MSF Infos - Octobre 2024

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M241 / N° 219 / Septembre 2024 / 2€ ISSN 1146-2930

GRAND ANGLE

Accompagner

SOMMAIRE

FOCUS Engagements environnementaux des réponses concrètes

GRAND ANGLE Accompagner les personnes survivantes de violences sexuelles

REGARD Dilba, secourue par le Geo Barents en Méditerranée

EN LUMIÈRE Diphtérie : le défi de l’accès aux vaccins et aux traitements contre une maladie « oubliée »

EN APARTÉ Créez votre propre page de collecte en faveur de MSF

« Une avancée majeure dans la lutte contre la

tuberculose multirésistante ! »

Dans votre MSF Infos du mois d’avril, nous vous présentions les résultats de l’essai clinique endTB mené par un consortium créé par MSF, Partners In Health (PIH) et Interactive Research and Development (IRD), et financé par Unitaid. L’objectif de ce partenariat est de favoriser l’utilisation de nouvelles combinaisons thérapeutiques pour traiter la tuberculose résistante ou multirésistante en utilisant les médicaments les plus récents et efficaces. En août dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a recommandé trois nouveaux traitements, qui ont été étudiés dans le cadre de cet essai clinique. Ces derniers offrent enfin des alternatives aux traitements longs et toxiques utilisés jusqu’à présent.

Cette recommandation de la part de l’OMS représente une avancée majeure pour la santé des millions de patients souffrant de ces formes de tuberculose, qui est particulièrement difficile à traiter et touche environ un demi-million de personnes chaque année dans le monde. C’est également très encourageant pour les groupes de population jusque-là exclus des innovations thérapeutiques comme les enfants, les adolescents ou encore les femmes enceintes et allaitantes.

EN QUESTION Aide médicale d’État (AME),

Engagements environnementaux : des réponses concrètes

À la fin de l’année 2021, nous nous sommes engagés à diminuer de moitié notre empreinte carbone à l’horizon 2030 dans nos zones d’intervention. Depuis, nos équipes logistiques ont traduit cet effort en mesures concrètes, tout en préservant la qualité de prise en charge de nos patients sur l’ensemble de nos projets. En voici les principales.

ÉNERGIE

Identifier les plus gros consommateurs d’énergie

➤ Les systèmes de climatisation représentent à eux seuls entre 50 % et 80 % de la consommation en électricité d’un projet. Bien qu’ils soient indispensables dans la plupart de nos contextes d’intervention pour le bien-être des patients et surtout pour le maintien à température des médicaments, il est essentiel d’identifier la ou les solutions techniques à mettre en œuvre pour minimiser l’empreinte carbone sans oublier de promouvoir les bonnes pratiques auprès des utilisateurs et effectuer les opérations de maintenance pour assurer un fonctionnement efficace de l’appareil. Notre objectif est de réduire notre consommation d’énergie de 40 % d’ici 2030.

Opter pour du solaire lorsque cette solution est pertinente

Exemple : À Sica, en République centrafricaine, une extension d’activité nécessitant des climatiseurs a incité à la mise en place de panneaux solaires pour absorber cette charge supplémentaire le jour, au lieu d’acheter des générateurs plus puissants.

Répartition de la consommation énergétique dans un bureau ou dans les lieux de vie de nos équipes sur le terrain

BÂTIMENT

Vers des constructions durables

➤ Nos activités nous amènent régulièrement à construire ou à réhabiliter des bâtiments pour contribuer à la réussite de nos opérations. Pour limiter les conséquences environnementales, nos équipes visent à rendre systématique une approche de « construction durable » dans toute construction ou réhabilitation dès la phase de conception du bâtiment.

Exemple : Lors de la conception de la pharmacie et du stock logistique du projet d’Aweil au Soudan du Sud, la diminution du rayonnement solaire par une toiture blanche, l’utilisation de matériaux locaux avec une bonne inertie thermique, l’isolation ainsi qu’une optimisation de l’utilisation de la climatisation et de la ventilation naturelle ont été intégrés dès le départ.

Exemple d’empreinte environnementale sur la durée de vie d’un bâtiment

Climatiseurs

Chauffe-eau

Électroménager

Luminaires

Autres

GESTION DES DÉCHETS

Identifier des prestataires de recyclage au niveau local

➤ À Nairobi, au Kenya, nos équipes travaillent avec un prestataire qui démantèle les batteries lithium hors d’usage pour remplacer les cellules défectueuses. Ces batteries peuvent ainsi être réutilisées. Les cellules usagées sont envoyées en Europe pour être recyclées.

Établir et mettre en place un plan de gestion des déchets adapté à chaque contexte

➤ L’objectif est que 100 % de nos missions disposent de ce plan d’ici fin 2025.

Installer des incinérateurs efficaces et respectueux de l’environnement

➤ Les incinérateurs semiindustriels représentent la solution la plus adaptée et respectueuse de l’environnement à ce jour, notamment pour les déchets pharmaceutiques et médicaux. Leur utilisation est incontournable dans la plupart de nos structures hospitalières.

Exemple Depuis 2015, en moyenne deux incinérateurs semi-industriels ont été installés chaque année sur nos projets soit un total de 17 début 2024.

GESTION DU PARC MOTORISÉ

Adapter le type de véhicule en fonction de la route et optimiser les mouvements

➤ Au minimum 65 % de nos véhicules seront des voitures citadines ou des minibus d’ici 2030 pour réduire les émissions liées à la consommation de carburant de 30 %.

Exemple En République centrafricaine, la mission a renouvelé des véhicules tout-terrain par des minibus pour effectuer la grande majorité des trajets de la coordination et du projet dans Bangui (références médicales, transport des équipes, ...).

