2006

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Migros Facts

a lutté contre les ententes verticales de fournisseurs et attend de la part de la Commission de la concurrence (Comco) qu’elle réagisse avec fermeté. S’agissant des obstacles techniques au commerce, une première victoire a été remportée dans la mesure où le Conseil fédéral, à l’initiative de la nouvelle ministre de l’économie, a décidé de poursuivre sans plus attendre la révision de la loi fédérale sur les entraves techniques au commerce. Le principe du Cassis de Dijon doit être mis en œuvre avec un minimum d’exceptions et, autant que possible, sans discrimination des producteurs indigènes. Quant au débat sur les importations parallèles, il s’est révélé bien plus dur encore. Le Conseil fédéral voulait ancrer dans la loi sur les brevets l’interdiction de fait actuelle et ainsi « bétonner les monopoles d’importation qui maintiennent les prix à un haut niveau » (NZZ), mais son projet a échoué devant le Conseil national. Résultat, un message séparé devra être présenté concernant les importations parallèles de biens protégés par un brevet, ce qui ne fera que retarder encore ce dossier, après des années d’obstruction politique. Quoi qu’il en soit, le Conseil des Etats a décidé d’autoriser les importations parallèles pour l’agriculture. Les écarts de prix les plus marquants par rapport aux pays qui nous entourent concernent les denrées alimentaires, ces différences étant dues aux droits de douane sur les produits agricoles. Selon la dernière étude en date du BAK, les coûts des matières premières sont dans ces pays de 32 % inférieurs au niveau suisse. En revanche, les prix au consommateur ne sont en réalité que de 23 % moins élevés, ce qui prouve bien la relativement haute productivité du commerce de détail suisse.

La politique agricole avance à un rythme de sénateur Migros approuve l’orientation générale du programme quadriennal de la Politique agricole PA 2011 du Conseil fédéral, mais elle en conteste le rythme de mise en œuvre, les consommateurs ne profitant guère des réformes entreprises. Les écarts de prix importants peinent à se réduire. Par exemple, si les coûts des denrées fourragères étaient ramenés au niveau de l’UE, la côtelette de porc pourrait revenir à près de 4 francs de moins le kilo. L’abaissement des prix seuil prévu par le Conseil fédéral n’aura pratiquement aucune incidence à cet égard. De même, l’introduction des paiements directs pour remplacer les mesures de soutien du marché pèche par manque de systématique. Ces dernières mesures conduisent

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immanquablement à des distorsions de concurrence et donc aussi à des prix surfaits. Enfin, Migros se bat aussi contre des systèmes d’importation inefficaces. Le système de la mise aux enchères introduit voilà quatre ans pour les contingents d’importation de viande s’est révélé être un péché politique grave contre les lois du marché. Il réduit la souplesse en matière d’approvisionnement, renchérit la production indigène et incite à l’importation systématique des produits les meilleur marché. D’entente avec le secteur de la viande, Migros a mis au point des solutions pour qu’un système d’importation respectueux des lois du marché soit mis en place le plus rapidement possible. Dans certains secteurs agricoles, la concurrence est pratiquement inexistante ou ne joue pas suffisamment. La situation est particulièrement grave sur le marché du beurre, dominé par un duopole. La Comco a enjoint le Conseil fédéral de le libéraliser dans les meilleurs délais. C’est pourquoi Migros a adressé à la Confédération une demande de « perfectionnement passif » pour de la crème entière suisse à transformer en beurre suisse de l’autre côté de la frontière. Cette initiative a certes valu à Migros des critiques de différents milieux de la paysannerie. Néanmoins, les autorités fédérales s’efforcent depuis lors de trouver des solutions et le surveillant des prix planche également sur le dossier. Vu que la PA 2011 ne propose aucunes perspectives à long terme pour l’agriculture et l’industrie alimentaire, Migros s’engage en faveur d’un accord de libre-échange avec l’UE pour les produits agricoles. Des évaluations faites à l’interne ont montré que pour la communauté Migros, les avantages d’une telle libéralisation primeraient les inconvénients. Elle donnerait à la branche alimentaire la sécurité voulue pour envisager une planification à long terme, condition préalable à de futurs investissements. Migros consacre annuellement pas moins de 250 millions de francs à ses entreprises de transformation – une preuve de plus que son option en faveur de l’agriculture suisse est plus que des mots.


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