de « murs d’expression libre », pour les artistes désireux de se les approprier. « Certains endroits sont sans cesse tagués

et nous envisageons de les blanchir pour les mettre à disposition de graffeurs. De plus, il y a sûrement moyen de renverser le regard porté sur le graff de la part de la population également et de faire reconnaire cet art ».

Boîte à outils communale L’échevin n’hésite pas non plus à rappeler la maison de jeunes pour des projets ponctuels, par exemple pour graffer le dessous de l’escalier du Cœur de Ville d’Ottignies où les tags, canettes et mégots de cigarettes distillaient une atmosphère anxiogène, à côté de l’ascenseur. Aujourd’hui, un graff plutôt bucolique et coloré agrée le lieu. « Si l’on veut améliorer la qualité de l’espace urbain, l’un des outils que l’on peut utiliser, c’est d’y lâcher des artistes, suggère David da Câmara Gomes. Cela devrait faire partie de la boite à outils de base d’une commune ! ». > Sandra Evrard

(1) Le Centre culturel du Brabant wallon suit régulièrement le KAT. à découvrir sur ccbw.be

Murs d’expression : le point de vue d’un graffeur Obêtre, de son nom d’artiste graffeur, travaille également dans une maison de jeunes, à Bruxelles. Les murs mis à disposition des artistes par les communes, il est pour ! C’est mieux que rien… Mais il souligne que cela ne correspond pas vraiment au besoin de liberté qui anime la plupart des graffeurs, sans oublier le facteur transgressif. Outre la dimension artistique et le besoin de montrer ses créations au

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plus grand nombre, Obêtre estime que les graffeurs revendiquent plus d’espace public, car celui-ci est tout sauf libre et public… Pour faire valoir son point de vue, il a donc créé Legalize Graffiti, un projet artistique qui promeut la légalisation du graff et entend légitimer son expression. L’artiste soulève plusieurs questions : celle de la libre expression et du dialogue (artistique) dans l’espace public, de la créa-

tion de médias alternatifs à la publicité commerciale ou politique dans l’espace public, de l’existence même d’un espace public, de sa limite avec l’espace privé, du rapport entre l’espace public idéel et matériel. Des considérations philosophiques et questionnements sociétaux qui animent nombre d’artistes urbains et de citoyens. > S. E.


interview

Une plateforme novatrice destinée aux architectes désormais en ligne

« Diminuons l’impact du CO2 dans la construction » L’ingénieure-architecte Catherine De Wolf

Catherine De Wolf tente de lutter contre le réchauffement climatique en diminuant l'impact CO2 du secteur de la construction. Grâce à sa base de données, on peut désormais quantifier les émissions de CO2 dégagées lors de la construction et l'utilisation d'un bâtiment.

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e Brabant wallon y est bien évidemment confronté, vu la profusion de chantiers d’envergure aux quatre coins de la province : 40 % des émissions de CO2 proviennent du secteur de la construction. Bien plus que le secteur du transport. Pour lutter contre cette situation, l’ingénieure-architecte bruxelloise Catherine De Wolf (25 ans) vient de mettre sur pied une base de données qui vise à réduire l'impact environnemental du secteur de la construction. Elle est destinée aux architectes et aux ingénieurs. Un travail qui, à terme, pourrait bien révolutionner le secteur. Comment pouvez-vous expliquer que l’on s’intéresse relativement peu, en Belgique, aux émissions de CO2 du secteur du bâtiment ? Pour une voiture, il est assez aisé de connaitre les émissions de CO2. Pour un bâtiment, c’est beaucoup plus compliqué car une série de paramètres entrent en jeu. Le grand public ne se rend pas compte à quel point la construction, la démolition et la durée de vie d’un bâtiment peuvent être émetteurs de CO2. Il y a également le fait que le secteur de la construction est ancré dans certaines traditions et dans des habitudes qu’il est compliqué de faire évoluer. On a construit d’une manière non-environnementale pendant des années car c’était facile et pas cher. Il est maintenant nécessaire de changer de paradigme. L’architecture durable est-elle déjà prise en compte ? L'attention est surtout concentrée sur le bâtiment lorsqu'il est déjà en service ou sur l'efficacité énergétique – ce qui n’est pas une mauvaise chose –, mais ce n'est que ces dernières années que des recherches ont été menées sur le caractère durable de la phase qui précède. Une phase qui commence sur la table de dessin, notamment avec la conception, la structure et les matériaux utilisés. En anglais, on parle de « embodied carbon », les émissions de CO2 associées à la conception et à la construction d'un bâtiment, par opposition au « operational carbon » qui porte sur les émissions de CO2 liées à l'utilisation du bâtiment.

suit le programme Building Technology au Massachusetts Institute of Technology, à Boston.

Comment est venue cette idée de plateforme qui vise à réduire l’impact environnemental du secteur de la construction ? Assez naturellement, vu mes domaines de recherche. L’idée est de permettre à un ingénieur ou à un architecte de constater dans quelle mesure la structure de son bâtiment est durable et quelle quantité de CO2 est émise par l'utilisation des matériaux et la construction de l'ossature. Grâce à cette interface, les architectes et ingénieurs peuvent comparer leurs projets avec des constructions aux caractéristiques similaires, déjà incorporées sur la plateforme. Le but est de calculer l'impact de leur structure sur l'environnement. Ils pourront aussi échanger sur les structures ou les matériaux, de manière à avoir le bâtiment le moins énergivore possible. Quel est l’objectif de cette plateforme ? Quantifier les émissions de CO2 dégagées lors de la construction et l'utilisation d'un bâtiment. De manière à avoir davantage d’information sur son cycle de vie complet. Dans le calcul, il faut détailler précisément la provenance des matériaux, la manière dont ils ont été transportés, l’usine où ils ont été produits, etc. Il s’agit d’un travail relativement méticuleux. Et est-elle déjà accessible ? Oui. Il s’agit actuellement d’une version d’essai. Il est nécessaire de s’enregistrer pour y participer. Plusieurs bureaux d’architecture internationaux l’utilisent et ont déposé des informations relatives à leurs immeubles de bureaux. La base de données compte environ deux cents exemples. Certains résultats ne sont pas encore disponibles car nous réglons des droits de propriété. À terme, comment l’imaginez-vous se développer ? L’idée est que des milliers de bâtiments y soient recensés et que les ingénieurs et les architectes puissent y trouver quantité de modèles pour s’inspirer et quantifier les émissions de CO2.