Retrouvez l’ensemble des réponses proposées par les équipes logistiques dans un guide pratique en scannant ce QR CODE

Dr Isabelle Defourny Présidente de Médecins Sans Frontières

Accompagner les personnes survivantes de violences sexuelles

Les violences sexuelles ont des conséquences graves sur la santé physique et psychologique des personnes qui en sont victimes. Leur prise en charge est souvent complexe, en raison entre autres de la stigmatisation qui y est associée. Considérées comme une réelle urgence médicale, elles sont prises en charge sur de nombreux terrains d’intervention par nos équipes qui fournissent souvent également un accompagnement au long cours, essentiel à la guérison des personnes.

Le projet de Tongolo en République centrafricaine est dédié à la prise en charge des survivant.e.s de violences sexuelles.

L«o rsque la guerre est arrivée, j’avais déjà eu mon fils. Nous habitions ensemble avec mon mari. Puis, nous sommes arrivés au camp affamés. J’ai dû aller aux champs et c’est là que j’ai subi un mauvais acte. Je l’ai caché à mon mari mais les autres lui ont tout raconté. Quand il l’a su, il est parti et m’a abandonnée. », Ces mots sont ceux de Tuliya, 21 ans, déplacée dans le camp d’Elohim à Goma en République démocratique du Congo (RDC). Elle a été victime d’un viol alors qu’elle tentait de trouver de la nourriture

pour sa famille après avoir fui les combats liés à la résurgence du groupe armé M23 au Nord-Kivu.

En juillet dernier, Epicentre, notre centre de recherche épidémiologique, publiait une enquête réalisée auprès de personnes déplacées dans quatre camps autour de Goma en RDC montrant la fréquence quotidienne et les niveaux alarmants de violences, en particulier sexuelles, qui perdurent dans et autour des camps. Plus d'une jeune femme sur dix a déclaré avoir été violée dans la période couverte par l’enquête, soit entre novembre 2023 et avril

2024. « Cette année encore, les survivantes de violences sexuelles racontent être agressées par des hommes, souvent armés, dans les forêts et les champs où elles doivent se rendre pour la collecte de bois de chauffage ou de nourriture dont elles ont besoin pour nourrir leur famille. Elles font aussi état de nombreuses violences quotidiennes commises à l’intérieur des camps. Leur précarité ainsi que que la promiscuité liée à la vie dans des abris de fortune les rendent particulièrement vulnérables à ce type d’actes », explique Camille Niel, notre coordinatrice d’urgence à Goma.

démocratique du Congo, ces dernières constatent une importante augmentation des cas de violences sexuelles.

« Certaines conséquences graves peuvent être évitées si la personne est accueillie dans les 72h suivant son agression. Nous lui proposons un traitement qui permet de prévenir certaines maladies sexuellement transmissibles comme le VIH ou encore la Chlamydia [...] »

«Cette année encore, les survivantes de violences sexuelles racontent être agressées par des hommes, souvent armés, dans les forêts et les champs où elles doivent se rendre pour la collecte de bois de chauffage ou de nourriture dont elles ont besoin pour nourrir leur famille. »

Chaque année, nos équipes prennent en charge des milliers de personnes survivantes de violences sexuelles comme Tuliya. « Ces violences sont commises partout dans le monde et dans n’importe quel contexte. Les personnes touchées sont généralement des femmes ou des filles, mais nous rencontrons également une minorité d’hommes. MSF intervient dans des situations où plusieurs facteurs de risques de survenue de violences sexuelles sont présents : les zones

de conflits, les déplacements de population, tout ce qui déstabilise la structure de la société », explique Pauline Faure, référente médicale pour MSF.

DES CONSÉQUENCES

GRAVES SUR LA SANTÉ DES VICTIMES

Les conséquences sur la santé des femmes ou des hommes ayant subi des violences sexuelles sont à la fois physiques, mentales et socio-économiques. « Nos patients peuvent être confrontés à des blessures, des infections sexuellement transmissibles ou encore des grossesses non-désirées, explique Pauline Faure. En termes de santé mentale, ce sont des conséquences à court ou long terme, de l'agressivité, de la colère ou au contraire de la peur, du repli sur soi, de la dépression des syndromes post-traumatique pouvant aller jusqu’à la tentative de suicide. » Toutes ces pathologies constituent des obstacles dans la vie quotidienne de ces personnes et peuvent entraîner chez elles une incapacité à travailler, à s’occuper d’elles-même ou de leur famille.

UNE OFFRE DE SOINS COMPLÈTE…

La prise en charge des violences sexuelles constitue une réelle urgence médicale. « Certaines conséquences graves peuvent être évitées si la personne est accueillie dans les 72h suivant son agression. Nous lui proposons un traitement qui permet de prévenir certaines maladies sexuellement transmissibles comme le VIH ou encore la Chlamydia qui peut avoir un impact négatif sur la fertilité aussi bien des femmes que des hommes. Nous pouvons également donner une contraception d’urgence pour éviter les grossesses non-désirées et nous proposons une vaccination contre l'hépatite B et le tétanos », détaille Pauline Faure. Nos équipes s’attachent à fournir une première aide psychologique puis, lorsque cela est possible un accompagnement en santé mentale dans la durée dans un cadre sécurisant, bienveillant et non-jugeant.

Chaque personne survivante reçue peut se voir remettre, si elle le souhaite, un certificat médico-légal qui va restituer son récit et les constats médicaux établis par nos équipes. Ce document peut être utilisé au

NOMBRE DE SURVIVANT.E.S DE VIOLENCES SEXUELLES PRISES EN CHARGE PAR NOS ÉQUIPES EN 2023 :

8 000 République démocratique du Congo

4 000 en Haïti

4 800 au Kenya

SCANNEZ CE QR CODE ET VISIONNEZ NOTRE MINI-SÉRIE « Vies déplacées » qui raconte le quotidien d’Esther, Rebecca, Tuliya et de Daphrose, quatre femmes de la même famille vivant dans le camp de déplacés d’Elohim, à Goma, en RDC.

