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UN BOND DE 60 ANS

L’agent secret le moins secret de l’histoire du septième art célèbre ses 60 ans et ce, sans surprise, avec allure. Bond… James Bond, connu sous ce fameux matricule de 007, qui a construit ce mythe cinématographique s’apparentant presque au sacré, a le droit à un anniversaire légendaire.

Nonobstant le temps qui passe, le charisme, la classe et l’élégance du célèbre espion véhiculent toujours les valeurs du nec plus ultra : que ce soit sur son allure, le choix de son véhicule ou de sa montre au poignet. Allant de l'œuf Fabergé célébrant un double anniversaire au parfum Floris s’intitulant 007, en passant par la montre OMEGA Seamaster Diver 300M, et cette fameuse exposition hors-du-commun à Bruxelles, le règne de 007 se célèbre en grande pompe. “Bond In Motion” pose enfin ses valises en Europe dans la belle capitale belge. Née en Grande Bretagne il y a 10 ans au Musée de l’Automobile de Beaulieu, restée à Londres, lieu mythique de la saga, passée sur la Côte Ouest américaine à Los Angeles, une exposition certes mais qui se veut davantage comme une véritable expérience, en pleine immersion dans les coulisses de ces films d’action. 6 000 m2 s’offrent aux amateurs de belles cylindrées, aficionados de gadgets technologiques et, bien évidemment, aux passionnés de l’espion britannique. Des modèles 100% originaux utilisés dans la franchise, allant de la DB5, criblée de balles et larges rayures ayant roulé dans les rues pavées de Matera dans le dernier opus de la série Mourir peut attendre, à la rame de métro longue de 11 mètres de Skyfall, en passant par les motos, hélicoptères, avions, bateaux et hovercrafts. L’univers James Bond sera à portée de main avec des pièces uniques sortant des archives des films originels, avec l’Aston Martin V8 de 1985 de Tuer n’est pas jouer, la BMW Z8 de 1999 de Le monde ne suffit pas, ainsi que la maquette de la voiture se transformant en sous-marin, la Lotus Esprit S1 de 1977 de L’espion qui m’aimait, ainsi que les plus petit gadgets créés par son fidèle associé Q terminant la panoplie d’agent secret : faux papiers, talkies-walkies, rouges à lèvres truqués, armes factices... Et pour se sentir dans la peau du vrai James Bond, le bar The James ouvrira ses portes pour commander une coupe de champagne ou le fameux Vodka Martini, mais “shaken not stirred” à la manière de Bond.

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Parce que James Bond ne serait pas James Bond sans son coffre à jouets de véhicules qu’il s’amuse à faire rouler, tester, en repousser les limites, et entre autres à détruire dans des cascades périlleuses. Le fabuleux garage de James Bond raconte, à lui seul, une histoire de l’automobile et en ce qui concerne sa fidélité pour une marque ; l’espion l’était largement plus de ses voitures que de ses James Bond Girls ! Au cours des 25 derniers épisodes, l’espion a utilisé pas moins de 80 véhicules, dont une bonne partie fut fournie par le fameux MI6 : truffés de gadgets et armes judicieusement dissimulées. Parmi ceuxci, le palmarès est glorieux : la première marche revient à la marque anglaise préférée de la saga avec 16 Aston Martin, puis 4 Land Rover, 3 BMW, 2 Jaguar, 2 Ford, 2 Lotus, 1 Volvo, 1 Sunbeam, 1 Lincoln, 1 Audi, 1 Rolls-Royce et 1 Bentley. Il va sans dire que Bond avait bon goût pour ses moyens de locomotion avec des voitures qui resteront emblématiques, comme le Land Rover Defender dans Skyfall, la Citroën 2CV de Rien que pour vos yeux, la BMW 750 i dans Demain ne meurt jamais qui se pilotait à distance à travers une ébauche de téléphone, une révolution pour l’époque, la Lotus Esprit Turbo de L’Espion qui m’aimait dans lequel, après un plongeon dans l’eau où Bond ne fronce pas un sourcil, elle se transforme en sousmarin. Et pour finir, la célèbre, l’emblématique, celle qu’on ne présente plus : l’Aston Martin DB5, apparue pour la première fois dans Goldfinger en 1964. Le modèle présenté à Bruxelles est l’un des 25 exemplaires reconstruits en 2021 pour célébrer le 25ème film Bond. Malheureusement non homologuée pour une conduite en ville, elle est fidèle aux aménagements de Q : mitrailleuses cachées dans les phares, plaques amovibles, bouclier blindé, toit amovible et radar dans le tableau de bord (mais fonctionnel), et reste drapée dans sa silhouette a jamais aussi élégante que son célèbre conducteur.