« Le public ne réalise pas à quel point la durée de vie d’un bâtiment peut être émetteur de CO2 »

> Propos recueillis par Xavier Attout

Infos : http://embodiedco2.scripts.mit.edu

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espace public

La plupart des communes doivent renouveler un parc de luminaires obsolète

Mettre en lumière l’enjeu de l’éclairage public Renouveler son éclairage public permet de réaliser d’importantes économies. De plus en plus de communes en sont conscientes. D’autant que la manière dont est repensé le parc lumineux d’une commune a des conséquences tant en matière d’énergie, d’environnement que de patrimoine ou de qualité des espaces publics.

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’éclairage public représente, en moyenne, 53 % de la consommation électrique à charge d’une commune en Wallonie. Des chiffres qui partent chaque année à la hausse. L’heure est donc au grand chambardement en la matière. Des initiatives diverses fleurissent pour diminuer le poids de ce poste sur les finances communales. Cela passe par le remplacement des vieilles ampoules haute pression à vapeur de mercure ou, pour les plus ambitieux, par la mise en place d’un système d’éclairage public intelligent. Il faut dire que les communes ont été poussées dans le dos par une directive européenne : depuis le 1er janvier 2015, plus aucune ampoule à mercure ne peut être vendue. Problème : sur les 620 000 luminaires qui sont la propriété des communes wallonnes, plus de cinquante mille sont encore obsolètes. La rénovation du parc prend du temps et coûte de l’argent. Les experts estiment que, au rythme actuel, il faudra attendre 2030 avant d’avoir changé toutes les ampoules. « Le parc wallon est moins ancien que le français, fait remarquer Marianne Duquesne, conseillère à la cellule Énergie de l'UVCW. La question de l’efficacité énergétique est prise en compte depuis de longues années par la Région wallonne. Plusieurs plans se sont succédé pour améliorer la question. » Des initiatives qui ont permis de diminuer sérieusement la facture énergétique des communes wallonnes, mais qui s’avèrent encore insuffisantes. L’éclairage public est un enjeu sensible. Il touche les volets environnemental, social, économique, sécuritaire, esthétique, énergétique ou encore d’aménagement d’espace public. Bref, beaucoup de monde est concerné par la question. « Un éclairage espace-vie février 2016 n° 258 l

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sert notamment à hiérarchiser les voiries, à mettre en valeur le patrimoine ou encore à sécuriser un environnement », ajoute Marianne Duquesne.

Retard en Brabant wallon Les intercommunales actives en matière d’électricité (Sedilec en Brabant wallon) sont chargées du renouvellement du parc. Un travail de longue haleine. « D’après les recensements effectués, c’est dans le Hainaut et en Brabant wallon que les retards sont les plus criants, poursuit Marianne Duquesne. Le matériel est obsolète. Les intercommunales y sont moins actives. » Chaque commune possède bien évidemment sa propre histoire en matière d’éclairage public. Dans les communes urbaines, son rôle est prépondérant. Il permet de contribuer à la qualité de vie et de créer une unité d’ensemble. Les poteaux d’éclairage comme mobilier urbain font également partie du patrimoine d’une entité. Tout cela permet de créer une cohérence et une harmonie dans l’espace public. D’autres communes, plus rurales, coupent l’éclairage pendant la nuit pour favoriser la biodiversité et la nidification (Amblève ou Malmedy par exemple). Le futur s’écrira par des manières intelligentes de gérer l’éclairage public. « À l’avenir, nous adapterons l’éclairage aux besoins et aux types d’usagers. De quoi lutter contre la pollution lumineuse. La tendance est d’aller vers le juste éclairage, d’éclairer uniquement ce qu’il faut et non le ciel entier. Cela se fait dans les nouveaux lotissements. Les possibilités de développement sont multiples. Les luminaires peuvent clignoter en cas d’alerte. Ils peuvent vraiment communiquer et jouer un rôle. » > Xavier Attout

La Ville de Wavre a inauguré il y a quelques mois, à Limal


Wavre dispose du premier quartier européen équipé d’un éclairage public intelligent

Une bulle lumineuse qui suit l’usager

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avre fait figure de pionnière en matière d’éclairage public. Un de ses quartiers situés à Limal, le Villagexpo, est équipé depuis avril 2015 d’un système novateur d’éclairage intelligent. Une première européenne. Des capteurs installés sur 282 points lumineux permettent de relever la présence d’un piéton, d’un cycliste ou encore d’une voiture. Les ampoules s’éclairent et s’éteignent en conséquence. Ce qui signifie qu’une bulle de lumière se créée autour de l’automobiliste ou du cycliste tout au long de ce projet. Un procédé qui permet d’éviter d’éclairer tout un quartier si personne ne fréquente les lieux. « Cette initiative est un vrai succès, lance Roger le Bussy, directeur de la Régie de l’électricité de Wavre. Les riverains sont très satisfaits.

