Espace-vie n°300| Janvier 2021 : 300 numéros pour Espace-vie

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Quel avenir pour nos communes ? Waterloo (5/5)

Touche pas à mon bois

Marco Paulo, un dessin vaut 1000 mots

espace

La revue qui décode les enjeux territoriaux du Brabant wallon

300

Janvier 2021 Bimestriel


sommaire

4 en bref événement 6 300 numéros

Mini Midi : avec Pierre Huart Le premier Mini Midi s’est déroulé en décembre. Le bourgmestre de Nivelles a ouvert le bal de ces débats en direct et en ligne avec un acteur de l’aménagement du territoire du Brabant wallon. Il y détaille les grands enjeux nivellois du moment et l’impact de la pandémie sur l’urbanisme local.

pour Espace-vie

apprendre 10 Interview de Willy Borsus

répondre 11 Peut-on refuser à

McDonald’s ou Aldi de s’implanter sur son territoire ?

À revoir sur espacevie.be

respirer 19 Livrez-vous,

[dé]livrons-nous !

2 0 apprendre Le PECA, un

partenariat renforcé entre enseignants et monde culturel

apprendre 12 Waterloo ne veut

plus être victime de son urbanisation

rencontrer 22 Un dessin vaut

Et la nature dans tout ça ? Notre Midi de l’urbanisme « Et la nature dans tout ça ? » a fait l’objet d’une retransmission en direct, que vous pouvez revoir sur notre site internet mubw.be. Une vidéo de 5 minutes reprenant les meilleurs moments est désormais accessible. Avec les interventions de Julien Taymans, Fiorella Quadu et Aurélie Hochart. À retrouver sur mubw.be

Zoom sur la créativité Prolongement en vidéo du corpus de fiches relatif à la créativité urbanistique en Brabant wallon. Trois capsules relatent à travers le récit des architectes, des commanditaires et/ou des usagers la genèse des trois projets primés par le Prix de l'Urbanisme et de l'Architecture en 2017 (Maison VC à Grez-Doiceau, AGC Glass Europe à Louvain-la-Neuve et Centre du visiteur de l'abbaye de Villers-la-Ville). À retrouver sur mubw.be

1000 mots

découvrir 16 Touche pas à mon bois

Espace-vie est la revue bimestrielle de la Maison de l’urbanisme – Centre culturel du Brabant wallon ( janvier, mars, mai, juillet, septembre et novembre). Elle traite de sujets relatifs à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et aux enjeux culturels en Brabant wallon. Créée en 1989, Espace-vie est indépendante de tout parti politique et dispose d’une entière liberté éditoriale.

2 4 agenda Des Mini Midis

pour garder le lien

Suivez-nous sur les réseaux sociaux maisonurbanismebw Linkedin.com/company/la-maisonde-l-urbanisme-du-brabant-wallon MUBW

Éditeur responsable : Nicolas Van der Maren - Rédacteur en chef : Xavier Attout (x.attout@ccbw.be) - Rédacteurs : Caroline Dunski (c.dunski@ccbw.be), Karima Haoudy (k.haoudy@ccbw.be) - Avec la contribution de : Joëlle Rigaux, Agnès Chevalier, et Maureen Schmetz - Équipe de la Maison de l’urbanisme : X. Attout, A. Chevalier, K. Haoudy, M. Schmetz - Présidente de la Maison de l'urbanisme : Sophie Keymolen - Maquette : Louise Laurent (www.louiselaurent.be) - Mise en page : Louise Laurent - Dessins : Marco Paulo - Imprimeur : Artoos Group - IPM Printing - Tirage : 7 000 exemplaires - Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-Étienne - Contact : 010 62 10 50 ou m.urbanisme@ccbw.be - www.mubw.be - www.ccbw.be Espace-vie est publié avec le soutien de la Wallonie et du Brabant wallon. La revue est envoyée sur demande et gratuitement aux habitants du Brabant wallon, abonnement de 12 euros/an hors Brabant wallon. Ne peut être vendu. Si vous préférez recevoir Espace-vie en version numérique, n’hésitez pas à nous le signaler. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. La clôture de ce numéro s’est déroulée le 19 janvier. © Photo de couverture : DDS+ Espace-vie est imprimé sur du papier recyclé dans une imprimerie climatiquement neutre. Les émissions de CO2 sont neutralisées à 100 % par le biais de plantations d’arbres. L’emballage qui entoure la revue lors de l’envoi est en maïs.


avant-propos

Au temps de la famine temporelle L’aménagement du territoire ? Pour qui et pourquoi ? C’est sous ce diptyque interrogatif que s’ouvre, en juin 1989, le premier Espace-vie. Un numéro 0 qui, dès son éditorial, amène tout de go l’enjeu d’un urbanisme participatif : pour qui et pourquoi ? C’est dans un cadre joyeusement chamboulé qu’émerge Espace-vie : chantier de la révision des plans de secteurs et, dans la foulée, mise en œuvre du décret décentralisation et participation. Un décret qui soutient la constitution de comités de citoyens – à l’époque les CCAT – qui s’engagent, à l’échelon communal, dans la définition de leur cadre de vie. Mai 68 n’est pas loin. Son souffle mâtiné d’utopie inspire Louis Leduc – le fondateur de la Maison de l’urbanisme, et de son extension éditoriale Espace-vie – à inscrire l’aménagement du territoire dans le paysage du quotidien, celui de la culture générale. Et ce, pour en faire une matière résolument collective. Premier numéro et premières incursions citoyennes dans un domaine par trop réservé à quelques « spécialistes », souligne-t-on déjà à l’époque, qui en verrouillent l’accès à l’appui de codes et d’un langage hermétiques. On y parle de savoir technocratique et de l’importance de réhabiliter le savoir social, celui-là même qui est pétri de l’expérience de l’usage dont l’habitant peut aussi se faire valoir. L’accent est mis sur l’importance de la formation des citoyens et du rôle de la Maison de l’urbanisme dans ce processus long et laborieux. Car une participation sans savoirs est une échelle sans barreaux, scande l'urbaniste Thierry Paquot.

L’aménagement du territoire, pour qui ? Pourquoi ? Et quand (y consacrer du temps) ? Comment, en effet, assurer une participation qui s’étire dans le temps dans le contexte de l’accélération de nos modes de vie ? Comment appréhender les mutations de nos paysages dans un temps libre réduit à peau de chagrin ? Et aussi, comment associer temps long de l’urbanisme et temps présent, fugace, de la participation-réaction ? Pas de réponses à ces questions qui mettent à jour, après trois décennies d’existence d’Espace-vie, le paradoxe entre une participation en aménagement du territoire qui se nourrit du temps et la famine temporelle, contemporaine. Karima Haoudy

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L’importance de ce capital culturel dans le processus participatif se mesure encore aujourd’hui, au cœur même de ce 300e numéro, mais on perçoit aussi ses indéniables limites et ses coriaces verrous (tiens ! les revoilà). La participation reste majoritairement l’affaire de ceux qui ont la maitrise de l’expression (écrite et verbale), de la prise de conscience d’appartenir à un lieu, de se l’approprier suffisamment pour avoir la volonté de le transformer. L’aménagement du territoire, pour qui ? La question est toujours d’actualité. Mais trente années plus tard, elle se voit prolongée par la question du temps, ou plutôt du manque de temps.


en bref

7 Le nombre de communes qui vont accueillir des caméras de surveillance qui permettront de lutter contre les déchets clandestins. Braine-le-Château, Court-SaintÉtienne, Waterloo, Jodoigne, MontSaint-Guibert et Beauvechain ont été retenues par la Région wallonne.

Eckelmans en approche

4

Toujours pas de fumée blanche dans le dossier de L’esplanade, à Louvain-laNeuve. Le SOL (Schéma d’orientation local), qui devait être bouclé en septembre dernier, n’est pas encore finalisé. Il doit baliser le devenir de ce site. On a par ailleurs appris que Eckelmans avait approché Klépierre, le propriétaire de L’esplanade qui a un droit d’emphytéose sur l’extension, pour reprendre l’un ou l’autre volet du dossier.

Les 30 ha de Monnet II bientôt lancés C’est l’un des derniers terrains disponibles pour accueillir des entreprises à Louvain-la-Neuve. La zone Monnet II, une large bande de terre située entre AGC Glass et Oh’Green d’un côté et entre l’E411 et la N25 de l’autre, va bientôt être valorisée. Un SOL (Schéma d’orientation local) sera lancé d’ici quelques mois. On y retrouve 14 ha qui permettront d’étendre le parc scientifique et deux ZACC (Zone d'aménagement communal concertée) de 16 ha qui offriront davantage de latitudes au niveau des projets. L’INESU, le bras immobilier de l’UCL, et l’intercommunale in BW sont à la manœuvre.

Révision du plan de secteur à La Hulpe Le site des anciennes papeteries Intermills va faire l’objet d’une révision du plan de secteur. L’objectif est de transformer l’affectation de ce site de 13,62 ha essentiellement dédié à de l’activité industrielle en une Zone d’enjeu communal sur 10,64 ha et une zone d’espace vert sur 2,98 ha. Ce terrain est la propriété des promoteurs Atenor et l’Immobilière du Cerf qui souhaitent y aménager près de 350 logements. Un chiffre trop ambitieux pour la commune.

Les antennes de Wavre démantelées

La plus haute antenne s’élève à 230 mètres et s’aperçoit à des kilomètres à la ronde. Ce ne sera toutefois bientôt plus le cas. Le parc d’antennes de Wavre, situé à Wavre-Nord, sera démantelé le 10 février, à l’explosif. La technologie émettrice était devenue obsolète. Une dizaine d’antennes seront mises au tapis. Une fois désaffecté, ce site de 100 ha sera en partie vendu. Tant la Ville de Wavre que des promoteurs lorgnent déjà dessus.

