MNAHA | MuseoMag | N°II 2024

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N°II avriljuin 2024

Sommaire

Éditorial

Libérer la parole, restaurer la mémoire

Régis Moes et Isabelle Maas

Collections/Revelations

Lis Hausemer

„Mit Kind und Kegel“

Simone Feis a Ralph Lange

New perspectives on past exhibitions

Edurne Kugeler

«C’était un homme sous l’influence de femmes»

Paul Lesch

L’appel du regard d’Éric Chenal

De l’autre côté du monde

Muriel Prieur

Le revers de l’image

Francesca Vantellini

“Bon, ech sinn eben e prince de la Renaissance...“

Lisi Linster am Austausch mam Lex Gillen

Nuit des mécènes

Bon à savoir

Infos pratiques

2 3 4-7 8-9 10-13 14-15 16-19 20-21 22-25 26-29 30-33 34-37 38 39
SOMMAIRE

LIEBE LESERINNEN

UND LESER,

Der Frühling naht und mit ihm erwachen auch die Museen zu neuem Leben. Wir freuen uns, Ihnen zum Saisonauftakt gleich mehrere spannende Ausstellungen vorstellen zu können.

Am Fischmarkt erwartet Sie zunächst eine brandneue Präsentation moderner und zeitgenössischer Kunst auf der 4. Ebene des Nationalmusée, welche nach mehrjährigen Renovierungsarbeiten in neuem Glanz erstrahlt. Tauchen Sie ein in die Vielfalt der in unseren Sammlungen vertretenen Kunstströmungen. Entdecken Sie in einer gänzlich neu konzipierten thematischen Hängung neben alten Bekannten auch zahlreiche Neuerwerbungen der letzten Jahre. Mehr dazu auf S. 8-9 von unserer Assistenzkuratorin Lis Hausemer.

Nur ein Stockwerk höher wird das Werk Edward Steichens aus einem neuen Blickwinkel betrachtet, und zwar im Rahmen unserer neuen Ausstellung From aerial views to pink suits. In diesem Zusammenhang hat die Leiterin unserer Kommunikationsabteilung, Sonia da Silva, ein Interview mit Paul Lesch, Kommissar für Luxemburgs Steichen-Sammlungen, geführt. Sie finden es auf S. 16-19.

Übrigens: Zum ersten Mal seit 2001 ist unser Kulturinstitut erneut mit einer Ausstellung im Reich der Mitte präsent. Unter dem Titel Small but beautiful bieten wir den Besucher/-innen des Henan-Museum in einer über 200 Exponate umfassenden Ausstellung einen ersten Einblick in die reiche Geschichte und kulturelle Vielfalt Luxemburgs. Das Projekt war und bleibt in vielerlei Hinsicht eine Herausforderung, etwa was den Transport der Leihgaben von Luxemburg nach China und zurück betrifft. Hierzu berichtet auf S. 22-25 die Leiterin unserer Restaurierungsabteilung, Muriel Prieur.

Ein weiteres Highlight, auf das Sie sich im Frühjahr im Nationalmusée um Fëschmaart freuen können, ist eine historische Ausstellung über die Nelkenrevolution in Portugal. Tauchen Sie ein in das wohl wichtigste Ereignis der rezenten Geschichte Portugals und lernen Sie mehr über die Folgen, die es in und für Luxemburg hatte. Über die Vorbereitung der Ausstellung berichten die Kuratierenden Régis Moes und Isabelle Maas auf S. 4-7.

Pünktlich zum Sommeranfang eröffnet anschließend am Fischmarkt eine Ausstellung über die französische Avant-garde-Kunstbewegung Supports/Surfaces, die während der letzten 15 Jahre einen besonderen Sammlungsschwerpunkt unseres Museums dargestellt hat.

Einblicke in die aktuelle Ausstellung Dem Kutter seng Gesiichter im Nationalmusée um Fëschmaart

gewährt Edurne Kugeler, die Leiterin unserer Abteilung Digitalisierung, Bibliothek und Archiv. Anhand unseres Archivs geht sie auf S. 14-15 auf die Geschichte der Ausstellungen über den Luxemburger Künstler Joseph Kutter ein.

Die Ausstellung zur Luxemburger Festung unter den Habsburgern, Sub umbra alarum, im Musée Dräi Eechelen wird aufgrund ihres Erfolges bis in den Juni verlängert. Im vorliegenden MuseoMag stellen Ihnen die Kuratierenden Simone Feis und Ralph Lange auf S. 10-13 die Geschichte des ehemaligen Hauses der Interimskommandanten der Festung auf Nummer 22 in der Großgasse vor. Ferner trinkt unsere externe Mitarbeiterin Lisi Linster im Festungsmuseum eine Tasse Tee mit niemand Geringerem als Peter Ernst von Mansfeld. Mehr dazu auf S. 30-33.

Wie üblich bieten wir Ihnen aber auch in dieser Ausgabe einen kurzen Blick hinter die Kulissen, dieses Mal auf S. 26-29 durch einen Beitrag unserer Papierrestauratorin Francesca Vantellini zur Restaurierung und Konservierung der fotografischen Sammlung des Museums.

Auf bald in einem unserer Museen!

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EDITORIAL
POLFER MUSEUMSDIREKTOR
Ihr MICHEL

LIBÉRER LA PAROLE, RESTAURER LA MÉMOIRE

Dans les coulisses de l’enregistrement de témoignages pour l’exposition La révolution de 1974. Des rues de Lisbonne au Luxembourg

Rute Costa, qui a grandi au Luxembourg dans les années soixante et soixante-dix, a été interviewée avec sa sœur par l’équipe du musée chez elle, dans la banlieue de Lisbonne.

Le studio est plongé dans l’obscurité et seuls quelques spots mettent en lumière l’interviewé.e, installé.e devant un drap noir, face à trois caméras qui tournent, prêtes à capturer le récit d’une vie.

Quatorze personnes se sont livrées à cet exercice intime encadré techniquement par Capsule Vidéoproductions au fil de cinq journées de tournage, dont deux au Portugal. Les questions que les commissaires d’exposition ont soulevées invitaient les témoins à dérouler leur expérience personnelle des années 60 et 70. Des histoires très diverses, reflétant des parcours de vie singuliers, pleins d’impressions

et de souvenirs personnels, ont ainsi émergé. Si ces trajectoires individuelles semblent à première vue très éloignées les unes des autres, elles ont toutes un point commun: la vie de ces personnes a été marquée par la dictature portugaise et par la période de la Révolution des Œillets.

Le 50e anniversaire de cette révolution au Portugal qui a mis fin à une dictature longue de près d’un demi-siècle, est l’occasion de documenter ces mémoires. La commémoration du jubilé est pour beaucoup aussi un moment d’introspection et de réflexion sur un vécu dont ils n’ont pas ou peu parlé

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© Capsule

par le passé. Les commissaires de l’exposition ont ainsi choisi les témoins pour la diversité de leur parcours. Les différents points de vue exprimés sur la dictature et le 25 avril 1974 permettent d’illustrer que la mémoire collective n’est pas univoque et que les événements ont pu être perçus de manière particulière, les souvenirs des uns étant parfois en contradiction avec ceux des autres. Passons en revue quelques témoignages (les vignettes ci-dessous correpondent au portrait des interviewés dans leur ordre de présentation).

VOIX DU LUXEMBOURG

António Paiva, déjà connu du musée pour sa contribution orale dans le cadre de l’exposition sur Le passé colonial du Luxembourg, était heureux de pouvoir cette fois-ci plus longuement s’étendre sur son passé de réfractaire. Arrivé au Luxembourg en 1971, il n’a jamais cessé depuis de s’exprimer politiquement, s’engageant dans diverses associations représentant notamment des hommes qui, comme lui, avaient refusé net s’engager dans les guerres coloniales en Afrique. En tant que dissident et exilé, António Paiva fut tout naturellement placé sous la surveillance de la police politique portugaise, la PIDE, laquelle avait fait établir un dossier sur sa personne, suivant de près ses faits et gestes.

Elsa Trindade, ancienne secrétaire de l’a.s.b.l. Les Amis du 25 Avril, est née à Nazaré en 1960. Timide et réservée à son arrivée au studio, Mme Trindade réussit à nous captiver par la vivacité de son récit. Elle raconte son enfance pendant la dictature, une époque pas si lointaine mais bien différente de la vie au Portugal d’aujourd’hui. Elle se rappelle que son père s’enfermait dans son magasin pour écouter la BBC en cachette. Elle parle aussi des premières

années après la révolution qui soufflent un vent de liberté à mille lieues de l’esprit de censure des dernières années de la dictature, lui permettant notamment d’accéder aux livres de son choix, interdits jusque-là.

Serge Kollwelter, dont l’engagement pour les droits des immigrés au sein de l’ASTI est légion, travaillait comme instituteur d’une classe d’accueil: il lui semblait alors très important de savoir parler le portugais. En 1973, il est parti au Portugal pour la première fois afin d’apprendre la langue. Il a ainsi connu le pays sous le joug de la dictature. Avec d’autres personnes sensibles à la cause sociale, Serge Kollwelter s’engage alors pour améliorer l’accueil des Portugais au Luxembourg, venus souvent de manière illégale, et logeant parfois dans des conditions inhumaines.

Né en Guinée portugaise, Quintino Gomez a vécu la guerre coloniale comme enfant. Il a mis un point d’honneur à se présenter devant la caméra avec un drapeau guinéen sur les épaules. Il a raconté son enfance sous l’occupation portugaise et le changement dans l’éducation après l’indépendance, sa motivation à rejoindre le Luxembourg et il nous a rappelé à regret que son pays natal est aujourd’hui encore une dictature, privé de liberté d’expression. João Rolo Domingues a exercé comme soldat en Guinée-Bissau dans une unité spéciale de la marine portugaise. Il a décidé de partir pour le Luxembourg une semaine après la fin de son service militaire et son retour au Portugal. De nature joviale, il devenait plus tourmenté à chaque fois qu’il devait évoquer le passé militaire: il a souligné l’absurdité de son engagement en Afrique, d’autant plus qu’après la Révolution, les colonies pour lesquelles les militaires s’étaient battus ont si rapidement acquis leur indépendance.

5 N°II 2024 MuseoMag TÉMOIGNAGES

LIBÉRER LA PAROLE, RESTAURER LA MÉMOIRE

(de g. à dr.) Isabelle Maas, commissaire d’exposition, l’interprète Rui Pinho Gomes, petit-neveu du témoin, le photographevidéaste Pierre Matgé (Capsule Vidéoproductions) et Régis Moes, commissaire face à Mario Teixeira Pinto, rencontré à son domicile non loin d’Aveiro.

Maria Ivete Beranjo Cardoso et Francisco Manuel Neves Jordão sont en couple depuis la fin des années 60. C’est d’abord Francisco qui nous a raconté comment il est venu au Luxembourg avec son contrat de travail de la fonderie Massard à Kayl. Sa femme l’a suivi avec un visa touristique. Leur fille aînée est restée alors au Portugal. Ils ont rapporté qu’il aura fallu payer une certaine somme au consulat afin que le nom de leur fille soit finalement

inscrit sur leur passeport afin de pouvoir les rejoindre au Luxembourg.

Américo Bronze Marques Pinto et sa fille Maria Lanser-Marques ont des mémoires très différentes de leurs premières années ici au Luxembourg. Venus en 1968, ils se sont installés d’abord à Kayl, puis à Dudelange où ils résident encore aujourd’hui. Maria aime beaucoup se remémorer son enfance à Dudelange dont elle garde un souvenir heureux.