C’est une petite surprise car nous pensions qu’il faudrait dialoguer davantage pour faire comprendre les enjeux de ce nouvel éclairage. Pour le reste, ce système a permis d’économiser 60 % de la consommation énergétique. Il fonctionne grâce au LED, qui a un bon rendement et permet de varier l’intensité lumineuse et d’améliorer l’esthétique et la sécurité d’un quartier. Des améliorations sont encore possibles car le système n’a pas encore été optimisé. » Précisons que l’initiative s’étend sur 4 km de voiries, 27 clos et touche près de 400 logements. L’investissement de 700 000 euros devrait être amorti en huit ans. D’autres quartiers wavriens devraient, à terme, être équipés de ce système d’éclairage intelligent. Plus d’un millier de points

l, le premier quartier européen intelligent en matière d'éclairage public. Les poteaux s'éclairent en fonction de la présence des usagers. © Ville de Wavre

lumineux devront être remplacés d’ici six ans. Rappelons que le VillageExpo a été choisi comme quartier pilote car il présentait le plus d’anciens luminaires, avec des lampes de 125 watts fonctionnant environ 12 000 heures à la vapeur de mercure à haute pression. Avec le LED, de couleur blanche, on passe à 36 watts, fonctionnant 50 000 heures. C’est la spin-off de l’Université de Liège, SmartNodes, qui a créé les modules permettant d’éclairer les rues de manière intelligente. Ils sont installés sur les poteaux d’éclairage standard et permettent de détecter tous les mouvements. Des capteurs qui fonctionnent également comme un système d’alarme détectant toute présence. > X.A.

« Améliorer la qualité de l’espace public » > Pierre Mévisse (échevin des Travaux), votre commune de Lasne est l’une des premières du Brabant wallon a avoir opté pour un plan Lumière. Pourquoi avoir choisi cette voie ? Notre parc de luminaires était vraiment obsolète. Nous comptons deux tiers de lampes au mercure sur un total de 2 748 luminaires. Il était nécessaire de les remplacer d’autant qu’une directive européenne annonçait le non-remplacement des lampes à mercure dès le 1er janvier 2015. L’échevin des Travaux précédent a donc lancé cette initiative en 2009. > Où en somme-nous aujourd’hui ? Un état des lieux a été effectué par le bureau d’études Scenilum. Ce diagnostic montrait que nos voiries étaient mal éclairées, que les luminaires étaient trop éloignés les uns des autres et que leur couleur n’était pas toujours adaptée. Ces choix datent des années 1960 et ne sont pas adaptés à nos exigences actuelles. À partir de là, nous avons établi un plan d’action pour les prochaines années. D’une manière générale, il prévoit de passer de 2 748 à 4 067 luminaires. Et de réduire la consommation de 325 000 watts à 226 000 watts. Soit 30 % en moins. Avec un éclairage mieux adapté, mieux réparti et plus esthétique. La première étape se concrétisera en 2016. > Que va-t-on y retrouver ? Nous allons remplacer progressivement les lampes à la vapeur de mercure à haute pression. Il y aura également la mise en souterrain de câbles. L’éclairage sera davantage orienté vers le sol pour ne pas nuire à la nidification. Alors que les luminaires de la place et de l’église de Maransart seront également repensés pour les mettre davantage en valeur. Quand il est bien utilisé, l’éclairage peut vraiment être un vecteur d’amélioration de l’espace public. > Et éteindre l’éclairage public la nuit ? Non. Nos concitoyens souhaitent des voiries éclairées. Notamment pour des questions de sécurité et de contrôle social. Dès qu’un luminaire tombe en panne, nous recevons directement des coups de téléphone ! > Propos recueillis par X. A. espace-vie février 2016 n° 258 l

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urbanisme

La plupart des friches industrielles doivent être dépolluées avant d’être réhabilitées

Dépolluer un terrain double sa valeur foncière Plusieurs cas de figure existent quand un privé ou un pouvoir public met la main sur un site à dépolluer. Des projets qui entrainent le plus souvent un investissement conséquent, ce qui qui ne freine pas pour autant les promoteurs, ces terrains étant souvent bien situés et donc rentables.

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enricot, Forges de Clabecq, Papeteries de Genval ou encore Papeteries de Mont-Saint-Guibert. Autant de sites qui ont subi ces dernières années un important assainissement de leur sol. Ces friches contenaient encore, à l’époque, les strates d’un riche passé industriel. Que ce soit de la métallurgie, de la papeterie ou encore de la sidérurgie. Des d’activités qui nécessitent une dépollution lourde en cas de réaffectation.

Trois possibilités s'offrent aux candidats dépollueurs Que doit donc faire un pouvoir public ou un privé quand il met la main sur un site pollué ? Respecter avant tout le décret Sols, qui balise la marche à suivre. Ensuite, plusieurs cas de figure s’offrent à lui. Le plus intéressant : rentrer dans les conditions d’une dépollution menée par la Spaque, le bras droit de la Wallonie en matière de réhabilitation de décharges et de friches industrielles. Le Gouvernement wallon établit lui-même la liste des sites à dépolluer. Et la Spaque pilote et finance les travaux. En Brabant wallon, les sites de