Deux sites naturels confiés à Natagora La commune de Braine-le-Château va louer deux parcelles des sites de l’Ermitage et de la Bruyère Mathias à Natagora. Ces deux parcelles s’étendent chacune sur 100 ares. La location est d’une durée de 30 ans et s’élève à l’euro symbolique. Ces deux sites sont des parcelles rares au niveau des habitats naturels (landes à bruyères sur sable, pelouses à bruyères sur sable, prairies humides maigres et pelouses acidosiques).


© DDS+

Feu vert pour l’ilot Saint-Roch Immobel a reçu son permis pour construire 291 appartements sur le site dit de l’ilot Saint-Roch, à deux pas du centre de Nivelles. Cela fait près de quarante ans que cet ancien terrain industriel (3 ha) dédié à la galvanisation de La Brugeoise & Nivelles était laissé à l’abandon. Le promoteur bruxellois va le transformer en un ensemble résidentiel. Il comptera également deux surfaces commerciales (1 300 m2). Notons que 572 parkings vélos privés (un par chambre d’appartement) sont prévus, de même que 54 emplacements publics. La livraison est prévue pour fin 2023. L’architecte est DDS+.

Retrouvez tout le contenu d'Espace-vie, de nouvelles informations, des vidéos et autres infographies sur notre site internet espacevie.be.

Nouveau batiment pour le vicariat Le vicariat du Brabant wallon va démolir ses imposantes bâtisses situées chaussée de Bruxelles, juste à côté du Palais du Gouverneur, à Wavre. Une reconstruction est sur la table. La demande de permis est à l’étude.

Le territoire du Brabant wallon s’est développé de façon assez désordonnée. C’est quelque chose qu’il faut corriger, qu’il faut rationaliser. C’est pourquoi il faut une stratégie. Christophe Dister, président d’in BW

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événement

300 numéros pour Espace-vie Fondée en 1989, la revue Espace-vie publie ce mois-ci son 300e numéro. Trois décennies qu’elle tente de décrypter et vulgariser l’évolution du territoire brabançon. Une dizaine de fidèles lecteurs évoquent leur rapport à Espace-vie. Et leurs attentes pour les prochains numéros. Texte : Xavier Attout

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Belgique - België PP 1300 Wavre 1 BC 0481 Bureau de dépôt 1300 Wavre

197 265 décembre octobre 2016 2009 mensuel mubw.be

espace-vie La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon

Aéroport, ville nouvelle, éco-zoning Quelle reconversion pour les 500 ha de la base de Beauvechain ?

T

rois cents numéros en un peu plus de 30 ans. Des centaines d’acteurs de l’aménagement du territoire interrogés. De multiples évolutions sur le fond et la forme. Et une constante, au fil des années : la volonté de sensibiliser les habitants du Brabant wallon (et d’ailleurs) aux enjeux de l’aménagement du territoire, de les informer sur les tendances qui émergent et, surtout, de vulgariser cette information pour qu’elle soit accessible au plus grand nombre. Car, qu’on le veuille ou non, l’évolution du territoire est l’affaire de tous. Que ce soit de près ou de loin. Que ce soit régulièrement ou une fois dans sa vie. Que ce soit par le biais de la construction d’une maison à côté de chez soi, par le développement d’un lotissement à l’arrière de son jardin ou encore par l’érection d’un parc d’activité économique sur le terrain de jeu de son enfance. Les paysages n’ont en fait eu cesse d’évoluer depuis 1989, année du premier numéro d’Espace-vie. D’autant plus en Brabant wallon où l’urbanisation a été galopante ces dernières décennies. Et où la pression foncière est toujours plus exacerbée. La rançon du succès pour une province située dans la périphérie de Bruxelles et dont l’attractivité ne se dément pas. Cette urbanisation s’accompagne désormais d’une densification du territoire. Renouvelant au fil du temps les chancres industriels par des immeubles à appartements. Et offrant une nouvelle diversité d’habitat après le règne de la quatre façades. Un bémol néanmoins : cette évolution s’est accompagnée d’une importante hausse des prix de

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Syntaxe, créateur de quartiers

L’enjeu de la végétalisation de la ville

Les itinéraires de la culture brabançonne

espace

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Février 2020 Bimestriel

La revue qui décode les enjeux territoriaux du Brabant wallon

A L

PATRIMOINE A Les A avantages et inconvénients d’un bien classé

EBRABANT WALLON SL'offre de logements dépasse la demande

CULTURE BW CULTURE BW (t) vous emmène PULSAR L à La Haye et Cologne

Une densification sans vision Comment les mesures d’accompagnements font défaut en Brabant wallon


« Une incontournable lecture de chevet » MICHÈLE FOURNY, Membre de la CCATM de Genappe « Ne me proposez pas la version électronique de l’Espace-vie. Je sais : consommation injustifiée de papier (recyclé !), frais logistiques (compensés !). Taille et poids parfaits pour être lu n’importe où, n’importe quand et sans connexion à quoi que ce soit. Les articles sont variés et concis, sans prétention scientifique, kyrielle de bas de page ni lourde bibliographie. Espace-vie, c’est ma récréation, les potins du Brabant wallon en matière d’urbanisme, d’architecture, d’aménagement du territoire, d’environnement… Espace-vie, c’est de l’information, de la formation, du questionnement, des interviews. Juste ce qu’il faut pour avoir envie d’approfondir l’un ou l’autre sujet. Espace-vie, c’est le rappel pour s’inscrire au prochain « Midi » (à l’époque pré-confinement). Et Espace-vie, c’est aussi commencer par rechercher les illustrations d’un célèbre aventurier vénitien. »

« Une confrontation des points de vue » FRANCIS HAUMONT, Avocat-associé HSP « Espace-vie a une place particulière dans le lot de revues auxquelles je suis abonné : c’est une des trois ou quatre que je lis intégralement. J’y trouve en effet ce judicieux mix de flashs d’informations urbanistiques locales, des articles plus substantiels sur telle ou telle thématique ou sur la politique menée par telle ou telle commune, des interviews d’acteurs expérimentés dont l’opinion personnelle éclaire leurs interventions. J’apprécie également la confrontation régulière des points de vue. Le tout dans une présentation formelle des plus attractives. Bref un plaisir bimestriel répété. »

« Curieuse, critique, ouverte et indépendante » PATRICK VERSCHUERE, Architecte, Louvain-la-Neuve « En fêtant cet anniversaire, Espace-vie offre à ses lecteurs l'occasion d'exprimer leur intérêt aux informations qu'elle diffuse sur l'architecture, l'urbanisme et l'environnement proche. Cette initiative mériterait aussi d'évoquer une réflexion sur les défis d'avenir : la maîtrise de l'impact humain sur les écosystèmes devient une question vitale et demande une adhésion pour l'accompagner. Notre monde politique ainsi que nos administrations, souvent incultes et en retard, ne sont pas les endroits pour débattre. Une revue de qualité et de proximité pourrait aider la démarche citoyenne en vue de promouvoir les idées. Voilà les vœux que je formulerais pour l'avenir de la revue : rester curieuse, critique, ouverte et indépendante. »

« Une institution » CHRISTIAN RADELET, Ancien fonctionnaire délégué du Brabant wallon « Espace-vie est une institution pour tous ceux qui aiment le Brabant wallon et qui s’intéressent à l’aménagement du territoire. Espace-vie, c’est 30 ans d’histoire du Brabant wallon, d’articles bien documentés, d’interviews d’acteurs, de commentaires et d’éditos pertinents. L’aménagement du territoire a besoin de lieux d’échanges, de réflexions et de débats. Avec les Midis de l’Urbanisme, Espace-vie a pris une place incontournable dans ce paysage. Depuis 1989, Espace-vie a accompagné ma carrière de fonctionnaire au service du Brabant wallon. Ces 30 ans de vie commune ont été marqués par un esprit d’ouverture et de collaboration réciproque que j’ai toujours apprécié. Merci à la Maison de l’urbanisme. »

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l’immobilier, rendant l’accès à la propriété de plus en plus difficile pour bon nombre de ménages (de la classe moyenne aux populations paupérisées). Un réel enjeu à l’avenir. Espace-vie a accompagné ces évolutions tout au long des trois dernières décennies. Et continuera encore à le faire à l’avenir. Que ce soit par l’information rigoureuse, la confrontation des points de vue ou la découverte d’initiatives novatrices. Et ce, en toute indépendance. En 1989, cette revue mensuelle comptait seize pages. En 2010, elle s’offrait un important lifting avec une nouvelle maquette, une offre éditoriale repensée, un passage à la couleur et une ouverture à la culture du territoire. Avant de connaitre un nouveau tournant en 2020, changeant de format, de maquette et en repensant à nouveau son offre éditoriale pour coller davantage aux aspirations du temps. Une refonte qui s’est accompagnée d’une présence digitale renforcée. Cette longévité est notamment liée à votre fidélité. D’autres tournants s’annoncent dans les prochains mois. On espère que vous les emprunterez avec nous.


dossier

événement

« Des contestations évoquées mais pas décodées »

Plus de 2 200 arbres et haies remarqua bles recensés en Brabant wallon

Ce riche et remarquable patrimoine brabançon Ils ne sont pas légion mais sont de qualité puisque le plus vieil arbre de Belgique est enraciné à Beauvec hain. Les arbres remarqua bles sont de véritables éléments de notre patrimoin e, regorgeant de faits historiques ou culturels dendrologue Benjamin . Le Stassen est parti à leur découverte.