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©
Capsule

Américo en revanche traîne aujourd’hui encore les stigmates du racisme auquel il fut confronté régulièrement.

Pedro Lima (non représenté ci-dessous) est un des premiers Capverdiens à s’installer au Luxembourg. Il évoque les épisodes positifs et négatifs à son arrivée, comme lorsqu’on lui faisait sentir qu’il était différent des autochtones. Il estime que le Luxembourg lui a donné énormément d’opportunités, à lui et à sa famille. À la fin de son témoignage, un peu ému, il nous confie qu’il a toujours pensé retourner au Cap-Vert pour sa retraite, mais une fois le moment venu, il ne pouvait plus du tout se résoudre à quitter le Luxembourg qu’il a tellement ancré dans son cœur. Il préfère désormais répartir des moyens séjours entre le Cap-Vert et le Grand-Duché.

VOIX DU PORTUGAL

Quatre de nos témoins (non représenté ci-dessous) vivent actuellement au Portugal. L’équipe de tournage de Capsule a accompagné les commissaires de l’exposition au domicile de ces témoins pour deux jours de tournage sur place.

C’est dans la banlieue de Lisbonne que nous avons rencontré Paula et Rute Costa. Les deux sœurs sont nées au Portugal, mais elles ont grandi au Luxembourg. Paula était la deuxième Portugaise inscrite dans un Lycée classique au Luxembourg. Elle évoque comment elle a dû se battre contre les préjugés envers les Portugais. Les deux sœurs se rappellent très bien le temps juste après la révolution, quand elles avaient hâte de rentrer au Portugal et de sentir toute cette euphorie. Mais leurs parents voulaient qu’elles finissent d’abord leurs études secondaires au Luxembourg avant de déménager au Portugal. Toutes les deux sont reparties au Portugal

pour leurs études universitaires et y ont fait toute leur carrière professionnelle. Elles reviennent cependant souvent au Luxembourg – et continuent de parler… luxembourgeois !

Un peu plus au nord du pays, non loin d’Aveiro, nous avons rencontré Mario Joaquim de Pinho et Mario Teixeira Pinto, qui sont beaux-frères et étaient tous les deux partis en Afrique pendant la guerre coloniale. Mario Pinto a ensuite toujours vécu au Portugal et n’a jamais pensé à partir. Mais sa fille est venue au Luxembourg au début des années 2000. Mario Pinho et Mario Pinto évoquent leurs impressions et souvenirs de guerre outremer. Rentrés tous les deux au Portugal avant avril 1974, ils rapportent que finalement, le 25 avril fut, contrairement au climat d’euphorie à Lisbonne, un jour comme les autres et que la Révolution des Œillets aura eu peu d’impact sur leur quotidien.

Régis Moes et Isabelle Maas

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TÉMOIGNAGES

COLLECTIONS/REVELATIONS

Unveiling our new permanent presentation of modern and contemporary art

The long-awaited day has finally arrived! After almost four years, the permanent exhibition of modern and contemporary art reopened to the public this March after extensive renovation work, including a brand-new parquet floor. We are delighted that the diverse array of works from the collection of modern and contemporary art will once again be on view on the 4th floor of the Nationalmusée um Fëschmaart.

THE THEMATIC MODEL

For the new permanent display of our modern and contemporary art collection, we opted for a thematic approach, similar to the manner in which many other art museums around the world choose to present their modern art collections. Rigid classifications according to periods and schools can be limiting, failing to adequately reflect the complex interconnections and links in the history of art. Consequently, describing modern art as a single, linear and evolutionary phenomenon becomes impossible, just as artistic practices do not neatly begin and end in a clear chronological fashion.

When Tate Modern opened in 2000, it was one of

the first major museums to deviate from the traditional way of presenting modern art to what they described in their press release as a “radical break with the tradition of exhibiting works in chronological order and by school”.The objective was to showcase the permanent collection of modern art from 1900 onwards, arranged in four thematic groups, with the works on display covering the entire 20th century. This innovative approach not only transformed the way museums present their collections today, but also reshaped our understanding of art history, diverging from the conventional perspective of a single, definitive art canon. Since then, numerous museums around the globe have embraced a similar approach.

FROM CHAOS TO NATURE

The five themes we have chosen for Collections/ Revelations include: Chaos, Nature, Forms and Shapes, Faces and Colour. They evoke ideas and ways of thinking that are not exclusively tied to specific times or movements in art history. Instead, they serve as overarching concepts that have been continuously explored and questioned by artists across

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A curated selection of works from our modern and contemporary art collection is now on display at the Nationalmusée um Fëschmaart. © MNAHA / tom lucas

PERMANENT EXHIBITION

different times and places. In this manner, they form a fitting framework for juxtaposing modern and contemporary artworks, highlighting not only the specific eras and contexts in which the works were created but also drawing attention to how these artworks might relate to and reflect upon our present times.

The themes serve as a guide for our visitors as they explore our collection, designed to encourage reflection while also leaving plenty of room for personal interpretation and associations with the artworks. In this way, we aim to create a dynamic yet stimulating exhibition experience for every visitor, regardless of their familiarity with modern and contemporary art. Instead of following a predetermined route to showcase developments in modern art, as chronological hangings often do, this exhibition encourages visitors to move freely around the space. You don’t have to have seen one room to understand the next, rather, visitors can discover the rooms in the order of their choice.

THEN AND NOW

Our extensive collection of modern and contemporary art encompasses various media, with painting being a focal point in the collection’s history. The collection dates back to the origins of the Musées

de l’État, initially heavily influenced by the post-war École de Paris, later evolving towards the French Narrative Figuration. In recent decades, our focus has broadened, with an emphasis on avant-garde movements such as Supports/Surfaces and portraiture, among others. Many of the works shown in the exhibition have been added to our collection in the past few years while the space was closed for renovation work, offering a wealth of new discoveries, as implied by the title of the exhibition.

Visitors can, for example, expect a piece by Michel Majerus to engage in dialogue with a work by Natalia Dumitresco, inviting contemplation of chaos amidst the rapid pace of technological change in the 1990s, juxtaposed with Dumitresco’s exploration of postSecond World War cityscapes in Paris and beyond.

Giorgio de Chirico’s Piazza d’Italia showcases a geometrically rich architectural composition, echoing the monochromatic shapes and interplay of positive and negative space in Patrick Caulfield’s portrayal of mundane interiors, which hangs right next to it. By placing these diverse works side by side, visitors are prompted to reflect on the continuity of artistic themes, techniques and concepts, revealing the dynamic interaction between past, present and future.

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„MIT KIND UND KEGEL“

D‘Kommandanten an hir Famillen an der Stad ënnert den éisträicheschen Habsburger

D’Haus Nr. 22 an der Groussgaass haut.

Martin Boitard, Cahier de Développement de l’ilôt n°7, 1802-1805, SN7. Paris, musée des Plans-Reliefs

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© tom lucas

D’Haus Nummer 22 an der Groussgaass an der Stad huet viru Kuerzem eng sëlleg BesicherInnen ugezunn, wéi eng japanesch Konfektiounschaîne mat weltwäit bal 2.500 Geschäfter, seng Dieren opgemaach huet. D’Geschicht vum Haus geet nawell méi wäit zréck. Am 18. Joerhonnert war et eng vun de wichtegste Plazen an der Festung: do hunn nämlech d’Interimskommandante gewunnt.

WAT ASS EN INTERIMSKOMMANDANT?

Ënnert dem Keeser Karl VI., vu 1716 bis 1740, goufen den Duché an d’Festung Lëtzebuerg als éischt vun engem regulären an dono vun zwee provisoresche Gouverneure geleet, dem Johann Franz Graf von Bronkhorst-Gronsfeld (amt. 1716-1719), dem Franz Paul von Wallis-Karighmain (amt. 1727-1729) an dem Wilhelm Reinhard von Neipperg (amt. 1730-1753).

D’Gouverneure vu Lëtzebuerg waren als Feldhäre mat Erfarung a wäertgeschate Beroder vum Keeser reegelméisseg am ganzen Habsburgerräich gefuerdert. Wa kee Gouverneur amtéiert huet oder wann en net am Duché war, gouf e sougenannten Interimskommandant temporär un d’Spëtzt vun der Verwaltung gesat. Si waren an der Reegel déi ranghéchst an déngschteelst Offizéier an der Garnisoun.

KOMMANDANTEN

AN DER GROUSSGAASS

Am Géigesaz zu den Zaldoten, déi an de Kasären ënnerkoumen, waren d’Offizéier, an och d’Kommandanten, an den Haiser a Wunnengen an der Stad logéiert. Ab Mee 1727 war d’Haus vun de Gräfinnen de Soetern (Zoetern; Zetern) an der Groussgaass, déi deemools „Judengasse“ genannt gouf, op der Plaz „Auf der Acht“ (vum spéidere Roude Pëtz) den Doheem vun den Interimskommandanten.

Duerch d’Agangspaart an der Groussgaass ass een an e schmuele Gank erakomm, vun deem lénks een Iesszëmmer an eng Wunneng ofgoungen. Op der rietser Säit waren e klenge Raum, d’Kichen, d’Ställ, e Giewelzëmmer an d’Latrinnen. E grousse Bannenhaff huet zu weidere Gebailechkeete gefouert. D’Haus war allerdéngs zanter Joren net méi an d’Rei gesat ginn.

Wéi de Johann Wilhelm von Unruhe aus dem Regiment vum Markgraf vu Baden als Éischte mat senger Fra a senge (Stéif-)Kanner do gewunnt huet, hunn dréngend misse Reparaturen un de Fënsteren an um baufällege Gespär ënnerholl ginn. Den desolaten Zoustand vum Daach huet dozou gefouert, dat d’Puttere morsch gi sinn. Eng dovunner ass an dat Zëmmer gekraacht, dat den Unruhe als Schreifstuff genotzt huet: « […] peut être il aurait pu être écrasé », liest een am décke Regësterband vun de „Logements militaires“ aus den Archive vun der Stad. Eréischt am Hierscht ass d’Haus renovéiert ginn. Schlässer, Schräiner, Glaser an Daachdecker waren am Asaz.

Nom Unruhe sengem Doud de 7. Dezember 1728 an opgrond vum Logementsproblem an der Garnisoun ass kuerz drop de Philipp Henry Magawly (1675-1765) an dat fräit Quartéier geplënnert, bis hee mat sengem Regiment den 1. November 1731 d’Festungsstad rëm verlooss huet.

Vläicht schonn am Februar 1732, spéitstens awer 1733 als Interimskommandant, ass den Adam Sigmund von Thüngen (1687-1745) an d’Haus erageplënnert. An deem Joer goufen am grousse Gaart vum Haus, deen un d’Kapuzinerklouschter ugegrenzt huet, véier grouss Iewe gebaut, déi am Fall vun enger Belagerung d’Uewerstad mat Brout versuerge sollten. Déi Iewe waren d‘Grondlag fir d’Garnisounsbäckerei, déi no 1795 am Kapuzinerklouschter ageriicht gouf.

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„MIT KIND UND KEGEL“

« UN LOGEMENT CONVENABLE A SON CARACTERE »

Nodeems den Thüngen d’Anne de Jost (1715-1778), d’Duechter vun engem Lëtzebuerger Riichter, am Oktober 1734 bestuet hat, dierft d’Koppel och dunn zesumme gewunnt hunn. Den Thüngen huet beim Bréisseler Duchhändler Jacques Truÿts fir hir Stuff eng 30 x 4 Ellen (keng ellen!) Tapéit bestallt, déi mat Beem, Blummen a Vigel verziert war. Heen huet den Truÿts och gebieden, him een net ze deieren Téizerviss aus Taasen, Telleren an Zaloteschosselen aus Parzeläin ze schécken. Fir „säin“ Anne huet den Thüngen Schlappen, Talonsschung an elegante Stoff fir Reeskleeder kaaft. 1735 ass am Haus Soeteren der Koppel hiert éischt Kand – de Karl Christoph –op d’Welt komm. Schonn am Joer drop as déi jonk Famill a Franken emigréiert, wou den Thüngen hierkoum.