GADGETS ET ARMES JUDICIEUSEMENT DISSIMULÉES. »

Le véritable jackpot est pour les voitures réellement utilisées pendant le tournage qui voient ainsi leur valeur augmenter de façon fulgurante, rapporte Bloomberg. En moyenne, une voiture dans laquelle a roulé James Bond voit sa cote augmenter de 1 000% par rapport au modèle grand public. Le pompon revient à la Lotus Esprit S1 blanche de 1977, apparue dans le film L'espion qui m'aimait. Elon Musk a acheté la voiture pour 616 000 livres sterling lors d'une vente aux enchères à Londres en 2013, soit 4 908% de plus que sa valeur standard de 12 300 livres à l'époque. En deuxième place du classement figure l'AMC Hornet 1974, dans laquelle Roger Moore effectuait un spectaculaire tonneau au-dessus d'un cours d'eau dans L'Homme au pistolet d'or. Cette dernière s'est vendue 89 105 livres sterling lors d'une vente aux enchères en 2017, soit un bonus de 1 614% par rapport à sa valeur de l'époque. Suivent ensuite le Land Rover Defender 110 Double Cab SVX 2014 qui est apparu dans Spectre, et la très célèbre Aston Martin DB5 1965 d'Opération Tonnerre et Goldfinger. Cette dernière s'est vendue pour 4,67 millions de livres sterling chez Sotheby en 2019, soit 8,5 fois de plus qu'une DB5 standard.

Les marques de voiture ne sont pas les seules à cultiver avec 007 un lien étroit pour entrer dans la légende. Dans les méandres de Londres, au cœur des tunnels d’une station de métro désaffectée digne de celles dans lesquelles se réfugient les services secrets britanniques au cinéma, la maison horlogère suisse Omega a dit merci et au revoir à l’interprète de James Bond, Daniel Craig. Smoking et robe de soirée de rigueur, pour un dîner en soussol, entre laboratoire de Q et Aston Martin DB5 pour présenter la dernière édition de la Seamaster spécialement éditée pour cet incontournable anniversaire. Depuis 1995, les montres Omega ont rejoint le poignet du plus célèbre des espions de Sa Majesté. Inspirée de la Seamaster portée par l’agent 007 dans GoldenEye, la Seamaster Diver 300M 60 Years of James Bond arbore sous son verre saphir de son fond de boîtier une scène dynamique. Cette animation à effet moiré reprend la célèbre séquence d’ouverture des films de James Bond où l’on voit la silhouette de l’agent 007 pointé du bout d’un canon d’arme à feu en rotation.

Depuis son combat contre le Dr No, la saga James Bond nous a fait rêver à bien des objets de luxe devenus aussi cultes que son héros, et n’a eu de cesse d’incarner le reflet de son époque. Ainsi les derniers numéros ont-ils mis à l’œuvre une nouvelle place de la femme dans l’histoire, ou les valeurs issues de la diversité au moment des « Black lives matter » ou « #Metoo ». Gageons que le prochain opus restera à l’écoute de l’évolution de notre société pour continuer à mêler intelligemment la délivrance de certains messages au caractère enthousiasmant à une fiction désormais bien rodée, pour le plus grand plaisir des fans inconditionnels de l’élégance éternelle d’un héros extraordinaire.