MSF Infos - Octobre 2023

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GRAND ANGLE

Soudan : poursuivre nos interventions au milieu de la violence

M231 / N° 215 / Septembre 2023 / 2€ ISSN 1146-2930

« Dans un nouveau rapport, nos Ă©quipes documentent, Ă  l’appui de tĂ©moignages et de donnĂ©es mĂ©dicales rĂ©coltĂ©s entre fĂ©vrier et juin 2023, les exactions dont sont victimes les personnes tentant de franchir la frontiĂšre entre Vintimille et Menton.

Celui-ci rĂ©vĂšle, par exemple, que plus d’un tiers des 48 mineurs non accompagnĂ©s que nous aidons dĂ©clarent avoir Ă©tĂ© refoulĂ©s, tandis que plusieurs personnes disent avoir Ă©tĂ© dĂ©tenues arbitrairement toute une nuit dans des conteneurs, parfois sans eau ni nourriture. Les soins mĂ©dicaux leur sont souvent refusĂ©s, les installations sanitaires sont inadĂ©quates et les personnes, y compris des femmes et des enfants, sont forcĂ©es de dormir Ă  mĂȘme le sol.

Il est crucial que ces personnes en transit, quel que soit leur statut lĂ©gal, reçoivent une protection et des services de base qui rĂ©pondent Ă  leurs besoins. Il est grand temps que l’Italie et la France changent radicalement leur approche, en reconnaissant la vulnĂ©rabilitĂ© de ces populations, en Ă©valuant leur situation au cas par cas, et en leur Ă©pargnant d’ultĂ©rieurs traumatismes et violences. Ce n’est pas seulement le droit qui l’exige : c’est l’humanitĂ© qui l’impose. »

HaĂŻti : l’enfer de Port-au-Prince racontĂ© par nos Ă©quipes

SOMMAIRE

FOCUS HaĂŻti : l’enfer de Port-au-Prince racontĂ© par nos Ă©quipes

GRAND ANGLE Soudan : poursuivre nos interventions au milieu de la violence

REGARD Amina, secourue par nos équipes à bord du Geo Barents en Méditerranée

EN LUMIÈRE L’histoire d’Aisha, 6 ans, atteinte de noma

EN APARTÉ Des idĂ©es de cadeaux uniques sur votre Boutique MSF !

« Il y a plusieurs groupes armĂ©s, appelĂ©s “gangs”, qui occupent la quasi-totalitĂ© des quartiers de la capitale. On estime que plus de 90 groupes armĂ©s sont prĂ©sents en HaĂŻti, dont plus de 80 % concentrĂ©s dans la capitale elle-mĂȘme. »

« Ces groupes armĂ©s se battent entre eux ou contre la police parce qu'ils veulent gagner des territoires. Les commerces, les usines, les Ă©coles, les hĂŽpitaux, doivent leur payer des “taxes” pour pouvoir fonctionner. Et cela leur donne aussi beaucoup plus d'axes d'opĂ©rations et de kidnappings pour pouvoir demander plus de rançons et gagner plus d'argent. »

« J'ai l'habitude de voir qu'on tue des gens, de voir des corps par terre, des cadavres brûlés. J'ai l'habitude de tout voir en fait. »

Dans 14 % des foyers interrogĂ©s, au moins un membre a Ă©tĂ© tĂ©moin de violences extrĂȘmes, comme des lynchages dans la rue ou des meurtres.

Deux ans aprĂšs l’assassinat du prĂ©sident haĂŻtien Jovenel MoĂŻse, Port-auPrince continue de s’enfoncer dans une violence sans limite. Ses habitants sont exposĂ©s tous les jours au risque d’ĂȘtre enlevĂ©s, blessĂ©s ou tuĂ©s dans les affrontements entre gangs, brigades civiles d’auto-dĂ©fense et forces de police. Les membres de nos Ă©quipes ne sont pas Ă©pargnĂ©s : une enquĂȘte menĂ©e par Epicentre (notre branche de recherche en Ă©pidĂ©miologie) auprĂšs de nos Ă©quipes et de leurs familles a permis de mesurer de façon objective le niveau de violence dont elles sont victimes. Ces Ă©lĂ©ments chiffrĂ©s sont complĂ©tĂ©s par les tĂ©moignages de nos collĂšgues.*

5 % de nos collĂšgues dĂ©clarent qu’au moins un membre de leur famille a subi des violences physiques, notamment lors de braquages ou de kidnappings.

« J’ai Ă©tĂ© obligĂ© d’envoyer ma famille Ă  Saint-Domingue. Et la chose la plus difficile, c'est que ma femme Ă©tait enceinte de sept mois. Donc ma fille, ma princesse est nĂ©e et je ne l’ai toujours pas vue depuis. Elle a sept mois. »

« Ce sont des gens de ton quartier qui meurent tous les jours. C'est ton frÚre, ta maman, ton pÚre, ton cousin, tes amis. »

30 % des ménages interrogés ont également indiqué avoir subi des dégùts matériels à cause des violences.