L

JEAN-LUC ROLAND, Ancien bourgmestre d’Ottignies-LLN

e Brabant wallon est le parent pauvre porelle, citoyenne et d’agrément. de la Wallonie en matière d’arbres « J’ai  et réalisé,  en  compagnie  de  haies remarquables. On n’en Jean-Claude  compte que Baudouin,  un  inventaire  complet  2 200 sur le territoire, soit 8 % des  des 25 000 arbres que l’on peut apercevo recensés au sud du pays. Ce ir de la voirie.  n’est pas Ceux qui sont situés dans les d vraiment une surprise au vu de omaines prison imporvés ne sont, théoriquement, p tante urbanisation et de sa densité. as recensés.  Petite Même s’il m’est arrivé de frap consolation toutefois : s’ils ne per à la porte  sont pas léde l’un ou l’autre propriétaire gion, les arbres plantés en Brabant  pour découwallon vrir un arbre vraiment remarq sont plutôt résistants ! L’arbre uable. » le plus anIllustré par de magnifiques photographies, cien de Belgique est ainsi situé à Hammel’ouvrage nous plonge dans Mille (Beauvechain), dans le l’histoire des parc du châarbres brabançons. On y redécouvre teau de Valduc, propriété de les la comtesse châtaigniers de Hougoumont Grocholski. L’if de Valduc remonte et l’arbre de au XIIIe Wellington, liés à la bataille de siècle. Un véritable chamWaterloo ; pion en la matière. « La plupart  des  gens  pensent  que  le  plus  vieil  arbre  du  pays   « Si le Brabant wallon en   est situé à Liernu (Eghezée)  compte moins que la pro vince  mais ils se trompent, relève de Liège, on peut dire qu le photographe et dendrolo’il se  rattrape avec la qualité d gue Benjamin Stassen, qui e cervient de publier la troisième tains de ses arbres ! » version de « La mémoire des arbres »(1). Si le Brabant  wallon  en  compte  moins  que  la  province  les plus vieux ifs de Wallonie, de Liège, on peut dire qu’il se r comme ceux attrape avec  de Valduc, de la Décapitation la qualité de certains de ses a (à Braine-lerbres ! » Château), du château de Laurensart En parcourant le dernier ouvrage (Gasde Bentuche) ; l’Arbre de la chapelle jamin Stassen, on réalise à quel Robert à Ropoint les fessart, un tilleul magnifique arbres sont un élément majeur qui remonte de notre au XVIIIe siècle. Et que penser patrimoine. Bien qu’il s’agisse de l’Arbre de végéde Promelles, un peuplier de taux, ils regorgent de faits historiques 28 m qui doou mine la vallée genappoise : planté culturels, au même titre que nos en 1906, châteaux il agit véritablement comme arbre-repère. et églises. Au niveau judiciaire, l’Arbre de la Justice, situé à proximité du château Le rôle des grandes du Chenoy, à Beaurieux, servait de pilori au familles XVIe siècle. Il a été abattu en 1940 par l’armée L’auteur a sélectionné plusieurs francentaines çaise. d’arbres dont il retrace le parcours. Il les En Brabant wallon, on remarque a classés par rapport à leurs que les fonctions : plus grandes concentrations topographique, religieuse, judiciaire, d’arbres sont temsouvent associées aux grandes familles.

« Espace-vie est assurément une revue de qualité. Une présentation sobre, claire, professionnelle, à l’image de son contenu. Par ses brèves, ses articles de fond, ses interviews de personnalités diverses, elle fournit une très bonne vue d’ensemble sur l’état des réflexions, sur les dossiers en cours et sur les projets qui concernent les territoires du Brabant wallon. L’information est souvent « décodée » comme l’annonce la revue. J’en apprécie l’esprit de concision et de clarté, ainsi que l’effort de mise en perspective des dossiers 04 présentés. Tout ce travail sous-jacent que le lecteur peut ne pas voir, mais dont il profite, permet de mieux saisir la complexité des matières. Un aménagement du territoire digne de ce nom ne peut être autre chose que l’articulation réussie d’une réflexion stratégique globale avec des projets concrets et localisés. Or, on sait bien que tous les projets d’une certaine ampleur se voient contestés. L’aménagement du territoire est sans doute la matière la plus conflictuelle qui soit. Certes les contestations sont évoquées dans la revue, mais pas… décodées. Sur ce plan, Espace-vie me semble lisse comme une table de billard. Pourtant, je crois vraiment qu’il y a intérêt à mieux comprendre ces tensions entre la vue globale et les projets concrets, et à en tirer les leçons. Non pas en se limitant à donner la parole à l’un puis à l’autre. Mais en tentant de faire apparaitre les motivations, les ressorts et les enjeux de ces tensions. Un travail périlleux et difficile, je le sais, mais qui pourrait être très utile et éducatif. Tant pour les uns que pour les autres. » espace-vie mars 2014 n° 239 l

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« Un rôle essentiel » JULIEN TAYMANS, Président de Natagora Brabant wallon « En tant qu’amoureux de la Nature et président de Natagora Brabant wallon, je ressens souvent, à la réception d’un nouveau numéro d’Espace-vie, un léger pincement au cœur en appréhendant certaines informations dont je prendrais connaissance dans ce numéro à propos de projets urbanistiques portant atteinte à notre environnement naturel. Alors que la biodiversité constitue l’un des enjeux majeurs du territoire (le premier besoin de la Nature, c’est l’espace !), et que celle-ci est de plus en plus mise en avant dans les discours officiels, on constate en effet encore trop souvent l’absence ou la faiblesse de la prise en compte de cet enjeu lorsque les projets se concrétisent. Dans ce cadre, la revue me semble jouer un rôle essentiel en tant que média de sensibilisation et d’information des porteurs de projets et décideurs aux problématiques liées à la biodiversité, telles que la prise en compte du maillage écologique ou l’aménagement du bâti en faveur de la faune et de la flore. »

l

« Espace d’écrits, Espace d’envies » ADELINE BINGEN, Responsable du service urbanisme Ittre « Espace-vie, Espace d’écrits, Espace d’avis, Espace de cris, Espace d’envies, Merci ! »

Que ce soit les Solvay à La Hulpe, les Goblet d’Alviella et les Boël à Court-SaintÉtienne, elles ont permis l’émergence d’espèces particulières et anciennes. « Cela  s’explique par  le fait que ces  familles ont  toujours  tenu  les  arbres  en  haute  estime  car elles étaient très attaché es à la terre,  explique Benjamin Stassen. De pl us, elles

disposaient de moyens impor tants, ce qui  leur  permettait  d’engager  des  jardiniers  pour  les  entretenir.  Sans  parler  du  fait  qu’elles  avaient  aussi  de  grands  espaces  pour  permettre  la  plantation  d’arbres. » Prenons l’exemple de Court-Saint-Éti enne, commune la plus boisée de la région. Elle est celle qui présente le plus grand intérêt dendrologique grâce aux parcs appartenant aux Boël (Le Chenoy) et aux Goblet d’Alviella. « À l’époque, les grands propr iétaires  terriens  souhaitaient  embellir  leur  parc, poursuit Benjamin Stassen. D’imp ortantes collections se sont con stituées, vu  l’esprit  de  compétition  qui  régnait  entre  les propriétaires. Des arbres  nouveaux et  différents  venant  de  tous  les  continents  ont alors considérablement e nrichi la flore  sylvicole.  Aujourd’hui,  l’esprit  de  collec-

tion du début du XXe siècle a  disparu. On  ne  plante  plus  des  essences  d’arbres  qui  pourraient faire l’admiration de  nos petitsenfants. Place a été faite aux essences à  croissance rapide. »  Enfin, comment ne pas évoquer le domaine Solvay, qui reste un parc forestier où l’on peut admirer quantité d’essences exotiques telles que des séquoias géants, des cèdres de l’Atlas ou des tulipiers de Virginie. Le dernier propriétaire privé, ErnestJohn Solvay (1895-1972), aimait les arbres exotiques et il fut, en 1953, l’un des principaux responsables de l’introduction en Belgique des métaséquoias que l’on venait de découvrir en Chine. De quoi transformer les lieux en véritable parc-spectacle .

interview

« Il faut parfois les cacher pour les préserver » Michel de Ghendt est responsable de l’entretien et de la conservation du domaine Solvay à La Hulpe.

> Le domaine Solvay possède un riche patrimoine en matière d’arbres remarquables. Cela suscite-t-il un entretien particulier ? Pas particulièrement. On veille bien évidemment à ce qu’ils soient tou jours dans de  bonnes conditions. Certains a des monuments et sites a rbres intéressent  établi une beaucoup nos visiteurs, ce qu série de critères. Il a fallu attendre i entraine un  la fin piétinement de  la base de l’arb des années 1980 pour que re. Avec, évenle Cwatupe tuellement, des problèmes d’a consacre certains articles aux sphyxie qu’il faut  arbres et solutionner. Ces situations nou haies remarquables. Le Cwatupe s poussent à  exige ne pas toujours indiquer  où  ils aujourd’hui de chaque commune  sont situés, de  qu’elles manière à les préserver.  dressent annuellement la liste des haies > Combien y a-t-il d’arbres et arbres remarquables de leur remarentité. quables à La Hulpe ? Une douzaine. Ils sont remarq uables par leur  beauté, leur grosseur, leur hauteur ou leur  rareté. J’apprécie particulière ment l’arbre  aux pochettes. Ce davidia fut  découvert en  Chine en 1869 par l’abbé Arma nd David. Une  essence qui fleurit en mai et s e couvre curieusement de fleurs en forme de  mouchoirs d’où  son nom «d’arbre aux pochette s». Cela fait  autant de mouchoirs flottant da ns le vent. Le  marronnier arbustif, situé à pr oximité du grand  étang, est aussi un arbre singu lier. Il y a un  également un chêne pédoncul é, une espèce  indigène, qui a poussé nature llement le long  d’un méandre du ruisseau de l’ Argentine. Il a  plus de 400 ans, une circonfér ence de 5,25 m  et grimpe à une trentaine de m ètres. C’est le  plus important du domaine. Il  se situe dans un  endroit retiré. On ne préfère d’ ailleurs pas trop  en parler pour le préserver… > Ernest Solvay a fait du domaine un parc exotique, avec des espèces qui viennent du monde entier… Oui, il a notamment été le prem ier à amener  des séquoias en Belgique. On  en compte une  dizaine dans le domaine. Ils vi ennent  d’Amérique du Nord. Ce parc est d’u ne richesse  inimaginable.  > Votre arbre préféré ? Un hêtre présent à proximité d u chemin qui  va de l’étang de la Longue Qu eue au château.  Il est remarquable de par sa re ctitude. Il a  une hauteur de 35 mètres. Ma is je pense qu’il  arrive doucement en fin de vie… > Xavier Attout

(1) « La mémoire des arbres », Benjamin Stassen, Éditions Racine.

