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SPORTS
mardi 29 avril 2014 www.metronews.fr
Malgré son talent, et son riche palmarès, andrés iniesta reste un footballeur empli d’humilité. AFP
Iniesta, l’homme tranquilo Metronews s’est entretenu avec Iniesta, le joueur de Barcelone, à l’occasion d’une opération commerciale de son sponsor Powerade. Rencontre avec un amoureux du ballon rond allergique aux paillettes. Il arrive presque sur la pointe des pieds. Quand Andrés Iniesta (29 ans) arpente le couloir de ce grand hôtel barcelonais pour aller à la rencontre de quelques journalistes triés sur le volet, le silence se fait sur son passage. Ce n’est pas sa prestance qui impressionne mais sa réputation le précède. Car c’est l’un des meilleurs joueurs du monde qui s’avance. Pourtant, c’est presque «MonsieurTout-Le-Monde» qui est là. Sourire gêné mais regard franc, le milieu de terrain du grand Barça et de l’équipe d’Espagne a la poignée de main ferme malgré un physique fin. Franchement gringalet même. Le teint un peu blafard et le front bien dégarni, Iniesta est aux antipodes du footballeur bronzé-gominé-
bodybuildé. « Moi, je suis heureux quand je joue au foot, nous expliquet-il. Tout le reste, tout ce qui se passe autour, je n’y fais pas attention. » Non, lui, son créneau, c’est la discrétion et le travail. Des heures et des heures passées à taquiner le cuir sur les terrains de la Masia, le centre de formation du FC Barcelone, pour convaincre les formateurs de lui donner sa chance. Pas simple pour ce milieu de terrain de poche (1,70 mètre pour 65 kilos), surnommé «Casper le fantôme» au début de sa carrière. Mais aujourd’hui, le sillon que le Catalan
a tracé dans l’histoire du football mondial n’a rien de transparent, même s’il ne se l’approprie pas. «Je ne me suis jamais considéré comme un des meilleurs joueurs de la planète, j’essaie juste de continuer à m’améliorer chaque année», confie en toute humilité celui qui s’estime «privilégié» de pouvoir jouer au côté de ses coéquipiers avec lesquels il a tant gagné en club et en équipe nationale. Mais cette saison, s’il doit encore un peu plus garnir son impressionnant palmarès, ce sera sans doute lors du Mondial avec la Roja. Car, avec le Barça, ce n’est plus vraiment ça. Crise de résultat, effectif vieillissant et polémiques extrasportives, la maison blaugrana vacille sur ses certitudes. Pourtant celui qui, avec son éternel compère Xavi Hernandez, les incarne au mieux reste philosophe : «Il y a des années où tu gagnes et d’autres où tu perds. Le football est ainsi, estime Iniesta. Cette saison, on a laissé passer notre chance en Ligue des cham-
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AlejAndRo GARcIA/eFe/SIPA
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iniesta, milieu de terrain du barça.
« Je ne me suis jamais considéré comme un des meilleurs joueurs de la planète. »
pions, en Coupe du Roi et la Liga ne dépend plus de nous. On verra comment tout ça va se terminer, mais au final, ce qui compte, c’est de pouvoir surmonter ces moments. Pour que l’année prochaine, on soit meilleurs et que l’on ne reproduise pas nos erreurs.» Serein dans la difficulté, Iniesta est égal à lui-même : tranquilo. Mais à voir l’effervescence des journalistes espagnols qui s’apprêtent à l’interroger à leur tour, il est sans doute le seul. §sébastien coca, à barcelone
Bio express 11 mai 1984 : naissance à Fuentealbilla (Espagne). 1996 : il intègre le centre de formation du FC Barcelone. 2002 : promu en équipe première. 2006 : remporte sa première Ligue des champions. 2008 et 2012 : champion d’Europe avec l’Espagne. 2010 : champion du monde.