« RĂ©cemment, je dĂ©posais ma fille Ă  l’école. Devant l’établissement, un parent et sa fille ont Ă©tĂ© enlevĂ©s. Sur le coup, la seule chose qui m’est venue Ă  l'esprit, c'est de protĂ©ger ma fille qui Ă©tait Ă  l'arriĂšre. J'Ă©tais prĂȘte Ă  n'importe quoi. Une fois arrivĂ©es Ă  la maison, c'Ă©tait la panique totale. Je me suis fait mille idĂ©es. Si j'Ă©tais arrivĂ©e 30 secondes plus tĂŽt, cela aurait Ă©tĂ© moi parce que la voiture Ă©tait devant moi. Je ne souhaite ça Ă  personne. »

« Les gens vivent dans une peur constante mais ils arrivent Ă  se rĂ©signer. Puisque je n'ai nulle part oĂč aller ou que je ne peux rien faire, je continue Ă  vivre et j'attends le jour oĂč ma mort arrivera, oĂč mon tour viendra. VoilĂ  la logique. »

« Des gens se font kidnapper ou tuer mĂȘme Ă  l'intĂ©rieur de leur maison. La seule solution pour mettre en sĂ©curitĂ© ma famille, c'est de les faire sortir aussi du pays. »

« J'ai dĂ©jĂ  vu un projectile provoquer une perte osseuse de 10 cm chez un patient. C’est quasiment une amputation. J’ai dĂ©jĂ  eu un cas oĂč l’orifice d'entrĂ©e de la blessure faisait 6 cm et celui de sortie faisait 20 cm. VoilĂ  le type de dĂ©gĂąts que peuvent faire ces projectiles. »

« Parfois, on a envie de sortir avec notre enfant, acheter une glace, sortir de cette cage qu’est la maison. Nous n’avons plus aucune vie, on ne fait qu’aller travailler, retourner Ă  la maison, aller travailler, retourner Ă  la maison. Ce n’est pas la vie.

C’est trĂšs dur. »

90 % des rĂ©pondants jugent la situation sĂ©curitaire actuelle bien pire qu’en 2022.

MSF INFOS Septembre 2023
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« À la frontiĂšre francoitalienne, les violences et refoulements sont systĂ©matiques. »
ÉDITO
EN QUESTION
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Vers
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Directeur de la publication Dr Isabelle Defourny ‱ Directeurs de la rĂ©daction : Anne-Lise Sirvain, Andrea Bussotti ‱ RĂ©daction Margaux Dugoujon ‱ CrĂ©ation Anne-Sophie et Caroline BĂ©rard ‱ Graphisme et fabrication tcgraphite ‱ Imprimeur SIB Imprimerie, Z.I. de la Liane, BP 343, 62205 Boulogne-sur-mer ‱ Photos Couverture MSF/Mohammad Ghannam - P2 MSF - Johnson
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Sabin - Sonsoles Galindo/MSF - Ahmad Mahmoud/MSF - Fabrice Caterini/Inediz - MSF/Alexandre Marcou- P4 Ahmad Mahmoud/MSF – P5 Nasir Ghafoor/MSF - P6 MSF/Mohammad GhannamMSF/Mohammad Ghannam – P7 Nava Jamshidi - Marilia Izidorio/MSF - P8 Sonsoles Galindo/MSF - P9 Fabrice Caterini/Inediz - P11 : MSF - P12 Nasir Ghafoor/MSF - 14-34 avenue Jean-JaurĂšs, 75 019 Paris - TĂ©l.
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‱ DĂ©pĂŽt lĂ©gal troisiĂšme trimestre 2023 ‱ N° de commission paritaire : 0828H83241. Dr Isabelle Defourny PrĂ©sidente de MĂ©decins Sans FrontiĂšres
*Pour des raisons de sécurité, les témoignages sont anonymes.
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Soudan : poursuivre nos interventions au milieu de la violence

Le 15 avril 2023, le Soudan sombre dans un violent conflit qui oppose les Forces armĂ©es soudanaises (SAF) aux Forces de soutien rapide (FSR) Ă  Khartoum et dans d’autres rĂ©gions du pays. ImmĂ©diatement, nos Ă©quipes se mobilisent pour venir en aide aux blessĂ©s mais les obstacles Ă  leur intervention sont nombreux. Elles sont Ă©galement Ă  pied d’Ɠuvre pour fournir une assistance aux personnes dĂ©placĂ©es dans les pays limitrophes comme au Tchad, au Soudan du Sud ou encore en RĂ©publique centrafricaine.

El Fasher, la situation est catastrophique. La majoritĂ© des blessĂ©s sont des civils qui ont Ă©tĂ© touchĂ©s par des balles perdues, et beaucoup d’entre eux sont des enfants. Ils souffrent de fractures provoquĂ©es par des tirs, de blessures par balle ou causĂ©es par des Ă©clats d’obus reçus dans les jambes, l’abdomen ou la poitrine. Beaucoup ont besoin de transfusions sanguines. Il y a tellement de

patients qu’ils sont soignĂ©s par terre dans les couloirs, parce qu’il n’y a tout simplement pas assez de lits pour accueillir autant de blessĂ©s. » Ces mots sont ceux de Cyrus Paye, coordinateur de projet au Soudan et datent du 15 avril dernier. TrĂšs rapidement aprĂšs le dĂ©but du conflit, nos Ă©quipes font face Ă  d’importants afflux de blessĂ©s au sein de l’hĂŽpital Sud Ă  El Fasher, le seul hĂŽpital de rĂ©fĂ©rence pour l’ensemble de l’État du Darfour du Nord. « Nos Ă©quipes sont responsables des services de

maternitĂ© et de chirurgie. Nous avons recrutĂ© du personnel et procĂ©dĂ© Ă  des modifications de l’amĂ©nagement pour amĂ©liorer la prise en charge des patients. En consĂ©quence, l’hĂŽpital dispose dĂ©sormais de deux blocs opĂ©ratoires, d’un laboratoire et d’un service de radiographie, et fournit des services mĂ©dicaux aux blessĂ©s de guerre, aux personnes souffrant de maladies chroniques ou de problĂšmes de mĂ©decine interne », explique Mohammed Alfaqeeh, coordinateur de projet.