Quand un arbre est-il remarq uable ?

Quand il présente un intérêt paysager, historique, biologique (par sa taille ou sa dimension exceptionnelle), folklorique, religieux, dendrologique ou joue un rôle de repère géographique. Les plus anciens ont été protégés par les grandes familles. La législation est ensuite entrée en action. En 1936, la Commission

Le Ledomaine domaineSolvay, Solvay,ààLa LaHulpe, Hulpe,accueille accueilleune unesérie séried’arbres d’arbresremarquables, remarquables,dont dontce cePtérocaryers Ptérocaryersdu duCaucase Caucasesitué situéau aubord bordd’un UU © d’undes © desétangs. étangs.@ @Benjamin BenjaminStassen Stassen

> Propos recueillis par Xavier Attout

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espace-vie mars 2014 n° 239 l

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« Aider à développer l’esprit critique » YVES HANIN, Directeur du Centre de Recherches et d'Études pour l'Action Territoriale « Espace-vie est l’une des rares revues qui donne à comprendre les spécificités, richesses ou faiblesses et transformations à l’œuvre de nos espaces quotidiens. Les clés de ce décodage sont précises tout en étant présentées succinctement et pédagogiquement. Espace-vie nous donne ainsi à questionner et à penser notre maison, quartier, commune, le Brabant wallon et plus largement. Espace-vie nous donne aussi la possibilité de débattre de l’avenir de nos territoires et d’en devenir les acteurs. Espace-vie nous permet de dépasser le Nimby, d’éviter des oppositions stériles, de découvrir des pistes de solutions pour protéger nos atouts, restructurer là où cela est indispensable et consolider les dynamiques positives en cours. Espace-vie nous aide à développer l’esprit critique et à forger une vision partagée. Merci à l’équipe de rédaction qui a su alimenter chacun des 300 numéros. Nous comptons sur vous pour aborder l’évolution des modes d’habitat, de travail, de mobilité face aux défis du changement climatique, du vieillissement de notre jeune province et ainsi à maintenir son attractivité, à renforcer sa durabilité et garantir la qualité de nos cadres de vie. »


« Une source d’inspiration » HÉLÈNE GRÉGOIRE, Responsable du service urbanisme de La Hulpe « Vous avez dit qu’Espace-vie a été fondée en 1989 ? Je dois le lire attentivement, comme toutes les autres publications de la Maison de l’Urbanisme, depuis le début des années 2000 : une revue variée, abordant l’urbanisme et la culture, aux articles ni trop longs, ni trop courts, qui a su évoluer tant dans sa mise en page que dans son contenu et illustrée de façon drôle, simple et efficace,… souvent très concrète par ses interviews d’acteurs de l’urbanisme en Brabant wallon, ses découvertes d’autres communes, ses cancans (changement de poste ou autres,…), les points de vue partagés… J’ai hâte de la découvrir dès qu’elle arrive ; je mets précieusement de côté mon exemplaire et j’en savoure chaque page, véritable bouffée d’air et matière à réflexion dans un quotidien souvent surchargé… Mille mercis à la Maison de l’urbanisme et félicitations pour ce 300e numéro d’une, je l’espère, encore longue série ! »

« L'action politique pour un bon aménagement du territoire nécessite de prendre de la hauteur, regarder au-delà de 50 ans tout en s'imprégnant et respectant la force des racines, c'est-à-dire du patrimoine et de la mémoire des lieux. La revue Espace-vie est un lieu où spécialistes et néophytes ont pu et pourront continuer, je l'espère, d’exprimer leur vision et leur réflexion sur les enjeux essentiels pour améliorer la manière d’habiter notre Terre et la qualité de vie des citoyens du Brabant wallon. Dans un monde de plus en plus complexe en particulier sur le plan juridicoadministratif de l’aménagement du territoire et généralement dominé par une communication instantanée, une telle revue qui exige de prendre le temps de la réflexion est essentiel afin de créer un espace des possibles pour la création d’une cohésion et un sens de destin commun pour un territoire. C’est donc toujours avec plaisir et curiosité que je la lis non seulement comme élu mais aussi comme citoyen afin de nourrir ma réflexion en y puisant de nouvelles inspirations pour l’action. »

«À une époque où internet n’existait pas encore » BAUDOUIN LE HARDŸ DE BEAULIEU, Directeur d’in BW

découvrir

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Attout - Photos

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« De plus en plus qualitative »

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« La revue Espace-vie a vu le jour l’année où je suis entré au conseil communal de Genappe. Devenu échevin en 1991, je me suis rapidement intéressé à l’urbanisme même si la matière n’entrait pas dans mes attributions : j’étais en effet chargé des travaux. La revue constituait une excellente source de références et d’informations, à une époque où internet n’existait pas encore, faut-il le rappeler pour les plus jeunes. En 1995, je suis devenu député permanent de la jeune Province et à ce titre j’ai présidé la Maison de l’Urbanisme pendant 12 ans. La revue était bien entendu une production très importante, que j’ai veillé à défendre et à encourager Anne Norman et Benoît Moritz faisaient un travail remarquable de qualité, ce qui est devenu et resté la marque de fabrique de la revue. Elle s’est imposée rapidement dans le paysage urbanistique et architectural en Wallonie et bien au-delà. Aujourd’hui, c’est via l’intercommunale in BW que j’ai l’occasion d’apporter une modeste contribution en communiquant sur des dossiers qui présentent, je l’espère, un intérêt pour les lecteurs. Bravo à Xavier Attout qui a pris le flambeau avec panache. Chaque numéro est attendu par les professionnels et les décideurs de ces matières qui nous permettent d’imaginer et de construire des espaces – publics et privés – de vie plus agréables et mieux intégrés à notre environnement. Longue vie à Espace-vie. »

ellir le cadre vraiment d’emb L’avantage est Augustin, dont mètre par an. Collège Saint: directeur du zar, d’ajouter de vie. » Et le Etienne Baltha de Maubroux, démarche est dépend l’école entaux, cette its environnem nous accueil« Outre les bienfa 300 élèves que les pour fortement ssante les sensibilise également intére 2 va m 2 hectares. Cela de 100 de site lons sur notre cette petite forêt iques. Et puis, toute proche, aux enjeux écolog n avec la voirie r une zone tampo es. » pouvoir forme nuisances sonor notamment les en diminuant

LAURENCE DE HEMPTINNE, Organisatrice de séminaire sur l’immobilier Dorian itecte-paysagiste explique l’arch Forests. On offre 100 % naturelle, rage d’Urban maitre d’ouv de créer des Malengreau, ental. L’idée est et environnem . Partout où un service social ux en milieu urbain végéta ce. Et on aires d’espa petits sanctu ve plus ce genre nt on ne retrou Miyawaki. Cela habituelleme de japonaise t utilisant la métho e normalemen y parvient en ans ce qui pouss est d’obtenir en dix friche. L’idée nous permet ce terrain en it laissa on e n’arrive en cent ans si e ce que la natur ir d’un à grande vitess de reproduire arbres vont grand à produire. Les plus aujourd’hui

«Citoyenne du Brabant wallon, je lis avec assiduité la revue Espace et Vie. J’en ai d’ailleurs conservé la collection complète depuis 2014 ! J’apprécie la revue car elle offre un parfait panachage entre l’actualité et l’analyse. Chaque numéro comporte en effet à la fois son lot de véritables « news » (parfois des scoops) mais aussi de nombreux dossiers d’analyse très fouillés. Il me semble enfin qu’Espace-vie devient de plus en plus qualitative. La dernière refonte de la publication menée fin 2019 est particulièrement réussie tant au niveau de la forme que du contenu. »

Et vous ? Envie de nous faire parvenir un bref ressenti de ce que vous appréciez dans Espace-vie, de ce que vous n’aimez pas, de ce que la revue vous a apporté, d’articles qui vous ont marqué (positivement ou négativement) ou encore de son évolution (positive ou négative). N’hésitez pas à nous envoyer votre témoignage à l’adresse m.urbanisme@ccbw.be

espacevie.be |   janvier 2021

« Une bouffée d’air »

CÉDRIC DU MONCEAU, Ancien échevin de l’Aménagement du territoire d’Ottignies-LLN


apprendre

« La réalité flamande n’est pas la réalité wallonne » Après avoir lancé l’idée d’un Stop Béton en 2015, la Flandre garde toujours une longueur d’avance sur la Wallonie. Le gouvernement vient de valider le décret permettant l’arrêt de l’artificialisation des terres en 2040. Reste que ce Bouwshift (nouveau nom), dont les grands principes de mise en œuvre seront dévoilés cet été, fait réagir. Interview avec le ministre wallon de l’Aménagement du territoire.

Je suis convaincu que, sur le long terme, il serait sans doute intéressant de doter notre Région d’un véhicule foncier qui ne laisse pas les communes seules face à cet enjeu. L’analyse démontre, en effet, que l’importance des disponibilités foncières est un élément déterminant dans la capacité des territoires à réduire leur artificialisation.

Willy Borsus, la Wallonie doit-elle s’inspirer de cette décision du Gouvernement flamand ? À chaque contexte ses contraintes et ses solutions spécifiques. La réalité flamande n’est pas la réalité wallonne. En 2015, la Flandre a consommé 22 km²/an. En Wallonie, c’était 12,7 km2/an en 2015 et 11,3 km2/an de 2015 à 2017. Mais je reste bien entendu très attentif aux mesures prises ailleurs. Je note par ailleurs que l’objectif du décret flamand est d’inciter de nombreuses communes à renforcer leurs centres névralgiques plutôt que de bâtir sur les terrains de réserve. C’est in fine ce vers quoi nous nous efforcerons de tendre en Wallonie en renforçant les centralités urbaines et rurales et en y concentrant l’essentiel de l’urbanisation.