Fabelta nord et Tubize Plastics, de même que les décharges de Mellery à Villersla-Ville et de Florival à Grez-Doiceau en ont notamment profité. L’assainissement du sol passe par une phase de recherche de l’historique du site, d’investigations du sol, d’études de faisabilité et de risques, par des travaux de réhabilitation et l’analyse de risques résiduels. Autre piste : le financement par la Wallonie, comme en a bénéficié le site Henricot, à Court-SaintÉtienne. Le site doit pour cela appartenir à la Région. Enfin, la piste la plus habituelle : le financement des travaux de dépollution par le propriétaire privé. Un promoteur qui a souvent intégré les coûts de l’assainissement dans le prix d’achat du terrain. « Il est évident qu’un terrain pollué ne se vend pas de la même manière qu’un terrain assaini, explique le développeur immobilier Jean-Luc Son. Ces aspects entrent dans la négociation. Une dépollution double la valeur foncière d’un terrain. L’important est avant tout de bien identifier l’origine et l’étendue de la pollution. De manière à bien la traiter et à ne pas évacuer n’importer quoi. Il

est tellement plus simple d’évacuer des tonnes de terre par camion et d’en remettre de la bonne. »

Construire sur des terres polluées est possible « La déconstruction se fait de manière de plus en plus organisée », lance JeanLuc Son. Précisons toutefois que les pollutions sont bien évidemment très différentes d’un site à l’autre. Une ancienne activité sidérurgique étant davantage polluante qu’une papeterie. D’une manière générale, les sites brabançons sont relativement peu pollués. Même si des exceptions comme ArjoWiggins à Nivelles nécessiteront pas mal de travail. « Tout un site ne doit pas nécessairement être dépollué. Si la pollution est stabilisée et que les études de caractérisation du sol sont au vert, il n’y a pas de raison de ne pas construire dessus. » Et Eric Roubaud, autre développeur immobilier, d’ajouter : « Une dépollution est un travail d’envergure mais qui offre de belles possibilités car le site est souvent bien situé. » > Xavier Attout

Vers un allègement du décret Sols

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La rédaction d’un nouveau code wallon des Sols vient de débuter à l’initiative du ministre de l’Environnement Carlo Di Antonio (CDH). Un travail qui devrait durer dix-huit mois. Le nouveau code abordera de nouveaux aspects tels que l’amélioration du statut organique des sols, leur biodiversité, l’érosion, la compaction, l’acidification et l’imperméabilisation. La pollution et l’assainissement étant par contre déjà bien développés. Parmi les idées sur la table du Gouvernement wallon, on note celle qui vise un peu plus de souplesse dans l’assainissement. Il ne serait plus obligatoire de rendre le sol dans un état de pureté absolue, couteux et parfois techniquement difficile à réaliser mais d’accepter un degré de qualité simplement bon. Trop d’exigences entrainent actuellement des défections dans le chef des candidats dépollueurs. espace-vie février 2016 n° 258 l

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© Joseph Claes


rencontre

Michèle Fourny , présidente de l'asbl « Environnement Dyle »

« La sucrerie, c'est notre fonds de commerce »

Elle accompagne depuis plus de vingt ans le devenir de la sucrerie de Genappe à travers l’association dont elle est la pierre angulaire. Un engagement citoyen qui perdure au fil des satisfactions obtenues et de l’écoute du public.

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ne balade pour s’aérer l’esprit. Qui plus est dans une réserve naturelle. Pour satisfaire ses besoins et ses envies, Michèle Fourny ne doit pas marcher bien longtemps quand elle claque la porte de sa fermette située à Loupoigne. Il ne suffit que de quelques dizaines de mètres pour qu’elle franchisse les grilles du site de l’ancienne sucrerie de Genappe qui s’étend sur 140 hectares. Et s’offre une bouffée d’oxygène. Un site qui l’accompagne au quotidien depuis plus de trente ans. Il a initié son engagement citoyen et environnemental. Et devrait encore l’accompagner pendant une quinzaine d’années. « L’asbl Environnement Dyle, comme bon nombre d’associations environnementalistes locales, est issue d’un petit groupe de personnes s’opposant à quelque chose, explique Michèle Fourny, pour présenter l’association dont elle préside la destinée depuis près de vingt ans. Il s’agissait en l’occurrence de la Sucrerie de Genappe, alors en pleine activité industrielle, qui multipliait les demandes de permis et dont les impacts au niveau pollution, odeurs, bruits et trafic étaient conséquents. L’élément déclencheur a été la suppression d’une douzaine de chemins publics au cœur du site de la sucrerie pour répondre à des ambitions d’expansion. Nous ne l’avons pas voulu et nous avons obtenu gain de cause. D’une manière générale, la sucrerie reste notre fonds de commerce depuis 25 ans (sourire). »

Gestion d’une réserve naturelle Une asbl qui au fil du temps est devenue un véritable contre-pouvoir local, écouté et respecté. Notamment du fait de ses propositions constructives. Elle ne bénéfice d’aucun subside, ce qui lui permet de maintenir son indépendance. La centaine de membres alimentant les caisses de l’association pour financer ses différentes actions. « Je n’ai jamais ressenti de lassitude dans mon engagement, fait remarquer cette mère de deux enfants et une fois grand-mère . Il faut dire que nous avons régulièrement obtenu des satisfactions. Ce qui permet de maintenir les troupes en éveil. » L’asbl a par exemple obtenu la mise sur pied d’un comité d’accompagnement lors de la fermeture de la sucrerie, histoire d’être associée à sa reconversion. « Nous avons très vite fait des propositions

constructives, lance cette passionnée d’ornithologie, qui a vu une nette amélioration de la prise en compte de l’environnement ces dernières années. Comme le fait de protéger les bassins de décantation, qui possède une très riche biodiversité. D’ailleurs, nous venons d’obtenir en juin dernier que ces bassins soient considérés comme une réserve naturelle. » L’asbl a d’ailleurs été chargée de sa gestion.