« Si nos Ă©quipes peuvent travailler dans dix États du Soudan, le volume de leurs activitĂ©s ne correspond pas Ă  l’ampleur des besoins identifiĂ©s sur le terrain. »

En juillet dernier, les équipes recevaient environ dix blessés de guerre par jour et effectuaient quatre à cinq interventions chirurgicales quotidiennes.

« Il y a tellement de patients qu’ils sont soignĂ©s par terre dans les couloirs, parce qu’il n’y a tout simplement pas assez de lits pour accueillir autant de blessĂ©s. »

Dans le sud de Khartoum, nos Ă©quipes soutiennent l’hĂŽpital Turc Al-Turki, l’une des seules structures mĂ©dicales encore ouvertes dans cette partie de la ville. En juin dernier, elles ont reçu 150 blessĂ©s nĂ©cessitant des soins mĂ©dicaux urgents en un seul week-end. Beaucoup de ces blessĂ©s Ă©taient des enfants et des personnes ĂągĂ©es, prĂ©sentant de multiples blessures, notamment des traumatismes abdominaux et des fractures. « L’équipe mĂ©dicale a fourni un immense travail pour parvenir Ă  prendre en charge un tel nombre de patients, raconte Mego Terzian, ancien prĂ©sident de notre association et actuellement chef de

Abit Dau Alaak, examine Atuong Juma, 3 mois, venu du Soudan et souffrant de diarrhĂ©e et de dĂ©shydratation sĂ©vĂšre dans la clinique mobile dans la ville de Renk, dans l’État du Haut-Nil, au Soudan du Sud.

350 tonnes

mission au Soudan. Auparavant, cet hĂŽpital n’était pas en capacitĂ© de prendre en charge des blessĂ©s et bon nombre de membres du personnel n’avaient pas d’expĂ©rience en gestion des afflux massifs de blessĂ©s. Nous avons rĂ©ussi en quelques heures Ă  ouvrir un second bloc opĂ©ratoire temporaire afin de rĂ©aliser des chirurgies en urgence. Nous avons fait toutes ces opĂ©rations sans accĂšs Ă  l’électricitĂ©, uniquement avec notre gĂ©nĂ©rateur de secours, qui a fonctionnĂ© 48 heures durant. »

CONTINUER D’INTERVENIR MALGRÉ UNE ACTION ENTRAVÉE

Si nos Ă©quipes peuvent travailler dans dix États du Soudan, le volume de leurs activitĂ©s ne correspond pas Ă  l’ampleur des besoins identifiĂ©s sur le terrain. Bien qu’elles se soient efforcĂ©es d’accroĂźtre leur intervention depuis le dĂ©but du conflit, ces tentatives ont Ă©tĂ© constamment entravĂ©es.

Dans l’aprĂšs-midi du 20 juillet, par exemple, 14 personnes travaillant Ă  nos cĂŽtĂ©s ainsi que quatre chauffeurs de camion ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, battus et menacĂ©s par

un groupe d’hommes armĂ©s alors qu’ils transportaient du matĂ©riel mĂ©dical Ă  l’hĂŽpital turc. « Pour continuer Ă  fournir des soins vitaux Ă  Khartoum, notre personnel doit ĂȘtre en sĂ©curitĂ©. Si un tel incident se reproduit, et si notre capacitĂ© Ă  acheminer du matĂ©riel et des mĂ©dicaments continue d’ĂȘtre entravĂ©e, alors malheureusement, notre prĂ©sence deviendra bientĂŽt intenable », dĂ©clare Christophe Garnier, responsable des urgences pour le Soudan.

Les obstacles sont Ă©galement d’ordre bureaucratique. Au cours des premiĂšres semaines du conflit, par exemple, des Ă©quipes comprenant du personnel mĂ©dical d’urgence expĂ©rimentĂ©, n’ont pas pu quitter Port-Soudan pour se rendre dans des zones oĂč les besoins mĂ©dicaux Ă©taient les plus importants. « On ne comprend toujours pas pourquoi, malgrĂ© nos nombreuses demandes et nos multiples tentatives de dialogue avec les autoritĂ©s, nous n’avons pas Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă  nous rendre dans les États de Khartoum et du Nil, soulignait alors Dr Javid Abdelomoneim, coordinateur mĂ©dical. Cela nous a pris des semaines pour rien, pendant lesquelles toute cette Ă©quipe est restĂ©e bloquĂ©e Ă  Port-Soudan. » Ces entraves

enfants soudanais

7 000 réfugiés à Birao en République centrafricaine vaccinés par nos équipes en seulement 5 jours

1 400 personnes déplacées blessées

de matĂ©riel importĂ©es au Soudan par nos soins entre le 15 avril et le 26 juillet prises en charge Ă  l’hĂŽpital d’AdrĂ© au Tchad entre mi-juin et dĂ©but aoĂ»t

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«À
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Des mĂ©decins s’occupent d’enfants dans l’unitĂ© d’isolement de la rougeole dans le camp de rĂ©fugiĂ©s d’Um Sangour, dans l’État du Nil Blanc.

NASRA A FUI LA VILLE D’EL-GENEINA AU SOUDAN AVEC

SA FILLE OULA, ÂGÉE DE 7 MOIS.