L’attrait de la quatre façades ne semble pas faiblir selon les derniers chiffres. Comment parvenir à faire accepter aux Wallons ces mesures et à faire évoluer leur état d’esprit ?

Où en est-on dans ce dossier ?

Un groupe d’experts a débuté son travail le 20 février 2020. Il a notamment déterminé la superficie artificialisable afin d’atteindre les objectifs aux horizons 2025 et 2050 de même qu’une méthodologie de mesure de l'étalement urbain. Le rapport final vient de m’être adressé. Il livre une analyse des outils existants dans le CoDT en mettant l’accent sur leur aptitude à assurer la rencontre des objectifs fixés. Il met également en évidence la nécessité de fixer des balises ou trajectoires au niveau régional et de les décliner au niveau supra-communal et/ou communal. Le Gouvernement n’a pas encore pris d’orientation au départ des résultats de ce document assez conséquent.

Actualiser les plans de secteur est une piste. Mais je dirais toutefois qu’il est peu vraisemblable que le Gouvernement s’oriente dans une solution unique.

Sur quels critères déterminer la valeur des terrains ?

Propos recueillis par Xavier Attout

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Le financement de l’indemnisation des propriétaires lésés reste un écueil important. Il est annoncé comme infinançable en Flandre. Quel sera le modèle appliqué en Wallonie ?

Pour aller plus loin Retrouvez l’interview complète de Willy Borsus sur espacevie.be, de même que celle de Pieter-Jan Lijnen, conseiller en politique immobilière au département de l'Environnement de la Région flamande.

Ni le Gouvernement ni les documents qui encadrent aujourd'hui l'aménagement de notre territoire en Wallonie ne poursuivent l'objectif de restreindre la liberté des ménages wallons quant à la forme de leur choix d'habitat. Mais les modes d’habitat ont évolué au cours des dernières décennies, de même que la composition des ménages. La part des logements produits en immeubles à appartements est passée de 29 % pour la période 2001-2005 à près de 70 % pour l’année 2018. L’autopromotion, et à travers elle, la construction de maisons quatre façades, s’étiole donc progressivement.

Le Betonstop a laissé sa place au Bouwshift en Flandre. Vers quelle dénomination allons-nous en Wallonie ? L’appellation « stop béton » ne me convient pas en ce qu’elle est avant tout négative. Elle est absolument inappropriée.


répondre

Peut-on refuser à McDonald’s ou Aldi de s’implanter sur son territoire ? Une question d'Isabelle,

Une réponse de Fabrice Evrard

Employée, Jodoigne

Avocat spécialisé en droit de l’urbanisme, de l’environnement et de l’aménagement du territoire au sein du cabinet wavrien HSP Un restaurant McDonald’s a ouvert mi-décembre à Jodoigne. Deux autres ouvertures sont également envisagées à Rixensart (demande en cours) et à Braine-l’Alleud (demande refusée), démontrant l’offensive actuelle de la chaine de fast-food américaine en Brabant wallon. Ces deux derniers dossiers sont toutefois plus complexes car ils ont soulevé une vague d’opposition de la part de certains habitants. Une opposition similaire est apparue également ces derniers mois à La Hulpe et à Waterloo par rapport à l’implantation d’un supermarché hard discount Aldi ou de l’arrivée de la chaine de librairie Cultura. Des dossiers sur lesquels les communes ont remis des avis défavorables. Ces situations amènent en tout cas plusieurs questions, dont celle-ci : peut-on refuser à une enseigne de s’implanter dans une commune si son standing ne convient pas aux autorités et à certains habitants ? « C’est une question complexe, soulève le juriste Fabrice Evrard, spécialisé en droit de l’urbanisme et en immobilier commercial au sein du cabinet HSP. Il faut savoir qu’il y a trois types de permis pour autoriser l’implantation d’une enseigne commerciale : le permis d’urbanisme « simple » qui autorise le projet immobilier, le permis unique (urbanisme et environnement) qui autorise le projet immobilier si celui-ci implique une activité ou une installation classée sous l’angle environnemental et le permis intégré, qui comprend également, outre les aspects précités, l’autorisation d’exercer une activité commerciale. Dans ce dernier cas, on demande l’avis de la commune, de la fonctionnaire déléguée, du fonctionnaire technique et, surtout, du fonctionnaire régional des implantations commerciales. » Pour l’horeca, les concessionnaires automobiles et les commerces où l’acheteur repart sans marchandise (sanitaires, cuisines, etc.), un permis d’implantation commerciale n’est pas requis. Cette situation concerne par exemple McDonald’s, qui doit donc passer par la procédure du permis d’urbanisme ou, le cas échéant, du permis unique. L’avis de la commune et du fonctionnaire délégué sera donc exigé. « Dans ce type de dossier, les aspects urbanistiques sont bien évidemment pris en compte, tout comme l’impact que pourrait avoir une telle ouverture sur l’environnement du site et la mobilité », précise Fabrice Evrard. Sur le plan du droit, pas question toutefois d’arguer le fait qu’il s’agirait d’une chaine qui favoriserait la « malbouffe ». Pour les commerces de détail (alimentation, mobilier, décoration, etc.), la situation est différente. Si la demande de permis d’implantation commerciale concerne une enseigne qui veut s’implanter dans un espace de moins de 2 500 m2 de surface commerciale nette, le collège communal sera compétent. Au-delà, la décision reviendra au fonctionnaire des implantations commerciales de la Région wallonne. « Ces autorités ont le loisir d’argumenter leur refus par rapport à des questions urbanistiques ou par rapport à des questions de stratégies territoriales », poursuit le juriste. Ce que l’on a pu voir ces derniers mois à Waterloo par exemple. « En matière de permis intégré impliquant par contre la compétence de la Région, les trois avis doivent être positifs pour qu’une demande de permis soit acceptée. On a coutume de dire que l’avis du fonctionnaire des implantations commerciales serait le plus important mais ce n’est pas nécessairement vrai. » X. A.

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Waterloo ne veut plus être victime de son urbanisation Waterloo freine désormais des quatre fers l’urbanisation et la densification de son territoire. Car la mobilité et la qualité de vie en pâtissent clairement. Remonter la pente sera délicat mais plusieurs grands chantiers sont sur la table pour inverser la tendance. Reste à voir s’il n’est pas trop tard. (Série 5/5) Texte et photo : Xavier Attout


apprendre

Un centre-ville repensé Un lundi matin habituel, Waterloo asphyxiée par les voitures.

Il reste toutefois encore quelques possibilités d’urbaniser le territoire. Mais elles ne sont pas légion. Une réflexion est en cours pour le site Fiat

(10 ha) situé à proximité du quartier du Chenois. On n’y verra en tout cas ni des logements, ni l’Institut des Sacrés-Cœurs. Du logement est par contre prévu dans le centre, à l’arrière de la galerie Wellington. Mais le nombre exact n’a pas encore été défini. « Refuser tous les projets n’est pas une solution car il y a alors le risque de se voir imposer, après de longues procédures juridiques, davantage de logements que souhaité, relève Florence Reuter. Je suis plutôt favorable à une discussion où chaque partie peut mettre ses arguments sur la table. »

Une de mes craintes est que la qualité de vie pâtisse de cette ultraurbanisation et que les habitants quittent Waterloo pour aller voir si l’air n’est pas plus respirable ailleurs. Je suis favorable à l’entreprenariat mais pas au détriment du cadre de vie. Florence Reuter, bourgmestre

Le réaménagement du centre-ville reste le dossier phare, près de dix ans après les premières esquisses. L’ancienne version, qui se concentrait sur la partie arrière des Galeries Wellington et l’ancien site Delhaize, est passée à la trappe. Au grand dam du développeur Wereldhave qui espérait faire passer l’offre commerciale locale de 3 000 m2 à 13 000 m2. La nouvelle version, qui vient de faire l’objet d’un master plan, s’attaque à un périmètre bien plus large (14 ha). Les ambitions sont également revues à la hausse. L’idée est notamment de démolir les Sacrés-Cœurs et d’y aménager une vaste place publique conviviale sur ce terrain situé juste à côté de l’église SaintJoseph, en plein centre. De nouveaux parcours urbains, un nouveau quartier résidentiel et des parkings souterrains seront aménagés alors que les vides urbains seront restructurés. Les Waterlootois

13 espacevie.be |   janvier 2021

C

hangement d’époque à Waterloo. L’open bar est terminé pour les promoteurs immobiliers. L’équipe qui a succédé à Serge Kubla à la tête de Waterloo en 2015 puis en 2018 a resserré les boulons et aboli les petits arrangements entre amis. Résultats : les promoteurs ne sont plus vraiment les bienvenus. Et, s’ils persévèrent, ils doivent revoir leurs ambitions nettement à la baisse. Les exemples se multiplient ces derniers mois de projets rabotés. Demandez par exemple au promoteur Eaglestone ce qu’il pense de son projet situé le long du boulevard Henri Rolin. Deux ans de négociations et trois versions plus tard, il est en passe d’être diminué de moitié (une quarantaine d’appartements et des logements PMR, kangourou et habitat groupé au total) et accueillera même la bibliothèque communale. Même situation pour le Château de la Rose (Bouygues) au Chenois, qui est passé de 170 à 144 unités. Une situation liée en fait au contexte local d’ultra-urbanisation. Le plan de secteur est relativement simple à Waterloo : 80 % des 2 200 hectares est en zone rouge et est donc à bâtir. Et l’essentiel est déjà bâti. Il en résulte une forte densification (1 400 habitants/km2 pour une moyenne brabançonne de 400 habitants/m2) et d’innombrables problèmes de mobilité vu que sept personnes sur dix possèdent (au moins) un véhicule. « Waterloo a donc déjà fait sa part du travail en matière de densification, relève la bourgmestre Florence Reuter. Il reste encore quelques possibilités de densifier dans le centre-ville ou aux alentours de la gare. Mais les problèmes de mobilité sont trop importants pour continuer à faire comme avant. Une de mes craintes est que la qualité de vie en pâtisse et que les habitants quittent Waterloo pour aller voir si l’air n’est pas plus respirable ailleurs. Je suis favorable à l'activité économique mais pas au détriment du cadre de vie. D’où le fait de refuser ou réduire certains projets immobiliers, ou de refuser l’implantation de certaines enseignes commerciales dont Waterloo n’a pas besoin. » La librairie Cultura, qui allait concurrencer les librairies indépendantes locales, ou l’enseigne Aldi, alors qu’il y a déjà pléthore d’acteurs de la grande distribution, en ont récemment fait les frais.