Dans les centres de santé de Kanyaruchinya soutenus par nos équipes en République

DOOSHIMA* VIT DANS

LE CAMP DE DÉPLACÉS DE MBAWA AU NIGÉRIA.

LORSQU’ELLE EST RENTRÉE CHEZ ELLE

APRÈS AVOIR ÉTÉ

ABUSÉE SEXUELLEMENT, ELLE A DÛ FAIRE FACE

À LA STIGMATISATION ET AU REJET DE SA FAMILLE.

«Ma mère ne voulait plus jamais me revoir. Elle a pris toutes mes affaires, y compris mon uniforme et mes livres d'école, et a tout brûlé.»

Après avoir appris qu’elle était enceinte, Dooshima a d'abord eu peur d’avorter, car sa mère lui avait dit que si l’une de ses filles le faisait, elle mourrait. Mais elle a finalement pris la décision de le faire. Elle a été prise en charge par nos équipes au sein de la clinique installée dans le camp.

En avril 2023, Seember a été prise en charge par nos équipes à la clinique MSF dédiée aux personnes survivantes de violences sexuelles, située dans le

niveau légal, dans le cadre d’une demande de justice ou pour une demande de protection ou d’asile, par exemple.

… INTÉGRÉE À DE NOMBREUX PROJETS MSF

En 2023, 28 de nos projets proposaient une prise en charge des violences sexuelles incluant une offre de moyens de contraception et d’avortements médicalisés. « Au Nord-Kivu, par exemple, l’ensemble de nos programmes intègrent cette offre. Et le nombre de victimes continue d’augmenter avec le conflit en cours », explique Pauline Faure. Nos équipes travaillent également davantage à la décentralisation des soins, c’est-à-dire rendre les soins disponibles dans les communautés pour être au plus proche des personnes qui en ont besoin. Dans les zones où l’accès aux soins physique et géographique est difficile, des agents de santé communautaire vont donner les premiers soins, permettant ainsi de toucher plus facilement les survivantes et les survivants dans les 72h après leur agression. « Nous avons remarqué que ce système de soins nous permet de recevoir une proportion plus grande d’hommes, qui vont être particulièrement stigmatisés

en raison de leur rôle de chef de famille ou de chef de la communauté et plus réfractaires à l’idée de se rendre dans une structure médicale », ajoute Pauline Faure.

UN PROJET

DÉDIÉ : L’EXEMPLE

DU KENYA

Au Kenya, MSF a installé une clinique dans le bidonville de Mathare à Nairobi, où vivent un demi-million de personnes. Cette structure, ouverte 24h sur 24 et 7j sur 7, prend en charge les urgences, grâce à un système d’ambulance, et les violences sexuelles. « Nous avons aussi développé ces activités sur trois autres sites en partenariat avec le ministère de la Santé. C’est un projet qui fonctionne bien avec des équipes qui travaillent avec de nombreux partenaires locaux dans le but de protéger les victimes, les reloger, les aider financièrement ou encore les accompagner légalement », précise Pauline Faure.

DES VICTIMES

ENCORE DIFFICILES À ATTEINDRE

« Nous avons déterminé plusieurs enjeux pour les années à venir

Un an de guerre à Gaza : MSF au cœur de l’enfer

Le 7 octobre dernier, le Hamas commet des massacres d’une ampleur et d’une brutalité inédite perpétrés sur le territoire israélien. Près de 1 200 personnes sont tuées selon les autorités israéliennes, et 251 autres personnes sont prises en otage. La riposte d’Israël se traduit par une campagne de bombardements et de combats d’une intensité encore jamais vue et ce, sur une zone aussi densément peuplée et enclavée que la bande de Gaza. En août 2024, plus de 40 000 personnes avaient été

tuées, et 90 000 autres blessées, selon les autorités sanitaires gazaouies. Présentes depuis 20 ans à Gaza et en Cisjordanie, nos équipes font partie des rares témoins indépendants d’une guerre qui se déroule hors de portée des médias internationaux. Elles se sont mobilisées immédiatement et font, aujourd’hui encore, tout ce qu’elles peuvent pour répondre aux besoins de la population. Retour sur une année au cœur d’une guerre sans précédent en photos.

« C’est un projet qui fonctionne bien avec des équipes qui travaillent avec de nombreux partenaires locaux dans le but de protéger les victimes, les reloger, les aider financièrement ou encore les accompagner légalement. »

avec tout d’abord la volonté de proposer notre offre de soins complète aux personnes survivantes de violences sexuelles dans le plus d’endroit possible, selon les contextes, en respectant la confidentialité et en formant les équipes à l’accueil de ces personnes. Nous mettons également tout en œuvre pour réussir à toucher des populations qui sont encore trop éloignées des soins. Je pense notamment aux adolescentes et adolescents, aux hommes ou aux personnes LGBTQIA+, qui sont également très vulnérables aux violences sexuelles », conclut Pauline Faure.

Un traumatisme continu

« J’ai appris que ma sœur et ses enfants avaient été tués à Gaza. Je suis tombé en dépression. Puis, l’une de mes nièces et ses enfants ont été tués. Ensuite, dans le sud, mon neveu, sa femme et leurs enfants ont tous trouvé la mort lorsqu’un bulldozer a percuté leur maison. Cette semaine-là, vingt membres de ma famille ont été tués. Ma grand-mère, accablée de chagrin, est morte peu de temps après. Quand tout cela est arrivé, j’étais vraiment dans un état de désespoir profond, mais j’essayais de continuer à travailler. »

Haider*, gardien, faisant partie de l’équipe traitant des patients gravement blessés à l’hôpital Al-Shifa, en novembre 2023

« Ma maison et ma ville ont été détruites. Tous les endroits où j’avais des souvenirs ont été détruits. C’est comme si je n’avais jamais existé. Nous avons été anéantis. Notre passé a été effacé et notre avenir est détruit. Nos souffrances sont diffusées en direct mais le monde nous regarde en silence. On nous a laissé tomber. »

Message d’un membre de notre équipe, en avril 2024

camp de déplacés de Mbawa au Nigéria.