« Nous avons fui en grands groupes et sur la route nous avons vu beaucoup de morts. Je ne peux pas oublier cette scĂšne d’une mĂšre avec deux enfants, ils Ă©taient tous morts et empilĂ©s les uns sur les autres. Un groupe de miliciens nous a arrĂȘtĂ©s, tabassĂ©s et humiliĂ©s sur la route. À prĂ©sent, ma fille Oula a la diarrhĂ©e, elle ne mange pas et pleure en permanence. »

À l’hĂŽpital d’AdrĂ©, Nasra a trouvĂ© sĂ©curitĂ© et soin et elle est dĂ©sormais rassurĂ©e sur l’état de santĂ© de Oula. Les mĂ©decins lui ont confirmĂ© qu’elle irait mieux en quelques jours.

administratives ont pris diffĂ©rentes formes : rĂ©glementation de la circulation du personnel humanitaire et des fournitures entre et Ă  l’intĂ©rieur des États, retard dans le traitement des demandes de permis de voyage ou refus sans raisons claires, refoulement des personnels MSF aux points de contrĂŽle par le personnel de sĂ©curité  Par ailleurs, malgrĂ© des demandes rĂ©pĂ©tĂ©es, les autoritĂ©s soudanaises ont dĂ©livrĂ© beaucoup moins de visas que nĂ©cessaire et le processus d’attribution de ces visas semble incohĂ©rent, rendant difficile la planification des activitĂ©s de MSF et incertain l’avenir de ses opĂ©rations dans le pays, dans un contexte oĂč l’envoi de personnel supplĂ©mentaire est essentiel.

MASSACRES ET DÉPLACEMENTS DE POPULATION

Le Tchad a vu un grand nombre de personnes dĂ©placĂ©es franchir ses frontiĂšres en quĂȘte d’un refuge.

Leurs rĂ©cits illustrent les violences extrĂȘmes dont ont Ă©tĂ© victimes les civils dans la rĂ©gion du Darfour, dĂ©jĂ  en proie Ă  des combats rĂ©currents avant le mois d’avril, sur fond de conflits fonciers et inter-ethniques.

« Les femmes et les enfants se sont rassemblĂ©s dans le quartier d’Al Jamarik dans la ville d’El-Geneina Ă  4 heures du matin. Notre plan consistait Ă  commencer Ă  marcher

Nour, 25 ans, a été pris en charge par nos équipes au Tchad aprÚs avoir été blessé au Soudan.

Nigéria

PANORAMA

Venezuela

vers l’ouest pour fuir vers le Tchad. Nous avons Ă©tĂ© attaquĂ©s alors que nous traversions une ville appelĂ©e Shukri. Mes amis tombaient comme des mouches, c’était la panique totale. Ceux qui ne sont pas morts lĂ -bas, c’est parce qu’ils Ă©taient plus loin des tireurs ou que d’autres personnes devant eux ont pris les balles. C’est la seule raison pour laquelle certains d’entre nous avons survĂ©cu », raconte L. 36 ans. Dans la seule petite ville d’AdrĂ© au Tchad, quelque 130 000 personnes avaient dĂ©jĂ  cherchĂ© Ă  fuir les violences mi-juillet. L’accroissement soudain de la population dans un territoire dĂ©jĂ  marquĂ© par des difficultĂ©s d’accĂšs aux soins, Ă  l’eau et aux ressources alimentaires entraĂźne une trĂšs forte hausse des besoins mĂ©dicaux, notamment dans le domaine de la pĂ©diatrie et du traitement de la malnutrition infantile. « L’unitĂ© pĂ©diatrique Ă©tait initialement conçue pour hospitaliser entre 35 et 50 enfants, et avec l’arrivĂ©e des rĂ©fugiĂ©s, nous y soignons aujourd’hui entre 200 et 250 enfants. 80 % souffrent de malnutrition aiguĂ« sĂ©vĂšre avec des complications. Aujourd’hui, l’une des prioritĂ©s doit ĂȘtre d’élargir l’offre de soins pĂ©diatriques et nutritionnels au niveau des centres de santĂ© et des sites de rĂ©fugiĂ©s pour soigner les enfants plus tĂŽt, avant que leur Ă©tat ne s’aggrave », explique le Dr. Japhet Niyonzima, responsable mĂ©dical MSF.

« L’unitĂ© pĂ©diatrique Ă©tait initialement conçue pour hospitaliser entre 35 et 50 enfants, et avec l’arrivĂ©e des rĂ©fugiĂ©s, nous y soignons aujourd’hui entre 200 et 250 enfants. 80 % souffrent de malnutrition aiguĂ« sĂ©vĂšre avec des complications.»

Au Soudan du Sud et en RĂ©publique centrafricaine la situation est malheureusement similaire. Les personnes dĂ©placĂ©es s’entassent dans des camps surpeuplĂ©s et sont confrontĂ©es au manque d’accĂšs Ă  l’eau et Ă  la nourriture.

« Les conditions de vie prĂ©caires dans lesquelles vivent les rĂ©fugiĂ©s, la promiscuitĂ© au sein du camp et la pression accrue sur les ressources locales sont des facteurs qui peuvent favoriser la propagation des maladies comme la rougeole », explique Nathanael Mwamba, responsable mĂ©dical de l’équipe d’urgence en RĂ©publique centrafricaine. Nos Ă©quipes s’attachent notamment Ă  fournir des soins, des vaccins ainsi qu’un accĂšs Ă  l’eau Ă  cette population, exclusivement dĂ©pendante de l’aide humanitaire, tout en restant trĂšs attentives Ă  l’évolution du conflit au Soudan.

Face Ă  l’aggravation de la crise nutritionnelle dans le nord-ouest du NigĂ©ria, MSF a ouvert trois nouveaux centres nutritionnels thĂ©rapeutiques ambulatoires, en plus des 10 centres hospitaliers et des 32 centres ambulatoires qu'elle gĂšre dĂ©jĂ  dans les États de Kano, Katsina, Kebbi, Sokoto et Zamfara. Cependant, le nord-ouest du NigĂ©ria ne bĂ©nĂ©ficie toujours pas du soutien nĂ©cessaire Ă  la mise en place d’une rĂ©ponse vitale adĂ©quate, qui doit inclure des mesures prĂ©ventives telles que des distributions de nourriture et l'amĂ©lioration de la sĂ©curitĂ© alimentaire, ainsi que la dĂ©tection prĂ©coce des cas de malnutrition et leur traitement en temps utile.