Réischt 1738 ass den nächsten Interimskommandant, de Johann Adolph d’Olisy (1737-1739) erage-

plënnert. De Magistrat huet d’Entscheedung sou begrënnt: « le colonel Olizy commendant moderne de cette place, en absence du general d’artillerie comte de Neipperg, nous a demandé un logement convenable a son caractere […] nous devons cependant convenir en faveur de la vérité qu’il ne peut plus subsister dans le quartier qu’il occuppe, tant pour recevoir ceux de la garnison et les etrangers qui viennent frequemment dans cette ville, que par raport aux fourriers d’ordonnance qui doivent se tenir chez lui. […] encore serait-il hors de nostre pouvoir d’y satisfaire nÿ aïant aucune maison vide qui puisse estre de sa convenance. Les commandans ses predecesseurs qui etoient les baron Dunruhe, colonel Magaulÿ et lieutenant felt marechal Baron de Thungen ont successivement occupé la maison des Comtesses de Zöetern […] nous souhaiterions de pouvoir contribuer de notre part à l’accomodement dudit colonel, aiant lieu d’estre tres satisfaits de lui, par le bon ordre qu’il tient dans son commandement. »

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© éric chenal
D’Ausstellung Sub umbra alarum gouf verlängert a leeft nach bis den 23. Juni.

AN DUNN?

Den Olisy ass de leschte Kommandant, dee mer am Haus gräife konnten. Nodeems d’Proprietairinnen, d’Gräfinnen von Soetern, gestuerwe waren, stoung d’Haus laang eidel. 1785 huet d’Militär d’Haus opkaaft an d’Proviantamt (commissariat des vivres) doran ënnerbruecht. Wéinst de grousse Bakiewen louch dës Notzung no.

Bis zur Schläifung vun der Festung 1867 huet d’Militärverwaltung d’Gebai genotzt. Dono ass de Staat Proprietaire ginn.

An der éischter Hallschent vum 20. Joerhonnert huet de Lëtzebuerger Heraldiker a Militärhistoriker Louis Wirion (1907-1961) am Haus gewunnt an dobäi ugefaang seng Geschicht ze schreiwen.

Méi iwwert d’Haus, seng Bewunner an d’Verbindunge vum 18. Joerhonnert an eis Géigewaart kënnt Dir an der Ausstellung Sub umbra alarum. Luxemburg, Festung der Habsburger 1716-1741 am Musée Dräi Eechelen gewuer ginn déi bis den 23. Juni 2024 verlängert ginn ass.

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GESCHICHT

NEW PERSPECTIVES ON PAST EXHIBITIONS

The history of Kutter‘s exhibitions through a digital lens

As our current exhibition on the many faces of Joseph Kutter demonstrates, the ties between the Nationalmusée and Kutter have always been strong. Indeed, this marks his fifth solo show at the museum. Looking at these exhibitions and their context not only illustrates how the museum played a crucial role in establishing Kutter in the canon of Luxembourgish art, but might also give insights into how he was used to solidify and celebrate a sense of national identity after the Second World War. The first way to approach these questions would be to compile source material on the exhibitions and to read it closely. This might include exhibition reviews, texts from the exhibition catalogues or archival documents. Such documents tend to exist in physical form, especially in the case of exhibitions staged before digital communication and media became the norm, where correspondence wasn’t yet done by email and reviews weren’t published online. However, the fact that some of them have been digitised makes them easier to find and access. The reviews of the exhibitions published in Luxembourgish news-

papers, for example, can be found on the National Library’s website eluxemburgensia.lu which provides access to a great number of digitised Luxembourgish periodicals. The museum’s Library Department has also digitised all the exhibition catalogues published by the museum through to 1980 (the others will be digitised in the following year) and made them available on the platform MNAHA Collections. Among them are the catalogues of the first two Kutter exhibitions from 1946 and 1961. These digital resources make it easier to conduct traditional research based on engaging directly with the source material.

THE POTENTIAL OF DIGITAL

Yet, the availability of digital data also allows us to approach the source material in a different way and answer different questions. We could, for example, study the reception of Joseph Kutter at the Nationalmusée by using the available metadata on the museum’s collection and past exhibitions. Having this data in digital form not only facilitates qualitative study, but also enables quantitative analyses. It

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The latest exhibition on Joseph Kutter at the Nationalmusée um Fëschmaart sheds light on different aspects of the artist’s life and work. © MNAHA

can help us answer questions such as how has the Kutter collection grown over time? What percentage are paintings and what percentage are drawings? Which works were exhibited in what exhibition? Which works were exhibited often, which have not been exhibited at all? How many of the works on show were part of the museum’s collection at the time, and how many works on show in each exhibition are part of the museum’s collection today? The answers to these questions can be analysed and interpreted, telling us more about both Kutter’s and the Nationalmusée’s history.

THE MAGIC OF METADATA

The data on Kutter that we need to answer these and many other questions has been gathered and encoded as part of our ongoing effort to publish our collections online on MNAHA Collections. You can find our entire Kutter collection on there and each work is described by selected metadata, i.e., the type of work, dimensions and medium, but also the date and method of acquisition. Since Kutter’s works are in the public domain you can download high-resolution images of his works, zoom in closely and analyse his technique or even print them out and hang them on your walls.

Because objects are much more telling when they are put into context, we didn’t just encode data about individual works, but we linked them to the exhibitions they were a part of. As a part of our efforts to both better understand our collection and our institutional history, we have started to publish our past exhibitions on MNAHA Collections. For each exhibition we try to reconstruct the physical exhibition as far as we can by assembling the works from our collection that were exhibited, the exhibition catalogue, scans of installation views – if they exist – and a reference to our archive, where more, not yet digitised documents can be found and requested. As such, the digital platform doesn’t question the importance of archival research, but rather offers an accessible tool that facilitates substantive preliminary research. MNAHA Collections is designed to display the works, their data and context in a way that is intuitive and easy to read. However, the data is not necessarily presented in a form that someone who doesn’t have the necessary technical skills can easily make use of. To make it more accessible, we have decided to publish thematic datasets on the data sharing platform of the Luxembourg state – data.public.lu. The first dataset is on the works of Joseph Kutter in our

collection and their exhibition history. It is the same one I will be using to prepare the talk Lis Hausemer and I will give on Kutter’s reception at the Nationalmusée in July. We will use both methods described above to look at how the museum both canonised Kutter and used him as a symbol of national identity.

Edurne Kugeler

Be sure to sign up for the talk De Joseph Kutter an der Geschicht vum Nationalmusée with Edurne Kugeler and Lis Hausemer on 4 July at 6 pm, organised as part of our exhibition Dem Kutter seng Gesiichter. Nei Facettë vun eiser Sammlung.

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«C’ÉTAIT UN HOMME SOUS L’INFLUENCE DE FEMMES»

Entretien avec Paul Lesch, commissaire en charge des collections Edward Steichen au ministère de la Culture

Dans le cadre de notre nouvelle exposition From aerial views to pink suits. A fresh perspective on Edward Steichen nous nous sommes entretenus avec Paul Lesch, chargé par le ministère de la Culture de valoriser et de promouvoir le patrimoine luxembourgeois autour du célèbre photographe en vue du centenaire de sa naissance commémorée en 2029.

Vous avez longtemps été à la tête du Centre national de l’audiovisuel et venez de rejoindre, depuis six mois, le ministère de la Culture comme commissaire en charge des collections Edward Steichen. En quoi consiste votre mission?

Outre les bonnes relations à entretenir avec les institutions, les collectionneurs, les chercheurs pour préserver et valoriser l’œuvre de Steichen, j’effectue moi-même une panoplie de travaux de recherche en vue du centenaire Steichen à célébrer en 2029. Ainsi,

je suis en train d’établir une bibliographie détaillée et commentée sur Edward Steichen pour actualiser l’état des recherches. J’essaie de compiler un maximum d’articles sur le photographe, de rédiger moimême des articles sur des aspects moins connus de son œuvre (et dont je révélerai quelques détails dans le cadre d’une conférence chez vous) mais aussi de rassembler toute l’iconographie publiée de Steichen. Dans mes attributions, j’ai aussi pour mission de promouvoir les Steichen Collections au Luxembourg et à l’étranger, tout comme j’ai une mission plus pédagogique qui peut à la fois se traduire dans le cadre de conférences publiques, de formations continues ou d’échanges avec des enseignants et des élèves. Quel est l’état des lieux des collections nationales aujourd’hui?

Commençons par celle que je connais le mieux: la collection Family of man, visitée l’année passée par quelque 20.000 personnes. Pour l’heure, le besoin de

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© éric chenal
Paul Lesch: «L’œuvre de Steichen est réellement plus complexe qu’on ne le croit si l’on prend en compte toutes les facettes de l’homme et ses réalisations.»

restauration ne s’impose pas encore, au regard des heures d’ouverture restreintes (de 12-18h de mercredi à dimanche) et de ses conditions de faible éclairage – mais cela va s’imposer à moyen terme. La collection Bitter Years, c’est une autre histoire: son état de conservation est moins heureux, c’est pourquoi elle avait été démontée pour une analyse préventive qui a démontré le besoin d’intervention urgent sur une série de photos. La collection du musée et celle que vous gérez pour la Ville de Luxembourg sont probablement les mieux conservées de toutes. Enfin, il reste encore celle de la Spuerkeess dont une expertise est en préparation.

À votre sens, est-il pertinent en matière de collection de photographies, de différencier entre la valeur pécuniaire d’un vintage print et celle d’un tirage tardif?

J’ai pour habitude de dire qu’une photo a autant de valeur que celle qu’une personne ou une institution est disposée à investir à un moment donné. Mais il est vrai qu’un vintage print a une véritable valeur d’originalité en ce sens qu’il a été méticuleusement contrôlé par son auteur. Et Steichen était de cette engeance: un artiste très rigoureux qui détruisait les négatifs et les tirages dont il estimait qu’ils n’étaient pas dignes de son œuvre.

Il est évident que si sur le marché, on a le choix entre un vintage print et un tirage tardif, le premier a une valeur d’authenticité supérieure. Prenons l’exemple de la vente record par Christie’s, il y a un an et demi, d’une photo de Steichen pour près de 12 millions de dollars: datée de 1904, celle-ci représente l’édifice new-yorkais Flatiron, qui avait ouvert ses portes deux ans plus tôt. Ce print est vraiment très rare, à l’instar des images datées d’avant 1914 vendues par Steichen lui-même ou revendues par le galeriste Alfred Stieglitz. Les travaux dits « camera work », qui ne sont pas des photographies au sens chimique du terme, ont également une certaine valeur sur le marché car ils circulent en nombre limité. Il y a beaucoup de variables à prendre en considération mais il est vrai qu’un vintage print est comme un ancien numéro de journal qui n’est plus imprimé. Rare et donc précieux.

L’exposition actuellement à l’affiche du Nationalmusée um Fëschmaart donne à voir Steichen sous un jour autre que le photographe mondaine: du photoreporter au service de l’armée militaire américaine en passant par l’horticulteur passion-née jusqu’à l’homme au grand âge entouré de ses chiens. Que vous inspirent ces facettes moins paillettes?