Une population maintes fois déplacée qui manque de tout

Aucun endroit n’est épargné par les bombardements et les combats à Gaza. Pour y échapper, des familles entières doivent constamment se déplacer avec le peu qu’elles possèdent. Un quotidien de fuite perpétuelle auquel ni les patients, ni nos équipes, ni leurs familles n’échappent. Selon l’ONU, 90 % des Gazaouis ont été déplacés au moins une fois depuis le début de la guerre, la majorité d’entre eux étant forcés de vivre dans des conditions épouvantables.

« La vie n’est pas seulement difficile, elle est devenue cinq fois plus compliquée. On ne trouve pas de farine car l’armée israélienne a bloqué son approvisionnement. Nous sommes obligés de manger de la nourriture pour animaux pour survivre. Parfois, on mange de la nourriture pour oiseaux ou pour ânes et parfois de l’herbe qu’on ramasse aux coins des rues. »

Suhail Habib, superviseur de maintenance des véhicules, en mars 2024

ABSENCE DE BIENS ET SERVICES DE PREMIÈRE NÉCESSITÉ

La population gazaouie manque cruellement de nourriture et d’eau potable, nécessaire aussi bien pour la consommation que pour l’hygiène. En septembre, nos équipes distribuaient plus de 600 000 litres d’eau potable par jour, obtenue grâce à un processus de désalinisation dans plus de 40 points d’eau à Al Mawasi, Khan Younes, Rafah et Deir El Balah. Elles s’efforcent continuellement d’augmenter cette quantité.

L’effondrement des activités de vaccination et la promiscuité favorisent l’apparition de maladies disparues, comme la poliomyélite. Les infections résultant de blessures mal soignées augmentent rapidement et les risques sont incroyablement

La destruction du système de santé

Depuis le début de l’offensive israélienne, le système de santé de la bande de Gaza a été attaqué de façon systématique, l’armée israélienne accusant le Hamas d’utiliser les hôpitaux à des fins militaires. Plus de 1 000 attaques ont été enregistrées contre les services de santé et 880 travailleurs de santé tués entre octobre 2023 et août 2024 (source OCHA). Six membres de notre personnel ont également été tués entre le 7 octobre et fin juin 2024. Début septembre, seuls 16 hôpitaux sur 36 étaient encore partiellement fonctionnels, selon l’Organisation mondiale de la Santé et ceux qui parviennent encore à délivrer des soins le font avec une grande difficulté et un accès aux fournitures médicales extrêmement restreint.

élevés, en raison des conditions dans lesquelles les blessés sont contraintes de vivre et en l’absence de soins hospitaliers. Les femmes enceintes ont du mal à accéder aux salles d’accouchement en raison de l’insécurité et de l’encombrement des hôpitaux, entrainant une augmentation de la mortalité néonatale ou des accouchements dans des conditions terribles pour la mère et l’enfant. Dans le sud de Gaza, nos équipes ont ainsi ouvert deux centres de soins de santé primaire à Khan Younes et Al Attar et une clinique mobile à Al-Mawasi. Elles y proposent notamment des consultations médicales, des vaccinations ou encore des soins de santé mentale.

POUR LA POPULATION GAZAOUIE, CELA SE TRADUIT PAR UN ACCÈS AUX SOINS EXTRÊMEMENT DIFFICILE ET DES CONDITIONS DE SANTÉ DE PLUS EN PLUS DÉGRADÉES. FIN JUIN, PLUS DE 10 000 PERSONNES ATTENDAIENT AINSI D’ÊTRE ÉVACUÉES DE L’ENCLAVE PALESTINIENNE POUR RECEVOIR DES SOINS MÉDICAUX, NOTAMMENT POUR DES BLESSURES TRAUMATIQUES, DES CANCERS, ET D’AUTRES MALADIES CHRONIQUES.*

*(source UN)

L’HÔPITAL AL-SHIFA, PLUS GRAND HÔPITAL DE GAZA ANÉANTI

Avec 700 lits, l’hôpital Al-Shifa était le principal complexe hospitalier de Gaza, offrant des soins d’urgence et chirurgicaux avant la guerre. Nos équipes parviennent à y mener des activités jusqu’en novembre 2023, où l’hôpital est mis à l’arrêt après que l’armée

israélienne a massivement bombardé la zone autour de l’établissement. L’hôpital est touché à plusieurs reprises, puis encerclé avant d’être évacué. Les membres du personnel relancent ensuite une partie des activités médicales de la structure, avec notamment

la réouverture de trois salles d’opération. Mais en mars 2024, l’armée israélienne mène une offensive de 14 jours à l’intérieur et à l’extérieur de l’hôpital qui laisse la structure en ruines, rendant impossible une reprise des activités pour nos équipes.