Afghanistan

Depuis juillet 2022, nos Ă©quipes travaillent avec les autoritĂ©s locales pour apporter des soins de santĂ© aux communautĂ©s indigĂšnes isolĂ©es de l’État du Delta Amacuro au Venezuela. Pour atteindre les cliniques oĂč elles prodiguent des soins, elles doivent voyager par bateau Ă  moteur pendant au moins six heures depuis Tucupita, la capitale de l’État. De leur cĂŽtĂ©, les patients doivent souvent pagayer sur leurs canoĂ«s pendant des heures, voire des jours, pour consulter un mĂ©decin.

70 000 Rohingyas

ayant contractĂ© la gale, ont Ă©tĂ© traitĂ©s par nos Ă©quipes dans les camps surpeuplĂ©s de Cox’s Bazar au Bangladesh, entre janvier et mai 2023, soit prĂšs du double comparĂ© Ă  la mĂȘme pĂ©riode en 2022.

Dans la province de Bamyan, située au centre du pays, MSF a ouvert huit nouvelles structures de soins maternels et pédiatriques. Celles-ci ont permis de dispenser plus de 1 200 consultations prénatales et postnatales et 3 400 consultations pédiatriques. 2 000 enfants ont également été dépistés pour la malnutrition et 75 orientés vers l'hÎpital provincial de Bamyan pour recevoir une prise en charge complÚte.

Brésil

MSF a rĂ©cemment intensifiĂ© ses activitĂ©s mĂ©dicales face Ă  une augmentation des cas de paludisme sur le territoire Yanomami, en envoyant une Ă©quipe dans la rĂ©gion d’Auaris, dans le nord-ouest de l’État de Roraima. Cette rĂ©gion, qui abrite plus de 4 000 personnes, est l’une des zones les plus peuplĂ©es du territoire. Le paludisme Ă©tait dĂ©jĂ  endĂ©mique dans la rĂ©gion d’Auaris, affectant Ă  la fois les adultes et les enfants, mais la prĂ©sence de la maladie a pris de l’ampleur au cours des derniĂšres annĂ©es, Ă  mesure que les ressources mĂ©dicales et le personnel de santĂ© ont diminuĂ© dans toute la rĂ©gion.

HAÏTI

DANS LA NUIT DU 6 AU 7 JUILLET 2023, UNE VINGTAINE D’HOMMES ARMÉS SONT VIOLEMMENT ENTRÉS DANS L’HÔPITAL MSF DE TABARRE, SITUÉ À PORT-AU-PRINCE, POUR EMMENER DE FORCE UN PATIENT BLESSÉ PAR BALLE QUI SE TROUVAIT ENCORE EN SALLE D’OPÉRATION. MSF A FERMEMENT CONDAMNÉ CETTE INCURSION, QUI DÉMONTRE UNE FOIS DE PLUS LE NIVEAU DE VIOLENCE INOUÏE QUI SÉVIT AUJOURD’HUI DANS LA CAPITALE HAÏTIENNE, ET S’EST VU CONTRAINTE DE SUSPENDRE SES ACTIVITÉS DE TRAUMATOLOGIE ET DE PRISE EN CHARGE DES BRÛLÉS AU SEIN DE L’HÔPITAL. CELLES-CI ONT REPRIS LE 28 AOÛT DERNIER.

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REGARD

L’histoire d’Aisha, 6 ans, atteinte de noma

Depuis 2014, nos Ă©quipes apportent leur soutien Ă  l’hĂŽpital de Sokoto, au NigĂ©ria, oĂč elles contribuent Ă  la prise en charge de centaines de personnes touchĂ©es par le noma, cette maladie qui « dĂ©vore » les visages. Aisha est l’une d’entre elles. Elle a Ă©tĂ© opĂ©rĂ©e par le Dr Muhammad Lawal Abubakar, chirurgien plastique qui a partagĂ© son histoire.

Le noma est une infection gangreneuse qui se dĂ©veloppe dans la bouche, causĂ©e par la malnutrition et de mauvaises conditions d’hygiĂšne rĂ©sultant de l’extrĂȘme pauvretĂ©. Cette maladie, pourtant Ă©vitable et facile Ă  traiter, si elle est prise en charge Ă  temps, ronge la peau et les os du visage en quelques semaines seulement.

Amina a fui un mariage forcĂ© en CĂŽte d'Ivoire, sans rien dire Ă  personne, alors qu'elle n'avait que 15 ans. Seule, elle a traversĂ© le dĂ©sert Ă  pied jusqu'en Libye. LĂ , elle a travaillĂ© en tant que domestique, en Ă©tant exploitĂ©e et maltraitĂ©e et en ne gagnant mĂȘme pas de quoi se nourrir. Elle s'est Ă©chappĂ©e et a tentĂ© de traverser la MĂ©diterranĂ©e pour se mettre Ă  l'abri en Europe. Elle a Ă©tĂ© secourue par nos Ă©quipes Ă  bord du Geo Barents.