L’œuvre de Steichen est réellement plus complexe qu’on ne le croit si l’on prend en compte toutes les facettes de l’homme et ses réalisations. À y voir de plus près, on aperçoit un homme d’une grande curiosité, qui s’est ouvert à un grand nombre de médiums et qui ne s’est pas laissé enfermer par une étiquette ni même impressionner par son entourage mondain. C’était le photographe le plus prisé de sa génération mais cela ne l’a pas empêché de signer des photos de publicité, ou de curater des expositions telles que la Family of Man dont certains ont pu lui reprocher un « humanisme naïf ». Ce que l’on sait moins, c’est en 1953, il orchestre une exposition intitulée Postwar European Photography à laquelle participe le photographe luxembourgeois Romain Urhausen. Dans sa fonction de commissaire d’exposition au MoMA, il aura d’ailleurs largement œuvré pour soutenir de jeunes photographes soit par une politique d’achat soit par une programmation ciblée – comme le fit de son temps Alfred Stieglitz avec lui-même.

Au Luxembourg, l’image de Steichen est trop souvent ramenée à celle du photographe de stars. En vérité, l’argent qu’il gagnait à ce titre, il le réinvestissait dans ses passions, notamment la culture de dauphinelles. L’horticulture était pour lui une réelle source d’enchantement, au point de la hisser au rang

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ENTRETIEN

«C’ÉTAIT UN HOMME SOUS L’INFLUENCE DE FEMMES»

de forme artistique à travers une exposition présentée au MoMA en 1936. Il aura fait œuvre de pionnier.

Autre facette moins connue de Steichen: la série de livres pour enfants réalisés avec sa fille Mary Steichen pour laquelle il prend des photos d’objets de tous les jours.

En somme, il n’y a pas de révélations spectaculaires sur sa carrière à faire mais une image globale à parfaire dans sa pluralité.

Qu’est-ce qui vous fascine le plus chez l’homme? C’était un homme sous l’influence de femmes. Joanna, sa troisième et dernière épouse, avait pour habitude de dire que Steichen n’était pas Picasso, pour signifier qu’il n’a jamais eu le travers ni de mettre dans l’ombre ni d’exploiter ses compagnes

de vie. Sa sœur, personnage peu cerné jusqu’ici, a joué un rôle essentiel dans sa vie et sa trajectoire – un aspect de sa biographie peu creusé jusqu’ici. Mais ce qui me fascine tout particulièrement, c’est de constater l’évolution de la réception de son image: au fil des années, cette image est extrêmement fluctuante. En fonction des époques, les critiques que l’homme et son œuvre suscitent sont très diverses: son « brand » est très mouvant et c’est passionnant à observer.

Au final, le Luxembourg ne pêche-t-il un peu trop par orgueil national en exaltant la mémoire du photographe né à Bivange?

Cette critique est légion et illégitime. C’est factuellement faux de vouloir réduire ses liens au Luxembourg

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Paul Lesch lors de sa visite de From aerial views to pink suits. A fresh perspective on Edward Steichen, la nouvelle exposition sur le photographe d’origine luxembourgeoise.
© éric chenal

au seul fait qu’il est né sur le sol luxembourgeois. Le Luxembourg a occupé une place bien plus large dans sa vie qu’on ne le croit, comme l’illustre toute une série d’épisodes. Tout d’abord, la figure de sa mère luxembourgeoise d’origine modeste: elle a eu une influence considérable sur sa personne et son œuvre. Ensuite, rappelons qu’il se rend au Luxembourg à plusieurs reprises. En 1952, lors de sa visite en Europe, il rencontre son ami le peintre luxembourgeois Michel Stoffel. Dix ans plus tard, il rencontre à deux reprises la Grande-Duchesse Charlotte. Au cours des années 60, il effectue un don à l’État luxembourgeois: deux expositions curatées par lui. Plus tard, c’est votre musée qui se voit confier une grande collection d’originaux.

2029 sera l’année du centenaire de la naissance d’Edward Steichen. À quoi peut-on s’attendre? Ce sera l’année de la grande commémoration, pour laquelle je suis heureux d’œuvrer activement afin d’exploiter tout le potentiel des collections nationales sur la scène internationale. J’espère que nous

pourrons rivaliser avec l’excellence de l’exposition Steichen présentée en 2007 au Jeu de Paume [la première rétrospective en Europe dédiée à son œuvre et organisée à partir de 450 photographies d’époque (vintages) et divers documents].

Propos recueillis par Sonia da Silva

Ne ratez pas la conférence de Paul Lesch Le jardin secret d’Edward Steichen le 2 mai à 18 h en langue française.

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ENTRETIEN
« L’APPEL DU REGARD » D’ÉRIC CHENAL

DE L’AUTRE CÔTÉ DU MONDE

Du 28 mars au 3 août, le musée présente une exposition sur le patrimoine culturel du Luxembourg au Henan Museum à Zhengzhou en Chine.

Le programme de Small but Beautiful s’étend de la Préhistoire à nos jours et son titre résonne comme un récit de voyage du 19e siècle. Voyons plutôt l’envers du décor car ce pont culturel aujourd’hui jeté au Henan Museum entre le Luxembourg et la Chine aura été une gageure sur le plan logistique. L’échange entre notre musée et celui du Henan, fleuron de Zhengzhou qui est la capitale de cette

province centrale de Chine, a débuté en 2018 avec une exposition d’objets archéologiques sur les origines de la civilisation chinoise. De novembre 2018 à mars 2019, nous avons accueilli des trésors en bronze, en terre cuite et en jade d’une grande splendeur. L’invitation de présenter en retour nos joyaux en Chine a rapidement évolué d’une présentation archéologique vers une mise en scène

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éric chenal
Chargement d’un des camions pour emmener les œuvres à l’aéroport.
©

de la culture luxembourgeoise, microcosme exotique aux yeux d’une nation comme la Chine. Une fois le programme établi, les étapes préparatoires furent lancées: choix des œuvres à présenter, arrêt d’une liste, retrait des objets exposés pour les regrouper au dépôt, passer en revue les fiches d’inventaire, les mesures, les photos HR et établir des constats. Le calcul des volumes des caisses, la définition de leur nature, l’estimation du budget et la production devaient se faire ensuite avec un sous-traitant spécialisé dans le transport d’art.

PROJET REMIS AUX CALENDES GRECQUES

Comme souvent dans la vie, on a beau planifier, les choses ne suivent pas un cours linéaire. Ceci est surtout vrai en régie d’exposition. Si nous avions pu gérer les demandes des uns quant à la date de sortie des objets de l’exposition permanente, les requêtes des autres par rapport à des conditionnements spéciaux ou encore l’exigence de quelques restaurations ou ré-encadrements de dernière minute des troisièmes, rien ne nous avait préparé à une pandémie mondiale et le lockdown qui en a résulté.

Tout fut suspendu, les projets reportés ou annulés, les prêts internationaux en cours bloqués à travers le monde. Sans vision claire de la suite de la collaboration sino-luxembourgeoise, toute une série d’artefacts ont retrouvé leur place dans les salles de musée alors que d’autres n’avaient même pas encore été retirés. Heureusement, petit à petit, la vie a repris ses droits et les préparatifs concrets ont pu être relancés.

Sur base des objets sélectionnés, plus de 200 lots, il a fallu faire un développement spécifiant chaque objet d’un lot, toutes ses composantes, les socles et

HORS LES MURS

moyens techniques de mise en œuvre. Finalement la liste s’est élargie à un total de 397 objets distincts. Les constats d’état ont pu commencer avec leur documentation photographique sur les six faces des objets 3D permettant d’annoter toute faille de conservation.

Mais la crise sanitaire était loin d’être surmontée. Plusieurs confinements, d’abord en Europe, puis en Asie, rendaient le départ incertain. Il n’était pas envisageable d’engager des budgets pour la fabrication de caisses de transport, de réserver un vol cargo ou encore de faire les papiers d’exportation culturelle et de douane sans certitude de date. Ce n’est finalement qu’en 2023 qu’une date définitive a pu être arrêtée et un calendrier provisoire établi. La liste a été revue. La législation internationale sur les armes à feu a rendu certains objets incompatibles avec le projet et il a fallu leur trouver des remplacements. D’autres objets ont été échangés pour des raisons techniques de transport ou de montage sur place. Après l’été 2023, la sélection a pu été regroupée au dépôt afin de vérifier les constats initiés en 2019. Ceci a aussi permis de définir les conditionnements pour le transport aérien et d’estimer les volumes. Le rétroplanning a été établi prenant aussi en considération les travaux sur les autres projets du musée.

MURPHY’S LAW

Les caisses, commandées l’automne dernier, ont été livrées entre les fêtes de fin d’année afin de pouvoir commencer l’emballage dès la rentrée en janvier. Il nous fallait établir le poids exacte des chargements afin de réserver le vol. Mais il fallait aussi établir des listes d’emballage pour la douane et pour localiser spécifiquement chaque objet dans le volume de

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DE L’AUTRE CÔTÉ DU MONDE

45 conditionnements de transport en bois, une soixantaine de conteneurs en carton regroupant plus de 140 boîtes de différentes tailles et des grands objets démontés en plusieurs pièces. La liste d’objets a aussi servi à demander une licence ouverte d’exportation de biens culturels, préparer la facture pro forma pour la douane et assurer la collection. Elle était de plus la base pour le travail de scénographie des collègues chinois.

Enfin, la régie a dû composer avec un agenda de haute voltige puisque la date de départ pour la Chine

allait tomber au même moment que la réouverture de la nouvelle présentation permanente de la collection d’art moderne du Nationalmusée um Fëschmaart. Ce projet avait aussi été postposé plusieurs fois en raison d’un interminable chantier de rénovation de la dalle de sol et du parquet du 4e étage. Il aura donc fallu réinstaller deux étages du musée en vue d’un vernissage le 14 mars et composer avec un départ tôt le lendemain matin pour gérer le transport d’un volume de 70 m3 de caisses contenant 8,5 tonnes de patrimoine. Heureusement qu’un décalage de sept

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Vue sur l’entrée principale du musée au Henan. © muriel prieur / Henan museum

heures séparait les demandes scénographiques in house des questions soulevées par nos homologues chinois.

Parallèlement à l’accrochage de notre collection, nous avons dû régler les derniers détails. Des caisses climatiques trop grandes pour le scanneur de l’aéroport ont été sécurisées et scellées au dépôt sous la surveillance d’un spécialiste accrédité car il était impensable d’ouvrir les emballages d’objets fragiles dans les courants d’air du centre de fret pour une recherche d’explosifs. Trois camions se sont mis sur la route vers l’aéroport. Les équipes ont été scindées, les uns assurant le transfert et la mise sur palettes de la collection au Luxembourg, les autres s’envolant le même jour pour Zhengzhou afin d’accueillir les œuvres sur place et d’assurer le montage. Sans compter l’engouement grandissant des médias, intéressés à couvrir le volet logistique de cette exposition hors les murs, assuré grâce au soutien de notre partenaire et sponsor officiel du projet: Cargolux.

UN PONT, DEUX MESURES

Ce qui en termes de «quality check» est la norme au Luxembourg ne l’est pas nécessairement en Chine. Ici l’accompagnement des œuvres au centre cargo, les palettes à surveiller pour l’empilage et l’orientation des caisses ainsi que l’accès au tarmac pour le chargement de l’avion ne sont pas monnaie courante mais l’équipe de montage luxembourgeoise a été exceptionnellement autorisée à surveiller le déchargement de l’avion à l’aéroport de Zhengzhou en pleine nuit.