Une journée par semaine Michèle Fourny n’avait pas spécialement la fibre environnementale. Cette licenciée en sciences appliquées, active dans la gestion d’entreprise pendant de nombreuses années, est arrivée à Genappe par hasard. Le fruit d’un compromis entre cette Bruxelloise et son mari carolo. Avec la suite que l’on connait. Elle consacre aujourd’hui au moins une journée par semaine à ses diverses activités. Son mandat de présidente l’amenant à la commission consultative de l’aménagement du territoire et de la mobilité (CCATM) de Genappe, au Contrat de rivière Dyle-Gette, au Conseil wallon de l’Environnement pour le Développement durable (CWEDD) et, jusqu’il y a peu, au sein du conseil d’administration Inter-Environnement Wallonie. Sans oublier ses activités de guide nature. « Il est vrai que mon agenda et mes soirées sont bien remplis. Mais il y a beaucoup de satisfactions derrière cela. Nous nous retrouvons régulièrement avec les membres d’EnvironnementDyle. Nous organisons par exemple une dizaine de visites guidées de la sucrerie par an. » Michèle Fourny n’est en tout cas pas encore prête à lever le pied. Elle doit encore accompagner le projet de reconversion de la sucrerie en un quartier durable. Même si elle ne verra plus que probablement pas le réaménagement complet de ce site. « Il est vraiment regrettable que chaque commune n’ait pas au moins une association qui s’engage pour l’environnement comme nous le faisons. Il est important de pouvoir faire entendre une autre voix. D’autant qu’avec les moyens de communication actuels, les formes d’engagement ont nettement évolué. » > Xavier Attout espace-vie février 2016 n° 258 l

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Nouveau Ballroom au Foyer populaire

S’initier au Lindy Hop, et retrouver les Années folles  Le samedi 20 février, le plancher du Foyer populaire vibrera à nouveau sous les pas des danseurs endiablés. Céline Antoine et Joachim Wauters initieront les amateurs au Lindy Hop, cette danse des années 20 et 30 qui renoue peu à peu avec la notoriété.

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’une a 30 ans et est juriste de formation. L’autre en a 32 et a fait des études d’ingénieur. C’est au cours de leur cursus universitaire que Céline et Joachim sont entrés en contact avec le Lindy Hop, cette danse dynamique et joyeuse née dans les années 20 dans la communauté noire des États-Unis, tombée dans l’oubli et redevenue populaire depuis quelques années. Céline était en Erasmus à Gand. « C’était le tout début du Lindy Hop en Belgique. Quand je l’ai découvert, on apprenait des ‘routines’, c'est-à-dire des chorégraphies connues de tous, partout dans le monde. Elles sont dansées seuls, en cercle ou en ligne. J’ai appris la ‘Big Apple’, la ‘California’, la ‘Shim Sham’… Cette dernière est la plus connue. C’est une chorégraphie de claquettes adaptée en Lindy Hop. J’ai commencé en solo et j’ai adoré. Je me suis alors mise à la recherche d’un cours en couple. » Joachim, qui a beaucoup voyagé dans sa jeunesse, a vu un couple le danser chez des amis, au Canada. Plus tard, il s’est inscrit au cours de Lindy Hop que proposait son université anglaise. « J’était plutôt foot et, au départ, la synchronisation bras et

jambes était un peu catastrophique. Mais on s’amuse vite, même si c’est difficile. Si quelqu’un comme moi peut y arriver, tout le monde peut le faire ! Il y a toute une posture, très caractéristique qui vient avec la pratique et les pas s’apprennent assez rapidement. »

Festif et jovial Quand Céline et Joachim se sont connus via le Lindy Hop, en 2009, ils avaient l’occasion de le danser une fois par semaine et devaient se déplacer loin. « Il y avait parfois une heure et demie de route pour aller dans une soirée où on faisait une heure de Lindy Hop. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus d’occasions. » « On peut même y aller seul pour danser avec des personnes sur place, appuie Céline. C’est un vecteur de rencontre de personnes très différentes, petites ou grandes, très dynamiques ou moins, et de tous les milieux. Le Lindy Hop revient à la mode depuis environ cinq ans, avec le revival de la mode rétro. On peut le danser dans des soirées classiques, mais aussi l’aprèsmidi dans des thés dansants, dans des cafés à Bruxelles et à Gand. De plus en plus de groupes jouent spécifiquement pour

Programme 17h - Trio Étoile Musette - Raquel Gigot, Dick van der Harst et Arnaud Degimbe feront revivre le genre Musette : valse, java, tango… 19h - Initiation au Lindy Hop - Céline et Joachim vous initieront à cette danse swing qui enflamma New York dans les Années folles. 20h - City Rockers DJ set - Mélange d'époques et de styles musicaux, du rock à nos jours.

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Un vestiaire rétro mettra à votre disposition costumes et accessoires pour vous fondre dans l’ambiance ! Et aussi... Bar et petite restauration. espace-vie février 2016 n° 258 l

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les danseurs de Lindy Hop. Ce sont des morceaux moins longs parce que cela demande une grosse dépense d’énergie, mais la musique peut être lente ou plus rapide. » Le Lindy Hop est apprécié de personnes qui aiment aussi bien s’habiller, pour être festifs et réincarner l’époque d’avant-guerre, mais l’ambiance reste bon enfant. « C’est propre à cette danse, explique Céline. On parle avec tout le monde, on change de partenaire toutes les deux ou trois danses. L’esprit est très positif et jovial. Contrairement aux danses de salon, le Lindy Hop est peu codifié et laisse une grande place à l’improvisation. Certains le font même de façon clownesque et facétieuse. » > Caroline Dunski

Ballroom, le samedi 20 février Foyer populaire (3 rue Belotte - 1490 Court-Saint-Étienne) Nombre de places limité ! Pensez à acheter en prévente en ligne sur www.ccbw.be ou par téléphone au 010 61 60 15


Fenêtres ouvertes sur la prison et l’IPPJ

Passer par la case prison et grandir par la culture « Fabrique de haine » ? « Université du crime » ? La case prison serait-elle inéluctablement et exclusivement répressive ? Un ex-braqueur milite pour qu’elle soit aussi un lieu où le détenu peut s’élever par le savoir.