« La situation est terrible. Ils frappent tout autour de l’hôpital et ils ont aussi touché l’hôpital lui-même à plusieurs reprises. On ne veut pas rester dans l’hôpital mais on veut que quelqu’un nous donne la garantie que nous pouvons évacuer les patients parce que nous en avons environ 600 qui ont besoin de soins et qui doivent être évacués. »

Chirurgien à l’hôpital Al-Shifa, le 13 novembre 2023

DES HÔPITAUX DE CAMPAGNE EN DERNIER RECOURS

Le 27 août, MSF a ouvert un hôpital de campagne à Deir Al Balah, dans le centre de la bande de Gaza. Un deuxième hôpital de campagne est en cours d’installation à proximité. La mise en place de ces hôpitaux ne représente pas une solution, mais un dernier recours, en réponse au démantèlement du système de santé par Israël. Sans un système de santé fonctionnel, les hôpitaux de campagne ne suffiront pas à faire face à l’urgence et à l’ampleur des besoins médicaux. Dès les premières semaines de la guerre, MSF n’a cessé d’appeler à protéger les hôpitaux de Gaza.

RETOUR À L’HÔPITAL DE NASSER

En mai 2024, MSF a repris ses activités à l’hôpital Nasser de Khan Younès, avec des services de consultations externes et d’hospitalisation axés sur la chirurgie orthopédique, les soins aux brûlés et les services d’ergothérapie ainsi que des soins maternels et infantiles. Nos équipes avaient été contraintes de quitter l’hôpital Nasser mi-février et de laisser les patients sur place après que l’armée israélienne en ait ordonné l’évacuation et lui donne l’assaut. Plus de 2 600 consultations ont été enregistrées entre le 29 juin et le 5 juillet au service des urgences pédiatriques, soit plus de 300 enfants pris en charge quotidiennement.

« Ils ont d’abord frappé le service d’hospitalisation pédiatrique au deuxième étage. Ils ont aussi attaqué le premier étage, les réservoirs d’eau, l’électricité et les extracteurs d’oxygène. Les équipements pour les enfants en soins intensifs, qui survivent grâce aux concentrateurs d’oxygène ne fonctionnaient plus, il n’y avait plus d’oxygène. L’armée a commencé à nous tirer dessus de façon aléatoire si bien que personne ne savait ce qu’il fallait faire. »

Membre du personnel à l’hôpital Nasser, le 10 novembre 2023

Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF, s’adresse au Conseil de Sécurité des Nations Unies, en février 2024. Depuis le début de la guerre, MSF n’a cessé de communiquer publiquement et de relayer les témoignages de ses équipes sur place afin d’alerter sur le sort de la population gazaouie, de dénoncer les attaques contre les structures de soins, les soignants et les humanitaires, et d’appeler à un cessez-le-feu immédiat et durable.

Des appels répétés

à un cessezle-feu immédiat et durable

En Cisjordanie, l’escalade de la violence

En Cisjordanie, les violences commises par l’armée israélienne et les colons contre les Palestiniens se sont intensifiées au cours des deux dernières années, et plus particulièrement depuis le 7 octobre 2023.

« Comment pouvonsnous apporter une réponse humanitaire alors que le personnel médical est ciblé, attaqué, insulté pour son travail d’assistance aux blessés ? (...) Nous avons peur. Nos équipes sont épuisées. Les conséquences du mépris du droit international humanitaire se feront sentir bien au-delà de Gaza. Elles pèseront durablement sur notre conscience collective. À ce stade, nous sommes au-delà de l’inaction politique : nous faisons face à une complicité politique. »

Christopher Lockyear au Conseil de Sécurité de l’ONU, février 2024

PANORAMA

Malawi

Après six ans de soutien direct aux travailleuses du sexe de Dedza et de Zalewa, nos équipes les ont aidées à s’associer au sein d’organisations communautaires à partir de 2020. Des travailleuses du sexe formées et identifiées comme des « paires » mènent désormais des actions de promotion de la santé portant notamment sur les pratiques sexuelles sûres et la contraception. Elles apportent également leur soutien pour lutter contre les violences sexuelles et sont impliquées dans la prévention des infections sexuellement transmissibles.

Soudan

Dans un rapport publié en juillet 2024, MSF documente des violences sexuelles, des ciblages ethniques, des attaques contre les hôpitaux, le personnel de santé et les zones résidentielles, dans l’ensemble du pays, depuis le début des combats en avril 2023. Ces violences extrêmes sont infligées à la population à la fois par les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF). MSF appelle toutes les parties au conflit à faciliter le déploiement à grande échelle de l'aide humanitaire et, surtout, à cesser immédiatement leurs attaques contre les civils et les zones résidentielles.

180

c’est le nombre de jeunes accueillis dans notre centre pour mineurs non accompagnés en transit à Calais depuis son ouverture en juillet 2023.

Somalie

Dans la ville de Baidoa, dans le sud-ouest du pays, la guerre civile, le manque de moyens et l’effondrement du système de santé ont de graves conséquences sur la santé des femmes et des enfants. Les femmes enceintes ont de plus en plus de difficultés à accéder aux soins, entraînant des retards dans leur prise en charge et des décès qui auraient pu être évités. Nos équipes interviennent sur sept sites différents à proximité des camps de déplacés et soutiennent l'hôpital régional pour améliorer la santé maternelle et infantile.

Nigéria

Depuis le mois d’avril 2024, nos équipes ont pris en charge un nombre record d’enfants souffrant de malnutrition aiguë dans le nord du pays. Elles leur fournissent des soins vitaux et tentent de renforcer des réponses locales à la malnutrition infantile. Dans l’État de Kebbi, près de 1 000 enfants ont été hospitalisés pour malnutrition aiguë sévère dans le centre de réhabilitation nutritionnelle intensive mis en place par nos équipes à l'hôpital de Maiyama. En plus de cette structure, plus de 11 000 enfants étaient suivis, mi-juillet, dans cinq autres centres de santé de l’État.