“Une patiente en particulier a vraiment retenu mon attention. Il s’agissait d’Aisha, une petite fille d’à peu prĂšs six ans. À l'Ăąge de quatre ans, elle a contractĂ© le noma. Sa joue a commencĂ© Ă  gonfler et certaines de ses dents sont tombĂ©es. Elle a Ă©tĂ© emmenĂ©e dans un hĂŽpital prĂšs de chez elle, dans l'État de Jigawa, au nord du NigĂ©ria, mais le traitement n'a pas fonctionnĂ©. Rapidement, la chair et les os de son visage ont Ă©tĂ© dĂ©truits et un trou est apparu. C’est ce que l’on appelle une fistule.

Au fur et à mesure qu'il se propage, le noma ravage le visage, les lÚvres et le menton, laissant les survivants avec des cicatrices étendues. Le résultat final, quand la personne n'en décÚde pas, est une défiguration permanente, un handicap, le dénuement, le désespoir et l'isolement social.

Sans traitement, 90 % des personnes touchĂ©es par le noma, dont la plupart sont des enfants, meurent des suites de l’infection.

Les 10 % qui survivent sont douloureusement marquées et souffrent des ravages causés par la maladie et la stigmatisation.

Aisha a bĂ©nĂ©ficiĂ© d'une chirurgie reconstructive pour rĂ©parer le trou dans son visage et le rĂ©sultat postopĂ©ratoire est trĂšs satisfaisant. Quand elle est sortie du bloc, sa mĂšre n’a pas pu cacher sa joie. On pouvait lire le soulagement et le bonheur sur son visage. Maintenant, elle sait que sa fille va pouvoir jouer avec d’autres enfants et aller Ă  l’école.

de savoir qu’il pourra ensuite se rĂ©intĂ©grer dans la sociĂ©tĂ©. Nous devrions pouvoir prendre en charge tous les patients atteints du noma qui vivent au NigĂ©ria et mĂȘme ailleurs mais c’est une maladie qui attire trop peu l’attention. Nous souhaiterions que les gouvernements et les ONG aident ces patients, qui, comme les autres personnes de ce pays, ont leurs propres rĂȘves et leurs aspirations pour que tous puissent s’intĂ©grer avec dignitĂ© dans la sociĂ©tĂ© et vivre une vie normale.”

Quand Aisha et sa mĂšre sont arrivĂ©es Ă  l’hĂŽpital de Sokoto, elle Ă©tait vraiment renfermĂ©e et ne parlait Ă  personne. Pendant la consultation, elle Ă©tait peu avenante mais au bout d’un moment, elle s’est dĂ©tendue et elle nous a posĂ© une question qui nous a vraiment touchĂ©. Elle nous a regardĂ©s et a dit “est-ce que vous pouvez arranger mon visage ?”. Nous lui avons rĂ©pondu que oui, nous le pouvions.

Dans son village, les enfants se moquaient d'elle, si bien qu'elle a cessĂ© de sortir. Elle est en Ăąge d’aller Ă  l’école mais n’a pas encore commencĂ© Ă  cause de sa dĂ©formation due au noma. Heureusement, un jour, un proche de la famille leur a rendu visite et a emmenĂ© Aisha et sa mĂšre Ă  l'hĂŽpital de Sokoto. Un trajet qui a durĂ© 12 heures.

À l'hĂŽpital pour les personnes atteintes de noma de Sokoto au NigĂ©ria, des survivants dĂ©figurĂ©s trouvent un lieu unique pour guĂ©rir leurs blessures.

C’est trĂšs Ă©mouvant pour la famille et trĂšs gratifiant pour nous. Cela nous procure une grande joie de pouvoir opĂ©rer un patient souffrant de dĂ©formations dues au noma et

Le noma pourrait, cette annĂ©e, ĂȘtre inscrit sur la liste des maladies tropicales nĂ©gligĂ©es de l’Organisation mondiale de la SantĂ©. Cela permettrait de mettre en lumiĂšre cette infection et ses consĂ©quences et pourrait amener des ressources supplĂ©mentaires, nĂ©cessaires Ă  sa prĂ©vention et Ă  sa prise en charge.

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«J'avais peur. Il ne ressemblait en rien au bateau solide et sûr dans lequel on m'avait dit que nous allions embarquer, mais si j'avais essayé de m'échapper, on m'aurait tiré dessus, alors j'ai dû monter à bord. »
Aisha et sa mĂšre juste aprĂšs l’opĂ©ration.
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Aisha et sa mÚre dans le service postopératoire de l'hÎpital de Sokoto au Nigéria.

Quiz : testez vos connaissances sur le legs

Transmettre tout ou partie de votre patrimoine Ă  MSF, c’est donner Ă  ses Ă©quipes les moyens d’agir dans la durĂ©e auprĂšs de ceux qui ont urgemment besoin d’assistance. Mais connaissez-vous rĂ©ellement ce mode de soutien ?

☛ QUESTION 1

En France, en 2019, les legs, assurancesvie et donations en faveur d’organisations d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et d’organismes publics reprĂ©sentaient la somme de :

A : 135 000 euros

B : 142 euros

C : 1,3 milliard d’euros

RĂ©ponse C : 1,353 milliard d’euros parmi lesquels 70 % sont des legs, 24 % des assurances-vie et 6 % de donations et dons sur successions.

☛ QUESTION 2

Quelles sont les deux premiÚres causes soutenues par les libéralités ?

A : La recherche et la solidarité

B : L’environnement et la cause animale

C : La santĂ© et l’éducation

Réponse A : La recherche et la solidarité.

☛ QUESTION 3

L’argent investi dans le cadre d’une assurance-vie est bloquĂ©. Vrai ou faux ?

A : Vrai

B: Faux

RĂ©ponse B : C’est faux ! Votre Ă©pargne est toujours disponible. En effet, vous ĂȘtes libre de faire des rachats partiels ou totaux, c’est-Ă -dire de retirer de l’argent, quand vous le souhaitez.