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a prison radicalise dans la haine, note François Troukens dans un article qu’il partage sur un réseau social. Il faut changer le système carcéral qui est responsable du radicalisme. » L’ancienne figure du grand banditisme belge s’exprime alors au lendemain des attentats meurtriers de Paris. Toutefois, il n’a pas attendu ces événements innommables pour militer afin que le système qu’il critique ait les moyens de réhabiliter les délinquants par l’éducation et la culture. C’est façonné par un parcours atypique, que l’homme s’exprime. Né dans une famille brabançonne, d’un papa chanteur d’opéra et d’une maman enseignante, il vit une enfance rythmée par la littérature et les contes que lui lit sa mère. Alors qu’au sortir de l’adolescence il commence des études de photographie et rêve de devenir reporter de guerre, il choisit finalement d’intégrer l’armée où il s’entraine au tir. Il est ensuite recruté comme garde du corps de personnalités politiques et financières… avant d’entamer une carrière de jeune braqueur qui le mène en prison, dans cette « université du crime » où il entre en contact avec le grand banditisme.

Espoir de réinsertion Nous ne détaillerons pas les différentes péripéties d’une période allant de 1993 à 2010, entre cavales et incarcérations. À la Prison parisienne de la Santé, il se voit proposer d’entamer une licence en Lettres modernes à La Sorbonne. « Du lundi au vendredi, ces études constituaient une évasion mentale. J’ai aussi

pris part à des ateliers de cinéma, chapeautés par divers cinéastes, comme Agnès Varda. C’est avec elle que je réalise mon premier film. Je n’ai pas le sentiment d’avoir perdu mon temps en prison. J’y ai suivi des cours de cuisine, j’ai étudié les langues et l’informatique tout seul et j’en suis sorti avec cinq diplômes. » Si la Prison de la Santé, partiellement fermée jusqu’en 2019, est une prison « très culturelle », François Troukens regrette néanmoins que l’on apprenne si peu de choses en prison... en dehors des faits délictueux. « Nos prisons fabriquent des terroristes, c’est un milieu criminogène, une sorte de ‘forum’ criminel où l’on rencontre tout un panel de gens pendant la promenade : des truands connus, des vendeurs de drogues, d’armes… » Il suggère qu’à leur premier passage par le milieu carcéral les jeunes délinquants soient complètement isolés des autres prisonniers et n’aient de contacts qu’avec des éducateurs et des enseignants. Et, tant qu’à faire, qu’ils deviennent obnubilés par l’envie d’avoir un diplôme ou d’acquérir un métier, dans un espoir de réinsertion et de réalisation de soi en-dehors de la délinquance et du crime.

De la prison à la scène Dans le cadre du cycle « Prison et IPPJ », les centres culturels du Brabant wallon, de Tubize, Ittre, Rebecq et Braine-le-Château proposent du théâtre. Un homme debout - Je 4/2 à 20h Pour tous à partir de 15 ans Centre culturel de Tubize – Théâtre du Gymnase (124 boulevard Georges Deryck) – 02 355 98 95 Dans le ventre – Me 17/2 à 20h Pour tous à partir de 13 ans Centre culturel de Rebecq (11 chemin du Croly) - 067 63 70 67 Plus d'infos : ccbw.be

Afin que chaque détenu puisse exercer son droit à la culture et « passer de l’ombre à la lumière », via le projet « Chrysa-livres », l’association Chrysalibre qu’il a créée invite maisons d’édition et de production à enrichir les bibliothèques pénitentiaires en leur fournissant des stocks de livres, CD et DVD.

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> Caroline Dunski espace-vie février 2016 n° 258 l

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Petits et grands au pays du sommeil

Madame La Nuit et Monsieur Marchand de sable Le Collège Saint-Étienne, l’Office de la Naissance et de l’Enfance et le Centre culturel du Brabant wallon s’attardent dans le monde de la nuit avec une animation sur le sommeil et un spectacle de marionnettes, d’ombres et d’objets.

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e sommeil était au cœur du projet pédagogique du Collège Saint-Étienne et l’Office de la Naissance et de l’Enfance dispose de plusieurs outils de sensibilisation à ce thème central de l’enfance. L’occasion était belle de créer un partenariat local avec les Maisons maternelles et le service des accueillantes encadrées, les écoles tous réseaux confondus, et tout acteur local intéressé par la démarche.