Le lendemain, les caisses, libérées de leur emmaillotage de sécurisation pour le vol, ont été transférées au musée du Henan. Elles ont été mises

en dépôt en attendant que les derniers détails de scénographie soient finalisés pour l’installation des objets. Entre-temps, la douane a procédé à des échantillonnages afin de vérifier, sur base des listes d’emballage, que les objets importés correspondent aux œuvres déclarées. Un grand balai de caisses a alors débuté: ouvertures, sorties de sous-conditionnements, déballage, vérifications visuelles documentées par photos, ré-emballages et fermetures de conteneurs. La traductrice a été vite débordée par les demandes qui se multipliaient de tous les côtés.

Arrivés au musée du Henan, nous avons pu constater l’étendue de la surface dévolue à notre exposition: plus de 1.600 m2, soit presque la moitié de notre site au Fëschmaart. Sur place, tous les objets sont mis en valeurs dans des vitrines. Les équipes sont formées par des binômes sino-luxembourgeois afin d’avancer plus vite. La sécurité des artefacts prime, comme pour toute exposition, même s’il y a des délais à respecter. Mais le protocole n’est guère le même dans l’empire du milieu, ce qui a conduit à un véritable casse-tête chinois. Chaque décision de changement par rapport au plan scénographique doit être validée par différents degrés de l’hiérarchie avant qu’une ribambelle d’artisans n’intervienne pour les exécuter en un rien de temps.

Ce qui est certain, c’est que les scénographes chinois n’ont pas lésiné sur les moyens: le patrimoine luxembourgeois sera contextualisé par de larges photos et des panneaux explicatifs illustrés. Une médiation visuellle forte est capitale pour accueillir les 8.000 visiteurs qui défileront à vivre allure à travers les salles du Musée du Henan jusqu’au 3 août.

Muriel Prieur

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LES MURS
HORS

LE REVERS DE L’IMAGE

Restauration et conservation de la collection photographique du musée

Dans l’imaginaire collectif, la restauration d’œuvres d’art est souvent associée à la figure du restaurateur de peintures, de bâtiments historiques ou, bien que moins souvent, d’œuvres sur papier. La restauration de la photographie, en raison du jeune âge de ce médium né en 1839, est souvent considérée comme un sujet abstrait et difficile à comprendre, aujourd’hui plus encore où la plupart des photos sont prises

avec des téléphones portables et ne restent que des images virtuelles. D’où l’interprétation erronée selon laquelle la restauration photographique ne peut être effectuée qu’à l’ordinateur, alors que, dans le cadre du musée, il s’agit d’une véritable restauration conservative de l’objet, comme dans le cas de la restauration picturale.

Heureusement, grâce à une sensibilité accrue

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Comme dans le cas de la restauration picturale, les photographies exigent une véritable restauration conservative.
© éric chenal

accordée à ce matériau, vers la fin des années 1970 début 1980, on commence à comprendre l’importance de sa conservation à travers le développement de techniques de conservation et de recherche ayant comme référence la théorie moderne de la restauration (respect de l’original, réversibilité des traitements, intervention minimale, documentation).

MAIS QU’EST-CE QU’UNE PHOTOGRAPHIE?

Fondamentalement, la photographie est une image produite par l’utilisation de matériaux photosensibles d’origine chimique différente, qui peuvent être des métaux (comme le platine ou l’argent) ou des colorants (pigments, teintures), appliqués sur différents supports (métal, céramique, verre, tissu, etc.). Cependant, le support le plus courant est le papier, sur lequel sont déposées différentes couches de matériaux qui donnent ensuite naissance à l’image photographique.

Au départ, la photographie était en noir et blanc et les différentes couleurs pouvaient être obtenues grâce à l’utilisation de pigments ou de virages. Ce n’est qu’à partir du XXe siècle, et surtout après les années 1950, que la photographie couleur moderne a été inventée et devient très populaire.

Outre les procédés photographiques traditionnels, il existe d’autres techniques de reproduction d’images. Il s’agit par exemple des tirages photomécaniques et, aujourd’hui, des tirages numériques. Le résultat final de l’impression est très similaire à celui obtenu avec les méthodes de développement classiques, mais le processus et les matériaux utilisés pour y parvenir sont complètement différents.

Les procédés photomécaniques sont un mélange entre le processus d’illustration et la photographie.

L’image, quant à elle, est constituée de zones d’impression avec ou sans encre. Les technologies d’impression numérique, de leur côté, ne sont pas basées sur des produits chimiques sensibles à la lumière, mais sur des signaux électroniques. Comme les procédés photomécaniques, les technologies numériques décomposent l’image en zones avec ou sans encre, colorants ou pigments.

LA RESTAURATION DANS LA PRATIQUE

Le champ d’action du restaurateur de photographies est aussi vaste que les matériaux dont la photographie est faite et dans lesquels elle est englobée. Les supports à l’émulsion peuvent être les plus variés (cuivre argenté, fer, verre, papier, plastique, bois, céramique, tissu, cuir). Il faut ensuite considérer les systèmes de montage ou d’assemblage qui à leur tour impliquent une myriade de matériaux (cadres, passe-partout, étuis, albums, etc.). Avant de procéder à toute opération de restauration, on comprend qu’il est donc fondamental d’analyser la photographie dans tous ses composants.

L’identification recouvre une importance primordiale pour comprendre la meilleure méthode de conservation, d’exposition et, le cas échéant, de restauration. Cependant, en raison de la multitude de procédés existants (photographiques et non), leur identification peut parfois s’avérer complexe et compliquée. C’est à ce stade que le travail du restaurateur des matériaux photographiques prend une importance fondamentale au sein du musée pour permettre de conserver ses collections de la meilleure façon et le plus longtemps possible.

Comme la photographie, le restaurateur de ce matériel doit être lui aussi une figure polyvalente à laquelle soit les conservateurs soit les archivistes

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LE REVERS DE L’IMAGE

En présence d’abrasions ou lacunes superficielles, il est possible d’effectuer des retouches localisées à l’aquarelle.

doivent constamment s’adresser, pas seulement lors d’une intervention à exécuter mais, surtout, pour analyser et suivre l’objet photographique dans toutes les phases d’intervention:

• Identification: la photographie est soigneusement examinée pour identifier le procédé et les matériaux de fabrication, les zones endommagées et déterminer les techniques de restauration nécessaires pour garantir la conservation historique;

• Restauration: les traitements les plus souvent effectués sont ceux qui visent à préserver la stabilité et à éliminer tous les éléments qui peuvent endommager et altérer chimiquement et physiquement l’objet (le dépoussiérage, le nettoyage, la réparation de déchirures, la consolidation du support et de l’émulsion photographique) ;

• Conditionnement: les photographies doivent être conservées et entreposées dans des enveloppes, des chemises et des boîtes de qualité archivistique en papier ou en matériel plastique inerte et sans acide, à l’abri de la lumière, de l’humidité et des fluctuations de température qui peuvent causer une dégradation.

• Contrôles environnementaux: le maintien de

conditions environnementales stables, y compris les niveaux de température et d’humidité, est essentiel pour prévenir la détérioration causée par la croissance de moisissures, la décoloration ou la fragilité.

CONSERVATION ET EXPOSITION

Une attention particulière doit être accordée à la conservation et à l’exposition des collections photographiques. L’utilisation de salles de stockage et des matériaux de conditionnement inadéquats peut en fait entraîner la perte irrémédiable des collections. C’est pourquoi au musée, dans les limites des fonds et de l’espace disponibles, nous prenons à cœur l’établissement de priorités et d’évaluation des méthodes de conservation les plus appropriées, en fonction de la nature de l’objet et de sa sensibilité.

En général, tous les matériaux de conditionnement ainsi que le mobilier destiné à la conservation de nos collections sont choisis sur la base de normes internationales qui déterminent et garantissent leur adéquation (par exemple mobilier an aluminium anodisé, pochettes en polyéthylène, boîtes en carton sans acide, etc.)

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Le comportement à long terme d’une estampe ne pouvant être prédit avec certitude, le restaurateur de photographie ainsi que les gestionnaires des collections planifient un suivi périodique de l’état de conservation des objets les plus sensibles, tels quel les procédés à base de colorants. En outre, l’équipe de conservation et de restauration analyse les données sur les conditions d’exposition (température, humidité, lumière et, si possible, polluants atmosphériques) dans le musée afin d’identifier les problèmes potentiels avant qu’ils ne causent des dommages.

C’est pourquoi il est parfois nécessaire d’éviter ou de suspendre l’exposition de certains documents photographiques, pour garantir leur préservation à long terme, surtout quand ils se trouvent déjà dans un mauvais état de conservation ou commencent à présenter des signes d’altération.

UNE VIGIE CONTINUE

Qui dit collections muséales, dit la préservation impérative et dans les meilleures conditions possibles, qu’il s’agisse de documents d’archives ou de véritables œuvres d’art photographiques.

Notre collection photographique (dont la plus importante est certainement représentée par les photographies d’Edward Steichen) ne cesse de s’enrichir de photographies (en couleur ou en noir et blanc, ou encore de fonds de négatifs sur plaque de verre et sur support souple). Celles-ci ont constamment besoin d’être soignées et conservées de la meilleure façon possible, afin qu’elles puissent être exposées au public dans le respect de leur valeur historique et artistique. La formation continue, la recherche, l’application de techniques de restauration nouvelles, sont en ce sens à valoriser. Un des projets d’analyse et de préservation de nos collections prévoit par exemple l’utilisation dans le futur d’un spectrophotomètre ou d’un densitomètre, capables de surveiller le vieillissement au niveau de la couche image, ce qui est particulièrement utile lorsque des épreuves sont prêtées à d’autres établissements. Des rapports complets sur l’état de conservation constituent en effet la seule façon certaine de déterminer si l’image a été altérée, ou pas.

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RESTAURATION
“BON,

ECH SINN EBEN E PRINCE DE LA RENAISSANCE...“

Eng Taass Téi mam… Peter Ernst von Mansfeld

Peter Ernst von Mansfeld: „Ech schlofe souguer a mengem Schlass ganz bescheiden op mengem Feldbett.“

Ech hu mech schonn oft gefrot wéi dat wier en direkten Abléck an d’Geschicht ze kréien, einfach d’Leit aus der Zäit froen ze kënnen, a sech net just op Bicher an Artikelen bezéien ze mussen.

Genau déi Éier hat ech kierzlech bei engem

Treffen am Musée Dräi Eechelen: en direkten a ganz éierlechen Interview mam Peter Ernst von Mansfeld bei enger Taass Téi.

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© natalia sanchez

Gudde Moien Här Mansfeld… Ech begréissen Iech!

Villmools Merci dass Dir Iech Zäit fir eis geholl hutt.

Jo, also, ech hu lo net sou vill Zäit. Ech hu grad den Hans Vredeman de Vries gefrot – e bekannte Moler, oder och Architekteur… also Dir benotzt jo well zwou Persounen heifir – en Architekt an Ingenieur, an den de Vries ass déi zwee, en Architekteur eben…

Oh, mat him géing ech bestëmmt vill Sue spuere beim Bauen!

Majo selbstverständlech! Mee den Hans Vredeman, ech kann Iech soen, ass awer och lo net de bëllegsten... [sicht no sengem Fuedem] Hien ass, op alle Fall, grad amgaang e Portrait vu mir ze molen, an ech muss lo mol eng Paus maachen. Ech stoung lo schonn zwou Stonnen do, da brauch een einfach mol eng Paus. Dofir hunn ech haut souguer meng Sporen ugedoen.

Ass et e Kapp bis Fouss Portrait?