CISJORDANIE

À HÉBRON, DANS LE SUD DE LA CISJORDANIE, NOS ÉQUIPES ET LES PATIENTS QU’ELLES SUIVENT TÉMOIGNENT DE L’AUGMENTATION DES VIOLENCES COMMISES PAR L’ARMÉE ISRAÉLIENNE ET LES COLONS, DES RESTRICTIONS SÉVÈRES DE MOUVEMENTS ET DE LA DÉTÉRIORATION DE L’ACCÈS AUX SOINS DES PALESTINIENS, PARTICULIÈREMENT DEPUIS LE 7 OCTOBRE 2023. CET ENVIRONNEMENT A DES CONSÉQUENCES GRAVES SUR LA SANTÉ PHYSIQUE ET MENTALE DE LA POPULATION COMME PEUVENT LE CONSTATER NOS ÉQUIPES MÉDICALES DANS LE CADRE DE LEUR CONSULTATION.

Scannez ce QR CODE pour en savoir plus sur la situation en Cisjordanie.

REGARD

«J’ai des photos de mon mari, de mes enfants, de mes frères et sœurs, de mes meilleurs amis… La plus précieuse pour moi est celle de mon père, qui est décédé. Avec la guerre en Syrie, tout le monde est parti dans un endroit différent. Le conflit nous a dispersés et même si je ne les ai pas vus depuis des années, avec les photos, leurs souvenirs restent.»

Dilba, 30 ans, est originaire de Syrie. Elle a été secourue par le Geo Barents, notre navire de recherche et de sauvetage en Méditerranée, alors qu’elle tentait la traversée sur un bateau en bois surchargé et en détresse avec environ 130 autres personnes.

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Diphtérie: le défi de l’accès aux vaccins et aux traitements contre une maladie « oubliée »

En France, la dernière épidémie de diphtérie remonte à 1945. C’est grâce au vaccin que cette maladie a totalement disparu depuis les années 90 dans notre pays. Pourtant, elle provoque des flambées épidémiques meurtrières dans d’autres zones du globe où l’accès à la vaccination dite ‘de routine’ n’est pas suffisant, et tout particulièrement depuis deux ans en Afrique de l’Ouest. Les difficultés d’accès aux traitements et la pénurie de vaccins représentent un véritable frein dans la réponse à l’épidémie. Julien Potet, spécialiste des maladies tropicales négligées à MSF, nous en dit plus.

MSF Infos : Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la diphtérie ?

Julien Potet : C’est une infection bactérienne très contagieuse, transmise par des gouttelettes en suspension dans l’air. La maladie se manifeste principalement par une forme d’angine, mais elle peut être mortelle car la bactérie en cause sécrète une protéine hautement toxique, une toxine, qui tue les cellules du système respiratoire. Si la toxine pénètre dans le sang, elle peut causer des dommages graves au cœur, aux reins, voire au système nerveux. Le taux de mortalité peut dépasser les 15 % quand les patients ne reçoivent pas de traitement approprié. Elle fait partie des maladies oubliées et négligées par l’industrie pharmaceutique.

Comment expliquer l’apparition d’une épidémie d’une telle ampleur en Afrique de l’Ouest ? J. P. : Les pays n’ont pas suffisamment vacciné leur population, ce qui a entraîné l’augmentation des cas de diphtérie. Tout l’enjeu réside dans la vaccination de routine, c’est-àdire le fait de vacciner de manière préventive pour protéger les populations contre les maladies infectieuses et les éradiquer.

D’après l’OMS, il faudrait que 80 à 85% des personnes d’un pays soient vaccinés contre la diphtérie pour réduire le risque d’une grosse épidémie. Mais en Afrique de l’Ouest, nous en sommes très loin pour plusieurs raisons. La lutte contre la Covid-19, par exemple, qui s’est faite au détriment des vaccinations de routine, dont celle contre la diphtérie. Dans cette région du monde, l’instabilité socio-politique et l’insécurité peuvent également empêcher l’accès ou la mise en œuvre de la vaccination.

En quoi consiste ce traitement et pourquoi est-il si difficilement accessible ?

J. P. : Pour traiter la diphtérie, il faut administrer un antibiotique pour combattre la bactérie à l’origine de la maladie. Mais l’antibiotique n’empêche pas la bactérie de libérer des toxines. Il faut donc un traitement complémentaire, capable d’agir contre la toxine, une antitoxine.

En Guinée, où nos équipes interviennent depuis août 2023, l’administration d’antibiotique et d’antitoxine a permis de réduire le taux de mortalité de 38% à moins de 5%.

Plus de 2 000 patients traités en six mois dans le centre de traitement

En 2022, moins de 48% de la population en Guinée était vaccinée contre la diphtérie.

Centre de traitement des épidémies de Siguiri, en Guinée

Le problème, c’est que moins de 50% des patients qui ont besoin d’un traitement antitoxine en Afrique de l’Ouest ont pu en bénéficier. En cas d’épidémie, la production d’antitoxine n’est pas suffisante pour répondre à la hausse des besoins, créant une pénurie de traitements. C’est un problème lié à la fois au mode de production de l’antitoxine qui est long et onéreux et au peu de producteurs existants dans le monde. Pour l’instant, seulement trois d’entre eux ont été validés par l’OMS. Il est donc urgent d’explorer des alternatives innovantes. MSF participe actuellement à des projets de recherche sur des anticorps monoclonaux. L’idée est d’utiliser des anticorps créés en laboratoire pour cibler et neutraliser la toxine. Les anticorps agissent comme une armée qui cible directement les toxines et qui renforce le système immunitaire du patient. C’est une technologie plus facile, plus sûre et potentiellement plus efficace que l’antitoxine.

Quels sont les principaux obstacles pour faire face à cette épidémie? Quelles sont les priorités pour répondre à ces épidémies?

