Espace-vie n°297 | Juillet 2020 | Les destins croisés d’Ottignies et Louvain-la-Neuve

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Espace-vie se plonge ces prochains mois dans le devenir des cinq grandes communes du Brabant wallon. Après Braine-l’Alleud, on s’attarde sur Ottignies-Louvainla-Neuve, tiraillée entre une entité qui fait office de locomotive du Brabant wallon et une autre qui peine à se réinventer. Un point commun tout de même : la multitude de projets dans les cartons. (Série 2/5) Texte : Xavier Attout - Globalview et X.A.

Ottignies, terre de friches et de transformations.

epuis une quinzaine d’années, les développements d’Ottignies et de Louvain-la-Neuve suivent des chemins quelque peu différents. Difficile de ne pas remarquer que Louvain-la-Neuve attire désormais tous les projecteurs en Brabant wallon. Voire même en Wallonie. De quoi en faire en quelque sorte une capitale provinciale qui n’en porte pas le nom. À elle les projets emblématiques, qu’ils soient résidentiels, culturels, économiques ou commerciaux. À elle les ambitions architecturales. À elle une attractivité sans précédent. Mais à elle également les prix exorbitants du marché immobilier – un appartement neuf à plus d’un million d’euros a été vendu l’an dernier dans le cadre du projet Agora –, faisant désormais presque passer cette festive ville étudiante pour un refuge pour personnes aisées. Et plutôt âgées. À côté de cette fringante cité d’une cinquantaine d’années, Ottignies fait plutôt pâle figure. Elle dispose bien d’importants projets dans ses cartons mais ne peut, pour l’heure, mettre aucune réalisation concrète sur la table. « De nombreuses études sont lancées actuellement, que ce soit pour le quartier de la gare ou le centre-ville d’Ottignies, lance Julie Chantry, bourgmestre d’Ottignies-Louvain-la-Neuve depuis 2018. Cela prend du temps mais il est nécessaire de passer par cette procédure de réflexion et de consultation citoyenne. Nous sommes en tout cas loin de rester les bras croisés. » Deux projets résidentiels majeurs devraient bouleverser le centre d’Ottignies. L’un à proximité de la gare et baptisé Samaya. Le promoteur BPI souhaite développer 900 logements sur un terrain de 10 hectares. Une première demande de permis est en cours. L’autre projet est situé sur le site de l’ancienne usine Bétons Lemaire, à proximité de la gare de Céroux-Mousty. Sur un vaste terrain de 8,4 ha, Matexi espère construire un nouveau quartier de 600 logements. Le dossier est toutefois au point mort. Et devrait le rester encore quelque temps. Aucune piste ne semble se dégager pour désenclaver ce site qui ne dispose actuellement que d’une étroite voirie d’accès, le long des voies de chemin de fer. La piste du tunnel sous les voies semble complexe à réaliser sur le plan technique. « Une solution doit

être trouvée sur le volet mobilité avant de lancer ce projet, souhaite Julie Chantry. Or, rien ne semble se dégager actuellement. »

Démolir et reconstruire le Douaire La dernière nouveauté pour le centre d’Ottignies concerne le Douaire. Inauguré en 1974, rénové en 2006, ce centre commercial de 10 000 m2 ressemble actuellement à un grand bloc de béton planté au cœur de la vallée de la Dyle. Cet ensemble, de même que les 576 places de parking qui l’entourent, pourrait faire l’objet d’une importante reconfiguration. L’idée sur la table étant de le démolir, de revoir entièrement son emplacement et d’y construire à la place un nouvel ensemble comprenant des parkings au sous-sol, des commerces au rez-de-chaussée et du logement aux étages. Un projet marquant, d’envergure, qui est le fruit de réflexions citoyennes rassemblées dans le cadre de la mise en œuvre du Plan communal d’aménagement révisionnel (PCAR) et du Schéma général d’aménagement du centre d’Ottignies. « Il est temps de doter Ottignies d’un véritable centre et de proposer un projet ambitieux, explique Julie Chantry. L’idée est de revoir toute cette zone et de faire se croiser une trame bleue (la Dyle) et une trame verte. Cette dernière partirait du haut de la prairie Orban, traverserait le site actuel du Douaire et rejoindrait le Bois des Rêves. Un projet qui ne permet pas de garder le Douaire comme tel. L’objectif est de se doter de davantage d’espaces publics, plus agréables à vivre. Ce sera un vrai projet collectif. » Si la Ville soutient activement le projet, un seul acteur a la possibilité d’actionner ou non le levier : le propriétaire du Douaire, Axa. « Sans leur aval, rien ne se fera », confirme Julie Chantry. L’enquête publique sur ces deux outils urbanistiques sera lancée à l’automne. Un dossier qui s’accompagnera d’un autre : le réaménagement de la place du Centre. La Ville a racheté toutes les maisons de cet ilot situé entre le boulevard Martin et l’avenue Reine Astrid pour les démolir, de manière à y élaborer un projet global. Il ne reste plus qu’un propriétaire récalcitrant. Ajoutons qu’à Ottignies, la SNCB a toujours l’idée de revoir complètement l’esplanade située devant la gare (pour y développer son concept de gare

7 espacevie.be |   juillet 2020

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