apprendre

LE REGARD DE LA FONCTIONNAIRE DÉLÉGUÉE Nathalie Smoes, fonctionnaire déléguée du Brabant wallon, et sa collaboratrice, Annick Vousure, attachée architecte « Face à la dualité apparente entre, d’une part, la volonté des autorités de densifier et de diminuer l’artificialisation du sol pour répondre aux enjeux climatiques (entre autres) exprimée dans le Schéma de Développement du Territoire (SDT), et d’autre part la tendance individuelle à quitter la ville, tendance accrue par la pandémie, certains lieux telle que la commune de Waterloo possèdent une attractivité qui les rend irrésistibles.

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DE MULTIPLES FONCTIONS. Infrastructures scolaires et communautaires, offre sportive et culturelle, commerces diversifiés, vie nocturne, toutes les fonctions sont concentrées sur un territoire réduit. Parcs, espaces verts et proximité de la forêt et de zones agricoles apportent la qualité de vie. Si l’on dépasse une image superficielle, l’offre en logement est diversifiée, allant de la colocation à la villa, permettant une certaine diversité sociale. Avec sa gare (future RER) et la proximité de Bruxelles et de la Flandre, Waterloo est également super équipée en services, tous accessibles à pied ou presque vu sa concentration. On comprend dès lors mieux la pression immobilière qui s’y exerce. La question n’est plus celle des derniers terrains disponibles mais de la reconversion des terrains sous exploités. Les promoteurs ont toutefois été refroidis dans leurs ardeurs par la volonté de la bourgmestre d’avoir une vision du

développement de sa commune avant de continuer à accepter les demandes. DEUX OUTILS PLANOLOGIQUES SONT EN COURS D’ÉLABORATION. Ils vont permettre de définir cette vision. Il s’agit de la zone d’enjeu communal (ZEC) pour le centre de Waterloo et du schéma de développement communal (SDC) pour l’ensemble du territoire communal. En ce qui concerne le centre, la démarche initiée tend à créer non seulement un cœur de ville au sein des équipements majeurs (services, sportifs, commerciaux et patrimoniaux) mais également à aménager des parcours urbains ainsi que des espaces publics de qualité tout en y ramenant des habitants. Ce fut un tort de considérer pendant si longtemps qu’un schéma de développement communal pour Waterloo n’avait aucun intérêt puisque la commune était déjà presque entièrement urbanisée. Au contraire, faire le choix aujourd’hui de lancer cet outil pour le développement de la commune est primordial. J’attends énormément de ce SDC pour la structuration du territoire, la gestion de la densité, et la stratégie commerciale notamment. L’élaboration de ces documents est un moment passionnant où toutes les données sont rassemblées pour que la commune puisse faire des choix stratégiques qui engagent son territoire pour les générations à venir. »

Une école en moins, un horizon en plus. Une perspective du futur centre-ville, le long de la chaussée de Bruxelles.

ont été consultés en 2019. L’élaboration d’une zone d’enjeu communal est en cours. Un projet mixte public/privé verra le jour pour s’assurer du financement. Des négociations sont en cours avec Wereldhave (commerces et appartements), Apibw (acteur public de logements à prix modéré) et Immobel (appartements). La demande de permis est espérée au premier semestre 2022. Tant qu’aucun nouveau point de chute ne sera trouvé pour l’institut, le dossier avancera toutefois au ralenti. « Waterloo dispose d’une balise d’emprunt pour financer une partie de cet important projet qui est essentiel pour le centre-ville, précise celle qui est aussi députée wallonne. Nous allons restructurer le centre et lui donner davantage d’air. De plus, nous avons peu d’éléments patrimoniaux à Waterloo et ce réaménagement sera l’occasion de mettre l’église en valeur. » Parmi les autres pôles en chantier, citons le réaménagement du site d’Argenteuil qui, outre le Lycée du Berlaymont, la Chapelle Reine Élisabeth et le hockey, verra son pôle culturel renforcé avec une salle de spectacle de 600 places et un nouveau bâtiment pour l’Académie de musique. In BW a racheté un terrain de 7 ha situé en zone d’équipement communautaire à cet effet (à droite après le pont). Une passerelle piétonne et un nouveau rond-point seront aménagés pour fluidifier et sécuriser le trafic, alors qu’une nouvelle sortie du ring à hauteur d’Argenteuil est


interview

« Fluidifier la nationale 5 est une priorité » Pierre Pagniez, architecte waterlootois Propos recueillis par X. A.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de Waterloo ?

Au niveau politique, le départ de Serge Kubla a changé beaucoup de choses. Il voulait atteindre les 30 000 habitants rapidement alors que Florence Reuter met davantage de freins aux projets. Ce qui manquera, un jour ou l’autre, ce sont des espaces verts. Waterloo reste très demandé même s’il s’agit d’une commune-dortoir. Sa vitalité commerciale est importante pour son attractivité.

Comment améliorer cette mobilité compliquée ?

Mobilité : changer les mentalités L’autre grand enjeu, on en a déjà parlé, est la problématique de la mobilité. Waterloo est asphyxiée par le trafic automobile. Il faut dire que ses habitants aiment les cylindrées : on dénombre 17 626 voitures privées (hors voitures de société, qui sont nombreuses à Waterloo) pour 13 000 logements, dont 8 000 villas. Les initiatives se multiplient pour faire retomber la pression (navettes de bus gratuites, mise en zone 30 de tous les quartiers) mais un changement de mentalités dans les modes de déplacement est surtout attendu. Et il prendra du temps. C'est l'une des seules pistes vu que Waterloo est cornaquée entre Rhode-Saint-Genèse, la forêt de Soignes (site protégé) et le champ de bataille (site protégé). Ses trois sorties du ring, son importante offre scolaire et le trafic de transit n’étant pas de nature à tendre à l’optimisme. « Seul un changement dans les modes de transport pourra nous aider », espère Florence Reuter.

Waterloo reste enclavée et les possibilités sont peu nombreuses. La sortie du ring à hauteur du Knokke Out existe mais Rhode-Saint-Genèse ne souhaite pas son développement, ce qui rejette la circulation vers le centre-ville. Il faut des mesures drastiques pour évoluer. La mise à sens unique de la nationale 5 (dans le sens Charleroi-Bruxelles) me parait intéressante à étudier. Avec l’idée d’un giratoire via la rue François Libert.

L’évolution du parc de logements semble un autre grand enjeu…

Il n’y aura plus de grands projets urbanistiques, c’est certain. Par contre, contrairement à ce que l’on croit, Waterloo est davantage composée de petites maisons que de grandes villas. Il faudra réfléchir à leur rénovation. Pour ce qui est de la division de logements, la commune s’y oppose, essentiellement pour des raisons de mobilité. Un point de vue que je ne partage pas. Un foyer en plus n’est pas nécessairement une voiture en plus. Les habitants d’une grosse villa possèdent déjà deux ou trois voitures. Or, les plus petites familles qui occuperaient ces villas divisées utilisent moins de voitures et font appel à des solutions alternatives.

Quels sont les prochains défis ?

J’ai beaucoup de craintes par rapport à l’effondrement économique que pourrait entrainer la crise du Covid. Cela pourrait avoir d’importantes conséquences sur les commerces locaux et pourrait donc remettre en cause les importants travaux prévus dans le centre-ville.

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également prévue. « Nous ne sommes heureusement pas encore confrontés au phénomène de division de logements. Il reste encore des maisons à rénover qui sont accessibles financièrement. Il faudra toutefois se pencher sur cette évolution dans les prochaines années. Pas question d’accepter la démolition de villas pour voir des immeubles à appartements à la place. »


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Touche pas à mon bois Un projet immobilier, des riverains mécontents et une issue qui s’annonce positive. Des habitants de MontSaint-Guibert et Louvain-la-Neuve ont transformé leur opposition en force de propositions pour tenter de dégager une solution. Une mobilisation qui a mêlé les générations. Et qui pourrait servir d’exemple. Texte et photo : Xavier Attout


espacevie.be |   janvier 2021

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C’

est une belle histoire. Les derniers chapitres ne sont pas encore écrits. Mais les débuts sont prometteurs. De prime abord, le scénario est assez classique : un promoteur immobilier souhaite construire sept immeubles résidentiels comprenant neuf à treize logements dans une zone boisée de 8,5 hectares. Les riverains s’y opposent. Et emportent la première manche, parvenant à mettre à mal les ambitions du promoteur et à s’attirer les bonnes grâces des responsables communaux. Un combat qui a, de plus, permis de rapprocher des riverains qui se connaissaient à peine. Et qui, sans le Covid, enchaineraient aujourd’hui les apéros de quartier.