En 2022, 117 personnes ont fait le choix de transmettre tout ou partie de leur patrimoine Ă  MSF.

Pour en savoir plus sur ce mode de soutien, rendez-vous sur : https://leguez.msf.fr/

Partenariat

MSF

La Maison Louis Vuitton fondĂ©e en 1854 et l’entreprise Sotheby’s, qui propose des ventes aux enchĂšres et des ventes privĂ©es d’objets d’art et de luxe depuis 1744, ont mis en place une opĂ©ration de vente caritative des sacs Capucines rĂ©interprĂ©tĂ©s par 22 artistes.

Depuis 2019, la collection Artycapucines permet aux artistes contemporains de revisiter le sac iconique « Capucines » de la Maison Louis Vuitton. Il s’agit donc de la quatriĂšme collection annuelle d’Artycapucines.

Ces sacs sont tous des piĂšces uniques et sont accompagnĂ©s d’une boĂźte signĂ©e et

Boutique MSF

EN QUESTION

Faites plaisir à vos proches avec nos produits originaux et éco-conçus qui séduiront petits et grands.

Jeux, bijoux, gourmandises, produits bien-ĂȘtre etc. En achetant nos produits, vous soutenez directement nos actions sur le terrain auprĂšs des plus dĂ©munis. Merci de votre solidarité !

personnalisĂ©e par chacun des artistes. La vente aux enchĂšres a eu lieu en ligne du 28 juin au 12 juillet 2023 et les sacs ont Ă©tĂ© exposĂ©s au public dĂ©but juillet Ă  Paris au siĂšge de Sotheby’s, permettant de mettre en lumiĂšre cette initiative nĂ©e de la rencontre entre l’art, le luxe et l’action solidaire.

Dans le cadre de cette collaboration, chaque artiste a choisi une association bĂ©nĂ©ficiaire. Ainsi, MSF a Ă©tĂ© soutenue par les artistes Daniel Buren, Park Seo-Bo, et Josh Smith. GrĂące au total de ces ventes ce sont, par exemple, 3 045 enfants malnutris qui pourront ĂȘtre pris en charge ou encore 13 726 vaccins contre la fiĂšvre jaune qui pourront ĂȘtre administrĂ©s.

Pour faire vos achats en ligne : boutique.msf.fr

Alexandre Chaudonneret, Responsable de l’action climatique et environnementale

Quelle est l’origine de cette feuille de route ?

À la fin de l’annĂ©e 2021, MSF France s’est engagĂ©e Ă  diminuer de moitiĂ© son empreinte carbone Ă  l’horizon 2030 et Ă  rĂ©duire davantage son impact environnemental dans ses zones d’intervention. Zoom sur la feuille de route dĂ©diĂ©e Ă  ce projet.

Depuis une trentaine d’annĂ©es, Sophie et Olivier soutiennent financiĂšrement nos activitĂ©s. Ils tĂ©moignent ici de la relation qu’ils ont nouĂ©e avec notre organisation.

« Nous avons dĂ©couvert les activitĂ©s de MSF il y a une trentaine d’annĂ©es via un membre de notre famille qui intervenait comme mĂ©decin au Sri Lanka. Son tĂ©moignage nous a touchĂ©s et nous avons dĂ©cidĂ© de soutenir l’organisation. Notre engagement nous donne ainsi la possibilitĂ© d’exprimer notre solidaritĂ© avec les plus vulnĂ©rables.

Ce que nous apprĂ©cions particuliĂšrement, c’est le lien personnel que l’organisation entretient avec nous. À travers webinaires, courriels et invitations Ă  des Ă©vĂ©nements, nous sommes rĂ©guliĂšrement tenus informĂ©s du travail des Ă©quipes sur le terrain. Nous nous sentons ainsi associĂ©s

aux projets de MSF et c’est trùs important pour nous.

MSF est souvent la premiĂšre organisation Ă  intervenir, lĂ  oĂč c’est le plus risquĂ©, lĂ  oĂč l’aide est la plus nĂ©cessaire
 et souvent la derniĂšre Ă  partir. En Syrie, un pays qui nous est cher, MSF continue de porter secours Ă  des populations dont on a l’impression qu’elles ont Ă©tĂ© abandonnĂ©es par l’aide internationale. Cette constance est particuliĂšrement prĂ©cieuse. Nous souhaitons tĂ©moigner de la mĂȘme fidĂ©litĂ© Ă  travers la relation longue que nous avons Ă©tablie avec MSF, qui se fonde sur des valeurs partagĂ©es et un mĂȘme dĂ©sir de soutenir les plus vulnĂ©rables. »

Les prĂ©occupations environnementales de MSF ont commencĂ© dĂšs les annĂ©es 80 avec une volontĂ© de mieux traiter nos dĂ©chets et de les rendre non contaminants. Mais notre rĂ©flexion a changĂ© de dimension ces derniĂšres annĂ©es, au fur et Ă  mesure que se construisait le consensus scientifique expliquant que le rĂ©chauffement de la planĂšte entraĂźne la multiplication et l’intensification d’évĂ©nements mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes. Et ce d’autant plus que les personnes vulnĂ©rables que nous nous efforçons d’aider en subissent de plein fouet les effets : cyclones au Mozambique en 2018, inondations sans prĂ©cĂ©dent au Pakistan l’annĂ©e derniĂšre, sĂ©cheresses historiques Ă  Madagascar et dans la Corne de l’Afrique en cours depuis 2020, etc. MSF ne pouvait que se saisir de ce sujet, en commençant par la rĂ©duction de sa propre empreinte environnementale.