Jo, de ganze Kierper ! Dee kënnt a meng Galerie. Ass déi an Ärem Schlass?

Jo, jo, a meng Galerie am Schlass. Bei meng Peinturen. Ech hunn där lo 132 an et wäert dat lescht sinn – d’Finall! Bon, dat hunn ech och scho virdru gesot an ech hunn trotzdeem nach weider bestallt, mee dat do ass awer lo wierklech dat lescht [kuckt ganz entschlossen].

Da kommt Dir op 133, huet déi Zuel eng besonnesch Bedeitung, oder ass et éischter eng Fro vun der Plaz?

Nee, nee… iergendwann eng Kéier feelt et och un de Mënz… Nee, nee… Plaz hätt ech nach! Hutt Dir meng Sammlung nach net gesinn? All déi Schluechten an deenen ech war hunn ech mole gelooss, all meng Kinneken déi ech… Wësst Dir, wann dir 59 Joer laang hei sidd, iwwerlieft dir schonn eng ettlech Rei u Monarchen. [Gëtt nostalgesch] Charles Quint, Philippe II… an deem säi Bouf, de Philippe III… an dunn hunn ech mech jo matt menger Zäitmaschinn 1604 op de Wee gemaach.

Ier mir op Är Aventuren duerch d‘Zäit méi aginn, géing et mech, als Konschthistorikerin natierlech interesséieren, op all d’Biller an Ärer Sammlung Optragsaarbechte sinn? Ech hunn nämlech eng Kéier héieren, dass Dir souguer e Bild vum Hieronymus Bosch hätt?

Oh jo… do misst ech meng Experten nach eng Kéier froen, dat ass mir lo net méi sou an der Mémoire.

Dir sammelt also Konscht, Biller a Skulpturen, interesséiert Iech notamment fir Technologie –ech gesinn Är Auer an Dir hutt Är Zäitmaschinn jo schonn ernimmt – géingt Dir Iech als e Renaissance Mann bezeechnen?

Ah, bien sûr! Ganz kloer beäntwerten ech déi Fro mat engem „OUI“! Also dofir hunn ech jo och mäi Schlass La Fontaine am Renaissance Stil baue gelooss. Ech brauch jo eppes fir hei ze representéieren, mäi Stand an Interessi u menger Zäit ze weisen. Bon, ech sinn eben e prince de la Renaissance. Dat kënnt Dir roueg schreiwen! Un prince de la Renaissance, jo dat sinn ech, dat kann ee sou soen.

Äert Schlass, La Fontaine, schéngt wierklech beandrockend. Dir hutt Ären Architekteur jo schonn ernimmt, wéi grouss kann een sech dat Ganzt virstellen, wann een et nach net gesinn huet?

Ma ganz Clausen! Dir kennt jo Clausen! Ech hu souguer d’Uelzecht ëmleede gelooss, fir do eng riicht Mauer ze maache wou ech da mäi Baseng hunn. A bei dem hënneschte Fiels wou d’Quelle rauskommen, do huelen ech d’Waasser fir meng Bueren hier, sou dass sech mäi Schlass bis bei d’Bréck, wou mëttlerweil d’Hondhaus ass, erstreckt.

Dat Haus ass awer net no Ärer schéiner Muppeskulptur benannt oder?

Nee nee, déi wonnerschéi Skulptur stoung am Agang wou d’Quelle sinn. Mir hunn deen Agang ganz natierlech gehal, wéi wann et eng Grott wier, ganz romantesch – vläicht géing een dat haut als kitscheg empfannen – mais moi je m’en fous! Maja, an do bei der Entrée loung déi Dogg aus Toun. An ech kann Iech soen, déi war esou prezis geschafft, dass ech der vill rëm aus Angscht raussprange gesinn hunn!

Dat gleewen ech gären, en ass jo nach ëmmer zimmlech beandrockend – trotz dem klenge Schuet.

Oh, jo [ganz houfereg].

Dir sammelt Skulpturen, Biller,... Bicher?

Och, och! Ech hunn zwar lo domadder opgehalen. Dat ass zwar eng länger Geschicht…

Bicher hu mech nach ëmmer interesséiert, awer d’art de la reliure hunn ech réischt méi spéit fir mech entdeckt, ënner manner idealen Ëmstänn. Ech souz fënnef Joer laang bei de Fransousen a Gefaangenschaft.

Dat ass laang…

Jo dat ass laang. Meng Mercenairen hu mech do einfach am Stach gelooss a mäi Kinnek, de Charles Quinte, huet kee Léisegeld fir mech bezuelt. [Mat

31 N°II 2024 MuseoMag
INTERVIEW

„Am héijen Alter hat ech dunn d’Iddi eng Zäitmaschinn ze bauen, mee ech hat ni geduecht, dass mir dat géinge packen.“

liichtem Schluchzer an der Stëmm] No allem wat ech fir hie gemaach hunn, huet dee mech einfach fënnef Joer do sëtze gelooss. Réischt säi Bouf, wéi dee Kinnek gouf, huet dee mech rausgeholl.

An dir hutt a Gefaangenschaft geléiert wéi ee Bicher bënnt?

Also, ech... [liicht verleeën] …ech hunn et net selwer gemaach…

Ah, Dir hutt d’Appreciatioun vum Bannen geléiert? Ech hunn déi schéinste Reliure gesinn… einfach fantastesch! Déi hunn sou gutt Leit gehat a Frankräich do beim Henri II. am Schlass vu Vincennes. Dat heescht ech hu Bicher kaaft an dunn an Optrag gi fir eng nei Reliure mat mengem Emblème a menger Devise „Force m’est trop“.

An all Buch ass déi dran. Also déi Devise verkierpert mech jo awer, fannt Dir net och? Also fir een deen 59 Joer laang Gouverneur hei war… 1517 gebuer bis 1604, mat 87 hunn ech mech réischt mat der Zäitmaschinn dervu gemaach… also wann dat net „Force m’est trop“ ass, ech hat der zevill, ech hat der zevill!

Am Géigesaz zu den einfachen Zaldoten an Ärem Regiment, ass et Iech dann awer zimlech gutt an der Gefaangenschaft ergaangen, wann Dir souguer Bicher kafen an an Optrag gi konnt? Natierlech, ënnert der Nobless besteet do e gewësse Respekt. Wa mir hei ee vun der franséischer Nobless hei a Gefaangenschaft haten, an dee war quelqu’un dann hu mir deen och net egal wouhi gesat. An et geet jo drëm fir ze bezuelen – wat ee méi nobel ass – wat méi Léisegeld.

Géingt Dir da vun Iech selwer behaapten dass Dir un e gewësse Luxus gewinnt sidd? Ech mengen Dir hutt e Schlass, drot d’Gëlle Vlies, souguer als Prisonéier hutt Dir e gewëssene Wuelstand genoss, ech ka mir nëmme virstellen, dass Dir dat gréissten a mëllstent Bett hutt!

Nee, nee, nee, also sou ee sinn ech net! Also et ass scho flott am Luxe sou bëssi ze schwadronéieren, mee kuckt: ech schlofe souguer a mengem Schlass ganz bescheiden op mengem Feldbett –dat nämmlecht wat ech och agepaakt hunn wann ech op d’Schluecht gaange sinn. Ech hu gären an deem geschlof. An ech hu gutt an deem geschlof!

32 MuseoMag N°II 2024
© éric chenal
“BON, ECH SINN EBEN E PRINCE DE LA RENAISSANCE...“

Ass dat fir dass Dir net zevill verweechlecht? Fir eng gewëssen Häert ze hale fir är Turnéier, är Feldzich…

Force m’est trop, dat seet jo alles!

Kënnt Dir eis och eppes iwwert Turnéier erzielen?

Jo ganz gären, dofir hunn ech se jo och mole gelooss. Mir hu ganz vill Turnéieren zu Bréissel gemaach. Bon, et ass jo lo bëssi eng Zäit wou mat all dem Polver a sou sech d’Spillfeld staark wäert veränneren, soudass d’Ritterwiesen sou lues ophale wäert. Awer trotzdeem maache mir awer nach déi Turnéieren do, dir kennt déi jo, déi mat de laange Lanzen…

D’Joute?

Jo jo, genau, sech mat de Lanze vum Päerd rofstoussen… dat hunn ech nach gemaach, an dann hu mir zu Bréissel riseg Schluechten inzenéiert, wou Honnerte vu Leit géinteneen ugetruede sinn. Iwwer zwee, dräi, véier Deeg, hu mir do gekämpft. Matt enger grousser Mise-en-scène an Turnéier. Ech hat e schlëmmen Accident bei der Joute: eng Lanz war gebrach an dat ass d’Ursaach fir all déi Läinzeechen hei a mengem Gesiicht. Ech kann Iech soen, ech hunn där scho puer erwëscht. Mee, force m‘est trop!

Hutt Dir da méi Wonnen aus richtege Schluechten oder aus Turnéier an inzenéierte Schluechte gedroen?

Ech hunn zwar scho Wonnen aus Turnéier, mee déi schlëmmst krut ech den 3. Oktober 1569 an der Schluecht vu Moncontour. Do hunn ech souguer fir de franséische Kinnek gekämpft – ech hu jo soss ëmmer géingt hie gekämpft – awer hei war ech mat him géingt déi franséisch Hugenotten. Ech war eben de Kommandant vun den Truppen, an do ass mäin Aarm elle verwonnt ginn – dofir droen ech och déi heite Montur [hie weist op säi lénken Aarm]. Mee wat hat ech do eng Chance dass do en Dokter war, dee mech do rausgezunn a verfleegt huet… Force m’est trop!

Force m’est trop… ass dat dann och de Grond firwat Iech Är eegen Zäit net méi duergaangen ass an Dir eng Zäitmaschinn entwéckelt hutt an Dir Iech duerch d’Zäit gewot hutt?

Jo, dat war mat mengen Ingenieuren deemools. Wéi gesot, an der Renaissance Zäit hat ech mäi Schlass

La Fontaine eben net just fir ze representéieren –och wa mol Léit op Bréissel komm sinn – mee ech hat och déi beschten Ingenieuren. Am héijen Alter hat ech dunn d’Iddi eng Zäitmaschinn ze bauen, mee ech hat ni geduecht, dass mir dat géinge packen. Zwanzeg Joer huet dat gedauert. An 1604 hunn ech

meng éischt Aventuren domadder gemaach. An et huet direkt geklappt!

Wat war dann Är éischt Aventure?

Ma an den Neolithikum! Deen huet mech ëmmer begeeschtert. 5000 viru Christus!

Géingt Dir deen dann och als Är Liblingsperiod bezeechnen oder wat ass Äert léifstent Joerhonnert? 16. Joerhonnert, Äert Doheem, oder awer léiwer d‘Réimer?

Obwuel mäin eegent Joerhonnert schonn ustrengend war, mat all de Kricher a Schluechten, dohinner passen ech am Beschten. De Mansfeld gehéiert op d’Schluechtfeld! Dat anert ass schonn interessant, mee ech sinn nu mol e prince de la renaissance

An deem Sënn soen ech Iech och villmools Merci fir Är Zäit! An dass Dir nach vill spannend Aventuren erlieft: May the force be with you!

Ma nee ech hunn dach d’Force – La force m’est trop ! [laacht häerzlech]

Wann och Dir lo Loscht krut de Mansfeld ganz perséinlech ze erliewen a mat him duerch d‘Zäitgeschicht ze reesen, da kënnt Dir dat hei am Nationalmusée um Fëschmaart maachen.