La scène principale se passe dans le bois du Roissart, situé à cheval sur Mont-Saint-Guibert et Louvain-la-Neuve, devant la ferme de Profondval. La société Next Day Capital souhaite construire un ensemble résidentiel sur une zone de parc privé au plan de secteur. Une zone qui, en théorie, n’est pas destinée à être urbanisée. Le CoDT n’y autorise en effet certaines constructions que si les travaux ne mettent pas en péril la destination principale du terrain et que si un Schéma d’orientation local (SOL) couvre toute la zone. Sans oublier le fait que la superficie des travaux ne peut excéder 15 % de la superficie totale d’une zone de parc de plus de 5 hectares.


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« Nous avons été choqués par l’ampleur du projet, relève Erika Lepers, riveraine et urbaniste. Ce parc est situé en face de nos habitations depuis de longues années. Plusieurs promoteurs ont tenté d’y développer un projet. C’est étonnant quand on connait la nature de cette zone. »

La problématique de la zone de parc

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Il faut dire que le promoteur s’est engouffré dans une brèche fournie par le CoDT qui, selon les interprétations, pourraient néanmoins permettre certaines constructions. « Mais sûrement pas un ensemble d’immeubles à appartements qui dénature la zone, lance Maité Kervyn, une autre habitante du quartier. Ce n’est pas ce type de projet qui permet d’entretenir le bois, comme l’affirme le promoteur. » Résultat : des riverains se rencontrent une première fois en octobre 2019 lors d’une réunion d’information organisée par le promoteur. Une vingtaine de personnes sont présentes. Une seconde réunion est organisée dans la foulée, toujours avec le promoteur. Et avec une assistance similaire. Le contenu a de quoi les surprendre. S’en suit alors la mise en place d’une force d’opposition qui se veut constructive, rassemblant une cinquantaine de personnes concernées par le dossier. « Il est trop facile de s’opposer à un projet sans donner des pistes de solution, poursuit Erika Lepers. Le propriétaire est vendeur. Il faut respecter sa volonté et étudier les pistes alternatives à un projet immobilier. » Six groupes de travail sont alors constitués par les riverains : coordination, interpellation au conseil communal, relations avec l’échevin de l’Urbanisme et la fonctionnaire déléguée, environnement et mobilité, projet alternatif « Pour mon bois », contact avec le propriétaire et le promoteur. « Nous nous sommes très vite organisés et mobilisés, se souvient Nicole Ledent, qui habite juste en face du projet. Il y avait de nombreux profils différents, dont certains étaient spécialisés en urbanisme. La volonté principale était également d’être une force de propositions. »

Acter le résultat Après avoir tenté de sonder les aspirations exactes du promoteur et de connaitre les intentions de la commune de Mont-Saint-Guibert sur ce dossier, l’horizon s’éclaircit quelque peu. « Une délégation de riverains a rencontré le bourgmestre et nous lui avons exposé notre position, en disant que nous étions prêts à accepter un éventuel projet, relève

Il est trop facile de s’opposer à un projet sans donner des pistes de solution. Le propriétaire est vendeur. Il faut respecter sa volonté et étudier les pistes alternatives à un projet immobilier. Erika Lepers, riveraine

Erika Lepers. Il en a été agréablement étonné. Nous avons également dévoilé nos propositions alternatives qui étaient ressorties d’un groupe de travail. Il y en a eu plusieurs, certaines plus légères que d’autres. À savoir que si le promoteur renonçait à son projet, on pouvait éventuellement prendre langue avec le propriétaire pour qu’il nous cède le terrain gratuitement. Ou encore racheter le bois, y installer un « bois du souvenir », y favoriser un projet d’habitat léger (yourte, tiny house, etc.) voire un espace récréatif (accrobranches, cabanes, etc.). » L’idée étant de proposer des alternatives qui permettent à ce bois de rester accessible aux riverains et qui ne le dénaturent pas. « Le bourgmestre a été très réceptif à nos propositions, note Maité Kervyn. Il a d’ailleurs affirmé qu’un éventuel promoteur devait au préalable s’accorder avec les riverains s’il voulait obtenir son permis. » Notons que le rachat du bois semble pour l’heure hypothétique vu le prix demandé par le propriétaire. En ce début d’année, les signaux sont en tout cas au vert. Les riverains ont obtenu en quelques mois le soutien de la commune alors que le promoteur reste discret depuis de longues semaines. « L’objectif est dorénavant de faire acter par le conseil communal notre opposition au projet immobilier, ajoute Nicole Ledent. De manière à ne pas voir un nouveau promoteur apparaitre. Il n’y a pas encore de jurisprudence dans un sens ou dans l’autre sur la question de la construction dans les zones de parc. Nous ne sommes pas contre tous les projets, mais nous souhaitons un développement qui respecte davantage les lieux et son environnement. Cette mobilisation a en tout cas été très instructive jusqu’à présent. »

LA RÉACTION DU BOURGMESTRE, JULIEN BREUER « Je trouve l’attitude des riverains très constructive car ils comprennent bien la situation à laquelle ils sont confrontés. À savoir une pression immobilière, les droits du propriétaire et des possibilités de construire sur leur terrain vu les règles édictées dans le CoDT. Ils proposent donc des pistes de solution qui correspondent à leurs aspirations, ce qui est très intéressant. Cette position est très rare dans les projets immobiliers. Nous les encourageons et voulons les aider dans leurs démarches. Ce n’est pas une confrontation. De notre côté, nous estimons qu’il y a suffisamment de pression foncière et de terrains en zone rouge à Mont-Saint-Guibert pour commencer à construire sur une zone de parc. Nous n’y accepterons donc pas un développement résidentiel. »


cultures

d'un territoire

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© Joëlle Rigaux

Livrez-vous, [dé]livrons-nous ! Qu’elles aient été placées à l’initiative de services communaux, comme à MontSaint-Guibert ou Nivelles, ou d’associations locales telles Les Amis de Bousval dans l’entité éponyme, les boites à livres offrent aux regards de jolies surprises visuelles et aux esprits vagabonds, de belles aventures littéraires.

Comme de petits coffres à trésors disséminés dans l’espace public, ces boites sont destinées à accueillir des dons et à nourrir l’imaginaire de celles et ceux qui les ouvrent. Le principe est d’y déposer des livres que l’on ne souhaite pas conserver et d’en choisir d’autres qui suscitent notre curiosité.

Dans l’esprit des personnes qui installent ces mini-bibliothèques accessibles tout le temps et gratuitement, il y a aussi l’espoir que des messages accompagnent les livres : avis sur le livre lui-même, coups de cœur ou coups de gueule… peu importe, pourvu qu’un lien se tisse au fil des pages, entre lecteurs et lectrices. C. Du.


apprendre

Le PECA, un partenariat renforcé entre enseignants et monde culturel « Parcours d’Éducation Culturelle et Artistique » (PECA)… Que voilà une association de mots qui laisse planer une aura de mystère ! Le terme « parcours » a un petit côté martial et physique, tandis que les trois autres font rêver. Mais finalement, le PECA, c'est quoi ? Texte : Caroline Dunski – Illustration : Elis Wilk

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L

e PECA offre un cheminement dans lequel l’art et à la culture ont une place durable et où enseignants, élèves, artistes et médiateurs culturels construisent ensemble un patrimoine commun. Le « Parcours d’Éducation Culturelle et Artistique » est un axe du pacte pour un enseignement d’excellence, fruit d’un intense travail de réforme entamé en 2015 par la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) avec des représentants de tous les acteurs du monde éducatif (enseignants, parents, pouvoirs organisateurs) et des spécialistes des différentes universités et hautes écoles. Le « Pacte d’excellence », en abrégé, constitue un ensemble de mesures prises pour renforcer et améliorer l’enseignement de la maternelle au secondaire, en vue de réduire le redoublement de 50% d’ici 2030 et le décrochage scolaire. Parmi ces mesures : l’élargissement du tronc commun d’apprentissage. L'objectif de ce tronc commun, désormais organisé sur 12 années, entre 3 ans et 15 ans, est de renforcer les savoirs de base et d’assurer un niveau de connaissances plus élevé pour l’ensemble des élèves. Il vise la pluridisciplinarité et les apprentissages transversaux en se centrant sur sept domaines clés tels que la maitrise de la langue


française et des langues modernes, le renforcement de l’éveil et de la citoyenneté, la valorisation des activités physiques ou encore la promotion des arts et la culture à l’école.

L’enseignant au cœur du parcours C’est dans ce dernier segment du tronc commun qu’intervient le PECA. Mis en place dans les classes maternelles dès la rentrée de septembre 2020, il s’étendra progressivement jusqu’à la fin du secondaire et reposera sur un cours d’éducation culturelle et artistique (ECA) dispensé par l’enseignant titulaire de la classe, à raison de quatre périodes hebdomadaires en maternelle et de deux périodes par semaine en primaires et secondaires. L’équipe éducative a la responsabilité d’assurer ces cours et, pour ce faire, peut avoir recours des collaborations extérieures avec des artistes et des médiateurs culturels. Celles-ci sont encouragées dans le cadre du PECA. Dans l’enseignement secondaire inférieur, les cours d’éducation artistique et culturelle devront être donnés par des professeurs spécialisés et, pour favoriser la mise en place du PECA, la FWB

s’appuiera sur des enseignants relais, au sein de chaque établissement scolaire.

Un gout pour l’exploration culturelle et artistique Les réformes du Pacte d’excellence invitent à développer davantage les collaborations entre l’école et la culture et, surtout, à donner une place durable à l’art et à la culture, dans un trajet construit et articulé qui assure la continuité des apprentissages. Le PECA invite à donner une place durable à l’art et à la culture, dans un trajet construit qui assure la continuité des apprentissages. « Il s’agit de découvrir, d’avoir du plaisir, de construire un patrimoine commun et de découvrir un autre langage dont les enfants ne se sentent pas exclus, en acquérant quelques clés. C’est tout l’enjeu de la démocratisation de la culture », explique Nancy Massart, référente spécifique culture et enseignement au sein du Conseil de l'Enseignement des Communes et des Provinces (CECP). La vocation du parcours est d’imprégner chaque élève d’un gout pour l’exploration culturelle et artistique. Sa mise en œuvre permettra d’accroitre de nombreuses collaborations avec le secteur culturel et artistique et d'amplifier de nombreuses initiatives afin de toucher chaque élève. Pour reprendre les mots de Bénédicte Linard, ministre de la Culture, de « soutenir le développement de la créativité et de l’imaginaire des enfants ainsi que celui de leur pensée complexe et critique ».