La fille de la lune La cie Sac à Dos propose du théâtre de marionnettes, d’ombres et d’objets avec l’histoire d’une jolie rencontre entre un jeune garçon, solitaire et terre à terre, et une fille aventurière, la tête dans la lune, qui vont apprendre à se connaitre, à vivre ensemble. Dans un univers de petits objets très simples, les personnages sont à peine esquissés, deux petites silhouettes en fil de fer orné de tout et de rien, des plumes, des boutons… > C. Du. Visite de « L'oreiller magique » et ateliers divers Dimanche 21 février de 10h à 15h Salle polyvalente (ancien Collège Saint-Étienne), 8 rue Coussin Ruelle (entrée rue de Suzeril) 1490 Court-Saint-Étienne Renseignements : 0473 54 22 39 La fille de la lune Dimanche 21 février à 16h Salle Defalque, 6 rue Defalque

Le partenariat avec le CCBW s’est traduit par l’organisation d’un spectacle jeune public à l’intention des familles. L’idée était que le spectacle soit en lien avec le thème de « L'oreiller magique » , un des outils de sensibilisation de l’ONE. Lors des Rencontres Jeune public en 2014 à Huy, Marie-Pierre Hérion, animatrice chargée des projets de théâtre jeune public, avait vu le spectacle La fille de la lune. « Je ne connaissais pas très bien le travail de la cie Sac à Dos, une ‘vieille’ compagnie Jeune public fondée en 1990. La fille de la lune est le premier spectacle que je voyais. Il est, apparemment, dans la ligne de conduite de la compagnie, plutôt branchée sur le théâtre d’objets et le matériel de récupération. J’ai choisi ce spectacle parce qu’on pouvait faire un lien avec le sommeil et surtout le monde de la nuit. Il s’agit d’une rencontre entre deux personnages, l’un qui vit le jour et l’autre la nuit. L’histoire met en scène cette rencontre improbable. Il faut apprendre à se connaitre, à s’apprivoiser. Il n’est pas toujours facile de supporter les travers de l’autre. Le soleil a rendez-vous avec la lune, comme dirait la chanson ! »

1490 Court-Saint-Étienne Pour tous à partir de 3 ans Réservations : 010 61 60 15

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Avant le spectacle, l’Office de la Naissance et de l’Enfance invite les enfants de 3 à 7 ans et leurs parents à découvrir « L’oreiller magique », une animation sur le sommeil. Le

module de l’animation se présente sous la forme de deux tentes jointes l’une à l’autre par un petit tunnel. Dans la première de ces tentes, Pierrot entraine les bambins dans une simulation de soirée : tous les petits gestes, les câlins, les rituels d’avant-dodo sont reconstitués et leur sens expliqué. Puis c’est le Marchand de sable qui vient parler aux enfants des mystères du sommeil : je baille, je me frotte les yeux, je me sens fatigué, je suis de bonne ou de mauvaise humeur. Pourquoi ? Comment cela se passe ?

Bien dormir pour bien vivre Traversant le tunnel, vêtus de pyjamas, les enfants accompagnent leur guide jusqu’à la seconde tente, au Royaume Merveilleux du Sommeil. Lumières tamisées, paysage féerique, coussins moelleux, couettes et couvertures duveteuses... Le décor est planté pour écouter le Conte Musical de Madame La Nuit, qui raconte cauchemars et rêves enchanteurs... Une chanson reprise en chœur clôture ce voyage merveilleux. La sortie se fait par un toboggan – et zou ! – on atterrit sur l’Oreiller Géant. Non loin de là, des ateliers et d’autres animateurs offrent également un panel d’activités sur le sommeil. Avec « L’oreiller magique », l’ONE veille au bien-être des enfants en insistant sur un aspect primordial : grands ou petits, adultes ou enfants, pour bien vivre, nous avons besoin de bien dormir ! Dormir est une activité aussi importante que manger, respirer. Les enfants ont besoin de bien dormir pour grandir, apprendre et se développer harmonieusement. Outre les animations, l’ONE propose aussi fiches et brochure sur le sommeil à destination des parents. > Caroline Dunski


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agenda 2/16 épinglé pour vous…

ma 9/2 à Jodoigne / journée récréative Mardi Gras Rendez-vous pour une après-midi d’animations et de découvertes au hall sportif de Jodoigne. Au programme : des grimages, des jeux, du cirque, du gym khana et bien d’autres surprises vous attendent ! Trois représentations de « La porte du diable », par Les Royales Marionnettes, pour les enfants à partir de 6 ans seront proposées, avec Didier Balsaux et Julien Collard. Réservation obligatoire : 010 81 15 15 www.culturejodoigne.be sa 13/2 à 20h30, à Perwez / humour Un Duo dans le Cactus Depuis quatre ans, Jérôme de Warzée sévit chaque matin à la radio dans une séquence intitulée : « Un Cactus dans le Waterzooi ». Avec son comparse Kody, il donne corps et vie à quelques personnages pittoresques que les auditeurs de Vivacité reconnaitront sans peine et que les autres découvriront avec beaucoup de plaisir ! 081 23 45 55 – www.foyerperwez.be sa 13/2 à 20h, à Piétrain / musique Haendel & Friends Haendel, son opéra, ses amis musiciens Sammartini, Vincent, Bononcini, Babel et Die Klein Kammermusik Ensemble… Le festival « Terres de culture » vous propose de découvrir la musique classique de haut niveau à deux pas de chez vous, dans une ambiance conviviale. 0497 24 58 54 – www.culturalite.be di 14/2 à 17h, à Tubize / musique Concerto pour deux Clowns À la fois technique, drôle, créatif et sans temps mort, ce duo de clowns interprète Vivaldi, Strauss, Bach... dans un délicieux pas de deux, un pur régal. Mime, acrobaties, musique, quelques mots à peine, les Rois Vagabonds parlent un langage universel qui plait au vieux philosophe comme au petit enfant. On sort de là heureux et le sourire aux lèvres. 02 355 98 95 – www.tubize-culture.be jusqu’au 18/2 à Waterloo / cinéma et exposition Anna et Vincent – Un film, une exposition Un double événement mêlant le filmd de Françoise Lievie et exposition, cinéma et tableaux, afin de mieux faire connaitre Anna Boch, une personnalité d’exception fascinée par Vincent Van Gogh. La comédienne Isabelle Jonniaux retrace, en 60 minutes, le portrait d’une femme au cœur battant, à la peinture en marche. Mi-évocation midocumentaire, ce film est destiné à éclairer d’une autre facette le personnage aujourd’hui mythifié qu’est Vincent Van Gogh. Qui ne connait pas Vincent Van Gogh ? Qui se souvient d’Anna Boch ? 02 357 28 60 – www.museewellington.be