Lisi Linster am Austausch mam Lex Gillen als Peter Ernst von Mansfeld

Eng gratis Theaterféierung vu „Mansfeld um Tour“ fënnt am Kader vun de Luxembourg Museum Days am Nationalmusée um Fëschmaart statt: e Samschdeg 18. Mee um 11 Auer op Lëtzebuergesch.

33 N°II 2024 MuseoMag
INTERVIEW

BRAVO A VILLMOOLS MERCI!

557 Leit hu sech mobiliséiert zu Gonschte vum nationale Kulturgut: dem Joseph Kutter säi Champion ass elo an de Sammlunge vum Musée opgeholl ginn

A DESIGNERS’ COLLECTIVE

• AACH-HERTZ

• ABERFELD Jean-

Paul • ADAM Joël Emile

• ALS Claudine

• ALS Nicolas

• ANEN

Mike

• ANEN-BREMER Lucien

• ANEN-THYES André

• ANTOINE

Majerus • AREND Jean • AREND Romain • ARENDT David •

ARMSTRONG Jamie • ASSOCIATION LUXEMBOURGEOISE

DES ENSEIGNANTS D’HISTOIRE • ASSA Raymond Armand

• BACK Edgar

• BACKES Gilles

BAERTZ-WINKLER Brigitte

• BAUER Carlo

• BADEN Joseph Michel •

• BAMBERG Sarah

• BARTZ Emile

• BAUER Viviane

• BAULESCH Marie-France •

BAULESCH Nadine • BAUM PauleJosé • CEYSSON & BÉNÉTIÈRE

• BECHET Marc-André • BECKER Eugène • BECKER Isabelle

• BECKER Vincent • BEHETS-WYDEMANS Marc • BELIN-

LETBETTER • BELLOT Marie José • BERCHEM Anne • BEREND

Joël • BERG Andrée • BERNS-RODESCH Louis • BERTEMES

Marie José • BESCH Denise • BESCH Irène • BETZ Monique

Marianne • BIACHE Gisèle Françoise • BIEVER Robert Georges

• BINDELS-KAUTHEN Andrée • BIRDEN Ralph Paul • BISDORFF

Georgette

BISSEN Manuel

BLAU-LORENT

BIWER-MOLITOR Fernande

BODENROEDER-ASSMUS

BOEVER Georges

BOFFERDING Jean-Claude • BOLLIG Christiane • BONEM-WEIS

Thierry • BONIFAS Larry

Charel

BOURGNON Frank

BRACONNIER

BRANDENBURGER Brandy • BRAUN Robert • BRAUN

• BREDIMUS Patricia Madeleine

Felix

BUCHETTE-FISCHER

BRILL Joseph • BRIMEYER

CALMES Georges • CALMES

Philippe • CAPUS Sophie • CARDOSO JORDAO Daniel

CASSELLS Géraldine • CASTOR ALVAREZ-RODRIGUEZ

CENTRE CULTUREL ET D’ÉDUCATION POPULAIRE • CHRISTENBACKES • CLARK-MAJERUS • CLEMENS Jean-Marie • CLERF

Mariette • COLCLOUGH Heather • COLOMBO Patrick

CONRARDY-STEPHANY Éliane • CONTER Terry • COURTOY

Jérôme • COWEN Eric • CRAUSER Claude • DAMAN Pascal

• DAMME-HERMES Roger

• DAUPHIN-DECKER Catherine •

DAX-BROSIUS Pierre • DE MARCH-GOEBBELS Annette • DE

SOUSA Paulo • DECKER Gwendoline • DECKER Thierry • DI

CARLO Stéphane • DI FELICE HONORE Paul • DICKEN Josyane • DIEBEL Annette • DOHN Solange • DONDELINGER Robert

DOSTERT Paul • DR. MAJERUS Jacques • DR. ROSCH Marc

DUPONT Jackie • EHMANN Paul • EICHER Nicolas • EIDEN-

SERRES André • EINSWEILER Charles • EISCHEN Rita Denise

Viviane • ELZ Marco • ENGEL Doris • ENGELDINGER Marc •

ESCH Cédric • ESPEN Emile Marcel • EVEN Paul • EWEN Paul

• FABECK Mariette • FABER Brigitte • FABER Francois • FALTZ

Christiane • FALTZ-HANSEN Alice • FALTZ-LEIDNER Paul

FANCK Nico • FANTINI Danièle • FEIDT Marc • FEIERSTEIN

Nadine • FEIT Michèle • FEITH Christianne • FEITH Gilles • FELGEN Ben • FELTEN Romain • FELTES-SEYWERT • FELTGEN

Valérie • FERRING Jean • FERRON Ferdinand

• FETTES-

ZAHLEN Claudine • FEYDER Georges • FIORELLI-STEICHEN •

FISCH-KAISER Jeanne Élisabeth • FISCHBACH Jean • FISCHER

Jean-Paul

• FIUME Paolo

• FLAMMANG Gust

• FLESCH Colette

Yves • GOUDENBOUR Daniel • GRAFF Jean • GRAS Danielle • GRAUL Guy • GRAUL Ronnie • GRETHEN Henri • GRICIUS Pierre

• GRIGIONI Alain • GRUEN Almog • GRUENEISEN Raphaël • GRUN Liette • GUIDEN A SCOUTEN ST. WILLIBORD • HAAS

Monique • HALER Jean Pierre • HAMMER Gaël Paul • HANSEN

Marie • HANSEN-MEYER • HAUSEMER Lis • HAUSEMEREICHER Maryse • HEARSEY MC KAY Ciaran • HECKMANNS

Julian • HEIN Marianne • HEINEN Guy • HEINEN Romain

Arnould • HEINEN Silke • HEISBOURG Peggy • HEISBOURG / REUTER André / Nicole •

HELLENBRAND Frederic •

HELLENBRAND Monique

• HELLENBRAND-WELTER

Andrée Marie • HELLERS

Nathalie Nicole • HEMMER

Jean-Claude • HEMMER

Robert • HENCKS Georges

• HENRION Isabelle •

HENSGEN Karin Josephine

• HERR Jan • HESS Robert

• HILD Michel René • HILD Yola • HILDGEN Paul

• HILGER / BOSSELER

Lucien / Claudine • HOFF

Roland • HOFFELT Claude

• HOFFMANN Jean •

HOFFMANN Marie-Claire

• HOFFMANN Nadine

• HOFFMANN Sonia

• HORPER Béatrice •

HOSTERT Marc • HUMMEL

Marek

• HUTMACHER

Romaine • IGNITI Danielle

• JAANS Claudine • JAERLING Jean-Marie •

JALLAY-GEHLEN • JEITZ

Jean-Claude • JEMMING-

BRUCK Carlo • JUNG

Muriel • JUNG / SEILER

Romain / Angèle • JUNGEN

Tom • KAHN Jean-Jacques • KANDEL-SEIWERATH • KAPGEN

Alphonse • KAPP Joël • KASEL Romy • KAYSEN Marc • KAYSER

Simone • KEIFFER / KRIER Sebastien / Catherine • KEIPES

Brigitte • KEISER Philippe • KETTEL Jeannot • KEUTER Jos •

KILBURG-LAROSCH Ralph • KINN Carlo Armand • KIOES / MAAS

Claudine / Rainer • KIRCH Laurent • KLAMM Armand • KLEIN

• FRANCK Gilles

• FRAST Marc

Marc

• FRANTZEN-GOEBEL Guy

• FRISCH Claude

• GEHLEN Malou

• GERARD Laurence

• FRASCHT Arlette

• FUNCK Marc

• GENGLER Anne

• GALOWICH

• GEORGES Simone

• GIANNAKOURIS Konstantinos • GILLEN

Erny • GINDT-REUTER Odette

• GIULIANI Alfred

• GIULIANI Olaf

• GLESENER Raymond • GOERENS Jean Mathias • GOERGEN

Francois • KLEIN Johannes • KLEMMER-FOX John • KNOCH / PEFFER Patrick / Nicole • KOCH-HARF • KOHN Yves • KOHN / KOHL Pol / Jill

• KOOS Marie-Madeleine • KOVACS Stéphanie

• KOX Joseph • KRACK-GIRTGEN Claudine

• KREMART EDITION

KREMER

• KRAEMER Thomas

• KREMER Carlo • KREMER Martine •

• KREMER-CONTER Charlotte

KREMER Véronique

Dany

• KRIER Claude

• KRIER-BINSFELD Mariette

KRUTEN-DIDION Emmanuelle

• KRIEPS Michel •

• KRIER-BERTONE Rajneri

• KROMBACH-MEYER •

• KUGELER Claude • KUGENER

Jean Claude • KUMMER Claudine

• KUNSCH Gabrielle • LAHR

34 MuseoMag N°II 2024

Séverin • LAMBERTY-HENGESCH Marianne • LAMBORAY

Edouard • LANG Guy • LANGINI Alex

• LANNERS Martine •

LANTZ Jean-Marc • LECORSAIS Reginald • LEHNERS Jean

• LEMAIRE / GOERGEN Norma / Marc • LENTZ Françoise •

LENTZ • LEPAGE Christian • LETSCH Cédric • LETSCH Joëlle

• LETSCH Laura • LETSCH Ralph Fernand • LEYDER Jean

Pierre • LIES Monique • LIETZ-LECHES Sonny • LINDEN-

COLLING Arlette • LINDENLAUB Norbert • LINSTER Alain •

LINSTER Lucien • LINSTER-LAGRANGE • LIROMS • LOESCH-

THIEL • LUCAS Tom

MAAS Isabelle • MAAS-

KIOES • MAERZ Alexandra

• MAILLIET-MAIER

MAINZ Anne • MAJERUS

Christine • MAJERUS

Diane • MAJERUS Nicolas

• MAJERUS Philippe

• MAKOSKI Kyrill

MANGEN-MARQUES

Robert • MARTELING-

DEITZ Luc • MARTIN

Jean-Paul

• MARX Mathias

• MATHIEU Monique

• MAY Guy • MEDER

Charles • MEHLEN-LERCH

Frédérique • MENCUCCI-

ERFKAMP François

MERSCH Francois

MERSCH Jean Nicolas

METZDORF Frank • MEYER

/ PAPI Jean-Paul / Marc

MEYER-PREVEL • MEYERS

Guy • MEYSEMBOURG-

HELLERS Gaby • MICHEL-

BERCKES Marguerite •

MICHELS Alex • MICHELS

Jean-Marie

• MICHELS-

RENCKENS Guillaume

• MINDEN Georges

MINDEN Pit • MIRTITENACE • MOES Régis • MOLITOR/REUTER Laurence/Jeff

• MORIS Laurence • MULBACH Carlo • MULLER Georges

MULLER Guy • MULLER Philippe • MULLER Roger • MULLERGILLEN • MULLER-SCHNEIDER Liliane • MURGES Tanja