C’est ainsi que MSF France, ainsi que d’autres membres du rĂ©seau international de l’association, se sont engagĂ©s Ă  rĂ©duire de moitiĂ© leurs Ă©missions de carbone d’ici Ă  2030. Pour cela, MSF a signĂ© un accord de partenariat avec Climate Action Accelerator, une ONG qui accompagne les organisations dans l’identification et la mise en place de solutions, pour rĂ©duire leur empreinte environnementale.

Quels sont les gros axes inscrits dans cette feuille de route ?

33 engagements ont Ă©tĂ© dĂ©finis et 72 actions identifiĂ©es pour conduire MSF vers la rĂ©alisation d’un double objectif : d’une part, respecter l’engagement pris sur la baisse de ses Ă©missions carbone au niveau global et de l’autre, rĂ©duire de façon

plus large son impact environnemental au niveau local. L’objectif de notre organisation, Ă  savoir fournir des soins Ă  ceux qui en sont privĂ©s, ne change pas c’est seulement la maniĂšre dont nous dĂ©ployons nos opĂ©rations qui va devenir moins nĂ©faste pour l’environnement. Certains chantiers requiĂšrent une attention particuliĂšre par l’ampleur des changements qu’ils impliquent d’ici 2030 au niveau de notre organisation, comme, par exemple, la rĂ©duction de 50 % du volume global de dĂ©chets, notamment plastiques, ou encore la dĂ©carbonation de notre approvisionnement grĂące Ă  un changement dans notre politique d’achats et Ă  une plus grande utilisation du transport maritime. Pouvez-vous nous citer une ou deux actions dĂ©jĂ  mises en Ɠuvre ?

Dans le cadre de nos missions, nous utilisons une importante quantitĂ© de dispositifs mĂ©dicaux Ă  usage unique comme les gants. L’un de nos objectifs est de favoriser l’utilisation de matĂ©riel rĂ©utilisable et biodĂ©gradable. À l’hĂŽpital MSF d’Amman, par exemple, le personnel en charge du nettoyage utilise maintenant des gants de mĂ©nage rĂ©utilisables plutĂŽt que des gants Ă  usage unique comme c’était le cas auparavant.

Autre exemple, on sait aujourd’hui que les climatisations reprĂ©sentent 40 Ă  50 % de notre consommation Ă©nergĂ©tique. En effet, sur de nombreux terrains d’intervention, nous devons rĂ©frigĂ©rer nos pharmacies pour maintenir les mĂ©dicaments Ă  la bonne tempĂ©rature pour qu’ils restent efficaces. Nous allons donc travailler sur une meilleure isolation des bĂątiments rĂ©frigĂ©rĂ©s, comme les entrepĂŽts et les pharmacies et investir dans des climatisations plus performantes.

10 MSF INFOS Septembre 2023 EN APARTÉ
EN APARTÉ
Vers une réduction de notre empreinte environnementale
parmi les 17 associations bĂ©nĂ©ficiaires de la 4Ăšme Ă©dition d’Artycapucines
« Nous avons l’impression de faire partie de MSF »
Des idées de cadeaux uniques dans votre Boutique Sans FrontiÚres !
11 Retrouvez toute l’actualitĂ© de nos missions sur www.msf.fr
Daniel Buren Park Seo-Bo Josh Smith

LEGS ET ASSURANCES-VIE

Pour que demain les plus fragiles aient toujours leurs médecins

Les jumelles Heba et Malath ont Ă©tĂ© soignĂ©es dans l’unitĂ© mĂšre-enfant de l’hĂŽpital Al Jamhouri que nous soutenons au YĂ©men. Les legs et assurances-vie nous permettent d’ĂȘtre aux cĂŽtĂ©s des plus fragiles, oĂč qu’ils soient. Et grĂące Ă  votre gĂ©nĂ©rositĂ©, nous pouvons, sans relĂąche, continuer de les soigner, comme nous le faisons depuis plus de 50 ans.

OBTENEZ UNE BROCHURE legs et assurance-vie gratuite et confidentielle en scannant ce code ou en renvoyant ce coupon, sans affranchir votre enveloppe, à Médecins Sans FrontiÚres Libre réponse - Autorisation 10617 75884 - Paris Cedex 18

MES COORDONNÉES

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Reconnue d’utilitĂ© publique, MĂ©decins Sans FrontiĂšres est habilitĂ©e Ă  recevoir des legs, donations, assurances-vie exonĂ©rĂ©s de droits de succession.

Catherine Béchereau, chargée des relations testateurs, répond à vos questions en toute discrétion.

TÉL : 01 40 21 29 09

E-MAIL : relations.testateurs@paris.msf.org

14-34 avenue Jean-JaurĂšs 75019 Paris

leguez.msf.fr

en dehors de l’Union EuropĂ©enne, qui sera encadrĂ© par les garanties appropriĂ©es requises par la rĂ©glementation sur la protection des donnĂ©es. ConformĂ©ment au RGPD et Ă  la Loi Informatique et LibertĂ©s, vous disposez de droits sur vos donnĂ©es (accĂšs, rectification, suppression, limitation, portabilitĂ©, opposition) quant Ă  leur traitement et Ă  leur utilisation Ă  des fins de prospection, que vous pouvez exercer en nous Ă©crivant par e-mail Ă  donateurs@paris.msf.org ou par courrier Ă  14-34 avenue Jean JaurĂšs - 75019 PARIS. Pour plus d’information, vous pouvez consulter notre politique de confidentialitĂ© disponible sur notre site internet.

© / Nasir Ghafoor/MSF
LEGS2329
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MSF Infos - Octobre 2023 by Médecins Sans FrontiÚres France - Issuu