je 18/2 à 20h, à Nivelles / danse Post anima Cinq danseurs interprètent des humanoïdes emprisonnés au sein d’une même machine, couplés dans un jeu de domination, de contrôle, enfermés dans un mouvement giratoire perpétuel, et apparaissant tour à tour comme les victimes et les bourreaux de leur propre aliénation. La nouvelle création de la Cie Opinion Public montre un engrenage moderne, déshumanisant, dans lequel le progrès technologique est devenu excessif et avilissant. 067 88 22 77 – www.ccnivelles.be sa 20/2 à 20h15, à Braine-l’Alleud / théâtre Vy Michèle Nguyen ouvre grand le livre du passé et interprète, on ne peut plus librement, son enfance bercée par la féroce présence de sa grand-mère. Elle nous parle de sa maladresse, de son besoin de silence, de sa passion des mots, de son secret amour qui la mènera vers ses origines. Vers la paix aussi. Une marionnette l’accompagne silencieusement dans ce voyage souterrain. Elle est tout autant la fragilité de l’enfance qu’un rien pourrait casser, que le vieil enfant qui résiste en nous, tyrannise et tire les ficelles pour ne pas grandir. 02 384 24 00 – www.braineculture.be di 21/2 à 16h, à Court-Saint-Étienne / théâtre La fille de la lune La cie Sac à Dos propose du théâtre de marionnettes, d’ombres et d’objets avec l’histoire d’une jolie rencontre entre un jeune garçon solitaire et terre à terre et une fille aventurière, la tête dans la lune, qui vont apprendre à se connaitre, à vivre ensemble. Dans un univers de petits objets très simples, les personnages sont à peine esquissés, deux petites silhouettes, une fille et un garçon en fil de fer orné de tout et de rien, des plumes, des boutons… 010 61 60 15 – www.ccbw.be

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Du trac… au tac ! Six classes tentent d’être sélectionnées pour représenter le Brabant wallon. Venez les encourager le 6 mars à Tubize. Leur défi ? Créer une scène de 5 à 10 minutes, en groupe de 2 à 6 jeunes. La scène, choisie parmi les textes proposés par Promotion Théâtre sur la thématique de l’autorité, sera jouée devant un jury qui en sélectionnera deux pour représenter le Brabant wallon lors du gala qui se tiendra à la Maison de la Culture de Namur (le 17 avril 2016).

> Le dimanche 6 mars au Centre culturel de Tubize 124, boulevard Georges Deryck 1480 Tubize Infos : 010 23 61 56 www.ccbw.be

Cet agenda est absolument incomplet ! Consultez nos articles et Culturebw.be, vitrine de la culture en Brabant wallon

1) Concerto pour deux Clowns 2) Vy (Photo gracieuseté - Daniel Estades) Initié et organisé par Promotion Théâtre dans toute la Fédération Wallonie-Bruxelles, en Brabant wallon, le projet est porté par la Province et mis en oeuvre par le Centre

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culturel du Brabant wallon.

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portrait invitation

La réhabilitation des friches, une bonne affaire ?

> Cédric Dresse Cellule Aménagement du territoire au cabinet du ministre Carlo Di Antonio (sous réserve) > Michael Goblet d'Alviella Bourgmestre de Court-Saint-étienne > Michel Delnoy Avocat spécialisé en droit de l'urbanisme > éric Roubaud Développement immobilier chez Wilhelm and Co

Vendredi 26 février 2016 de 12h à 14h30 Ferme du Douaire 2, avenue des Combattants - 1340 Ottignies

Il existe une quantité suffisante de sites en friche pour répondre, du moins en partie, aux défis démographiques, économiques et sociaux auxquels la Région wallonne devra faire face dans les années futures. Parmi ceux-ci, 2 213 sont qualifiés de SAR (sites à réaménager). Mais que différencient ces SAR des autres friches ? Suite à la désindustrialisation des bassins économiques wallons, dans les années 70-80, plusieurs sites ont été laissés à l’abandon. En 2004, le concept de SAR (site à réaménager) a été créé pour désigner ces lieux dont l’état nuit au bon aménagement ou constitue une déstructuration du tissu urbanisé. La Région wallonne encourage donc leur réhabilitation en nouvelles zones économiques, mais aussi en logements. En Brabant wallon, plusieurs sites ont déjà fait l’objet d’une reconversion ou sont en cours de réhabilitation : les Papeteries de Genval, le site Henricot de Court-Saint-Étienne, l'ancienne Sucrerie de Genappe, entre autres. D’autres chantiers pourraient démarrer, notamment dans l’optique de créer de nouveaux quartiers, projets particulièrement soutenus par la Wallonie en 2016. Du site pollué à l’éco-quartier : peut-on parler de mariage idéal ? Les SAR représentent-ils l’arme fatale pour lutter contre les chancres urbains et présentent-ils des avantages par rapport à d’autres friches ? Autant de questions auxquelles nous répondrons durant ce Midi de l’urbanisme.

Inscriptions obligatoires avant le 24 février 2016 m.urbanisme@ccbw.be 010 62 10 55 Tarif : 5 euros (sandwich et boissons compris)

016© Joseph Claes espace-vie juillet 2010 n° 203 l

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Agréation P102024 - Exp. - édit. resp. : Edith Grandjean 3, rue Belotte 1490 Court-Saint-étienne

Midi de l’urbanisme


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