Memo mag octobre 2013

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L’Europe prône plus de contrôle La France et plusieurs de ses voisins membres de l’Union européenne veulent un meilleur suivi et une traçabilité concernant l’utilisation des subventions accordées par Bruxelles. Certains pays, comme la Roumanie ou la Bulgarie, sont peu enclins aux efforts en matière de politique d’insertion. Jeudi dernier, l’ancien Pre-

mier ministre français François Fillon a appelé la Commission européenne à proposer « une politique globale » concernant les populations Roms en insistant sur des « actions crédibles » d’intégration « dans les pays d’origine ». La Commission européenne devra sans doute mettre en place une politique globale, avec des mesures contrôlables, des échanges d’informations réels entre les Etats membres. La

France a une tradition de terre d’accueil. Le ministre de l’intérieur, Manuel Valls veut raccourcir les délais d’attente pour les demandeurs d’asile. Le droit d’asile se révèle être à l’heure actuelle la solution de consensus face l’échec de la politique européenne d’intégration des Roms. La solution est encouragée par Bruxelles pour ses Etats membres. Diane Burel-Keller

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KHATCHIK VEUT REVENIR EN FRANCE L’histoire de Khatchik Kachartryan âgé de 19 ans et expulsé vers l’Arménie le 12 octobre a ému les étudiants et le député-maire PS du XVIIIe arrondissement de Paris, Daniel Vaillant, qui a rendu public mercredi un courrier adressé à Manuel Valls dans lequel il demande que le dossier de Khatchik soit réexaminé pour qu’il sache s’il peut envisager de revenir en France. Il était scolarisé dans un lycée professionnel du XVIIIe arrondissement et préparait un CAP. Khatchik est arrivé en France avec sa famille en 2011. Leurs demandes d’asile en France ont été rejetées. Arrêté le 19 septembre pour vol à la tire dans le centre commercial des Halles et sans-papiers, il est placé dans un centre de rétention administrative. Daniel Vaillant explique dans son courrier que le jeune homme « serait sous le coup d’une législation sévère avec les déserteurs dans son pays d’origine » et risque plusieurs années de prison. Khatchik se trouvait effectivement en France au moment de ses 18 ans et n’a donc pu effectuer son service militaire en Arménie. Le lycéen a été incarcéré à son arrivée en Arménie avant d’être relâché.

VAGUE DE COLÈRE AU SEIN DE LA GAUCHE Le président de la République et le ministre de l’Intérieur Manuel Valls se sont attiré les foudres de la Gauche après l’expulsion de Leonarda et de sa famille. La méthode d’interpellation de la jeune fille a fait polémique dans l’opinion. Lorsque Manuel Valls a réclamé la réalisation d’un rapport, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a expliqué que « s’il y a eu une faute, la famille de Leonarda reviendra. » En faisant référence aux méthodes d’interpellation de la jeune fille, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociale et de la santé, en a appelé « au droit et à la dignité ». Le porte-parole du PS, Laurent Rossignol a déclaré qu’au bureau national du parti, «tout le monde était d’accord pour dire qu’il y avait eu une bavure.»

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Des réactions de colère proviennent aussi des rangs des Ecologistes, du PCF et du Parti du Gauche. Son co-président, Jean-Luc Mélechon a d’ailleurs accusé le gouvernement de faire «le lit du FN» dans cette affaire. Après que le chef de l’Etat a proposé à Leonarda de revenir seule en France pour la poursuite de sa scolarité, Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste a salué une «décision d’humanité». L’école et le temps scolaire sera désormais sanctuarisé. L’affaire Leonarda a mis à l’épreuve la solidarité du gouvernement. Manuel Valls, sur l’antenne d’Europe 1 a déclaré : «Nous ne pouvons pas créer nousmême le désordre à partir de nos rangs, la situation est suffisamment difficile.»


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