NATALINI Gianni • NATI Romain • NEVEN-GILLEN Claudine

• NEY-NILLES Guy • NEYEN Norbert • NICOLAY-HOFFMANN

Sylvie • NIESEN Raymond

• NOEL-EHLERINGER Suzette

NOTHUM Christiane • O HARA-GOETZ • PALLMER Brigitte

PAPI Marc • PAQUET Sylvie • PAULUS Aloyse • PAULY Anne

• PAULY Luc • PAULY Nancy • PAX-MAYER

• PEFFER Jean

NUIT DES MÉCÈNES

• PEIFFER René

• PENNACCHIO-NICLOU Pascale

Chris • PESCH Marie Pia

• PHARMACIE DU CENTRE

Michelle • PIERSON Christiane

• PILOT Laura

• PESCH

• PHILIPP

• POECKER

Tom • POLFER Gaston • POLFER Michel • POLFER Paul

POLFER-CROCHET Marcel • POOS Antoine • POOS Olivier

André • POOS-WANTZ • POSSING Danielle • PRIEM Ruud •

PROBST Antoinette

• PROBST Marguerite • RAIMONDO Anna

• RAKOVSKY-CHEILLETZ Sophie • RECKEN Anais • REDING

Theodore • REILES-WEBER Margot • REINARD Christiane •

REINIG Fernand • REITZ Francis • REUTER Pol • RIECHERT

Charles Jean • RIES Marguerite • RIX Patricia • RODENBOURG

Frank • RODERES Pierre • RODESCH Olivier • ROLLINGER

André • RONGVEAUX Aloyse Edouard • ROSSETTI Francine

• ROSSI Jean-Francois • SADLER Nadine • SANDT Georges

• SAUER Ulrike

• SCHAACK Jean • SCHAAFS Jean-Paul •

SCHABER Elisabeth • SCHACKMANN Pia • SCHANCK/KRAUS

Myriam/Georges • SCHANEN • SCHARFE-BECHET • SCHAULS

Roger • SCHAULS Roland • SCHEIDWEILER Georges •

SCHEIDWEILER Marcel • SCHENTEN Maité • SCHLEIMER Paule

Myriam • SCHLERET Claudia • SCHLESSER Nora • SCHMIT

Carole • SCHMIT Jean-Paul • SCHMIT Roland • SCHMIT

Tim • SCHMIT Luc

• SCHMITT Simone • SCHMITT Martine •

SCHMITZ Christian • SCHMITZ Liz • SCHMITZ Max • SCHOCK

Marie-Christiane

• SCHOCKMEL Éric • SCHOENTGEN Marc

• SCHOLTES Laurent • SCHREINER Martine • SCHROEDER

Danièle • SCHROEDER Françoise • SCHROEDER Jean • SCHU

Anne-Marie • SCHULER-WAGNER • SCHUMACHER Anne

• SCHUMACHER Zoé • SCHUMAN Thierry • SCHWERTZER

Gaston • SCHWIND-STEICHEN Maryse • SEDRANI / MATHES

Richard / Maryse • SEILER Roger • SERRA Patrick • SIETZEN

Christiane • SIMON Claire • SIMON-URY Martine • SINNER

Georges • SINNER Michèle • SMITS Cornelis • SOROKIN Vadim

• SPELLER-THOMA Stéphanie • SPELTZ Michel • ST GEORGES

INTERNATIONAL SCHOOL • STARK Gabrielle • STAUDT Alain

Nicolas • STEICHEN Mariette • STEICHEN Michelle Marie-

Louise • STEIN Priya Ella • STEINBACH Gilbert • STENDEBACH

Nico • STRASSER Romain • SUNNEN-WOLFF Jean-Claude •

TEMPERA SARL • TESSORE-KELLNER Manon • THEIN Michel

• THEISEN Frédérique • THEWES Georges • THEWES Guy •

THIELEN Kim • THIES Pascal • THILL Jacques • THILL Joseph

• THILL Marc • THILL René • THILL / MATHAY Joël / Martine

• THILMANY Tim • THINNES Sandrine • THOMAS-KINTZELE

Guy • THURMES Florence • THURMES Guy • THURMES Jean-

Guy • TONNON Romain • TOSCHI Anne • TOSCHI Paul •

TRAUFFLER Henri • TRAVANCA Amadeo • TREMUTH Michael

• UDER Volkmar • ULBRICH David • URHAUSEN Mockel •

VAN TONDER Dorathea • VROUENRAETS Lucas • WAGENER

Danièle • WAGENER Guillaume • WAGENER Jean Pierre •

WAGNER Marc

• WALLERS-DOSTERT Anita • WARINGO Guy •

WARINGO Pascale

• WEILER Josiane

WARINGO-KREMER Gaby

WEINERT-APEL Liliane

WEIRICH Marie-Louise

Christine

• WEBER Marc

• WEINS Alain •

• WEIS Fernand Lucien • WEISGERBER

• WEIWERS-PROBST Annette

• WELTER Christian

Danielle

• WELBES Paul

• WELTER Christiane

WETZ-BODE Michèle

WEYCKER Marianne

WIEWIORA Maxime

WOLFF-MASOTTI Paul

• WOLTER Nicole

• WETZ-BODE

• WETZEL Françoise •

WEYDERT Marion

WILWERTZ-BERNARD

• WIES Charles

• WOHL Simone

WOLLWERT / HEIN Guy / Marguerite

• WOLWERT Claude

WOUTERS-KRZAC Ferdinand

• ZAGO Anne

• WOUTERS-GRASGES •

• WURTH Claude

• ZANGERLE Michel

ZEBROWSKY Julien

• WURTH Michel

• ZEBROWSKY Georges •

• ZIMMER Françoise

• ZIMMER Michèle

35 N°II 2024 MuseoMag

BRAVO A VILLMOOLS MERCI!

Fir den Erfolleg vun eiser Crowdfunding-Campagne Klammt mat an d’Course! ze feieren an déi wichteg Acquisitioun vum Champion ze valoriséieren, huet de Musée all Donateur an Donatrice op eng Nuit des mécènes de 7. Februar invitéiert. Bei dëser Geleeënheet kruten eis Gäscht en exklusiven Zougang zur Ausstellung Dem Kutter seng Gesiichter. Nei Facettë vun eiser Sammlung. D‘Nimm vun all den Donateuren an Donatricen, déi net anonym wollte bleiwen, sinn an der Ausstellung ze gesinn. E grousse Merci un all d’Ënnerstëtzer/-inne vun der Aktioun, déi eis erméiglecht huet, am Ganzen 107.611,4 Euro mat der Ënnerstëtzung vum FOCUNA ze sammelen.

36 MuseoMag N°II 2024
37 N°II 2024 MuseoMag © éric chenal

BON À SAVOIR

“GEMS FROM THE DEPOT”: RÉVÉLONS NOS JOYAUX!

Avez-vous suivi la série “Gems from the depot” annoncée sur nos réseaux sociaux et publiée sur le portail collections.mnaha.lu? Cette série vise à mettre tous les mois sous le feu des projecteurs des joyaux endormis au dépôt, qui en contient des centaines et des milliers vu que le musée ne peut pas tout exposer. Forte de ce constat, l’équipe en charge de la numérisation s’efforce de mettre en lumière un objet ou une œuvre en particulier et de faire le pont avec l’actualité. En avril, c’est un Péckvillchen réalisé par Wil Lofy qui sera la vedette du portail à l’occasion de la traditionnelle Éimaischen.

www.collections.mnaha.lu

DIGITAL DAYS: CALL FOR PAPERS

Trois institutions culturelles – le Musée national d’archéologie, d’histoire et d’art (MNAHA), le Centre national de l’audiovisuel (CNA) et le Musée national d’histoire naturelle (MNHN) – s’associent pour orchestrer les premiers Digital Days, au Nationalmusée um Fëschmaart (7 novembre) et au Centre national de l’audiovisuel (8 novembre). Ces journées d’études sont ouvertes à tous les chercheurs.euses / représentant.e.s institutionnels intéressés à participer à des panels de réflexion en lien avec la numérisation des collections et les nouvelles audiences virtuelles. Les intéressés peuvent soumettre leur proposition d’intervention en 300-400 mots (anglais, français, allemand, luxembourgeois) jusqu’au 31 mai à l’adresse

servicedespublics@mnaha.etat.lu

PROLONGATION

AU MUSÉE DRÄI EECHELEN

Vous n’avez pas encore eu l’occasion de visiter l’exposition temporaire à l’affiche du Musée Dräi Eechelen, Sub umbra alarum. Luxembourg, forteresse des Habsbourg 1716-1741?

Notez que celle-ci est prolongée jusqu’au 23 juin! Après cette exposition sur l’importante extension des fortifications sous le nouveau régime autrichien, dont la construction du fort Thüngen en 1732, l’équipe scientifique du musée va s’intéresser à un autre chapitre: De Bundeskontingent & Compagnie, qui ouvrira fin novembre 2024. www.m3e

ATELIER D’ÉCRITURE CRÉATIVE:

À VOS PLUMES!

Vous aimez écrire, tisser du lien, raconter des histoires: alors, cet atelier d’écriture créative «Récits entrelacés: création d’histoires inspirées d’archives» est pour vous. Laissez-vous inspirer par des histoires inédites de nos collections d’archives dans le cadre du Mois des Archives. Venez tisser vos propres récits sur base de documents d’archives conservés dans les collections du Lëtzebuerger Konschtarchiv et de l’institution du MNAHA. Ne manquez pas l’opportunité de mêler l’art luxembourgeois et l’histoire du musée à votre imagination, avec la possibilité de voir vos créations publiées dans notre magazine MuseoMag. La participation ne nécessite aucune connaissance

Au Nationalmusée um Fëschmaart, l’exposition d’art moderne et contemporain est accessible gratuitement depuis le 15 mars.

préalable. Cet atelier pour adultes vous est proposé les 06.07.2024 & 19.10.2024. Langues: EN, FR, DE, LUX www.nationalmusee.lu

RÉIMERVILLA ECHTERNACH: NOUVEAU NOM, NOUVEAU LOOK

La villa romaine d’Echternach ne refait pas vraiment peau neuve mais se donne un nouveau «brand» avec un logo flambant neuf et bien estampillé qui joue sur le E (d’Echternach) renversé, à l’image de l’architecture de l’entrée. De fait, avec la réouverture saisonnière du site archéologique, l’institut culturel a décidé de revoir également l’identité visuelle de celui-ci et d’uniformiser son nom conformément à la ligne de la charte graphique adoptée pour le Nationalmusée um Fëschmaart. La nouvelle appellation se décline comme suit: Réimervilla Echternach – Archaeology, Culture, Nature et peut dès lors être admirée sur le fronton du centre d’interprétation archéologique. De plus, les visiteurs pourront bientôt s’armer d’un nouveau support de visite, en deux langues (EN et NL), puisque les panneaux d’interprétation, uniquement disponibles jusqu’ici en FR et DE, seront aussi accessibles dans les deux langues touristiques les plus parlées sur le site. Bonne visite!

www.reimervilla.lu

38 MuseoMag N°II 2024

MuseoMag, la brochure d’information trimestrielle éditée par le MNAHA, est disponible à l’accueil de nos deux musées - Nationalmusée um Fëschmaart et Musée Dräi Eechelenainsi que dans différents points de distribution classiques à l’enseigne «dépliants culturels».

Si vous voulez recevoir ce périodique accompagné de son agenda gratuitement dans votre boîte aux lettres ou bien faire découvrir notre brochure trimestrielle à vos proches, adressez-nous un simple mail avec les coordonnées requises (prénom, nom, adresse postale, e-mail) à contact@mnaha.etat.lu

Le Musée national d’archéologie, d’histoire et d’art (MNAHA) est un institut culturel du ministère de la Culture, Luxembourg.

IMPRESSUM

MuseoMag, publié par le MNAHA, paraît 4 fois par an.

Charte graphique: © Misch Feinen

Coordination générale: Sonia da Silva Mise en page: Gisèle Biache

Photographie: Éric Chenal

MuseoMag N° II | 2024

Impression: Imprimerie Heintz, Luxembourg

Tirage: 6.500 exemplaires

Distribution: Luxembourg et Grande Région

S‘abonner gratuitement via e-mail: contact@mnaha.etat.lu

ISSN : 2716-7399

Owe Zerge (1894-1983)

39 N°II 2024 MuseoMag
IMPRESSUM
Bertil, c. 1925 Oil on canvas Collections MNAHA
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