J. P. : Aujourd’hui, les États n’ont pas les moyens de faire face à l’urgence épidémique. Au plus fort de la crise, beaucoup de personnes n’ont pas pu avoir accès au traitement nécessaire et les morts se comptent par milliers. C’est pour cette raison que MSF a mis en place des centres de traitement spécifiques comme à Kano, au Nigéria, par exemple, ou encore en Guinée, dans la région de Siguiri.

De plus, il y a un réel problème de disponibilité des vaccins car les laboratoires produisent des vaccins dans le cadre de la vaccination de routine, pas pour les cas d’épidémie. Quand l’épidémie a commencé fin 2022, le Nigéria a eu besoin de 20 millions de doses, créant une situation de pénurie. Il fallait en août 2024 entre 4 et 6 mois pour recevoir des vaccins supplémentaires, un délai beaucoup trop long dans le contexte d’une épidémie. Il est donc essentiel de créer des stocks dédiés à la réponse épidémique pour sauver des vies, car tant que les taux de vaccination contre la diphtérie resteront faibles, les populations seront exposées au risque d’une flambée épidémique.

Site de vaccination mis en place par nos équipes dans le district de Yao, au Tchad.
de Siguiri.

Legs et successions

Le don sur succession

Parce que l’héritage d’un parent proche ou éloigné, d’un ami, n’est pas toujours bienvenu du fait des droits de succession à acquitter pouvant atteindre jusqu’à 60 %, réfléchir à son acceptation mérite un peu de temps. Le législateur l’a bien compris et le bénéficiaire dispose désormais d’un délai de 12 mois* suivant la date du décès pour prendre sa décision.

En optant pour le don sur succession de tout ou partie de cet héritage à une organisation comme Médecins

Sans Frontières**, le bénéficiaire peut réduire ou supprimer les droits de succession en bénéficiant de l’abattement du montant du don effectué. Ce don est définitif et peut nécessiter un acte notarié selon sa nature. Pour un don en argent, ce n’est pas obligatoire.

Quelle que soit la forme de la libéralité retenue - donations notariées, donations sous-seing privé ou don manuel, l’héritier qui revendique le bénéfice de l’abattement devra être en mesure de justifier auprès de l’administration fiscale le versement des sommes ou la remise des biens à l’organisme bénéficiaire : acte notarié ou reçu fiscal par exemple.

Parlez-en à votre notaire ou contactez Sara Collado ou Catherine Béchereau, service relations testateurs.

* Article 788 III du Code général des impôts - Loi n°2003-709 du 1er août 2003, modifié par la Loi n°2020-935 du 30 juillet 2020 - art. 13 et art. 14 (V). Publication au Journal officiel du 31/07/2020.

** Reconnue d’utilité publique depuis 1989, MSF bénéficie d’une exonération totale des droits de mutation.

Soutenir autrement

L’épargne solidaire : une autre façon de soutenir MSF

Saviez-vous qu’il est possible de soutenir MSF via les livrets d’épargne solidaires ?

Le livret d’épargne solidaire fonctionne comme un livret d’épargne classique avec une différence clé : une partie des fonds déposés ou des intérêts générés par le placement est reversée à une association choisie par le client parmi une liste proposée par la banque.

1. Les Livrets d’épargne solidaire Il existe 2 livrets d’épargne solidaire qui permet de faire des dons à MSF.

- Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) qui offre à son titulaire la possibilité de réaliser un ou plusieurs dons des sommes déposées sur le livret ou bien des intérêts générés. Le Crédit Mutuel du Sud-Ouest et la banque en ligne Fortuneo (fédération et filiale du Crédit Mutuel Arkéa), Crédit Mutuel Alliance Fédérale (comprenant ses 14 fédérations), ou encore la Banque Populaire et la Banque Palatine permettent à leurs clients de réaliser des dons en intérêt ou en capital à MSF par le biais de ce livret.

- Le Livret d’Epargne pour les Autres (LEA) du Crédit Mutuel offre la possibilité

de reverser tout (100 %) ou une partie (50 % ou 75 %) des intérêts de ses clients à MSF. MSF est partenaire du Crédit Mutuel Alliance Fédérale permettant aux clients des 14 fédérations du Crédit Mutuel de réaliser des dons à MSF via leur LEA.

2. La carte bancaire solidaire

Grâce à la carte bancaire « Agir » du Crédit Coopératif, les clients de la banque peuvent soutenir MSF avec un micro-don automatique à chaque retrait ou paiement effectué.

Du 25 septembre au 5 octobre 2024, se tiendra la semaine de la Finance responsable, n’hésitez pas à vous tenir informés des actualités et évènements sur le sujet autour de chez vous. Pour vous tenir informés des nouveaux partenariats bancaires avec MSF, rendez-vous sur le site www.msf.fr

Créez votre propre page de collecte en faveur de MSF !

Le site de pages de collecte de MSF vous permet en quelques clics de créer votre propre page en soutien à MSF.

Pour inviter vos amis et vos familles à faire un don, tous les prétextes sont bons : célébrer un anniversaire, une naissance ou un mariage ou encore sensibiliser des élèves autour d’un évènement scolaire… à chaque occasion sa collecte solidaire !

EN QUESTION

Aide médicale d’État (AME), entre

idées reçues et préjugés

Vous souhaitez en savoir plus ?

N’hésitez pas à contacter notre équipe du lundi au vendredi de 9h00 à 18h00 au 01 40 21 29 09 ou relations.testateurs@paris.msf.org ou à scanner ce QR CODE

« Soutenir MSF, c’est ne pas fermer les yeux sur la réalité »

A.et F. B. sont un couple de donateurs engagés depuis plusieurs années auprès de MSF. Leur attachement à MSF se fonde en particulier sur l’indépendance de l’association ainsi que sur son savoir-faire, issu de la variété des contextes dans lesquels elle intervient.