Il s’agit de découvrir, d’avoir du plaisir, de construire un patrimoine commun et de découvrir un autre langage dont les enfants ne se sentent pas exclus, en acquérant quelques clés. C’est tout l’enjeu de la démocratisation de la culture. Nancy Massart

SAVOIRS, SAVOIR-FAIRE ET RENCONTRES L’architecture du PECA a été approuvée par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), le 17 juillet 2020, sous la forme d’une note d’intention. Les deux « référentiels de l’éducation culturelle et artistique », qui auraient dû être opérationnels pour la rentrée 2021, doivent encore être approuvés en deuxième lecture par le Parlement de la FWB, mais la crise sanitaire a retardé le processus législatif. Le Pacte d'excellence valorise, au cœur des apprentissages, la place de la connaissance, de l'expérimentation et des rencontres. Les référentiels

décloisonnent aussi les apprentissages, puisqu’ils assurent une continuité, une homogénéité entre les différents domaines d’apprentissage. Au sein des référentiels, les objectifs spécifiques du PECA sont de faire émerger des aptitudes pour apprécier des œuvres et pour favoriser l’expression individuelle et collective. Ces aptitudes reposent sur trois composantes - connaissance, pratique artistique et rencontre des œuvres et des artistes - qui structurent la méthodologie du PECA au travers de trois langages : sonore/musical, visuel/arts plastiques, verbal/corporel. Les élèves

et leurs enseignants pourront sortir à la rencontre des œuvres et des artistes ou les accueillir dans leur école. Au fur et à mesure que les référentiels seront mis en œuvre, afin de se les approprier, le corps enseignant et les directions d’écoles seront formés par l’Institut de la Formation en cours de Carrière (IFC). Par ailleurs, des référents culturels seront recrutés par les réseaux scolaires pour faire le lien entre les écoles et les opérateurs culturels de tous les bassins scolaires. Ils seront 25 dans un premier temps pour couvrir l’ensemble du territoire de la FWB.


rencontrer

Un dessin vaut 1000 mots De son propre aveu, Marco Paulo manie le crayon plus aisément que les mots. Depuis cinq ans environ, ses illustrations s’invitent dans les pages d’Espace-vie et sur l’écran des Midis de l’urbanisme. Mais croyez-nous, ses mots en bulles font mouche, eux aussi ! Texte : Caroline Dunski – Dessin : Marco Paulo

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I

l suffit de parcourir son blog pour mesurer à quel point l’illustrateur ottintois est prolifique. Dans une bio un peu foutraque, il explique qu’il entame son parcours dans l’édition en 1996 (à l’aube de ses 30 ans), en illustrant un album pour la jeunesse, d’après un texte d’Henri Storck publié par les éditions Nemo/Le Seuil. « Chouette souvenir », confie-t-il laconique. En 2000, il illustre un premier album La Smala, de Thierry Robberecht. Suivront huit autres albums de cette série humoristique qui raconte le quotidien d'une famille. Marco Paulo crée aussi Mamillon et Papillon, une série animée destinée aux tout petits. Coproduite par la RTBF et le studio de production qu’il a fondé avec des amis, elle sera diffusée jusqu’en Asie. Viendront ensuite des collaborations avec des magazines BD comme L’Écho des savanes ou Spirou. Dans nos contrées, Marco Paulo travaille également pour des institutions publiques, telles le SPF Santé, la Défense ou l’Institut belge pour la Sécurité routière (IBSR)…, pour le magazine Espace de Libertés, du Centre d’Action Laïque (CAL), et puis, bien sûr, pour la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon.

LA COMMANDE Depuis cinq ans environ, Marco Paulo fournit un à trois dessins pour chaque numéro d’Espace-vie. Les sujets assez pointus qu’il y traite, comme ceux du mensuel du CAL, des Midis de l’urbanisme ou la synthèse des propositions nées dans le cadre des Arènes du territoire, nécessitent qu’il lise beaucoup, qu’il se documente. « Parfois, il y a des concepts complexes qu’il n’est pas facile d’illustrer. Comme celui de ‘santé circulaire’ qui comporte l’idée de sanctuariser la santé. Je suis un visuel, un peu handicapé avec les mots, je pense en images. Si on m’explique des choses, que les mots me font rire, je les vois en images. C’est presque un système de pensée automatique, les mots font un rebond dans ma tête. C’est un peu comme une boule de pâte à modeler qu’il faut manipuler. »


DEDANS VS DEHORS Marco Paulo accepte volontiers ces missions parce qu’il adore sortir de chez lui autant que de travailler en équipe avec un scénariste. Il a aussi pris beaucoup de plaisir à participer aux Matches BD organisés par la Ligue d’Impro. Ce spectacle mêle illustrateurs et comédiens. « C’est super drôle à faire, ça fout les boules, mais c’est galvanisant. Parfois, il y a des interactions entre les acteurs et les dessinateurs. Par exemple, le comédien interprète un gynécologue qui réalise une échographie, tandis que l’illustrateur dessine ce qui apparaît sur l’écran de l’appareil… Il faut avoir l’esprit vif et le sens de la vanne. »

ET L’URBANISME ? « Avant ça, l'urbanisme était pour moi le point de vue d'un utilisateur qui râle quand c'est moche et qui est content quand ça fonctionne, mais sans me poser plus de questions que ça. Maintenant, je suis plus nuancé et je vois bien que tout ça est plus complexe et subtil que ça. Et surtout qu'il y a plein de gens sincères, mais qui ont tous des intérêts différents. Que l'urbanisme est un bien commun et qu'il faut une vision sur le futur, un œil sur le présent et un regard sur le passé. »

23 « Je suis un type qui prend du plaisir à essayer de vivre de son dessin… » écrit-il sur son blog. « Je m’intéresse à tout, mais suis spécialiste de rien. On me traitait de ‘bon à rien’, j’en ai fait quelque chose. » L’illustrateur avoue que son métier est assez angoissant parce qu’il ne peut pas compter sur des revenus fixes, « mais l’angoisse est un bon stimulant. N’avoir rien à faire oblige à réfléchir. Parfois, j’ai hâte de n’avoir rien à faire pour retrouver cette liberté de la page blanche. »

LA SATIRE.. ET L’AMOUR 2010 sera l’année de sa rencontre avec l’éditeur 12 BIS, pour qui Marco Paulo dessine une série d’albums satiriques et politiques : Dégelée Royale, album de politique-fiction sur l’avenir de la Belgique, La guerre des étoilés, fiction critique sur le monde de la gastronomie française, Le pouvoir de convaincre, pamphlet satirique sur le monde de la justice en France et enfin Rachida, aux noms des pères. En 2014, il reste dans l’univers politique, en publiant chez Kennes éditions, l’enfance fantasmée de Bart De Wever, politicien flamand séparatiste, avec qui il hésiterait à partir en vacances. Ses enfants disent de lui qu’il aime critiquer. Lui avoue qu’il adore le non-sens. « L’absurdité de la vie me fait rire. La caricature, c’est le miroir grossissant qui montre les points noirs sur le pif. Mais en murissant, je fais en sorte que mon humour ne soit pas que satirique. Qu'il n'y ait pas que de l'aigreur, mais au contraire beaucoup d'affection. On a besoin d'amour bordel de merde ! »

Sortie récente Au grand magasin, Kennes éditions, janvier 2021.

espacevie.be |   janvier 2021

LA PAGE BLANCHE


agenda MINI MIDI

Le débat continue... malgré la distance Un vendredi sur deux à 12h Sur Facebook et Youtube

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Afin de garder le lien avec vous et l’actualité urbanistique, nous vous invitons à découvrir notre nouveau rendez-vous prévu un vendredi sur deux à 12h. Ces Mini Midis consistent en un débat en direct et en ligne avec des acteurs clés de l’aménagement du territoire en Brabant wallon (bourgmestres, échevins, responsables des services urbanisme, architectes, urbanistes, promoteurs, citoyens engagés dans la vie associative, chercheurs, membres de CCATM, etc.). Ils seront diffusés en direct via nos comptes Facebook et YouTube depuis lesquels vous aurez la possibilité de poser vos questions en direct. Vous n’êtes pas à l’aise avec ces outils ? Aucun souci : partagez-nous vos réflexions et/ou questions, à l’avance par mail. Au menu de nos premiers Mini Midis : l’impact de la crise du Covid 19 sur les pratiques et les usages d’acteurs du territoire en Brabant wallon. D’autres thèmes seront parcourus au fil de ces rendez-vous prévus les prochains mois.

05.02 Covid 19 et aménagement du territoire : quels impacts ? 19.02 Cartographie et urbanisme : quels outils à portée de main ? 05.03 Comment faire du bâti un nid pour la biodiversité ?

Programme susceptible de changements. Suivez-nous sur mubw.be ou contactez-nous via m.urbanisme@ccbw.be pour obtenir des infos actualisées et/ou complémentaires.

Quand le vide fait le plein d’idées ? L’urbanisme transitoire MIDI DE L'URBANISME Le 23 avril à 12h En présentiel (sous réserve)

Un toit pour tous ? L’enjeu de l’accessibilité économique en Brabant wallon MIDI DE L'URBANISME Le 18 juin à 12h En présentiel (sous réserve)

Place aux ainés EXPLORATIONS TERRITORIALES Comment nos tissus urbains s’adaptent au vieillissement de la population ? Le 29 mai, sur le terrain (sous réserve)

Comment WALONMAP peut-être utile pour ma CCATM ? FORMATION CCATM Le 4 mars en ligne


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