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Cannes 2014
vendredi 16 mai 2014 www.metronews.fr
« Tous les films sont des polars » Interview
Deux ans après son prix de la mise en scène pour Tournée, Mathieu Amalric revient sur la Croisette. L’acteur-réalisateur présente La Chambre bleue, polar sélectionné à « Un Certain Regard », qui sort en salles aujourd’hui.
Pourquoi avoir choisi d’adapter le maître du polar, Simenon ? Je travaillais sur l’adaptation de Le Rouge et Le Noir qui va me prendre des siècles et le producteur Paolo Branco m’a proposé de lui faire un film en trois semaines. J’ai eu envie de cette énergie, de ce défi. Quand, je suis rentré chez moi, je suis tombé sur le bouquin de Simenon dans ma bibliothèque. Mais vous aviez envie d’un polar ? Je considère tous les films comme des polars ! La réalisation vous oblige
à tout savoir sur tout, à mener l’enquête sur les fondations des personnages, sur leur environnement... Comment avez-vous enquêté ? J’ai monté un dossier d’instruction judiciaire avec des juges, la police, des avocats. Je voulais que tout soit précis pour que le spectateur plonge dans ce film sans douter de sa crédibilité, qu’il prenne du plaisir à chercher le coupable. Cette mécanique est le propre du genre et si elle ne fonctionne pas, le film est raté. Et la mise en scène, comment l’avez-vous travaillée ? Je voulais faire un film au premier degré, non signé, où l’on ne remarque pas la mise en scène. Simenon est un auteur que beaucoup aiment : je voulais que ce soit son histoire qui marque, pas le reste.
mathieu amalric revient à Cannes avec La Chambre bleue, son adaptation de Simenon qu’il a tournée en trois semaines. A. PIZZOLI / AFP
Pourquoi avoir choisi votre compagne Stéphanie Cléau qui coscénarise le film pour jouer votre maîtresse ? Stéphanie n’est pas comédienne mais ce film, c’est un truc à deux, un amusement. Pendant l’écriture, elle m’a dit : « Et si je jouais la femme infidèle et toi mon amant ? » Sur le coup, j’ignorais si elle était sérieuse mais j’ai réalisé qu’elle était le personnage : cette grande femme brune, sensuelle, insondable. §PROPOS RECUEILLIS PAR marIlyne letertre
ON AIME
Sensuel et hitchcockien Julien rejoint régulièrement sa maîtresse dans une chambre bleue. Jusqu’à ce qu’un meurtre ne les sépare et les transforme en suspects numéro un. Entre passion amoureuse et polar hitchcockien, Mathieu Amalric revisite le mythe des amants maudits dans un exercice de style particulièrement soigné et parfaitement incarné.