A. et F. B. le disent avec franchise, le fait que MSF soit une association française joue un grand rôle dans leur soutien. « MSF porte dans le monde des valeurs d’humanisme sous les couleurs de la France, et c’est très important pour nous ». Le couple est aussi sensible au fait que MSF investisse dans la recherche pour tester des solutions qui améliorent la prise en charge médicale des patients. À cet égard, la confiance qu’ils éprouvaient envers MSF s’est encore renforcée lors de la guerre en Syrie. « Nous avons pris conscience des blessures que subissaient les survivants. Comment

prendre en charge ces personnes, et comment le faire dans la durée ?

L’accompagnement proposé par MSF, qui n'intervient pas que dans l’urgence, nous semble déterminant. On pense notamment à la conception de prothèses développées à l’hôpital d’Amman pour appareiller les patients. » Pour A. et F. B., MSF se saisit de problèmes complexes avec lucidité, en gardant les yeux grands ouverts sur le réel. « MSF permet de redonner un peu d’humanité à chacun » soulignent-ils. « À une époque marquée par la montée des violences, cela nous semble plus indispensable que jamais. »

Comme Marion, donnez une dimension humaine à votre défi sportif : pour son premier marathon (42,19 km), elle se donnait l’objectif fou de collecter 4 219 € au profit de MSF en créant sa page de collecte. Défi relevé, bravo à elle !

Pour créer une page de collecte, rendez-vous sur collecter.msf.fr.

MSF Infos : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste l’AME ?

L’Aide médicale d’État (AME) est la couverture maladie destinée aux personnes étrangères en séjour irrégulier en France. Jugé par certains trop généreux, trop coûteux ou trop attractif, ce dispositif fait l’objet de fantasmes et est régulièrement la cible d’attaques. Retours sur les raisons pour lesquelles il faut la défendre.

Diana Galindo L’AME est un dispositif qui permet aux personnes étrangères, sans droit à l’assurance maladie et déjà en situation d’extrême précarité et de vulnérabilité, d’accéder à des soins. C’est une protection pour ces personnes qui sont très exposées aux facteurs de risques sanitaires via la rue et les difficultés d’accès à la santé, à l’hygiène et à une alimentation saine et régulière.

L’AME est régulièrement l’objet de critiques et d’idées reçues. On lui reproche notamment de coûter trop cher aux contribuables français. Qu’en est-il ?

En 2023, le coût de l’AME représentait seulement 0,5 % du budget total de la Sécurité Sociale. Si les personnes qui en bénéficient aujourd’hui ne peuvent plus se soigner, elles vont développer des complications qui auront un coût beaucoup plus important pour l’État. Un nombre croissant d’études démontre que pour la plupart des pathologies, une prise en charge tardive est nettement plus coûteuse pour le système de santé. Ce n’est donc pas en réduisant l’accès à l’AME que l’État fera des économies, au contraire.

On entend également que les étrangers viennent en France pour profiter de cette aide et se faire soigner gratuitement. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Les raisons qui poussent les personnes à quitter leur pays sont variables et complexes : guerres, motifs familiaux,

économiques, professionnels, violences, discriminations… Les personnes étrangères en séjour irrégulier pouvant bénéficier de l’AME ne connaissent souvent pas leurs droits, car elles vivent dans des conditions extrêmement précaires et la santé n’est pas leur priorité. En plus, l’accès à cette aide n’est pas automatique et les conditions pour en bénéficier sont strictes. Il faut avoir moins de 798 euros de revenus par mois et prouver qu’on est en France depuis au moins trois mois. Selon les données officielles disponibles, près de 50 % des personnes pouvant bénéficier de l’AME n’y ont pas recours. La liste des soins pris en charge par l’AME est également beaucoup plus restrictive que celle pour les bénéficiaires de l’Assurance Maladie. Par exemple, les bénéficiaires de l’AME ne peuvent pas obtenir de lunettes ou de prothèses car ils n’ont ni mutuelle ni ressources financières suffisantes pour absorber le reste à charge.

Quelles seraient les conséquences d’une restriction, voire d’une suppression de l’AME ?

Les personnes étrangères en séjour irrégulier sont souvent précarisées et marginalisées. En conséquence, elles sont plus exposées que la population générale aux facteurs de risque sanitaire. Ces conditions de vie extrêmement dégradées sur le territoire français favorisent les maladies chroniques et infectieuses. Sans aucune couverture maladie, les soins sont retardés et les maladies s’aggravent, entraînant un coût supplémentaire pour l’État. Restreindre l’AME est indigne d’un point de vue humain et incohérent d’un point de vue de santé publique.

Diana Galindo, coordinatrice médicale

LEGS ET ASSURANCES-VIE

Pour que demain les plus fragiles aient toujours leurs médecins

Les jumelles Heba et Malath ont été soignées dans l’unité mère-enfant de l’hôpital Al Jamhouri que nous soutenons au Yémen. Les legs et assurances-vie nous permettent d’être aux côtés des plus fragiles, où qu’ils soient. Et grâce à votre générosité, nous pouvons, sans relâche, continuer de les soigner, comme nous le faisons depuis plus de 50 ans.

OBTENEZ UNE BROCHURE legs et assurance-vie gratuite et confidentielle en scannant ce code ou en renvoyant ce coupon, sans affranchir votre enveloppe, à Médecins Sans Frontières Libre réponse - Autorisation 10617 75884 - Paris Cedex 18

MES COORDONNÉES

Prénom :

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E-mail :

Téléphone : Nom : Ville : M Mme

Reconnue d’utilité publique, Médecins Sans Frontières est habilitée à recevoir des legs, donations, assurances-vie exonérés de droits de succession.

Catherine Béchereau, chargée des relations testateurs, répond à vos questions en toute discrétion.

: 01 40 21 29 09 E-MAIL :

leguez.msf.fr

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